Analyse anti-faciste du FN :
Le FN dénonce l'éventuelle ouverture du marché du travail aux Roms
Le Front national a qualifié une possible levée des mesures restreignant l'emploi des Roms comme relevant de la «préférence étrangère».
«Notre pays traversant une crise économique et sociale majeure, le bon sens voudrait que la priorité soit de favoriser l’accès au travail des Français chez eux, avant n’importe quelle population étrangère», écrit le secrétaire général du FN, Steeve Briois, dans un communiqué titré : «Pour Valls, la priorité est l’accès au travail en France pour les Roms.»
«Cette préférence étrangère est de plus en plus insupportable, en plus d'être irresponsable par l’appel d’air qu’elle représente», ajoute Steeve Briois.
Les ressortissants roumains et bulgares, nationalités de la majorité des Roms dont des camps illégaux sont évacués par la police en France, sont soumis à des «mesures transitoires» qui leur rendent très difficile l’accès au marché du travail dans huit pays de l’UE, dont la France.
Ces mesures transitoires obligent l’employeur qui veut embaucher pour plus d’un an un Rom bulgare ou roumain, à payer au minimum 713 euros de taxe à l’Ofii (Office français de l’immigration et de l’intégration) pour proposer un emploi dans une liste limitée à 150 métiers définis par le gouvernement français, et soumis ensuite à autorisation préfectorale. Les associations de défense des droits des Roms demandent l’annulation pure et simple de ces «mesures transitoires».
Jeudi, le ministre de l’Intérieur a annoncé sur France Inter que la levée de ces mesures transitoires pourraient faire partie des «pistes de travail» de la réunion interministérielle sur les Roms de la semaine prochaine.
FN : Taubira " fascinée " par les délinquants AFP
Le Front national a accusé aujourd'hui la garde des Sceaux Christiane Taubira de mener une politique caractérisée par une "fascination envers le délinquant et le criminel".
Sa pensée "se résume à une grande tolérance envers la délinquance, habituelle à tout militant de gauche", accuse Wallerand de Saint-Just, membre du bureau exécutif du FN, dans un communiqué intitulé "Les vieilles lunes de Mme Taubira", réagissant à l'interview de la ministre, qui se dit réservée sur les centres éducatifs fermés et hostile à la prison pour courtes peines.
"Sa recette pour désengorger les prisons, c'est de ne plus condamner", ironise le responsable d'extrême droite. "La compréhension, la pédagogie seront les maîtres mots d'une politique caractérisée par une sorte de fascination envers le délinquant et le criminel".
"Notre pays va beaucoup souffrir de la gauche, il va surtout beaucoup souffrir de Mme Taubira", "la politique du tout-permissif mènera à des situations très angoissantes pour nos concitoyens", assure-t-il.
Emplois d'avenir: " colmatage temporaire " AFP 29/08
Le Front national a estimé que les 150.000 "emplois d'avenir" présentés aujourd'hui en Conseil des ministres n'étaient qu'"un colmatage temporaire", accusant le PS d'agir dans le "court terme" et la "démagogie".
Secrétaire général du FN, Steeve Briois prédit "le même destin aux emplois d'avenir qu'aux emplois-jeunes" de l'ère Jospin: "un colmatage temporaire qui ne s'attaque pas aux causes réelles du chômage". "Les socialistes agissent dans le court terme et dans la démagogie", ajoute-t-il dans un communiqué.
"Il faut adopter une stratégie de fond et de long terme: recréer des bases saines pour la création d'emplois en France, alléger le coût du travail pour permettre aux entreprises d'embaucher, encourager la création de PME/PMI et TPE/TPI, adopter le principe de priorité nationale à l'embauche, et améliorer la formation scolaire et professionnelle pour ne pas cantonner les jeunes Français à des emplois à faible niveau de qualification", énumère M. Briois.
Infiltration FN sur Internet – Ce n’est qu’un début. (Jacques Richaud le 25/5/2012)
C’est rafraîchissant au matin qui n’est pas encore un ‘Petit Matin Brun’, (Celui de la dérive que d’aucun attribuaient au ‘Le Grand Soir’) de voir apparaître ce ‘CON’ qui résume un argumentaire un peu léger …
Il s’agissait sur le forum offert aux lecteurs du Grand Soir de dénigrer l’article de Maxime VIVAS, Eric W. FARIDES 22 mai 2012- Ce que le FN a fait en local, il peut le faire en national. Ces villes gérées par l’extrême droite. (1)
De cette légèreté l’auteur du commentaire s’excuse lui-même qui avoue un ‘ramollissement’ lui autorisant cependant de ‘bons moments’ à la lecture de ‘la Pravda’ et sans doute des discussions de comptoir enflammées avec ses ‘vrais’ amis ‘pcf et ps’…
A un pseudo tel que ‘Sopodesatan’ je ne réponds jamais habituellement (Voir forum de l’article) . C’est à ceux qui lisent ce site que mon propos s’adresse, pas seulement à un zombie anonyme, infiltré amateur mais au fond touchant par sa naïveté même…
En vrac six réflexions :
Un pseudo signifiant :
- Sopodesatan a comme un relent de ‘Viva la muerte, y abajo la inteligencia…’ qui résume tout un héritage (2)
Mais … Ceux là existent, ils partagent notre humanité… Ce ne sont pas des sous hommes ni des monstres, incontestablement. Nous les côtoyons, certains sont même d’anciens ‘camarades’ abusés après avoir été meurtris par les dérobades et renoncements de la gauche…
Et oui c’est vrai dit il ‘avant d’être abrutis par nos mélanchons le pen hollande ou autre on est des hommes ou des femmes’… J’ai moi aussi des amis, des vrais, qui te ressemblent sopodesatan , même un qui signe ses propos ‘Viva la Muerte’, et j’ai songé que ce pouvait être lui qui signait désormais ‘Sopodesatan’ car il a déjà répondu a un de mes articles antérieurs sur ce site, mais alors sans anonymat… Respect maintenu réciproque depuis, nous échangeons sans nous traiter de cons…
Un déni de l’histoire par les électeurs du FN :
- Mais lorsque ceux là qui se glorifient de leur émergence dans la vie politique nationale avec un score de 18% sont ‘entrés dans l’histoire’ (Pour paraphraser qui vous savez, qui la France ayant voté à gauche est parti se réfugier (3) chez ‘les arabes’ !), le Siècle en a été sidéré et ensanglanté. Pas seulement en Allemagne (Trop facile de dire le FN n’est pas nazi) … En Italie aussi, en Espagne et plusieurs états européens dont la Grèce auxquels on peut rajouter le Chili et l’Argentine et quelques autres émules de cette idéologie là qui prospère partout à nouveau.
