fabou a écrit:Le problème est aussi, à mon sens, la perte de sens politique dans les milieux militants.
Par exemple, lors de la chaine humaine contre le nucléaire, la présence ostensible d'un militant d'un groupuscule d'extrême droite (UPR ou E&R) n'a soulevé que tolérance et laisser-faire ("les gens d'extrême droite aussi ont le droit d'être opposés au nucléaire", "si on vire les gens d'extrême droite, faut aussi virer ceux d'extrême gauche" ...etc).
Peu étonnant suite à ça que les idées et postures d'extrême droite, en se masquant de causes aujourd'hui abandonnées par les révolutionnaires et/ou progressistes (anti-impérialisme, laicité ...) puissent avec tant de facilité investir des espaces qui autrefois leur étaient complètement imperméables.
J'ai entendu des exemples exactement similaires concernant d'autres associations, orgas...
Je crois en effet que le phénomène est général.
Je me rappelle d'un temps pas si lointain, peut-être une dizaine d'années, où on entendait sans cesse ce commentaire: "Moi je tolère tout sauf l'extrême droite".
Ce qui avait déjà le don de me mettre en rage, car je me remémorais le temps où les "simples" propos réacs, procapitalistes, pro guerre, pro répression... par exemple, étaient considérés comme rhédibitoires.
Tout se passe comme si la limite de "l'acceptable" était sans cesse repoussée.
Pour aller jusqu'où?
Est-il encore temps de réagir, de tenter de faire machine arrière?
car il ne faut pas oublier qu'il ne s'agit pas seulement de divergences verbales, le racisme a des conséquences bien concrètes. Les racistes rament dans le sens du courant légal, social et politique, qui déjà ne va pas loin s'en faut dans le sens de toujours plus de droits (au logement, au travail, aux études, et même tout simplement à circuler librement!).