Parti de Gauche - Front de gauche (2012)

Re: nouveau "Parti de Gauche"

Messagede Nico37 » 11 Mai 2012, 00:00

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Re: nouveau "Parti de Gauche"

Messagede Nico37 » 13 Mai 2012, 10:14

Jean-Luc Mélenchon, l’habit présidentiel, l’arme nucléaire et la gauche française ROUSSET Pierre 9 mai 2012

Le 27 janvier 2012, Jean-Luc Mélenchon a répondu à un questionnaire soumis par l’Action des citoyens pour le désarmement nucléaire. Il conclut sa lettre par cette affirmation saisissante, venant du candidat du Front de Gauche : « je ne peux m’engager à ne jamais utiliser d’arme nucléaire contre quelque peuple que ce soit » [1].

A-t-on jamais lu ou entendu un représentant de la « gauche de la gauche » parler ainsi ?

La réponse de Jean-Luc Mélenchon à ce questionnaire a été soigneusement pesée. Elle s’inscrit dans une orientation d’ensemble qui exalte « l’amour de la France » [2], qui valorise le rôle de l’Etat français sur le plan international et prône le renforcement de ses « capacités militaires souveraines » [3].

Cette orientation d’ensemble est totalement étrangère à tout l’éventail des traditions de la « gauche militante », de rupture avec l’ordre établi – qui va de l’antimilitarisme révolutionnaire au pacifisme. Elle est étrangère à toute la tradition anti-impérialiste et anticolonialiste qui s’est opposée (et s’oppose encore [4]) à notre propre impérialisme. Si Jean-Luc Mélenchon dénonce virulemment l’impérialisme étatsunien, il considère en revanche que l’Etat français n’est pas impérialiste et ne menace aucun peuple.

Voilà une question qui n’est pas anodine ! Elle porte sur la nature même de l’Etat et se trouve au cœur de tout projet de transformation sociale radicale, dans un pays comme la France. Pourtant, les déclarations de Jean-Luc Mélenchon en ce domaine n’ont suscité que bien peu de réactions. D’autres points de vue se sont certes manifestés, y compris au sein du Front de Gauche. Sur le site du FdG Finistère (7e circonscription), Yves Jardin (Douanenez) martèle par exemple : « le Front de Gauche doit s’exprimer haut et fort pour dénoncer l’“union sacrée“ mortifère de la course aux armements, de l’acceptation de l’arme nucléaire et des interventions néo-impérialistes. » [5] – mais de telles positions ont été maintenues « à la marge » du débat politique à la gauche de la gauche.

L’habit présidentiel.

Rien n’obligeait Jean-Luc Mélenchon à brandir, au nom de la politique de dissuasion, la menace d’utiliser l’arme nucléaire « contre quelque peuple que ce soit ». Rien, si ce n’est la volonté d’affirmer sa « responsabilité » de prétendant à la magistrature suprême ; car il a véritablement pour ambition d’être élu président et c’est une donnée politique très importante pour comprendre ses positionnements. Il mise sur un échec de la gouvernance socialiste sous François Hollande conduisant à une alternance qui profiterait, cette fois-ci, à la gauche de la gauche et non à la droite ou à la droite extrême.

Il est assez inquiétant de voir avec quelle facilité le chantre le la VIe République endosse l’habit présidentiel de la Ve République. Cette posture a en effet bien des implications : se projeter en chef des armées et héraut de la nation, notamment.

Etat, nation, armée.

Le discours de Jean-Luc Mélenchon sur l’Etat, la nation et l’armée ne semble pas cependant de pure opportunité (se placer dans la course à la présidence), mais semble répondre aussi à une vision profonde. C’est la question que soulève François Sabado dans un article récent : « Sur le plan politique et historique, l’orientation réformiste de la direction du Front de gauche s’accompagne des positions “républicaines“ de Mélenchon. Non pas celle des communards, qui opposaient la république sociale aux classes bourgeoises, mais des républicains qui fusionnent dans leur défense de la république les mots “nation“, “république“ et “Etat“. Cette conception subordonne la “révolution citoyenne“ ou “la révolution par les urnes“ au respect des institutions de l’Etat des classes dominantes. » [6]

Ainsi, dans sa Lettre aux Français à l’étranger, Jean-Luc Mélenchon déplore que le « réseau diplomatique » de la France soit « démantelé ». Dans sa réponse à l’ACDN, il expose les fondements de sa démarche : « Il s’agit de réaffirmer la seule légitimité des Etats souverains en matière de politique internationale. Cette conception des relations internationales fondée sur les États-nation impose de conforter la puissance de la France, c’est-à-dire sa capacité à infléchir la volonté d’autrui. C’est la résultante de sa capacité économique, son potentiel scientifique et technologique, mais aussi sa capacité militaire. »

Renforcer la capacité militaire de la France est aussi l’un des fils conducteurs de la contribution qu’il a envoyée à la Revue Défense nationale : « Une France mise au service de la paix ne peut être privée des moyens de se défendre. Mon propos n’est pas d’augmenter le budget militaire de la France. Mais je n’envisage pas sa réduction. Elle paralyserait nos capacités opérationnelles. Je déciderai un moratoire sur la diminution des effectifs. »

Il faut en particulier renforcer les capacités opérationnelles des armées françaises :

