Ἑλλάς, Grèce

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Messagede digger » 16 Déc 2012, 10:14

Je ne sais pas si ce lien est apparu quelque part :
http://www.okeanews.fr/
OkeaNews est un média web citoyen indépendant et alternatif installé au coeur d’Athènes. Créé et alimenté par Olivier D. (Okeanos) depuis 2011, OkeaNews a pour vocation de suivre et de partager l’actualité Grecque, en cassant les mythes et les préjugés qui circulent. Ouvertement anti Mordorandum et anti-mythe, OkeaNews souhaite faire partager l’info réelle de l’intérieur de ce fabuleux pays en proie à une guerre économique sans précédent.
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Messagede altersocial » 17 Déc 2012, 20:15

Colère après l'agression d'un député grec par l'extrême-droite

Le gouvernement grec a jugé lundi "inacceptable" l'agression dont a été victime la veille un député de gauche de la part de militants d'extrême-droite.
Dimitris Stratoulis, élu de la Coalition de la gauche radicale Syriza, a été frappé à coups de pied au corps et d'un coup de poing à la tête dimanche soir alors qu'il assistait à un match de football.
Ses agresseurs ont déclaré être membres d'Aube dorée, une formation d'extrême-droite qui a démenti être impliquée dans l'affaire. Selon le parlementaire, l'un des assaillants lui a crié: "Maintenant, on va te tuer."
L'attaque contre Dimitris Stratoulis a avivé les craintes en Grèce d'une multiplication des actes d'intimidation et de violence de la part de l'extrême-droite.
Syriza, hostile aux accords financiers conclus par le gouvernement avec l'Union européenne et le Fonds monétaire international (FMI), est en tête des intentions de vote.
Le mouvement a exigé l'arrestation immédiate des assaillants et estimé que des morts surviendraient si Aube dorée continuait d'être toléré.
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Messagede niouze » 03 Jan 2013, 16:02

reportage sur l'aube dorée a partir d'image "d'archives " et d'interview http://vimeo.com/54319309#
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Messagede JPD » 13 Jan 2013, 10:40

Aujourd’hui samedi 12 janvier, plus de 10 000 manifestants ont défilé dans les rues d’Athènes comme première riposte à la vague répressive.

Il semble maintenant faire peu de doute que l’Etat grec a lancé une attaque importante et soutenue contre les squats et le mouvement anarchiste en général. Au cours des dernières semaines, en plus de Villa Amalias, deux autres squats situés dans le centre d’Athènes ont été attaqués par les forces de police.

traduction et article sur : http://oclibertaire.free.fr/
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Messagede altersocial » 24 Jan 2013, 13:32

:shock: :shock: :shock:

La Grèce aurait gonflé son déficit public sous l'oeil de Bruxelles pour justifier l'austérité

Le patron et deux autres cadres de l'office des statistiques grecs ont fait l'objet mardi de l'ouverture d'une enquête judiciaire pour avoir gonflé artificiellement le déficit public de la Grèce pour l'année 2009. L'objectif: justifier auprès de l'opinion la cure d'austérité imposée par Bruxelles et le FMI en échange de l'aide pour faire face à la crise de la dette. L'Union européenne, via l'institut des statistiques Eurostat, pourrait être impliquée.


La Grèce, son port du Pirée, ses îles... et ses scandales politico-financiers. En tête mardi, l'ouverture de poursuites par la justice grecque contre trois cadres de l'office national des statistiques (Elstat) de la péninsule. Les trois sont soupçonnés d'avoir manipulé le déficit public du pays pour l'année 2009. Ni plus ni moins.

Manipuler les chiffres pour vendre l'austérité

Les faits reprochés sont graves. A l'origine du scandale, une ancienne cadre démissionnaire d'Elstat avait accusé l'office d'avoir artificiellement gonflé le déficit public de l'État grec en 2011 afin d'en faire un record en zone euro. La supercherie, si elle est avérée, aurait eu pour but de choquer l'opinion afin qu'elle accepte mieux la cure d'austérité imposée par l'Union européenne et le Fonds monétaire international en échange de leur aide financière.

Dans le viseur de Zoe Georganta, qui porte ces accusations, son patron à Elstat et ancien statisticien au FMI, Andréas Georgious, qu'elle accuse d'avoir insisté pour faire entrer dans le déficit public de l'État les dettes des entreprises publiques de la péninsule hellénique. Une pratique à laquelle elle s'était opposée. Selon elle, sans cette manipulation, le déficit public pour l'année 2009 ne dépassait pas 12,5%, au lieu des 15,4% annoncés, et aurait pu être aisément ramené en dessous des 10% à l'aide de mesures immédiates.

Le gouvernement savait selon l'accusatrice

Suite à ces accusations, Grigoris Peponis, le procureur d'Athènes, avait réclamé la mise en place d'une commission parlementaire chargée d'étudier le niveau réel du déficit public en 2009. La Vouli, le parlement grec, a finalement accédé à cette demande en février dernier, mais l'enquête n'a pas abouti.

Devant cette commission, Zoe Georganta s'était montrée peu diserte sur la question de savoir si le gouvernement de l'époque, celui du socialiste Georges Papandréou, pouvait être derrière cet acte de tromperie présumé. Tout juste s'était elle contentée d'avancer une hypothèse selon laquelle le gouvernement pouvait avoir fait preuve "d'inexpérience ou de maladresse", concédant à peine que certains de ses membres pouvaient "peut-être en avoir profité".

Interrogée mardi sur une radio athénienne, Zoe Georganta s'est cette fois montrée plus catégorique, affirmant que Georges Papandréou et le ministre des Finances de l'époque, Georges Papaconstantinou, avaient approuvé le maquillage, sans pour autant être capable de dire qu'ils y avaient participé.

Soupçons à l'échelle européenne

A cette question de l'implication du gouvernement, réfutée par ailleurs par Andréas Georgiou, s'ajoute celle de l'Union européenne. Les comptes publics de la Grèce avaient à l'époque été validés sans le moindre signe de soupçon par Eurostat, que Zoe Georganta accuse d'avoir couvert l'affaire. A Luxembourg, l'institut européen des statistiques s'était à l'époque empressé d'attester de la régularité absolue des comptes grecs présenté par Elstat. Et le patron de cette dernière avait garanti que son calcul du déficit public avait été effectué en toute indépendance vis-à-vis du gouvernement de l'époque.

Il est vrai qu'Elstat avait été fondée en août 2010 sur le modèle des autres instituts de statistiques européens avec pour objectif principal de la rendre indépendante du pouvoir politique. A l'époque, le New York Times venait de révéler que la banque Goldman Sachs avait aidé le gouvernement grec à truquer ses comptes publics pour faire croire à son respect des critères requis pour l'adoption de l'Euro.

Des indices d'infractions selon les procureurs

Avant de désigner des responsables, il faudra toutefois déterminer si oui ou non, les comptes ont été maquillés. Selon une source judiciaire, les deux procureurs à l'origine de l'enquête parlementaire et de l'ouverture de l'enquête judiciaire ont fait état "d'indices d'infractions". La justice grecque en serait déjà au stade de la recherche "d'instigateurs moraux".

Pour sa défense, Andréas Georgiou, qui dément les accusations dont il fait l'objet, avait pourtant transmis à la justice grecque un dossier de 74.500 pages censé expliquer la méthode de calcul du déficit public. Selon le quotidien grec Ekathimerini, il aurait insisté lors de sa déposition sur la surveillance européenne, gage selon lui de la justesse de ses calculs.

Il serait en tous cas souhaitable pour la crédibilité de la supervision des réformes grecques par la Troïka (BCE-UE-FMI) que les accusations ne soient pas fondées. Car si les faits étaient avérés, il y a fort à parier que l'effet de la tromperie soit l'inverse de celui escompté.
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Messagede ivo » 24 Jan 2013, 13:46

.................
.^o GRAVOS MC ° SC1 ° SC2
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Messagede niouze » 29 Jan 2013, 03:04


lundi 21 janvier 2013
The Mall et le Mal
C'est à l'affiche... Athènes 01/2013
Il était une fois un terrain, censé accueillir le centre de presse de l’olympiade de 2004. Sauf que le POS a été modifié par décision du Service de l’urbanisme (3044/2002) et par la loi 3207/2003 proposée par Evangelos Venizélos, pour permettre d’y construire « des locaux à usage commercial », sauf que la famille Latsis a pris la… chose en main. C’est ainsi qu’est né « The Athens Mall », un insultant centre commercial, pour lequel l’ancien maire de Maroussi fut condamné à 12 mois de prison (en février 2009), et que surtout, le Conseil d'État grec, a jugé tardivement (2012) cette construction comme étant illégale , car déjà, les lois « fabriquées » à l’occasion sont inconstitutionnelles. C’est précisément à ce « Mall » qui constituait déjà un… mal en soi, qu’un attentat à la bombe a causé hier dimanche (20/01) deux blessés légers, effaçant de l’actualité, le meeting antifasciste du samedi, place de la Constitution.



