NPA (2012)

Re: NPA

Messagede Pïérô » 30 Juin 2012, 15:26

Le NPA n'aura pas vraiment servi à renforcer le mouvement révolutionnaire, et l'anticapitalisme, dans un espace "large", il réussi par contre à continuer à fournir des troupes fraiches pour la social démocratie.

Nouvelle vague de départs du NPA vers le Front de gauche

Dernier acte de la crise du Nouveau Parti anticapitaliste (NPA) ? Le courant de la "Gauche anticapitaliste", emmené par l'ex-bras droit d'Olivier Besancenot, Pierre-François Grond, devrait quitter les rangs du parti pour rejoindre le Front de gauche le 8 juillet. Ce week-end-là, le NPA doit réunir une conférence nationale pour tirer le bilan de l'élection présidentielle.
La Gauche anticapitaliste validera alors un accord passé mercredi 27 juin avec le PCF et le Parti de gauche, qui signifie l'intégration du courant au Front de gauche. Le NPA pourrait ainsi voir partir entre 300 et 500 militants.

CRISE LARVÉE

C'est l'ultime soubresault d'une crise qui secoue le parti de M. Besancenot depuis les élections européennes de 2009. Décidant de refuser l'alliance proposée par Jean-Luc Mélenchon, les amis du facteur révolutionnaire présentent leurs propres listes.

La même ligne est suivie aux régionales, en 2010. Les résultats sont mauvais, et le Front de gauche prend le leadership sur la gauche radicale. La crise, larvée, au sein de la direction comme du parti, entre partisans d'une ligne unitaire et ceux d'une affirmation en solitaire du NPA, éclate.

TROIS VAGUES DE DÉPARTS

En trois ans d'existence, le NPA aura vu partir trois vagues de militants vers le Front de gauche. En 2009, une première crise avait vu la "Gauche unitaire" de Christian Picquet quitter le parti. En 2010, le courant "Convergence alternative" sortait à son tour.

La nouvelle vague de départs autour de Pierre-François Grond et Myriam Martin, ex-porte-parole, risque d'être plus douloureuse. Ce sont en effet deux générations de cadres qui font le choix de quitter le parti de M. Besancenot, celle qui fut aux avant-postes de la Ligue communiste révolutionnaire (LCR) des années 1970, et celle qui a lancé le NPA.

UNIR LA GAUCHE RADICALE

Parmi les premiers, on retrouve des intellectuels comme Samy Joshua ou l'économiste Catherine Samary, la sociologue féministe Josette Tratt, ou encore l'ex-chargé de communication de M. Besancenot, Michel Bidaux.

Les seconds font – presque – tous partie du cercle rapproché de l'ex-candidat à la présidentielle de 2002 et 2007 : il s'agit de Pierre-François Grond, Myriam Martin, Frédéric Borras, Ingrid Hayes ou Guillaume Liegard. Tous sont désormais convaincus, au vu de la crise économique, de la montée du Front national ou de la percée du parti Syriza en Grèce, qu'il est temps d'unir la gauche radicale en France.

"POURRISSEMENT INTERNE"

Alain Krivine tente malgré tout de minimiser la crise. "Ça clôt une période de débat et, même si cela nous affaiblit un peu, on verra combien partent. Ce ne sera pas énorme", assure le fondateur de la LCR. "La situation de pourissement interne a convaincu les plus réticents qu'on ne peut plus espérer influer sur l'orientation du NPA", affirme, de son côté, M. Grond. Au-delà du nombre, la saignée est réelle. Et elle enterre un peu plus le rêve d'Olivier Besancenot d'un grand parti de masse, esquissé avec le NPA.

Sylvia Zappi
http://www.lemonde.fr/politique/article ... 23448.html
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Re: NPA

Messagede Nico37 » 01 Juil 2012, 11:33

Sarkozy a oublié un ministre dans le gouvernement Ayrault !

Valls, ministre de l’Intérieur, a fixé ses objectifs en matière d’immigration. Pas plus de 30 000 régularisations par an, ce qui était déjà le chiffre du gouvernement Fillon, et surtout pas de régularisation massive. Quelle belle continuité ! Mais un tel résultat sera obtenu avec « des critères, précis, objectifs, compréhensibles » dit-il! En un mot le gouvernement sera aussi dur vis-à-vis des sans-papiers. Ils devront pour l’essentiel continuer à vivre dans l’illégalité, sans titre de séjour, en travaillant sans protection, à la merci du bon vouloir des patrons, avec des salaires au rabais. Mais ils sauront pourquoi ! Et Manuel Valls de nous resservir la vieille soupe paternaliste du respect « des valeurs de la France » et de la situation économique et sociale dont il faut tenir compte.

Soyons sûrs que les luttes des sans-papiers pour leur régularisation continueront à se développer, contre Manuels Valls, avec tout notre soutien.
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Re: NPA

Messagede Nico37 » 04 Juil 2012, 01:24

Une intégration à grands pas Mina Kaci

La Gauche anticapitaliste, principal courant du NPA, décide de quitter ce dernier pour rejoindre le Front de gauche. Le parti d’Olivier Besancenot se voit ainsi amputé de l’essentiel de ses cadres politiques.

Que restera-t-il du Nouveau Parti anticapitaliste (NPA) après le départ de son principal courant, la Gauche anticapitaliste (GA) ? Officiellement, ce dernier sortira des rangs du parti d’Olivier Besancenot à l’issue de sa conférence nationale, le dimanche 8 juillet, pour rejoindre le Front de gauche. Officieusement, le divorce est déjà entamé et une nouvelle alliance déjà nouée. En effet, la conférence procédera à une simple ratification. « On avait majoritairement acté le principe, en mai 2012 », explique Myriam Martin, ex-porte-parole du NPA. Un mandat avait alors été donné pour qu’une délégation rencontre le comité de liaison du Front de gauche. On peut ainsi dire que le 27 juin dernier, les deux protagonistes ont validé l’intégration de Gauche anticapitaliste au sein de la coalition.

Avec Myriam Martin, c’est l’essentiel des cadres politiques qui démissionnent du NPA, parmi eux, Pierre-François Grond, ex-bras droit de Besancenot, Michel Bidaux, ex-attaché de presse, l’intellectuel Samy Joshua ou Josette Trat, la sociologue féministe. Selon la responsable de GA, « autour de 800 personnes » sont susceptibles de suivre le mouvement. « On ne sait pas si tous viendront au Front de gauche. On peut tabler sur plusieurs centaines de militants », précise-t-elle, convaincue que dans les mois à venir « des camarades qui sont partis sur la pointe des pieds adopteront notre démarche. Je mise sur l’effet d’entraînement ».

La GA intègre le Front de gauche au moment où ce dernier entame une réflexion sur son positionnement politique par rapport à la nouvelle scène politique et sur son organisation interne. Pour l’heure, Myriam Martin et ses camarades constatent « plutôt une convergence de fond : le Front de gauche fait partie de la majorité qui a porté la gauche au pouvoir, mais sans se lier les mains avec le gouvernement. On veut être une force de propositions et d’actions indépendante du PS ». Membre du comité de liaison de la coalition, Eric Coquerel (Parti de gauche) confirme : « La GA se retrouve sur l’essentiel de la stratégie du Front de gauche. Les discussions actuelles dans l’alliance montrent qu’il existe davantage de choses qui nous rassemblent que celles qui nous distinguent. » En cours d’élaboration, un texte d’orientation, sans doute publié à la Fête de l’Humanité, les 14, 15 et 16 septembre, devrait tracer le chemin à suivre. La Gauche anticapitaliste est invitée à participer, le 9 juillet, au comité de liaison dans lequel siègent les délégations des sept autres composantes du Front de gauche. Elle est également conviée à l’université d’été de la coalition (voir encadré). Signes d’une insertion à grands pas.

Estivals du Front de gauche

Pour la première fois, le Front de gauche organise une université d’été. Intitulée Estivals du Front de gauche, elle se tient le week-end du 25 et 26 août, à Grenoble, et est ouverte aux militants des formations de la coalition et à tous ceux qui l’ont investie lors des campagnes électorales. L’université se veut un lieu de réflexion collective sur le bilan et les perspectives, sous forme d’ateliers. 
Le dimanche matin est consacré au meeting politique de rentrée. Un groupe de travail se penche sur sa préparation.
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Re: NPA

Messagede Nico37 » 07 Juil 2012, 00:29

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Re: NPA

Messagede Nico37 » 07 Juil 2012, 13:08

SMIC : +6 CENTIMES DE L’HEURE ! 2012 Henri Wilno Hebdo Tout est à nous ! 155 (28/06/12)

Le « coup de pouce » au Smic, annoncé par François Hollande, se traduit finalement par une hausse de 2 % du taux horaire.

Selon le code du travail, le Smic est augmenté, chaque 1er janvier, selon une formule qui additionne l’inflation depuis la dernière revalorisation avec la moitié du gain de pouvoir d’achat du salaire ouvrier moyen (celui-ci n’ayant pas progressé plus que l’inflation, il ne rentre pas en compte cette fois-ci) et un éventuel coup de pouce, à la discrétion du gouvernement.