« Les interventions en Afghanistan ou en Libye ont montré les limites de l’organisation et des moyens de nos armées. Il est inacceptable d’envoyer en opération des soldats sous-équipés, de dépendre d’autres puissances pour le transport des troupes, le ravitaillement en vol ou l’observation. Le format des armées et les programmes d’armement, à réexaminer au cas par cas, seront adaptés à la nouvelle réflexion stratégique. En tout état de cause, l’acquisition d’une capacité de projection autonome d’une brigade interarmes est un objectif raisonnable. Il suppose d’augmenter les capacités en termes de renseignement et de soutien. Mais aussi de décider des moyens nécessaires de la projection, tant aériens que maritimes. »

Il faut encore rétablir le lien entre la « nation », la « Patrie républicaine » et « son » armée : « Je rappelle que la conscription est seulement suspendue et non supprimée. Le lien entre la Patrie républicaine et son armée ne doit donc jamais être compromis ! J’engagerai donc aussi une réflexion sur la réserve, dans ses composantes citoyennes et opérationnelles. Elle est le trait d’union entre l’armée et la nation. C’est aussi un vivier de compétences. C’est pourquoi je m’engage à son développement. »

La force de frappe.

C’est pour assurer la puissance de la France que Jean-Luc Mélenchon s’oppose à toute politique de désarmement unilatérale, car « en l’état actuel, la dissuasion nucléaire demeure l’élément essentiel de notre stratégie de protection. ». S’il veut supprimer sa « composante aérienne », c’est uniquement par ce qu’il la juge « aujourd’hui obsolète ».

Mélenchon prône certes le désarmement multilatéral, mais il n’y a là rien d’original ni de radical. L’appel à un monde débarrassé de l’arme nucléaire a été l’un des thèmes centraux du profil affiché par Barak Obama après son investiture présidentielle. Tous les chefs d’Etat impérialistes affirment se préparer à la guerre pour mieux défendre la paix. Tous jurent que leur politique est « strictement défensive ».

La France est l’un des rares pays engagés dans la « modernisation » de l’arme nucléaire ; elle est activement partie prenante de la course aux armements. En popularisant l’idée d’une arme nucléaire « tactique » ou « propre », les Puissances veulent rendre son utilisation politiquement acceptable. Elle a été effectivement utilisée en 1945, elle le sera à nouveau un jour ou l’autre si les mouvements populaires n’imposent pas son éradication.

La doctrine de la dissuasion nucléaire a toujours été le cache-sexe d’une politique de puissance. Elle donne une image trompeuse d’équilibre ou de gel, mais en justifiant la possession de l’arme atomique par certains, elle a justifié sa possession par d’autres. La « dissuasion » a conduit à la prolifération, comme elle nourrit une course sans fin aux armements. Ce n’est en rien une doctrine de gauche, progressiste...

La sortie de l’Otan.

Il en est de même des raisons qui rendent, pour Jean-Luc Mélenchon, impératif de quitter le commandement militaire de l’Otan. « L’acte fondateur de cette stratégie sera la sortie de l’Otan et le refus de toute politique européenne de défense en sous-traitance de celle des États-Unis ou de quoi que ce soit qui autoriserait un contrôle de nos décisions, de nos moyens d’action ou une limitation de leur usage souverain. »

Si l’on excepte le rôle central qu’il accorde à l’Onu, son argumentaire est de facture très gaulliste : « L’Otan n’est plus rien d’autre que le bras armé de l’intérêt des États-Unis. Sa mue en alliance globale doit être stoppée nette. » « Nous n’avons pas à cofinancer le redéploiement étasunien en Asie-Pacifique, face à la prétendue “menace chinoise“. Aussi souhaitable soit-elle, la construction d’une force européenne indépendante de l’Otan est donc pour l’heure une chimère. Il serait irresponsable de lui sacrifier notre capacité de défense souveraine. »

L’altermondialisme, cadre diplomatique ?

« La politique de défense que je propose », affirme Jean-Luc Mélenchon dans sa contribution à la Revue Défense nationale, « est altermondialiste : elle encourage l’émergence d’un monde multipolaire, libéré de toute forme d’hégémonisme. La France doit se porter aux avant-postes d’une nouvelle alliance mondiale. J’affirmerai donc une option préférentielle pour l’action avec les pays émergents. La condition initiale de cette politique est la récupération de notre souveraineté militaire. »

Rappelons à ce sujet un passage déjà cité de sa réponse à l’ACDN : il « s’agit de réaffirmer la seule légitimité des Etats souverains en matière de politique internationale. Cette conception des relations internationales fondée sur les États-nation impose de conforter la puissance de la France… »

L’altermondialisme a vu naître un espace mondial propre aux mouvements sociaux qui, précisément, refusaient de s’identifier à la logique de « leurs » Etats respectifs. Au contraire, Mélenchon présente – et il n’est pas le seul –l’altermondialisme comme un cadre de coopération diplomatique « multipolaire » entre Etats où la France occuperait toute « sa » place. Le grand perdant dans l’affaire est évidemment l’internationalisme. L’altermondialisme serait-il une somme de nationalismes et d’étatismes ?

La gauche française.

Bien entendu, la dynamique suscitée par la campagne du Front de gauche est portée avant tout par les questions sociales. Je ne prétends en aucune manière présenter un jugement d’ensemble sur la portée politique du succès de la candidature Mélenchon.