Toute la classe politique a condamné l’attentat, « c’est encore un acte odieux, visant la démocratie » a même déclaré le ministre de l’Intérieur, Dendias, le ridicule ne tue pas, surtout pour ce qui est de la démocratie, déjà morte. Cette tératogenèse de Mall et ses 200 boutiques, d’ailleurs louées si cher, restaurants et autres complexes de cinéma, tant fréquentés par les « citoyens » – consommateurs et heureux votants du bipartisme corrompu et corrupteur, devint rapidement et fatalement le symbole de toute une époque, et ceci, dès sa construction. En ce moment, la Grèce de Simitis et de son banquier Papadémos, « préparèrent » activement les comptes du pays afin de les adapter à l’ère de l’euro, notamment grâce à la démiurgie de la Goldman Sachs. C'est sous le mandat de ce dernier, alors Président de la Banque de Grèce, qu'a commencé le trucage des comptes publics de la Grèce, ce qui n’a pas empêché ensuite, ni la nomination de Papadémos au poste de vice-président de la Banque centrale européenne (BCE) en 2002, ni sa propulsion à la tête du gouvernement grec en 2011, pour poursuivre la politique d'austérité supposée résoudre la crise grecque comme tout le monde sait. Et le Mall est sans doute... un véritable monument d’époque.



Les scenarii du méta-poétique courent les rues ce lundi matin : « le terrorisme lourd revient, ce qui terrorise le gouvernement (…) le gouvernement ne sait pas encore comment analyser cette nouvelle donne (…) le discours conspirationniste constitue une première ligne de défense [du gouvernement] sauf que le terrorisme agit selon son propre agenda, s’est confiait hier un ancien ministre à notre journal », voilà pour les craintes de la presse maison (To Vima – 21/01 ). Pour la gauche parlementaire, « il s’agirait plutôt d’un quasi-complot visant à culpabiliser la gauche et à briser son élan, une stratégie calculée pour ainsi détourner l’attention d’un corps social déboussolé, tout va se jouer bientôt au sein de la société, et, dans la mesure où la gauche aura ou pas, la capacité d’inspirer les nouvelles luttes, populaires et ouvrières, les seuls capables à tracer les voies de l’espoir, et non pas les bombes et les actes d’une violence souvent aveugle et de toute manière sans issue » (site de l’aile gauche de Syriza – iskra.gr ).

Et pour compléter ce tableau, l’hebdomadaire politique Ta Epikaira, publie une analyse (17/01), sur « les velléités des extrémistes de l’anti-pouvoir, à commettre des attentats car ces derniers accusent désormais Syriza de trahison, 37 organisations seraient alors prêtes à agir, tandis que les Autorités (sic) craignent l’infiltration d’agents des services secrets étrangers (…) ». Les « blogs » new political age, laissent suggérer « que même dans l’enceinte du Parlement, Samaras, le Premier ministre porterait un gilet pare-balles », vrai ou faux peu importe, l’essentiel est que notre régime politique actuel est (d'abord) celui de la peur généralisée. Heureusement que certaines échappatoires nous sont encore accessibles.



Le temps (météorologique) doux de ce dimanche (20/01) a incité de nombreux athéniens à sortir, pour un café, ou pour une promenade pédestre, sur le mont Hymette par exemple. Évidemment, et depuis midi, les citadins de la capitale de « l’Etat » hellénonyme ont évité le secteur de « The Mall of Athens », une fois n’est pas coutume. Ainsi peut-être, les pratiquants de la montagne (légère) m'ànt semblé plus nombreux que d'habitude. Je remarque d’abord et à ce propos justement, que depuis longtemps déjà, les promeneurs qui se croisent (à la montagne ou ailleurs), soit s’évitent du regard, soit s’observent alors comme des espèces de laboratoire, preuve que le lien social n’est plus (ou en tout cas, n'est plus comme avant la crise). Je dirais qu'il cède la place... à l’altérité triomphante.

Ensuite, les brides des conversations péripatéticiennes (au sens premier : qui se promènent) que l’on peut capter, comportent des noms exotiques et néanmoins devenus si familiers, tels : Manchester, Paris, Amsterdam, Australie, Zurich, Californie, c’est de l’altérité encore, supposée "accessible" sous sa forme géographique de "terre promise", preuve supplémentaire qu'aussi dans l’âme, le pays est à l’agonie ; n’en déplaise à notre gentille gauche et ses luttes sociales… sans société en lutte… sauf pour ramasser les herbes de la montagne destinées à la casserole. Le maître-mot devient alors la survie. Christos, le voisin rencontré devant l’immeuble hier, venu ensuite frapper la porte timidement était bien perplexe : « C’est à propos de la discussion de ce matin. Regardez, j’ai fait imprimer ce petit dossier qui résume mes meilleurs travaux réalisées ces dernières années. Carrelages, surfaces et tapisseries pour de grands hôtels, sièges d’entreprises ou hôpitaux. Je ne sais plus à qui le monter, je ne parle pas anglais, je ne m’y connais pas en internet, comment faire pour décrocher des contrats ailleurs, ici je suis en faillite, c’est déjà limite chez nous…. Je n’ai plus peur de partir…. Comment faire ? »

Elefterotypia.gr - 21/01

Christos comme tant d’autres au pays du chômage (bientôt) officiel à 30% ne suit plus tellement l’agenda événementiel des poseurs de bombes, ou de la Nouvelle démocratie ou même de Syriza. Ses commentaires sont désormais lapidaires car habités d'un autre sens : « Cela ne me touche plus, mes enfants ne fréquentent plus ce foutu Mall, ils ne peuvent plus se payer une place de cinéma et nous, nous n’achetons plus rien de sa camelote. Qu’il brûle tout entier, il est illégal en plus, c’est encore l’avorton d’une magouille je crois… ». D’autres, parmi les promeneurs du dimanche par exemple, ont exprimé leur fatalisme bienveillant autrement : « nous avons désormais peur partout, car le mal est partout, il n’y plus rien à faire… ». C'est pour cette raison sans doute que par exemple des villages engagent des sociétés de surveillance privées, qui envoient leurs vigile en patrouille, "car justement on ne peut plus faire autre chose".

C’est la question du jour et d’époque à vrai dire : l’inaction de la société grecque face à ses « bourreaux ». Si l’on compte depuis mai 2010, les mesures prises par les gouvernements successifs après avoir placé le pays sous le soi-disant « mécanisme de soutien », il devient alors impossible d’expliquer comment une telle attaque sur les revenus populaires, finit par dépasser le mécontentement de la population. « Nos » dirigeants ont osé semble-t-il, d’abord parce que personne ne les a arrêtés. En ce moment, plus grand monde ne croit que les mesures du mémorandum III (ou IIIbis ou IV ou V...) seront les dernières, ou que les sacrifices amèneront la « croissance ». Seul un ami de Yannis qui entreprend en Inde, se dit presque prêt à transférer son usine en Grèce d’ici là un an : « La situation en Inde devient de plus en plus contraignante, bientôt ce pays ne sera plus rentable, il se fait rattraper par la Grèce… ». L’ami de Yannis a raison. Tous ces bavardages et autres feux d'artifice qui ont savamment camouflé la destruction des classes populaires et moyennes, ne cachent plus cette stricte vérité : la Grèce et vraisemblablement le reste de l’Union Européenne (encore épargnée), deviendront des zones franches occupées (ou métropolitaines), telle est l’orientation de l’U.E. et il n’y a pas d’autre « de rechange », « plus à gauche ». Soit on l'accepte, soit on le refuge...


Les Grecs « déréalisés », seraient alors les réveillés du « Mall » qui sentent enfin le mal. D’où cet état dépressif lié à une récession sans fin, souvent décrite par ailleurs comme étant « le calme avant la tempête », sauf que le presque calme dure déjà depuis trois ans. C'est exactement ce que nous réalisons tout juste, cette... compréhension est certes amère, en plus de l’effet indéniable de la répression et de la propagande (y compris de la part des grand médias européens qui veulent faire croire que la crise de l’euro est passée et que la Grèce s’en sortira). « De nouvelles mesures très dures annonce le rapport du FMI… dont la baisse supplémentaire des salaires (….) et il y a à craindre un renforcement du parti de la Gauche radicale » nous dit la radio (Real-FM) ce midi, et « même les fonctionnaires des impôts s’insurgent contre la mesure qui consiste à saisir la résidence principale de ceux qui n’ont pas pu régler leurs dettes envers l’Etat ». On comprend que les authentiques profiteurs n’auront rien à craindre (leurs biens appartiennent à des sociétés offshore), les paupérisés par contre si. Sans compter sur le nombre croissant des petits (auto)entrepreneurs qui n’ont rien à faire avec les richissimes évadés fiscaux du passé, mais qui s’installent désormais fiscalement ailleurs, tout simplement parce qu’ils savent que le récent totalitarisme fiscal est fait sur mesure pour eux, et non pas pour attraper les barons éternels du pays défait.

