NPA (2012)

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Messagede Kzimir » 09 Avr 2012, 11:15

Ian a écrit:Tu ne l'as pas remis en cause, c'est kuhing qui l'a fait et comme tu abondais dans son sens, j'ai supposé que tu reprenais à ton compte ses propos.
Maintenant, tu peux bien-sûr penser que le rassemblement des anticapitalistes n'est pas un enjeu et que ça ne te fait ni chaud ni froid. Je pense toujours que c'est un enjeu et ce ne sont pas quelques défections qui me feront changer d'avis là-dessus.

Je pense que c'est une erreur d'imaginer que ce rassemblement puisse se faire dans un quelconque parti.

Ian a écrit:La centralisation, ça veut dire mettre en commun les infos et les expériences et pouvoir discuter en commun de notre pratique syndicale, des manières de construire, etc. Ça ne substitue clairement pas aux débats du syndicat.

Il n'était pas question dans la citation de centraliser les expériences des militants, mais de centraliser l'intervention du parti. Cela est bien plus qu'un partage d'infos et d'expériences.

Ian a écrit:L'embryon de la société future, ça n'est pas les syndicats mais les organes d'auto-organisation de la lutte dont se dotent les travailleurs. AG, comité de lutte, etc.

Le principal d'entre eux et le seul pérenne étant le syndicat ...

MR a écrit:le courant LDC c'est les travailleurs syndiqués qui luttent aux quotidient. Ils sont déjà organisé c'est la CGT d'Amiens (aujourd'hui explosé dans CNT, SUD, FSU, CGT une partie de FO et un peu CFDT ).

Il y a aussi des non syndiqués qui luttent au quotidien.
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Messagede mimosa rouge » 09 Avr 2012, 12:55

Il y a aussi des non syndiqués qui luttent au quotidien.

oui c'est vrai !
à partir du moment on empeche les chômeurs , les gars et les filles des petites boites ou les intérimaire à se syndiquer (oui oui oui !, on l'empeche je l'ai vécu et quand on l'empeche pas c'est pour servir de troupe supplétives à l'élite de grosse boite ! les adhérents isolée dans les UL CGT qu'on devrait faire adhérer à un syndicat d'industrie ou les aider à en constituer un, c'est des gens qui cotisent pour soutient ! et n'ayant pas accés à la vie syndicale ... on les utilisent en fait ! bref c'est la structure syndicale actuelle qui est un frein . mais peu de "radicaux" en débattent...)

t'inquiete je comprend bien que le syndicalisme n'attire pas tout les travailleurs qui luttent . Au contraire il fait fuir dans l'état actuel !
et puis ils ne faut pas oublier les manière individuelle de luttes sans coordinations qui existent au quotidient ( petit sabotage, controle de la fiche de paye, chercher midi puis à 13 heure chercher 17 h :-D , ... ) ... mais ça après tout c'est naturel (même les carieristes font ça ! c'est normal) et ça débouche sur une petite expérience qui permet ensuite de lutter plus intensement en se coordonnant .
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Messagede Ian » 09 Avr 2012, 13:25

Kzimir a écrit:
Ian a écrit:Tu ne l'as pas remis en cause, c'est kuhing qui l'a fait et comme tu abondais dans son sens, j'ai supposé que tu reprenais à ton compte ses propos.
Maintenant, tu peux bien-sûr penser que le rassemblement des anticapitalistes n'est pas un enjeu et que ça ne te fait ni chaud ni froid. Je pense toujours que c'est un enjeu et ce ne sont pas quelques défections qui me feront changer d'avis là-dessus.
Je pense que c'est une erreur d'imaginer que ce rassemblement puisse se faire dans un quelconque parti.
OK mais dans ce cas ça veut dire fonctionner en carte d'orgas. Rassembler les militants à l'intérieur d'une organisation politique commune, c'est à mon avis indispensable d'un point de vue démocratique, afin que ce soient les militants qui fassent les choix et non pas un rapport de force entre "états-majors"...

Kzimir a écrit:Il n'était pas question dans la citation de centraliser les expériences des militants, mais de centraliser l'intervention du parti. Cela est bien plus qu'un partage d'infos et d'expériences.
Le partage d'infos et d'expérience sert effectivement aussi à se donner des interventions et objectifs communs. Je ne pense pas que l'AL fonctionne très différemment.

Kzimir a écrit:
Ian a écrit:L'embryon de la société future, ça n'est pas les syndicats mais les organes d'auto-organisation de la lutte dont se dotent les travailleurs. AG, comité de lutte, etc.
Le principal d'entre eux et le seul pérenne étant le syndicat ...
Je suis en désaccord radical avec ça. Ce serait exactement la même chose si tu décrétais que "Le principal d'entre eux et le seul pérenne étant le parti". La société pour laquelle je me bats n'est pas la dictature d'un syndicat ou d'un parti, c'est le pouvoir des travailleurs, de tous les travailleurs.

D'ailleurs c'est toi même qui le dis :
Kzimir a écrit:Il y a aussi des non syndiqués qui luttent au quotidien.
Ce qui est un peu contradictoire avec la volonté de substituer le pouvoir des syndicats à l’État bourgeois, non?
(outre le côté ouvriériste consistant à considérer que la lutte des classes se passe uniquement sur le lieu de travail)
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Messagede Ian » 09 Avr 2012, 13:46

mimosa rouge a écrit:Le courant LDC c'est les travailleurs syndiqués qui luttent aux quotidien. Ils sont déjà organisé c'est la CGT d'Amiens (aujourd'hui explosé dans CNT, SUD, FSU, CGT une partie de FO et un peu CFDT ).
Ve qui serait plus utile c'est constituer un front unique formel et informel des révolutionnaire dans le syndicalisme de classe pour aider à gagner l'hégémonie de la stratégie révolutionnaire. Des courants réformistes il y en à déjà bien assez je trouve !
Je te trouve bien optimiste si tu considères que la CGT ou la FSU dans leur ensemble sont des syndicats LDC(?)...

mimosa rouge a écrit:Mais ça veut dire aussi que dans les pays industrialisé (depuis très longtemps en Europe) nos outils actuels (les syndicats de travailleurs) seront l'embryon de la première phase de la société future. Il faut le prendre en compte car le moment venu il faudra que ces outils soit bien affutés (pour l'efficacité de la production de guerre révolutionnaire), mais aussi bien controllés pour qu'ils soit des outils d'expérimentations sociales nouvelles et qu'on prépare leur transformation pour la société future.
Les syndicats pourront difficilement être l'embryon d'une société future dans la mesure où ils sont dirigés par des bureaucraties ayant intérêt à maintenir le statu quo actuel.
C'est tout le rôle des révolutionnaires aujourd'hui : agir dans les syndicats, mais chercher à dépasser le syndicat dans les luttes, afin d'unir TOUS les travailleurs dans la lutte, en mettant en place des formes d'auto-organisation réellement démocratiques (contrairement aux syndicats et en particulier la CGT). Ce qui ne veut pas dire reléguer les syndicats au placard mais tourner les structures syndicales de base vers cet objectif démocratique.
Sachant que dans tous les cas, le syndicat reste le cadre d'organisation permanent en dehors des périodes de lutte (et c'est très important).