Les 2 % annoncés le 26 juin comprennent donc, en réalité, et sous forme d’« avance », une partie de l’inflation devant intervenir dans la hausse qui doit être accordée, au plus tard, le 1er janvier 2013. Il s’agit de l’augmentation constatée des prix entre novembre 2011, date de la dernière revalorisation, et le mois dernier, soit 1, 4 %. Résultat : le vrai coup de pouce est de 0, 6 % (2 %-1, 4 %), soit moins de 6 centimes d’euros de l’heure pour une augmentation totale de 18 centimes de l’heure (le Smic horaire va passer de 9, 22 à 9, 40 euros). Et la hausse de janvier prochain sera minuscule.
Pas de quoi pavoiser pour les bas salaires. Le gouvernement affiche un chiffre de hausse de 21, 50 euros par mois. Mais cela ne concernera pas les temps partiels nombreux à être payés sur la base du Smic horaire, surtout pour les femmes. Ce n’est pas non plus comme ça qu’on réduira les inégalités : une étude de l’Insee publiée le 26 juin montre qu’en 2010 (derniers chiffres disponibles), dans le privé, les augmentations ont été d’autant plus fortes qu’on monte dans la hiérarchie : le pouvoir d’achat du salaire mensuel net moyen des ouvriers a baissé de 0, 2 %, celui des employés a fait un peu mieux avec +0, 2 % tandis les cadres gagnaient 1 %.

Bien sur, le Medef a protesté. Il est là pour ça et mène avec résolution la lutte des classes.

Le 19 juin, Laurence Parisot a tenu un discours apocalyptique et décalé de la réalité économique sur la situation des entreprises.

Il s’agit de faire pression sur le gouvernement pour que la future augmentation des taxes pèse avant tout sur les salariéEs. L’énergie du Medef contraste avec l’atonie des directions syndicales dont la passivité actuelle préjuge très mal de leur tonus face aux mesures d’austérité en discussion au gouvernement et qui devraient apparaître au grand jour en septembre dans les budgets de l’État et de la Sécurité sociale.
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Re: NPA

Messagede Nico37 » 08 Juil 2012, 19:24

Troisième vague de départs d'un NPA qui s'enfonce dans la crise AFP 05.07

A peine plus de trois ans après sa fondation, le Nouveau parti anticapitaliste d'Olivier Besancenot voit partir ce week-end des ex-dirigeants et militants vers le Front de gauche de Jean-Luc Mélenchon, nouvel épisode d'une crise apparue aux européennes de juin 2009.

A peine plus de trois ans après sa fondation, le Nouveau parti anticapitaliste d'Olivier Besancenot voit partir ce week-end des ex-dirigeants et militants vers le Front de gauche de Jean-Luc Mélenchon, nouvel épisode d'une crise apparue aux européennes de juin 2009.
C'est pourtant dans l'euphorie que le NPA avait été créé en février 2009, avec plus de 9.000 militants revendiqués autour du populaire facteur (3.
000 à la LCR). Mais dès les européennes puis aux régionales de 2010 (avec la polémique autour de la candidate voilée), le FG supplante le NPA jusqu'aux 11,1% de M. Mélenchon à la présidentielle, dix fois plus que Philippe Poutou.
Aujourd'hui, le parti d'extrême gauche ne compte plus que 3 à 4.000 militants, selon la direction. Ses mauvais résultats aux législatives (0,98%, Lutte ouvrière inclus) lui ont aussi fait perdre son financement public (900.000 euros par an depuis 2007), d'où une nouvelle souscription et une hausse des cotisations.
Minimisant la débâcle, Alain Krivine, figure historique du parti, analyse : le NPA (seulement 80 élus municipaux) "a été mis en avant de façon outrancière" par les médias à sa création, les scores de M. Besancenot en 2002 et 2007 (plus de 4%) n'avaient "pas de sens réel", "ça nous a déformés".
L'hémorragie en tout cas se poursuit. Après des mois d'hésitations, c'est l'ex-bras droit d'Olivier Besancenot, Pierre-François Grond, l'ex-porte-parole Myriam Martin et leurs amis du courant "Gauche anticapitaliste" (GA) qui quittent un parti ayant échoué dans son pari initial de fédérer autour de lui.
Une troisième vague de départs vers le FG après "Gauche unitaire" de Christian Picquet en 2009 et "Convergences et alternative" en 2010.
L'objectif pour GA, satisfait de voir le PCF renoncer à entrer au gouvernement, est de "rassembler une gauche anti-austéritaire indépendante du PS" face à la crise et la menace du FN, comme le mouvement de gauche radicale Syriza en Grèce, expliquait M. Grond à l'AFP mi-juin.
Le départ de ceux qui ont déjà soutenu M. Mélenchon à la présidentielle, sera officialisé ce week-end en conférence nationale du NPA à Nanterre.
"Tout a explosé quand Besancenot, élément unificateur, a décidé de ne pas être candidat", "le désaccord était caché mais ancien", reconnaît M. Krivine qui tente de dédramatiser : s'il est "gênant" qu'une partie de la relève dirigeante (beaucoup de quadragénaires) s'en aille, ils ne seront au total "que 150 militants" à partir.
Mais à GA qui représentait 40% au congrès de juin 2011 et a récemment récupéré 550.000 euros après répartition des dotations publiques et du patrimoine de la LCR, on parle plutôt de "plusieurs centaines" de départs, beaucoup ayant déjà franchi le pas.
Le Parti de gauche se réjouit de ces arrivées au FG, Eric Coquerel jugeant que le NPA a été "éradiqué par son erreur stratégique" : "attirer sur l'unité avant de la refuser".
Le parti de M. Mélenchon aimerait que GA le rejoigne, mais l'idée n'emballe pas le courant du NPA qui se voit plutôt, selon Ingrid Hayes, en "troisième pôle" du FG avec "la Fédération" de Clémentine Autain ou les Alternatifs, pour un meilleur équilibre entre PCF et PG.
Au FG, "nos copains vont être bouffés", pense M. Krivine qui veut croire en une "nouvelle dynamique" du NPA dans la rue. "On va aider à organiser la défiance vis-à-vis de François Hollande", dit-il, soulignant que MM. Besancenot et Poutou "continuent, eux, à faire le tour des entreprises en lutte".
Et alors que les députés FG se sont abstenus de voter la confiance au Premier ministre, le NPA attaque : "comment peut-on s'abstenir face à l'austérité? On ne peut que la refuser!"
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Re: NPA

Messagede Nico37 » 11 Juil 2012, 01:56

Les organisations du Front de gauche se félicitent de la décision des membres de la Gauche anticapitaliste de rejoindre le Front de gauche.

Cette décision importante est le fruit d’un processus entamé de longue date. Elle fait suite à une rencontre qui a eu lieu le mercredi 27 juin 2012 entre Gauche Anticapitaliste et le Front de gauche et qui a permis de vérifier les accords programmatiques et stratégiques.

Gauche
 Anticapitaliste est la huitième composante à rejoindre le Front de
 gauche depuis sa création. Cette arrivée est une preuve supplémentaire de la pertinence du Front de gauche qui s’ancre toujours plus dans la réalité politique de notre pays.

Après les échéances politiques de l’année 2012, le Front de
 gauche s’impose clairement comme la deuxième force à gauche. Il est une référence politique pour des millions de salariés et de jeunes. Cette dynamique se poursuit. De nouveaux enjeux décisifs sont devant nous.

Le Front de gauche entend continuer à être toujours mieux le lieu de rassemblement de celles et ceux qui partagent sa volonté de porter une logique alternative sociale et écologique de gauche à la domination de la finance, à la dictature du profit, et contre toutes les politiques d’austérité, qu’il s’agisse de nouvelles forces politiques ou de citoyen-ne-s qui dans leurs engagements divers souhaitent agir pour ces objectifs

Lettre aux Camarades de la Gauche Anticapitaliste

Vendredi 6 Juillet 2012

Chères et chers camarades

Votre coordination nationale va débattre de la question de votre entrée au Front de gauche. Nous avons compris, de nos différents contacts, que l’issue de cette coordination devrait être certainement positive. Nous nous en réjouissons. Tout élargissement est une avancée, mais votre arrivée revêt une importance particulière, en raison de votre nombre, de l’expérience et la tradition militante dont vous êtes porteurs. C’est pour nous la démonstration de la nécessité de la dynamique du Front de Gauche et de la pertinence de la ligne de l’unité de l’autre gauche que nous avons défendu depuis 2008.

Nous allons aborder ensemble une nouvelle période pour le Front de gauche marquée par la défaite de Sarkozy et l’arrivée de François Hollande au pouvoir. Plus que jamais, l’objectif est de favoriser une alternative de gauche aux politiques d’austérité et le refus de celles-ci, d’où qu’elles viennent. Même si nous avons contribué à l’élection de F. Hollande, nous ne nous reconnaissons ni dans la majorité gouvernementale, ni dans la majorité parlementaire. Face à la politique d’austérité annoncée et à l’acceptation du Traité Merkozy, le Front de Gauche est plus que jamais autonome.

Il aborde cette période avec plus d’atouts que précédemment. Fort de son résultat électoral, il porte incontestablement et de façon lisible, bien qu’évidemment perfectible, une autre voie à gauche que celle des politiques d’accompagnement du capitalisme. Il aspire à poursuivre et approfondir une méthode de travail et d’organisation qui lui fait gagner en efficacité et en intégration : coordination nationale hebdomadaire, fronts thématiques et assemblées citoyennes. Il cherche la meilleure solution pour l’adhésion de citoyen-ne-s qui ne souhaitent pas rejoindre une de ses composantes… Il va organiser fin août sa première université d’été sous le nom des « Estivales du Front de Gauche » et se retrouvera dans des initiatives communes lors de la Fête de l’Huma. Force d’action, le Front de Gauche s’organise pour mener des campagnes et se retrouver aux côtés des mouvements sociaux.