Le peuple alors, sait désormais pas mal de choses. Il a pu apprendre autant en… science politique en trois ans de mémorandum, qu’en 36 ans de retour à la démocratie (1974-2010) des trente… gluantes. Car c’est durant cette même période que le peuple ne s’est pas transformé hélas en une communauté citoyenne, bien au contraire, d’où sa responsabilité essentielle. Le reste n’a fait que suivre… et jusqu’à remplir « The Mall » de ses clients. Toute proportion gardée, et répondant à l’occasion à une question récurrente, et posée par les lecteurs et amis de ce blog, je crois malheureusement qu’une variante de la politique mémorandiste à la grecque alors applicable ailleurs, ne rencontrera pas plus de réaction chez les autres peuples, et… j’espère évidemment me tromper.

Sur le mont Hymette - 20/01
Car en Grèce, de mai 2010 à aujourd'hui, l’Union des Syndicats du pays (GSEE) a annoncé 17 jours de grève générale, et 4 grèves de 48h du même type. Celles-ci devront s’ajouter à de nombreuses grèves sectorielles (le plus souvent dans le secteur public, les services publics et les collectivités locales), à de nombreux arrêts de travail, à des rassemblements et des marches contre les mémorandums de politique. Dans le secteur privé on a vu de longues grèves au sein d'entreprises spécifiques, comme cette lutte héroïque des métallos du Pirée. Nous avons également connu le mouvement des « Indignés », qui a vite montré ses limites, de même que le développement de nombreuses initiatives sociales de l'auto-organisation et de la solidarité qui lui sont succédées : les assemblées populaires, les pratiques sociales, les cuisines collectives, le mouvement contre les intermédiaires. De tout cela, rien n’a inversé le cours des événements.

De façon similaire, et en répondant à un lecteur et ami du blog suggérant dans un commentaire (récent) de bon sens que comme « dans les îles et le fond des campagnes, (il n'y a) plus de dispensaire, plus d'école, plus d'hôtel des impôts, plus de poste ? La souveraineté de l'Etat s'effrite et disparait. Il reste à chasser ses derniers représentants installés dans les banques et la remplacer par un gouvernement local autonome, qui ne dépendra plus de l'Etat berlino-athénien. Un incendie est si vite arrivé... Une des premières marques de l'autonomie est d'imposer une monnaie locale, fondante de préférence (avec une forte inflation pour que l'argent circule). Un autre est de mettre en place un système de redistribution équitable et les impôts locaux qui l’alimentent » ; eh bien, je lui répondrais qu’une telle issue semble condamnée d’avance, déjà parce qu’elle ne répond pas à la question de la souveraineté (le pays et ses ressources reste aux mains des créanciers et en entier).


En plus, c’est chimérique de s'imaginer que les monnaies locales et les systèmes d’échange replaceront un véritable système de santé (chirurgie lourde), de transport (maritime de surcroît) ou d’énergie. Au mieux, il renfermera les sociétés locales dans une sorte de nouveau féodalisme émietté, et de survie, évidemment à la merci des conquérants. C’est en somme cela mutatis mutandis, le projet de « l’Europe des régions », me semble-t-il.

Reste l’ordre du jour... entier. Après avoir dépassé sans les lire comme tous mes amis, ces pages du journal consacrés à la liste "Lagarde" et aux débats Parlementaires, je tombe enfin sur l’essentiel irrévocable : « le chômage dépassera le 30%, en Grèce, il y a désormais 10.000 décès de plus que de naissances par an, la mortalité enfantine a fait un bond de 14% en deux ans, chaque grec a réduit ses dépenses de santé à hauteur de 56% en moyenne et déjà, on évoque une diminution de l’espérance de vie de 2 à 3 ans » (dans les îles, dans les campagnes ou ailleurs), Elefterotypia du dimanche (20/01). On s’éloigne du Mall… mais pas du mal, la véritable bombe est là.

http://greekcrisisnow.blogspot.fr/2013/ ... .html#more

et aussi
Lundi (28/01) et cette semaine... répétera la précédente, comme d’ailleurs toutes les autres. Depuis les élections de juin (2012) c’est désormais sous le signe de « l’ordre et de la loi », en plus de la stratégie du choc, que le gouvernement tripartite de la Troïka de l’intérieur mène les affaires… et se démène dans tous les sens pour étouffer la contestation sociale. Les rames du métro circulent de nouveau depuis vendredi, et on vient d’apprendre ce matin, que le Conseil d’Etat saisi d’un recours initié par les syndicats contre la réquisition des employés de la Régie vient de le rejeter. « Le gouvernement préparerait la réquisition des conducteurs des autobus d’Athènes » (en grève depuis vendredi), croit savoir la presse du jour. Après avoir… placé la Constitution entre parenthèses, après la quasi-abolition des conventions collectives, voilà que le « gouvernement » met fin au droit de grève,
la suite sur www.greekcrisisnow.blogspot.fr
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Re: Ἑλλάς, Grèce

Messagede Pïérô » 01 Fév 2013, 02:51

Entreprise autogérée

L’entreprise autogérée Viomichaniki Metaleftiki va bientôt commencer à travailler

En mai 2011 la direction de Viomichaniki Metaleftiki [Βιομηχανική Μεταλλευτική, Exploitation Minière Industrielle], une filiale de Philkeram-Johnson, entreprise de fabrication de tuiles et matériaux de construction située à Thessalonique, a abandonné l’entreprise sans avoir payé les derniers mois de salaires des travailleurs. En conséquence de quoi, les ouvriers présents, au nombre d’une soixantaine, ont cessé de travailler à partir de septembre 2011.

Depuis cette date, ils se sont réunis et ont décidé de ne pas baisser les bras. Au printemps 2012, l’idée d’un redémarrage en autogestion a muri et s’est imposée comme la seule solution viable. Des contacts ont été pris et, autour, s’est mis en place un soutien à travers la création en juillet 2012 de l’Initiative Ouverte de Solidarité sur Thessalonique. L’information et la solidarité se sont ensuite étendues dans toute la Grèce, souvent à l’initiative de groupes libertaires/antiautoritaires et des centres sociaux occupés, avec rencontres-débats, concerts de soutiens, assemblées ouvertes, présence dans les manifestations...

L’assemblée des travailleurs du 23 janvier 2013 a décidé, presque à l’unanimité, le redémarrage en autogestion de l’entreprise par ses ouvriers, sans patrons et autres parasites, bureaucrates et médiateurs. L’usine - désormais autogérée - rouvrira à la mi-février 2013.


. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Image


Communiqué de l’Initiative Ouverte pour la Solidarité et le Soutien à la lutte des travailleurs de Viomijanikí Metaleftikí (Vio.Me), publié sur le site du syndicat des travailleurs de l’entreprise désormais autogérée.

« Nous sommes ceux qui pétrissent et pourtant nous n’avons pas de pain,
nous sommes ceux qui creusent pour le charbon et pourtant nous avons froid.
Nous sommes ceux qui n’ont rien et nous arrivons pour prendre le monde
»
Tassos Livaditis (poète grec, 1922-1988)


Au cœur de la crise, les travailleurs de Vio.Me.
visent le cœur de l’exploitation et de la propriété


Avec un taux de chômage qui a grimpé à 30% et les revenus des travailleurs réduits à zéro, les ouvriers de Viomichaniki Metaleftiki [Exploitation Minière Industrielle], fatigués et malades de belles paroles, de promesses et d’impôts supplémentaires, sans salaire et sans travail depuis mai 2011 et avec une usine abandonnée par l’employeur, par une décision de l’assemblée générale du syndicat déclarent être déterminés à ne pas tomber comme des proies dans le chômage de longue durée et, au contraire, à se battre pour prendre l’usine entre leurs mains et la faire fonctionner eux-mêmes.