Par ailleurs, l'embryon d'une société future peut tout autant se trouver dans l'associatif, etc que dans les syndicats. Une société auto-organisée ne le sera pas uniquement sur les lieux de travail, elle le sera aussi dans les quartiers, les villages, etc. Considérer le lieu de travail comme seul et unique lieu de l'auto-organisation et de la lutte des classes, c'est passer à côté d'une très grosse partie de la lutte des classes.

mimosa rouge a écrit:Même que si on se bat honnêtement pour une unification et l'indépendance du syndicalisme de classe, les travailleurs considéront la confédération comme leur organisation historique et y affilieronts leurs AG ou comités de base, ils rejoindront le syndicat.
Ou pas.
Enfin, si je comprends bien tu considères que la FSU et la CGT sont déjà LDC (!) et qu'il suffirait de les unifier (avec Solidaires aussi)? Ou bien tu préconises une nouvelle confédération à partir d'une scission LDC de la CGT etc et en les rassemblant?

mimosa rouge a écrit:Mais si on connait une situation révolutionnaire qui prend dans les conditions du mouvement ouvrier actuel ... évidemment il faudra des organes de front unique comme des comités de luttes (car c'est plus des organe de front unique que de l'auto-organisation... faut arreter de triper y a pas de génération spontanée, les travailleurs qui n'on pas l'expérience de la lutte s'en remettrons aux autres, c'est normal !).
Bien-sûr, c'est le rôle des militants révolutionnaires d'avancer l'auto-organisation démocratique de la lutte, ça ne viendra pas par génération spontanée, on est d'accord.

(au passage on est bien loin du sujet initial, peut-être faudrait-il splitter la discussion pour plus de clarté?)
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Messagede Kzimir » 09 Avr 2012, 18:30

Ian a écrit:OK mais dans ce cas ça veut dire fonctionner en carte d'orgas. Rassembler les militants à l'intérieur d'une organisation politique commune, c'est à mon avis indispensable d'un point de vue démocratique, afin que ce soient les militants qui fassent les choix et non pas un rapport de force entre "états-majors"...

Ou alors il peut se faire à la base, sur des luttes communes. Mais le parti implique un centralisme qui ne serait à mon avis pas souhaitable vu la pluralité de nos objectifs et de nos orientations. L'anticapitalisme n'est pas suffisant.

Ian a écrit:Le partage d'infos et d'expérience sert effectivement aussi à se donner des interventions et objectifs communs. Je ne pense pas que l'AL fonctionne très différemment.

AL n'a pas, et heureusement d'ailleurs, d'intervention centralisée au sein des syndicats, pour les raisons que j'ai exposé plus haut. Cela ne nous empêche pas de partager nos expériences, mais entre "centraliser les expériences des militants" et "centraliser l'intervention du parti" il y a un saut à faire, qui passe par dessus la démocratie et l'indépendance syndicale.

Ian a écrit:Ce qui est un peu contradictoire avec la volonté de substituer le pouvoir des syndicats à l’État bourgeois, non?
(outre le côté ouvriériste consistant à considérer que la lutte des classes se passe uniquement sur le lieu de travail)

Il n'a jamais été question de substituer, comme tu dis, mais de considérer que le syndicat est actuellement le seul outil pérenne pouvant être un germe de pouvoir ouvrier. Comme je l'ai dis par ailleurs, un syndicat universalisé et autogestionnaire revient au même qu'un soviet ou qu'un conseil ouvrier. S'imaginer que le syndicat dans une société socialiste sera la même chose que le syndicat actuel est une erreur.
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Messagede mimosa rouge » 09 Avr 2012, 21:17

réponse sur le syndicalisme et la lutte des classe ici :
viewtopic.php?f=69&t=5202&p=69500#p69500
Bon ! allez c'est promis j'arrete d'intervenir sur autre chose que NPA
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Messagede Ian » 10 Avr 2012, 00:47

Kzimir a écrit:
Ian a écrit:OK mais dans ce cas ça veut dire fonctionner en carte d'orgas. Rassembler les militants à l'intérieur d'une organisation politique commune, c'est à mon avis indispensable d'un point de vue démocratique, afin que ce soient les militants qui fassent les choix et non pas un rapport de force entre "états-majors"...

Ou alors il peut se faire à la base, sur des luttes communes. Mais le parti implique un centralisme qui ne serait à mon avis pas souhaitable vu la pluralité de nos objectifs et de nos orientations. L'anticapitalisme n'est pas suffisant.
Il faut bien débattre de l'orientation politique dans les luttes. On ne se contente pas d'y intervenir abstraitement.

Et pour ce qui est de l'utilité d'une organisation à l'échelle de l’État français, je ne suis pas d'accord avec toi : pour donner une visibilité aux idées anticapitalistes, il faut bien être en mesure de sortir du matériel et des porte-parole nationaux. L'AL, comme toutes les autres orgas, le fait également de son côté (au moins pour la revue).
En cas de cartel d'orgas, ce sont juste les plus grosses qui auront la parole, donc du poids politique, et qui donneront publiquement la ligne politique à la place des autres. Voire pire : ça peut devenir de simples individualités représentatives de personne, juste parce qu'elles sont plus médiatiques que d'autres.
Pour moi, le contrôle politique et démocratique du militant de base sur la ligne défendue publiquement par son organisation est capitale.

