Slovénie

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Messagede altersocial » 01 Déc 2012, 11:13

:arrow: Affrontements anti-austérité contre la police en Slovénie :

Emeutes anticapitalistes en Slovénie

Plusieurs milliers de travailleurs slovènes se sont rassemblés dans la capitale de la Slovénie, Ljubljana, afin de protester contre l'offensive capitaliste, appelée "mesures d'austérité", et menée dans ce pays par un gouvernement de "centre-droit". A l'issue de la manifestation des affrontements ont éclaté avec les forces de l'ordre, blessant dix policiers.

:arrow: VIDEO

A l'origine l'appel lancé via facebook visait plus généralement la dégradation de la situation sociale à quelques jours des élections présidentielles. La dette publique s'élevait à 41% du PIB dans ce pays en 2009 avec un taux de pauvreté de 12%. Depuis le taux de chômage a explosé pour passer de 7% en 2009 à 11,5% en septembre 2012.
La Slovénie présente un profil d'économie de sous-traitance, fortement dépendante des pays du centre du capitalisme européen, dont l'Allemagne, situation qui fragilise d'autant plus son économie dans la zone euro.

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Re: Slovénie

Messagede Pïérô » 17 Déc 2012, 06:48

Un article produit et traduit par le Collectif Emma Goldmann UCL Québec, du site de la Federacije za anarhistično organiziranje (Slovénie), http://www.a-federacija.org/2012/12/11/ ... mber-2012/

Image

Révolte de masse en Slovénie

La Slovénie est brassée par sa première révolte de masse depuis deux décennies et la première à être surtout orientée envers l’establishment politique et les mesures d’austérité. Elle gagne déjà, dans plusieurs villes, un caractère anticapitaliste.

En moins de 3 semaines, il y a eu 35 manifestations dans 18 villes, où plus de 70 000 personnes ont participé. Les manifestations ont souvent tourné en affrontement avec les policiers qui tentaient violemment de disperser les manifestations. 284 personnes ont été arrêtées, certaines relâchées, certaines non. Plusieurs personnes ont été blessé-e-s.

Le tout a commencé à la mi-novembre avec des manifestations contre le maire corrompu dans la deuxième plus grande ville de Slovénie, Maribor (il a déjà démissionné). Les manifestantes et manifestants ont popularisé le slogan « Il est fini » (Gotof Je) qui a par la suite été modifié pour viser plus ou moins chacun et chacune des politiciens et politiciennes du pays. Les manifestations se sont répandues à travers le pays en seulement quelques jours. Elles deviennent de plus en plus le canal par lequel les gens expriment leur colère au sujet des conditions générales de la société : de ne pas avoir d’emploi, de sécurité, de droits, de futur.

Les manifestations sont décentralisées, antiautoritaires et non-hiérarchiques. Les gens qui n’avaient auparavant jamais pris la rue y participent. Elles surviennent dans des villages et villes qui n’avaient jamais connu une seule manifestation auparavant. Les gens créent de nouvelles alliances, devenant des camarades dans la lutte, et sont déterminé-e-s à continuer pour aussi longtemps que ça prendra. Nous ne connaissons pas combien de temps nous réussirons à rester dans la rue. Mais une chose est sûre. Les gens ont fait l’expérience d’un processus émancipatoire et ont repris une voix qui leur avait été usurpée violemment dans le passé. Et, c’est quelque chose que personne ne pourra leur enlever.

Federacije za anarhistično organiziranje (Fédération pour l'organisation anarchiste), Slovénie




http://ucl-saguenay.blogspot.fr/2012/12 ... se-en.html
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Re: Slovénie

Messagede Pïérô » 23 Déc 2012, 01:23

Infos par la FA

Révoltes massives en Slovénie et perspectives anarchistes

La Slovénie est secouée par la première révolte massive de ces deux dernières décennies, et la première qui est principalement orientée contre l’establishment politique, contre les mesures d’austérité et qui, dans certaines villes, prend un caractère anticapitaliste.

En moins de trois semaines, il y a eu 35 manifestations dans 18 villes, où plus de 70.000 personnes ont participé au total. Les protestations se transforment souvent en affrontements avec la police qui tente de disperser brutalement les manifestations. 284 personnes ont été arrêtées certaines libérées, d’autres non. Beaucoup de gens ont été blessés.

