Le Collectif de Vigilance 69 a rencontré les élus de la majorité régionale du Conseil Régional ce jeudi 12 juillet.
Nous leur avons communiqué les informations que nous avons recueillies sur les agissements de l'élu Alexandre Gabriac et de ses nervis.
Les élus nous ont assuré de leur mobilisation pour lutter contre le développement de l'idéologie haineuse de ces organisations. Un travail de sensibilisation et d'explication va être mené en direction des lycées, cible de choix des Jeunesses Nationalistes et de leurs affidés du GUD.
Nous continuerons à échanger sur leurs agissements pour qu'ils puissent être traduits en justice.
Fidèle à son habitude de recherche de l'affrontement, Gabriac s'est invité auprès des journalistes qui s'entretenaient avec les militantes et militants du CV69.
Pressé par nos questions, il a dû s'expliquer sur la photo le montrant effectuer un salut nazi lors d'une commémoration sur la tombe de Mussolini en Italie. Gabriac a prétendu que son salut n'était pas nazi, mais fasciste, revendiquant son adhésion à cette idéologie.
Cette prise de position justifie à elle seule notre action de ce jour, qui vise à faire prendre conscience de la réalité sur cet individu et de le destituer de son mandat d'élu régional car son idéologie et son attitude violente sont issues des plus sombres heures de l'histoire deFrance : celles de la collaboration avec le régime nazi et de ladéportation des populations juives.
Nous avons appris par la suite que des jeunes nationalistes ont tenté de dérouler une banderole sur une façade du centre commercial à proximité du Conseil Régional. Ils ont proféré des insultes racistes à l'encontre d'un membre du personnel du centre commercial.
Au-delà du cas Gabriac, nous continuerons à informer et à mobiliser contre ces bandes factieuses, afin que leurs actes soient punis et que la population soit informée des dangers de leur idéologie.
Dossier Gabriac
L'extrême droite se donne un label bio
Damien Dubuc 16/07
Pour faire passer son rejet du métissage et de l'immigration musulmane, une frange de l'extrême droite défend les Amap, le bio et les coopératives agricoles. Un retour très tendance au bon vieux temps qui recycle les vieilles rengaines réactionnaires.
L'extrême droite veut que tout le monde sème. C'est son côté fleur bleue. Sous couvert d'agriculture biologique et de protection de la nature, des militants identitaires en France, franchement néonazis en Allemagne, s’immergent dans la société pour mieux diffuser leurs idées.
Commençons notre balade champêtre dans le sud de l'Allemagne. Bienvenue chez Hans-Gunter Laimer, pantalon vert et chemise à carreaux, implanté en Basse-Bavière. «Quand Laimer organise une journée portes ouvertes dans sa ferme, il y a un groupe de joueurs de flûte, une conteuse et un marché aux puces pour enfants. Un véritable petit paradis bio», raconte la Suddeutsche Zeitung.
C'est chou. Sauf que l'agriculteur a présenté sa candidature aux élections locales sous la bannière du NPD, le parti néonazi présent dans certains Parlements régionaux. « Qu'est ce que mes cornichons ont de différents par rapport à ceux d'un Vert ? » , demande benoîtement l'exploitant.
Des « hippies à la Mad Max »
Il est également membre du conseil d'administration de l'association Midgard, qui publie le magazine Umwelt&Aktiv, petite revue consacrée à l'agriculture bio. En apparence, pas de quoi fouetter un chat: nombre d'articles traitent des biocarburants, des OGM ou donnent des conseils avisés pour un potager aux petits oignons.
Puis, au détour d'une page, on tombe sur un fatras ésotérique de mythes germaniques et rites païens. Dans la rubrique «sécurité intérieure», les lecteurs du numéro de mars 2011 pouvaient aussi apprendre que le peuple allemand périra, biologiquement et spirituellement, s'il se risque à procréer avec des personnes d'une autre origine ethnique. Et se voit appelé à la résistance face au déferlement des mutilations génitales ou de la lapidation— pratiques forcément juives ou musulmanes– sur le sol germanique. La revue est d'ailleurs considérée comme «une publication de propagande cachée du NPD» par la Direction de la sécurité du territoire.
Jean-Yves Camus, spécialiste des extrêmes droites en Europe et chercheur associé à l'Iris, inscrit Umwelt&Aktiv dans la mouvance völkisch. Les penseurs de ce courant intellectuel, né à la fin du 19ème siècle, défendent la nécessité de pureté de la «race», sous peine de disparition. Fatalement, le paysan allemand, préservé de la modernité, devient l'exemple à suivre.
Leurs héritiers sont des «hippies à la Mad Max», selon l'expression de l'historien Stéphane François, persuadés d'être engagés dans une «guerre ethnique» et que seul le retour à la terre, aux racines peut préserver leur identité germanique. Leur credo, que l'on retrouve aujourd'hui sur des affiches du NPD: «Défendre l'environnement = Défendre la mère-patrie».
«Ils diffusent une manière de vivre […] qui est à la fois nationaliste et autoritaire, et dans laquelle il n'y a pas de place pour le pluralisme et la démocratie», précise au Guardian Gudrun Heinrich, politologue à l'université de Rostock et auteur d'un livre intitulé Braune Oekologie (« L'écologie brune »).
Des dizaines d'exploitations tenues par des néo-nazis
Hans-Gunter Laimer est loin d'être un cas isolé. Un article des Dernières nouvelles d'Alsace recense pas moins d'une soixantaine d’exploitations agricoles biologiques tenues par des membres du NPD, rien que le long de la Baltique, au nord du pays.
En fait, depuis les années 1990, de nombreux paysans, qui vendent localement leur récolte, s'évertuent à revigorer les traditions de la ligue d’Artaman, un club de joyeux drilles nationalistes bien décidés à revigorer la nation et la «race aryenne» en moissonnant dans des fermes collectives. Heinrich Himmler en fut membre et Richard Darré, général SS et ministre de l'Agriculture du troisième Reich entre 1933 et 1941, l'un des principaux théoriciens.
En réponse à l'ampleur du phénomène, le département de mise en valeur du milieu rural du Land de Rhénanie-Palatinat a même produit une brochure intitulée «Protection de la Nature contre l'extrémisme de droite» qui vise à aider les agriculteurs biologiques résister à l'infiltration de fascistes dans leurs rangs.
Mettre la main au panier (bio)
En France aussi des militants, certes bien moins nombreux, ont pris la clef des champs. Leur marotte, encore et toujours: chacun chez soi et les vaches seront bien gardées.
A l'été 2011, les habitants de Thorey-en-Plaine, en Côte-d'Or, découvrent le «Cercle grevelon» qui, rapporte le quotidien d'informations en ligne Dijonscope, proposait des paniers bio tout ce qu'il y a de plus anodins, garnis de produits locaux: «une Amap comme une autre». Sauf que Mathieu Bouchard, trésorier du Cercle —dissout à l'hiver 2011— est membre du Bloc identitaire, de même que d'autres créateurs de l'association: «Je ne vois pas ce qu'il y a de politique à vendre des fruits et légumes en faisant travailler les petits producteurs locaux», précisait-il déjà à l'époque en dénonçant «un amalgame».
Admettons, une hirondelle ne fait pas le printemps.
Des pétitions de Greenpeace sur des sites racistes
Pas besoin de s'appeler Hercule Poirot pour dénicher dans la nébuleuse des sites de la droite radicale d'autres traces de ce noyautage. Visite express. Le Mouvement d'action sociale, d'inspiration fasciste, entend «préserver notre environnement, la richesse des pays et des terroirs, promouvoir une écologie organique qui rende à notre terre sa fonction sacrée et développer le micro-crédit social, les sociétés d’entraides mutuelles, les Amap, les systèmes d’échanges locaux».