Nous avons donc devant nous une tâche d’une plus grande ampleur encore que celle que nous nous fixions lors de notre création en 2008. C’est d’autant plus satisfaisant de recevoir de nouveaux apports.

Nous sommes évidemment prêts à vous accueillir au Front de Gauche dans les dispositions organisationnelles que vous souhaiterez. Nous savons que des discussions existent pour imaginer une recomposition interne au Front de Gauche. Elles sont naturelles et positives. Il est normal que chaque groupe ou courant s’interroge sur la façon de contribuer le plus efficacement possible à la réussite de ce projet commun.

Toutefois, à l’heure où de telles discussions ont déjà eu lieu entre plusieurs composantes du Front de Gauche, sachez que le Parti de Gauche a la volonté réaffirmée de s’élargir. Il ne s’agit non pas pour nous d’absorption de tel ou tel groupe identifié mais bien d’une fusion où chacun apporte sa contribution. Nous avons déjà expérimenté avec bonheur cette approche, notamment avec le groupe « Gauche écologiste » issu des Verts et animé par Martine Billard, devenue quelque temps après notre co-présidente. Le Parti de Gauche aujourd’hui est fort de 12 000 militants. Mais ce développement important depuis un an ne nous empêche pour autant pas de comprendre la nécessité d’une nouvelle étape de rassemblement, dès lors que la proximité entre les groupes concernés est suffisante pour avoir des débats enrichissants. C’est, nous semble-t-il le cas avec Gauche anticapitaliste. Il nous paraît évident que nous partageons aujourd’hui la même approche stratégique, la référence à la révolution citoyenne, à un projet fusionnant véritablement l’écologie et le socialisme (nous pourrions très bien faire nôtre l’appellation d’Ecosocialisme que votre courant défend depuis des années) et une volonté de ne jamais séparer la réflexion et l’action.

Voilà pourquoi nous vous disons clairement que nous souhaitons discuter de la poursuite de la construction du Parti de Gauche avec vous. Un tel regroupement favoriserait l’équilibre au sein du Front de Gauche, ce qui ne peut être que positif pour toutes ses composantes. Nous savons bien sûr que des débats sont à mener entre nous, comme il en existe également au sein du PG. Nous les avions déjà abordés en partie lors d’une rencontre bilatérale. Ils ne nous sont pas apparus rédhibitoires.

Nous ne vous demandons évidemment pas une réponse immédiate mais peut-être pourrions nous, sans garantie sur votre choix final, commencer à travailler sur les questions que vous souhaitez soulever. Il nous paraît aussi utile de vous indiquer notre calendrier interne : assises en novembre puis congrès fin mars. Ce sont autant d’occasions où nous pourrions acter d’un élargissement avec vous en cas d’accord.

Nous souhaitions porter à la connaissance de votre coordination cette proposition. Nous sommes évidemment disposés à discuter avec vous quand vous le souhaiterez.

Fraternellement

Pour le Parti de Gauche :

Eric Coquerel, SN aux relations unitaires
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Re: NPA

Messagede Nico37 » 12 Juil 2012, 01:03

Pourquoi nous allons rejoindre le Front de gauche

Etre acteurs plutôt que spectateurs: dix-sept fondateurs du NPA (1), venus de la LCR et aujourd'hui membres de la Gauche anticapitaliste, expliquent leur décision de quitter le Nouveau parti anticapitaliste. Pour eux, « la crise européenne appelle une réponse de la gauche radicale. (...) En France, cela implique d’entrer au Front de Gauche et de participer à sa transformation. »

Sans colère mais avec beaucoup d’émotion, nous avons livré notre dernière bataille dans le cadre du NPA. Sans surprise mais avec beaucoup de lucidité, nous enregistrons notre défaite. Une Conférence nationale du NPA s’est tenue le week-end dernier. Force nous est de constater qu’elle n’a pas dressé le bilan lucide nécessaire de ses reculs désastreux. Elle ne s’est pas davantage livrée à une analyse critique des erreurs politiques graves qui en sont l’une des causes. En conséquence, elle n’a pas non plus permis que s’amorce la réorientation politique qui aurait été nécessaire pour renouer avec le projet originel du NPA et stopper la véritable descente aux enfers actuelle.

En effet, le plus tristement remarquable n’est pas tant la succession d’erreurs politiques commises par le NPA durant sa courte existence – nous ne nous exonérons pas de cela – que son incapacité totale à en tirer le moindre bilan et, du coup, à opérer la moindre réorientation.

Venant après la déception des élections européennes (2009) et la déconvenue des élections régionales (2010), les catastrophes du printemps 2012 – élection présidentielle puis élections législatives – auraient dû, pour le moins, provoquer une remise en cause sévère et salvatrice. Il n’en n’a rien été.

Pourtant, lors de l’élection présidentielle, le NPA a perdu les trois quart des voix obtenues par la LCR en 2007. D’ailleurs, selon plusieurs études, moins de 10 % des électeurs 2007 d’Olivier Besancenot seraient restés fidèles à Philippe Poutou…

Ce grave recul historique, devenu débâcle lors des législatives qui ont suivi, n’est nullement un coup de tonnerre dans un ciel serein. Bien au contraire, les nuages s’amoncellent depuis des mois et les mises en garde n’ont pas manqué concernant les dangers d’une orientation isolationniste et hors sol.

La crise économique, une situation politique difficile, un mouvement social cherchant son deuxième souffle sont autant d’arguments employés pour expliquer… l’inexplicable.

Dans cette situation politique difficile, les enjeux sont énormes. Nos responsabilités le sont tout autant. Sur la base d’un discours radical et d’un programme d’urgence anti-austérité, Jean-Luc Mélenchon a rassemblé des dizaines de milliers de femmes et d’hommes au cours de sa campagne, recueillant un score à deux chiffres sur la base de cette incontestable dynamique. Au cours de deux élections successives, la Grèce a donné un score remarquable à la formation Syriza, elle aussi bloc de gauche contre l’austérité, qui sans la coalition des forces au service des marchés financiers et le sectarisme du PC et de l’extrême-gauche grecs aurait sans doute été majoritaire.

Nous savons que nous ne ferons pas l’économie de mouvements sociaux d’ampleur, de confrontations contre toutes les mesures d’austérité. Nous savons aussi que le Front National se renforce et nous menace.

Nous savons que nous avons des responsabilités historiques dans une telle situation. Nous voulons les assumer dans un cadre qui nous permettra de donner un sens à notre combat.

Notre courant historique s’est incarné dans la LCR pendant plusieurs décennies. Loin de nous l’idée de penser que notre organisation n’a pas connu, elle aussi, d’importants revers, des périodes de stagnation, de régression proches de la mort clinique. Malgré tout, elle a été capable de « tenir » sans se transformer en secte et puis de rebondir au tournant du siècle. L’une des raisons principales était l’existence en son sein d’un réseau de militants et de militantes du mouvement social (notamment syndical), impliqués dans ses luttes et ses transformations (comme la naissance de nouveaux syndicats, de nouvelles associations de lutte), influents dans les mobilisations et les débats et qui, en retour, nourrissaient l’élaboration de la LCR. On pourrait y ajouter le rayonnement intellectuel qui était alors celui de notre organisation, en particulier grâce à Daniel Bensaïd mais aussi à beaucoup d’autres. Aujourd’hui, en lieu et place, on ne trouve rien de tel. Naturellement, le NPA compte encore dans ses rangs des militants syndicaux expérimentés et de valeur. Mais, en règle générale, la réflexion sur l’orientation syndicale s’est tarie, laissant la place à un déplorable propagandisme.

Évidemment, le résultat d’une telle orientation ne s’est pas fait attendre : un NPA marginalisé et se limitant souvent aux discours de pure dénonciation des trahisons des autres…

Au plan politique et pratiquement depuis sa création, le NPA fait comme si la politique en tant que telle ne supposait pas des alliances, des propositions, des initiatives adaptées. Il est ainsi passé à côté d’événements importants tels la création du Parti de Gauche ou la constitution du Front de Gauche. Son isolement actuel est le résultat de cette posture de préservation puriste, d’abord au nom de son supposé rapport direct avec la radicalité puis, ce rapport ne se matérialisant pas, au nom d’une protection bien vaine contre la confrontation des opinions et, à ses yeux, les dangers d’une contamination « institutionnelle ».

A sa fondation, en février 2009, le NPA regroupait plus de 9 000 membres. Même si la LCR était le seul parti politique à l’origine du processus, des milliers d’hommes et de femmes – souvent actifs dans les luttes syndicales, sociales ou associatives, plus rarement dans une activité politique antérieure – s’étaient impliqués avec enthousiasme dans ce « chaos créateur ». Depuis, beaucoup l’ont quitté. Au point qu’aujourd’hui, les effectifs du NPA sont vraisemblablement inférieurs à ceux de la LCR lors de ses dernières années d’existence. Sanction impitoyable : au fur et à mesure des départs des militants et des militantes venus des mobilisations sociales, porteurs de nouvelles problématiques et/ou incarnant des pratiques de terrain, le centre de gravité des positionnements et des débats du NPA s’est déplacé. Au point que ce dernier est aujourd’hui un terrain de confrontation entre les diverses nuances de la galaxie de sectes prétendument « trotskistes ». Tout l’inverse du projet initial du NPA. L’inverse aussi de la tradition de la LCR.