Cependant, durant la campagne présidentielle, l’invocation de « la France », de « mon pays », de « ma nation », de sa « grandeur » supposée, de son « éminent rôle » dans le monde a été mille fois répétée, jusqu’à l’écœurement. Or, Jean-Luc Mélenchon n’est pas le dernier à avoir entonné le chant national. On peut douter que ce soit la façon la plus efficace de lutter contre le FN, qui s’adresse aujourd’hui « à tous les patriotes de droite et de gauche ». Pire, cela banalise à gauche – y compris dans la gauche de gauche – l’usage d’un verbe nationaliste. Voilà qui très dangereux.

On ne peut s’en remettre à la seule « dynamique » de la « révolution par les urnes » ou des mobilisations sociales pour éradiquer ce nationalisme que l’exaltation de la nation nourrit. On ne saurait faire l’économie d’une bataille politique, en défense de l’internationalisme.
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Re: nouveau "Parti de Gauche"

Messagede Nico37 » 14 Mai 2012, 22:16

Un bilan critique de la campagne présidentielle menée par Jean-Luc Mélenchon, François Mairey-Rouveloup
REMARQUES SUR LA CAMPAGNE DU FRONT DE GAUCHE

L’adage électoral bien connu, « au premier tour on choisit, au second on élimine », interdisait entre les deux tours tout commentaire susceptible de nuire à l’élimination de Sarkozy ; celle-ci aujourd’hui acquise, il est nécessaire de revenir sur les résultats du premier tour, ne serait-ce que pour préparer de la meilleure façon possible le troisième tour, le 10 juin prochain.

A l’issue du 1er tour, la candidate du Front National a recueilli 17,9 % et celui du Front de Gauche 11,1 %. C’est loin des illusions nourries à la veille des élections par les supporters du Front de Gauche qui, au vu de certains sondages (bidons ?), avaient imaginé la troisième place pour leur favori, voire pourquoi pas la seconde ( !?).

On a entendu des hurlements contre la vague « nauséabonde» du Front national. Il n’y a pas eu de vague FN : les 17,9 % de 2012 sont inférieurs aux 19,2 % obtenus par Jean-Marie Le Pen et Bruno Mégret en 2002.

Les erreurs de la campagne du Front de Gauche et, en particulier, de Jean-Luc Mélenchon ont été de mal axer leur campagne contre le FN. D’abord, première erreur, il n’y avait pas lieu de qualifier Marine Le Pen de « démente » ; d’abord elle n’est pas folle la guêpe. En l’injuriant stupidement, on injuriait aussi ses électeurs et électrices. Au demeurant si l’on voulait s’engager sur la piste glissante de la démence des candidats, un nom s’imposait à tous. Evoquer la folie pour désigner ses adversaire politiques est une faute politique : Hitler n’était pas fou.

L’erreur majeure du Front de Gauche a été, au lieu de pilonner sur la dénonciation archaïque du péché originel du fascisme du Front National, de laisser à celui-ci, le champ libre sur la dénonciation de l’Union Européenne, de l’euro et de la perméabilité des frontières, qu’il s’agisse des hommes, des marchandises ou de la spéculation financière.

De fait la gauche du NON au référendum de mai 2005 n’a pas osé faire clairement de l’élection présidentielle un référendum pour la sortie de l’Union Européenne. La gauche, quelle qu’elle soit, a déserté ce terrain.

Il est clair qu’avoir renoncé à ce devoir a permis au Front National d’être la seule voix audible pour dénoncer les méfaits de l’Europe, puisque le seul autre opposant, Nicolas Dupont-Aignan, moins vindicatif et peu médiatisé, a cependant recueilli à 10% près autant de voix que Marie-Georges Buffet en 2007.

Il est tout à fait clair que si le Front de Gauche avait eu le courage (et le sens politique) de dénoncer l’Europe, Jean-Luc Mélenchon aurait fait nettement plus de 11 % et Marine Le Pen nettement moins de 18 % et pourrait peser davantage sur le PS, dont une des premières déclaration du Président élu a été une ode à l’Europe.

Après les législatives, le 18 juin (drôle d’anniversaire !), la récréation électorale sera sifflée : on s’apercevra alors qu’au lieu d’avoir élu un Président de la République, on aura élu un simple gouverneur de la province France dépendant d’une Union Européenne dirigée dans le seul intérêt du remboursement de la dette aux banquiers sous la houlette de la BCE (Banque Centrale Européenne) à Francfort.

"canempechepasnicolas" fait sienne l'analyse de notre ami François MAIREY-ROUVELOUP.

Le "coup" de Jean-Luc MELENCHON à Hénin-Beaumont, son "duel" super-médiatisé avec Marine Le Pen permet au leader du Front de gauche d'évacuer la question essentielle pour notre peuple, celle de son enfermement au sein de la "forteresse Europe", comme on disait du temps de l'Occupation.

En "ignorant" ce problème majeur, qui conditionne le présent et le futur des Français, le Front de Gauche joue un jeu dangereux, préjudiciable au nécessaire développement des luttes politiques et sociales pour la libération nationale, inséparable de la libération sociale.


Quelques éléments de réflexion des communistes du réseau : « Faire vivre et renforcer le PCF » :

Hénin-Beaumont, pourquoi un tel risque ?