Seuls ceux qui voudraient supprimer l’enseignement de l’histoire pour le remplacer par le ‘story telling’ du Capitalisme Universel avec ses avatars Nationalistes et xénophobes, peuvent l’ignorer encore.
Mais nous, nous garderons nos mémoires en garde contre ceux là, toujours et partout… C’est aux mystifiés de cette illusion FN, surtout ceux de condition modeste et d’origine populaire qu’il conviendrait de dire comme le fait sopodesatan (en justifiant alors le choix de la langue) ‘GOOD DAY’… (1)-(4)
La liberté d’expression en question :
- L’ignorance de l’histoire fait des ravages dés la deuxième ligne de ce commentaire venu sur le forum, en assimilant à ‘La Pravda’ ce site exemplaire ‘Le Grand Soir’ qui est un modèle, je crois inégalé à ce jour, d’ouverture dans les débats et controverses qui y sont rendus possibles… La courtoisie n’empêchant pas la gravité des échanges, même en cas de désaccord.
Je ne crois pas savoir que la Pravda avait ce même rôle ni ces mêmes pratiques et le ‘troll’ qui aurait traité de ‘con’ un éditorialiste de La Pravda, aurait, sans aucune chance de voir son propos publié, peut être découvert la face réelle du régime dans un hiver sibérien …
Il est des comparaisons si grotesques, et si communes à la droite, qu’elles devraient faire se demander à leurs auteurs quel lavage de cerveau ils ont préalablement subit pour avoir pu les professer, de bonne foi peut être…
- Oui des opinions ‘dérangeantes’, même pour les dirigeants du site, s’y expriment, dans le respect des diversités et le souci d’enrichissement mutuel… A peu près exactement ce qu’interdit l’affirmation « il faut être CON pour admettre le contraire » …
Mais bon, personne n’est obligé d’utiliser son cerveau avec des mots de plus de trois lettres…On pourrait ne justifier cette diversité d’opinion que par un dérobade humoristique : "Il ne faut jamais juger les gens sur leurs fréquentations : Judas, par exemple, avait des amis irréprochables." (Paul Marie Verlaine).
Plus sérieusement la liberté d’expression est un sujet complexe : Chacun se réjouit de cette ‘liberté d’expression’, en oubliant qu’elle peut n’être qu’un leurre dans une société ou l’abondance d’information peut nous enfumer et nous réduire à n’être que des spectateurs impuissants (5) de tragédies qui nous dépassent…
S’exprimer n’est pas toujours penser :
- S’exprimer n’est pas toujours penser : ’ Les gens exigent la liberté d’expression pour compenser la liberté de pensée qu’ils préfèrent éviter’ Disait déjà Sören Kierkegaard (1813-1855).
Pour les fascistes ; ‘Abajo la inteligencia’ théorisera le fascisme italien puis espagnol dans un de ses slogans qui sera prolongé aussi par le fameux ‘Quand j’entends le mot culture, je sors mon révolver…’ attribué faussement au national socialiste Goering (Qui en inspira beaucoup) mais issu en réalité d’une pièce de théâtre ‘Schlageter’ de Hanns Johst, donnée en hommage à l’anniversaire du Führer le 20 avril 1933. C‘est l’acteur Friederich Thiemann qui énonçait sur scène cette maxime commune aux pensées de droite extrême, partout et en tous temps… (6)
C’est bien contre cela que se bat Le Grand Soir en démontrant quelle nuisance et régression sociale et intellectuelle induit l’accession de l’extrême droite au pouvoir…
Au sortir de nos hontes et de nos peurs :
- Dire comme le commentateur ‘la situation de la France se dégrade a tous les niveaux et c’est pas de la faute des LEPEN ...’ est une affirmation populiste décliniste qui amalgame trop d’éléments pour que lui soit opposé un argumentaire simple.
Nous sortons d’une période où nous étions nombreux à avoir ‘honte’ de l’image donnée de notre pays par celui qui le représentait. Marine Le Pen aussi partageait ce constat, pas elle seule ; le plus humble des travailleurs ‘de souche’ ou pas ressentait cela…
Demain ? Demain sera ce que nous le ferons ! Mais je crois que rien ne sera possible sans écarter certaines peurs. Dire : ‘Certains veulent juste plus partager et se mélanger que d’autres, mais c’est pas un crime d’être éffrayé en voyant la gueule des transports en commun "Parisien" le contraste avec les années 60 ou 70’… Oui certains ont ‘déjà’ moins peur du partage que d’autres, qui ont été conditionnés a regarder les bouc émissaires désignés pour leur faire oublier les vrais responsables de leurs souffrances sociales…
La bataille idéologique commence une nouvelle étape :
- Pour finir, en situant cet échange dans son vrai contexte et son véritable enjeu, sachons que le succès du FN l’incitera très probablement à recommander a ses membres, sans se démasquer, d’infiltrer pénétrer et subvertir autant que possible tout le monde culturel et associatif, civil syndical…etc.