«À Réfléchir et Agir [revue identitaire, païenne et racialiste, qui promeut l'idée d'un grand ensemble européen "blanc", de Brest à Vladivostok], on débat même sur les mérites respectifs de la vie citadine et du retour au rural», notait Jean-Yves Camus dans un article publié en mars 2011 par Charlie Hebdo :
« Plusieurs initiatives, qui mêlent projet de vie collective enracinée, refus de la société de consommation et écologie, voient le jour. Des réseaux d'achat direct de produits souvent bio sont créés: Coopérative parisienne; Terroirs et productions de France; ferme de Saumane; Terres arvernes, tous proches du Bloc identitaire ! »
L'association Terre et Peuple, ouvertement racialiste, diffuse sans sourciller une pétition de Greenpeace contre les OGM. Ti-Breizh, la Maison de l'identité bretonne, ouverte officiellement depuis 2009 sur la commune de Guerlesquin (Finistère), entend défendre des «projets à caractère identitaire, écologique, caritatif». Son site renvoie vers la liste des Amap du département ou encore vers la Ferme du bout du monde, en Haute-Loire, pourtant sans aucun lien avec cette mouvance (l'exploitant est élu sur une liste de gauche). Un braconnage en règle sur un terrain généralement labellisé à gauche.
« Des tentatives d'enracinement existent depuis les années 1980. Ça reste marginal, d'autant que ces idées ne sont absolument pas suivies au sein du Front national. Son électorat n'y est guère sensible, précise Jean-Yves Camus. Mais ça gagne en cohérence avec le mouvement identitaire, au discours très structuré. Surtout que le thème du localisme est désormais passé dans les médias. Ces idées sont issues d'une longue tradition, qui remonte aux années 1920, mais il y a aussi une part de tactique dans la mesure où elles sont désormais audibles, en particulier par les jeunes. »
Le retour au local contre l'immigration musulmane
Ces identitaires —qui défendent à la fois une soi-disant « civilisation européenne» et une forme de régionalisme— ont fait de l' « enracinement » et la défense des terroirs, rebaptisés « patries charnelles » ou « communautés naturelles » , des thèmes majeurs de leur programme. Ainsi, le Bloc Identitaire (BI) a consacré un débat entier à l'écologie à l'occasion de sa Convention de 2008.
Arnaud Gouillon, candidat du BI à l'élection présidentielle de 2012, défend également le localisme et, pour couper court à toute accusation de racisme, affiche son respect des identités, de toutes les identités. A une condition: que chacun s'occupe de ses oignons. Chez soi.
Le discours est calibré au quart de poil pour coller aux aspirations environnementales tout en respectant à la lettre la ligne dure du mouvement. Derrière la promotion des particularismes locaux, la peur d'être « submergé » par l'immigration musulmane. Le rejet de l'agriculture intensive masque une vision fantasmée de la nature et un refus radical de la modernité. Les vieilles rengaines d'extrême droite ripolinées en vert.
Pour autant, s'agit-il, en France comme en Allemagne, d'une simple OPA sur des thèmes en vogue et porteurs? Les identitaires marchent-ils sur les plates-bandes des écolos de gauche ou des altermondialistes pour s'offrir une caisse de résonance? Ce serait trop simple.
«Globalement, les écologistes se disent de gauche, bien que leurs valeurs soient clairement conservatrices, donc de droite. Ces références conservatrices ont donné naissance à un courant de l’écologie politique que certains ont pu qualifier de "réactionnaire", couvrant un spectre politique allant de la droite à l’extrême droite, et dont l’influence se fait de plus en plus grande dans les milieux altermondialistes», précise Stéphane François, spécialiste des droites radicales et chercheur associé au CNRS.
Une sacrée patate chaude que voilà, développée dans son dernier ouvrage consacré à la question, L’Écologie politique. Une vision du monde réactionnaire?. Le chercheur y rappelle que les Verts allemands ont été influencés dès l'origine par les idées conservatrices de la Nouvelle droite [1]. Et met en lumière les compagnonnages, le mélange des genres au sein de revues comme The Ecologist d'Edward Goldsmith [2] —adoubé prix Nobel alternatif en 1991— Éléments, le magazine de la Nouvelle Droite, ou encore Le Recours aux Forêts de Laurent Ozon [3]. De quoi brouiller les pistes.
La technique du coucou
Si, depuis une centaine d'années déjà, des groupes de droite réactionnaire labourent donc le champs du terroir, du localisme et de l'écologie –thèmes aujourd'hui estampillés à gauche–, l'idée de diffuser en douce des idées d'extrême droite est plus récente. Et la technique de dédiabolisation rudement efficace.
Les spécialistes allemands notent l'implication des militants radicaux, revenus à la terre, dans la vie associative et communale. Selon un expert du «Groupe de travail sur les colons racistes», qui refuse d'être cité nommément, «la plupart d'entre eux prennent un rôle actif dans la vie du village, s'impliquant dans les écoles et les garderies». «Leur objectif est que les gens n'associent plus le NPD à un mouvement politique mais à un groupe établissant de simples passerelles vers la vie des citoyens», explique un autre.
En septembre 2010, le gouvernement du Land de Mecklembourg-Poméranie avait déjà adopté une loi obligeant toute personne ouvrant une garderie ou une crèche à s’engager à respecter la constitution démocratique du pays. Objectif de l’opération : empêcher des néo-nazis de créer des Kindergarten, d’influencer l’enseignement ou de se faire recruter comme professeurs dans les crèches et autres écoles maternelles, phénomène qui s’est développé au cours des dernières années.
« S’emparer d'un système moribond est un mauvais choix tactique. Mieux vaut à mon sens créer des alternatives constructives à côté pour préparer l'avenir avec les personnes conscientes de la situation», nous explique Roark, de son vrai nom Olivier Bonnet, porte-parole de Des Racines et des Elfes –comprendre «Européens, libres, fiers, enracinés et solidaires » – qui chapeaute le projet de la Desouchière, né en 2008, projet que Jean-Yves Camus décrit comme une tentative « d'habitat communautaire pour les 100% Gaulois » .
« Pour prendre un exemple, poursuit notre elfe qui se sent pousser des ailes, plutôt créer une école hors-contrat efficace que tenter d'influencer laborieusement l'école publique du coin. » Un objectif terre à terre pour couper l'herbe sous le pied de leurs détracteurs. Et faire germer des graines dans les esprits.
[1] En France, cette école de pensée, qui se situe entre droite et extrême droite, entendait lier combat politique et combat culturel. Elle est opposée à la mondialisation libérale sans être pour autant attachée à la Nation.
[2] Dès 1968, Edward Goldsmith participe à la fondation de ce qui allait devenir Survival International, l'organisation de défense des peuples premiers. Un an plus tard, il lance au Royaume-Uni The Ecologist, une revue austère, mais qui allait s'imposer comme une référence dans la réflexion sur l'actualité environnementale (une déclinaison française existe depuis 2000). La revue critique violemment la Banque mondiale et l'Organisation mondiale du commerce (OMC). Mais Teddy est aussi un penseur conservateur, voire franchement réactionnaire, «hostile à l'idée de progrès et à la modernité issue des Lumières», décrypte Stéphane François.
