Ça se passe à Pantin et en Seine Saint Denis... 12/01Au mois d'août 2012, tous les parents de collégiens ont reçu un courrier du président PS du Conseil général, les informant que « le Département souhaite contribuer à la réussite scolaire de [leur] enfant », et donc « s'engage à alléger le prix de la cantine scolaire » et « a fixé, pour tous les collèges publics du département, un prix de repas unique de 2 € ». Avec l'éventuelle réduction liée au quotient familial (revenus/nombre de personnes au foyer), le repas coûte réellement entre 0,30 et 2 € aux familles ( soit 108 € au premier trimestre, pour un enfant au taux maximum, déjeunant quatre jours par semaine).
Au mois de décembre 2012, surprise ! Avec l'annonce d'un « nouveau système d'aide aux familles », qui consiste à doubler le prix du repas, qui passe ainsi à 4 euros.
Voilà ce que le président PS du conseil général – avec l'ensemble des conseillers généraux PS et PCF sauf quatre qui se sont courageusement abstenus – appelle « une ambitieuse politique sociale » : un mensonge et 100% d'augmentation du tarif !!
Dès que le POI a eu connaissance de cette décision, il a décidé d'informer largement la population et les parents d'élèves, et proposé d'organiser dans l'unité la plus large, la bagarre pour que le conseil général revienne sur cette décision honteuse.
Le président du conseil général a prétendu que cette hausse était compensée par une « refonte de la grille de quotient familial ».Mais la comparaison des deux grilles révèle au contraire qu'à partir d'un quotient de 461 €, toutes les familles sont concernées par des hausses. Et une famille au quotient de 461 € (soit 1383 € de revenus mensuels pour un couple avec deux enfants : un luxe ?) change de tranche, et voit son tarif passer de 0,80 à 1,20 € : une augmentation de 50% !
Dès le quotient de 701 € (soit 2103 € de revenus mensuels pour quatre personnes), le maximum antérieur de 2 € est dépassé ; et l'augmentation est de 23 %. Les familles au quotient 950 subissent 30 % d'augmentation.
A partir du quotient de 951 € (il y a quatre tranches), les augmentations vont de 30 % à 100 % (et la facture annoncée pour le deuxième trimestre passe à 212 € pour un enfant au taux maximum présent quatre jours par semaines)…
Une « politique sociale ambitieuse » ? Une honte, oui !Déjà, de nombreuses familles pensent retirer leurs enfants de la cantine, avec ce que cela suppose de trajets supplémentaires pour les élèves, de fatigue et d'incertitude sur la possibilité de faire un vrai repas... Nombre d'autres familles le souhaiteraient également, mais leur organisation ne le permet pas, et les voilà prisonnières de ce hold-up.
Sur cette question comme sur les coupes sauvages dans les budgets des collèges, le vice président PS chargé des questions d'éducation estime sans doute que « dans le cadre d'un contexte économique difficile, il ne paraît pas anormal de demander des efforts à tout le monde » (Le Parisien, 9 janvier 2013). Il fallait oser !
Comment comprendre que des élus PS et PCF prétendant défendre les intérêts de la population votent pour (ou s'abstiennent) sur une telle décision ? Pour sa part, le POI a décidé d'engager la bataille pour le retrait de cette décision. Depuis, J.J. Karman, conseiller général PCF d’Aubervilliers a pour sa part reconsidéré son abstention et se déclare contre la mesure.
A Pantin, informés par les militants du POI devant le collège de leurs enfants, plus de 150 parents, indignés, ont signé l'appel du POI-93 demandant aux conseillers généraux de revenir sur leur décision (plus de 3000 ont signé sur le département). Une demande d'entrevue (sans réponse à ce jour) a été faite, auprès des deux conseillers généraux PS de Pantin, messieurs Kern et Bartolone, et nous invitons tous les signataires qui le souhaitent à constituer ensemble une délégation. Nous rendrons compte des réponses qui nous seront faites.
Nous vous invitons tous à participer à la manifestation départementale en direction du Conseil général, le 26 janvier prochain.