A coup sur Internet sera un des champs de cette bataille idéologique que la gauche de gouvernement a déjà perdue, par ses aveuglements et renoncements successifs à toutes ses valeurs. Le désenchantement induit n’est pas la ‘faute à Marine’ mais la faute aux seuls fossoyeurs des idées véritablement émancipatrices et humanistes et universalistes qui caractérisaient la gauche dans son histoire.
Parce que le débat dans sa dimension ‘publique’ sera, nous le savons déjà, médiocre ; c’est bien dans d’autres medias que se jouera le retour de la raison qui permettra un vivre ensemble que plus de justice rendrait possible.
Toute forme de stigmatisation, envers les ‘cons’ désignés sur le web, comme envers ceux qui ‘fréquentent les transports en commun’ avec leurs gueules de ‘padchenou’ ou de métèques, comme le chantait déjà Moustaki, est un obstacle sérieux à cette perspective.
Mais pour certains déjà il n’est d’autre perspective qu’une véritable ‘guerre civile’ souhaitée, prolongeant un ‘choc des civilisations’ dont elle n’est qu’une composante ouvrant la voie au chaos toujours propice à la montée de l’extrémisme. C’est à cela, à ce conditionnement, à cette acceptation que le discours de la droite de gouvernement passée ou en recomposition (7) autour du FN œuvre intensément.
Alors oui l’article de Maxime VIVAS, Eric W. FARIDES est un rappel salutaire , un retour sur mémoire que le changement de leader à la tête du FN (1)-(4) voudrait nous faire occulter, en postulant sur ‘le risque du ramollissement’ de nos cerveaux usés ou blasés...
Mais non, nous tiendrons bon !
Jacques Richaud
25 5 2012
(1) 22 mai 2012 Ce que le FN a fait en local, il peut le faire en national.- Ces villes gérées par l’extrême droite. Maxime VIVAS, Eric W. FARIDES http://www.legrandsoir.info/ces-villes- ... extreme-...
(2) Discours de Salamanque- M. de Unamuno (12 de octubre del 1936) http://www.crdp-montpellier.fr/cd66/let ... munoFR.htm
Aussi : ¡Abajo la inteligencia ! ¡Viva la muerte ! http://www.bnjm.cu/sitios/revista/2004/03-04/alejo.htm
Et aussi, soixante et dix ans après la retirada :http://www.ftmed.org/telechargement/DiscoursPEretirada%20esp...
(3) 22/05/2012 Guillaume Tabard Nicolas Sarkozy, dernières nouvelles de Marrakech http://blogs.lesechos.fr/guillaume-taba ... rkozy-de...
(4) Front national : voyage dans l’ordinaire raciste 21 février 2012 | Par Marine Turchi http://www.mediapart.fr/journal/france/ ... national...
(5) La fabrication de l’information de Florence Aubenas et Miguel Benasayag http://hisaux.free.fr/dotclear/index.ph ... 556-la-f...
(6) « Quand j’entends le mot culture, je sors mon revolver ! » (Hermann Göring) http://tatoufaux.com/?Quand-j-entends-le-mot-culture-je
(7) 2 avril 2011 La radicalisation à droite et la recomposition sont le vrai débat. Jacques RICHAUD http://www.legrandsoir.info/La-radicali ... e-et-la-...
Twitter, l'océan virtuel du mouvement bleu Marine pour clôturer et totaliser le web Julien Longhi Maître de conférences en sciences du langage, à l’Université de Cergy-Pontoise 14/08
Le 11 avril 2012, un tweet du compte officiel de Marine Le Pen, @MLP_officiel, annonce que la candidate du FN est, selon Le Figaro, la championne des réseaux sociaux :
(...)
La tweet-rhétorique mariniste, entre filiation et modernisation Julien Longhi Maître de conférences en sciences du langage, à l’Université de Cergy-Pontoise 21/08
J'ai montré dans le précédent billet comment la stratégie de communication de Marine Le Pen est servie par l'usage de Twitter. Place maintenant à la tweet-rhétorique de @MLP_officiel, avant de me pencher à l'avenir sur d'autres personnalités politiques !
Il a souvent été noté que Jean-Marie Le Pen était un orateur très efficace, dont les discours étaient dotés d'une grande force de persuasion. J'ai été frappé, lors de cette campagne 2012, par "l'air de famille" entre les discours du père et de la fille : par les mots, par les références, mais également par des procédés linguistiques qui ne pourront pas être abordés ici. Cet art de la rhétorique lepéniste n'est pas absent des productions sur Twitter, bien au contraire. Je pense que l'écriture pour Twitter de @MLP_officiel optimise les procédés qui ont fait la force du discours frontiste, et notamment selon deux aspects : le sens de la formule, et l'amalgame droite/gauche.
Le sens de la formule, où la formule a un sens
Jean-Marie Le Pen avait l'habitude de commettre des dérapages langagiers, de lancer des petites phrases, qui faisaient parler du Parti et créaient la polémique. Marine Le Pen a rompu partiellement avec le côté polémique de cette stratégie, mais n'a pas perdu le sens de la formule, comme dans :
(...)
Une députée candidate FN kabyle au cabinet Le Pen Mickaël GUIHO, avec AFP
Tamou-Charlotte Soula, candidate aux législatives dans le Pas-de-Calais, devrait entrer au cabinet de Marine Le Pen.
Tamou-Charlotte Soula, ex-proche de Philippe Seguin en tant que militante RPR (le parti créé en son temps par Jacques Chirac et se revendiquant du gaullisme), était candidate FN aux législatives de 2012 à Liévin, dans la 12e circonscription du Pas-de-Calais. Elle y avait remporté le premier tour de justesse, avant d’être vaincue au second par Nicolas Bays (PS, choisi par le parti contre Jean-Pierre Kucheida, 56.84%).
Nous l'avions rencontrée, elle et ses opposants, dans le cadre de cette campagne.