Jean-Luc Mélenchon est donc candidat dans la 11ème circonscription du Pas-de-Calais, face à Marine Le Pen. Sur ce site, on attendra bien sûr l’analyse que fera Hervé Poly, secrétaire fédéral du Pas-de-Calais, qui construisait depuis des mois la bataille militante contre le FN à Hénin-Beaumont...

La fédération du Pas-de-Calais a validé la proposition que faisait la direction nationale du PCF, ce qui a bien sûr surpris les nombreux communistes qui savent que cette fédération avait donné une large majorité aux votes d’opposition dans les congrès du parti et dans la consultation pour le candidat à la présidentielle.

Si les membres du conseil départemental du Pas-de-Calais ont certainement pesé tous les aspects de cette décision, ils devront aussi les expliquer à tous les communistes qui sont attentifs à leurs positions.

Car cette décision peut être interprétée au plan politique comme l’aveu d’une incapacité d’un candidat communiste à battre le FN ! Or, au contraire, on peut même penser que ce sont les mieux placés, tant la réussite de Marine Le Pen repose notamment sur son enracinement dans un vote ouvrier de refus de l’Union Européenne et de la concurrence généralisée qui apporte la désindustrialisation et la pauvreté.

Il est même sans doute dangereux de penser qu’on peut battre Marine Le Pen avec une bataille très médiatique, très « parisienne ». Au contraire, l’enracinement de Hervé Poly dans la circonscription, son travail militant de longue haleine (il évoquait il y a peu les 1000 personnes rencontrées au porte à porte) rendait plus difficile au FN de se présenter comme le représentant du peuple face au système. De ce point de vue, le risque existe que le parachutage de Mélenchon, l’emballement médiatique qu’il provoque, favorise un effet de rejet d’une candidature décidée à Paris, donnant des arguments au FN.

Les résultats du premier tour de la présidentielle ont d’ailleurs montré les limites de la candidature Mélenchon dans la région. Si sa campagne a porté ses fruits dans les centres des grandes villes, dans le Sud-Ouest, chez les enseignants, il n’a pas pu freiner l’érosion du vote communiste dans le monde ouvrier, et notamment dans le Nord-Pas-de-Calais. Le vote Front de Gauche de 2012 est très en dessous du vote PCF de 1995.

A Hénin-Beaumont même, les chiffres sont éclairants. Robert Hue avait atteint 15,5% en 1995, loin devant Jean-Luc Mélenchon qui reste en 2012 à 11,98%. Si on tient compte que LO est dans le même temps passé de 5,91% à 0,8%, le total de la "gauche de la gauche" chute avec le Front de Gauche de moitié, passant de 21,46% à 12,78% !

C’est donc bien une situation très différente de la moyenne nationale dans laquelle rien n’indiquait la pertinence de ce choix. A l’opposé, Jean-Luc Mélenchon pouvait sans doute passer devant le PS dans les circonscriptions où il déborde largement du vote communiste. Mais s’il y a un type de circonscription où la « dynamique Mélenchon » n’existe pas, c’est bien ici, dans cette terre ouvrière qui cherche comment dénoncer avec vigueur la construction européenne et l’Euro, ce que faisait le parti communiste jusqu’au référendum de Maastricht, et ce que ne peut faire Jean-Luc Mélenchon toujours les mains liées avec les promesses de l’Europe sociale !

Enfin, comment comprendre l’arrivée de Jean-Luc Mélenchon comme représentant des communistes du Pas-de-Calais dans le contexte des débats des communistes sur leur stratégie ? Du point de vue de tous ceux qui rêvent de transformer définitivement le Front de Gauche en force politique, digérant le PCF, c’est un pas de plus, dont la première conséquence sera de placer Jean-Luc Mélenchon comme porte-parole des députés Front de Gauche, donc comme porte-parole national des députés communistes.

Il est donc difficile de comprendre cette décision: :

- elle représente un risque pris par Jean-Luc Mélenchon, ce qui pourrait être à son honneur, sauf si en fait, il repose sur un accord avec le PS [1],
- elle représente un risque pour les communistes, dépossédés en quelque sorte de la bataille de terrain dans le classe ouvrière, bataille décisive pour eux dans l’effort de reconstruction du parti,

et surtout, elle est un risque pour la circonscription, sous le feu des médias au grand plaisir de Marine Le Pen qui pourra surfer sur la fracture sociale pour dénoncer les candidats du système politico-médiatique.

Il est vraiment nécessaire que la direction fédérale du Pas-de-Calais explique les raisons qui l’ont conduit à cette décision.

[1] Ce qui pour l’instant ne semble pas être le cas
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Re: nouveau "Parti de Gauche"

Messagede Kzimir » 18 Mai 2012, 15:31

Je pense qu'on peut constater que les annonces prévoyant le ralliement de Mélenchon au PS après les élections ne semblent pas en voie de se vérifier. Je ne sais pas ce que vous en pensez, mais à mon avis le FdG risque fort d'adopter une position mixte vis à vis du PS, de soutien au coup par coup, qui permettrait de rester dans une posture d'opposition sans entrer dans un conflit frontal avec le PS qui risquerait de coûter cher au PCF.
Si cela se vérifie, cela montrerait que l'ensemble de l'extrême gauche qui a axé sa critique du FdG sur son ralliement possible au PS est totalement à la ramasse sur la nature du FdG, qui ne serait pas seulement les derniers feux d'une bureaucratie PCF mais également l'ébauche d'une force politique sociale-démocrate autonome.