Nous n’enjolivons pas le passé : en 40 années (assez denses !) d’activité, la LCR a bien naturellement commis des erreurs politiques. Elle a connu des périodes d’ouverture et d’autres plus… autocentrées. Comme toute organisation, il lui est parfois arrivé de donner la priorité à ses intérêts particuliers sur ceux du « mouvement ». Nettement moins que les autres organisations d’extrême gauche… mais enfin, cela lui est arrivé. Rétrospectivement, ce n’est d’ailleurs en général pas les souvenirs dont ses militants sont les plus fiers ; ce qui est plutôt bon signe !

Parce qu’au-delà de ces épisodes, ce qui a caractérisé le « militantisme Ligue » sur la longue durée, c’est la volonté, souvent couronnée de succès, d’être là où ça bouge. Être là où ça se passe. En un mot : être dans le mouvement, pour y défendre une orientation propre à le consolider et le développer. Au risque de partager certaines de ses illusions ? Oui… parfois. Au risque de dépenser beaucoup plus (trop ?) d’énergie à « construire le mouvement » qu’à « construire le Parti » ? Oui… souvent. Notamment parce nous pensions, à la différence des autres organisations d’extrême gauche, que l’on ne pouvait ni opposer ni même séparer construction du mouvement et construction du Parti.

Au-delà des débats d’orientation – bien légitimes et que, franchement, nous abordons modestement – c’est bien cela qui ne va plus du tout : pour le NPA réellement existant et sa direction actuelle, être isolé n’est plus un motif d’inquiétude, de remise en cause ou, à tout le moins, d’interrogation. Ce serait plutôt un motif de fierté, une vérification supplémentaire et finalement bienvenue de l’indispensable séparation d’avec (tous) ceux qui ne sont pas « révolutionnaires ».

Etre là où ça bouge, être là ou ça se passe, être dans le mouvement : ce n’est plus vraiment la culture politique du NPA. Et cela constitue une rupture avec notre histoire.

Nous savons les difficultés qui nous attendent : à elle seule, l’entrée de la Gauche Anticapitaliste dans le Front de Gauche ne modifiera pas fondamentalement la situation et n’aplanira pas miraculeusement les obstacles actuels. Nous savons bien qu’existent avec les principales composantes du Front de Gauche des divergences politiques qui sont tout à la fois le produit de nos histoires et d’analyses différentes des voies du changement social. Nous en sommes conscients : il faudra démontrer en pratique la valeur de l’apport de notre propre tradition politique. Il faudra ouvrir et faire évoluer le Front de Gauche, y rassembler les anticapitalistes pour un projet écosocialiste. Il faudra surtout développer la dynamique en cours et agir tous ensemble sur toutes les questions clés de l’heure.

Partout en Europe, la crise capitaliste engendre résurgence et développement des idées et des organisations néo-fascistes. Le peuple grec subit quotidiennement les effets de la barbarie du capitalisme mondialisé. Banquiers centraux et dirigeants européens y imposent leur loi comme en territoire occupé. En France, au nom des grands équilibres financiers, de la construction de l’Europe néo libérale, le gouvernement de François Hollande et Jean-Marc Ayrault mène déjà une politique d’austérité. Rien décidément dans la situation politique actuelle, française ou européenne, n’est de nature à remettre en cause notre engagement militant et notre volonté de changer radicalement la société. Plus que jamais nous voulons continuer à agir utilement pour les combats du monde du travail, des exploités et des opprimés. Et contribuer à la représentation politique de celles et ceux d’en bas. Nous agirons au sein du Front de Gauche dans cet objectif.

Et nous restons déterminés ! La situation politique réserve aussi de bonnes nouvelles : le succès de Syriza en Grèce, même si cette coalition de la gauche radicale n’est pas parvenue à remporter les élections, le succès politique et militant du Front de gauche en France. A l’heure où l’urgence est à la construction d’un bloc politique et social contre l’austérité, le Front de Gauche constitue un point d’appui incontournable. Le Front de Gauche a confirmé sa volonté d’indépendance politique vis-à-vis de la politique du gouvernement socialiste. C’est une question décisive.

La gestion des contradictions au sein du Front de Gauche sera rendue possible par la volonté politique de permettre la poursuite d’une dynamique qui améliore les rapports de forces, encourage les mobilisations, fait reculer l’extrême droite et promeut efficacement les questions écologistes, féministes, internationalistes, antiracistes et LGBTI.

La crise européenne appelle une réponse de la gauche radicale. Les mois qui viennent vont être marqués par l’adoption d’un nouveau traité et la généralisation des politiques dites « de rigueur ». L’impact de Syriza, son programme, l’existence dans de nombreux pays de l’UE de mobilisations, le danger que représentent les différents mouvements d’extrême-droite sur le continent ; tout ceci milite pour une orientation visant à construire un bloc de gauche anti crises européen, qui soit à la fois l’aile marchante des mobilisations et des résistances et, en même temps, une alternative à un système européen cogéré de longue date par la droite et la social-démocratie. En France, cela implique d’entrer au Front de Gauche et de participer à sa transformation. Et plus largement, construire des coalitions pour une alternative anticapitaliste est une question qui se pose partout en Europe.

Le choix est donc simple, être spectateur ou acteur. Nous avons cherché, depuis des mois à convaincre l’ensemble des militantes et militants du NPA ; nous nous étions fixé une échéance ultime : celle de la conférence nationale du NPA. Le résultat est sans appel : c’est la poursuite de l’isolement et du sectarisme, avec une fragmentation interne grandissante à la clé. L’heure est venue maintenant pour celles et ceux qui ont déjà quitté le NPA comme pour celles et ceux qui ont cherché à convaincre à la conférence nationale du 7 juillet, déjà rassemblés dans la Gauche Anticapitaliste, de se retrouver pour faire le choix d’adhérer au Front de Gauche en tant que courant indépendant, pour contribuer à l’élargir et à le transformer, tout en œuvrant à rassembler les anticapitalistes et écosocialistes en son sein.

Nous ferons donc cela, en restant fidèles aux convictions de notre histoire politique et en sachant que la période à venir est sans doute porteuse d’autres changements et recompositions dans le (pas assez) vaste mouvement de ceux et celles qui veulent changer le monde. De notre côté, nous ferons, en tous cas, tout ce que nous pourrons pour ne pas insulter l’avenir et nous y retrouver ensemble avec tous les militants et militantes du NPA qui partagent avec nous un objectif commun, même s’ils ne sont pas aujourd’hui convaincus par notre option raisonnée.

Signataires
Hélène Adam, Charles Aubin, Fredéric Borras, François Coustal, Alain Cyroulnik, Jean-Pierre Debourdeau, Daniel Desme, Pierre-François Grond, Ingrid Hayes, Samy Johsua, Anne Leclerc, Guillaume Liégard, Jean Malifaud, Myriam Martin, Olivier Martin, Monique Migneau, Flavia Verri.

(1) Les signataires de ce texte ont, toutes et tous, été à différentes époques membres de l’exécutif – le Bureau politique – de la Ligue Communiste Révolutionnaire (LCR) ou ont participé à la direction d’organisations qui ont fusionné avec la LCR. Toutes et tous ont participé à la fondation du Nouveau Parti Anticapitaliste et sont aujourd’hui membres de la Gauche Anticapitaliste, courant unitaire pour l’écosocialisme.
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Re: NPA

Messagede Nico37 » 14 Juil 2012, 01:07

Pourquoi je n'ai pas signé la tribune dans Mediapart

« Sollicitée, comme ancienne membre de la direction de la LCR, j'ai refusé de signer cette tribune dès avant la conférence nationale (CN) du NPA des 7 et 8 juillet – mais a fortiori après...

Avant même la CN, Michael Lowy et moi (qui sommes aussi des « ex » LCR de longue date) avons écrit dans une contribution pour les débats préparant la CN des 7-8 juillet du NPA : « Nous ne pensons pas qu'une démarche pour une entrée constructive dans le Front de Gauche (FdG) et de regroupement des anti-capitalistes, justifie de quitter le NPA – surtout dans les prochains mois, sans élections... Nous voulons quant à nous mener le débat du congrès – à l'automne – pour discuter des causes de la crise du NPA, de ses atouts et carences comme de celles des expériences alternatives, de leur faiblesse dans les quartiers populaires et face au FN. Nous sommes pour un pluralisme d'appartenances « en transition » combattant les sectarismes quand aucun cadre n'est pleinement satisfaisant ».

Mais, je ne signe pas cette tribune également pour certains aspects de ce qu'elle dit et ne dit pas, et en fonction du bilan de la CN.

Hors du Front de gauche, point de salut ?