A noter qu’elle s’était alors présentée sous le seul prénom Charlotte. Signe d’un reniement de ses racines kabyles ? Selon Louis Aliot, vice-président du Front National, Tamou-Charlotte Soula serait devenue Charlotte Soula depuis sa conversion au catholicisme…
Jeudi, nos confrères du Point ont annoncé que Mme Soula, 43 ans, "est en passe d'accéder au poste de chef de cabinet de Marine Le Pen", présidente du FN, conseillère régionale du Nord-Pas-de-Calais et députée européenne. Ce poste est actuellement occupé par Bruno Bilde, autre conseiller régional du Nord-Pas-de-Calais et personnage discret mais important dans l'entourage de la présidente frontiste.
Une information en partie confirmée Steeve Briois. "Ce que j'ai entendu dire, c'est qu'elle entrait au cabinet de Marine" Le Pen, a déclaré à l’AFP - sans préciser la fonction exacte mais en assurant que son arrivée était acquise - le secrétaire général du FN, conseiller général du Pas-de-Calais et conseiller municipal d’Hénin-Beaumont. Idem de la part de Louis Aliot : "Elle va être à son cabinet, sous quel titre je ne sais pas."
Selon plusieurs sources FN, Tamou-Charlotte Soula s'est rapprochée de Marine Le Pen durant la campagne présidentielle, par l'intermédiaire de Florian Philippot (autre vice-président du parti d’extrême-droite, chargé de sa stratégie et sa communication), dont elle partage les idées souverainistes.
Maraine du fils d’Henri Guaino, au cœur d’une polémique nationale
Le souverainisme, avec un haut degré de conservatisme et de nationalisme, sont les principaux points communs entre feu le FN et feu le RPR, qui font aussi la relative différence avec une bonne fraction de l’UMP, aujourd’hui parti majoritaire de la droite française.
Le souverainisme est aussi l’un des liens entre Tamou-Charlotte Soula et Henri Guaino, ex-RPR et ancienne plume de Nicolas Sarkozy devenu député UMP des Yvelines. Mais il en est un autre, qui a fait surgir Mme Soula dans l’actualité nationale cet été. Le 25 juillet, le Canard Enchaîné avait révélé que la candidate Frontiste était depuis fin 2011 la marraine du fils d'Henri Guaino.
M. Guaino avait le lendemain déclaré qu'il "(assumait ses) amitiés". "C'est pas le Front national qui est la marraine de mon fils. C'est quelqu'un qui d'ailleurs, à l'époque, n'était pas au Front national, n'avait pas été candidate du Front national et qui est une amie de longue date", avait alors souligné le député.
"On va me demander de renier mes amis parce qu'elle a fait des choix qui ne sont pas les miens et que je n'approuve pas sur le plan politique ? Non, je ne renierai pas mes amis pour des raisons de ce genre. J'assume mes amitiés. Ca n'a rien à voir avec mes positions politiques", avait-il ajouté.
Le patron départemental du FN se recase chez Dupont-Aignan
Cédric Abdilla, désormais ex-président du Front national d'Ille-et-Vilaine, a abandonné ses responsabilités courant juillet. Il a officialisé son "transfert" vers Debout la République ce mardi.
Le Mensuel : Vous avez annoncé ce mardi avoir quitté la présidence du Front national d’Ille-et-Vilaine, au profit d’un engagement au sein de Debout la République. Un choix surprenant…
Cédric Abdilla : Oui… non… Je me sentais aussi à l’aise dans les propos de Dupont-Aignan que dans ceux de Marine Le Pen. Et son parti passe mieux médiatiquement, ça permet de s’exprimer différemment.
Marine Le Pen est pourtant en phase de dédiabolisation active…
On a vu aux dernières législatives que ça restait difficile au niveau des scores. J’ai difficilement accusé le coup en ce qui me concerne (candidat dans la huitième circonscription d’Ille-et-Vilaine, Cédric Abdilla a récolté 5,60% des voix, NDLR). On a quand même réussi à changer l’image du front localement.
Cependant, je vois Nicolas Dupont-Aignan comme un homme d’avenir et je me retrouve dans ses propos. C’était le moment ou jamais de changer.
Un « homme d’avenir » qui a récolté 1,79% aux dernières présidentielles, alors que Le Pen a frôlé les 20% et que son parti dispose désormais de deux députés à l’Assemblée…
Deux députés, dont un qui répète « Non, non, je ne suis surtout pas au Front »… (Cédric Abdilla fait référence à Gilbert Collard, NDLR). Le succès du FN reste très concentré en Paca et dans le Vaucluse. C'est beaucoup plus difficile en Bretagne.
Y a-t-il eu prise de bec entre vous et l’exécutif national du FN ?
Non. J’ai donné ma démission. Mon parcours au FN, ça a été une aventure. Le jour où vous en avez marre, vous changez.
Il y a de grandes divergences idéologiques entre Dupont-Aignan et Le Pen, le premier n’hésitant pas à tirer sur la seconde…
Ils n’ont pas forcément la même façon de dire les choses, mais sur le fond ils partagent beaucoup de similitudes : sortie de l’euro, protectionnisme, souveraineté…
Vous écrivez dans votre communiqué que vous avez été « déçu » par Marine Le Pen…
Pas par sa personnalité, mais par sa façon de gérer. Je trouve qu’elle ne donne pas les moyens à son parti de se développer localement. Ils n’ont jamais voulu donner de moyens à la Bretagne. Pourtant, j’ai expliqué qu’il nous fallait une permanence, etc.
Le Pen s’en fout, de la Bretagne ?
Elle n’a pas conscience que dans des régions où il y a moins de moyens, il faut peut-être aider plus. Comme on dit vulgairement, avec ma bite et mon couteau, je ne peux pas tout faire.
En quoi va consister votre engagement au sein de Debout la République ?
J’ai déjà rencontré les responsables, dont M. Charrier (secrétaire départemental de Debout la République en Ille-et-Vilaine, NDLR). Je n’y vais pas pour un poste. Pour l’instant, je suis simple militant, ou plutôt sympathisant. J’ai été bien reçu.