Et sinon, je trouve le coup de com de Mélenchon à Hénin-Beaumont pas mal. Même si c'est du cirque, le fait de se présenter dans le fief Le Pen permet de médiatiser le combat contre l'extrême droite, et axer la critique du FN sur un truc du genre "fracture ethnique contre fracture sociale" me semble être une position à la fois juste et compréhensible par toutes et tous. Le problème c'est que ça donne aussi l'image d'un FN local et proche des gens (ce qui est faux) contre une gauche d'apparatchik parachuté.
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Re: nouveau "Parti de Gauche"

Messagede Nico37 » 18 Mai 2012, 20:36

Le Parti de Gauche fait un geste, se retire de 2 circonscriptions " critiques " AFP

Le Parti de Gauche a annoncé vendredi son retrait de deux circonscriptions comportant un risque d'élimination de la gauche à l'issue du premier tour, la 7e de Moselle et la 1ere de l'Aube, "sans contrepartie", regrettant "profondément" l'absence d'accord avec le PS et EELV.

Le Parti de Gauche a annoncé vendredi son retrait de deux circonscriptions comportant un risque d'élimination de la gauche à l'issue du premier tour, la 7e de Moselle et la 1ere de l'Aube, "sans contrepartie", regrettant "profondément" l'absence d'accord avec le PS et EELV.

"Nous avons décidé de montrer que le rassemblement à gauche était possible en nous retirant unilatéralement de deux circonscriptions particulièrement critiques: la 1ère de l'Aube et la 7e de Moselle", annonce le PG dans un communiqué.

"Nous faisons ce geste sans aucune contrepartie, comme notre appel à battre Nicolas Sarkozy entre les deux tours", écrit Eric Coquerel, secrétaire national en charge des relations unitaires.

"La négociation pour trouver un accord sur les circonscriptions dites à " risque FN " a échoué. Nous le regrettons profondément pour avoir été les initiateurs de cette tentative", ajoute-t-il.

Selon lui, "le bouclier anti-droites que nous proposions était une bonne solution", à savoir donner une majorité forte à l'Assemblée en juin prochain. "C'est une occasion ratée".

"Manifestement le PS, avec l'appui d'Europe Ecologie-Les Verts (EELV), fait passer sa volonté d'être seul majoritaire à l'Assemblée nationale avant tout autre considérant", affirme-t-il.
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Re: nouveau "Parti de Gauche"

Messagede Nico37 » 19 Mai 2012, 09:29

Législatives : à Libourne, le candidat du MRC gifle celle du Front de gauche 09/05

Après la cérémonie du 8 mai, le ton est monté entre les deux candidats de gauche...

Le candidat du Mouvement républicain et citoyen (MRC) de la 10ème circonscription de Libourne, Patrick Nivet, a giflé Marie-Laurence Arnaud, candidate du Front de Gauche.

Les faits se sont déroulés après la cérémonie du 8 mai, mardi, à l'hôtel de ville de Libourne.

Sur les conseils des instances nationales du Front de Gauche dont elle est membre du bureau national, Marie-Laurence Arnaud, a finalement porté plainte, ce mercredi, à la brigade de gendarmerie.

Les deux protagonistes discutaient de "questions de politique municipale" lorsque le ton est vite monté entre les deux candidats au fauteuil de député. Alors qu'ils se tenaient sur le palier de l'escalier que Patrick Nivet a perdu le contrôle de ses nerfs et frappé la candidate.
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Re: nouveau "Parti de Gauche"

Messagede Nico37 » 20 Mai 2012, 16:48

Le Front de gauche se sent pousser des ailes

Jean Luc Lanouilh : dans deux mois, nous essaierons de nous retrouver pour fêter la concrétisation d'un rêve.

TERGNIER - Au cœur de ce qui fut durant plus d’un quart de siècle le fief de son adversaire Jacques Desallangre, le Front de gauche dévoile ses batteries.

Galvanisés par la spectaculaire ascension de Jean-Luc Mélenchon dans le débat de campagne des présidentielles, les militants du Front de gauche se sentent pousser des ailes et ne s'en cachent pas.
Candidat sur la 4e circonscription aux prochaines élections législatives, le conseiller général du canton de Chauny Jean-Luc Lanouilh s'en est expliqué samedi soir dans les locaux du centre de vie à l'occasion de l'un de ces nombreux « repas citoyens » organisés ces derniers mois par la coalition de gauche dans l'Aisne. « J'espère que nous pourrons nous retrouver dans deux mois pour fêter la concrétisation d'un rêve » a t-il lancé à l'assistance.
Entendez par là que non seulement les militants du Front de gauche entendent bien peser de tout le poids que leur prêtent les sondages favorables à leur candidat aux présidentielles pour, non plus simplement s'exprimer mais pour interférer sur le cours de vie politique et de l'Histoire. Une perspective soutenue successivement samedi par le premier secrétaire fédéral du Parti Communiste Français Gérard Brunel, par l'eurodéputé nordiste, lui aussi PCF, Jacky Henin, et par la représentante du Parti de gauche Fabienne Marchioni ; une perspective que Jean-Luc Lanouilh juge par ailleurs d'excellent augure pour sa propre campagne des législatives sur la 4e circonscription. « Si Jean-Luc Mélenchon fait 15 %, vous imaginez-vous quel socle électoral son score représente t-il pour les législatives ? » interroge t-il.

