FN - RN et ses satellites

...Sans Papiers, antifascisme...

Re: FN & ses satellites

Messagede Nico37 » 15 Mar 2013, 18:30

Florian Philippot, le parachuté chahuté Estelle Gross 14/03

Le protégé de Marine Le Pen provoque en Moselle la fronde de plusieurs élus locaux. Des remous symptomatiques des tiraillements du parti.

"Il y a quelques râleurs, mais mon Dieu ce sont des choses qui arrivent", relativisait en début de semaine Marine Le Pen sur i-télé. Pourtant, la présidente de Front national a envoyé pas moins de deux leaders frontistes en Moselle pour calmer les esprits. La fédération lorraine tangue. Trois de ses élus ont remis leur démission la semaine dernière. L'objet de la fronde? Le parachuté dans la circonscription et jeune numéro deux du parti à l'échelon national, Florian Philippot. "Mépris", "arrogance", absence de "culture du terrain", ses détracteurs dans le département ne sont pas tendres.

"Ici, on est des gens simples, mais ça ne veut pas dire stupides. Philippot est arrivé avec, dans ses bagages, ses copains auxquels il confie toutes les places, ça marche comme à la Douma sous Poutine. À l’issue du premier tour des législatives, il m’a mis complètement sur la touche. Alors je me suis dit que s’il voulait se planter, il n’avait qu’à le faire tout seul", a expliqué son suppléant, Alain Friderich, également démissionnaire, à l'"Est Républicain".

" On apprend beaucoup de chose à l'ENA mais pas l'humain "

"C'est parti de rien, c'est l'effet papillon", regrette le président de la fédération, Thierry Gourlot, un peu irrité par la couverture médiatique. "Les torts sont certainement partagés", minimise-t-il. L'élu du Conseil régional se veut optimiste :"J'ai toujours en mémoire, à une autre échelle, la scission entre le MNR et le FN, après laquelle beaucoup sont revenus".

Le parachutage du protégé de Marine le Pen agace à plusieurs titres. "Il est très brillant, très jeune aussi, on apprend beaucoup de chose à l'ENA mais pas l'humain", siffle un élu. "Oui, il y a des râleurs, comme l'a dit Marine Le Pen. Mais moi je vois surtout une belle dynamique, je ne m'arrête pas à ça", a répliqué l'interessé sur RTL mardi matin.

Florian Philippot n'a adhéré au Front national qu'en 2011 et a très rapidement gravi les échelons jusqu'à la vice-présidence du parti. Un parcours militant pas vraiment classique. C'est lui qui invite d'ailleurs, au lendemain de la présidentielle, le parti à se professionnaliser.

" Il fait un score canon aux législatives qui a entraîné des jalousies "

"Florian Philippot a été parachuté, le parachute a atterri, il fait un score canon aux législatives qui a entrainé des jalousies", concède le trésorier Wallerand de Saint Just, chargé avec la vice-présidente Marie-Christine Arnautu, par Marine le Pen, d'apaiser les tensions.

Idéologiquement aussi, la stratégie du cadre frontiste coince un peu. "L'euro, l'euro, l'euro, les gens s'en foutent, ils veulent qu'on leur parle un peu d'immigration et de sécurité, il ne faut pas oublier la patte locale", commente un élu toujours sous couvert d'anonymat.

Au sein de la direction du FN, l'ascension fulgurante du jeune énarque fait grincer quelques dents, notamment des historiques. "Il faudrait un FN congelé?" s'agace Wallerand de Saint Just, "il est possible que ça déplaise à certaines personnes, mais le FN est parfaitement actuel", poursuit-il. Et martèle : "La 2ème guerre mondiale, l'Algérie française, tout ça c'est fini, il faut être actuel".

" Le clivage existe sur les fondamentaux "

La situation mosellane apparait assez symptomatique des tiraillements internes du Front national. "Le FN est à l'origine un parti populaire militant, tous les responsables ont tracté et collé des affiches pendant des années, ce qui leur confère aujourd'hui de la légitimité", explique le chercheur Sylvain Crépon auteur d'"Enquête au cœur du nouveau Front national". Philippot, lui, a bouleversé l'organigramme sans passer par la case seau, colle et brosse. "Cela produit un double effet au niveau de la base militante, d'un côté certains se disent : 'c'est la preuve que nous sommes un parti comme les autres avec des énarques', et d'autres se demandent : 'qui est ce jeune ambitieux ?'".

Sur le plan idéologique, Florian Philippot fait parti des nouveaux visages du Front national, et porte le discours dédiabolisé de Marine Le Pen. Il est porte parole du Rassemblement Bleu Marine qui a vocation à rassembler au delà des frontières traditionnelles du parti. "Le clivage existe sur les fondamentaux, incarné par Jean-Marie Le Pen. Philippot, lui, souhaite donner une tournure plus souverainiste et sociale et il y a vraiment des gens au sein de la direction pour qui c'est une hérésie", conclut Sylvain Crépon.


Règlements de comptes au Front national de Moselle Salomé Legrand 14/03

Mais que se passe-t-il au FN de Moselle ? Marine Le Pen a dépêché, mercredi 13 mars, Marie-Christine Arnautu et Wallerand de Saint-Just pour "réaliser un audit", "écouter" ce que les frontistes mosellans "ont sur le cœur", et étouffer la colère qui gronde depuis quelques semaines déjà. Ils ont loué un petit bureau dans un hôtel de Metz où ils doivent recueillir les doléances.

"Un audit ?! Mais ils se foutent de notre gueule, c’est largement trop tard, on les a sollicités depuis tellement longtemps", s'étouffe un militant Front national de Moselle contacté par francetv info. "C'est une mascarade, ils essayent de remettre dans le droit chemin les rares qui restent, ils vont les prendre un par un, c'est digne de la Stasi", s'agace un autre, qui n'a pas été invité à donner son avis. En jeu, l'implantation du numéro 2 du parti, Florian Philippot, dans la région. Francetv info revient sur ce qui secoue le Front national.

A l'origine : limogeage et démissions d'élus locaux

Au départ du malaise en Moselle, le grand ménage mené par Paris dans l'organigramme. Lundi 11 mars, deux élus mosellans, Alain Friderich et Cassandre Fristot, étaient convoqués devant la commission des conflits au siège du Front national. Officiellement, une histoire de frais de campagne non-remboursés. Officieusement, "ils essaient de nous imposer la clique de Florian Philippot", le bras droit de Marine Le Pen, décrypte un membre de la section locale.

Tous pointent l'exemple de Philippe Armand, assistant du groupe FN au conseil régional et dont le contrat n'est pas renouvelé. A sa place, le parti pousse Arnaud Menu, membre du Bloc identitaire et censé préparer le terrain pour la campagne municipale du numéro 2 du FN à Forbach. "Ça ne nous a pas plu, on nous l'a imposé, le Menu, alors que moi, en tant que secrétaire de section, j’avais fait le ménage des identitaires et autres crânes rasés", confirme Jean-Luc Manoury, vice-président du groupe et responsable départemental.

Pour protester, trois conseillers régionaux démissionnent : Christiane Buttier, Chantal Odile et Yves Gelszinnis. "Ça tombe bien parce que Marine et moi, ça faisait des années qu’on trouvait qu’ils traînaient […] alors vaut mieux qu’ils partent d’eux-mêmes", rétorque Philippot au micro de France Bleu. Il parle même de "branches mortes". Ambiance.

Au cœur du problème : le parachutage raté de "Monsieur-Je-Sais-Tout"

"L’énarque", "Monsieur-Je-Sais-Tout", "le technocrate". Les surnoms persifleurs ne manquent pas. Les frontistes mosellans, élus comme militants, dénoncent en chœur "l'arrogance", "l'incompétence", "le mépris", "l'outrecuidance" ou, au mieux, la "maladresse" de Florian Philippot, que le Front a parachuté dans la région aux dernières législatives. "Il parle des choses de grandes écoles, l'euro, l'Europe, les frontières", détaille le démissionnaire Yves Gelszinnis. Et d'ajouter : "Sur le terrain, il amène ses bonshommes, son staff comme on dit, et il se fout des gens qui sont sur place." "Il ne m'a même pas rencontré, il s’implante comme ça mais ne sollicite pas les élus locaux", déplore un autre.

"C'est un arriviste, on voit bien qu’il a fait des grandes études il est hautain, il nous snobe, il sait pas parler un mot de patois", corrobore un "militant de base écœuré", qui a participé à sa campagne en juin 2012. Frontiste depuis vingt-sept ans, ce quadragénaire au fort accent lorrain n'a pas renouvelé sa carte cette année.

"Il ramène tout à sa petite personne, dit 'j’ai fait 47% aux législatives' sur RTL et ça, ça me fait bondir au plafond ! C'est le FN qui a fait un bon score, pas lui, qui arrive avec sa copine algérienne même pas française, ses homosexuels bien efféminés et qui vient nous parler de préférence nationale sur les terres d'anciens mineurs", abonde un responsable local sous couvert d’anonymat, car consigne est passée de ne pas s’exprimer.

Thierry Gourlot, patron de la fédération mosellane, tente de minimiser : "C'est un épiphénomène, une petite perturbation." Mais il reconnaît un "problème de relationnel". "Jalousie", balaie quant à lui Wallerand de Saint-Just, membre historique du bureau national du Front national.

Dans le fond : un FN pas assez sur " les fondamentaux "

Mais le mécontentement semble plus profond. "Il y a une gestion libérale à l'américaine, et je crois qu'à faire partir des gens qui étaient là depuis vingt-sept ans, on va dans le mur", reconnaît l'un des responsables locaux. "Quand on avait un problème comme ça, on avait directement Jean-Marie Le Pen au téléphone et là, la nouvelle direction, ce n'est pas du tout son créneau", note-t-il.