[3] Cet ancien militaire de 44 ans aime à mettre en avant son passage chez les Verts, de 1993 à 1995 et se targue d'avoir participé à la constitution d'Europe Écologie. Sa défunte revue Le recours aux Forêts a publié les contributions d'Edward Goldsmith mais aussi de Serge Latouche et d'Alain Caillé, les animateurs du Mouvement anti-utilitariste en sciences sociales (MAUSS), dont l'engagement à gauche ne souffre pas de contestation. Après un tour de piste chez les Identitaires, Ozon est entré en janvier 2011 au bureau politique du Front national, avant d'en démissionner en août de la même année, après un tweet dans lequel il expliquait les crimes d'Anders Breivik par «une explosion de l'immigration» en Norvège.
Tollé contre un stage pour soigner l'homosexualité Laura Raim 20/07
Une pétition a été lancée pour protester contre un séminaire organisé cette semaine en Ardèche par un groupe protestant évangélique.
Retrouver une «saine hétérosexualité». Voilà ce que propose «le séminaire de restauration» organisé par le groupe protestant évangélique Torrents-de-vie qui se déroulait cette semaine à Viviers, en Ardèche. D'après la brochure, ce stage, d'un coût de 410 euros par personne, aborde divers points parmi lesquels la «restauration du vrai féminin» et du «vrai masculin».
Torrents-de-vie, qui avait dû renoncer en 2011 à un séminaire similaire à Toulouse en raison d'un vaste mouvement de protestation, est l'une des nombreuses filiales de Desert Stream, une organisation américaine fondée en 1980 par un leader de la mouvance «ex-gay», Andrew Comiskey. Récemment apparues en France, ces thérapies promettant de guérir du «péché» de l'homosexualité inquiètent au plus haut point les associations homosexuelles. Une pétition pour demander au gouvernement de «dénoncer et interdire ces traitements qui poussent des milliers de gays et lesbiennes dans une spirale d'autodestruction - pouvant aller jusqu'au suicide» a réuni 30.000 signatures.
Dans une déclaration faite en novembre dernier, le coordinateur de Torrents-de-vie en France, le pasteur Werner Loertscher, s'était défendu d'être homophobe. «On n'est pas homophobes dans le sens d'être contre la personne homosexuelle, on est pour la personne homosexuelle, mais si elle veut changer, on l'accompagne dans cette recherche. Tout être humain a le droit de chercher une solution pour ce qui ne va pas dans sa vie.»
Des séminaires dans dix pays
L'hypothèse de l'homosexualité comme maladie curable est discréditée depuis longtemps dans les milieux scientifiques. Depuis 1990, l'Organisation mondiale de la santé a rayé l'homosexualité de la liste des maladies mentales. Dans une résolution signée en 1997, médecins, psychiatres et psychologues affirment que non seulement l'homosexualité n'est pas une tare, mais qu'il n'existe aucun traitement efficace permettant de réorienter la sexualité d'une personne.
Plus récemment, le père de ces «traitements» utilisés par Torrents-de-vie a fait volte-face en dénonçant ses propres recherches. Le psychiatre de renom Robert L. Spitzer s'est en effet excusé pour une étude publiée en 2001 qui affirmait que la «thérapie réparatrice» pouvait fonctionner pour certains homosexuels «très motivés». «Je veux m'excuser auprès de toute personne gay qui a perdu son temps et son énergie dans une thérapie réparatrice», a-t-il écrit en mai dans une lettre.
Mais même dans les cercles chrétiens, on reconnaît de plus en plus l'inutilité de tels programmes de conversion. Fondée aux États-Unis en 1976, la confédération chrétienne Exodus International regroupe toutes les organisations (dont Desert Stream) qui aident les homosexuels à «dompter leurs pulsions». Or son président Alan Chambers a déclaré début juillet que ces traitements étaient non seulement inefficaces mais dangereux. Marié et père de deux enfants, il confie au New York Times avoir toujours autant de «désir homosexuel». Pour lui, l'homosexualité reste un péché mais il est impossible de le soigner.
Si le mouvement ex-gay a été sérieusement ébranlé par ce désaveu de l'intérieur, l'organisation Desert Stream, elle, semble peu perturbée. Le groupe évangélique a fait défection d'Exodus International et compte bien poursuivre sa «tournée» mondiale. Selon l'association All Out, de nouveaux séminaires de «réorientation» sont prévus dans une dizaine de pays: Australie, Finlande, Angleterre, Lituanie, Pays-Bas, Philippines, Suisse et États-Unis.
Néonazis français à Genève: le barbecue qui intrigue Fabiano Citroni 27.07
Des extrémistes de droite se réunissent demain dans un lieu secret. Qui sont-ils ? Éclairage du politologue Jean-Yves Camus
Annoncé il y a plus d’un mois sur le Net, le barbecue organisé par Artam Brotherhood – des néonazis français – a lieu demain à Genève. Où ça? Impossible de le savoir: l’endroit n’est pas indiqué sur le site de ce groupuscule semi-clandestin et la police cantonale en dit un minimum sur ce rassemblement. Nul doute pourtant qu’elle sera sur les dents demain après-midi. Et pour cause: les tensions sont palpables entre extrémistes de droite et extrémistes de gauche depuis l’altercation survenue lors la Fête de la musique, à la fin juin. Le chanteur d’un groupe punk avait alors reçu trois coups de couteau. Deux nationalistes avaient été arrêtés et prévenus de lésions corporelles graves, voire de tentative de meurtre.
Qui constitue le groupe Artam Brotherhood ?
Selon Jean-Yves Camus, politologue spécialisé dans les nationalismes et extrémismes en Europe, ce groupe est né en 2011 et doit rassembler quelques dizaines de militants entre Saint-Etienne, Lyon, la Franche-Comté et le nord de la Savoie. Il n’a pas de publication papier et ses dirigeants ne sont pas connus. «Ce groupe est un thuriféraire du national-socialisme. Il est à la fois raciste, antisémite, pour la suprématie de la race blanche et pour une Europe basée sur les critères du sang et de la race», explique le politologue.
Il relève que dans son invitation au barbecue, ce groupe annonce la participation des Jeunesses nationalistes – un mouvement fondé par un ancien du Front national, exclu du parti – et du Gud, «une vingtaine d’étudiants lyonnais de tendance néofasciste».
Pourquoi le barbecue est-il organisé à Genève?
Artam Brotherhood a déjà organisé une fête dans la campagne neuchâteloise, l’an dernier. Le groupuscule remet ça à Genève et annonce des jeux d’habileté, du tir à la corde et de nombreux stands. «Ces Français semblent avoir des liens avec des militants neuchâtelois et genevois, confie Jean-Yves Camus. Ils ont une volonté d’extension en Suisse et cet événement est un moyen de recruter des membres. Par ailleurs, les activités des Jeunesses nationalistes ont été rendues plus difficiles par les pressions policières à Lyon. En se déplaçant, ils espèrent être plus tranquilles.»
La réunion risque-t-elle de dégénérer ?
Jean-Yves Camus relève la radicalité des propos tenus sur Internet. Pour les extrémistes de droite, ceux de gauche sont «une belle brochette d’invertis (homosexuels), crasseux, squatters, chanteurs keupons ratés et putes à redskins. La vermine d’extrême gauche ne nous effraie pas le moins du monde.»
Que répondent les extrémistes de gauche? Ils annoncent une journée «Love Music, Hate Fascism», aujourd’hui, à l’Ilôt 13, derrière la gare Cornavin. Ce qui ne convainc pas tous leurs sympathisants. «A un moment donné, il faut arrêter de boire, organiser des concerts et couper sa crête. Il faut s’entraîner et passer à l’action sérieusement, écrit l’un d’eux sur un site Internet. Il faut arrêter de pisser dans son pantalon à l’idée d’affronter des fachos qui, eux, apparemment, s’entraînent et sont prêts à la confrontation.»