Pour eux, c’est une « belle prise »…
Oui et non, parce que l’étiquette FN, ça vous colle à la peau. Ça ne vous ouvre pas les portes…
Vos responsabilités au FN ont-elles perturbé votre quotidien ?
Je m’en suis toujours sorti, mais ça ne m’a pas aidé. Surtout à Rennes, qui est quand même une ville assez difficile pour la droite. Il faudra beaucoup de courage à mon successeur. C’est un poste exposé.
Dupont-Aignan : " Il y aura besoin de dialogue " avec le FN 05/09
Le député souverainiste a précisé que le FN " seul ne prendra pas le pouvoir en France " , sur Radio Courtoisie, lundi.
Le député souverainiste Nicolas Dupont-Aignan a déclaré dans une émission diffusée lundi sur Radio Courtoisie que le FN "seul ne prendra pas le pouvoir en France", mais qu'"un jour où l'autre, il y aura besoin de dialogue" et que "chacun devra faire peut-être un pas". "Il y a des différences qu'il (ne) faut pas nier, entre nous. Pour autant, le Front national seul ne prendra pas le pouvoir en France, il peut dire tout ce qu'il veut, il ne le prendra pas", a déclaré le président de Debout la République (DLR) sur la station de "toutes les droites".
Selon le député de l'Essonne, qui a quitté l'UMP en 2007, il ne faut pas "casser toutes les bonnes volontés différentes qui veulent changer le système" au seul profit du FN. "Et, moi, je crois qu'un jour ou l'autre, il y aura besoin de dialogue, bien évidemment, mais chacun devra faire peut-être un pas. Il n'y aura pas un Front national qui fera tout, ce n'est pas possible, on le sait bien", a poursuivi l'ex-candidat à la présidentielle (1,79 %), qui partage avec Marine Le Pen la même volonté de sortir de l'euro et de défaire les principaux traités européens. "Il faut construire plusieurs piliers à la maison et il faudra négocier la maison", a-t-il encore dit.
Marine Le Pen a déjà lancé plusieurs appels pour que Nicolas Dupont-Aignan la rejoigne. Lors de la campagne présidentielle, en mars dernier, le député souverainiste avait affirmé dans le Figaro Magazine qu'il pourrait choisir la présidente du FN comme Premier ministre, avant d'affirmer quelques jours plus tard qu'il s'agissait d'une Marine Le Pen adoptant "une ligne républicaine irréprochable". DLR organise vendredi et samedi ses universités de rentrée à Dourdan (Essonne).
Laurent Ruquier vs Marine le Pen : une mise en examen ? Quand on attaque, le FN contre-attaque 06/09
Le parti d’extrême droite ne supporte pas les moqueries ou caricatures. Après avoir attaqué la reine de la pop, c’est au tour de France télévisions de se faire épingler par Marine le Pen.
Pendant son concert au stade de France, Madonna a tapé fort sur le FN en montrant la présidente du parti, affublée d’une croix gammée sur le front. La chanteuse, même après des excuses publiques lors de son concert de 45 minutes à l’Olympia, a reçu une plainte, déposée par le parti et n’a pas rediffusé cette image pendant son show à Nice.
Car le parti d’extrême droite est susceptible et n’hésite pas à menacer quand il se sent attaqué, même si c’est fait avec humour. En début d’année, Charlie Hebdo a publié un dessin de Charb qui n’a pas du tout plu au FN. La caricature représentait un « étron fumant » sur fond de drapeau français avec comme commentaire : « Le Pen, la candidate qui vous ressemble ». Le 7 janvier dernier, Laurent Ruquier a diffusé le dessin dans On n’est pas couché. Evidemment, le FN a réagi : Le Parisien révèle aujourd’hui que plusieurs personnes sont poursuivies. Charb et le président de France Télévisions, Rémy Pfimlin sont mis en examen pour « complicité d’injure publique envers un particulier ». Laurent Ruquier, animateur de l’émission de France 2, pourrait lui aussi être menacé de poursuites judiciaires.
« Je ne réagis jamais sur les attaques du FN, ça leur fait trop plaisir. C’est faire leur jeu », a déclaré l’humoriste après l’annonce de la mise en examen. Le dessinateur, lui, assume clairement sa position et dénonce le parti qui prend les dessins trop au sérieux : « Aucun des autres candidats n’a porté plainte […] tous les autres ont dû comprendre que c’était de l’humour, sauf Marine le Pen. » Un dessin qui pourrait leur coûter cher.
L'appel de Nicolas Dupont-Aignan à Marine Le Pen 08.09
« Je dis à Marine Le Pen: coupez le cordon avec l'obsession identitaire qui déconsidère votre parti, faites vraiment le ménage, arrêtez de diviser les uns et les autres (...) et alors, alors, nous pourrons commencer à dialoguer » , a lancé ce samedi Nicolas Dupont-Aignan.
Le souverainiste Nicolas Dupont-Aignan s'est dépeint ce samedi en «rassembleur des patriotes» et a appelé Marine Le Pen à abandonner «l'obsession identitaire» pour entamer un dialogue, lors des universités de rentrée de son parti Debout la République (DLR).
Dressant le portrait d'une France qui court à sa perte au sein de l'Union européenne et dans l'euro, l'ex-candidat à la présidentielle (1,79%) s'est dit en mesure de porter «un programme de salut public», avec «les patriotes» issus de l'entier spectre politique.
«Je dis à Marine Le Pen, je lui dis (...) coupez le cordon avec l'obsession identitaire qui déconsidère votre parti, faites vraiment le ménage, arrêtez de diviser les uns et les autres (...) et alors, alors, nous pourrons commencer à dialoguer», a-t-il lancé, à la fin de son discours, devant environ 400 sympathisants réunis dans un hôtel de Dourdan (Essonne).