Kzimir a écrit:AL n'a pas, et heureusement d'ailleurs, d'intervention centralisée au sein des syndicats, pour les raisons que j'ai exposé plus haut. Cela ne nous empêche pas de partager nos expériences, mais entre "centraliser les expériences des militants" et "centraliser l'intervention du parti" il y a un saut à faire, qui passe par dessus la démocratie et l'indépendance syndicale.
Personne n'a d'intervention centralisée. Ceci dit, je ne vois pas ce qui empêcherait l'AL de décider en congrès d'adopter une ligne de construction de courants LDC dans la CGT avec les autres militants disponibles. Ou ce qui empêcherait l'AL de décider pendant un mouvement comme celui des retraites de chercher à pousser vers la grève générale dans les différents syndicats où elle intervient.
Ceci n'a rien à voir avec l'indépendance syndicale, qui consiste à ne pas appeler en tant que syndicat à soutenir tel ou tel parti aux élections, et inversement.
Personnellement, en tant que militant de base du NPA, j'estime d'ailleurs que j'ai un droit de regard sur ce que feraient des camarades arrivant à des postes importants dans des syndicats, car la dérive bureaucratique guette rapidement et il est bon qu'ils aient un minimum de comptes à rendre sur ce qu'ils font.

Kzimir a écrit:
Ian a écrit:Ce qui est un peu contradictoire avec la volonté de substituer le pouvoir des syndicats à l’État bourgeois, non?
(outre le côté ouvriériste consistant à considérer que la lutte des classes se passe uniquement sur le lieu de travail)

Il n'a jamais été question de substituer, comme tu dis, mais de considérer que le syndicat est actuellement le seul outil pérenne pouvant être un germe de pouvoir ouvrier. Comme je l'ai dis par ailleurs, un syndicat universalisé et autogestionnaire revient au même qu'un soviet ou qu'un conseil ouvrier. S'imaginer que le syndicat dans une société socialiste sera la même chose que le syndicat actuel est une erreur.
Dans le débat "pouvoir des syndicats" ou "pouvoir des travailleurs", j'ai vite fait de choisir mon camp, c'est le second.
Quant au syndicat universalisé, c'est-à-dire le syndicat unique, on a malheureusement des exemples pas glorieux de ce que ça donne. Une société démocratique devra permettre le pluralisme politique et syndical. Ni parti unique, ni syndicat unique. Liberté d'organisation pour les travailleurs.
Du coup, pour moi un syndicat ne pourra jamais "revenir au même" qu'un soviet/conseil ouvrier.
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Messagede Kzimir » 10 Avr 2012, 11:40

Ian a écrit:Et pour ce qui est de l'utilité d'une organisation à l'échelle de l’État français, je ne suis pas d'accord avec toi : pour donner une visibilité aux idées anticapitalistes, il faut bien être en mesure de sortir du matériel et des porte-parole nationaux. L'AL, comme toutes les autres orgas, le fait également de son côté (au moins pour la revue).
En cas de cartel d'orgas, ce sont juste les plus grosses qui auront la parole, donc du poids politique, et qui donneront publiquement la ligne politique à la place des autres. Voire pire : ça peut devenir de simples individualités représentatives de personne, juste parce qu'elles sont plus médiatiques que d'autres.
Pour moi, le contrôle politique et démocratique du militant de base sur la ligne défendue publiquement par son organisation est capitale.

Le problème est : sur quelle base politiques sortirait ce matériel ?
Si nous sommes dans un front à la base, l'accord se fait au coup par coup, avec une recherche de consensus que chaque orga peut rejoindre ou non. Par exemple les orgas souhaitant une participation aux élections se mettraient d'accord sur celle-ci dans ce cadre, mais les orgas du front n'étant pas sur cette ligne n'y participeront pas, tout en rejoignant sur d'autres questions ou luttes.
Au contraire, un seul parti, si l'on ne veut pas qu'il soit totalement flou, implique une prise de position claire sur un certain nombre de sujets (par exemple sur les élections). Il se trouve qu'un certain nombre de sujets sont d'authentiques points de rupture parmi les anticapitalistes. En conséquence ce parti ne pourrait pas fonctionner durablement.
De plus, ce que tu dis sur les grosses orgas qui auraient plus de poids est aussi vrai dans le cadre d'une seule orga pratiquant le droit de tendance.

Ian a écrit:Personne n'a d'intervention centralisée. Ceci dit, je ne vois pas ce qui empêcherait l'AL de décider en congrès d'adopter une ligne de construction de courants LDC dans la CGT avec les autres militants disponibles. Ou ce qui empêcherait l'AL de décider pendant un mouvement comme celui des retraites de chercher à pousser vers la grève générale dans les différents syndicats où elle intervient.
Ceci n'a rien à voir avec l'indépendance syndicale, qui consiste à ne pas appeler en tant que syndicat à soutenir tel ou tel parti aux élections, et inversement.

Si personne n'a d'intervention centralisée, tant mieux. Et l'indépendance syndicale n'est pas liée seulement aux élections, mais plus largement aux rapports généraux partis-syndicats (cf. Charte d'Amiens).
Les exemples que tu donnes sont effectivement à la limite (enfin, surtout sur le texte de Congrès, quoi qu'il constitue plus à vrai dire un état des lieux qu'une grille d'intervention). Je ne cache pas que je trouve AL parfois assez limite, même si on ne va pas aussi loin que d'autres sur ce genre de sujets.

Pour être clair, je vais te donner un exemple concret de ce que je veux dire concernant mon militantisme.
Depuis 4 ans que je suis à AL, j'ai milité principalement à côté au sein de SUD Étudiant. Ce syndicat comprenait plusieurs militants d'AL (au niveau fédéral comme au niveau local). Au niveau fédéral, il n'y a jamais eu de position d'orga de type "nous, militants d'AL, poussons à ce que tel texte soit adopté". Nos discussions concernaient quasi-exclusivement le partage de nos expériences. Et je ne pense pas qu'il nous serait venu à l'idée de demander dans le cadre d'AL des comptes sur l'intervention syndicale de tel ou tel camarade.
Au niveau local, en 4 ans, nous n'avons jamais eu de position de type "tout les étudiants d'AL doivent rejoindre tel ou tel syndicat". Et alors que nous militions dans deux syndicats étudiants aux rapports parfois tendus, nous n'avons jamais utiliser AL comme cadre pour pousser une position syndicale commune ou coordonnée.
La seule fois ou la question d'une intervention de ce type c'est posée, c'est quant il y a eu les problèmes que tu connais. Certains ont alors eu l'impression que le fait qu'il y ait des difficultés à la fois dans SUD Étudiant et dans Solidaires était le signe d'une politique de purge visant les militants libertaires. Étant ciblés, la question d'une coordination pouvait se poser. Nous avons cependant estimés qu'il n'était pas de notre rôle de nous organiser en contre-fraction ni d'intervenir en tant qu'orga sur ce genre de questions. Avec le recul, nous avons d'autant plus bien fait que la situation était plus complexe.