Dans leur proposition formelle, datant d’octobre 2012, ils ont appelé à la création d’une coopérative de travailleurs sous le contrôle total des travailleurs, en exigeant la reconnaissance juridique aussi bien de leur projet de coopérative que de tout ceux qui vont suivre. Dans le même temps, ils ont réclamé qu’on leur fournisse l’argent nécessaire pour redémarrer l’usine, argent qui leur appartient puisque ce sont eux qui produisent les richesses de la société.

Le plan qui a été élaboré (par eux) a rencontré l’indifférence totale de l’Etat et des diverses bureaucraties syndicales. Par contre, il a été reçu avec enthousiasme dans le monde des mouvements populaires, qui par la création de l’Initiative Ouverte de Solidarité à Thessalonique, puis avec la création d’initiatives similaires dans de nombreuses villes, se sont battus au cours des 6 derniers mois pour diffuser le message de Vio.Me à l’ensemble de la société.

Maintenant, c’est l’heure de Vio.Me !

Les travailleurs ne peuvent pas attendre plus longtemps les promesses gratuites de soutien de la part d’un Etat en faillite (même l’aide d’urgence de 1000 euros promise par le ministère du Travail n’est jamais arrivée aux travailleurs car elle n’a pas été approuvée par le ministre des finances Strounaras !).
Il est temps de voir l’usine de Vio.Me – ainsi que toute autre entreprise qui ferme ses portes, se retrouve en faillite ou licencie ses travailleurs – rouverte par ses travailleurs et non par ses patrons, anciens ou nouveaux.
La lutte ne doit pas se limiter à Vio.Me. Pour être victorieuse, elle doit être généralisée et étendue à toutes les usines et entreprises qui ferment leurs portes, car seul un réseau d’entreprises autogérées permettra à Vio.Me de survivre et d’éclairer la voie vers une organisation différente de la production et de l’économie, sans exploitation, sans inégalité et sans hiérarchie.

Quand les usines ferment les unes après les autres, quand le nombre des chômeurs atteint les 2 millions et que la grande majorité de la population est condamnée à la pauvreté et à la misère par le gouvernement de coalition PASOK, ND, DIMAR, comme les gouvernements précédents, l’exigence de placer les entreprises entre les mains des travailleurs est la seule réponse raisonnable à la catastrophe que nous vivons tous les jours, la seule réponse au chômage, et c’est pour cela que le combat de Vio.Me est notre combat.

Nous appelons tous les travailleurs, les sans-emploi et tous ceux qui sont frappés par la crise, de se tenir aux côtés des travailleurs de Vio.Me et de les soutenir dans leur effort pour mettre en pratique l’idée que les travailleurs peuvent agir sans patron.
Nous appelons à participer à une Caravane de Solidarité et de Lutte à l’échelle nationale qui se terminera par trois journées de lutte à Thessalonique.
Pour participer à la lutte et organiser nos propres combats là chacun se trouve, avec des procédures de démocratie directe, sans bureaucrates.
Pour participer à une grève générale politique pour renverser ceux qui détruisent nos vies !


Afin de placer toutes les entreprises et toute la production entre les mains des travailleurs et d’organiser l’économie et la société que nous voulons : une société sans patrons !

L’heure de Viomichaniki Metaleftiki est arrivée. Au travail !

Ouvrons la voie à l’autogestion ouvrière partout.

Ouvrons la voie à une société sans patrons !


Initiative Ouverte pour la Solidarité et le Soutien à la lutte des travailleurs de Viomichaniki Metaleftiki

Le 23 janvier 2013

[Traduction : OCLibertaire]


--------------------------------------------------------------------------------

Evènements :

Dimanche 10 février 10, à 18h00 :
Assemblée des initiatives de solidarité de toute la Grèce, au cinéma Alexandros.

Lundi 11 février :
Manifestation au départ du centre de Thessalonique (Kamara), à 17 h.
Concert au stade Ivanofio, à 20 h.

Mardi 12 février : Tous à l’usine !
Rassemblements : Kamara 11 h, IKEA 12:00 h


Source (en grec) : http://biom-metal.blogspot.gr/2013/01/b ... _8563.html

Texte en anglais : http://biom-metal.blogspot.fr/p/english.html

Texte en espagnol : http://verba-volant.info/es/comienza-a- ... al-minera/


http://oclibertaire.free.fr/spip.php?article1298,
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Re: Ἑλλάς, Grèce

Messagede ivo » 10 Fév 2013, 14:26

Un foyer grec sur deux menacé d'insolvabilité
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Après près de trois ans d'austérité, la majorité de la population grecque est exsangue financièrement et peine à rembourser ses dettes. Selon une étude de la confédération des PME publiée ce jeudi, la moitié des ménages grecs connaissent des difficultés grandissantes à payer leurs factures, emprunts et autres.

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Des employés d'administrations locales manifestant en décembre dernier contre des licenciements annoncés dans le secteur public © Reuters

Trop d'austérité tue l'austérité. En Grèce, selon une enquête publiée ce jeudi par la fédération des petites et moyennes entreprises GSEVEE et l'institut de sondage Marc, près de la moitié des ménages ont des difficultés à boucler leurs fin de mois, s'acquitter de leurs impôts et à rembourser leurs prêts immobiliers.

"Les ménages et les consommateurs ont atteint leurs limites financières", peut-on lire dans l'étude.

"Ils ne peuvent plus supporter de nouvelles augmentations d'impôts, des tarifs de l'électricité ou une nouvelle baisse de revenus", poursuit la GSEVEE.

La politique d'austérité et les plans de rigueur successifs menés par le gouvernement (hausse des taxes, baisse du salaire des fonctionnaires...), en échange de plans de sauvetage internationaux commandités par la troïka – UE, FMI, BCE – pèsent lourd sur le pouvoir d'achat des grecs.

Une situation risquée pour les finances de l'Etat


90 % des ménages ont vu leurs revenus baisser de 38% depuis le début de la crise en 2009
90 % des personnes interrogées confient avoir diminué leurs achats de vêtements et leurs dépenses de loisir
80% se chauffent et se déplacent moins qu'avant
plus de la moitié des personnes interrogées lors de cette étude ont emprunté de l'argent à des proches afin d'équilibrer leurs comptes à la fin de l'année 2012
Un foyer sur deux ne peut plus payer ses impôts
La correspondance d'Angélique Kourounis à Athènes (00:01:00)

"Dans les fins de mois, ce qui est le plus dur, c'est les 30 derniers jours", disait Coluche. Une situation que connaissent aujourd'hui de nombreux ménages grecs et qui n'est pas sans risque pour les caisses de l'Etat.

Cette étude met effectivement en doute la capacité du gouvernement à tenir ses objectifs de rentrées fiscales et par là même de déficit annuel. "La baisse des revenus et la sur-imposition conduit à un relâchement de l'éthique fiscal et le risque d'une baisse des recettes de l'Etat est visible", poursuit l'étude.

Un déficit en 2013 moins élevé que prévu ?

Un risque que ne sous-estime pas le président de la République grec. S'adressant aux créanciers du pays, Kàrolos Papoùlias a déclaré : "Si vous voulez imposer d'autres mesures, il faudra aussi trouver un autre peuple à qui les imposer", tandis que pour le seul mois de janvier les rentrées fiscales ont chuté de 7%. L'équivalent de plus de 300 millions d'euros que le gouvernement devra trouver d'une manière ou d'une autre.

Vendredi, le gouvernement grec a pourtant annoncé tabler sur un déficit annuel de 4,3 % du PIB en 2013 contre l'objectif initial de 5,5%. Une révision qui "atteste d'une claire amélioration" des performances budgétaires de la Grèce, a indiqué une source du ministère grec. Pas de quoi redonner le sourire à la population. Pour 2013, 54 % des ménages prédisent qu'ils ne parviendront pas à payer tout ce qu'ils doivent.

commentaires:
La grèce est en train de mourir. La rigueur est nécessaire. Mais là, nous sommes en train de tuer une nation.

La question est-elle de se demander, encore une fois, comment et pourquoi en sommes-nous là. On le sait. Les banques, la démagogie politique et le refus d'une citoyenneté honnête et contribuable assumée par le peuple. Le tout est maintenant de s'en sortir. Il est évident que l'attitude de certaines nations est inquiétante. Cameron a fait son marché et il s'en fiche éperdument du reste. Angela M. pense à ses élections et partage la philosophie de Cameron. Aux Grecs, les yeux pour pleurer. Tout cela donne raison aux euro-septiques qui ont voté contre la constitution Giscard, adoptée par la composante officielle du P.S. Il reste aux Européens à payer, à contribuer, sans râler une fois de plus. Pour éviter le pire pour eux-mêmes et pour sauver leur propre peau (car on sait bien que ce ne sera jamais par solidarité).
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Re: Ἑλλάς, Grèce

Messagede Pïérô » 13 Fév 2013, 02:54

Grèce : une usine relancée en autogestion
C’est une première en Grèce : ce mardi 12 février, une usine fermée ré-ouvre en autogestion. A Thessalonique, deuxième ville du pays, les salariés de l’entreprise Viomichaniki Metaleftiki, dite Vio-Me, reprennent les commandes du site de matériaux de construction, à l’arrêt depuis le départ de la direction en mai 2011, avec l’ambition d’adapter la production à leurs valeurs. Dans un pays miné par trois ans d’ajustement structurel, alors que le gouvernement vient d’entamer une vaste opération de police pour éliminer tous les "foyers d’illégalisme du pays", les travailleurs de Vio-Me ont d’urgence besoin de soutien politique, financier et moral. D’où l’appel qui suit.