Il a ensuite expliqué aux journalistes qu'il voulait «placer le FN devant ses responsabilités» et que Marine Le Pen, qui a fait 17,9% à la présidentielle, devait «abandonner cette idée de guerre de religion permanente». Interrogé sur la préférence nationale, pierre angulaire du programme frontiste, il a répondu qu'il fallait «des évolutions», sans aucune précision.
«Je ne suis pas FN et je n'irai pas au FN»
Le député non-inscrit de l'Essonne, qui avait quitté l'UMP en 2007, s'est aussi adressé au leader du Front de gauche Jean-Luc Mélenchon, à l'ancienne plume de Nicolas Sarkozy, Henri Guaino, mais également à Arnaud Montebourg, chantre de la démondialisation durant la primaire PS.
«Oui, je vous le dis mes amis. Mon devoir est de rassembler tous les patriotes, mais sur une ligne irréprochablement républicaine», a-t-il dit durant un discours de plus d'une heure.
«Quand la maison brûle, on ne regarde pas l'étiquette du pompier», a-t-il ajouté.
Parmi les priorités de son programme de salut public, il a cité la sortie de l'euro, qu'il partage déjà avec Marine Le Pen: «Ca veut dire emprunter à 0% à la banque de France rétablie dans ses prérogatives». Mais il est allé plus loin encore en appelant à «un effacement» pur et simple «d'une partie de la dette», selon des modalités qu'il n'a pas précisées.
Dénonçant le nouveau traité européen, qui impose une règle d'or d'équilibre budgétaire aux «conséquences tragiques pour le bien-être et la liberté des Français», il a de nouveau appelé à un référendum.
Quant à son score de 1,79% à la présidentielle, il a estimé que «désormais les Français me connaissent», alors que «tout a été fait pour me faire taire».
Marine Le Pen : Bernard Arnault donne un " très mauvais exemple " 09/09
La présidente du Front national estime que l'État français "a beaucoup aidé" le patron de LVMH "en lui ouvrant tout une série de marchés".
Marine Le Pen attaque la volonté du patron de LVMH d'obtenir la nationalité belge.
La présidente du Front national, Marine Le Pen, s'est dite dimanche "très choquée" par la démarche de naturalisation belge entamée par le patron de l'empire du luxe LVMH, Bernard Arnault, estimant qu'il donnait "un très mauvais exemple". "Je suis très choquée que l'on puisse tenter d'obtenir une nationalité uniquement pour défendre des intérêts financiers", a déclaré Mme Le Pen lors d'un déplacement à la braderie d'Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais), où elle a été battue de justesse aux dernières élections législatives.
"Comment va-t-on expliquer aux immigrés qui viennent en France et qui cherchent à avoir la nationalité française uniquement pour des raisons pécuniaires que c'est un comportement scandaleux, si la quatrième fortune mondiale fait exactement la même chose, a-t-elle poursuivi. C'est un très mauvais exemple", a-t-elle ajouté. "C'est d'autant plus condamnable (...) que l'État français l'a beaucoup aidé en lui ouvrant tout une série de marchés à l'étranger. Je vois qu'il n'est pas bien reconnaissant."
Quatrième fortune mondiale et première d'Europe selon le magazine Forbes, le milliardaire Bernard Arnauld a affirmé samedi avoir sollicité la double nationalité franco-belge à seule fin de développer ses investissements en Belgique - et non pour s'exiler fiscalement -, alors que le président de la République François Hollande a réaffirmé son intention de taxer à 75 % les plus hauts revenus.
Dupont-Aignan : l'étrange main tendue au FN QUENTIN LAURENT 13/09
RÉCIT Les sorties du président de Debout la République en faveur d'un dialogue avec le FN jettent le doute sur sa stratégie politique.
Nicolas Dupont-Aignan vient-il de poser la première pierre d’une future alliance avec le Front national? Cela semble invraisemblable de la part de celui qui se revendique comme un des derniers vrais gaullistes à droite.
Pourtant, et par deux fois, le député-maire de Yerres (Essonne) s’est exprimé en faveur d’un rapprochement avec le parti de Marine Le Pen. «Un jour ou l’autre, il y aura besoin de dialogue. Chacun devra faire peut-être un pas. Il faut construire des piliers à la maison, il faudra négocier la maison», a-t-il déclaré le 3 septembre, alors invité de Radio Courtoisie. Rebelote vendredi 7: sur France 2, Dupont-Aignan se dit être «ouvert au dialogue» avec le FN.
Il s’est aussi étonnamment rapproché des positions du FN sur l’immigration, en proposant de la réduire de manière drastique. Et a enfoncé le clou sur la question de l’islam en disant qu’il faut «faire avec la religion musulmane ce que Napoléon a fait avec la religion juive, c’est-à-dire affirmer clairement: "Vous voulez être chez nous, très bien, mais c’est l’Etat qui décide."»
Une situation qui crée du remous à l’intérieur même de sa formation politique. Les débats ont été houleux, paraît-il, entre les cadres du parti. Jeudi 13 septembre, c’est Laurent Pinsolle, qui annonce sur son blog qu’il démissionne de son poste de porte-parole de Debout la République, tout en restant au parti. Si ce dernier explique à Libération que sa démarche a vocation à «défendre avec une parole plus libre» le positionnement de Nicolas Dupont-Aignan, le témoignage laissé sur son blog témoigne d’un malaise certain. «Dialoguer avec les électeurs est une chose, mais dialoguer avec le parti en est une autre radicalement différente. Certes, des conditions strictes (non réunies à ce jour, et sans doute jamais) sont posées à ce dialogue mais ce coup médiatique me met mal à l’aise», écrit-il.