Pour moi c'est ça l'indépendance syndicale : Ne pas intervenir en tant qu'orga dans les syndicats, ne pas se coordonner en tant que fraction organisée du mouvement syndical (cachée ou non), ne pas substituer le débat d'orgas ou d'appareils politiques à la démocratie syndicale. Tout simplement car transporter un débat syndical dans une orga politique, cela signifie que ce débat n'aura pas lieu ou aura lieu de manière biaisée dans le cadre syndical. Bref, ça va à l'encontre de la démocratie syndicale.
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Messagede mimosa rouge » 10 Avr 2012, 22:48

Dans le débat "pouvoir des syndicats" ou "pouvoir des travailleurs", j'ai vite fait de choisir mon camp, c'est le second.
Quant au syndicat universalisé, c'est-à-dire le syndicat unique, on a malheureusement des exemples pas glorieux de ce que ça donne. Une société démocratique devra permettre le pluralisme politique et syndical. Ni parti unique, ni syndicat unique. Liberté d'organisation pour les travailleurs.
Du coup, pour moi un syndicat ne pourra jamais "revenir au même" qu'un soviet/conseil ouvrier.


moi je laisse tomber .... bonne chance Kzimir ! :^^:
oh allez quand même je peut pas m'empecher :
T'a raison ! prônons le pluralisme syndical, j'ai pas envie d'etre obligé d'avoir les jaunes dans mon syndicat .... :)
oui oui oui j'suis content de moi !
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Messagede Nico37 » 11 Avr 2012, 01:31

Réponse à quelques arguments de camarades qui veulent appeler à voter Hollande au second tour, Gaston Lefranc (10 avril)

Le dernier CPN a refusé de discuter sérieusement de la question du second tour. Néanmoins, la majorité a décidé de ne donner de consigne de vote qu’au soir du premier tour. Pourtant, de façon non démocratique, nos porte-parole dans les médias (principalement Philippe Poutou et Olivier Besancenot) ne cessent de marteler qu’il faudrait voter pour « battre Sarkozy » et donc voter Hollande.

Notre position a été largement minoritaire au CPN, mais nous voulons tenter ici d’examiner les arguments des camarades (1) pour tenter de les convaincre que nous ne devons pas appeler à voter pour Hollande (ou à « battre Sarkozy », ce qui revient au même).

L'électorat populaire s'apprête-t-il à voter massivement Hollande ?

Beaucoup de camarades pensent que la masse des prolétaires s’apprête à voter Hollande pour chasser Sarkozy. Certes, nous avons tous autour de nous des collègues qui vont agir ainsi : c’est logique vu les coups portés par Sarkozy depuis 5 ans. Mais, en même temps, nous devons souligner auprès d’eux que, en élisant Hollande, ils auront chassé Sarkozy, mais pas sa politique. En effet, Hollande annonce sans ambiguïté vouloir garder la plupart des lois votées sous Sarkozy et explique qu’il aurait appliqué une politique d’austérité aussi dure que celle de Papandréou s’il avait été à sa place.

Cependant, l’idée que les prolétaires s’apprêteraient à voter en masse pour Hollande déforme la réalité. Si l’on remplace les schémas tout faits par l’analyse concrète des intentions de vote des prolétaires, on se rend compte que :

1) Au premier tour, l’électorat populaire (ouvriers et employés) ne s’apprête pas à voter massivement pour le candidat socialiste. Au contraire, Hollande fait moins que son score moyen dans les classes populaires. D’après un sondage BVA (2) sur un échantillon de 2 800 personnes, Hollande ferait 22% chez les ouvriers contre 28% en moyenne.

2) Malgré une hostilité de Sarkozy très grande dans le prolétariat, ce dernier ne s’apprête pas à voter largement pour Hollande au second tour :
D’une part, les instituts de sondage annonce une abstention historique (supérieure encore au 1er tour de 2002) autour de 30% au 1er tour de l'élection, qui sera certainement aussi très élevée au second tour. On sait en outre que l’abstention sera bien plus forte dans les classes populaires que dans les classes aisées.
D’autre part, même parmi ceux qui iront voter, la déferlante Hollande s’annonce toute relative : seuls 56% des employés et 57% des ouvriers s’apprêtent à voter Hollande, soit à peine plus que son score moyen (54%) d'après un sondage Ifop (3).
Enfin, selon le même sondage Ifop, seuls 33% des ouvriers et 37% des employés seulement souhaitent la victoire de Hollande (25% des ouvriers souhaitent la victoire de Sarkozy, et surtout 32% ne souhaitent la victoire ni de l’un ni de l’autre).

On est donc très loin d’une déferlante annoncée pour voter Hollande afin de se débarrasser de Sarkozy. Hollande n’est pas Mitterrand : ni au niveau de son programme, ni au niveau de sa base militante, ni au niveau de ses électeurs.

Le parti socialiste est-il un parti réformiste ?

Pour justifier la possibilité d’un appel clair au vote Hollande au second tour, certains camarades défendent l’idée que le PS serait toujours un parti réformiste (ou « ouvrier-bourgeois », selon la terminologie de Lénine, qui désignait par là les partis sociaux-démocrates pour désigner à la fois leur appartenance au mouvement ouvrier et la nature bourgeoise de leur politique). Pourtant, on ne peut s’en tenir à l’argument de l’héritage historique. Ce n’est pas parce que le PS a été réformiste qu’il l’est toujours !