Cet hiver, lors de son itinérance à Thessalonique, la Revue Z a rencontré ces travailleurs et leur consacre un reportage dans son numéro à paraître en mai.

Une usine grecque occupée reprise en autogestion

« Pour nous, c’est la seule façon de donner un avenir aux luttes des travailleurs », Makis Anagnostou, porte-parole du syndicat des travailleurs de Vio-Me.

Ce mardi 12 février marque officiellement le premier jour de fonctionnement en autogestion de l’usine Viomichaniki Metalleutiki (Vio-Me), située à Thessalonique, en Grèce. Il s’agit d’une production sans chefs ni hiérarchie qui est organisée directement par les travailleurs réunis en assemblées démocratiques. L’assemblée des travailleurs de Vio-Me a décidé de mettre fin à l’inégalité de ressources en décidant collectivement de salaires égaux et justes. L’usine produit des matériaux de construction que les travailleurs ont déclaré vouloir transformer progressivement en matériaux respectueux de l’environnement.

« Alors que le chômage atteint 30%, les salariés de Vio-Me, qui n’ont pas été payés depuis mai 2011, en ont assez de la langue de bois, des promesses non tenues et des hausses d’impôts. L’assemblée générale du syndicat des travailleurs de Vio-Me, déterminée à ne pas se résigner au chômage perpétuel, a décidé de se réapproprier l’usine pour la faire fonctionner de façon autonome. L’usine Vio-Me réouvrira sous le contrôle des travailleurs ! » (Déclaration de l’assemblée de solidarité, co-écrite avec les salariés de Vio-Me – texte intégral sur Viome.org) Les salariés de Vio-Me ont cessé d’être payés en mai 2011 quand le site a été abandonné par les propriétaires et l’équipe de direction. Après une série d’assemblées, les travailleurs ont décidé de faire fonctionner l’usine par eux-mêmes. Depuis, ils ont occupé le site pour empêcher la saisie des machines nécessaires à la production. Ils ont également communiqué auprès d’autres ouvriers et de communautés dans l’ensemble de la Grèce et ont reçu un soutien important. C’est grâce à la solidarité de tous ces groupes, communautés et individus que les ouvriers et leurs familles ont pu survivre jusqu’ici.

De nombreuses expériences d’occupations d’usines permettant leur reprise en autogestion ont déjà eu lieu par le passé, et même récemment. En Argentine, depuis 2001, il existe près de trois cents lieux de travail dirigés démocratiquement par les ouvriers : centres de santé, journaux, écoles, usines sidérurgiques, imprimeries, ainsi qu’un hôtel. L’expérience montre que non seulement les travailleurs sont capables de gérer eux-mêmes leur lieu de travail, mais aussi que leur gestion est meilleure. L’exemple argentin a été une source d’inspiration dans toute l’Amérique latine et du sud et s’étend aujourd’hui en Europe et aux Etats-Unis. A Chicago, les anciens salariés de l’entreprise New World Windows ont repris la production en autogestion après des années de lutte contre leurs anciens propriétaires et patrons. Aujourd’hui, en Grèce, les travailleurs veulent montrer une nouvelle fois que le contrôle des travailleurs et l’autogestion des lieux de travail par la démocratie directe permettent de refuser la crise et de sortir du chômage.

« Nous demandons à tous les travailleurs, les chômeurs et ceux qui subissent la crise de soutenir les ouvriers de Vio-Me et de les aider à mettre en pratique l’idée que les travailleurs n’ont pas besoin de patrons ! Ils peuvent participer à la lutte en s’organisant par eux-mêmes sur les lieux de travail, de façon démocratique et sans bureaucrates. » (Site du syndicat des travailleurs de Vio-Me : biom-metal.blogspot.gr) Comme chaque fois qu’une usine est récupérée, la question du financement initial est vitale. Si la solidarité a permis de subvenir aux besoins des salariés de Vio-Me et de leurs familles, la production nécessite de très importantes sommes d’argent. Le syndicat des travailleurs a mis en place un plan de reprise viable, mais il ne sera pas rentable immédiatement. Ces premiers mois de production seront cruciaux. Une aide financière peut faire toute la différence, y compris les contributions les plus modestes.

Vous pouvez envoyer directement un soutien financier en passant par le site de solidarité internationale du syndicat des travailleurs de Vio-Me de Thessalonique : viome.org

Les communiqués et les questions peuvent être adressées sur le site : protbiometal@gmail.com

L’assemblée de solidarité de Thessalonique, Brendan Martin (Working World), Dario Azzellini et Marina Sitrin.
http://paris.indymedia.org/spip.php?article12909
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Re: Ἑλλάς, Grèce

Messagede Pïérô » 15 Fév 2013, 02:56

Entreprise autogérée

L’entreprise autogérée Viomichaniki Metaleftiki va bientôt commencer à travailler

En mai 2011 la direction de Viomichaniki Metaleftiki [Βιομηχανική Μεταλλευτική, Exploitation Minière Industrielle], une filiale de Philkeram-Johnson, entreprise de fabrication de tuiles et matériaux de construction située à Thessalonique, a abandonné l’entreprise sans avoir payé les derniers mois de salaires des travailleurs. En conséquence de quoi, les ouvriers présents, au nombre d’une soixantaine, ont cessé de travailler à partir de septembre 2011.

Depuis cette date, ils se sont réunis et ont décidé de ne pas baisser les bras. Au printemps 2012, l’idée d’un redémarrage en autogestion a muri et s’est imposée comme la seule solution viable. Des contacts ont été pris et, autour, s’est mis en place un soutien à travers la création en juillet 2012 de l’Initiative Ouverte de Solidarité sur Thessalonique. L’information et la solidarité se sont ensuite étendues dans toute la Grèce, souvent à l’initiative de groupes libertaires/antiautoritaires et des centres sociaux occupés, avec rencontres-débats, concerts de soutiens, assemblées ouvertes, présence dans les manifestations...

L’assemblée des travailleurs du 23 janvier 2013 a décidé, presque à l’unanimité, le redémarrage en autogestion de l’entreprise par ses ouvriers, sans patrons et autres parasites, bureaucrates et médiateurs. L’usine - désormais autogérée - rouvrira à la mi-février 2013.


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Communiqué de l’Initiative Ouverte pour la Solidarité et le Soutien à la lutte des travailleurs de Viomijanikí Metaleftikí (Vio.Me), publié sur le site du syndicat des travailleurs de l’entreprise désormais autogérée.

« Nous sommes ceux qui pétrissent et pourtant nous n’avons pas de pain,
nous sommes ceux qui creusent pour le charbon et pourtant nous avons froid.
Nous sommes ceux qui n’ont rien et nous arrivons pour prendre le monde
»
Tassos Livaditis (poète grec, 1922-1988)


Au cœur de la crise, les travailleurs de Vio.Me.
visent le cœur de l’exploitation et de la propriété


Avec un taux de chômage qui a grimpé à 30% et les revenus des travailleurs réduits à zéro, les ouvriers de Viomichaniki Metaleftiki [Exploitation Minière Industrielle], fatigués et malades de belles paroles, de promesses et d’impôts supplémentaires, sans salaire et sans travail depuis mai 2011 et avec une usine abandonnée par l’employeur, par une décision de l’assemblée générale du syndicat déclarent être déterminés à ne pas tomber comme des proies dans le chômage de longue durée et, au contraire, à se battre pour prendre l’usine entre leurs mains et la faire fonctionner eux-mêmes.

Dans leur proposition formelle, datant d’octobre 2012, ils ont appelé à la création d’une coopérative de travailleurs sous le contrôle total des travailleurs, en exigeant la reconnaissance juridique aussi bien de leur projet de coopérative que de tout ceux qui vont suivre. Dans le même temps, ils ont réclamé qu’on leur fournisse l’argent nécessaire pour redémarrer l’usine, argent qui leur appartient puisque ce sont eux qui produisent les richesses de la société.