Pour Jean-Yves Camus, «le conflit est permanent entre les militants d’extrême droite et les militants antifascistes les plus radicaux. Le risque de débordement est donc toujours là. Mais j’ai confiance en la police cantonale pour contrôler les militants français à la frontière et préserver l’ordre public.»
Que pense la police cantonale de ce barbecue ?
Porte-parole de la police genevoise, Eric Grandjean tient à dire que «cet événement existe par les médias. Les extrémistes jouent là-dessus. Nous ne sommes même pas sûrs que ce pique-nique aura lieu», dit-il, sans développer son propos. L’officier de presse ajoute: «Artam Brotherhood, ce sont quelques dizaines de personnes. Nous sommes prêts à remplir la mission générale de police qui nous est donnée: celle de maintenir l’ordre public.»
L’organisation d’un barbecue par un groupe néonazi français ne semble pas inquiéter outre mesure le porte-parole de la police. A moins qu’il ne préfère renvoyer dos à dos extrémistes de droite et de gauche. Cela avait déjà été le cas après l’altercation survenue lors de la Fête de la musique, aux Bastions: la police s’était évertuée à parler d’une bagarre entre deux individus alors que le caractère politique de la rixe était avéré. Rixe qui aurait pu se terminer par la mort d’un trentenaire, qui, aujourd’hui, a une cicatrice de vingt centimètres au ventre.
« Barrer la route aux fachos »
Les extrémistes de droite organisent un barbecue. Ceux de gauche, une journée de protestation contre la montée de l’extrême droite, à l’Ilôt 13. Sur le papier, le programme se veut festif: stands d’informations, «bouffe populaire» dès 14 h, concerts dès 21 h. «Genève est une ville où les groupes fascistes n’ont aucun terrain fertile pour eux: ni dans les écoles et les universités, ni dans les stades, ni dans la rue. Chaque événement qu’ils organisent est clandestin et fermé, c’est bien là un aveu de faiblesse de leur part», lit-on sur le site Internet du Réseau Antifasciste Genève. La lutte serait donc avant tout «politique et culturelle».
Mais pas seulement, peut-être. Car dans son texte diffusé jeudi sur le Net, le Réseau Antifasciste Genève appelle «les Genevois à la vigilance dans tous les quartiers et les communes. Mais aussi à l’élaboration d’initiatives autonomes et des actions symboliques ou non pour barrer la route des fachos et leur faire comprendre que Genève est une terre antifasciste.» Un message ambigu. F.C.
L'Artam Brotherhood ou l'agro-romantisme allemand importé en France 24 JUILLET 2012
La France est un pays formaliste, qui a étouffé le véritable romantisme, le besoin de sensibilité absolue, culminant dans la bataille pour les arts et la civilisation.
Conséquence : l'importation de théories fort étranges, comme le bricolage agro-romantique allemand des « artamans » ou encore les « fraternités » suprémacistes blancs des USA (nous parlions récemment du « cercle aryen »).
Qu'en France, il y ait des gens sportifs et violents, décidés et organisés, pour mélanger le tout, cela montre à la fois de la volonté et un idéalisme absolu.
Parce que la France a tout de même une histoire ; entre François Ier et Louis XIV, Rabelais et Molière, en passant par du Bellay et Rousseau... cela a été une longue route.
Tout cela aboutirait-il logiquement en une « Artam Brotherhood » ? Il y a de quoi douter de cela.
Déjà parce que le terme Brotherhood est tiré de l'anglais, des fameuses « fraternités » aryennes qui sont des gangs dans les prisons faisant du trafic de drogues. C'est largement documenté aux USA, et il n'y a pas de quoi en faire un modèle, évidemment.
Ensuite, parce que les « Artamans » sont un bricolage, une invention romantique allemande de type nazie, et d'ailleurs les nazis allemands, aujourd'hui comme hier, n'en ont rien à faire des Français, fussent-ils nazis. Cela, il serait peut-être temps de le remarquer et d'en voir la signification !
Pour les nazis allemands, en effet, la communauté est une totalité « raciale » déjà existante et il ne suffit pas d'être « aryen » pour en faire partie : il y a l'exigence « romantique » de la langue, de la psychologie, etc.
C'est ainsi que sont nés les véritables « artamanen », dont on voit ici une photo.
La « fédération d'Artam », née au milieu des années 1920, est un mouvement mystique pour « régénérer » l'Allemagne inventé par Willibald Hentschel. Le terme « Artam » ne veut rien dire, Willibald Hentschel était un mystico-délirant adepte de la polygamie qui a donné plusieurs sens au mot (des emprunts au persan, « hommes d'action », « hommes du terrain de la récolte », etc.).
Elle a tout de suite possédé un grand soutien financier et idéologique, de par sa ligne qui consistait à appeler les jeunes à devenir des agriculteurs à l'Est de l'Allemagne. C'est une politique coloniale au service des Junkers, les aristocrates devenus fermiers capitalistes.
La « fédération d'Artam » consistait ainsi en des « hippies de droite » ésotérico-agricoles et des militants plus agressif (le commandant du camp d'Auschwitz en proviendra, d'importants responsables SS, etc.).
Tous ces gens – proches du DNVP (le parti nationaliste identitaire) – formaient le cœur de l'idéologie agro-romantique « blut und boden » (sang et sol), soutenue par des gens comme Hans F. K. Günther (théoricien racialiste), Kleo Pleyer (« historien » antisémite forcené) ou encore Ernst Niekisch (théoricien national-révolutionnaire sur une ligne « national-bolchevik »c'est-à-dire partisan d'une alliance à l'Est).
Le dirigeant des Artamanen, Hans Holfelder , décédera en 1929 des suites d'un accident de moto (en Autriche, où il s'était réfugié après avoir assassiné un social-démocrate) : après le triomphe nazi, le dirigeant SS Himmler fera en sorte que sa tombe dispose d'une garde d'honneur SS.
Le mouvement, qui n'aura jamais vraiment pris, périclitera et sera intégré dans les structures de l'Etat nazi. Reste le mysticisme agro-romantique.
Les Français de « l'Artam Brotherhood » reprennent cette ligne et sa devise : « Avec foi nous servirons la terre, la mort et le grand avenir ».
Mais de quelle terre est-il parlé ? Les campagnes sont depuis longtemps capitalistes, et connaissent un processus aggravé de monopolisme.
« L'Artam Brotherhood » est-elle contre, d'ailleurs ? Pas du tout : ils célèbrent la charcuterie, pavanent devant des cadavres de cochons et se vantent même de manger des des cochons de lait.
C'est-à-dire des bébés cochons arrachés à leur mère au dernier moment, pour que la viande soit plus tendre.
Est-ce là très écologiste ? Non, cela ne l'est pas, et les nazis français rejettent le « mondialisme », mais on peut être absolument certain que tous consomment de l'huile de palme.
Cela se lit très aisément dans les lignes sur l'écologie, qui consistent en fait du romantisme mystique appelé « ariosophie » en Allemagne. On notera qu'aujourd'hui encore, ce courant néo-artamanien existe là-bas : un très important responsable nazi défendait cette ligne (Jürgen Rieger, 1946-2009, grand argentier et hommes de réseaux internationaux) et dans 3-4 régions, il y a des rachats de fermes par des néo-survivalistes racialistes sur cette ligne.
Voici donc ce que dit « l'Artam Brotherhood » :
« Il y a également une part forte de reconnaissance de la Nature : les mouvements écologistes actuels ne remettent que partiellement en question la relation qui en est faite avec l’Homme. Il faut savoir que la tradition estimait la Nature comme mère de tout, c’est pourquoi elle était célébrée et représentée de manière si systématique : le sol invictus est au cœur de nombres de rites et fêtes.