"Philippot est symptomatique de la transformation du FN depuis quelques années, et notamment depuis l’élection de Marine Le Pen à la présidence", balance Alain Friderich, ancien suppléant du numéro 2 frontiste aux législatives, qui explique que "la plupart des convictions propres au Front ne sont plus présentes." "Il parle tout le temps d'économie, sans aucune pédagogie, et des frontières... mais c'est de la politique politicienne comme savent le faire l'UMP et le PS", souligne-t-il. Et d'inventer l'imprononçable nom de "FNUMPS" pour désigner le parti en l'état actuel.

"Il ne faut pas un FN trop light, on a trop parlé de la sortie de l'euro, il faut revenir aux fondamentaux : lutte contre l’islam, contre l’immigration, contre la délinquance essentiellement d’origine maghrébine", martèle un autre frontiste du cru. "C'est justement cet élargissement qu'il a apporté au FN. Quand on est un parti de gouvernement, il faut avoir réponse à tout", tempère Thierry Gourlot.

"Marine Le Pen et les personnes qui l'entourent prennent les problèmes actuels des Français à bras le corps, explique Wallerand de Saint-Just. Nous nous appuyons sur les préoccupations qui ressortent des sondages, c'est-à-dire les impôts et l'insécurité. C'est vrai que le reste, nous l'avons un peu abandonné." En attendant, "on va rentrer dans le dur, on va voir si on est des branches mortes", menace un militant FN. Tandis qu'un élu paraphrase Jean-Marie Le Pen : "Les numéros 2, les dauphins, sont faits pour s'échouer un jour."


Philippe Armand : « Le FN se vend au système avec Florian Philippot » Propos recueillis par Stéphane MAZZUCOTELLI. 15/03

La crise au FN de Lorraine tourne autour du limogeage de Philippe Armand. Cet assistant du groupe frontiste à la Région, jusque-là discret, répond à nos questions. Et ne mâche pas ses mots envers Florian Philippot.

L a crise qui touche le FN lorrain se cristallise autour de votre mise à l’écart comme salarié du groupe politique au conseil régional. Vous a-t-on signifié les raisons de ce limogeage ?

Philippe ARMAND : « Non. Mon contrat d’assistant des élus FN à la Région, qui s’achevait le 28 février, n’a pas été renouvelé sans qu’on m’en donne les raisons. J’en étais à mon huitième contrat précaire à ce poste depuis le 1er juin 2010. J’avais poliment demandé à ce que mes compétences soient reconnues et qu’on consolide mon contrat. Ça n’a pas plu. J’estime avoir été un collaborateur efficace. »

Pensez-vous avoir été écarté juste pour installer Arnaud Naudin-Menu qui va vous succéder ?

« C’est évident. Cet animateur du Bloc identitaire a été présenté comme mon successeur avant même qu’on m’annonce officiellement le non-renouvellement de mon contrat. C’est une manœuvre de Florian Philippot, vice-président, qui place un proche. Dans les médias, il a d’abord dit qu’il ne le connaissait pas. Il s’est ensuite trahi en disant que Naudin avait plus de compétences que moi. Comment peut-il le savoir s’il ne le connaît pas ? La méthode Philippot constitue une dérive incompréhensible. »

Des adhérents historiques du Front national en Lorraine vous soutiennent, certains ont démissionné de leur mandat au conseil régional. Vous y avez été sensible ?

« Oui c’est positif, cela me touche alors que je suis au chômage. Le problème, c’est le fonctionnement curieux adopté par les cadres du parti. Aucun n’a accepté de me rencontrer. Sauf le président d’honneur. »

Vous parlez de Jean-Marie Le Pen ?

« Jean-Marie Le Pen a accepté de me recevoir en décembre. Il m’a dit que, selon lui, je ne devais pas être viré. J’ai essayé de le recontacter en janvier, quand les choses se sont aggravées pour moi, mais son secrétariat m’a bien fait comprendre qu’aujourd’hui, c’est Marine et son entourage qui prennent les décisions. »

Vous avez accompagné Philippot lors des législatives. Vous étiez vous-même candidat FN à Sarreguemines. Pourquoi ce clash aujourd’hui ?

« Au début, nous pensions que Philippot allait être une formidable locomotive pour la Moselle et le secteur de Forbach, où il tente de s’implanter. Mais, nous, les militants de base, avons été les dindons de la farce. On s’est démené pour lui, mais on n’a rien reçu en retour. Ceux qui ont commencé à parler des problèmes de management ont été écartés. La ligne de la nouvelle direction devient paradoxale : le mouvement se présente comme le défenseur des sans-grade, mais fait taire la base interne : Alain Friderich, Cassandre Fristot ou moi. Les cadres parisiens font tout pour empêcher l’émergence de nouveaux talents en région. C’est à se demander s’ils veulent vraiment s’implanter localement. »

Au final, vous n’êtes pas convaincu par la stratégie Philippot ?

« Ce garçon est peut-être un bon communicant, mais il a fait une petite campagne à Forbach aux législatives par rapport à sa soi-disant envergure. Son score, on le faisait déjà avant son arrivée en Moselle-Est, Friderich ou moi. La dédiabolisation fait qu’on ne voit plus la différence entre notre parti et l’UMP ou le PS. On s’est vendu au système alors que notre essence est d’être anti-système. Philippot est un homme du système. Aujourd’hui, il est au Front mais il pourrait vendre sa camelote de la même façon ailleurs au PS ou chez les trotskistes. Son invention, le mouvement Bleu Marine, c’est la mort du FN. Vous avez vu la flamme tricolore sur nos affiches ? On ne la voit presque plus ! »

Vous êtes toujours adhérent du FN. Allez-vous déchirer votre carte ?

« J’ai voulu être acteur au FN car je crois en ses idées. Je ne démissionnerai pas, je ne ferai pas ce plaisir à Philippot et consorts. La balle est dans leur camp, qu’ils décident. Je pense qu’ils vont me virer après cette interview. »
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Re: FN & ses satellites

Messagede Nico37 » 16 Mar 2013, 12:40

De l'eau dans le gaz au FN Olivier Pouvreau 06/03

L’ex-candidat frontiste aux législatives de Tours se voit souffler la tête de liste 2014 par le conseiller régional Godefroy. Il veut démissionner du parti.

Fabien-Emmanuel Poussard est tout près de jeter son gros pavé dans la mare frontiste. « Mon adhésion au FN se termine le 31 mars. Je ne pense pas la renouveler ! » Il ne parle pas de « démission » dans l'immédiat mais son coup de gueule exprimé auprès de la NR en ce début de semaine est clair. Ce « mariniste » pur sucre, « patriote avant tout, ni gollnischien, ni Jean-Marie de l'époque » comme il se présente, a été candidat aux législatives à Tours en juin dernier et a bien tenu son rang, dans le débat comme dans le résultat, à plus de 8 %. Pour lui et d'autres d'ailleurs, c'était évident qu'il serait tête de liste aux municipales 2014 sur Tours. Sa direction nationale en a décidé autrement. Gilles Godefroy, le conseiller régional amboisien, ferait l'affaire à sa place, sans doute épaulé par Véronique Péan, nouvelle responsable du FN 37.
Fabien-Emmanuel Poussard n'apprécie pas du tout la plaisanterie. « Pour Tours, il faut au FN un patriote, insiste-t-il, quelqu'un de dynamique, enthousiaste, positif, quelqu'un d'ouvert aussi vers la droite et le centre et qui connaissent bien les quartiers de la ville. » L'homme blessé du parti de « Marine » n'apprécie pas non plus, mais pas du tout, « le rapprochement du FN avec le bloc identitaire » et localement de Vox Populi, groupuscule radical tourangeau dont le chef, commerçant à Tours, serait lui aussi sur la liste FN 2014.
Sa décision de quitter le Front national ? « C'est peut-être déjà fait dans ma tête »,avoue Fabien-Emmanuel Poussard. Cet ancien de Démocratie libérale et de l'UMP, détective privé dans le civil, 42 ans, parle de créer un « pôle patriote » à Tours avec ses proches pour faire battre la « germanie » (Jean Germain), et dit entretenir de bonnes relations avec « Serge Babary et Sophie Auconie » (certes, dit le premier cité, « mais cela s'arrête là »). Au final, c'est un coup dur pour le FN. Le Front a déjà souffert de l'exclusion de Jean Verdon, l'ex-patron du parti en Touraine, qui avait alors laissé un sanglant champ de bataille derrière lui. Le FN moribond commençait seulement à s'en relever.

> Gilles Godefroy, conseiller régional, qui mènerait donc la liste FN aux municipales à Tours, demeure sur Bléré et pensait d'ailleurs se présenter aux municipales dans une ville de ce secteur puisqu'il a été candidat aux législatives en juin 2012 en Amboisie. Visiblement, il n'a pas le choix. Il est imposé par Paris.

> Véronique Péan, ex-candidate aux législatives sur la 5e circonscription (Tours-Nord-Ouest) et aux cantonales sur Tours-Nord-Ouest, est la nouvelle responsable (chargée de mission) du FN 37, qu'elle tient d'une main ferme pour ne pas dire de fer. Cette « femme de caractère » devrait être la n° 2 sur la liste de Tours.

> Le FN veut présenter des candidats aux municipales partout où c'est possible, notamment dans les vingt communes tourangelles où Marine Le Pen est arrivée en tête à la présidentielle, dans les grandes villes du département et là où le FN a fait + 12 % aux législatives. Le FN a ouvert son nouveau siège social, rue de la Grandière à Tours. Et y forme ses candidats aux municipales.


Vent de fronde au Front Olivier Pouvreau 15/03

Cinq cadres FN démissionnent, s’opposant à leur présidente départementale et au rapprochement avec les identitaires, avant la venue de “ Marine ” en avril.