Le plan qui a été élaboré (par eux) a rencontré l’indifférence totale de l’Etat et des diverses bureaucraties syndicales. Par contre, il a été reçu avec enthousiasme dans le monde des mouvements populaires, qui par la création de l’Initiative Ouverte de Solidarité à Thessalonique, puis avec la création d’initiatives similaires dans de nombreuses villes, se sont battus au cours des 6 derniers mois pour diffuser le message de Vio.Me à l’ensemble de la société.

Maintenant, c’est l’heure de Vio.Me !

Les travailleurs ne peuvent pas attendre plus longtemps les promesses gratuites de soutien de la part d’un Etat en faillite (même l’aide d’urgence de 1000 euros promise par le ministère du Travail n’est jamais arrivée aux travailleurs car elle n’a pas été approuvée par le ministre des finances Strounaras !).
Il est temps de voir l’usine de Vio.Me – ainsi que toute autre entreprise qui ferme ses portes, se retrouve en faillite ou licencie ses travailleurs – rouverte par ses travailleurs et non par ses patrons, anciens ou nouveaux.
La lutte ne doit pas se limiter à Vio.Me. Pour être victorieuse, elle doit être généralisée et étendue à toutes les usines et entreprises qui ferment leurs portes, car seul un réseau d’entreprises autogérées permettra à Vio.Me de survivre et d’éclairer la voie vers une organisation différente de la production et de l’économie, sans exploitation, sans inégalité et sans hiérarchie.

Quand les usines ferment les unes après les autres, quand le nombre des chômeurs atteint les 2 millions et que la grande majorité de la population est condamnée à la pauvreté et à la misère par le gouvernement de coalition PASOK, ND, DIMAR, comme les gouvernements précédents, l’exigence de placer les entreprises entre les mains des travailleurs est la seule réponse raisonnable à la catastrophe que nous vivons tous les jours, la seule réponse au chômage, et c’est pour cela que le combat de Vio.Me est notre combat.

Nous appelons tous les travailleurs, les sans-emploi et tous ceux qui sont frappés par la crise, de se tenir aux côtés des travailleurs de Vio.Me et de les soutenir dans leur effort pour mettre en pratique l’idée que les travailleurs peuvent agir sans patron.
Nous appelons à participer à une Caravane de Solidarité et de Lutte à l’échelle nationale qui se terminera par trois journées de lutte à Thessalonique.
Pour participer à la lutte et organiser nos propres combats là chacun se trouve, avec des procédures de démocratie directe, sans bureaucrates.
Pour participer à une grève générale politique pour renverser ceux qui détruisent nos vies !


Afin de placer toutes les entreprises et toute la production entre les mains des travailleurs et d’organiser l’économie et la société que nous voulons : une société sans patrons !

L’heure de Viomichaniki Metaleftiki est arrivée. Au travail !

Ouvrons la voie à l’autogestion ouvrière partout.

Ouvrons la voie à une société sans patrons !


Initiative Ouverte pour la Solidarité et le Soutien à la lutte des travailleurs de Viomichaniki Metaleftiki

Le 23 janvier 2013

[Traduction : OCLibertaire]


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Evènements :

Dimanche 10 février 10, à 18h00 :
Assemblée des initiatives de solidarité de toute la Grèce, au cinéma Alexandros.

Lundi 11 février :
Manifestation au départ du centre de Thessalonique (Kamara), à 17 h.
Concert au stade Ivanofio, à 20 h.

Mardi 12 février : Tous à l’usine !
Rassemblements : Kamara 11 h, IKEA 12:00 h


Source (en grec) : http://biom-metal.blogspot.gr/2013/01/b ... _8563.html

Texte en anglais : http://biom-metal.blogspot.fr/p/english.html

Texte en espagnol : http://verba-volant.info/es/comienza-a- ... al-minera/


http://oclibertaire.free.fr/spip.php?article1298,


L’autogestion de Viomichaniki Metaleftiki, c’est parti !

Les travailleurs de Vio.Me. (Viomichaniki Metaleftiki), une usine de fabrication de matériaux de construction de Thessalonique, en Grèce, qui a été abandonnée par ses propriétaires, ne sont plus payés depuis mai 2011. Par décision de leur Assemblée générale ils ont décidé d’occuper l’usine et de la faire fonctionner sous leur propre contrôle selon les principes de la démocratie directe.

Après plus d’une année de lutte qui a attiré l’attention et la solidarité en Grèce et même au-delà, ils ont effectivement démarré la production le mardi 12 février 2013, après 3 jours de mobilisation intense.

Traduction d’un compte-rendu publié par l’Initiative de solidarité (Thessalonique)

Τρίτη, 12 Φεβρουαρίου 2013
Mardi 12 février 2013


Les machines de l’autogestion ont été mises en route !

Après 3 jours d’intense mobilisation, l’usine de Vio.Me. a commencé la production sous contrôle ouvrier, aujourd’hui dans la matinée ! Il s’agit de la première expérience d’autogestion industrielle dans une Grèce frappée par la crise, et les travailleurs de Vio.Me. sont convaincus que cela ne sera là que le premier de toute une série d’efforts de ce type.

La manifestation a été massive et dynamique

La mobilisation a débuté par une grande assemblée des travailleurs et des organisations et individus solidaires dans un théâtre du centre-ville le dimanche soir. A cette occasion, la ligne de conduite de l’action du mouvement de solidarité a été discutée, et tout le monde a eu la possibilité de prendre le micro et d’exprimer son opinion sur la lutte des travailleurs.

Des artistes vraiment talentueux ont joué en faveur de la lutte de Vio.Me

Le lundi soir, il y a eu une manifestation dans le centre de la ville suivie d’un concert de solidarité énorme avec plusieurs groupes et chanteurs populaires [folk] bien connus. Parmi eux, Thanassis Papakonstantinou, l’un des plus importants auteurs-compositeurs grecs contemporains qui en quelque sorte « fait partie du mouvement », car il soutient toujours en paroles et en actes les efforts de la société pour l’autodétermination. La participation a dépassé les attentes de tout le monde.
Malheureusement, environ un millier de personnes n’ont pas réussi à entrer, car la salle était pleine. Le plus beau moment de la nuit a été quand les travailleurs ont pris le micro et ont expliqué leur vision d’une autre société, basée sur la justice sociale, la solidarité et l’autogestion. Cinq mille personnes ont applaudi, en criant et en chantant des chansons de soutien. C’est alors que tout le monde a réalisé que cet effort était voué au succès !

Un des travailleurs de Vio.Me. s’adresse aux personnes présentes

Tôt le lendemain matin la mobilisation s’est poursuivie avec une manifestation dynamique en direction de l’usine. Les travailleurs étaient déjà à leur poste et la production a été triomphalement démarrée devant les caméras des médias nationaux, locaux et alternatifs. Les travailleurs ont organisé une visite guidée de l’usine et expliqué tous les détails du processus de production aux journalistes et aux participants du mouvement de solidarité.

Le premier lot de produits fabriqués sous contrôle ouvrier !

Il reste encore un long chemin à parcourir : Les coûts de production sont élevés, l’accès au crédit est impossible et obtenir une part du marché est incertain en période de récession. Les travailleurs sont toutefois optimistes : Le produit du concert de soutien et les dons des particuliers et des groupes de soutien recueillis par le biais du site viome.org devraient être suffisant pour maintenir l’entreprise à flot pendant les premiers mois. Et le soutien des mouvements sociaux signifie que bon nombre des produits seront distribués par le biais des structures existantes de l’économie sociale et solidaire.
Les travailleurs de Vio.Me. sont déjà à la recherche de nouveaux produits d’entretien, à base de composants non toxiques et écologiques, convenables pour un usage domestique. L’usine fabrique des matériaux de construction de qualité (mortiers, plâtres, colle à carrelage et matériaux de jointement, enduits imperméables, etc.) et les travailleurs savent très bien comment améliorer la qualité tout en réduisant encore plus les coûts de production et donc les prix. Le défi consiste maintenant à trouver un marché pour ces matériaux, qui sont malheureusement trop volumineux pour être transportés sur de longues distances, et devraient être vendu en Grèce ou les pays voisins des Balkans.

Les 40 travailleurs de Vio.Me. et les centaines de participants au mouvement de solidarité ont vécu pendant trois jours une expérience inoubliable, qui n’est cependant que le début d’un chemin long et difficile. Maintenant plus que jamais, nous devons être unis et forts, déterminés à construire un monde nouveau fondé sur la solidarité, la justice et l’autogestion !