Le réformisme consiste à promettre de construire une société socialiste, débarrassée de l’exploitation capitaliste, par étape et sans rupture franche avec les institutions politiques capitalistes. Jusqu’au début des années 1980, le PS était un parti réformiste : il prétendait vouloir sortir du capitalisme et se revendiquait même d’une forme de marxisme. Mais ce n’est plus du tout le cas aujourd’hui : son horizon indépassable est le capitalisme, et il ne se revendique même plus de la défense des intérêts des travailleurs contre ceux des capitalistes. Il prétend simplement défendre l’intérêt général, la justice sociale, dans le cadre d’une « économie sociale de marché ». Le fait que le PS mette en avant quelques mesures sociales (création de postes dans l’enseignement — en fait aux dépens d’autres emplois publics ! —, abrogation de la TVA sociale, etc.) n’est absolument pas la preuve de sa nature réformiste. Un parti bourgeois de « gauche » (relativement à un parti bourgeois de « droite ») se doit de se différencier en promettant quelques mesures sociales et démocratiques (comme des droits pour les homosexuels dans le cas du PS). De la même façon que le parti démocrate aux USA est (du moins en parole) pour taxer un peu plus fortement les plus aisés que le parti républicain, le PS (mais aussi le MODEM de Bayrou, parti évidemment bourgeois) dit vouloir alourdir la fiscalité des plus riches par rapport à ce que souhaite l’UMP. Ce qui distingue un parti réformiste d’un parti « bourgeois de gauche » est, en dernière instance, fort simple : même si les deux appliquent une politique pro-capitaliste une fois au pouvoir (faute de vouloir se donner les moyens de rompre avec le capitalisme), un parti « ouvrier-bourgeois » réformiste prétendra que c’est une étape malheureuse mais inévitable avant d’aller au socialisme, alors qu’un parti « bourgeois » assumera franchement son attachement au capitalisme.

Nous pensons que le PS est un parti bourgeois. Il n’a plus rien à voir avec les partis socialistes d’autrefois : alors que Hollande promet aux travailleurs de mettre en place la rigueur et de s’attaquer à leurs conditions de vie, peut-on oser dire, qu’un vote massif pour Hollande contribuerait à affaiblir la bourgeoisie, à lui infliger une défaite sur le terrain électoral ? Faudrait-il blâmer un travailleur qui refuserait de s’en remettre à un autre politicien bourgeois contre le sortant ? Ne faudrait-il pas se réjouir, au contraire, de ce refus de choisir un des candidats de la bourgeoisie ?
Voter Hollande pour alimenter nos propres illusions… alors qu’une grande partie des travailleurs n’attend plus rien du PS ?

Enfin, le principal argument des camarades qui veulent que le NPA appelle à voter Hollande est que la résistance des travailleurs sera plus difficile si Sarkozy gagne, car il s’ensuivrait une démoralisation. Là encore, les camarades substituent un schéma abstrait à l’analyse concrète de la réalité. Lorsque l’honni Berlusconi a fini par être vaincu aux élections par une coalition de la « gauche » italienne en 2006 (qui incluait le PDS, parti social-démocrate héritier du parti stalinien, la Marguerite, le Parti de la Refondation Communiste, etc.), est-ce que cela a rendu la lutte contre les coups du patronat plus facile ? A-t-on vu un bond en avant de la lutte de classes ? Pas du tout. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle dès 2008, la gauche a de nouveau été balayée et Berlusconi est revenu. De même, en Grèce, lorsqu’en 2009, la Nouvelle Démocratie a été chassé du pouvoir par le PASOK, est-ce que la résistance aux mesures d’austérité a connu un saut qualitatif ? Non plus ! Tout au contraire, dans un cas comme dans l’autre, la bureaucratie syndicale a redoublé sa politique de collaboration de classe, facilitant le passage des contre-réformes, habillées d’un vernis social.

Alors, sans doute, à très court terme, une victoire de Sarkozy pourrait démoraliser une partie des travailleurs qui luttent et des militants des syndicats ou du Front de gauche, alors qu’une victoire de Hollande leur donnerait de l’espoir. Mais cela ne ferait que les confronter plus directement et plus brutalement à la tâche qui leur fait face : vaincre par la lutte des classes, c’est-à-dire par la grève générale, l’offensive capitaliste qui sera menée par le vainqueur de la présidentielle, quel qu’il soit. Et cela les mettrait inévitablement en conflit avec les directions de leurs syndicats ayant tout misé sur le retour de Hollande et rien sur la préparation d’une lutte de classe sérieuse. Inversement, le moral immédiat serait sans doute meilleur parmi ces mêmes travailleurs en cas de victoire de Hollande. Mais ils auraient alors à affronter d’autres obstacles, non moins redoutables, sur la voie de leur lutte de classe. L’image plus « sociale » de Hollande et la collaboration encore plus éhontée des directions syndicales seraient un obstacle considérable, que beaucoup de camarades semblent sous-estimer.

De plus, alors qu’une abstention record s’annonce et que l’approfondissement de la crise risque d’ébranler les institutions dans les prochaines années, la bourgeoisie a intérêt à faire croire que sa « démocratie » fonctionne bien, que le peuple peut « choisir librement » l’alternance.

Au fond, l’argumentation de certains camarades qui voudraient que l’on appelle à voter Hollande se résume à ceci : ils pensent, eux aussi, que pour les travailleurs Hollande serait moins pire que Sarkozy. C’est pourquoi, au lieu de dialoguer avec les salariés pour les aider à rompre avec leurs illusions, ils proposent de s’y s’adapter.

Pour renforcer notre classe face à la nouvelle offensive capitaliste en préparation, le rôle principal et immédiat du NPA est de combattre pied à pied non seulement le bilan et le programme de Sarkozy, mais tout autant le projet de Hollande et les illusions qu’il peut susciter chez une partie des travailleurs — tout comme d’ailleurs, sur un autre plan, les illusions envers Mélenchon.

Fondamentalement, la meilleure façon de préparer la résistance à l’offensive capitaliste est non seulement de maintenir notre totale indépendance face aux candidats de la bourgeoisie, mais de dénoncer avec force leur volonté commune de faire payer la crise aux travailleurs par des attaques sans précédent. Même si cela nécessite de naviguer à contre-courant vis-à-vis d’une partie des électeurs de gauche, ce serait se tirer une balle dans le pied que d’appeler à voter pour un personnage qui s’apprête à frapper les travailleurs beaucoup plus durement encore que Sarkozy ne l’a fait jusqu’à présent (parce que la situation objective l’exige). Ce serait aussi faire le jeu du Front national qui pourrait ainsi prétendre être le seul adversaire du « système » puisque le seul à ne pas rallier, au second tour, un des candidats de ce « système ».