C’est une conception d’osmose avec la nature, qui est trop lointaine de nos jours. Nous pouvons nous définir comme étant des écologistes, nous sommes pour la préservation de la biodiversité, qu’ils s’agisse de la flore comme de la faune…cette dernière comprenant évidemment l’espèce humaine, et donc les différentes races qui l’a compose. »
On est à des années-lumières de la réelle compréhension de ce qu'est la Biosphère par le matérialisme dialectique.
Car là où nous disons qu'il faut dépasser la contradiction villes-campagnes, les « artmaniens » veulent retourner aux campagnes « mythiques » qui n'ont jamais existé, celles que l'on voit dans les films hollywoodiens sur l'Irlande ou les Vikings, avec le village communautaire où tout le monde s'entraide, etc.
C'est d'ailleurs la même vision qu'on a dans Astérix. Sauf que dans le monde réel, les villes engloutissent la nature, il y a urgence, et l'épopée de notre époque ne consiste pas en repli individuel sur ses amis, son « clan », sa « race », mais dans le fait d'assumer la destinée universelle de la matière en mouvement sur notre planète.
Comme il a été formulé :
« Le sort de la révolution socialiste se joue ici. Soit la bourgeoisie arrive à entraîner avec elle les rurbains, en s’appuyant sur l’individualisme et le culte de la petite propriété. Le paysage de la France continuera alors d’être clairsemé de zones rurbaines, les derniers espaces naturels étant définitivement intégrés dans ce paysage.
Soit au contraire la classe ouvrière prouve qu’il vaut mieux vivre dans des zones collectives, où la vie dans des immeubles à taille humaine permet une démarche écologique, une solidarité générale, un meilleur développement culturel, une vie véritablement épanouie.
C’est le projet des communes populaires, qui s’intègrent harmonieusement à la nature, s’appuyant sur des zones agricoles reliées aux communes populaires, et protégeant de très larges espaces à la nature sauvage.
L’alternative pour les 30 prochaines années en France est la suivante : soit la continuation du capitalisme avec généralisation de centres-villes riches et ayant tendance à former une oligarchie, et étalement toujours plus grand des zones rurbaines, jusqu’à l’absorption complète de la nature.
Et finalement la généralisation de la barbarie pour une longue période, en raison du caractère dénaturé de l’humanité et de l’effondrement de toutes les valeurs de civilisation.
Soit la révolution socialiste, signifiant l’arrêt de la destruction de la nature, par le recul des villes et la construction de communes populaires conjuguant de manière harmonieuse nature et culture.
Tel est le sens du slogan du PCMLM : Socialisme ou retombée dans la barbarie ! » (La contradiction entre les villes et les campagnes, septième partie)
Le barbecue néonazi a eu lieu en France 28.07
Le groupuscule Artam Brotherhood annonçait une réunion à Genève aujourd'hui. Ses membres se sont finalement retrouvé de l'autre côté de la frontière
L'information émane de la police genevoise. "Le barbecue des membres du groupuscule d'extrême droite a eu lieu en France", relate Jean-Philippe Brandt, son porte-parole. Le chargé de communication confirme qu'"il s'agit du même groupe qui avaient initialement prévu de se retrouver dans la région de Jussy."
Il serait donc question des membres d'Artam Brotherhood, qui se revendiquent "national-socialistes" et défenseurs de la race blanche. Ceux-là même qui annonçaient sur leur site internet la tenue d'une rencontre à Genève ce samedi (lire nos éditions de ce week-end). La police dit ne pas savoir où le rassemblement a eu lieu exactement et combien de personnes s'y sont rendues.
Parallèlement et pour montrer leur opposition à l'idéologie raciste prônée par le groupe d'extrême droite, une soirée "antifasciste" se déroule ce soir à l'Îlot 13, près de la Gare. Cette soirée de concerts succède à une après-midi calme où militants et curieux ont partagé repas, discussions autour de plusieurs stands d'information et se sont essayé aux graffitis.
Une ombre plane néanmoins sur la soirée. Ce matin, un message posté sur le site internet "Indymedia" appelait à un "black block antifa", une manifestation violente d'extrême gauche, à la fin des concerts. Une information immédiatement démentie par le site des antifascistes de Genève.
La Fraternité Saint-Pie-X laisse planer le doute sur son attitude vis-à-vis de Rome BRUNO BOUVET
Dans un long entretien publié lundi 16 juillet dans la soirée sur le site officiel de la Fraternité Saint-Pie-X, son supérieur général Mgr Bernard Fellay exprime l’état d’esprit des disciples de Mgr Lefebvre à l’issue de leur chapitre général qui s’est tenu à Écône (Suisse) du 10 au 14 juillet.
À la lecture des propos de Mgr Fellay, il est toutefois bien difficile de déterminer quelle position adoptera la Fraternité Saint-Pie-X (FSSPX) vis-à-vis de la réponse que lui a adressée la Congrégation pour la doctrine de la foi le 13 juin à Rome, visant le retour de la FSSPX dans l’Église.
«Nous ferons très prochainement parvenir à Rome la position du chapitre qui nous a donné l’occasion de préciser notre feuille de route en insistant sur la conservation de notre identité, seul moyen efficace pour aider l’Église à restaurer la chrétienté» , indique Mgr Fellay, reprenant là une information déjà contenue dans le bref communiqué publié le 14 juillet par la FSSPX.
UNE UNITÉ RESTAURÉE
Il semble que l’entretien accordé par le supérieur de la Fraternité ait d’abord pour but de montrer que les partisans de Mgr Lefebvre ont restauré une unité mise à mal ces derniers mois par les fortes dissensions qui se sont manifestées en leur sein.
«Au sujet de Rome, nous sommes vraiment allés au fond des choses, et tous les capitulants ont pu prendre connaissance du dossier complet. Rien n’a été mis de côté, il n’y a pas de tabou entre nous. Je me devais d’exposer précisément l’ensemble des documents échangés avec le Vatican, ce qui avait été rendu difficile par le climat délétère de ces derniers mois. Cet exposé a permis une discussion franche qui a éclairé les doutes et dissipé les incompréhensions. Cela a favorisé la paix et l’unité des cœurs, et c’est très réjouissant», affirme ainsi Mgr Fellay.
«Dans cette démarche, nous entendons nous inspirer non seulement de la fermeté doctrinale de Mgr Lefebvre, mais aussi de sa charité pastorale. L’Église a toujours considéré que le meilleur témoignage en faveur de la vérité était donné par l’union des premiers chrétiens dans la prière et la charité. Ils ne faisaient «qu’un seul cœur et qu’une seule âme», nous disent les Actes des Apôtres (4, 32).
Le bulletin de liaison interne de la Fraternité Saint-Pie-X s’intitule Cor unum, c’est un idéal commun, un mot d’ordre pour tous. Aussi nous nous séparons avec force de tous ceux qui ont voulu profiter de la situation pour semer la zizanie, en opposant les membres de la Fraternité les uns aux autres. Cet esprit-là ne vient pas de Dieu» , poursuit-il.
« CE N’EST PAS NOUS QUI ROMPRONS AVEC ROME »
Quelle sera désormais l’attitude de la Fraternité Saint-Pie-X ? Dans un premier temps, son supérieur semble ne pas fermer la porte à un éventuel retour au sein de l’Église romaine. «Ce n’est pas nous qui romprons avec Rome, la Rome éternelle, maîtresse de sagesse et de vérité» , affirme-t-il d’abord avant d’exprimer une posture critique maintes fois adoptée.