Une campagne en cinq points

Ces législatives, il veut d'autant plus y croire que, à l'image de la mobilisation suscitée par les grands meetings de Jean-Luc Mélenchon dans les présidentielles, le quadrillage du terrain de la 4e circonscription offre lui aussi un tremplin vers l'opinion publique.
« Notre réseau militant est installé dans tous les secteurs de la circonscription » annonce t-il.
Dès lors, il développe son plan de campagne en trois points. D'une part la lutte contre le chômage qui sur le secteur de Chauny et Tergnier affiche un taux de 15 % et sur celui de Soissons 13 %. « Très au-dessus de la moyenne nationale ! » insiste t-il, faisant en cela écho aux propos de Fabienne Marchioni selon lesquels les doutes qui pèsent sur le secteur de la chimie à Chauny ne font qu'accentuer le malaise.
Deuxième point : le pouvoir d'achat ; thème général et récurrent qui trouve dans le contexte économique de la 4e circonscription matière à conséquences spécifiques.
Troisième point enfin, le « triptyque santé, éducation, logement ».
« Voilà, lance t-il, le quintet majeur de la campagne législative que nous allons mener. »
« Nous y débattrons du sort des services publics et en particulier de celui des écoles auquel le secteur est si sensible » confie Jean-Luc Lanouilh.
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Re: nouveau "Parti de Gauche"

Messagede Nico37 » 21 Mai 2012, 21:09

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Re: nouveau "Parti de Gauche"

Messagede Nico37 » 24 Mai 2012, 00:35

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Re: nouveau "Parti de Gauche"

Messagede Nico37 » 25 Mai 2012, 02:41

[url=http://www.npa2009.org/content/petits-désaccords-entre-amis]Petits (dés)accords entre amis Tout est à nous ! 150 (24/05/12) Yann Cézard[/url]

(...)

Mais le Front de Gauche, après avoir fait se lever de réels enthousiasmes pendant la présidentielle, avec les virulences de Mélenchon, connaît lui-même une nouvelle séquence. Ses tracts électoraux sont plus fades, parlent moins de revendications précises à imposer que de faire entrer à l’Assemblée le maximum de députés Front de Gauche, pour « colorer » plus en rouge la majorité de gauche. Les critiques contre « Hollandréou » sont mises en sourdine.

C’est surtout vrai du PCF, qui entretient même le flou sur sa participation à un gouvernement sous tutelle socialiste, pas forcément par réelle volonté d’y entrer, mais pour montrer qu’il fait partie de « la famille ».

Mais même le PG a accusé les socialistes de vouloir « être majoritaires seuls à l’Assemblée nationale » et de « tenter de limiter au maximum le poids de leurs éventuels partenaires ». « Partenaires » vraiment ? De quelle politique ? Mélenchon l’a dit lui-même après le 6 mai : il n’est « ni dans la majorité ni dans l’opposition » (une formulation sans doute déjà trop radicale pour la direction du PCF !). Et il « n’appelle pas à la grève générale » comme l’extrême gauche, car il est « républicain » et « respecte les urnes ».

L’affrontement contre « Hollandréou », il faudra pourtant bien le préparer, et ça passe déjà par la clarté politique…
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Re: nouveau "Parti de Gauche"

Messagede Nico37 » 26 Mai 2012, 21:13

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Re: nouveau "Parti de Gauche"

Messagede Nico37 » 27 Mai 2012, 21:12

Le Front de gauche : la morale avant tout Jonathan

A l’occasion d’un meeting tenu, déjà, place de Stalingrad, il y a plusieurs années, Patrick Le Hyaric avait eu cette exclamation :

" Nous sommes les élus de la morale ".

J’avais été frappé par la formule, mais je n’en comprends qu’à peine la signification réelle. Dans son esprit, comme dans celui des dirigeants du Front de gauche, Parti Communiste y compris, les positions sont prises au regard de critères essentiellement moraux, je veux dire par là qu’elles sont formulées au regard d’une grille de valeurs, donc nécessairement arbitraires, rassemblées sous le concept de "gauche". Cela s’oppose à la grille de lecture du marxisme historique, qui définissait son positionnement en fonction d’une analyse matérialiste de la société ayant pour but de mettre en évidence les contradictions dans les intérêts objectifs, mais pas forcément perçus comme tels, des différents groupes sociaux, réduits, en dernière analyse et en dernière analyse seulement, en une opposition entre le capital et le travail [1].

" Peuple de gauche " ? Qu’es aco

Une première illustration de cette façon de penser est la sociologie politique de comptoir qui nous est régulièrement servie dans la littérature du PCF et dans l’Humanité. Le "peuple de gauche" y est érigé en une classe en soi : il existe ! me dit-on. Mais qui en fait partie ? Impossible de le savoir, ni de le théoriser. On ne comprends pas, dès lors, pourquoi les classes sociales (hein ? quoi ?) votent comme elles votent, si ce n’est par adhésion à un corpus d’idées qui leur plairaient, comme certains préfèrent manger de la viande avec de la moutarde qu’avec du ketchup. Mais, ce faisant, on accepte aussi qu’une partie des ouvriers votent contre leurs intérêts objectifs. Mélenchon ne cesse de dire qu’une frange des classes populaires a toujours voté à droite, et que c’est elle qui forme les contingents populaires tantôt de l’UMP, tantôt du FN. Il devient dès lors légitime d’insulter cette partie de la population, qui serait passée de la droite républicaine au FN, ceci étant par ailleurs justifié par les sondages qui indiqueraient une adhésion de 30% aux idées du FN ; inutile de s’y intéresser, de chercher à la comprendre, ni même de formuler des objectifs politiques fondant une démarche offensive contre le FN.