Pincettes
Interrogé jeudi par Libération, Nicolas Dupont-Aignan, s’il ne recule pas, prend des pincettes. «Le FN doit faire un vrai ménage et être sur une ligne républicaine irréprochable», «abandonner sa logique identitaire» assure-t-il tout en déclarant que des «progrès ont été faits» depuis l’arrivée de Marine Le Pen à la tête du parti. Il nie cependant tout contact avec le FN, et justifie sa démarche en expliquant sortir des «logiques de boutique», pour «faire bouger les lignes», sortir le pays de la crise.
Même pour un homme politique isolé après son score de 1,79% à la dernière présidentielle, cette main tendue au FN est surprenante. Pour Sylvain Crépon, chercheur spécialiste de l’extrême droite et auteur du livre Enquête au cœur du nouveau Front national, son attitude est une vraie surprise. «Lui c’est un vrai républicain, alors que le FN, c’est comme le Canada Dry, ça ressemble à la République, ça a le goût de la République mais au fond le discours reste nationaliste et non républicain», explique Crépon. «Et puis je ne sais pas pourquoi il fait ça, clairement, ce n’est pas le petit qui va manger le gros», poursuit-il, en référence à l’écart entre le score des deux candidats (Marine Le Pen a recueilli 17,9% des voix au premier tour).
Le principal (seul?) point commun du gaulliste avec le Front national réside dans son antienne souverainiste. Nombre de ceux qui se réclament du souverainisme ont déjà rejoint le parti de Marine Le Pen. A l’instar de quelques chevènementistes comme Paul-Marie Coûteaux, président de Souveraineté Indépendance et Libertés et désormais très proche du FN , mais également Florian Philippot, actuel vice-président du parti.
Le FN lui dit bienvenue
Côté FN en tout cas, on savoure. Après plus d’un an et demi à tenter de dédiaboliser l’image du parti, l'initiative de l'ex-candidat à la présidentielle apparait comme une aubaine, salué sur Twitter par le vice-président frontiste Florian Philippot:
Marine Le Pen a également réagi en affirmant qu’elle accueillerait «avec beaucoup de bonne volonté» ceux qui voudraient la rejoindre. Paul-Marie Coûteaux explique, lui, que Nicolas Dupont-Aignan n’a «pas d’autre perspective politique» que d’engager un rapprochement avec le FN. Coûteaux cotoie le président de Debout la République depuis une vingtaine d’année et se targue d’œuvrer au rapprochement entre les deux partis. «C’est la politique des petits pas», sourit-il.
Quoiqu'il en soit, l'alliance avec le FN n'est pas encore à l'ordre du jour. Le patron de Debout la République reste pour le moment campé sur ses exigences, et son entourage manifeste ses réticences. Mais le fait qu'elle ait été publiquement évoquée et réaffirmée témoigne d'un balbutiement stratégique de la part d'un Dupont-Aignan isolé. Mais également d'une nouvelle réalité politique : le traditionnel cordon sanitaire, exluant le FN des autres parti, est de plus en plus ténu.
L'implantation locale, grand chantier du Front national AFP
Avec 6,4 millions d'électeurs à la présidentielle mais pas une mairie: le Front national veut mener à bien le chantier de l'implantation locale, en visant les municipales de 2014.
"La référence, c'est 1995", assure à l'AFP Bruno Bilde, chef de cabinet de Marine Le Pen. Cette année correspond à l'âge d'or municipal du FN, qui avait ravi trois villes, dont Toulon, et fait entrer des centaines d'élus dans les mairies.
Trois ans plus tard, la scission entre lepénistes et mégrétistes sonnait le glas de ce succès et après les échecs des municipales de 2001 et 2008, le FN ne dispose plus aujourd'hui que d'une soixantaine de conseillers municipaux sur tout le territoire.
Si Steeve Briois, secrétaire général du parti, affirme que "la conquête se fera par la base", le vice-président du FN Louis Aliot reconnaît que le chantier "démarre".
"Il nous manque un maillage plus étoffé et mieux formé. Et nous avons un gros déficit dans les grandes villes", explique M. Aliot, implanté à Perpignan.
"Je le vois à mon niveau dans les Pyrénées-Orientales. Les gens arrivent mais ils ne savent pas quoi faire", ajoute-t-il, soulignant que le "Front a été totalement absent de la formation des cadres intermédiaires depuis la crise avec Mégret".
Responsable frontiste à Marseille, Stéphane Ravier évoque pour sa part ces adhérents qui prennent leur carte "en un double clic", et à qui "il faut expliquer que les tracts ne sont pas distribués par des professionnels".
Sorti du rouge au niveau financier, le FN veut désormais lancer un vaste plan de formation de ses cadres et militants dans toute la France, dont est chargé Louis Aliot.
"Notre objectif est d'avoir des leaders dans toutes les villes à partir de 100.000 habitants, mais il y a du travail", explique M. Briois, d'autant que c'est justement dans les grandes villes que les résultats de Marine Le Pen à la présidentielle n'ont pas été les meilleurs.
les petites communes ciblées
En revanche, le FN aura une carte à jouer dans de très nombreuses communes de plus petite taille. Dans le Gard, Marine Le Pen a dépassé les 20% dans 18 des 20 premières communes du département.
Au total, précise M. Briois, le FN espère présenter quelque 500 listes dans toute la France aux municipales de 2014, contre 150 à 200 en 2008 et 2001.
Une tache ardue, car "une liste, c'est 30 à 50 personnes à trouver", prévient le secrétaire départemental de l'Yonne et membre du bureau politique du FN, Edouard Ferrand.
"Parler d'enracinement, c'est bien, mais l'enracinement passe aussi par une certaine reconnaissance sociale. Et cette reconnaissance, vous ne l'avez pas quand vous êtes au FN", explique-t-il.
A ses yeux, l'implantation locale n'est pas la vocation première d'un parti comme le FN, dont "le combat est d'être un contre-pouvoir par rapport à cette Europe ultralibérale et cosmopolite de Bruxelles".