D'une part, ce texte porte des jugements de court terme et superficiels, mettant trop l'accent sur des résultats électoraux dans un contexte spécifique, aussi bien concernant la gauche radicale que le FdG, marqué par l'ampleur du vote utile, des difficultés des luttes sociales et en particulier européennes. Il y aurait beaucoup à réfléchir sur l'importance des abstentions dans la jeunesse et les quartiers populaires aux législatives – une fois écarté Sarkozy. Elles témoignent du fait que, pas mieux que la gauche radicale, le FdG n'a capté ces populations de façon attractive et militante. La façon de combattre le FN est également un enjeu majeur à débattre, concernant toutes les composantes de la gauche de la gauche, sans exception – Gauche Anticapitaliste (GA) incluse.

Or, une ligne de fait émerge de la tribune avec deux facettes articulées : « hors du FdG, point de salut » et « les jeux sont faits – la bataille est perdue dans le NPA ». Les deux sont discutables et se synthétisent par une formulation : la bataille pour l'entrée au FdG ayant été perdue à la CN (en guise d'analyse...) « comme on pouvait s'y attendre », on quitte le NPA...

Le glissement est clair : l'accord sur l'entrée dans le FdG est devenu le discriminant essentiel des analyses politiques et du jugement porté sur le NPA.

Ceci serait convaincant si le FdG était (déjà) le front social et politique que l'on souhaite qu'il devienne... L'attitude face à Syriza en Grèce serait déjà un peu plus crédible, mais là encore on est face à des périodes trop courtes et des critères trop limitatifs pour des bilans convaincants.

Le télescopage entre ce que l'on veut et ce qui est (concernant le FdG) s'est produit lors de la campagne de Jean-Luc Mélenchon (JLM) – poussant quelques dirigeants et signataires de cette tribune à faire le saut : l'appel à voter JLM contre le candidat Poutou du NPA – au risque d'affaiblir considérablement la crédibilité de la bataille sérieusement menée au sein du NPA par d'autres membres de la GA, sans respecter des choix collectifs. L'Histoire nous mordait la nuque... Le Front de gauche était déjà Syriza, si ce n'est mieux. Il fallait « prendre ses responsabilités » ?

Mais si la campagne de JLM a ouvert des fenêtres importantes à gauche du PS, et si même, la faiblesse des résultats électoraux du FdG élargit une certaine potentialité de positionnement indépendant du PS – et un intérêt pour l'entrée de la GA – on est loin de voir encore le FdG impulser les luttes et l'auto-organisation sans avoir peur de déborder le PS... Des contradictions existent qui peuvent permettre de peser sur l'abstentionnisme du PCF et le bureaucratisme de ses élus... Mais on est loin des transformations démocratiques et militantes qu'il faut encore tester.

Je partage tout à fait l'idée de la GA qu'il ne faut pas rester commentateur extérieur – et suis donc pour l'insertion offensive de la GA dans le FdG – mais il n'est pas démontré que les défiances et le scepticisme envers le FdG relèvent seulement du sectarisme organique, et que l'idée qu'on peut davantage faire bouger le FdG de l'extérieur que de l'intérieur soit totalement dénuée de sens.

C'est le deuxième volet contestable de la tribune – le bilan du NPA.

Il n'y a pas de certitude

Il n'était pas démontré avant la CN que le sectarisme dominait désormais et de façon irréversible. L'émergence de la plate-forme F (PF) impulsée par Olivier Besancenot (OB) a fait plaisir à une partie de la GA la percevant comme un possible tournant – quand elle inquiétait une autre (parlant de manœuvre et de poudre aux yeux visant seulement à diviser la GA...). Il est certain que les positionnements au sein de la PF étaient eux-mêmes hétérogènes, plus « tacticiens » pour les unEs que pour les autres. Mais le problème n'était pas d'attendre un changement de jugement sur le FdG au point d'être d'accord pour y entrer... Le point politique important était la capacité à ouvrir les yeux sur l'évolution du FdG, l'impact et les qualités de la campagne de JLM, les contradictions internes ouvertes, et l'importance des positionnements nouveaux face au PS... Le scepticisme reste légitime pour la suite. L'important n'est pas là : il est dans l'acceptation d'une démarche politique qui teste les évolutions et tente de modifier les rapports de force de façon unitaire et politique... C'est cette démarche qu'ouvre la plateforme F – et c'est important.

Les votes et interventions de la CN ont plutôt confirmé que les tentatives des courants E, H et I de réaliser un vote « anti GA » (anti-front avec le FdG) majoritaire – et donc de remettre en cause l'orientation de la plate forme F, ont échoué – cette dernière se légitimant en outre par un vote majoritaire.

Le climat de la CN a plutôt confirmé à mes yeux qu'on n'était pas loin de pouvoir justifier une autonomisation de la GA dans une logique d'expérimentation de sa ligne (évidemment refusée) et non pas de scission – avec bilan d'ici quelques mois pour faire avancer et apaiser les débats.

Mais avec, entre temps, 1°) des débats de fond à mener sur le bilan du NPA et de sa crise – loin de l'aveuglement supposé ; 2°) une ligne majoritaire du NPA (incarnée par la plateforme F impulsée par OB) de « front avec le FdG ».

En tout état de cause celle-ci devrait être appliquée et impliquer toute la gauche de la gauche sociale, associative et politique y inclus le FdG, dans des collectifs unitaires de campagne pour l'audit de la dette et contre le pacte d'austérité européen – prolongeant le « non de gauche » des collectifs unitaires de 2005, contre le non de droite du FN. Car l'enjeu principal au NPA, en-deçà de l'entrée au FdG, était de savoir si une démarche unitaire pouvait être menée et tentée avec le FdG – quels que soient les pronostics des uns et des autres sur l'évolution de celui-ci à plus long terme : le test devait être l'action politique menée en commun, accompagnée de débats stratégiques, et non pas l'étiquetage figé et le révolutionnarisme arrogant qui fait la chasse aux réformistes dans le NPA depuis sa formation.

Il n'y a pas de certitude. Ni sur l'avenir du FdG, ni sur celui du NPA et l'issue des débats de congrès – ni sur le contour de la formation politique à faire émerger pour rendre efficaces les anti-capitalistes...

L'ex-LCR et le NPA ont incorporé des richesses et expériences, beaucoup de débats mal menés et d'échecs sur tous les enjeux – anciens et nouveaux. Mais l'essentiel des débats analytiques et programmatiques nécessaires est devant nous, à mener bien au-delà et en-deçà de l'enjeu du FdG : il faudra des mises à plat sur réformes et révolutions, sur les questions de l'éco-socialisme du XXIème siècle, sur les atouts comme les incertitudes et les faiblesses de la situation actuelle et des problèmes stratégiques redoutables et nouveaux qu'elle soulève (du national au planétaire en passant par l'Europe) ; il faudra un retour sur les expériences accumulées par tous ceux et celles qui n'acceptent pas l'ordre existant comme horizon incontournable, et proviennent de diverses traditions politiques.

Cela concerne encore tout le NPA et les diverses composantes qui se situent dans la gauche de la gauche, dans ou hors le FdG...

Mais il est très abusif de prétendre incarner (s'approprier) la richesse et les traditions de la LCR à partir du discriminant que serait l'entrée dans le Front de gauche, dans les conditions actuelles. »
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Re: NPA

Messagede Nico37 » 14 Juil 2012, 23:12

Déclaration des membres du CPN du NPA ayant soutenu la position GA lors de la CN

Le NPA a tenu une conférence nationale pour faire le bilan de la dernière séquence et répondre aux défis de la nouvelle situation politique. La proposition de la GA pour le NPA de rejoindre le Front de gauche pour l'élargir et le transformer a obtenu 22,3 %. L’orientation isolationniste n’a pu être inversée.

Nous avons décidé à l’issue de la conférence nationale des 7 et 8 juillet de quitter la direction du parti (CPN), et pour beaucoup d’entre nous le parti également, que nous avions largement contribué à construire. Nous poursuivons notre engagement au sein de la Gauche Anticapitaliste, dans le cadre du rassemblement qu’est le Front de Gauche, en tant qu'organisation indépendante.

A la création du NPA en 2008-2009, nous avions l’ambition de construire un parti anticapitaliste large, capable d’incarner l’espoir à gauche, un parti qui rassemblerait et fédèrerait le meilleur du féminisme, de l’écologie et du mouvement ouvrier dans la pluralité de ses traditions.

Le NPA a suscité un espoir et rencontré un écho important, mais nous avions sous-estimé les difficultés dans l’euphorie d’une naissance réussie. Le NPA s'est aussi enfermé dans une orientation qui a conduit à sa marginalisation.

Le choix de ne pas se rassembler avec le Front de gauche pour les échéances électorales s’est traduit par un échec aux élections tel que l’extrême gauche n’en avait pas connu depuis quarante ans.

Plutôt que de prendre la mesure de cet échec, amplifié par la perte des 3/4 des militant-e-s d'origine, la majorité nationale du NPA a fait le choix de la méthode Coué (tout ne va pas si mal ou tout ira mieux demain), de la faute à pas de chance (la situation politique est mauvaise) quand ce n’est pas carrément la minorité unitaire (Gauche Anticapitaliste) qui est désignée responsable des difficultés.

Ainsi, au lieu de chercher les convergences avec le Front de gauche en s’appuyant sur son évolution vers la gauche depuis sa création, elle n’a de cesse d’en dénoncer les insuffisances et de rechercher les signes d’une future trahison.

Nous avons proposé en vain de changer d’orientation.