Le Pen a eu le beau rôle en prétendant que Mélenchon insultait de fascistes, à travers sa personne, les 30% d’ouvriers qui votent FN, et qui l’ont encore été par Mordillat et Ducoin dans l’Humanité du week-end du 1er mai. Et pour cause : on ne les considère pas comme dotés de raison et comme votant pour le candidat ayant formulé des propositions répondant à leurs intérêts, mais comme ayant choisi le "côté obscur" (sic). Ceci permet de masquer les lacunes considérables du vote Mélenchon dans les campagnes, traduction du raté complet de sa campagne sur les thèmes de la ruralité (réduite à l’agriculture, et caricaturée en agriculture bio...) et de l’accès concret aux services publics (thème sur lequel, par contre, Marine Le Pen a beaucoup insisté). Mais comme le dirigeant "de gauche" a mauvaise conscience, il invente une sociologie où l’ouvrier qui vote à gauche est un ouvrier, tandis qu’un ouvrier qui vote à droite n’est qu’une personne de droite : donc les ouvriers votent tous à gauche, et l’honneur est sauf. Par quelle grâce céleste ce corps social se trouverait magiquement disposé à voter à gauche, personne ne le dit, sauf peut-être par un attrait naturel pour les "valeurs" de gauche...

Ce faisant, distinguant le bien (la gauche) du mal (la droite) indifféremment des conditions sociales et historiques données, on en vient à un sectarisme aveugle à l’endroit de la droite, à laquelle on ne parle pas, pas plus qu’à son électorat (puisque les classes sociales n’existent pas et qu’il n’y a que l’électorat qui compte). Marie-George Buffet a mis cette vue simpliste en action lors de sa triste campagne présidentielle, en adoptant pour slogan "Rassembler la gauche", ce qui constitue naturellement le sujet d’intérêt du travailleur, obligé de prendre sa voiture pour aller travailler dans une usine, faire ses heures supplémentaires obligées par le patron, au risque de rester au SMIC qui ne permet pas de payer le loyer, les courses et les études des enfants... Un peu avant, ce sectarisme avait conduit à analyser la victoire du NON au référendum comme dominé uniquement par l’antilibéralisme, sans une dimension de rejet de la supra-nationalité... permettant à l’extrême-droite d’occuper intégralement le terrain du rejet de l’union européenne et de l’euro ; car au Front de gauche, comme à Syriza en Grèce, on est pour une "Europe sociale".

" La gauche, c’est le rêve " ! ou le piège ?

Une deuxième illustration de cette orientation moraliste de la "gauche de la gauche" est, justement, sa sanctification de la "gauche". Il y a bien des désaccords, mais, au fond, la gauche, "c’est le rassemblement, l’espoir, le rêve même" (Brigitte Dionnet, l’Humanité, 30 décembre 2010). Depuis la gauche plurielle, "la gauche" est mise à toute les sauce. Il n’y a plus de travailleurs, d’ouvriers, a fortiori de communisme ou de socialisme : il n’y a que "la gauche". De ce fait, on accepte tout et n’importe quoi du PS, et on en est réduit, à son égard, à des injonctions, des pleurnicheries, à en être l’aiguillon vers la gauche. Pour quel résultat ? Aucun. Hollande le sait bien, qui a refusé de négocier quoi que ce soit entre les deux tours, car il savait inéluctable le ralliement du Front de gauche et de ses électeurs à sa candidature.

Mélenchon peut bien prétendre que c’est grâce au FdG que Sarkozy a été battu, et prendre ses grands airs en disant qu’il a appelé à voter pour Hollande "sans rien négocier" : en fait, il ne le pouvait pas. Pourquoi ? Parce que le Front de gauche aurait en horreur l’idée de faire perdre le PS. Coincé dans une posture "de gauche", pour ne pas dire gauchiste, il n’avait pas le choix, tout simplement. Comme il n’y a pas de stratégie de long terme au Front de gauche (ce qui est pour partie la conséquence de l’absence d’analyse sérieuse de la société, pour partie la manifestation d’une paresse et d’un opportunisme de la part de ses dirigeants), au deuxième tour, il n’y avait que des mauvaises solutions à prendre. Faisant battre Hollande, il faisait réélire Sarkozy. Faisant gagner Hollande, il se retrouve à soutenir que la gauche est majoritaire en France. C’est vrai dans les urnes, mais il n’y a rien de moins sûr que les classes sociales qui auraient intérêt à un "changement, maintenant" aient été mises en mouvement pour conquérir de nouveaux droits sociaux.