La tâche principale des anticapitalistes, c’est d’être à l’avant-garde du combat pour regrouper toutes les organisations, partis et syndicats, et tous les travailleurs, qui veulent combattre par la lutte les mesures d’austérité en préparation, quels que soient le nom et l’étiquette du représentant de la bourgeoisie qui aura à les exécuter. Les travailleurs possèdent la puissance d’arrêter l’offensive capitaliste, mais l’orientation et la tactique des directions syndicales, liées au PS ou au Front de gauche, les a jusqu’ici partout conduit à la défaite. Pourtant, comme l’ont montré nos frères et sœurs de Guadeloupe, ce n’est pas une fatalité. Même contre un gouvernement déterminé et répressif, on peut gagner. Notre modèle, c’est celui du LKP : définir précisément les revendications, construire l’unité autour d’elles, les populariser, appeler à la grève générale et la construire en partant des entreprises et des établissements les plus mobilisés. C’est comme cela seulement que nous pourrons réussir à vaincre l’offensive du capital partout en Europe et ouvrir la voie à un gouvernement des travailleurs eux-mêmes, le seul capable de mettre un terme à la crise.

1) Notamment ceux de Pascal Morsu, camarade de la P2, qui a fait une contribution sur le sujet - « A propos de l'orientation électorale actuelle du NPA » - disponible sur notre site : http://tendanceclaire.npa.free.fr/conte ... /morsu.pdf

2) http://www.bva.fr/data/sondage/sondage_ ... 2dd0f0.pdf

3) http://www.parismatch.com/Actu-Match/Pr ... 4-2012.pdf
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Re: NPA

Messagede kuhing » 11 Avr 2012, 08:59

à un gouvernement des travailleurs eux-mêmes, le seul capable de mettre un terme à la crise.


a) ce n'est pas possible de mettre en place un gouvernement centralisé en shuntant les partis traditionnels dont le métier est d'utiliser ce genre d'outils
b) même si c'était possible avec des personnes nouvelles, même élues depuis la base, une bureaucratie se mettrait en place immédiatement.
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Re: NPA

Messagede Kzimir » 11 Avr 2012, 11:52

mimosa rouge a écrit:
Dans le débat "pouvoir des syndicats" ou "pouvoir des travailleurs", j'ai vite fait de choisir mon camp, c'est le second.
Quant au syndicat universalisé, c'est-à-dire le syndicat unique, on a malheureusement des exemples pas glorieux de ce que ça donne. Une société démocratique devra permettre le pluralisme politique et syndical. Ni parti unique, ni syndicat unique. Liberté d'organisation pour les travailleurs.
Du coup, pour moi un syndicat ne pourra jamais "revenir au même" qu'un soviet/conseil ouvrier.


moi je laisse tomber .... bonne chance Kzimir ! :^^:
oh allez quand même je peut pas m'empecher :
T'a raison ! prônons le pluralisme syndical, j'ai pas envie d'etre obligé d'avoir les jaunes dans mon syndicat .... :)
oui oui oui j'suis content de moi !

:lol:
Disons qu'on a déjà eu le débat ici : viewtopic.php?f=12&t=4189&start=15

Et il me semble que dans cette discussion a été bien expliquée que le syndicalisme révolutionnaire n'est pas une mythification des syndicats actuels ou une volonté de donner tout le pouvoir à une bureaucratie syndicale, mais une conséquence logique de la vision du syndicat comme noyau d'auto-organisation des travailleurs.
Comme notre projet revient à revendiquer tout le pouvoir aux travailleurs, il n'est pas contradictoire avec un projet visant à donner la gestion de la société au syndicat, à partir du moment ou le syndicat est l'ensemble des travailleurs organisés à la base (c'est pour ça que le syndicat doit être unique, universalisé, et débureaucratisé). C'est incomparable avec la volonté de parti unique car le parti n'a pas vocation à être la classe ouvrière organisée (au contraire du syndicat), mais l'organisation de son avant-garde (en termes léninistes). Dans ce cadre là, on n'imagine pas plus deux syndicats concurrents que deux soviets gérant la production de manière concurrente sur le même collectif de travail.
Tout le pouvoir au syndicat, c'est un mot d'ordre visant à l'autogestion de la classe ouvrière. Il peut être reformulé en "Tout le pouvoir aux travailleurs, par le syndicat". Tout le pouvoir au parti, c'est un mot d'ordre de dictature d'une élite idéologique. C'est incomparable.
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Re: NPA

Messagede Ian » 12 Avr 2012, 00:35

Kzimir a écrit:Le problème est : sur quelle base politiques sortirait ce matériel ?
On est d'accord que c'est le problème. D'où la nécessité d'une structure démocratique permettant aux militants eux-mêmes d'en décider.

Kzimir a écrit:Si nous sommes dans un front à la base, l'accord se fait au coup par coup, avec une recherche de consensus que chaque orga peut rejoindre ou non. Par exemple les orgas souhaitant une participation aux élections se mettraient d'accord sur celle-ci dans ce cadre, mais les orgas du front n'étant pas sur cette ligne n'y participeront pas, tout en rejoignant sur d'autres questions ou luttes.
Oui, ça existe déjà, c'est le principe des collectifs unitaires. Le problème c'est qu'à force d'en multiplier sur un peu tous les sujets, ils deviennent souvent des coquilles vides sans efficacité. Mais ils seront de toute façon toujours nécessaires, quoi qu'il arrive.

Kzimir a écrit:Au contraire, un seul parti, si l'on ne veut pas qu'il soit totalement flou, implique une prise de position claire sur un certain nombre de sujets (par exemple sur les élections). Il se trouve qu'un certain nombre de sujets sont d'authentiques points de rupture parmi les anticapitalistes. En conséquence ce parti ne pourrait pas fonctionner durablement.
D'accord avec toi sur la nécessité d'une position claire sur un certain nombre de sujets centraux, pour construire un parti commun. La question des élections ne me paraît pas vraiment centrale, mais c'est plutôt la question qu'elle recoupe derrière : le rapport aux institutions. Une orga anticapitaliste se doit d'être claire sur cette question et de refuser toute gestion des institutions bourgeoises.

Kzimir a écrit:De plus, ce que tu dis sur les grosses orgas qui auraient plus de poids est aussi vrai dans le cadre d'une seule orga pratiquant le droit de tendance.
Les positions internes n'ont rien de figé. La courte vie du NPA suffit largement à le démontrer! :lol: Le débat interne n'est pas juste une question de mesurer des rapports de force pré-établis, mais de mettre en débat l'orientation, convaincre, se laisser convaincre, élaborer collectivement une orientation face à une situation donnée.
Ce n'est pas la même chose que des orgas séparées, où ce sont les "états-majors" qui discutent, élaborent, négocient. Pas les militants de base!