Tout a commencé au milieu du mois de novembre avec des gens qui protestaient contre le maire corrompu de la deuxième ville de Slovénie, Maribor (il a déjà démissionné). Ils sont venus avec des slogans du genre « Il est fini » (« Gotof je ») qui a été repris par la suite pour désigner plus ou moins tous les hommes politiques du pays. Les protestations se sont répandues dans tout le pays en seulement quelques jours. Elles sont de plus en plus la voie choisie par le peuple afin d’exprimer la colère sur les conditions générales de la société : ne pas avoir d’emplois, de sécurité, de droits futurs.

Les protestations sont décentralisées, anti-autoritaires et non-hiérarchiques. Les gens qui ne sont jamais descendu les rues avant y participent. Elles se produisent dans les villes et villages qui n’ont jamais vu la moindre protestation avant. Les gens créent de nouvelles alliances, devenant camarades dans la lutte, et sont déterminés à poursuivre aussi longtemps qu’il le faudra. Nous ne savons pas combien de temps nous arriverons à rester dans la rue. Mais une chose est sûre. Les gens ont connu un processus d’émancipation et ont repris la parole qui leur a été violemment volé dans le passé. Et c’est quelque chose que personne ne pourra leur enlever.

Solidarité internationale !

FAO (Fédération anarchiste slovène, membre de l’Internationale des Fédérations anarchistes – IFA).

a-federacija.org //// inter@a-federacija.org


Chronologie des événements :

• 21 novembre, Maribor, 1.500 personnes
• 6 novembre, Maribor, 210.000 personnes, 31 arrestations (relâchés)
• 27 novembre, Ljubljana, 1.000 personnes
• 28 novembre, Jesenice, 200 personnes
• 29 novembre, Kranj, 1.000 personnes, 2 arrestations
• 30 novembre, Ljubljana, 10.000 personnes, 33 arrestations, 17 blessés / Koper, 300 personnes / Nova Gorica, 800 personnes / Novo mesto, 300 personnes / Velenje, 500 personnes / Ajdovščina, 200 personnes / Trbovlje, 300 personnes
• 1er décembre, Krško, 300 personnes
• 3 décembre, Maribor, 20.000 personnes, 160 arrestations, 38 blessés / Ljubljana, 6.000 personnes / Celje, 3.000 personnes, 15 arrestations / Ptuj, 600 personnes / Ravne na Koroškem, 500 personnes / Trbovlje, Monday, 400 personnes
• 4 décembre, Jesenice, 300 personnes, 41 arrestations / Brežice, 250 personnes
• 5 décembre, Ljubljana, manifestation étudiante devant la Faculté des Arts, 500 personnes
• 6 décembre, Ljubljana, manifestation étudiante devant le Parlement, 4.000 personnes / Koper, 1.000 personnes, 2 arrestations / Kranj, 500 personnes / Izola, 50 personnes
• 7 décembre, Murska Sobota, 3.000 personnes / Bohinjska Bistrica, 50 personnes / Ajdovščina, 150 personnes / Ljubljana, Friday, 3.000 personnes
• 8 décembre, Nova Gorica, 300 personnes
• 9 décembre, Brežice, Sunday, 200 personnes
• 10 décembre, Ljubljana, 100 personnes / Maribor, 200 personnes (manifestation de solidarité avec les personnes arrêtées) / Ptuj, 200 personnes

Manifestations annoncées :
• 13 décembre, Ljubljana
• 14 décembre, Maribor
• 21 décembre, Slovénie (dans toutes les villes)

Informations du 11 décembre, traduction par Fédération Anarchiste
samedi 22 décembre 2012
[SOURCE : http://www.a-federacija.org/2012/12...]
http://www.federation-anarchiste.org/sp ... rticle1102

. . . . . . . . . . . . . . . . Image

articles actu et photos sur Jura Libertaire :
http://juralib.noblogs.org/2012/12/22/s ... or-degage/
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Re: Slovénie

Messagede bipbip » 02 Jan 2013, 13:22

Un tract de la Fédération pour une organisation anarchiste (FAO, Slovénie) en date du 6 décembre.

Aucune discrimination : ils sont tous finis !