L'affaire « Poussard » agite le Front national d'Indre-et-Loire. Fabien-Emmanuel Poussard, le chef de file FN de Tours, ex-candidat aux législatives, est très mécontent de n'être pas tête de liste aux municipales 2014. Il annonce qu'il ne renouvellera pas son adhésion le 21 mars prochain, et programme ainsi sa démission. Il s'oppose ouvertement à la nouvelle présidente du FN, Véronique Péan, qui a le titre de chargée de mission. Il la juge trop autoritaire et, surtout, refuse le rapprochement avec les Identitaires, dont le groupe Vox Populi à Tours.
Le cas Poussard fait tâche d'huile. Quatre autres cadres frontistes, tous responsables territoriaux, viennent de démissionner de leurs responsabilités, tout en restant dans le parti précisent-ils. Celui du secteur Chambray-Ridelais, un « vieux de la vieille », n'en peut plus des méthodes de Véronique Péan et s'en est plaint à " Nanterre ", le siège national : « On n'est pas des ouvriers d'usine mais des bénévoles, des adhérents d'un parti. On ne veut pas d'une Madame Tchatcher en Touraine. Il faut de l'humain dans une telle formation politique. Nous, on bosse, on bosse, et on se fait remonter les bretelles et ce sont les mêmes qui se retrouvent sur le podium. » Il menace : « C'est ou Mme Péan, ou la dissolution du bureau ! »

" On se fait remonter les bretelles "

Même discours du responsable du secteur Richelais-Sainte-Maure-Bouchardais :« Nous, frontistes et marinistes, sommes ulcérés de l'éviction de Fabien-Emmanuel Poussard, qui n'est pas un va-t-en-guerre et a bien travaillé sur Tours. » Il réclame même que Fabien-Emmanuel Poussard reprenne la direction départementale du Front. Le responsable FN de Chinon, ex-officier de marine, et celui du pays de Racan au nord, ont également rendu leurs galons. Ces quatre vieux briscards patriotes (Marcel Perrot, Gérard Salichon, Jean-Michel Triadou et Mario Ferretti) et le « jeune » Fabien-Emmanuel Poussard font, ainsi, souffler le vent de la révolte en terres frontistes tourangelles. Catherine Costa, responsable en Lochois, est « solidaire » de ce mouvement de rébellion. Avant la venue annoncée dans le département de Marine Le Pen le 24 avril, dans le cadre de son tour de France " bleu marine ", cela fait désordre.
à chaud

> Véronique Péan se défend : « Il n'y a pas d'embrouille, pas de scission, pas de problème. Le FN n'est pas une secte. On n'empêchera pas M. Poussard de partir s'il le souhaite. Partent ceux qui veulent et c'est même honnête qu'ils le disent ainsi. Ce n'est pas une catastrophe. Les autres cadres cités démissionnent de leurs responsabilités mais pas du Front qui, je pense, fêtera son 1.000e adhérents (près de 600 actuellement) en fin d'année en Touraine. » Au FN, on lui prête l'ambition de se présenter aux Européennes de juin 2014.

> Gilles Godefroy, ex-responsable départemental, élu régional, mènera la liste FN aux municipales à Tours, à la demande de la direction nationale. Véronique Péan, ex-candidate aux législatives sur Tours Nord-Ouest en 2012, serait sa n° 2 de liste.

> Pierre-Louis Mériguet, chef de Vox Populi (80 adhérents), commerçant à Tours, confirme qu'il est en pourparlers avec le « rassemblement bleu-marine », et souhaite intégrer la liste FN de Tours aux municipales avec d'autres de ses proches « dans le but de dépasser les 10 %, car il ne suffit pas de tourner en rond avec des pancartes, il faut être efficace ». FN et Vox Populi étaient ensemble à une conférence-débat sur le « racisme antiblanc » le 2 mars dans un hôtel de Tours-Centre. Au Front, des cadres et militants rejettent ces « liaisons dangereuses ».
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Re: FN & ses satellites

Messagede Nico37 » 18 Mar 2013, 18:07

Oise : le PS appelle à " faire barrage au FN " avec AFP 17/03

Le premier secrétaire du parti socialiste, Harlem Désir, a fait savoir, ce dimanche, qu’il demandait à ses militants d’empêcher l’élection de la candidate du FN au second tour de la législative partielle dans la 2e circonscription de l'Oise.

Le Parti socialiste invoque les principes républicains pour contrer le Front national. Le PS "prend acte" de l'élimination de sa candidate dimanche dans la 2e circonscription de l'Oise et "appelle sans hésitation à faire barrage" au FN lors du second tour, dans un communiqué signé notamment de son premier secrétaire Harlem Désir.

Le PS souligne dans son texte que cette circonscription "a toujours été à droite" et que la participation à l'occasion de ce premier tour "a été extrêmement faible, de l'ordre de 32,79%".

Une participation extrêmement faible

"Lors du premier tour de cette élection, la participation a été extrêmement faible, de l’ordre de 32,79%", poursuit le texte.

"Le second tour opposera le candidat UMP à une candidate du Front national. Au nom des principes républicains, le Parti socialiste appelle sans hésitation à faire barrage au Front national à l’occasion du second tour", conclut-il.

Le député UMP sortant Jean-François Mancel a recueilli 40,61% des suffrages, devant la candidate FN Florence Italiani (26,58%).

Arrivée en troisième position, la PS Sylvie Houssin (21,37%) a été éliminée, faute d'avoir obtenu 12,5% des inscrits. Elle perd neuf points par rapport au premier tour de l'élection en juin dernier (30,50%).


Election législative partielle dans la 2ème circonscription de l'Oise

Harlem Désir, Premier secrétaire
Christophe Borgel, Secrétaire national aux élections

Le Parti Socialiste prend acte des résultats de l’élection législative partielle dans la 2ème circonscription de l’Oise, qui a toujours été à droite et dont le député sortant appartient à l'UMP.
Lors du premier tour de cette élection, la participation a été extrêmement faible, de l’ordre de 32,79%.
Le second tour opposera le candidat UMP à une candidate du Front national.
Au nom des principes républicains, le Parti socialiste appelle sans hésitation à faire barrage au Front national à l’occasion du second tour.
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Re: FN & ses satellites

Messagede Nico37 » 19 Mar 2013, 13:11

Partielle dans l'Oise : le PRG appelle " à faire barrage au FN " 18/03

Jean-Michel Baylet, président du Parti radical de gauche, a appelé lundi à voter pour le député UMP Mancel afin de "faire barrage au Front national".

Le président du Parti radical de gauche (PRG), Jean-Michel Baylet, a appelé lundi "à faire barrage au Front national" dimanche au deuxième tour de la législative partielle dans la seconde circonscription de l'Oise en votant pour le candidat UMP Jean-François Mancel. Baylet "exhorte l'ensemble des formations républicaines et progressistes à faire dès à présent barrage au Front national", écrit-il dans un communiqué.

"Pour empêcher l'entrée d'un nouveau député Front national à l'Assemblée nationale, le Parti radical de gauche appelle à voter pour le député UMP sortant Jean-François Mancel, arrivé en tête dimanche au premier tour de la législative partielle dans la deuxième circonscription de l'Oise", a-t-il ajouté.

Dans la seconde circonscription de l'Oise, le député UMP sortant Jean-François Mancel a recueilli dimanche 40,61 % des suffrages devant la candidate FN Florence Italiani (26,58 %, contre 23,23 % en juin 2012), la PS Sylvie Houssin (21,37 %, contre 30,5 % en juin 2012) étant éliminée, faute d'avoir obtenu 12,5 % des inscrits. L'abstention, qui s'est élevée à 67,21 %, a été beaucoup plus forte qu'en juin dernier (40,25 %). Le premier secrétaire du Parti socialiste Harlem Désir a appelé dès dimanche soir à "faire barrage au FN".


Partielle dans l'Oise : le FN se congratule sur son " inexorable montée " 18/03

Steeve Briois, secrétaire général du parti, voit dans ce scrutin un rejet de la politique du gouvernement sans (ou presque) aucun profit pour l'UMP.

Le Front national s'est réjoui lundi du premier tour de la législative partielle de l'Oise, dans lequel il voit son "inexorable montée" et une "contre-performance de l'UMP". Dans la 2e circonscription de l'Oise, le député UMP sortant Jean-François Mancel a recueilli dimanche 40,61 % des suffrages, devant la FN Florence Italiani (26,58 %), la PS Sylvie Houssin (21,37 %) étant éliminée, faute d'avoir obtenu 12,5 % des inscrits.

Dans un communiqué, Steeve Briois, secrétaire général du parti de Marine Le Pen, écrit que "le PS dévisse de manière spectaculaire, ne laissant aucun doute sur le rejet que le gouvernement et sa majorité suscitent après à peine 10 mois d'exercice du pouvoir". "L'UMP réalise une contre-performance puisqu'en 8 mois le député UMP progresse extrêmement peu par rapport au scrutin du mois de juin", assure Steeve Briois, qui parle d'une "inexorable montée du FN". Florence Italiani réalise "une performance bien supérieure à celle du second tour des élections générales, dépassant les 40 % dans un grand nombre de communes", poursuit-il.

Le responsable frontiste "invite les électeurs à se mobiliser en masse dimanche prochain : un énième député UMP qui ne s'opposera en rien au projet de la gauche ne leur servira à rien, ils ont encore l'opportunité d'élire une authentique élue d'opposition !"


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Re: FN & ses satellites

Messagede van37 » 19 Mar 2013, 16:27

pour moi c'est tout les jours qu'ils faut faire barrage au fn et a ses idées , le faire seulement aux élections ne suffira jamais a faire disparaitre ces idées racistes et innadmissibles
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Re: FN & ses satellites

Messagede Nico37 » 19 Mar 2013, 17:52

van37 a écrit:pour moi c'est tout les jours qu'ils faut faire barrage au fn et a ses idées , le faire seulement aux élections ne suffira jamais a faire disparaitre ces idées racistes et innadmissibles


Bien entendu c'est pourquoi ici personne ne vote, l'action est en effet quotidienne pour lutter contre la résignation, le pouvoir patronal et " l'arbitraire " judiciaire... C'est ce qui nous différencie des réformistes et autres altercapitalistes...
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Re: FN & ses satellites

Messagede Nico37 » 20 Mar 2013, 17:37

Razzy Hammadi critique l'appel à voter automatiquement UMP face au FN avec AFP 19/03

Razzy Hammadi juge que l'idée d'appeler systématiquement à voter UMP contre le FN n'a plus lieu d'être, après l'échec du PS dans la législative partielle de l'Oise.