Kzimir a écrit:Si personne n'a d'intervention centralisée, tant mieux. Et l'indépendance syndicale n'est pas liée seulement aux élections, mais plus largement aux rapports généraux partis-syndicats (cf. Charte d'Amiens).
Mais la charte d'Amiens n'est pas la bible. Pas plus que les principes fondateurs du NPA, le manifeste du parti communiste ou je ne sais quoi d'autre. Elle est le résultat de compromis et de contradictions internes dans un contexte donné, et est sujette à interprétations diverses.
Après, il y a évidemment des principes à respecter dans le travail de masse par rapport à l'indépendance syndicale, mais aussi associative etc (les assoces n'ont pas de "charte d'Amiens" mais pourtant c'est la même problématique). Il est hors de question d'utiliser un syndicat comme "courroie de transmission" du parti. Tout comme il serait intolérable de jouer au mélange des genres entre les deux sur les permanentats etc. C'est le b-a-ba mais c'est toujours bon de le rappeler.

Kzimir a écrit:Pour être clair, je vais te donner un exemple concret de ce que je veux dire concernant mon militantisme.
Depuis 4 ans que je suis à AL, j'ai milité principalement à côté au sein de SUD Étudiant. Ce syndicat comprenait plusieurs militants d'AL (au niveau fédéral comme au niveau local). Au niveau fédéral, il n'y a jamais eu de position d'orga de type "nous, militants d'AL, poussons à ce que tel texte soit adopté". Nos discussions concernaient quasi-exclusivement le partage de nos expériences. Et je ne pense pas qu'il nous serait venu à l'idée de demander dans le cadre d'AL des comptes sur l'intervention syndicale de tel ou tel camarade.
Au niveau local, en 4 ans, nous n'avons jamais eu de position de type "tout les étudiants d'AL doivent rejoindre tel ou tel syndicat". Et alors que nous militions dans deux syndicats étudiants aux rapports parfois tendus, nous n'avons jamais utiliser AL comme cadre pour pousser une position syndicale commune ou coordonnée.
La seule fois ou la question d'une intervention de ce type c'est posée, c'est quant il y a eu les problèmes que tu connais. Certains ont alors eu l'impression que le fait qu'il y ait des difficultés à la fois dans SUD Étudiant et dans Solidaires était le signe d'une politique de purge visant les militants libertaires. Étant ciblés, la question d'une coordination pouvait se poser. Nous avons cependant estimés qu'il n'était pas de notre rôle de nous organiser en contre-fraction ni d'intervenir en tant qu'orga sur ce genre de questions. Avec le recul, nous avons d'autant plus bien fait que la situation était plus complexe.
Je ne suis pas sûr de bien connaître les "problèmes que je connais"(?) visant les militants libertaires dans SUD étudiant, mais j'ai entendu les mêmes histoires venant de jeunes du NPA, comme quoi il y aurait des "purges anti-NPA" dans SUD étudiant. Ceci dit, par MP plutôt pour ce genre d'histoires...
En tout cas il n'y a pas non plus dans le NPA de ligne commune sur l'intervention syndicale pour aller tous dans le même syndicat par exemple. Même au niveau syndicalisme étudiant (qui n'est pas du "vrai" syndicalisme), les militants ont toujours été éclatés sur plusieurs syndicats à ma connaissance... (SUD/UNEF/FSE en gros)
La problématique, c'est plutôt comment on coordonne l'existant.

Kzimir a écrit:Pour moi c'est ça l'indépendance syndicale : Ne pas intervenir en tant qu'orga dans les syndicats, ne pas se coordonner en tant que fraction organisée du mouvement syndical (cachée ou non), ne pas substituer le débat d'orgas ou d'appareils politiques à la démocratie syndicale. Tout simplement car transporter un débat syndical dans une orga politique, cela signifie que ce débat n'aura pas lieu ou aura lieu de manière biaisée dans le cadre syndical. Bref, ça va à l'encontre de la démocratie syndicale.
Aucun problème là-dessus. Une orga politique agissant en tant que fraction dans son syndicat se grillerait elle-même de toute façon. Et ça n'aurait à mon avis aucun intérêt : l'intérêt du travail de masse, c'est justement de dépasser le cadre de son orga et de toucher/organiser bien au delà!
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Re: NPA

Messagede Nico37 » 12 Avr 2012, 01:15

Hollande ou l’agenda de l’immobilisme Hebdo Tout est à nous ! 144 (12/04/12)

Le PS a publié cette semaine ce qu’il appelle pompeusement « l’agenda du changement » et qui décrit les mesures que prendrait Hollande la première année de son quinquennat. Des mesures très, très mesurées...

Le PS voit un symbole dans l’annonce de la réduction de 30 % du traitement des ministres et du président. Mais pour prendre la mesure de l’audace, il faut savoir que Sarkozy s’était octroyé une rallonge de 172 % en 2007... Tout un symbole, donc.Il est aussi question de « redonner du pouvoir d’achat aux Français ». En fait, tout se résume à un blocage du prix de l’essence pour trois mois et à une hausse de 25 % de l’allocation de rentrée scolaire. Même un coup de pouce au Smic, quasiment bloqué depuis des années, n’est pas prévu...

Enfin, les lecteurs de Tout est à nous ! connaissent les dangers du futur traité européen « TSCG », qui durcit encore celui de Maastricht. À ce sujet, Hollande prévoit de « compléter et modifier » ce projet, il s’oriente déjà vers sa ratification en échange de concessions de forme.

Enfin concernant les étrangers, on annonce l’abrogation de la circulaire Guéant sur les étudiants étrangers (que même les patrons dénoncent). Mais pas un mot concernant l’abrogation de l’arsenal raciste et sécuritaire élaboré par Hortefeux puis Guéant depuis 2007...

Seul point notable : il est prévu de garantir le droit de partir à la retraite à 60 ans pour les personnes qui ont commencé à travailler tôt. Mais en creux, ceci signifie surtout la pérennisation des diverses mesures contre le droit à la retraite, en particulier la contre-réforme Fillon.

Juillet 2012

L’essentiel est sans doute que le document du PS annonce une loi visant à l’équilibre budgétaire pour 2017. Il y aura de nombreuses péripéties relativement à cette question. Mais Hollande est déjà sur le terrain de Merkel, Barroso and co : ce qui est à l’ordre du jour c’est l’austérité, c’est de faire payer la crise aux travailleurs.