Texte original : ici

[ Traduit par XYZ pour OCLibertaire ]

Site des travailleurs de Vio.me

http://www.biom-metal.blogspot.gr/

Informations déjà publiées en relation avec cet article
L’entreprise autogérée Viomichaniki Metaleftiki va bientôt commencer à travailler
http://oclibertaire.free.fr/spip.php?article1305
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Re: Ἑλλάς, Grèce

Messagede ivo » 20 Fév 2013, 12:15

Grève générale en Grèce contre l'austérité
http://www.lemonde.fr/europe/article/20 ... _3214.html
La Grèce va de nouveau tourner au ralenti, mercredi 20 février, sous l'effet d'une grève générale contre la poursuite de l'austérité exigée par ses créditeurs de l'UE et du FMI, dont les représentants, la troïka, sont attendus à Athènes pour en vérifier la mise en œuvre.
La journée d'action, la première de l'année, à l'appel des centrales syndicales du public, Adedy (Confédération des syndicats des fonctionnaires publics), et du privé, GSEE (Confédération générale des travailleurs grecs), doit perturber les transports, notamment aériens, du fait d'arrêts de travail en cours de journée des aiguilleurs du ciel.

Les trains et dessertes urbaines seront affectés, tandis que les bateaux desservant les îles doivent rester à quai. Succédant à une grève générale en novembre, et à plus d'une dizaine de grèves depuis le début de la crise grecque en 2010, le débrayage doit culminer avec une manifestation dans le centre d'Athènes à la mi-journée. Il doit aussi perturber le fonctionnement des administrations, écoles et hôpitaux. Les syndicats d'avocats et de commerçants s'y sont également ralliés.

"SAUVEGARDE DES DROITS DÉMOCRATIQUES"

Braqués contre le nouveau train d'austérité que le pays surendetté a dû adopter cet automne pour rester sous perfusion financière internationale, la GSEE et l'Adedy avaient appelé à cette mobilisation en riposte à la décision du gouvernement de briser deux récentes grèves, du métro d'Athènes et des marins, en recourant à la réquisition. La GSEE a assuré dans un communiqué lutter "pour les conventions collectives, des mesures contre le chômage", dont le taux a explosé à 27 %, "et pour la sauvegarde des droits démocratiques". L'Adedy entend aussi faire barrage à des licenciements dans la fonction publique, dont les créanciers veulent réduire la taille.

Alors que le pays traverse sa sixième année de récession, le principal parti d'opposition, le Syriza, de gauche radicale, a appelé à une mobilisation massive pour "faire tomber le plus vite possible" le gouvernement de coalition droite-gauche modéré emmené par le conservateur Antonis Samaras. La police a prévu un important dispositif pour prévenir les débordements, fréquents lors des manifestations anti-austérité en Grèce.

La grève constitue un avertissement social avant l'arrivée attendue d'ici à début mars à Athènes de la troïka des créanciers (Union européenne, Banque centrale européenne, Fonds monétaire international), qui doit juger du respect par Athènes de ses engagements de rigueur et réformes, conditionnant la poursuite du versement des prêts UE-FMI, censés atteindre d'ici à 2014 un total de 240 milliards d'euros.

commentaires:
Nous attendons tous avec impatience qu'un mouvement de même type se déroule en France. L'idéal serait que tout soit bloqué pendant un mois ou deux afin que les capitalistes comprennent qu'on est solidement burnés comme disait Tapie. Un tel mouvement ferait vendre des automolbiles Peugeot par milliers et désorienterait totalement nos concurents européens et asiatiques. La France sortirait grandie de cette épreuve, encore un peu plus petite, mais grandie dans ses fantasmes.

Tout est à vendre en Grèce, donc les entreprises françaises seront présentes! Hollande était aussi la pour vendre deux frégates qui vont explorer les gisements de gaz et de pétrole en mer d'Egée.. http://www.france.attac.org/articles/fr ... ecologique . La misère est dramatique:http://www.presseurop.eu/fr/content/article/1459261-la-misere-au-temps-du-diktat-economique

Le laboratoire grec tourne à plein régime. La crise sociale avec 27% de chômeurs est au rendez-vous. L'incapacité de dégager des moyens et de trouver un idéal pour améliorer les conditions de vie et le vivre ensemble apparaît clairement pour les grecs. Les calculs des spéculateurs vont-ils finir par s'avérer payants? Les grecs devront-ils vraiment s'asseoir sur leur avenir et se laisser benoîtement étrangler?
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Re: Ἑλλάς, Grèce

Messagede altersocial » 20 Fév 2013, 14:15

Thessalonique s’oppose à la privatisation de l’eau

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Née à Thessalonique, l’Initiative 136 s’oppose à la privatisation de la société de traitement des eaux de l’agglomération et propose sa gestion par des coopératives locales. Des syndicalistes, des citoyens et associations de Thessalonique ont formé l’Initiative 136 dont l’objectif est de mobiliser les habitants pour racheter la compagnie afin qu’elle développe une véritable politique de service public.

Nous publions ici la traduction d’un article de Daniel Moss, coordinateur de l’ONG Our Water Commons (Notre eau, bien commun) publié le 8 janvier 2013, suivie d’une interview en anglais de Katerina Tzanetea, membre d’Initiative 136, par la radio « Good Afternoon Athens ».

Les grecs se lèvent pour protéger leur eau de la privatisation

Alors que les investisseurs internationaux lorgnent leur service public, les travailleurs de l’eau luttent pour créer des coopératives.

Ce n’est pas à la Grèce qu’on apprendra ce qu’est la démocratie. Dans ce pays de plus en plus aride, une gestion efficace de l’eau est essentielle à son avenir. La récente crise financière grecque a, non seulement, bousculé la démocratie grecque mais aussi son système de gestion de l’eau.

« Vous pouvez dire qu’une société est démocratique si l’eau est disponible pour tous, si elle est propre et contrôlée par le public. » Voilà comment Kostas Marioglou voit les choses. Magasinier au sein d’EYATH (Service public d’Etat de l’eau de Thessalonique), quand il ne distribue pas de compteurs d’eau ou des canalisations, il est responsable syndical et organisateur de l’Initiative 136, un rassemblement de citoyens désireux de racheter le service public de l’eau au gouvernement grec.

La Grèce est fortement incitée à privatiser son réseau d’eau. Alors que le pays croule sous les dettes, la Commission européenne, le Fonds monétaire international et la Banque centrale européenne (que l’on désigne fréquemment sous le nom de « troïka ») travaillent avec les partis de gouvernement pour équilibrer le budget en privatisant le service public de l’eau. La Grèce n’est pas le premier pays à privatiser son eau à la faveur d’une crise budgétaire. Conditionner l’octroi de prêts à la privatisation partielle ou totale de l’eau est une pratique courante – et largement critiquée – des créanciers internationaux.

« Alors que le peuple avait clairement exprimé, lors des élections des 6 mai et 17 juin, sa volonté de renégocier la dette et les mesures imposées par la troïka » nous explique Théodoros Karyotis, membre de l’Initiative 136, « le nouveau gouvernement continue d’appliquer le programme de la Troïka. »

En juin 2010, le Ministère des finances a annoncé que le gouvernement allait réduire la participation du Fonds de développement des actifs de la république grecque dans EYATH et dans le service public d’eau d’Athènes (EYDAP) de 74% à 51%. Depuis, le ministère a réévalué son objectif en planifiant de vendre la totalité de ses participations dans les deux sociétés. A ce jour, 21% des actions EYATH flottent à la Bourse d’Athènes.

La société française Suez possède 5% d’EYATH et pourrait augmenter sa participation si la privatisation se réalise. George Archontopoulos, président du syndicat des travailleurs d’EYATH, indique que lors d’une visite d’EYATH effectuée en 2006, les dirigeants de l’entreprise se demandaient pourquoi l’eau était aussi bon marché à Thessalonique. George Archontopoulos espère que cette crise financière montrera clairement que l’eau ne peut en aucun cas être considérée comme une source de profit. « Tous les jours, des gens viennent dans les bureaux et essayent de négocier les paiements tellement l’eau est devenue chère pour eux. »
kostas-marioglou

Kostas Marioglou

George Archontopoulos et Kostas Marioglou jugent infondées les justifications du gouvernement expliquant que la dette sera réduite par des privatisations. Un article intitulé Racheter le Public pour 136 euros, rappelle qu’« EYATH réalisait des profits annuels de 75 millions d’euros et qu’en dépit de la crise, ses profits ont atteint 12,4 millions et 20,18 millions d’euros en 2010 et 2011. » Ses profits ont cependant diminué sur les derniers neuf mois.