Le député PS Razzy Hammadi a critiqué mardi "l'automaticité" des appels de son parti à voter UMP au second tour contre le FN, en particulier dans la législative partielle dans l'Oise.

Razzy Hammadi s'exprimait dans les couloirs de l'Assemblée après des applaudissements, lors de la séance des questions au gouvernement, de certains députés UMP à l'adresse de Marion Maréchal Le Pen, qui venait d'interpeller le ministre de l'Intérieur Manuel Valls sur les Roms.

" L'automaticité de cet appel n'a plus lieu d'être "

"La gauche, et le PS en particulier face à cette droite qui tient le même discours, partage les mêmes éléments programmatiques, signe les mêmes amendements et qui se met maintenant à applaudir l'extrême droite dans l'hémicycle, gagnerait à avoir un véritable débat sur l'automaticité de l'appel à voter pour l'UMP dans le cas de seconds tours UMP-FN", a déclaré le député socialiste.

Selon lui, "l'automaticité de cet appel n'a plus lieu d'être" et "c'est au cas par cas que la décision et l'appel à voter doit se faire".

"Dans le cas qui se pose cette semaine, j'aurais demandé une réflexion bien plus longue et bien plus argumentée que la simple automaticité à faire barrage à l'extrême droite. J'aurais regardé quelques écrits de Jean-François Mancel", le député sortant et candidat UMP, a-t-il ajouté.


Partielle de l'Oise: EELV est anti-FN mais pas dans un front républicain (AFP) 19/03

Pascal Durand, numéro un d'EELV, a assuré mardi que son parti ne participerait à "aucun front républicain mené par Jean-François Mancel", le candidat UMP opposé en duel à une candidate FN dimanche prochain au second tour de la législative partielle dans l'Oise, qu'il a accusé d'avoir "joué aux apprentis sorciers".
"Nous appelons à ne pas voter pour le FN mais nous laissons les électeurs face à leur conscience", a expliqué le secrétaire national d'Europe Ecologie-Les Verts devant des journalistes.
"Nous savons que si le FN est si puissant c'est que certains comme Jean-François Mancel ont joué aux apprentis sorciers et ne font que récolter ce qu'ils ont semé", a-t-il ajouté.
"Nous ne participerons à aucun front républicain mené par Jean-François Mancel", a précisé M. Durand, à propos de cette élection partielle rendue nécessaire après l'annulation par le Conseil constitutionnel du vote de juin 2012.
Dans la 2e circonscription de l'Oise, le député UMP sortant Jean-François Mancel a recueilli dimanche 40,61% des suffrages devant la candidate FN Florence Italiani (26,58%, contre 23,23% en juin dernier), la PS Sylvie Houssin (21,37%, contre 30,5% en juin) étant éliminée, faute d'avoir obtenu 12,5% des inscrits. L'abstention, qui s'est élevée à 67,21%, a été beaucoup plus forte qu'en juin dernier (40,25%).
Dès dimanche soir, le Parti socialiste avait dit "prendre acte" et appelé "sans hésitation à faire barrage" au FN lors du second tour. A droite, Jean-Pierre Raffarin (UMP) a rallié cette position précisant n'avoir jamais été "gêné" de voter "républicain contre le Front national".
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Re: FN & ses satellites

Messagede Nico37 » 22 Mar 2013, 03:13

Beauvais Le vice-président du FN vient soutenir Florence Italiani 20/03

Après Marine Le Pen, Florian Philippot viendra jeudi apporter son soutien à la candidate du FN à la 2e circonscription, Florence Italiani. Haut fonctionnaire, ancien directeur de campagne de la présidente frontiste pendant la campagne présidentielle et actuel vice-président du mouvement, il donnera à 16 heures une conférence de presse au café de la paix, place Jeanne-Hachette à Beauvais.


POURQUOI MANCEL ET L’EXTREME DROITE ONT ELIMINE LA CANDIDATE SOCIALISTE DANS LA CIRCONSCRIPTION DE BEAUVAIS-SUD Bernard LAMIRAND

Pouvait-il en être autrement ?

Les socialistes disent que les électeurs ne se sont pas déplacés parce que l’enjeu n’était pas important rajoutant que de toute façon cette circonscription est ancrée à droite.
C’est le genre d’excuse quand on a pas d’excuses à faire valoir.
En fait, ce résultat qui élimine au premier tour la candidate socialiste qui avait raté de 63 voix l’élection en juin dernier, place Mancel en tête et le Front national en second et montre que la désillusion est grande parmi l’électorat socialiste qui a décidé de ne pas se rendre aux urnes même s’il faut convenir qu’une déperdition existe d’électeurs qui ne se déplacent que pour l’enjeu national des législatives.
L’électorat socialiste  a fait plus que de bouder les urnes.
Cet électorat a vu son vote bafoué par Hollande et son gouvernement qui se sont rangés dans les politiques d’austérité qui frappe les salariés et les retraités notamment dans cette circonscription de Beauvais -Sud.
Ces mêmes électeurs voient leur conditions de vie et de travail s’aggraver et le chômage progresser contrairement aux déclarations péremptoires de Montebourg annonçant qu’il avait sauvé 60000 emplois, ce qui faire rire jaune tous ceux qui dans la dernière période viennent de perdre  leur emploi, comme dans la Picardie où la frappe chirurgicale du CAC 40 vient de détruire en quelques semaines des milliers d’emplois.
Et les électeurs de l’Oise savent qu’Hollande était venu recueillir leur voix dans des entreprises qui ont été ensuite abattues par le patronat à l’exemple de Still à Montataire.
C’est cette politique que s’entête à mener Hollande qui a conduit à ce résultat électoral et à la victoire de Mancel et surtout une nouvelle progression du Front National qui nage à l’aise dans les fanes défraichies des promesses non tenues du président de la République.
Dans ces conditions, le résultat du Front de gauche est un encouragement dans une circonscription où les communistes dans le cadre du Front de Gauche mènent un combat de longue haleine pour devenir une force qui compte. Mais, ne nous trompons pas, le sillon a besoin de prendre de la profondeur et notamment pour gagner cet électorat qui vient de se détourner du vote socialiste mais qui n’a pas encore fait le pas de rejoindre massivement les communistes et le Front de Gauche.
C’est à ce travail qu’il faut consacrer du temps pour que nos propositions dépassent le coté sympathique que les gens nous donnent volontiers pour être littéralement porté comme la vraie alternative sur laquelle ils se prononcent et surtout luttent.
Ce travail là nous attend car  Hollande a choisi une ligne qui va à l’encontre du progrès social et cela va peser dans les prochains scrutins, notamment les municipales, qui deviennent le terrain propice de reconquête pour la droite en alliance avec le Front National dans ce département qui grimpe et recueille des voix qui ne devraient pas lui être destiné.
Le parti socialiste en Picardie est responsable de cette montée du Front National parce que sa politique qu’il mène éloigne des gens qui sont travaillés par ce FN sur l’idée « du tous pourris ».
Ce résultat favorable à la droite est plus qu’une semonce pour ce parti qui détient tout et mène une politique gouvernementale contraire aux intérêts des salariés et des retraités dans cette région.
 Tiendra t’il compte de ce résultat, s’engagera t’il à se sortir du guêpier dans lequel il s’est soumis au capital ; les quelques mois qui nous reste avant les municipales confirmeront ou infirmerons cette interrogation.
Ce que l’on peut savoir aujourd’hui, c’est que le scénario que l’on voyait se profiler d’un retour de la droite est en cours.
Les socialistes militants sincères ne peuvent plus se murer dans le silence. L’obstination de leurs dirigeants pour appliquer une politique gouvernementale favorable aux thèses libérales créant de l’insécurité sociale ne peut être que destructrice pour l’ensemble des forces qui se réclament du progrès social.
A bon entendeur salut.
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Messagede Nico37 » 26 Mar 2013, 02:44

FN, la fin du plafond de verre ? Arnaud Focraud 25/03

La formation de Marine Le Pen est passée tout près de la victoire dimanche, au second tour de l'élection législative partielle de l'Oise. Sa progression entre les deux tours est étonnante : le parti, qui a dans le passé fait les frais du "front républicain", serait désormais en situation de surmonter cet obstacle.

Dans l'Oise, le Front national a failli réaliser une prouesse : obtenir un siège supplémentaire à l'Assemblée nationale au terme d'un second tour l'opposant à un seul autre candidat. En juin dernier, Gilbert Collard et Marion Maréchal-Le Pen ont remporté chacun leur législative après une triangulaire face à un candidat PS et UMP. Dimanche, Florence Italiani a été battue de moins de 800 voix par le député UMP sortant, Jean-François Mancel (48,59% contre 51,41% des voix exprimées). "Le rapport de forces à l'issue de ce second tour peut constituer une surprise puisqu'il est plus serré qu'attendu", analyse pour le JDD.fr Yves-Marie Cann, directeur d'études à l’institut CSA.

Par rapport au premier tour, la candidate du Front national a en effet gagné près de 6.000 voix supplémentaires - elle avait obtenu 26,58% des suffrages -, tandis que l'élu de droite - 40,61% il y a une semaine - a engrangé seulement 3.000 électeurs en plus. Mieux, comparé à l'élection de juin 2012 qui a été invalidée par le Conseil constitutionnel, Florence Italiani a obtenu 2.000 voix de plus, alors que 20.000 électeurs de moins se sont rendus aux urnes dimanche. "Il y a des évolutions et le Front national est le centre de gravité de la vie politique", se réjouissait Marine Le Pen, lundi sur Europe 1. 

43% des voix du PS vers le FN ?

Comment comprendre alors une telle progression du vote FN ? Probablement en partie par "la mobilisation d’une proportion significative d'abstentionnistes du premier tour ", selon Yves-Marie Cann, qui n'écarte pas l'hypothèse d'un vote s'étant en partie cristallisé contre le député sortant, ce qui expliquerait son faible report de voix. Si le taux de participation était dimanche en hausse de trois points par rapport au premier tour, il est ainsi possible qu'une partie de l'électorat de gauche ne se soit pas rendu aux urnes. Mais il est également plausible qu'"une part des électeurs socialistes se soient déportés vers la candidature du Front national", explique le sondeur. 