Ces derniers jours ont vu l’Histoire nous tomber dessus de toute sa masse. La révolte à Maribor a initié ce que bien peu croyaient possible : les gens s’organisant par eux-mêmes, acculant leur garde-chiourme dans les cordes, le forçant finalement à s’enfuir, en pleine disgrâce. C’est cette étincelle qui a allumé la révolte plus large contre l’élite politico-économique et l’ensemble du système capitaliste. Nous ne possédons pas la boule de cristal qui nous dira ce qui va se passer ensuite, mais nous sommes assurés déjà qu’il ne faut rien attendre ni du romantisme ni de la naïveté : il va nous falloir une bonne dose d’organisation et de courage.

Du bas vers le haut et de la périphérie vers le centre

À mesure que les protestations se propagent à tout le pays, elles se sont aussi élargies pour devenir une révolte contre l’élite au pouvoir et l’ordre existant. Dans chaque région, les gens rivalisent de créativité pour dire aux politiciens, chacun dans son style, « Vous êtes tous finis ! ». Le caractère décentralisé de la révolte est un élément clé. L’autre aspect important est que tout le processus se déroule du bas vers le haut. Pas de leaders en charge de l’organisation : il n’y a que les gens, sans représentation aucune. Pour défendre cette solidarité et empêcher la récupération de la révolte aux mains de la classe politique, c’est précisément cette décentralisation qu’il nous faut défendre, promouvoir et renforcer !

Police partout, justice nulle part !

Il ne faut pas s’étonner des brutalités policières. Ce qui est étonnant en revanche, c’est l’illusion selon laquelle des policiers pourraient nous rejoindre. Il est vrai que la police n’est pas la cible première de la révolte, et que son horizon n’est pas borné par les heurts avec les flics. Ce qui est ciblé c’est la classe capitaliste et le système dans son ensemble. Néanmoins, la police n’est pas notre alliée et ne le sera jamais, nulle part. Rappelons nous : elle est un rouage de l’appareil de répression de l’État. Sa fonction, structurellement, est de défendre l’ordre existant et les intérêts de la classe dirigeante. Peu importe à quel point les individus en uniforme sont exploités ! Tant qu’ils suivent les ordres de leurs supérieurs, ils demeurent des flics, hommes et femmes. Lorsqu’ils cesseront de le faire, ils pourront rejoindre la révolte.

Nourrir de telles illusions est donc d’une extrême naïveté. Leurs interventions dans les manifestations de ces derniers temps étaient-elles si peu problématiques, et conduites dans l’intérêt des gens, comme certains l’ont prétendu ?

Avons-nous déjà oublié la brutale répression de Maribor et les menaces du ministre de l’Intérieur, Groenak, menaçant de faire la chasse aux organisateurs de toute manifestation illégale ?

Nous ne sommes pas davantage surpris par les discours de « moralisation » des émeutiers et de la violence, qui s’est répandu par le biais des réseaux sociaux. Le gouvernement et les médias nous ont lancé un os et certains d’entre nous sont tombés dans le panneau immédiatement. Mais que sont dix vitres brisées, une porte défoncée à la mairie, et des pavés arrachés en comparaison de la violence d’État ?

Une jeunesse sans futur, le chômage, la précarité, la réduction des bourses scolaires, la réduction des repas dans les écoles, la réduction de personnel dans les jardins d’enfants, la diminution des droits à la santé, du financement de l’éducation et de la recherche, le recul de l’âge de départ en retraite, la baisse des salaires, la suppression de jours fériés, la pénurie de logements sociaux, une jeunesse forcée de vivre dans des meublés ou avec leurs parents vieillissants, le déni des droits aux homosexuels, migrants, femmes et tous ceux dont l’origine sociale ne correspond pas à l’une des religions ou ethnies dominantes. Et ainsi de suite.

Et nous n’avons pas encore commencé de parler de la corruption, du népotisme, du clientélisme et de la criminalité qui règnent dans la classe dominante. Ils nous forcent à travaille davantage mais les fruits de notre labeur sont constamment récupérés par la classe capitaliste. C’est cette exploitation qui est au cœur du système.

Dites-nous maintenant qui est violent avec qui ?

De quel droit condamnons-nous des gens dont le futur a été volé ? La jeunesse n’a rien à perdre. Cessez de les condamner, et ensemble concentrons-nous sur les vrais problèmes.

Plus dangereux encore : les divers appels à l’autorépression et à la coopération avec la police. N’avons-nous pas déjà atteint les sommets inacceptables de la surveillance et de l’utilisation du vidéoflicage ? Les gens qui proposent d’aider la police à retrouver les « émeutiers » ne veulent qu’exclure une large part de la jeunesse de cette révolte.