Alors que les partisans de la privatisation expliquent que la vente d’EYATH va permettre à la Grèce de payer ses dettes, Theodoros Karyotis, membre de l’Initiative 136 réagit : « C’est une explication ahurissante. La valeur de l’entreprise est estimée à 50 millions d’euros alors que la dette du pays dépasse les 400 milliards. »

Mais si l’Etat ne veut plus d’EYATH, les citoyens de Thessalonique veulent le conserver. Pour s’opposer à ce que l’Etat grec vende des actions à des investisseurs privés, les organisateurs d’Initiative 136 frappent aux portes des voisins pour intéresser les ménages de Thessalonique à acheter une action de 136 euros, montant qui a donné son nom à cette initiative. Cela ne pourrait pas paraître cher pour un pays riche comme la Grèce, « mais avec 35% de chômage, explique Kostas Marioglou, je ne suis pas sûr que cela marche ».

Les militants grecs ont été encouragés par un mouvement de solidarité lors de l’Assemblée européenne de l’eau à Florence en octobre : leurs amis européens se sont proposés de lever des fonds supplémentaires pour racheter l’entreprise.

L’initiative cherche à créer un réseau de 16 coopératives à Thessalonique pour gérer une entreprise réellement publique. Parce qu’il était impensable de confier la supervision de la gestion de l’eau pour l’ensemble de la ville à un organisme unique et centralisé, Initiative 136 propose que les coopératives de quartier décident des tarifs et des investissements à réaliser. Les coopératives joueront un rôle de co-gestion avec le service public et serviront d’organisme de contrôle, garants du bien commun. Le syndicat fait son possible pour arrêter la privatisation mais si celle-ci a lieu, alors les coopératives feront de leur mieux pour demander des comptes à l’entreprise.

Dans son anglais hésitant, Kostas Marioglou prend soin de distinguer « public » et « étatisé ». Initiative 136 ne cherche pas à préserver le statu quo. En fait, Kostas refuse le qualificatif de service public à EYATH. « Avec Initiative 136, nous voulons créer un service public » explique-t-il. « Actuellement, c’est une entreprise d’Etat où le management n’a aucune expérience de l’eau, n’est nommé que sur des bases politiques, dirige tant bien que mal l’entreprise avant d’aller occuper une autre place ailleurs. »

Bien que le Parti communiste de Grèce soit opposé à la privatisation d’EYATH, il est en désaccord avec l’idée de coopératives de quartiers. Il demande le maintien de la propriété étatique. Les autres partis de gauche expliquent que la population n’a pas à racheter l’entreprise à l’Etat, puisqu’elle leur appartient déjà.

Mais Kostas Marioglou et les membres de l’Initiative 136 soulignent le fait que le statu quo étatique ne fonctionne plus. Des contrats de complaisance avec des entreprises politiquement proches sont monnaie courante. « Pour réparer une fuite sur une canalisation, ils creusent un énorme trou pour surfacturer. Il aurait dû être de deux mètres, ils en font un de quatre. » Le fait que la compagnie d’Etat se soit débarrassée de la moitié de ses salariés ces dernières années, salariés qui auraient pu réparer les canalisations, reste en travers de la gorge de Kostas,

Exaspéré, Kostas demande : « Pourquoi une entreprise d’Etat devrait-elle faire du profit ? C’est de l’argent public. Ils devraient le rendre à la population, installer des fontaines d’eau potable ou des toilettes publiques. Pourquoi être obligés de demander à un commerçant de pouvoir utiliser ses toilettes ? Nous devrions décider des investissements publics. »

Kostas Marioglou affirme que les coopératives seront plus efficaces dans la protection des eaux de source. Thessalonique tire son eau potable des sources et de la rivère Aliakmon. L’eau de source est « absolument excellente » précise Kostas et préférable pour les consommateurs. Elle est aussi moins chère et plus facile à distribuer. Au tournant des années 1990, les sources ont été surexploitées et l’équilibre écologique est menacé. Les fermiers ont protesté et incendié un établissement de l’EYATH, demandant que la compagnie ne prenne que ce qui coulait naturellement.

En ce qui concerne les eaux usées, la Commission européenne a placé le golfe de Thessalonique sur sa liste noire. De grands rejets d’azote menacent la côte d’eutrophisation. Kostas est inquiet de l’évolution du traitement des déchets et de la gestion des eaux de source avec une société privée orientée par des profits à court terme. Il a peur que les pratiques futures soient pires que celles de l’actuelle direction étatique.

Un récent sondage d’un média grand public a montré un large soutien à l’Initiative 136. Elle ne s’est jamais résumée à une campagne destinée à protéger des emplois de fonctionnaires. Il y a eu une grève de la faim, un référendum contre la privatisation et de grandes manifestations. « C’est un détail important, précise George Archontopoulos, les citoyens sont solidaires de nos actions. Nous ne nous battons pas pour nos emplois mais pour notre eau, pour les gens qui ne peuvent désormais plus payer leur facture d’eau. »

L’Initiative 136 a aussi trouvé des soutiens auprès des maires et des conseils municipaux de l’agglomération de Thessalonique. Pour les gens, elle élargit le champs des possibles en s’opposant à la peur, au cynisme et à l’insécurité causés par le système politique grec et la crise de la dette.

Pour l’instant, Kostas Marioglou et George Archontopoulos ne subissent pas de répression politique pour leurs activités. « Ils pensent que c’est une idée romantique qui ne se réalisera jamais, nous dit Kostas, ils ne se sentent pas menacés. » Certes, pas encore. Mais l’Initiative 136 ne fait que commencer.

Daniel Moss

Texte original : http://onthecommons.org/magazine/greeks ... vatization
Interview de Katerina Tzanetea, membre d’Initiative 136, par la radio anglophone « Good Afternoon Athens »

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Re: Ἑλλάς, Grèce

Messagede ivo » 21 Fév 2013, 11:52

Grèce: plus de 50000 manifestants contre l’austérité
http://www.rfi.fr/europe/20130220-grece ... rite-greve
Image
Plus de 50 000 personnes ont répondu à l'appel à la manifestation des syndicats grecs, ce mercredi 20 février.
REUTERS/Yannis Behrakis

En Grèce, les syndicats avaient appelé à une nouvelle grève générale contre l'austérité ce mercredi 20 février. A Athènes et Salonique, les manifestants étaient plus de 50 000 à battre le pavé. Des cortèges pacifiques, mais moroses. C'est que, derrière les chiffres et la paupérisation, il y a la réalité des souffrances.

Avec notre correspondante à Athènes, Amélie Poinssot

« Nous persistons et nous continuons, car l'heure est à l'action et il faut réagir », lance un syndicaliste dans son mégaphone. Autour de lui, des milliers de manifestants se rassemblent. Parmi eux, Maria Apostolou, la cinquantaine, témoigne de la profondeur de son amertume face à la situation de son pays.

« Il n’y a plus rien. Il y a des familles qui sont dehors en ce moment. Concernant les retraites, la situation est très difficile », liste-t-elle. La situation pour les salariés n’est pas plus brillante. Psychologue, directrice d’un centre de formation professionnelle pour personnes handicapées, elle explique qu’elle « travaille sans être payée depuis huit mois. »

Effondrement de l'Etat-providence

L'organisme que dirige Maria Apostolou dépend des subventions publiques. Comme l'ensemble du secteur social et celui de la santé, il se trouve en première ligne des coupes budgétaires entraînées par la politique d'austérité menée en Grèce depuis trois ans.

L'Etat-providence, qui était déjà moins développé ici que dans les pays ouest-européens, est en train de s'effondrer. Alors que dans le même temps, le chômage explose. Il touche désormais près du tiers de la population active.

Georges Dassis
Représentant de la CGT grecque

La seule chose que nous espérons, c’est que la descente aux enfers soit stoppée et que nous commencions à nous relever. (…) Les gens sont licenciés pour motifs économiques, et sont menacés d’accepter des salaires nettement en dessous du salaire minimum, qui était situé à 720 euros par mois avant la crise.


Grèce : les sans-abri issus de la classe moyenne
>>> http://www.rfi.fr/emission/20130110-gre ... se-moyenne
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Re: Ἑλλάς, Grèce

Messagede ivo » 03 Mar 2013, 09:54

Grèce: prison à perpétuité pour l'ancien maire de Salonique condamné pour corruption
Les créanciers de la Grèce estiment que la réforme fiscale, pourtant indispensable au redressement du pays, prend du retard. Et pourtant la justice grecque vient de frapper un grand coup en condamnant à la prison à perpétuité l'ancien maire de Salonique pour complicité de détournement d'argent public.

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http://www.rfi.fr/europe/20130303-grece ... orgopoulos
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