Pour décrypter les reports de voix en l'absence d'enquête d'opinion, Joël Gombin, doctorant en science politique à l'Université de Picardie, s'est appuyé sur un modèle statistique développé par un chercheur américain. A partir des résultats sur chacun des 196 bureaux de vote de la circonscription, ce spécialiste en sociologie électorale a pu effectuer des estimations. "Dans chaque bureau de vote, les résultats du premier et du second tour font qu'il y a un minimum et un maximum théorique pour chaque report de voix", assure-t-il au JDD.fr. 

Verdict : 43% des électeurs de la candidate PS éliminée au premier tour auraient voté FN au second tour, selon la moyenne calculée. Ce report vers le FN est le plus élevé de toutes les autres candidatures, à l'exception évidemment de celle de la frontiste. "Localement, en Picardie, les reports de la gauche sur le FN sont normalement beaucoup moins importants. Personne n'a vu venir une telle progression", analyse le chercheur. 

Autrefois victime du " front républicain "

Si le résultat surprend, c'est parce que le Front national est habituellement confronté à un manque de reports de voix. La présidentielle de 2002 en est l'exemple le plus connu : victime du "front républicain", Jean-Marie Le Pen n'avait que très peu progressé entre les deux tours, passant de 16,86% des voix à 17,79%. Plus récemment, le FN a également été confronté à un bloc uni contre lui, à l'occasion de la municipale partielle d'Hénin-Beaumont, le fief de Marine Le Pen, en 2009. De 39,34% des voix, la liste frontiste avait finalement échoué au second tour avec 47,62% des suffrages. 

Le "plafond de verre", comme certains l'ont appelé, est-il de l'histoire ancienne? "En raison des dynamiques sociales, je pense que la thèse du plafond de verre doit être maniée avec prudence", affirme au JDD.fr Nicolas Lebourg, historien spécialiste de l'extrême droite française. Le chercheur assure avoir cru à cette "théorie", qu'il remet aujourd'hui en cause par la rapide progression du vote FN parmi de nombreux électorats, à commencer par les femmes. "Il faut être prudent avec cette idée selon laquelle le FN ne pourra jamais avoir un score trop élevé, l'élection dans l'Oise apporte un sérieux démenti", complète Joël Gombin. 

" Ce plafond de verre est déjà fragilisé "

Pour Yves-Marie Cann, "si l’élection de l'Oise montre que ce plafond de verre tient toujours, d’une certaine façon, le parti se rapproche désormais beaucoup plus que par le passé de la barre des 50%." Le directeur d'études à l’institut CSA  ajoute : "Il y a aujourd’hui suffisamment d'indicateurs à l'échelle nationale et d'indices à l'échelle locale pour dire que ce plafond de verre est déjà fragilisé." La cote de popularité record de Marine Le Pen - 35% d'opinions favorables en mars selon le baromètre CSA -, en hausse continue depuis le mois de septembre, est l'un de ces indicateurs. 

De même, "l'effet repoussoir contre le FN qui a pu exister chez certaines catégories d'électeurs est en recul", selon Yves-Marie Cann. Une enquête CSA pour Atlantico publiée lundi indique que 51% des sympathisants UMP et 66% des sympathisants FN sont favorables à des alliances locales entre les deux formations. "L'absence de colonne vertébrale idéologique de l'UMP profite au FN", pense Nicolas Lebourg. "Dans certains territoires, le FN est devenue l'offre de droite la plus crédible", ajoute Joël Gombin. 

Mais plus qu'une élection partielle, dont le faible taux de participation empêche d'en tirer des enseignements trop généraux, la progression du Front national devra être confirmée à l'occasion des élections municipales de l'année prochaine. "Il s'agit toutefois d'un scrutin particulier où l'implantation locale y est importante", explique Joël Gombin. "Tout dépendra du degré de politisation du scrutin. Plus il sera élevé, mieux ce sera pour le FN", dit-il. "Compte tenu du contexte économique comme celui de défiance à l'encontre du gouvernement en place et aussi de l'ancienne majorité de droite, on peut s'attendre à ce que le FN franchisse localement la barre des 50%", résume Yves-Marie Cann. La formation de Marine Le Pen aura alors réussi à repousser ce fameux plafond.


QUE S’EST-IL PASSÉ DANS LA 2E CIRCONSCRIPTION DE L’OISE ? 25/01

Le second tour de l’élection législative partielle, dans la 2e circonscription de l’Oise, s’est déroulé ce dimanche 24 mars, et mettait face-à-face Jean-François Mancel, député UMP sortant (et élu pour la première fois en 1978), et Florence Italiani, candidate du Front national. La candidate socialiste, Sylvie Houssin, avait été éliminée dès le premier tour, faute de n’avoir ni été dans les deux premiers candidats, ni dépassé les 12,5 % des inscrits (un score très difficile à atteindre dans une partielle).
Contrairement à toute attente, la candidate du FN a mis le baron de l’UMP en danger, en atteignant 48,6 % des suffrages exprimés. Entre les deux tours, dans un contexte de légère progression de la participation (+ 3 points), elle gagne presque 6000 voix – une performance remarquable.

La question se pose alors clairement de savoir d’où sont venues ces voix. Avant même que les résultats détaillés ne soient diffusés, les lectures politiques s’opposaient : pour la droite, ces voix étaient venues des électeurs socialistes (il est vrai que, à rebours de la direction nationale du PS, Sylvie Houssin avait refusé d’appeler à voter Mancel contre Italiani) ; pour la gauche, au contraire, elles proviennent de la mobilisation d’abstentionnistes du premier tour et/ou d’une surmobilisation des électeurs frontistes.

Pour en avoir le cœur net, j’ai analysé les résultats par communesbureaux de vote. Heureusement, la deuxième circonscription de l’Oise compte 196 bureaux de vote (pour 175 communes), ce qui permet de faire tourner des modèles statistiques pour évaluer les reports de voix entre les deux tours. J’ai utilisé pour cela un modèle d’inférence écologique, développé précisément pour ce genre de problèmes, et connu sous le petit nom de « EI RxC » (voir King Gary, A solution to the ecological inference problem : reconstructing individual behavior from aggregate data, Princeton, N.J, Princeton University Press, 1997, et Rosen Ori, Jiang Wenxin, King Gary et Tanner Martin A., « Bayesian and Frequentist Inference for Ecological Inference: The R×C Case », Statistica Neerlandica, 2001, vol. 55, nᵒ 2, pp. 134‑156). Il s’agit, pour faire court, d’utiliser toute l’information contenue dans les résultats par commune pour estimer les valeurs les plus probables des reports de voix. Le modèle permet d’estimer la distribution de ces coefficients, mais par simplicité je ne présenterai ici que les estimations moyennes. Le tableau ci-dessous présente ainsi mes estimations des reports de voix entre les deux tours. Il se lit en ligne : ainsi, environ 43 % des électeurs de Sylvie Houssin auraient voté Florence Italiani au second tour.

(...)
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Re: FN & ses satellites

Messagede Nico37 » 27 Mar 2013, 02:49

JM Le Pen candidat aux européennes AFP 24/01

A 84 ans, Jean-Marie Le Pen, président d'honneur du Front national (FN), a annoncé son intention d'être candidat aux élections européennes de 2014 dans la circonscription Sud-Est de la France.

" Je ne compte pas m'arrêter, je serai bien candidat aux européennes sur cette circonscription ", a déclaré M. Le Pen, âgé de 84 ans. " La politique, ce sera jusqu'au bout, comme Molière. C'est le tout puissant qui décidera " , a ajouté le fondateur du FN, qui a cédé la présidence de son parti d'extrême droite à sa fille Marine en janvier 2011.

Jean-Marie Le Pen est député européen depuis juin 2004.
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Re: FN & ses satellites

Messagede Nico37 » 31 Mar 2013, 14:33

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Re: FN & ses satellites

Messagede Nico37 » 01 Avr 2013, 13:51

FN et discours social : de l’ultralibéralisme des années 1980 au populisme social d’aujourd’hui 05/2011

Dans cet article que nous avions publié dans No Pasaran en mai 2011, nous avions fait un petit rappel du discours social à géométrie variable du Front national. Alors que, dans la perspective des prochaines élections, le FN version Marine Le Pen veut se la jouer social, un petit rappel peut être le bienvenu.

Après avoir incarné la mue plastique du Front national (qui serait, grâce à la blondeur et au charisme de sa nouvelle présidente, désormais « dédiabolisé » comme on dit dans les journaux), Marine Le Pen s’attaque à cette vieille lune du FN qui consiste à faire croire à son électorat populaire qu’il défend ses intérêts. Ainsi, la fille Le Pen promet une fois de plus de faire bouger les lignes à l’intérieur du parti de papa, alors que le FN, depuis sa création, se pose objectivement, en particulier lors des conflits sociaux, comme le plus farouche défenseur des intérêts capitalistes. Revoilà donc le « nouveau » virage social du parti nationaliste, qui serait le gage de son aptitude à répondre aux angoisses socio-économiques dont il se nourrit depuis sa création. Cette situation n’est en effet pas sans rappeler celle des années 1990, « l’âge d’or » du FN en terme d’organisation militante et de résultats électoraux, période durant laquelle le FN s’était essayé à apparaître (déjà !) comme « le parti des travailleurs »…

Quand l’extrême droite tient un discours social, c’est forcément débarrassé de la notion de lutte des classes, et son projet repose toujours sur la réconciliation entre patrons et salariés, au nom de l’intérêt supérieur de la nation. Dans ce sens, sa référence est généralement le modèle de la corporation, à la fois en raison de son côté nostalgique (celui de l’époque pré-industrielle) et de l’ordre « naturel » qu’elle représenterait, au même titre que la famille ou la nation. Ce n’est d’ailleurs pas par hasard si on retrouve le corporatisme sous Vichy, en particulier dans le monde agricole. Opposé au communisme et au capitalisme, dénoncés comme des « collectivismes », la corporation représenterait non seulement la seule façon de réconcilier la communauté en rassemblant patrons et ouvriers, mais également la défense des libertés économiques et individuelles. Cette notion de corporation est dépoussiérée dans les années 1970 par la reprise par l’extrême droite du solidarisme (1) qui se définit alors comme « anti-système », anti-technocratique, anti-démocratique et anticapitaliste, même si dans les faits, c’est surtout par son anticommunisme qu’il s’affirme dans la rue.