Les valeurs de la " gauche " ou l’énième histoire du bien et du mal

Une dernière illustration de la composante moralisatrice du Front de gauche est l’adhésion, comme déjà dit, à un corpus arbitraire de valeurs apparaissant comme "le bien". Abandonnant de fait le terrain social, celui des intérêts objectifs des groupes sociaux, on aboutit forcément sur celui des questions sociétales, celui des modes de vie, et principalement des valeurs individuelles, qui prennent une place désormais importante dans le débat, parce que "c’est bien". Je ne dis pas que c’est forcément "mal" de faire ainsi, mais c’est simplement prendre les problèmes du mauvais côté et, de fait, on se rend compte que même des adversaires politiques, qui eux ont bien compris leurs intérêts de classe, arrivent aux mêmes conclusions. Ainsi on est pour le mariage des homosexuels (et moi aussi d’ailleurs), comme maintenant beaucoup de gens de l’UMP.

Mais il est des sujets nettement plus importants sur lesquels les positions du Front de gauche sont ahurissantes, car prises seulement au regard d’un humanisme bien naïf : ainsi des positions "ni-ni" en politique internationale (Serbie, Irak, Libye, bientôt Syrie), sans qu’une analyse de l’impérialisme contemporain soit à peine esquissée ; ainsi du droit de vote des étrangers, qui relève d’un sentiment très généreux, mais qui évite toute réflexion, notamment historique, sur la notion de nationalité (j’en ai déjà parlé sur ce blog) ; ainsi de la régularisation de tous les sans-papiers, qui ne peut que donner le feu vert à de nombreux hommes de pays pauvres à s’embarquer sur les pirogues prenant l’eau pour des semaines de navigation pour finir affamés ou noyés dans l’Atlantique ou dans la Méditerranée (sans parler de la saignée de la main d’œuvre locale que cela représente, alors que ces pays ont besoin de tous leurs citoyens valides ; cette remarque s’applique aussi aux pays en révolution, tels la Tunisie, dont le Front de gauche a soutenu tous les émigrés... au moment où Ben Ali venait de dégager !).

Ce Don-Quichottisme se substitue même à toute anticipation des évènements. On dit que "gouverner, c’est prévoir" ; autrement dit, il faut avoir un fusil à plusieurs coups et des solutions de rechange. Un exemple patent où ce n’est pas le cas : l’Europe. Le Fdg nous vante les mérites d’une refonte de l’Union européenne et de l’euro. Mais comment procéder ? Rien n’est dit. Et si ça ne marche pas, qu’est-ce qu’on fait ? Impossible de le savoir.

Cette absence de réflexion matérialiste, cette absence de stratégie à long terme, cet opportunisme, conduisent à une situation où, après une campagne électorale réussie et qui a rassemblé des millions de voix, le Front de gauche se trouve finalement embarrassé par la nouvelle situation qui s’ouvre avec l’élection de François Hollande. En particulier, on est bien en peine pour trouver un dirigeant, hormis Mélenchon qui a dit non d’avance mais par pur gauchisme, qui ait une analyse approfondie des rapports à avoir avec le PS, et qui en conclurait quelque chose sur la participation au gouvernement : c’est la seule raison pour laquelle on va faire voter les adhérents après les législatives... mais aussi parce que "la démocratie, c’est bien".

[1] La première analyse, par opposition à la dernière, se doit de décrire, avec le plus de finesse possible, l’état réel de la société, fût-ce en apparence contradictoire avec l’opposition susmentionnée ; mais il s’agit là d’un problème de méthode scientifique : ceux qui n’ont pas compris le marxisme comme une science prennent les conclusions pour des postulats et inversement...
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Re: nouveau "Parti de Gauche"

Messagede Nico37 » 28 Mai 2012, 11:09

http://bellaciao.org/fr/spip.php?article128059#forum480110

J.-C. Renaux est le candidat officiel du Front de gauche dans cette circonscription. La moitié des communistes de la section d’Amiens se sont opposés à cette candidature car, lorsqu’il siège à Amiens-Métropole, J.-C. Renaux fait exactement le contraire de ce que propose le programme du Front de gauche :

Il vote toutes les privatisations des services publics : les bus, l’eau, Mégacité...

Il a approuvé le versement d’argent public à des firmes comme Procter & Gamble (275000 euros) et business et décision (480 000 euros) qui n’avaient pas besoin de tels cadeaux...

Il vote toutes les augmentations de tarifs (le prix de l’eau par exemple) ce qui fragilise le pouvoir d’achat des amiénois.

Il préfère le sport-spectacle (il vote les 650 000 euros par an donnés à l’ASC) au sport populaire (il accepte les augmentations de tarifs à l’entrée des piscines...).

Il préfère mépriser les communistes qui ne sont pas d’accord avec lui plutôt que de discuter avec eux. C’est sans doute à cause de cette attitude qu’on le surnomme l’empereur à Camon.

La candidature de M. Wamen n’est pas celle d’un notable mais d’un ouvrier de Goodyear qui lutte concrètement depuis des années pour la préservation de centaines d’emplois dans la zone industrielle de notre ville.

Je ne peux pourtant pas soutenir ouvertement cette candidature car je souhaite rester au sein du PCF pour le changer de l’intérieur malgré les manœuvres déloyales et anti-démocratiques de L. Beuvain, qui usurpe la fonction de secrétaire de section d’Amiens (tricheries avérées dans les assemblées générales du 16 novembre 2008 et 29 novembre 2010) avec le soutien tacite de J.-C. Renaux.
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