Le PS est au pouvoir depuis quelques semaines et met déjà en œuvre une politique d’austérité. Cette politique conduira à la régression des conditions de vie de la majorité de la population tandis que le FN cherchera à se construire sur le désarroi social.

Dans une telle situation, nous devons œuvrer au développement des mobilisations sociales et écologiques. C’est uniquement sous la pression des luttes que le PS peut être contraint de mener une autre politique. C’est aussi dans l’action collective que se créent les solidarités capables de faire contrepoids au discours de division du FN.

Il faut construire aussi une force politique capable d’être une alternative de gauche au PS dans la perspective d’une rupture avec le capitalisme.

La situation grecque montre qu’après des mois de mobilisations sociales, l’espoir est aussi venu du succès électoral de la coalition de la gauche radicale (Syriza), alors que le KKE et les groupes d'extrême gauche qui avaient choisi l'isolement s'effondrent. De l’autre côté de l’échiquier politique, un parti ouvertement néo-nazi et violent, réalise une percée lourde de menaces.

Dans une situation où la crise économique peut conduire à une course de vitesse entre l’extrême droite et la gauche radicale, aucun des partis à gauche du PS n’a les moyens de relever seul le défi.

Le rassemblement des anticapitalistes, des antilibéraux, des écologistes radicaux, des syndicalistes et des acteurs et actrices du mouvement social est un impératif.

Lors de la campagne présidentielle, le Front de gauche a mobilisé très largement et a porté bon nombre de propositions communes avec celles du NPA. En n’allant pas au gouvernement Ayrault et en refusant de lui accorder sa confiance à l’assemblée, il s’est engagé dans la voie de l’indépendance vis à vis du PS. Il s’oppose aux politiques d’austérité et a l’ambition de construire une alternative politique.

Nous connaissons les limites du Front de gauche, nous connaissons le poids de certains appareils et de certaines mauvaises habitudes en son sein mais il ne peut être résumé à cela.

Aussi, pour nous, au vu de ces éléments, le NPA aurait du intégrer le Front de gauche, afin de retrouver une utilité et une capacité d’action, afin de continuer à faire vivre nos idées. Il n’a pas fait ce choix, pour des questions de préséances ou d’étiquettes, par peur de la dilution qui traduit en fait un manque de confiance dans son projet, ou encore par hostilité à toute idée de rassemblement durable.

Nous voulons un projet qui soit le prolongement, adapté à une nouvelle situation, plus difficile, lourde de menaces mais aussi porteuse d’espoir, de ce qui nous avait animé ou enthousiasmé lors de la création du NPA.

Nous ne cédons rien sur le fond. Nous défendrons le programme qu’avait adopté le NPA dans « Nos réponses à la crise ».

Nous avons la volonté de travailler à la construction et à la transformation, à l’approfondissement et à l’ancrage du Front de gauche.

Nous voulons aussi y faire vivre avec d’autres, un pôle éco-socialiste, un pole rouge et vert.

Nous voulons retrouver une dynamique positive. Nous savons que cette perspective intéresse des camarades, issu-e-s du NPA ou ayant été proches de celui-ci.

Nous sommes conscient-e-s que, au delà de les désaccords importants qui nous conduisent à cette démission, nous partageons ensemble la nécessité de renverser ce système et de construire une alternative anticapitaliste, écosocialiste, luttant contre toutes les oppressions (féminisme, antiracisme, luttes LGBTI) et internationaliste. Nous espérons donc pouvoir nous retrouver.

Membres du CPN signataires :

Hélène Adam (75), Michèle Aldon (63), Manu Arvois (13), Philippe Aymard (21), Louis Marie Barnier (94), Sophie Bietrix (34), Gaël Blanc (48), Fred Borras (31), Antoine Boulangé (94), Marc Boulkeroua (92), Pierre Chapa (35), Boris Chenaud (34), Thomas Danglot (93), Myriam Duboz (25), Catherine Faivre d’Acier (38), Sylvie FayePastor (71), Guillaume Floris (75), Loïc Fortuit (06), Maxime Gaillac (12), Fanny Gallot (75), Laurent Garrouste (75), Joël Goarin (49), Cathy Granier (31 – commission médiation CPN), Ingrid Hayes (75), David Hermet (34), Damien Joliton (93), Mireille Jullien (30), Capucine Larzillière (93), Anne Leclerc (75), Laurence Lyonnais (75), Jean Malifaud (75– commission médiation CPN), Pierre Martial (87), Myriam Martin (31), Olivier Martin (94 – commission médiation CPN), Monique Migneau (92), Roxanne M. (75), Olivier Mollaz (75), Violette M. (75), Bruno Percebois (75), Agathe Pibarot (30), François Portal (67), Julien Rivoire (93), Myriam Rossignol (86), Laurent Sorel (75), Thomas Vacheron (43), Jean Paul Valette (24), Francis Vergne (63), Flavia Verri (75), Coralie Wawrzyniak (77), Fred Yermia (44), Sophie Zafari (93)
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Re: NPA

Messagede Nico37 » 15 Juil 2012, 17:12

Entretien avec Philippe Poutou : Bon baisers de l’usine

Au terme d’une campagne présidentielle un peu morne, le candidat du NPA Philippe Poutou avait réchauffé nos petits cœurs en jouant les histrions sur les plateaux de télé. Depuis, ce syndicaliste salarié chez Ford a retrouvé les joies de la vie normale, loin de la présidence normale. En complément de l’entretien publié dans le Snatch Magazine #13 dans lequel il revient sur les dessous de sa campagne en détails, nous vous proposons la seconde partie non-publiée dans le magazine, celle où il nous raconte la vie de tous les jours et les sequestrations de patron. En gros, le quotidien tranquille entre Higelin et les bastons en réunion.

Les goûts cinématographiques et musicaux d’un homme politique doivent-ils forcément dépendre de son orientation ? Vous pourriez écouter du Rick Ross, soit un rappeur aux accents terriblement capitalistes ?

Je crois bien que je peux tout aimer. Je pense qu’il peut y avoir des artistes ou des choses qui, politiquement, ne sont pas du tout de mon bord et que, heureusement, je peux aller voir. À une exception près quand même : quand on sait par exemple que Clavier et Reno soutiennent Sarkozy, là, ça devient symboliquement impossible pour moi. Mais de toute façon, ce n’est pas très grave vu que les films de ces types sont toujours des films à la con.

Alors, qu’est-ce que vous écoutez comme musique ?

Ahah, vous allez essayer de m’avoir alors que je n’ai absolument pas parlé de mes goûts personnels pendant la campagne ! J’ai juste dit que, quand j’avais 17-18 ans et que je découvrais les idées d’extrême-gauche, j’écoutais Renaud, Higelin ou encore Thiéphaine. Mais comme ces trucs ont vingt ans, je m’en fous d’en parler. À France Inter, je me souviens qu’ils m’ont demandé une chanson, et que je leur avais parlé d’ « On lâche rien » de HK et les Saltimbanks, une chanson de manif’. Là, c’était un choix politique, ça allait. C’est marrant parce que deux jours plus tard, j’ai appris que Mélenchon avait choisi la même chanson avant moi. Je crois que s’il avait fallu trouver quelque chose d’autre, ça aurait encore politique : « Le temps des cerises », une chanson de celui qui avait écrit « l’Internationale », et chantée par Noir Désir. Mais bon, ça n’aurait été pas évident à gérer avec toutes les histoires de Cantat… Au cours de la campagne, il y a des camarades qui me disaient « ne dis pas que t’aimes Noir Désir, ça serait compliqué pour nous. »

Au lendemain de l’élection présidentielle, une information, selon laquelle vous vous étiez fait sortir de la mairie de Bordeaux, est parue. Qu’est ce que c’est que cette histoire ?

Ah mais oui (rires) ! C’était chiant, parce que le soir du second tour, plein de gens fêtaient la victoire du PS à Bordeaux – enfin, plus la défaite de Sarkozy, je pense – et nous, on s’était dit : « on va pas sortir, ça fait chier, c’est le PS qui est là essentiellement, et on n’a pas envie de fêter la victoire de Hollande », même si on avait envie de fêter quelque chose. On était une douzaine au local du NPA quand des copains ont proposé d’aller du côté du siège local de l’UMP pour voir quelle tête faisaient les perdants. C’est vrai que ça semblait plus intéressant d’aller faire chier l’UMP que d‘aller être mélangés à ceux qui balançaient : « ouais c’est super, Hollande a gagné ! ». Mais, par la suite, on a rapidement appris qu’il n’y avait rien de particulier au siège de l’UMP, que les mecs étaient réunis à la mairie de Bordeaux, parce qu’ils y sont chez eux avec Juppé aux manettes (Alain Juppé est le maire de Bordeaux depuis 1995 – ndlr). On y est donc allé, sans savoir ce qu’on allait y faire. On voulait juste voir les militants UMP de près. À l’entrée, il y avait un premier cordon de sécurité qui filtrait ; on est arrivé à le passer après que des copains aient juste dit : « Ouais, on est de l’UMP, on vient pour bouffer. »

Vous avez sérieusement dit que vous étiez de l’UMP pour rentrer ?