Coopérer avec la police reviendrait à nous tirer une balle dans le pied, de la même façon que condamner la jeunesse qui s’exprime de manière très directe reviendrait à annuler le potentiel de cette révolte.

Aujourd’hui, ce que les autorités définissent comme une violence, c’est le bris de vitrines. Il nous faut pourtant être clairs : cette définition va rapidement s’étendre à tout ce que le pouvoir définira comme illégal, en termes de protestations, manifestation qu’il est seul à pouvoir interdire ou autoriser. Soyons clairs, aux yeux de ce système qui nous humilie, nous spolie, et nous supprime bon an mal an, nous sommes tous des émeutiers.

Encore une fois, nous disons notre entière solidarité avec tous les interpellés, dont nous exigeons qu’ils soient immédiatement relâchés, et nous appelons à la fin des poursuites judiciaires et médiatiques, l’annulation des sanctions pour les manifestants.

Le pouvoir au peuple, pas aux partis politiques

Après le premier bouillonnement spontané de la révolte, lorsque la créativité des masses se fut pleinement manifestée, un nouvel espace de réflexions stratégiques s’est également ouvert. Si nous voulons que la révolte se transforme en un mouvement social, sur la base de demandes, objectifs et visions concrets, il nous faut les articuler à celles qui existent déjà dans le mouvement et parvenir à une forme d’organisation qui rende possible ce processus. Sans cela la révolte mourra rapidement et rien ne changera.

Pour ce qui concerne les exigences, il nous faut procéder pas à pas et commencer par inclure celles déjà exprimés au sein de la révolte. Assurément il nous faut : préserver le système de protection sociale, de santé et d’éducation publique. Il nous faut aussi préserver les droits des travailleurs existants. Cela dit, il faut que nous soyons clairs sur le fait qu’il ne s’agit pas pour nous de lutter pour préserver l’ancien système. Tandis qu’il n’est pas question qu’on nous retire les droits pour lesquels nous nous sommes battus pendant des années, il nous faut aussi affirmer une perspective stratégique centrale. Tant que le capital et l’État existeront, les schémas d’oppression et d’exploitation continueront de s’exercer sur les services publics – éducation, santé et protection sociale. C’est pourquoi il nous faut, ici aussi, autogérer les luttes dans ces structures et non nous contenter de négocier les miettes. Les droits ne sont jamais donnés, ils faut toujours les arracher par la lutte.

Il se peut qu’une partie de l’élite politique corrompue réalise qu’ils sont tous finis et quitte l’arène politique. Mais ils seront bien assez tôt remplacés par d’autres, qui de nouveau, sans que nous leur donnions quelque légitimité que ce soit, prendront leurs décisions en notre nom. Leurs intérêts ne sont pas les nôtres, et chaque jour qui passe donne des exemples de népotisme et de corruption. Au moyen de lois anti-crise et autres réformes, ils nous repoussent toujours plus loin vers les marges de la société, et au-delà.

C’est pour cette raison qu’il faut qu’ils partent tous, du premier au denier. Ce serait pure naïveté de croire qu’ils sont purs, sans tache, avec nos seuls intérêts à cœur, et qu’il s vont nous sortir de cette crise. Qu’il nous suffirait de trouver les bons, et de voter pour eux.

C’est le système politique et économique, son autoritarisme et caractère de hiérarchie qui rend impossible de vivre dans un monde non aliéné et selon nos désirs et nos besoins. Tant qu’il y a capitalisme, une minorité qui domine une majorité et la relègue vers les franges sociales et économiques de la société, nos ventres seront vides. Si nous ne résistons pas, si nous ne nous battons pas pur une alternative, il y aura toujours quelqu’un pour régner sur nous : le patriarcat au foyer, les doyens et les représentants estudiantins dans nos facs, les patrons dans nos boulots et les politiciens au gouvernement. Cette fausse démocratie qui nous est offerte sous la forme d’élections n’est pas la seule façon d’organiser nos vies.

Organisons-nous là où nous vivons, travaillons, étudions

Si nous voulons que réussissent la révolte et ses exigences, et qu’elles produisent un réel pouvoir populaire, il nous faut organiser l’autogestion. Lorsque nous parlons de l’organisation de la révolte nous pensons naturellement aux formes en rupture avec les formes socio-politiques auxquelles nous sommes habitués. Nous devons nous organiser depuis le bas, sans hiérarchie ni leaders, partout, où nous sommes exploités et opprimés : dans nos quartiers, nos lieux de travail, nos établissements scolaires. Les agriculteurs doivent se lier aux coopératives, et les coopératives avec le milieu urbain.