De l’ultralibéralisme à l’antimondialisme

Mais du côté du Front national, ces références idéologiques ne s’imposent pas d’emblée. Pourtant, l’Union solidariste rejoint le FN en 1977 et l’un de ses leaders, Jean-Pierre Stirbois, devient même secrétaire général du parti de Jean-Marie Le Pen en 1981 : sous son influence (jusqu’à sa mort accidentelle en 1988), le solidarisme est un courant idéologique important au sein du FN, comme les pétainistes et les catholiques intégristes, nombreux au FN à cette époque, et qui restaient eux aussi attachés à l’idéal corporatiste. Mais c’est Le Pen qui donne le ton, et durant cette période, il s’agit avant tout de « libérer le travail, libérer l’entreprise » (en autorisant par exemple la fixation libre du salaire ou en supprimant les autorisations administratives de licenciement) et bien sûr de « réduire la main d’oeuvre étrangère », (en instaurant la préférence nationale en matière d’emploi).

Mais au début des années 1990, alors que le FN est déjà en passe d’être désigné comme le « premier parti ouvrier de France » en raison de ses bons résultats électoraux dans les milieux populaires, le décalage entre ses propositions économiques et son électorat devient problématique : c’est à Bruno Mégret, le futur « renégat » de la scission de 1999, issu de la haute administration, qu’incombe la tâche de redorer le blason social du FN. Il prépare alors les « 51 propositions sociales » du Front national, avec, entre autres revirements, la réaffirmation du SMIC comme salaire de référence, l’augmentation des bas salaires, le maintien des principaux acquis sociaux (39 heures, congés payés…), tout en conservant la position antérieure concernant l’assouplissement des règles administratives à l’embauche ou la mise en concurrence des organismes de Sécurité sociale, qui pourraient devenir privés. Si les avancées sont timides, ces mesures marquent le début d’une ère nouvelle au FN, qui troque alors son discours ultra-libéral contre un discours aux contours encore flous, mais dans lequel le rôle de l’État est réaffirmé comme le garant de « l’intérêt supérieur de la communauté nationale ». Dans le même esprit, après avoir appelé de ses voeux, tout au long des années 1980, une « révolution libérale » et avoir cité comme modèle Ronald Reagan, le président US de l’époque, le FN milite désormais pour un nouveau protectionnisme et dénonce « l’idéologie dominante »  imposée par les États-Unis : c’est le passage de l’anticommunisme à l’antimondialisme, rendu nécessaire par la chute du mur de Berlin en 1989. Cette nouvelle orientation a non seulement l’avantage de fusionner un double rejet (celui du modèle capitaliste ultra-libéral et celui du communisme) dans la dénonciation d’un ennemi unique, mais également celui d’associer plus facilement politique d’immigration et politique économique, qui toutes deux feraient parti du même projet politique : la destruction des nations, menée par de mystérieux apatrides (suivez mon regard…). Dans son discours du Premier mai 1996, Jean-Marie Le Pen l’énoncera clairement : « Ce sont les mêmes intérêts égoïstes, ceux du capitalisme anonyme et vagabond, ceux des transferts massifs de la spéculation qui (…) ont mis en place et imposé dans les esprits comme solution inéluctable les éléments d’un véritable complot : le mondialisme. » Cette théorie du complot mondialiste est, depuis le traité de Maastricht, ressortie à chaque nouvelle décision prise à l’échelle européenne, et Bruxelles devient vite le siège de ce complot.

En revanche, le programme fiscal lui ne change pas, et conserve comme ligne la suppression de l’impôt sur le revenu, sous l’influence de Jean-Claude Martinez, membre du bureau politique du FN et président de l’ASIREF (Association pour la Suppression de l’Impôt sur le Revenu Et la réforme Fiscale). Aussi, pour financer son programme, le FN propose d’une part une forte augmentation du salaire direct et une diminution radicale des charges sociales, tout en fiscalisant les ressources de la Sécu, et d’autre part bien entendu l’arrêt de tout transfert en direction des immigrés, qu’il s’agisse de la Sécurité sociale, des indemnités chômage ou de toute autre allocation.

Malgré cela, idéologiquement, le plus dur est fait, malgré quelques résistances des libéraux du parti. Le FN peut désormais prétendre être au diapason des préoccupations sociales de son électorat, et il ne reviendra pas en arrière sur ces différents points. Reste à faire valider cette nouvelle orientation, à la fois en s’implantant dans le monde du travail et en réussissant à réagir lors du prochain mouvement social.

Le FN et les syndicats

L’implantation syndicale n’est pas une nouveauté introduite par le Front national. Dès le début des années 1970, Ordre Nouveau (ON) est le premier mouvement à se lancer dans l’aventure, avec la création de l’Union Générale des Travailleurs (UGT), qui se donne comme objectif de « travailler en tant que faction nationaliste organisée au sein des syndicats officiels ». La structure ne survit pas à la dissolution d’ON en 1973, mais d’autres prennent le relais : c’est le cas du Parti des Forces Nouvelles (PFN) qui lance cette même année l’Association pour un Syndicalisme Libre (ASL), mais qui se solde elle aussi par un échec deux ans plus tard. Avant que le FN ne s’intéresse à la question, il ne reste plus à l’extrême droite que les milieux catholiques intégristes (autour notamment de la Cité catholique) et des groupuscules néonazis (2) pour continuer cette stratégie d’entrisme, avec un succès très mitigé.

Le Front national, à sa création en 1972, se contente de fustiger « les syndicats professionnels de la lutte des classes qui vivent des antagonismes sociaux ». Il cherche bien à se rapprocher des petits commerçants et des métiers liés à la sécurité, qui constituent la base de son électorat, mais c’est surtout en direction des petits patrons que le Front national se tourne. Il est tout particulièrement intéressé par le Syndicat National du Patronat Moderne et Indépendant (SNPMI), présidé par Gérard Deuil, un ancien de l’extrême droite pétainiste. Le SNPMI, qui se construit contre les syndicats « marxistes », tient sans originalité un discours réactionnaire et anti-fiscalité, mais a comme particularité de regrouper en son sein à la fois des patrons, des professions libérales et des salariés, et a obtenu en 1982 plus de 14% des voix aux élections prud’hommales. Jean-Marie Le Pen lui-même participe à une manifestation de ce « syndicat », et le Front national dans son ensemble se retrouve assez bien dans ce mélange d’ultra-libéralisme (à travers la dénonciation des réglementations imposées par l’État) et de paternalisme.

En 1984, pour les artisans, les petits patrons et les professions libérales, le Front national décide de se doter d’une structure propre, l’association Entreprise Moderne et Liberté, qui devient quelques années plus tard la Fédération Nationale Entreprise Moderne et Liberté (FNEML). Pour ce qui concerne les salariés, plus à l’aise dans l’implantation sectorielle plutôt que dans la création de sections d’entreprise, le FN va privilégier l’entrisme, en particulier à FO, à la CGC ou à la CFTC. Mais cette stratégie est entravée par deux difficultés principales : d’une part la concurrence d’infiltrés plus anciens issus du RPR (l’ancêtre de l’UMP), et d’autre part la lutte idéologique au sein du FN entre conservateurs et nationalistes-révolutionnaires.

Des syndicats FN

Aussi, le succès du FN aidant, le Front envisage au milieu des années 1990 de lancer ses propres structures. C’est au sein de la police que le parti lepéniste se lance pour la première fois : le syndicat FN-Police est créé à l’automne 1995, trois semaines avant les élections professionnelles des policiers en tenue, et obtient 7,5% des voix ! Fort de ce succès, le Front multiplie les syndicats maison : FN-RATP (transports parisiens), FN-TCL (transports lyonnais) FN-Pénitenciaire… La naissance de ces syndicats d’extrême droite provoque un véritable scandale, et le succès de la démarche est assez mitigé, pour diverses raisons : des scissions apparaissent très rapidement dans certains syndicats, le FN-RATP est interdit, d’autres structures ne dépassent pas le stade de coquilles vides… Aussi, dès juin 1996, le FN change de stratégie et revient à sa démarche initiale : organiser ses sympathisants syndiqués dans les grandes confédérations au sein d’une structure unique, présidée par Carl Lang, le Cercle National des Travailleurs Syndiqués (CNTS), l’équivalent pour les salariés de ce qu’est la FNEML pour les petits patrons, avec la même tâche : récuser la lutte des classe et encourager l’entente entre patrons et salariés. Une autre des missions du CNTS est de séduire les fonctionnaires, dans un but essentiellement électoraliste : il y a du boulot, car ils sont régulièrement désignés par le FN comme boucs-émissaires. Ainsi, lors d’une grève de la fonction publique en 1996, au lieu de les désigner à la vindicte populaire, le CNTS s’adresse à eux pour leur rappeler que leur statut, basé sur la préférence nationale, est menacé par le « mondialisme » et la construction européenne.

Quoi qu’il en soit, dans la perspective des élections législatives de 1998, le principal est fait : donner de la crédibilité à l’intérêt que le FN porterait aux inquiétudes de son électorat populaire. De plus, le FN veut devenir un véritable parti de masse, et il voit dans les syndicats un élément parmi d’autres de la « toile d’araignée » qui doit rendre le FN omniprésent à tous les niveaux de la société.