Oui, mais moi, j’étais derrière, j’ai juste suivi. Bref, même si un type de la sécu a balancé que, moi, je n’étais pas vraiment de l’UMP, c’est passé. Ensuite, on s’est retrouvé dans une cour face à un deuxième barrage. Là, c’était plus sérieux comme filtre puisque derrière, c’était les portes vitrées et la grande salle de réception où il y avait les journalistes et tout le gratin. On n’a pas réussi à rentrer, mais on le savait, et puis, cette fois, les types me connaissaient tous. À un moment donné, des jeunes de l’UMP ont chanté la « Marseillaise » et nous, on s’est mis à chanter « l’Internationale », « On lâche rien », le truc de HK, et aussi « Tout est à nous ». Ça les a terriblement énervé ; ils ne savaient pas quoi faire, parce qu’il y avait une journaliste de France Bleu Gironde, qui était là et qui m’interviewait. Mais finalement, des agents de sécurité ont commencé à bousculer certains d’entre nous ; c’était des vieux, des mecs 60 ans à peu près, mais des vrais baroudeurs ! De toute façon, le truc de Juppé à Bordeaux, c’est de ne prendre pour sa sécurité que des anciens des services secrets, des anciens du SAC, de la partie très à droite du RPR. Moi, ils ne m’ont pas touché ; ils n’osaient pas je crois. Au bout du compte, on a du rester dix minutes dans la mairie ; on a chanté, on a fait chier le monde, on nous a insulté et on s’est barré. On s’est fait plaisir (rires).

Dans l’émission de France 2 « Des paroles et des Actes », vous aviez dit que vous aviez l’habitude de séquestrer des patrons avec vos amis de l’usine Ford de Blanquefort où vous bossez. Alors, quel est votre meilleur souvenir de séquestration ?

On en a fait des petites, nous. Mais ce sont des supers souvenirs (rires) ! À chaque fois, c’était en équipe, dans un contexte très détendu, limite festif.

Ça se passe comment, en fait, une séquestration ?

À chaque fois que l’on a séquestré, c’était pour la sauvegarde de l’usine, pour empêcher les licenciements, pour empêcher la fermeture… Dans ces situations-là, quand il y avait des réunions importantes du comité d’entreprise, on proposait aux collègues : « bon bah voilà, on se met à côté de la salle, on vous fait signe, et dès que ça ne va pas, dès qu’ils font chier, on rentre dans la salle et on essaie de forcer les choses. » On l’a fait à plusieurs reprises. La première fois, le patron ne s’y attendait pas, mais à partir du moment où ça s’est répété, il est devenu assez craintif vis-à-vis de nous. Il y a un côté officiel dans les réunions, que ce soit en comité d’entreprise ou aux tables de négociation avec les délégués syndicaux ; tous les syndicats sont toujours très respectueux. Alors bouleverser ce genre de réunion, non seulement c’est illégal, mais en plus, ça impressionne. Nous, on était un noyau de la CGT à vouloir agir ; à chaque fois, on a envahi la salle et retenu le patron de manière à ce que ce soient des salariés qui lui parlent directement et pas le délégué syndical qui le fasse à leur place. Ce qui était marrant, c’était la préparation du passage à l’acte qui se faisait plus ou moins clandestinement, parce que les autres syndicats ne voulaient pas en entendre parler. Moi, je disais : « Mais si, les collègues sont là, ce ne sont pas que des cons qui doivent attendre dehors, ce sont des cons qui ont des choses à dire. » Voilà quel était notre état d’esprit ; on n’a jamais voulu casser quoi que ce soit, on voulait parler. La première fois, j’étais sorti de la salle pour faire un compte rendu aux grévistes dehors, en leur expliquant : « Ça n’avance pas, ils ne veulent pas entendre ça, ils ne veulent pas s’engager », et j’ai ajouté : « On attend un petit peu, mais à un moment donné on décidera de rentrer. » Tout le monde était excité et avait peur en même temps. Avec des copains, on a gardé la porte ouverte, et tout le monde est rentré. Là, les patrons ont paniqué et ont essayé de fermer la porte – c’est filmé, il y a des images de France 3, où on me voit sourire en plus. Ensuite les collègues ont pris la parole. Ils voulaient absolument sortir, alors on a fait : « Ah non, non, on n’a pas fini de discuter là. Vous ne partez pas, vous restez là. » Ils ont répondu que c’était une séquestration, tout ça. Bon, les flics ne sont jamais intervenus parce que c’était trop court pour qu’ils interviennent.

Ce n’est jamais très long du coup…

Nous, on ne l’a jamais fait très longtemps, parce que quand ça dure plusieurs heures – comme à Molex par exemple (les deux dirigeants de l’usine de Villemur-sur-Tarn avaient été retenus un peu plus de vingt-quatre heures en avril dernier – ndlr) – la police finit par intervenir. Et on sait que ça n’a pas empêché Molex de fermer, ça ne change pas la donne. Mais ce qui est bien avec la séquestration, je le redis, c’est que les collègues interviennent eux-mêmes dans les débats. Parfois, un délégué c’est casse-couilles, il peut déformer tout ce qu’on lui dit. Tandis que quand ce sont les collègues qui gèrent, en face, ça a une autre gueule, le patron il ne peut plus dire : « Vous instrumentalisez la colère des salariés, vous déformez, ils ne pensent pas ça. » Dans ce cas-là, le patron est obligé de jouer cartes sur table ; ça donne des frissons parce qu’il y a quelque chose de différent qui se passe. On sort de la comédie du dialogue sans issue entre le patron et les syndicats.

Dans le cas de Blanquefort, un jour, il y a eu une réunion du « CE » pour discuter des modalités du chômage partiel au cours de laquelle on a dit que l’on voulait être payé 100% au chômage ; on nous a répondu qu’on ne serait payé qu’à hauteur de 65%. Du coup, je suis sorti de la salle, j’ai dit aux collègues qui attendaient que l’on n’avançait pas et on a envahit la salle de nouveau pour forcer les choses.

Et que s’est-il passé ?

Les patrons se sont énervés. Ils ont d’abord essayé de fermer la porte puis ont tenté de partir. Ils ont finalement réussi à sortir de la salle. Ils se sont fait huer. On a fermé le parking et ils sont restés bloqués dedans. Et là, on a tenu. Mais, cette fois, il y avait la gendarmerie mobile, l’huissier et les contremaitres pour intervenir physiquement contre nous. Ils ont essayé de faire craquer les copains mais on a tenu. On s’est débrouillé pour que la situation ne dérape pas. On s’est dit qu’on tiendrait en restant carré. Ça a été superbe. On a été médiatisés, les flics ne sont pas intervenus, la gendarmerie n’est pas intervenue, l’huissier a noté. Il y a eu quelques violences, mais seulement entre les cadres, les patrons et nous. Il y a eu comme une mêlée. Ça, ça a été le grand moment de notre histoire.

Au tout début, les contremaîtres ont débarqué pour nous pousser. Puis ils ont vu qu’ils pouvaient se replier par un petit portillon qui n’était pas gardé par nos soins. C’est devenu de la stratégie militaire ! À ce moment-là, les chefs sont rentrés par derrière et nous ont foncé dans le dos ; ils nous ont cartonnés ! Le DRH et le patron shootaient dans les tibias des copains ! Des syndicalistes m’ont dit : « Mais t’es con ou quoi ? Il faut arrêter ça de suite ! ». Moi, j’avais les mains en l’air pour pas que l’on m’accuse d’avoir tapé quelqu’un. Au final, les patrons ne sont pas passés et sont rentrés dans la salle pour continuer la discussion. On n’a pas gagné sur les revendications, mais, en revanche, les collègues étaient hyper fiers, on avait gagné la manche physiquement. En fin de compte, les patrons sont partis parce que les gardiens de l’usine ont découpé le grillage qui protège l’usine. Et finalement, tant mieux, parce que les mecs se sont ridiculisés, puisque France 3 était là encore pour filmer leur fuite. Ce sont des supers souvenirs. Ça, pour le coup, ça n’a rien à voir avec un plateau télé.

Maintenant que vous êtes revenu à l’usine après la campagne, que vous êtes désormais une véritable personnalité publique, que vous disent les cadres et les « patrons » ?

Il y a des cadres qui me félicitent. D’autres, des petits cadres et des gros cadres, qui ne savent pas trop comment prendre la chose. La direction, elle, dès le départ, a été surprise et même un peu intimidée. Parce qu’en fait, je devenais un représentant national du parti, candidat aux présidentielles, et selon son échelle de valeurs, c’est comme si je devenais plus important que ses membres. Ces derniers n’ont pas su comment prendre le truc. Je pense qu’il y a dû y avoir des consignes de Ford Europe pour que personne n’intervienne dans ma campagne, alors qu’on avait des relations très conflictuelles avec mes patrons. Pour eux, je suis l’aventurier, le fouteur de merde. Ils ont tout utilisé : la calomnie, l’insulte, ils ont essayé de m’isoler. Mais pour la campagne, ils m’ont laissé tranquille. Aujourd’hui, je ne les vois que dans des réunions. Ils ne disent rien.

Et vos collègues, qu’ont-ils dit de votre campagne ?