L’autogestion doit être spontanée et créative, elle doit se développer sur la base de relations librement consenties et établir des structures permettant la complète émancipation des individus. Elle doit suivre le principe de la démocratie directe, de la mutuelle solidarité, anti-autoritaire et antifasciste.

Au démarrage, nous suggérons d’organiser les choses sur la base d’assemblées de démocratie directe (assemblées générales) qui ont toujours formé la pratique des mouvements insurrectionnels sur toute la surface du globe. Nous pouvons nous organiser localement et ensemble façonner l’avenir en identifiant nos besoins et ceux des villes et villages. Ensemble nous pouvons faire des propositions et découvrir notre potentiel, qui devraient nous aider à réaliser que nous sommes capables, pratiquement, de tout faire par nous mêmes.

C’est ainsi que nous construirons une nouvelle fraternité/sororité, une nouvelle unité, où il y a largement assez pour tous, mais rien pour ceux qui veulent nous dominer.

En guise de prochaine étape, nous suggérons une coordination des différents groupes, ainsi que l’établissement de nouvelles formes d’organisation d’une révolte en expansion, mais encore dispersée. Nous suggérons, sur la base de ces principes communs, d’unifier un front de groupes, d’organisations et d’individus. Ce front doit être idéologiquement ouvert, inclusif, et fondé sur des demandes communes, concertées. Il doit s’organiser horizontalement, sans organes centraux officiels, et être fondé sur l’autonomie des individus, un processus de prise de décision par démocratie directe.

Nous appelons tous les groupes, organisations et individus à qui cette approche convient, à s’organiser dans leurs lieux de vie en assemblées ouvertes, qui pourront dans un deuxième temps se rejoindre. Reprenons nos vies en main, ensemble !

Depuis les rues et places, 6 décembre 2012

Fédération pour une organisation anarchiste (FAO), Slovénie.

Traduction du texte: Cuervo (Alternative Libertaire)
http://www.alternativelibertaire.org/sp ... rticle5127
http://www.anarkismo.net/article/24607
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Re: Slovénie

Messagede Pïérô » 08 Mar 2013, 00:21

FAO, Slovénie,
Appel au soulèvement ! bloc anticapitaliste - Ljubljana, 1er mars 2013

GOTOVI SO ! Ils sont tous finis !

Au sein de bloc anticapitaliste, l’un des rares groupes organisés des manifestations, nous avons décidé d’ essayer de l’internationaliser..

Il y a plusieurs raisons à cela. Tout d’abord, le côté internationaliste est très important car nous voulons montrer que tout le monde globalisé subit les mêmes chose et que la Slovénie n’est en rien particulière – comme beaucoup de gens essaient de le souligner ici. Et d’autre part, nous voulons renforcer l’influence de notre bloc de cette façon.

Au final, un maire est parti, quelques politiciens ont disparu et un vieux gouvernement est remplacé par un neuf, mais nous allons essayer de résister et de travailler davantage pour des changements radicaux et pas seulement pour des ravalements de façades !

Nous vous invitons donc à rejoindre les manifestation et diffuser notre appel international.

En solidarité. FAO (Slovénie), membre de l’IFA (Internationale des Fédérations anarchistes)

***

Il y a trois mois, les gens en Slovénie se sont levés dans une révolte décentralisée massive. Elle a marqué le début d’une intense résistance à la crise largement auto-organisée. Ce soulèvement a commencé à Maribor contre le maire corrompu et le conseil municipal, mais il est né de plus de 20 ans de transition politique et d’accumulation du capital qui ont accentué les inégalités et le sentiment d’impuissance. La privatisation lente de la société n’a jamais signifié l’amélioration de nos conditions de vie et maintenant cette privatisation est rejetée de partout. C’est dans la vie quotidienne et dans les pratiques qui remettent en question les relations de pouvoir que nous voyons notre soulèvement. Tout comme la résistance qui se déroule partout en Europe, il s’agit d’un processus avec de nombreuses formes différentes de lutte et d’expression. Toutes sont également importantes et aucune ne doit être ignorée, écartée ou criminalisée. C’est dans cette multitude que nous nous engageons dans un processus qui se ré-oriente vers le pouvoir de contrôle sur nos propres vies et qui ne peut pas être récupéré ou instrumentalisée par des intérêts particuliers, des groupes ou des partis. De cette façon, les mobilisations ouvrent un processus de récupération de l’espace pour les personnes afin d’intervenir dans les discours sur la crise des politiques appliquées dans toute l’Europe.