«Pour autant il serait irréaliste de nier l’influence moderniste et libérale qui s’exerce dans l’Église depuis le concile Vatican II et les réformes qui en sont issues. En un mot, nous gardons la foi dans la primauté du Pontife romain et dans l’Église fondée sur Pierre, mais nous refusons tout ce qui contribue à l’«autodestruction de l’Église», reconnue par Paul VI lui-même, dès 1968.»
VIVES CRITIQUES CONTRE LE NOUVEAU PRÉFET DE LA CONGRÉGATION DE LA DOCTRINE POUR LA FOI
Et de poursuivre l’offensive contre l’Église romaine: «Nous ne pouvons garder le silence devant la perte de la foi généralisée, ni devant la chute vertigineuse des vocations et de la pratique religieuse. Nous ne pouvons nous taire devant «l’apostasie silencieuse» et ses causes. Car le mutisme doctrinal n’est pas la réponse à cette «apostasie silencieuse» que même Jean-Paul II constatait, en 2003.»
«Plus que jamais, nous devons effectivement garder cette ligne de crête fixée par notre vénéré fondateur. C’est une ligne difficile à tenir, mais absolument vitale pour l’Église et le trésor de sa Tradition. Nous sommes catholiques, nous reconnaissons le pape et les évêques, mais devons avant tout conserver inaltérée la foi, source de la grâce du Bon Dieu.
Il faut par conséquent éviter tout ce qui pourrait la mettre en danger, sans pourtant nous substituer à l’Église catholique, apostolique et romaine. Loin de nous l’idée de constituer une Église parallèle, exerçant un magistère parallèle !» , indique Mgr Fellay.
« MGR MÜLLER NOUS TRAITAIT COMME DES PARIAS »
Cependant, la nomination récente de Mgr Ludwig Müller à la tête de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, en remplacement du cardinal William Levada, lui inspire des propos bien peu flatteurs : «L’ancien évêque de Ratisbonne, où se trouve notre séminaire de Zaitzkofen, ne nous apprécie pas, ce n’est un secret pour personne. Après l’acte courageux de Benoît XVI en notre faveur en 2009, il n’avait guère paru vouloir collaborer dans le même sens, et nous traitait comme des parias ! C’est lui qui déclarait alors que notre séminaire devrait être fermé et que nos étudiants devraient aller dans les séminaires de leur région d’origine, avant d’affirmer sans détour : «Les quatre évêques de la Fraternité Saint-Pie-X doivent tous démissionner» !»
« LE CONCILE, UNE ÉNORME RICHESSE » , A RAPPELÉ LE PAPE
Au-delà de la position difficilement lisible de la FSSPX, reste à savoir quelle pourrait être la position de Rome au cas où la FSSPX demanderait de nouvelles négociations.
Selon les informations recueillies par La Croix, les évêques et cardinaux chargés du dossier ont manifesté une certaine exaspération lors de la dernière réunion de la Congrégation pour la doctrine de la foi, jugeant que les souhaits de Mgr Fellay s’accompagnaient d’une critique excessive du Concile.
Lors de leur discussion, tous leurs propos auraient été enregistrés et retranscrits au pape, qui n’aurait donc pas pris sa décision en solitaire.
Il semble que le pape ait adressé une réponse ferme à Mgr Fellay, l’engageant à respecter le magistère des derniers papes, Paul VI et Jean-Paul II, ainsi que le concile Vatican II.
C’est dans ce contexte qu’il fallait entendre, dimanche 15 juillet, l’homélie de Benoît XVI à Frascati, sur le Concile Vatican II : «Une énorme richesse pour la formation des nouvelles générations chrétiennes» , a rappelé le pape.
Le pasteur d'une église baptiste de Crystal Springs, dans le Mississippi (sud des Etats-Unis), a refusé de marier un homme et une femme dans son église parce qu'ils étaient noirs, ont rapporté dimanche 29 juillet les médias américains.
Le pasteur Stan Weatherford, qui est blanc, a expliqué à la chaîne de télévision ABC qu'il n'y avait jamais eu de mariage de Noirs dans la First Baptist Church de Crystal Springs depuis sa création en 1883.
Des fidèles de l'église l'ont menacé d'être remplacé s'il acceptait d'y organiser une cérémonie pour le mariage de Charles et Te'Andrea Wilson, a-t-il assuré, soulignant qu'il avait proposé au couple de les marier dans une autre église proche et dont les fidèles sont majoritairement noirs.
"Comment peut-on expliquer à une fillette de 9 ans 'On ne peut pas se marier ici, parce que, devine quoi ma chérie ? on est noirs'", a réagi Charles Wilson sur une filiale locale d'ABC, évoquant sa fille.
D'après la chaîne de télévision CNN, les futurs époux ont appris que la cérémonie ne pouvait pas avoir lieu dans l'église qu'ils avaient initialement choisie la veille de leur mariage, qui devait avoir lieu le 20 juillet. Il a finalement été célébré dans une autre église le lendemain.
Violente agression raciste contre deux bouchons lyonnais à Saint-Jean Camille Guttin et Jean-Baptiste Viallet 05/07
Dans la nuit du 8 au 9 juin, le personnel des restaurants "La Grange" et "Chez Louise", dans le quartier Saint-Jean (Lyon 5e), a été victime d’une attaque raciste. L’agression, perpétrée par un groupe d’une vingtaine de personnes, a laissé le propriétaire sous le choc. Il a décidé de vendre ses établissements.
“Bande de bicots, rentrez chez vous, ici c’est notre territoire.” Voici les insultes qui ont été proférées à l’encontre de Mohammed Chikha et de son personnel. Selon le restaurateur, alors que le terrassier de La Grange finissait son service, un homme est venu uriner dans les plantes. Rapidement rejoint par quatre ou cinq personnes, le ton est monté. C’est ensuite une vingtaine d’individus, cagoulés pour certains, crâne rasé pour d’autres, qui ont afflué et s’en sont pris au personnel du restaurant.
Le beau-frère de Mohammed, Hamid Emerzoukene, a même été attaqué au moyen de barres de fer et de poings américains. Il s’en est sorti avec 12 points de suture au crâne et une jambe cassée. Nous l'avons rencontré, il marche avec une béquille. Maurice, cogérant des restaurants, explique que les agresseurs ont clairement signifié que leur but était de “mettre un terme à leurs activités”.
" Sales juifs, sales bougnoules, sales noirs "
Le directeur de cabinet de la mairie du 5e arrondissement, présent sur les lieux de l’agression, déclare avoir constaté des mouvements de fuite. Plusieurs dégâts matériels ont aussi été déplorés. Les restauratrices du Cozy Corner, situé en face des deux bouchons, nous confirment également avoir vu les individus lancer le matériel de la terrasse sur le personnel. Le directeur de cabinet affirme qu’une enquête est en cours pour déterminer les “motivations des agresseurs”.
Deux jours plus tard, un groupe d’une dizaine de clients s'est présenté au restaurant. "Rapidement, j’ai reconnu des croix gammées sur leurs blousons. A chaque fois qu’ils commandaient, ils faisaient le salut nazi, ils n’arrêtaient pas de répéter : sales juifs, sales bougnoules, sales noirs", nous confie le serveur Damien. M. Chikha décide alors d'alerter la police.
“ Je réfléchis à l’Algérie ”
Mohamed Chikha affirme aujourd’hui être “dégoûté”. Ayant fait ses classes de restaurateur chez Bocuse, puis au Ritz Carlton de Londres, il se dit “désabusé” par un tel “manque de reconnaissance”. Ses ambitions, son passé et son ascension dans la restauration sont “souillés” par cette agression. Il est aujourd’hui suivi psychologiquement, expliquant avoir “très peur”. Selon lui, l’agression est liée directement à la diversité d’origines de son personnel qui, pourtant, “s’investit activement dans le travail”.