On sait aussi que Hollande ne rechigne pas à dénoncer « la finance ». Une loi « d’assainissement » serait en gestation. Il suffira de dire qu’elle est actuellement négociée entre les milieux bancaires et l’équipe Hollande pour imaginer ce qu’on peut en attendre... Notons aussi que pas la moindre nationalisation de ces institutions qui tiennent littéralement le pays en otage n’est prévue.

Sur l’emploi, l’annonce d’une nouvelle « conférence nationale » tripartite permet à l’équipe Hollande d’éviter les sujets qui fâchent, comme l’abrogation des diverses réformes Sarkozy (retraites, hôpitaux, contre le droit de grève, etc.). On sait que ce type de conférence permet généralement l’alignement des directions syndicales sur les exigences patronales...

Enfin, même méthode concernant l’énergie, un « débat » aurait lieu – parions qu’il ne remettra pas en cause le nucléaire.

Seule annonce significative, l’abrogation de la TVA (dite) sociale de Sarkozy, encore que tout dépendra de ses modalités.

Août 2012-juin 2013

À ce stade, on annonce une réforme fiscale centrée sur la fameuse tranche d’imposition de 75 % au-dessus d’1 million d’euros (qui concerne le chiffre ridicule de 30 000 foyers fiscaux). Là encore, cela vaut refus d’un retour sur la « révolution fiscale » néolibérale. Menée au profit des plus riches depuis des décennies, elle a permis le transfert de milliards d’euros au bénéfice des plus riches et au détriment des foyers populaires...
Il est aussi question de « lutte » (pas d’interdiction) contre les licenciements « boursiers ». De toute façon, en l’absence de contrôle du mouvement des capitaux, ces discours ne valent pas grand-chose.

Enfin, une loi de programmation pour l’éducation est annoncée, censée mettre en œuvre les fameux 60 000 recrutements. Rappelons que ces postes seraient trouvés par redéploiement, donc en accentuant la rigueur qui pèse sur tous les fonctionnaires.

Au final, on a donc quelques vagues déclarations d’intention qui laissent la porte ouverte à une politique qui s’adaptera aux exigences des banques et des gros actionnaires. Le NPA est évidemment favorable à « dégager Sarkozy », mais bien naïf serait donc celui qui se ferait des illusions quant au programme de Hollande !
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Re: NPA

Messagede Kzimir » 12 Avr 2012, 10:43

Ian a écrit:D'accord avec toi sur la nécessité d'une position claire sur un certain nombre de sujets centraux, pour construire un parti commun. La question des élections ne me paraît pas vraiment centrale, mais c'est plutôt la question qu'elle recoupe derrière : le rapport aux institutions. Une orga anticapitaliste se doit d'être claire sur cette question et de refuser toute gestion des institutions bourgeoises.

Suivant la tradition politique dans laquelle on s'inscrit, ce refus va se vivre de différente manière. Pour moi les élections ne sont pas une question centrale, mais je connais beaucoup de camarades qui refuseront de s'investir dans une orga qui n'est pas claire sur ce genre de sujet. Il y en a d'autres pour qui l'abstentionnisme est une position de principe à défendre à tout prix. Pour encore d'autres, les luttes de libération nationale vont être un point de rupture. Ou alors le centralisme démocratique. Enfin, on peut multiplier les désaccords entre nous qui rendront à mon avis impossible la création d'une seule orga anticapitaliste (une seule orga communiste libertaire, ça me semble plus réaliste par exemple).

Ian a écrit:Mais la charte d'Amiens n'est pas la bible. Pas plus que les principes fondateurs du NPA, le manifeste du parti communiste ou je ne sais quoi d'autre. Elle est le résultat de compromis et de contradictions internes dans un contexte donné, et est sujette à interprétations diverses.

Ce n'est pas le bible, mais à mon avis c'est le texte qui explique actuellement le mieux, de manière claire et compréhensible, le rôle du syndicat et des rapports partis-syndicats. C'est pour ça que j'en parle, pas parce que je la mets sur un piédestal.

Ian a écrit:Je ne suis pas sûr de bien connaître les "problèmes que je connais"(?) visant les militants libertaires dans SUD étudiant, mais j'ai entendu les mêmes histoires venant de jeunes du NPA, comme quoi il y aurait des "purges anti-NPA" dans SUD étudiant. Ceci dit, par MP plutôt pour ce genre d'histoires...

Bah, il me semble que l'histoire et refroidie maintenant donc qu'on pouvait l'évoquer (sans trop rentrer dans les détails, qui sont internes). Si j'en parlais c'est surtout car c'est le seule exemple de crise que j'ai vécu dans un cadre syndical (et qui a en effet amené tout le monde dans une certaine parano), et que ça m'a amené à me questionner sur l'indépendance syndicale.

Ian a écrit:La problématique, c'est plutôt comment on coordonne l'existant.
Kzimir a écrit:Pour moi c'est ça l'indépendance syndicale : Ne pas intervenir en tant qu'orga dans les syndicats, ne pas se coordonner en tant que fraction organisée du mouvement syndical (cachée ou non), ne pas substituer le débat d'orgas ou d'appareils politiques à la démocratie syndicale. Tout simplement car transporter un débat syndical dans une orga politique, cela signifie que ce débat n'aura pas lieu ou aura lieu de manière biaisée dans le cadre syndical. Bref, ça va à l'encontre de la démocratie syndicale.

Aucun problème là-dessus. Une orga politique agissant en tant que fraction dans son syndicat se grillerait elle-même de toute façon. Et ça n'aurait à mon avis aucun intérêt : l'intérêt du travail de masse, c'est justement de dépasser le cadre de son orga et de toucher/organiser bien au delà!

Coordonner l'existant dans nos syndicats, on a pas besoin d'une orga extérieure au syndicat pour le faire. C'est en ce sens que je dis "ne pas intervenir en tant qu'orga dans les syndicats". Une intervention loyale et non fractionniste (c'est à dire à mon sens ne pratiquant pas de discipline de tendance, ne s'affichant pas, n'ayant pas vocation à quitter le syndicat ou à recruter pour une orga extérieure, etc.) de militants défendant une orientation particulière au sein d'un syndicat me paraît normale, mais il me semble dangereux d'y mêler l'organisation politique.
Tout le contraire de "l'intervention centralisée du parti dans les organisations de base".
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