C’est pourquoi nous disons que le soulèvement appartient à tous et chacun d’entre nous !

L’appel systématique, dès le début, de rejeter l’élite politique a clairement fait savoir que ce processus est contre tout simple politicien ou clique particulière. Le corruption des individus au pouvoir n’est que l’exemple extrême de la corruption réelle que nous combattons : le système lui-même. C’est pourquoi nous avons besoin de continuer le combat jusqu’à la chute du gouvernement actuel et, au-delà, des frontières de notre cité et nos États. Nous voulons un processus différent, un processus basé sur la satisfaction de nos besoins. Personne, parmi les puissants, ne nous offrira, de façon bienveillante, des alternatives. Nous allons donc les imposer de bas en haut !

C’est pourquoi nous disons que personne ne nous représente et nous ferons pas de discrimination : ils sont tous finis !

Dans les mois qui ont suivi le début du soulèvement, nous avons vu des attaques de plus en plus draconiennes de la police. Nous avons été intimidés dans nos maisons et dans les espaces communs ; nous avons été aspergés de gaz lacrymogène et de poivre ; nous avons été battus et détenus pour de fausses raisons et pendant de longues périodes sans charges, nous avons été persécutés et jugés. Le soulèvement lui-même a été criminalisé ! L’émergence d’un État policier est une indication nette que la résistance qui se passe ici et dans toute l’Europe a ébranlé ceux qui sont aux manettes de la vie économique et du pouvoir étatique. Le processus se déroule sans questionner la violence systémique à laquelle nous sommes confrontés tous les jours et qui a un impact négatif énorme sur nos vies. Les marchés financiers et les banques attaquent nos moyens de développement social, prennent nos maisons et nous menacent avec des dettes. L’État fera le sale boulot afin de nous tenir tranquille au cours de ce vol.

C’est pourquoi nous disons qu’il y a des policiers partout et la justice nulle part !

Il s’agit d’un soulèvement qui va au-delà des spécificités, des processus locaux en Slovénie. Il s’attaque au cœur du grand mensonge : celui qui prétend que l’économie de marché et la privatisation de l’industrie, des services et des biens finira par conduire à la prospérité de tous les peuples. Le projet d’une Europe néo-libérale, un processus constitutif des élites, est le principal vecteur afin de nous vendre ce mensonge, alors qu’il nous font payer les coûts d’une crise que nous n’avons pas créé. Le système obtient l’accumulation, nous obtenons l’austérité. Nous ne pouvons pas lutter contre un système transnational du capital si nous sommes enfermés dans notre État-nation. En effet, nous devons transcender les identites paroissiales, les mythes historiques et les frontières politiques dans cette lutte.

C’est pourquoi nous disons tans-nationalisons la révolte ! Nous vous adressons un appel à rejoindre le processus commun à tous.

Bloc Anticapitaliste. Ljubljana. 1 mars 2013.

Voir aussi : Fédération des Anarchistes Organisés, Slovénie : http://www.a-federacija.org/english/
http://www.federation-anarchiste.org/sp ... rticle1130
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Re: Slovénie

Messagede Pïérô » 11 Juin 2016, 10:48

Ljubljana
Attaque contre le centre social ROG.

Le 6 juin, à la demande du maire de la ville, la police de Ljubljana a tenté d’évacuer les occupantEs du centre social ROG. C’est aux petites heures du matin que les policiers ont lancé l’assaut sur cet endroit squatté depuis 2006. Le but est d’évincer les personnes sur place afin de commencer la démolition du centre social. La mairie veut accélérer le processus de destruction puisque le permis de démolition expire le 14 juin prochain. Devant les attaques menées par la police le 6 au matin, plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées au centre social ROG afin de résister à l’éviction. Après avoir réussi à repousser la police et les forces de sécurité en dehors du terrain du centre social, les manifestantEs ont monté des barricades et depuis ce temps, l’espace est resté entre les mains des occupantEs.

... http://ucl-saguenay.blogspot.fr/2016/06 ... re-le.html
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