Comparant avec l’expérience du Ritz Carlton de Londres dont il a bénéficié, il avoue qu’en France, “ce qui manque, c’est le respect”. Aujourd’hui, il envisage sérieusement de quitter la France. “Je réfléchis à l’Algérie ou au Maroc”, nous confie-t-il, avant d’ajouter : “J’ai envie de voir grandir mon fils.” Soupçonné par la victime d’être à l’origine de l’agression, le groupe de jeunes identitaires Rebeyne, dont le local se situe dans le quartier, dément cette accusation. La police, quant à elle, n’a pas souhaité communiquer sur cette affaire.
Lyon Saint-Jean : les auteurs de l'agression raciste place du Change arrêtés
Après un mois et demi d'enquête, les deux auteurs principaux de la rixe qui avait coûté 15 jours d'arrêt à un restaurateur d'origine maghrébine ont été interpellés. Il s'agit de deux jeunes identitaires de 23 ans. Tous les deux ont reconnu les faits.
Il aura fallu un mois et demi d'enquête aux policiers du commissariat du 5e arrondissement de Lyon pour interpeller les auteurs de cette agression. Une descente à motivation raciste qui avait secoué tout le quartier de St-Jean dans la nuit du 8 au 9 juin dernier.
Ce soir là, peu après minuit, une vingtaine de jeune cagoulés, dont certains le crâne rasé font irruption Chez Louise, un restaurant de la place du Change à Lyon 5e,. Ils viennent pour en découdre avec le gérant et son personnel d'origine maghrébine. "Bande de bicots, rentrez chez vous, ici, c'est notre territoire" leur lancent les jeunes.
Deux jeunes de 23 ans au " profil identitaire "
C'est la fin du service, une rixe violente éclate. Les jeunes cagoulés urinent dans les bacs à fleurs avant de saccager la terrasse. Le personnel du restaurant se défend. Bilan, trois victimes : le restaurateur et deux de ses collègues. L'un à la jambe cassée et douze points de suture. Ils subiront respectivement 15,10 et 5 jours d'interruption temporaire de travail (ITT). Quelques jours après les faits, le restaurateur interrogé par nos journalistes pense à fermer boutique et à s'exiler loin de Lyon (lire par ailleurs). Malgré son expérience chez Bocuse et au Ritz Carlton de Londres, il envisage sérieusement de quitter la ville.
Depuis, les rumeurs vont bon train dans le quartier où les habitants s'inquiètent de "l'impunité des jeunes identitaires". Leur local - La Traboule – est situé montée du Change à Lyon 5e. "Tout le monde sait qui c'est et personne ne les arrête, ce n'est pas normal" s'inquiète un riverain. Entre temps, l'intervention d'Alexandre Gabriac et de quatre de ses amis à Lyon 3e jette de l'huile sur le feu. Pour avoir déployé une banderole à caractère xénophobe sur le toit d'un immeuble à la Part-Dieu et déplacé le GIPN, ils ne seront pas poursuivis.
Mais mercredi 25 juillet, un mois et demi après les faits, la Sureté départementale affirme avoir arrêté "les principaux auteurs de l'agression" place du Change. Sans surprise, il s'agit de deux jeunes "au profil identitaire", âgés de 23 ans. Interpellés au petit matin à leur domicile respectif, ils ont été présentés au juge dans la matinée. Tous deux ont reconnu les faits et devaient être jugés en comparution immédiate au tribunal correctionnel, rue Servient (Lyon 3e), dans l'après-midi. A l'heure où nous publions cet article, le résultat de leurs condamnations n'était pas encore connu.
Des militants néonazis ont pris leurs quartiers d'été, hier, à Auchel 29/07 ARNAUD DÉTHÉE
Depuis hier, plusieurs dizaines de militants néonazis de la région, de Belgique et du nord de Paris ont posé leurs valises à Auchel pour participer au « week-end du Trident », deux journées dédiées aux nostalgiques du IIIe Reich. Au programme : cross, initiation au self défense, barbecue et concert du groupe d'extrême droite Lémovice. Les riverains passés hier après-midi à proximité du stade Balsy ont même eu droit à une partie de foot entre gros bras aux cheveux ras...
Car c'est en toute impunité que ces skinheads - dont certains trimballaient un masque d'Adolf Hitler - ont investi hier après-midi le stade municipal pour entamer une partie de ballon sous le regard ahuri des quelques gamins qui ont pris la poudre d'escampette... La trentaine de gaillards tatoués au crâne rasé pouvait dès lors s'ébattre joyeusement dans le pré sous les yeux des badauds et ceux de la police restée discrète.
Ce match surréaliste faisait partie du programme des réjouissances concocté par les membres du mouvement d'extrême droite radical Troisième Voie qui, sur internet, avait gardé secret le lieu de la manifestation jusqu'à la dernière minute... C'est finalement rue Georges-Brassens qu'un petit drapeau tricolore affublé de l'autocollant « Stop à l'islamisation » indiquait hier matin le point de chute aux voitures belges, picardes et parisiennes qui s'y pressaient dès 10 heures. Alors qu'on la croyait moribonde depuis près d'un an - et l'affrontement entre identitaires et cégétisites sur le marché d'Auchel qui avait fait grand bruit - la Maison de l'Artois a donc repris du service. Au grand dam du maire qui avouait son impuissance à juguler le phénomène. « Tant qu'ils ne causent pas de trouble à l'ordre public, on ne peut rien contre ces gens-là, soupire Richard Jarrett. Comme moi, la police est aux aguets depuis 72 heures. Je remarque au passage qu'ils ne sont pas Auchellois. Je ne minimise pas, je n'ai guère de moyens d'intervenir. Je reste néanmoins vigilant. » Plus radicale, l'extrême gauche locale - passablement agacée par les aises prises par leurs adversaires - n'excluait pas l'affrontement dans la soirée. « C'est inacceptable qu'ils puissent se balader au vu et su de tout le monde sans que personne ne bouge, tonnait froidement hier ce militant antifasciste. Ce sont des durs du mouvement skinhead. Le groupe néonazi Lemovice a déjà été interdit en France. Il se réclame d'Hitler dans les paroles de ses chansons ! Après leur match, j'ai vu des gars avec des croix gammées tatouées sur le corps aller boire des verres en centre-ville. Ça chez nous, on ne peut pas cautionner... »
Auchel : au lendemain du rassemblement néonazi, le maire écrit au ministre de l'Intérieur 30/07
Au lendemain d'un week-end qui a mis ses nerfs à rude épreuve, le maire d'Auchel Richard Jarrett a décidé d'interpeller le ministre de l'Intérieur Manuel Valls pour demander la dissolution de la Maison de l'Artois.
La structure - qui a accueilli samedi et dimanche le désormais tristement célèbre week-end néonazi "du Trident" - ferait peser une menace trop grande sur sa ville et ne répondrait pas aux objectifs qu'elle s'était fixée lors de sa déclaration en préfecture. L'occasion aussi pour le premier magistrat de montrer à ses détracteurs qu'il sait prendre ses responsabilités face à la présence de l'extrême droite radicale.
Il poste sur Facebook des photos de son bébé en nazi
Un Lyonnais a été entendu par la police pour avoir posté sur son compte Facebook des photos de son nouveau-né ceint dans un drapeau nazi.
Les photos ont été retirées, mais le mal est fait. Lundi, un néonazi lyonnais a été convoqué par la police pour avoir posté sur Facebook des clichés de son bébé. Sur ces derniers, le père de famille "avait mis en scène leur petit garçon afin de réaliser une série de clichés faisant l’apologie du nazisme et de l’extrême-droite", relate le site internet du Progrès.