Les frontistes espèrent que les nouveaux adhérents venus dans le sillage de Marine Le Pen auront moins de complexes à s'engager. Aux municipales, le FN pourrait d'ailleurs mener ses listes sous l'étiquette du "Rassemblement bleu marine", déjà utilisée aux législatives.
Quant aux fédérations, dont beaucoup ne disposent même pas d'une permanence sur le terrain, elles espèrent un coup de pouce financier du siège national, qui s'est engagé à leur reverser une partie du montant des cotisations.
En Ille-et-Vilaine, où le FN est peu implanté, le secrétaire départemental Cédric Abdilla n'a pas attendu et a jeté l'éponge, préférant partir militer dans les rangs de Debout la République, le parti de Nicolas Dupont-Aignan.
"Le Front ne donne pas aux fédérations les moyens de fonctionner, surtout dans le grand ouest", accuse-t-il.
"Il est parti parce qu'il voulait être embauché par le parti", répond Bruno Bilde.
Traité budgétaire européen : Marine Le Pen accuse Hollande de " viol démocratique " 14/09
La présidente du Front national a lancé, vendredi, sa campagne pour exiger un référendum sur le traité budgétaire européen.
Florian Philippot, vice-président du FN, et Marine Le Pen ont lancé vendredi une campagne pour exiger un référendum sur le traité budgétaire européen.
" Souverainistes français, unissons-nous ! " Voilà en substance l'appel de Marine Le Pen, qui a donné vendredi le coup d'envoi de sa campagne contre le traité européen de discipline budgétaire. Pour le FN, c'est le gros dossier de la rentrée, puisque ce texte doit être voté fin octobre au Parlement par la droite et la majorité du PS. La présidente du FN prépare donc une opération de grande ampleur pour exiger du chef de l'État François Hollande que le traité européen soit soumis au vote des citoyens français par référendum. "Le président de la République sait pertinemment que, s'il organise la ratification du traité par référendum, il le perdra. Il effectue donc un viol démocratique !" s'exclame Marine Le Pen devant les journalistes réunis au siège du FN, à Nanterre. Et de reprendre : "François Hollande n'a pas mandat pour violer la démocratie et les valeurs qui sont les nôtres."
Le Front national promet une grosse opération de communication. Marine Le Pen a présenté une nouvelle affiche sur laquelle figurent une carte d'électeur et un slogan : "Traité européen : c'est à NOUS de décider ! Référendum !" Des milliers de cartes postales adressées à François Hollande au palais de l'Élysée seront bientôt distribuées dans tout l'Hexagone. Posant ostensiblement devant caméras et appareils photo, Marine Le Pen a signé la première carte postale, promettant de la poster dans la foulée. Une pétition est toujours en ligne sur Internet depuis juillet pour exiger un référendum. "Il y a déjà 21 000 signataires", s'est réjouie la présidente du parti frontiste. À partir du 24 septembre, cette dernière entamera une série de déplacements symboliques pour alerter les Français sur la "perte de la souveraineté de la France" et dénoncer "le règne des banques et des groupes financiers".
Le chiffon rouge du " fédéralisme européen "
En cette rentrée, la députée européenne réfute tout "coup politique". "C'est une campagne de long terme. Nous voulons forcer au débat sur ce traité européen. Cette règle d'or n'agira en rien pour réduire les déficits, mais agira comme une chape de plomb. Il en va de notre souveraineté nationale : ce traité mettra la France sous tutelle budgétaire !" martèle-t-elle. Dans les prochains mois, le FN se voit comme le "fer de lance contre le coup d'État européen".
Marine Le Pen veut s'emparer de la question de l'Union européenne pour élargir l'assise de son parti qui a obtenu le score historique de 17,9 % des voix au premier tour de la présidentielle. L'objectif ? Capter pêle-mêle les électeurs UMP, les souverainistes et les eurosceptiques, puisque les huiles de l'UMP ont annoncé qu'elles voteraient en faveur du traité budgétaire européen. Pour cela, le FN agite le chiffon rouge du "fédéralisme européen" qui préfigure des abandons de souveraineté. "Le peuple français doit partir au combat, car ils sont en train de mettre en oeuvre le fédéralisme européen", alerte Marine Le Pen. Le chef de la Commission européenne José Manuel Barroso n'a-t-il pas dit lui-même mercredi qu'il fallait aller vers "une fédération d'États-nations" ? Et la chancelière allemande Angela Merkel ne plaide-t-elle pas depuis longtemps pour une révision en profondeur des traités européens ? Pour toutes ces raisons, le FN est convaincu d'avoir le bon angle d'attaque. "Je ferai tomber les masques de cette fausse opposition qu'est l'UMP", rugit encore la députée européenne, qui s'est autoproclamée "leader de l'opposition" à François Hollande. Mais cela n'inquiète pas pour autant le secrétaire général du parti de droite Jean-François Copé. "Sur l'Europe, les plaies de la droite sont cicatrisées. Et puis la prospérité du FN est artificielle", a-t-il réagi vendredi devant quelques journalistes.
Le Pen prête à discuter avec Dupont-Aignan
Pour rassembler tous les souverainistes, Marine Le Pen se dit disposée à discuter avec Nicolas Dupont-Aignan, leader de Debout la République. "La France est dans une situation si grave que le peuple a le devoir de se rassembler. Je me réjouis que Nicolas Dupont-Aignan se dise prêt à dialoguer", souffle-t-elle.
Les stratèges frontistes pensent aussi que les élections européennes pourraient jouer en leur faveur s'il y avait finalement une circonscription unique correspondant au territoire de l'UE au lieu des huit circonscriptions électorales françaises comme en 2009. Cette réforme est à l'étude, mais pas encore validée. "Si ce projet de réforme électorale aboutissait, cela nous permettrait de mener un débat d'ampleur nationale et de mobiliser massivement", note un conseiller de Marine Le Pen. La présidente du FN entend bien prospérer sur le dos de l'Europe.
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