Bah l’aventure de la campagne, d’une certaine manière, ils la vivaient aussi en suivant mon parcours. Même des copains qui ne sont pas du tout politisés, qui s’en foutent de la politique, qui ne votent pas, ou des gens qui sont à droite, ont tous suivi ma campagne. C’était un évènement pour eux. Leurs voisins venaient les voir : « Ah bon mais tu connais Poutou ? », et du coup, ils devenaient importants. Ils savaient que forcément je parlais un peu de Ford, de leur usine, et d’eux donc, que ça pourrait les aider. Tout ça fait que des gens l’ont pris pour eux, qu’ils se sont considérés comme des acteurs cette aventure-là. Après, il y a les questions à la con, genre : « Alors Laurence Ferrari, elle est aussi belle qu’à la télé ? », toutes les questions sur les dessous de la campagne. Mais c’est bonnard du coup, il y a plein de discussions sur les rapports avec les médias avec les collègues… Aussi, il y en a certains d’entre eux qui sont venus me dire qu’ils n’étaient pas forcément d’accord au départ avec ce que j’expliquais, sur la question de la régularisation des travailleurs sans-papiers par exemple. Pas parce qu’ils sont racistes ou anti-immigrés, mais parce que ça leur parait une idée dingue, pas réaliste. Et comme dans la campagne je le disais, ça les percutait. Je ne crois pas que les avis aient vraiment changé depuis mais je pense que les collègues sont ressortis un peu plus politisés de cette campagne.

Photos et propos recueillis par Vincent Desailly
Nico37
 
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Re: NPA

Messagede Nico37 » 17 Juil 2012, 00:32

En France, LO et le NPA bloquent la lutte contre les suppressions d’emplois chez PSA Kumaran Ira

Le Nouveau Parti anticapitaliste (NPA) et le groupe Lutte ouvrière (LO) ont réagi à l’annonce de la société automobile française PSA de supprimer 8.000 emplois en tentant de bloquer une lutte de la classe ouvrière contre cette suppression et en liant l’opposition populaire à la bureaucratie syndicale. Leur objectif est de canaliser l’opposition derrière des protestations symboliques et de créer les conditions favorables permettant à la direction de PSA d’imposer les coupes.
Jean-Pierre Mercier est le délégué de la Confédération générale du Travail (CGT) à Aulnay, l’usine de PSA qui est touchée par le projet de fermeture, et il était le porte-parole de la candidate présidentielle de LO, Nathalie Arthaud. Il a cyniquement déclaré, « Philipe Varin [le PDG de PSA] nous a déclaré la guerre, nous allons lui faire la guerre. »
Il a insisté néanmoins en disant que les travailleurs doivent « organiser la lutte » qui « démarrera en septembre. » Il n’a pas expliqué pourquoi la classe ouvrière devait attendre deux mois avant de monter une offensive contre ces coupes profondément impopulaires et planifiées lors des discussions conjointes entre les syndicats, la direction de PSA et le gouvernement du Parti socialiste du président nouvellement élu, François Hollande.
Si LO propose un délai de deux mois avant de prendre une quelconque mesure concrète contre les réductions, ce n’est pas parce qu’ils ont été pris à l’improviste. LO, le NPA et les syndicats sont au courant des suppressions depuis plus d’un an. L’année dernière, la CGT avait publié un document confidentiel de PSA qui exposait des projets de fermeture des usines d’Aulnay-sous-Bois (suppression de 3.600 emplois), de Sevelnord à Hordain dans le Nord de la France (2.800 emplois) et d’une usine à Madrid (3.100 emplois).
Les travailleurs d'Aulnay ont dit que l’usine est en train d’être progressivement fermée et son inventaire réduit en anticipation de sa fermeture. « Voir : « Rassemblement à l’usine automobile PSA d’Aulnay en France »
Dans un article du 12 juillet intitulé « CCE de PSA-Citroën : une déclaration de guerre contre les travailleurs », LO a décrit le plan de suppression d’emplois de PSA comme suit : « C’est la fin du secret de polichinelle. C’est un véritable crime, un crime social contre les travailleurs. »
En ce qui concerne le NPA, il a déclaré, « Après un an d’enfumage, la direction du groupe PSA confirme ce que tout le monde savait depuis un an : la fermeture de l’usine d’Aulnay en 2014. »
La question que soulèvent ces commentaires est la suivante: si la CGT, LO et le NPA savaient tous que ces suppressions étaient prévues, pourquoi n’ont-ils pas préparé une lutte plus tôt en en faisant un enjeu politique lors des élections présidentielles de 2012 ? La réponse est qu’ils sont hostiles à une mobilisation de la classe ouvrière dans une lutte contre la direction de PSA et contre Hollande dont tant LO que le NPA ont soutenu l’élection, le qualifiant de moindre mal par rapport au président droitier sortant, Nicolas Sarkozy.
LO et le NPA tentent de reporter à septembre une action contre les suppressions d’emplois parce qu’ils espèrent maintenir la colère des travailleurs sous le contrôle de la bureaucratie syndicale qui est en train de négocier les coupes sociales et les suppressions d’emplois avec Hollande. Représentant une couche aisée de la classe moyenne qui est coupée de la classe ouvrière et politiquement orientée vers le PS, ils s’efforcent d’aider Hollande à imposer les coupes.
LO et les syndicats cherchent à désarmer la classe ouvrière en promouvant les illusions selon lesquelles Hollande tentera d’aider les travailleurs. Arthaud a affirmé sur la chaîne de télévision publique France 2 : « le gouvernement s’est montré ‘complice’ dans l’affaire PSA car il a été ‘passif’. » Elle avait espéré que Hollande déclarerait les suppressions « nulles et non avenues. »
C’est un rêve chimérique. En fait, le PS collabore étroitement avec les grosses entreprises et les syndicats pour réduire drastiquement les emplois et les dépenses sociales en France et pour renforcer la compétitivité des entreprises françaises.
Alors même que PSA annonçait des licenciements de masse, Hollande était en train de préparer l’octroi de davantage de fonds publics aux géants de l’automobile. En parlant des licenciements, Hollande a dit : « Le gouvernement a réagi comme il convenait avec la nomination d’un expert, la volonté de revoir ce qui a été présenté et d’avoir un plan pour l’industrie automobile qui sera présenté au mois de juillet. »
Bien que le NPA et LO soient parfaitement conscients que le PS est attaché à une politique anti-ouvrière, ils ont inconditionnellement appelé à voter Hollande le 6 mai lors du deuxième tour des élections présidentielles.
A présent, ils continuent de dépeindre de façon positive Hollande et le « dialogue social » anti-ouvrier des syndicats. Dans un article du 12 juillet, le NPA écrit : « A l’opposé du sommet social et du dialogue social, c’est bien une guerre sociale qu’engage PSA. »
En fait, les licenciements de masse chez PSA forment un tout avec la récente conférence sociale organisée par Hollande avec les syndicats et les associations d’employeurs et qui a approuvé les coupes sévères, notamment dans le financement des dépenses sociales et de la « flexibilité » du marché du travail. « Voir : « France: La Conférence sociale expose les grandes lignes des attaques massives contre la classe ouvrière »
De même, les syndicats avaient à maintes reprises entamé un « dialogue social » avec l’ancien président Nicolas Sarkozy alors même que celui-ci réduisait drastiquement les droits à la retraite des travailleurs et imposait des suppressions d’emplois dans le secteur public, des fermetures d’usines et des attaques contre l’éducation nationale. Les syndicats et les groupes petits-bourgeois de « gauche » comme LO et le NPA insistaient pour dire qu’il ne pouvait y avoir de lutte politique contre Sarkozy, uniquement de brèves protestations organisées par les syndicats.
Ils restent absolument muets sur le rôle du syndicat américain des travailleurs de l’automobile (American Auto Workers, UAW) durant le renflouement en 2009 de l’industrie automobile. Il avait contribué à imposer des réductions de plus en plus dures contre les travailleurs de l’automobile à Detroit – des fermetures d’usines, une baisse de 50 pour cent des salaires des travailleurs nouvellement embauchés, des réductions des soins de santé et de la retraite. L’UAW est actuellement en train de collaborer avec les syndicats des entreprises automobiles affilées à GM de par l’Europe, dont Opel, Vauxhall et PSA.
Au moment où les syndicats sont en train de préparer une trahison chez PSA, le NPA et LO cherchent une fois de plus à subordonner les travailleurs à la bureaucratie syndicale. Dans un article du 12 juillet, le NPA écrit : « La mobilisation non seulement dans le groupe PSA ou dans la filière automobile mais à tous les salariés doit s’amplifier. L’ensemble des organisations syndicales, du mouvement social et des organisations politiques doit s’y employer. »
En d’autres termes, les travailleurs doivent rester sous le contrôle politique d’organisations déterminées à collaborer avec le gouvernement pour faire accepter des coupes dures à leur encontre.
Les travailleurs de l’automobile sont confrontés non seulement à une lutte contre PSA mais aussi contre les syndicats et leurs « défenseurs » petits-bourgeois tels le NPA et LO qui cherchent à désorienter les travailleurs et à retarder le déclenchement des luttes de classes. La tâche urgente devant laquelle se trouvent les travailleurs de l’automobile est de lutter contre les coupes en se mobilisant dans une lutte politique contre l’austérité, le gouvernement Hollande et ses partisans petits-bourgeois.
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Re: NPA

Messagede Kzimir » 17 Juil 2012, 12:23

:lol: C'est n'importe quoi cet article ...
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Re: NPA

Messagede SchwàrzLucks » 17 Juil 2012, 15:11

Kzimir a écrit::lol: C'est n'importe quoi cet article ...


Même réaction en lisant ça.
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