FN et mouvement social

Mais l’implantation syndicale ne suffit pas : il faut que le Front national réussisse à se faire entendre lors des mouvements sociaux pour réellement valider sa nouvelle posture sociale. Or il se trouve qu’en 1995, la France connaît un mouvement social d’une ampleur sans précédent depuis plusieurs années. Les nombreuses grèves, dans les transports et l’énergie, les blocages aussi, sont alors très populaires, y compris dans l’électorat frontiste, dont près de 50% se dit alors solidaire du mouvement. En revanche, du côté des dirigeants frontistes, le discours est sans surprise farouchement hostile à ce mouvement. Tout en dénonçant le plan Juppé pour la Sécurité sociale à l’origine du mécontentement, Jean-Marie Le Pen dénonce pêle-mêle « une révolte de privilégiés » (celle des employés des services publics), les « gréviculteurs » (les syndicats « irresponsables »), et la grève elle-même comme mode d’action, jugée « archaïque et ruineuse », voire même considérée comme une « aberration juridique et économique » quand elle est utilisée par les fonctionnaires . En insistant sur « le chaos » dans laquelle le mouvement social plongerait le pays (« chaque journée de grève est un coup portée à la France »), le FN espère apparaître comme « le seul parti de l’ordre » : c’est d’ailleurs une simple posture, car il n’arrive pas alors à mobiliser ses militants pour encadrer le mécontentement des usagers bloqués par les grèves, d’autant qu’il risque alors d’apparaître comme un allié objectif du gouvernement dont il dénonce par ailleurs la politique… Alors qu’une partie de sa base militante était prête, et une partie de son électorat encore plus, le FN n’a pas réussi à franchir le pas et à s’associer pleinement au mouvement contestataire, trop étranger à ses principes idéologiques fondamentaux : la défense de l’ordre, de la propriété et de la hiérarchie.

Quatre ans après ce conflit social majeur, le Front national connaît la plus grande crise de son histoire, et la plupart des cadres chargés des questions sociales (Bruno Mégret, Carl Lang, Samuel Maréchal…) ou économiques (Jean-Claude Martinez) vont soit faire partie des « félons », soit quitter rapidement le parti dans les années qui suivent. Le FN va par la même occasion disparaître de la scène politique et médiatique jusqu’en 2002, et son appareil est alors tellement affaibli qu’il ne peut envisager de continuer à avancer sur ce terrain, et il revient à ses fondamentaux (sécurité et immigration), tandis que tous s’interrogent en son sein sur la question de la succession d’un chef vieillissant.

Et aujourd’hui ?

Ce retour en arrière sur une période « faste » du Front national permet d’observer les similitudes, mais aussi les différences avec la situation présente. Certes, le FN semble avoir repris de la vigueur et retrouver sa forme d’antan : en interne, Marine Le Pen, comme son père, a réussi à faire taire ses opposants ; vers l’extérieur, elle passe mieux dans l’opinion que son père et les résultats aux cantonales de mars comme les plus récents sondages montrent qu’elle a su rendre au FN la place centrale qu’il avait dans la vie politique dans les années 1990, le côté « sulfureux » en moins. Cette vitalité est cependant en trompe-l’oeuil, car l’appareil lui-même n’a rien à voir avec celui de 1995, et les milliers d’adhérents annoncés sont surtout de papier, tandis que les caisses sont vides, tout comme le sont les différentes structures censées relayer le discours frontiste dans la société civile. Car c’est là le paradoxe actuel de la situation du FN : omniprésent dans les médias, puissant dans les urnes, il est incapable d’avoir une présence effective dans le monde réel. Il lui faut donc, sur la question sociale, se livrer à un véritable tour d’illusionniste pour masquer sa faiblesse organisationnelle.

Le discours

Pour ce qui concerne la partie théorique, c’est la volonté de « dédiabolisation » qui empêche Marine Le Pen de tenir un discours véritablement novateur. Préférant s’appuyer sur des experts économiques reconnus par le « système » ou des personnalités de gauche pour semer le trouble, Marine Le Pen, lors de la présentation de son programme économique le 8 avril dernier, n’a pas réussi à lui donner une coloration vraiment novatrice : avec la sortie de la zone euro et le retour au franc comme axe principal, difficile d’apparaître comme tourné vers l’avenir, même si c’est au nom de l’opposition à la « mondialisation » ; de même, le soutien prioritaire « aux classes moyennes » est un discours tenu par à peu près toute la classe politique. Pourtant, dans l’entourage de Marine Le Pen, on trouve des partisans du solidarisme (3) , et on peut facilement en retrouver les grandes lignes dans le discours officiel, sans que la référence idéologique soit ouvertement assumée pour le moment. Ainsi, le discours axé principalement contre le grand patronat ou la spéculation n’est pas seulement du populisme : en ce qui concerne les patrons, c’est avant tout une façon de distinguer les patrons « du système », ceux que les solidaristes appellent les patrons « commis » (hier par l’État, aujourd’hui par les actionnaires), défenseurs de la mondialisation, et les petits patrons, bienveillants à l’égard de leur employés, utiles à la société ; en ce qui concerne les spéculateurs, c’est une façon là encore de donner corps au « mondialisme », et d’affirmer son indépendance à l’encontre des marchés financiers et des structures supranationales. De même, la place retrouvée de l’État au coeur du discours du FN (4) et l’éradication de la dette publique comme priorité s’inscrit parfaitement dans le projet solidariste. L’économie doit en effet suivre les orientations que lui pose l’État, au bénéfice de la population et pour répondre « aux exigences stratégiques de l’État » (5) , et surtout respecter « les valeurs et traditions » du pays : monnaie nationale, interdiction de toute société ou organisation étrangère jugée « néfaste », autosuffisance (y compris à l’échelle continentale, selon « le principe d’autarcie des grands espaces (…) de Brest à Vladivostok »), protectionnisme… On le voit, la question n’est pas de savoir si les propositions du FN sont crédibles ou « réalistes » (celles des autres partis le sont-elles ?), mais de savoir si elles s’inscrivent dans un projet cohérent et de déterminer la dangerosité de ce projet en tant que tel. Bien entendu, Marine Le Pen avance à pas feutrés, mais c’est pourtant ce projet dont il va falloir définir les contours.

Dans les faits

Depuis l’arrivée de Marine Le Pen à la présidence du Front national, c’est davantage dans le champ social que sur ses thématiques habituelles (sécurité et immigration) que le FN a joué les trouble-fête. En effet, l’UMP et son gouvernement (en particulier ses ministres de l’Intérieur successifs) se sont chargés des scandales liés aux petites phrases racistes, et la fille Le Pen a voulu dans ce domaine se distinguer de papa tout en cherchant à créer l’événement : on se souvient de l’affaire Fabien Engelmann (6) , syndicaliste CGT et candidat FN aux cantonales de mars dernier, et surtout du « buzz » créé autour : le trublion avait en effet promis des dizaines de « coming out » dans son genre (qu’on attend toujours), le FN des procès en cascade (qui tardent à venir) et finalement, la seule chose qui s’est vraiment produite, c’est l’annonce par Louis Aliot, vice-président du FN et Thierry Gourlot, président du groupe FN en Lorraine, de la création d’un… Cercle National de Défense des Travailleurs Syndiqués (tiens, tiens) dans le but de faire face « aux discriminations politiques qui sévissent au sein de certaines organisations syndicales françaises et face aux exclusions dont sont victimes des militants du FN ». On le voit, rien de nouveau sous le soleil ! Le discours traditionnellement anti-syndical n’a pas changé de nature (écoute des syndiqués, qui restent avant tout des électeurs, critique des centrales syndicales qui seraient toujours porteuses de la lutte des classes honnie), et la mise en avant d’un personnage tel qu’Engelmann est avant tout une façon de faire parler de soi sur un terrain où l’on n’a rien à dire…

Enfin, pour ce qui est de l’attitude du FN face à un mouvement social, c’est trop tôt pour dire si l’arrivée de Marine Le Pen va vraiment changer la donne. On peut quand même rappeler sa position lors du mouvement contre la réforme des retraites il y a seulement six mois. Marine Le Pen avait alors dénoncé « l’attitude particulièrement molle du gouvernement face aux casseurs » et rappelé que « si la réforme doit être vigoureusement dénoncée, il n’est pas possible d’appeler à rejoindre des manifestations organisées par des syndicats décrédibilisés et coupables (…) Ensemble, syndicats et gouvernement jettent la France dans le chaos ». C’est pourquoi il serait urgent de réformer « en profondeur » la représentation des salariés, car « des organisations nouvelles doivent pouvoir émerger, à même d’être véritablement du côté des travailleurs français et de défendre l’intérêt de notre pays »… Le syndicalisme à la mode FN : dans l’intérêt d’une nation et non d’une classe, pour le maintien de l’ordre imposé par un État dont les décisions n’auront pas à être discuté, puisque « de bon sens », naturellement dans l’intérêt national… Reste à voir si le parti de Marine Le Pen va avoir les moyens de sa politique, faute de quoi il sera condamné, comme par le passé, à être spectateur de l’événement. Espérons aussi que le « mouvement social » aura à l’avenir un oeuil vigilant sur ces tentatives de récupération des tensions sociales, en s’interrogeant sur les perspectives politiques des luttes en terme d’émancipation sociale, sans s’accrocher seulement à l’espoir du retrait d’une loi ou du maintien de tels ou tels emplois : car, si les luttes restent limitées à ce genre d’objectifs, le Front national pourrait finir par trouver sa place en fin de cortège…

1 Il s’agit à l’origine d’une idée politique de la fin du XIXe siècle, développée par Léon Bourgeois, qui se voulait une « troisième voie », ni libérale ni socialiste.
2 C’est le cas par exemple de la FANE dans les usines Renault ou plus tard du PNFE au sein de la FPIP, un syndicat policier créé en 1973, par l’intermédiaire de son secrétaire général Serge Lecanu.
3 Comme Emmanuel Le roy, un ancien du Parti populiste, qui, dans un texte intitulé « le sarkozysme est mort, vive le solidarisme », rendu public en avril de l’année dernière, et qui développe sans fard une position « anti-système ».
4 « il faut rebâtir l’État aujourd’hui démantelé : un État stratège qui impulsera l’innovation et la croissance », communiqué de presse de Marine Le Pen, 26 janvier 2011.
5 Toutes les citations entre guillemets sont extraites du texte « le sarkozysme est mort, vive le solidarisme », cf. note précédente.
6 Secrétaire de section CGT en Moselle, il s’est présenté sur la liste FN
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Re: FN & ses satellites

Messagede Nico37 » 02 Avr 2013, 23:15

Marine Le Pen voit le FN comme le " centre de gravité " de la vie politique avec AFP | 25.03

Marine Le Pen, présidente du Front national, a assuré lundi 25 mars que son parti était "le centre de gravité" de la vie politique française, en commentant la législative partielle de l'Oise qui a vu sa candidate atteindre 48,59 %.