" Il porte une casquette avec une croix gammée "
Tout commence fin juin, avec le dépôt d'une plainte par la femme de ce plombier intérimaire, excédée par les mises en scène de son conjoint envers son petit garçon âgé de moins d'un an. Sur ces photos, on peut voir le bébé "enveloppé dans un drapeau nazi ou posé dessus, parfois il porte une casquette avec une croix gammée ou apparaît dans un photomontage au côté d'Hitler", explique un policier.
Le père, âgé d'une trentaine d'années, fait notamment partie des "Bad gones", un groupe de supporters radicaux de l'Olympique Lyonnais. Lors de sa garde a vue au commissariat du VIIe arrondissement de Lyon, il a reconnu son "attirance pour les thèses du nazisme". Une écharpe "white power" a par ailleurs été retrouvée lors d'une perquisition à son domicile, ainsi que des drapeaux nazis. Le jeune père a été laissé libre à l'issue de sa garde à vue et le parquet de Lyon doit décider lundi des suites à donner à l'affaire.
Week-end du Trident : le leader de Troisième Voie a rendu visite au maire d'Auchel 02/08
C'est accompagné du propriétaire auchellois de la Maison de l'Artois que Serge Ayoub, leader du mouvement d'extrême droite radical Troisième Voie - à l'origine du week-end du Trident - a rendu visite hier après-midi à Richard Jarrett, le maire d'Auchel... Le leader du mouvement - qui réfute le qualificatif de néonazi - est venu exiger un démenti et a déclaré qu'il n'excluait pas un procès en diffamation à l'encontre du premier magistrat. "Ces gens-là ne manquent pas d'air, commente Richard Jarrett. Quand je lui ai mis sous le nez la photo paru dans La Voix du Nord avec les trois types masqués dont un avec une batte de base-ball, il m'a répondu que c'était pour fêter un enterrement de vie de garçon..."
« Week-end du Trident » : le leader de Troisième Voie a rendu visite au maire 03 août
Serge Ayoub, leader du mouvement d'extrême droite, n'exclurait pas d'attaquer le maire en diffamation.
C'est accompagné de Nicolas Colin, président de l'association La Maison de l'Artois (implantée rue Raoul-Briquet), que Serge Ayoub, le leader du mouvement Troisième Voie a rendu hier après-midi une petite visite à Richard Jarrett.
.. Le leader du mouvement d'extrême droite radical - qui a peu goûté la « publicité » faite à son week-end du Trident - s'est rendu au cabinet médical du maire pour lui demander un démenti. Et déclarer qu'il n'excluait pas un procès en diffamation à son encontre.
Enterrement de vie de garçon
« Ils étaient tous les deux très véhéments, raconte Richard Jarrett. Ils refusent le qualificatif de néonazi qui a été accolé à leur mouvement, même si la revue qu'ils m'ont laissée est sans équivoque là-dessus... Ils ne comprennent pas notre demande de dissolution. Je leur ai expliqué qu'ils étaient ici dans une région, et parmi une population, qui n'ont rien à voir avec leurs idées nauséabondes. Était-ce une te ntative d'intimidation ? En tout cas, ils ne m'ont pas impressionnés. » « Il n'a pas compris qu'on en fasse autant au sujet des dégradations commises sur la voiture des journalistes de France 3 qui, d'après lui, les ont d'abord insultés, embraye le maire, estomaqué par l'aplomb de ses interlocuteurs. Le problème de ces gens-là, c'est qu'ils ne s'expriment qu'à travers la violence. C'est leur unique fonds de commerce. En plus, ils ne manquent pas d'air. Quand je lui ai montré la photo parue dans La Voix du Nord avec les trois types masqués dont un avec une batte de base-ball, il m'a dit que c'était une fête d'enterrement de vie de garçon... ».
Richard Jarrett affirme en tout cas que cette entrevue n'a en rien entamé sa volonté de faire fermer la Maison de l'Artois. Une rencontre est prévue aujourd'hui avec le préfet pour évoquer le sujet.
L’UDC Oskar Freysinger s’affiche avec des jeunesses nationalistes
Après le bide de samedi, un petit nombre de jeunesses nationalistes (fascistes lyonnais, organisation crée par Alexandre Gabriac) sont allés crier leur haine des tziganes en Suisse dans le canton du Valais après l’affaire tant médiatisé du mariage de ce week-end.
Leur présence n’a pas semblé géner Oskar Freysinger, qui ne rate jamais la coche populiste des événements. Ce n’est pas la première fois que Freysinger se fait voir avec des néo-fascistes, il avait déjà été invité par les jeunesses identitaires à Paris pour une conférence contre “ l’islamisation de l’europe ” .
Au lendemain du rassemblement néo nazi, le Maire d'Auchel écrit au Ministre de l'Intérieur
Enfin ! Il aura fallu plus d’un an pour obtenir une attitude raisonnable de Monsieur le Maire. Je ne peux que saluer cette initiative et lui apporter mon entier soutien.
Je réitère à travers cette démarche notre volonté de prononcer la fermeture de la Maison de l’Artois qui n’est qu’un lieu de rassemblement et de pratiques d’activités contraires aux valeurs de la république. La motion approuvée par le conseil municipal en septembre 2011 est aujourd’hui plus que d’actualité. Le Maire doit s’appuyer sur celle-ci pour exiger la fermeture de ce centre de formation d’une milice au service d’idéaux interdits depuis les procès de Nuremberg. La présence de cette association est nuisible aux valeurs de l’Humanité !
Je suggère également qu’une Déclaration d’Utilité Publique soit prononcée à l’encontre de ce bâtiment afin d’expulser légalement cette association qui a démontré que son action était contraire au fondement de la République. Nous disposons aujourd’hui, comme il y a un an, suffisamment de preuves pour qualifier l’action de cette association impropre aux valeurs de l’Humanité. Les symboles véhiculés ce week-end sont suffisamment graves pour justifier l’utilité publique de la démarche.
RASSEMBLONS NOUS POUR EXIGER LA FERMETURE DE LA MAISON DE L’ARTOIS et CHASSONS L’EXTRÊME DROITE DE NOS VILLES ET NOS QUARTIERS.
Maurice DISTINGUIN Conseiller Municipal PCF d'Auchel
Pour mémoire :
(NDL) C'est la motion proposée par Maurice Distinguin et Jean-Luc Lambert qui a mis le feu aux poudres. Une motion « pour la fermeture de la Maison de l'Artois » qualifiée « d'association écran ». Maurice Distinguin a publiquement accusé l'association arrivée sur Auchel en mai d'être « en réseau avec des mouvements européens d'extrême droite ». Le texte précise que le conseil municipal demande au préfet « de prononcer la dissolution de l'association "La Maison de l'Artois" en raison de l'objet non avéré que poursuivent ses membres ». Les échanges sur ce point se sont d'abord bornés à des amabilités.
Maurice Distinguin a remercié le maire d'avoir porté cette motion à l'ordre du jour. Et Richard Jarrett d'abonder dans le sens de son opposant. « Ici il n'y a personne qui ne soit pas d'accord avec vous sur le fond. » Réserve (minime) de Philibert Berrier, le premier adjoint : « Sur le fond, monsieur Distinguin, monsieur Lambert, on est avec vous, mais sur la forme, vous êtes sur le terrain des libertés publiques (...). Que voulez-vous qu'on fasse contre, avec des éléments légaux ? » La réponse n'est pas venue mais Maurice Distinguin a proposé de réunir une commission municipale sur le sujet afin d'avancer des solutions loin du public et des journalistes
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