Comme Europe 1 lui demandait si ce résultat changeait sa stratégie pour les municipales de 2014, l'eurodéputée a répondu par la négative : "Nous serons présents dans le plus grand nombre de communes possibles, nous aurons probablement des maires, nous aurons un très grand nombre de conseillers municipaux et c'est une marche incontestable vers notre arrivée au pouvoir."

Ce qui lui permettra, a-t-elle argumenté, "d'appliquer des idées différentes de celles de l'UMP et du PS. Quoique... J'entends maintenant, à l'UMP et au PS, des gens qui ont des positions très proches de celles du Front national que pourtant il y a quelques mois ils vilipendaient".
Lire notre enquête : " Le Front national part à l'offensive dans les villes moyennes"

"ÉVOLUTIONS"

Mme Le Pen, qui a contesté une nouvelle fois l'étiquette d'extrême droite attachée à son parti, a cité l'UMP Bruno "Le Maire quand il condamne l'Europe avec virulence", Laurent Wauquiez, "M. Mélenchon" ou encore "M. Montebourg, qui parle de protectionnisme alors qu'au Parlement européen le PS vote systématiquement contre toute mesure protectionniste". "Il y a des évolutions et le Front national est le centre de gravité de la vie politique", selon Mme Le Pen.

"Le système UMPS se refuse à mettre en place la proportionnelle, a-t-elle déploré, interrogée sur la faible participation dans l'Oise. Ils ont choisi un mode de scrutin qui protège leur mandat et empêche le peuple d'avoir des représentants. Si les dernières législatives avaient été à la proportionnelle, le FN aurait eu entre 85 et 100 députés. Est-ce que vous imaginez comme le visage du Front national serait différent, comme les débats seraient différents ?" Pour la présidente du Front national, cela représente une "rupture de contrat démocratique".
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Re: FN & ses satellites

Messagede Kzimir » 02 Avr 2013, 23:41

Pour le titre elle a pas tort. Actuellement, l'extrême droite possède l'hégémonie culturelle, et c'est très inquiétant pour les cinq à dix ans qui viennent.
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Re: FN & ses satellites

Messagede Nico37 » 04 Avr 2013, 01:44

Un proche de Marine Le Pen a ouvert le compte chez UBS en 1992 Simon Piel et Agathe Duparc 03/04

Un nouveau personnage apparaît dans l'affaire Cahuzac. Selon les informations du Monde, le compte suisse dont l'existence a été reconnue par l'ancien ministre du budget a été ouvert par Philippe Péninque, un proche de la présidente du Front national, Marine Le Pen.
C'est lui qui, en 1992, a ouvert à la banque UBS un compte dont l'ayant-droit économique était M. Jérôme Cahuzac, a-t-on appris de source proche de l'enquête. Ce n'est qu'en 1993 que ce compte a été récupéré en nom propre par l'ancien ministre, via la société financière Reyl and Cie, basée à Genève, qui ne possédait alors pas de licence bancaire.

Plus tard, en 2009, le compte aurait été transféré à Singapour dans la filiale locale de la banque helvétique Julius Baer. Le compte était alors toujours sous gestion de la société Reyl.

" CE QUI EST ILLÉGAL C'EST DE NE PAS DÉCLARER UN COMPTE, PAS D'AIDER À L'OUVRIR "

Contacté par Le Monde, M. Péninque, un ex-avocat, spécialisé à l'époque dans les montages fiscaux, a, dans un premier temps répondu qu'il était possible qu'il ait ouvert le compte de M. Cahuzac dans le cadre de son activité professionnelle d'alors. Il affirme qu'il était avocat spécialiste en "relations financières avec l'étranger". "Si le juge me convoque et qu'il me montre des documents, peut-être que je pourrais confirmer", a-t-il dit.

M. Péninque a reconnu avoir entretenu des relations amicales avec M. Cahuzac, qui était alors médecin. Il a affirmé ensuite : "Ce qui est illégal c'est de ne pas déclarer un compte, pas d'aider à l'ouvrir. Jérôme Cahuzac avait besoin d'un compte, je l'ai aidé à l'ouvrir."

Marine Le Pen était-elle au courant de ce scénario ? M. Péninque prétend en avoir informé la présidente du Front national : "Je lui ai dit que j'étais ami avec Cahuzac et peut-être que dans le cadre de mon activité professionnelle, j'avais ouvert ce compte."

En déplacement dans les Ardennes, Marine Le Pen a dénoncé, mercredi 3 avril, un "mensonge d'Etat", se disant persuadée que "le président de la République et le premier ministre étaient au courant" de l'existence d'un compte à l'étranger de Jérôme Cahuzac. "Je préfère penser cela. Sinon cela voudrait dire qu'ils sont tellement incompétents qu'ils n'étaient pas informés de la situation", a-t-elle ajouté.

Philippe Péninque, 60 ans, n'est pas un inconnu pour ceux qui suivent les affaires de l'extrême droite. Cet ex-membre du GUD, un syndicat étudiant d'extrême droite radicale, connu pour sa violence, est aussi ancien membre fondateur d'Egalité et réconciliation. Il fait aujourd'hui partie des conseillers officieux de Marine Le Pen. En 2007, il avait réalisé l'audit du Front national.

Pour Marine Le Pen, un " acte complètement anodin "
 
Marine Le Pen a reagi aux révélations du Monde, minimisant le fait que l'un de ses proches conseillers apparaissent dans l'affaire cahuzac. "C'est un acte complètement anodin. Un de mes amis avocats a ouvert, il y a 25 ans (quand j'etais en licence de droit) un compte à l'étranger pour le compte de son client.
 
Ouvrir un compte à l'étranger est complètement légal, c'est de ne pas déclarer les fonds qui est illégal." Mme Le Pen reconnait par ailleurs que M.peninque lui a dit hier qu'il avait ouvert le compte de M.Cahuzac a l'etranger. Mme Le Pen considère les révélations du Monde comme "une attaque" contre elle. "Le système se défend mal", conclut-elle.


Les liens inavouables de Cahuzac avec les "gudards" de Marine Le Pen Ariane Chemin, Caroline Monnot et Abel Mestre 03/04

Si l'histoire du compte non déclaré de Jérôme Cahuzac est un lourd secret, c'est parce qu'elle est avant tout une histoire de famille inavouable. Celle de Jérôme Cahuzac, ou plus exactement de son ex-femme. Patricia Cahuzac est en effet la cousine de la femme d'un avocat parisien, Jean-Pierre Eymié.
Ce dernier est installé rue Marbeuf, dans le 8e arrondissement de Paris. Il porte au sein d'un petit cercle le surnom de "Johnny le boxeur". C'est un ancien du GUD, l'organisation étudiante d'extrême droite radicale réputée pour ses méthodes musclées. M. Eymié est associé au sein de son cabinet avec un autre avocat, lui aussi ex-"gudard", Philippe Peninque, l'homme qui a ouvert le compte de Jérôme Cahuzac à UBS en 1992. Et qui est aujourd'hui conseiller proche de Marine Le Pen.

"L'ARGENT ALLAIT ENSUITE SUR UN COMPTE UBS"

Peninque et Eymié sont les grands amis de celui qui est alors chirurgien de profession, et pas encore ministre du budget de François Hollande. La petite bande se retrouve régulièrement depuis la fac, autour d'un golf, à Vaucresson ou à la Baule. Ou encore dans la jolie maison du cap Benat, près du Lavandou, dans le Var, chez les Eymié. Jerôme Cahuzac se met à la boxe et au vélo, comme ses deux amis. "Tout cela forme une petite fratrie très familiale", racontait un proche ces derniers jours.

Jérôme Cahuzac fraye alors en plein "Gud business". Une bande virile, un univers clos, où on ne fait des affaires que dans l'entre-soi. Eymié et Peninque jouent les "rabatteurs". Le premier adresse des clients au spécialiste des implants capillaires. Le second, grand manitou des activités du clan, s'occupe, lui, de l'argent et des affaires.

C'est ensemble que cette petite bande décide d'investir dans des mines au Pérou via une SCI nommée La Rumine, fondée par un autre "gudard", Lionel Queudot et sa femme. Ce dernier a expliqué à ses amis qu'il y avait de l'argent à faire, "dix à quinze fois la mise", selon un témoin de l'époque.

Plusieurs opérations sont réalisées, dont la dernière vire au fiasco. Le gouvernement péruvien met le holà. Plusieurs investisseurs perdent sèchement leur mise. Jérôme Cahuzac, lui, a déjà une petite aura. Il fera partie des clients chanceux qui auraient été remboursés par Lionel Queudot, expliquait il y a quelques jours au Monde un financier, assurant que "l'argent allait ensuite sur un compte UBS".

On a, depuis, beaucoup entendu parler de Lionel Queudot, en raison notamment du rôle qu'il a joué dans la délivrance en 1998, d'un vrai-faux passeport à Alfred Sirven, l'ancien "numéro deux" de la société pétrolière Elf. Curieusement, de l'argent de M. Sirven avait transité sur certains comptes de M. Queudot, découvrent à l'époque le juge genevois Paul Perraudin et son homologue parisien Renaud van Ruymbeke. Celui-là même qui, aujourd'hui, est chargé de l'affaire Cahuzac.
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