Ἑλλάς, Grèce

Re: Manifestations/Emeutes en Grèce

Messagede digger » 20 Fév 2012, 22:00

Pas besoin de remonter à Pétain. C’est une soupe quotidiennement servi à tous les peuples par le monde financier et ses serviteurs, les milieux politiques et médiatiques .
Vous ne travaillez pas assez, vous demandez trop, vous êtes trop assistés, vous devez faire plus de sacrifices. etc, etc....

La Grèce est utilisée comme épouvantail : C’est la cigale de La Fontaine. Et la morale est : Regardez ce qui vous attend si vous faites comme les grecs.

Sauf que les grecs, ils n’ont rien fait, sinon être victimes d’un système capitaliste corrompu (et corrupteur du politique), c’est à dire la situation existant dans tous les pays de l’Union Européenne.
L’aide à la Grèce n’est rien d’autre qu’une aide au banque (Aides-toi et le ciel t’aidera) puisque les 130 milliards annoncés serviront à garantir le remboursement des emprunts grecs (à l’aide d’un compte bloqué) et pas à créer des emplois , ou à des infrastructures ou services utiles au peuple grec.

Nous sommes témoins de la plus belle entourloupe du capitalisme, réalisée à visage découvert, en pleine lumière.

Contrairement à ce que pense le milieu révolutionnaire dans sa majorité, et au risque de paraître défaitiste, je crois que dans sa démarche arrogante comme jamais dans l’histoire, le capitalisme montre que, loin d’être "en crise", il est sûr de sa force, comme jamais il ne l’a été.
Il a pris le pouvoir, non seulement en Grèce, mais aussi en Espagne et en Italie, sans faire appel à un pantin comme d’habitude, mais en mettant directement au pouvoir ses propres technocrates.
Il n’avance plus déguisé et il a parfaitement raison.

Il n’a plus personne en face. Toutes les organisations traditionnelles de défense du monde ouvrier (au sens large) ont abdiqué, partis politiques et syndicats. Les seules point de dissension aujourd’hui tournent autour de la façon de gérer le transfert des richesses vers les banques et les actionnaires.

Cette situation, que je crois exceptionnelle, jamais vue, mérite un autre traitement que celui qui lui est réservé. Pour être franc, la "campagne unitaire" de boycott des élections me paraît aujourd’hui bien dérisoire. Elle est aussi significative, puisque c’est tout ce que le mouvement révolutionnaire a à proposer en magasin. Des pistolets à eau contre l’incendie de forêt.

L’histoire a montré à maintes reprises que lorsque le mouvement révolutionnaire se montre incapable de s’unifier face à une réelle menace, il disparaît pour laisser place au fascisme et à la guerre.

Je crois que nous sommes à ce moment charnière. Et nous revenons au point de départ de Krizmir, sa référence à Pétain qui n’était finalement pas si mauvaise.
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Re: Manifestations/Emeutes en Grèce

Messagede ivo » 20 Fév 2012, 22:23

.........
je suis assez d'accord.
un seul petit bémol. le capitalisme joue avec les limites, les siennes, celle de la planete, des peuples etc ...
c'est dans sa "nature" d'etre joueur....et prédateur.
dans cette logique je pense donc que bcp de "decideurs" et consorts envisagent tres pertinement une degradation de la situation, voir la souhaitent, et la preparent ... activement.
Un nouveau monstre est né, grandit et effectivement se sent pousser des ailes.
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Re: Manifestations/Emeutes en Grèce

Messagede anouchka » 21 Fév 2012, 00:50

reçu de Yannis Youlountas;
20 février 2012

Plusieurs messages des insurgé-e-s grec-que-s viennent de nous parvenir
depuis hier (Nosotros-Babylonia, Mouvement anti-autoritaire, Mouvement
Deplirono, Syntagmas, Radio Entasi Exarcheia...).

Ils expriment un grand merci à vous tou-te-s de votre participation aux
manifs de "solidarité avec le peuple grec" (pour la plupart samedi) et/ou
de vos nombreux messages de soutien (nous leur avons fait suivre une
synthèse des textes et des photos des manifs un peu partout en France).

Ce remerciement, ils l'ont également exprimé dès les manifs d'hier à
Athènes et Thessalonique, au moyen de banderoles en français qui nous
étaient destinées (ainsi qu'à l'égard d'autres régions du monde). Même
Radio-Propagande (France-Info) en a parlé !

La mondialisation des enjeux appelle la convergence des luttes et la
violence sourde du pouvoir, la fraternité et la solidarité entre les
peuples.

Ne croyez pas ce qu'on vous dit : la révolte ne faiblit pas ! Plusieurs
journaux (dont le célèbre Elefterotypia), des hôpitaux, universités et
entreprises privées ou publiques sont passées en autogestion. Le principal
syndicat de policiers commence à manifester des états d'âme et à entendre
certaines doléances des manifestants. Le point de bascule est proche !
Continuons ! "Ils ne sont grands que parce que nous sommes à genoux!"

Ci-dessous, une tribune parue aujourd'hui lundi dans Libération (page 23),
que j'ai écrite avec Raoul Vaneigem, en contact lui aussi avec les
insurgé-e-s Grec-que-s et qui conférencait récemment à Thessalonique (cf.
Siné-Mensuel de février 2012, page 14). Cette tribune paraît simultanément
en Grèce dans le journal des insurgés : Babylonia (en version grecque,
bien sûr), ainsi que dans le périodique L'altermondialiste.

_______

LA GRÈCE, BERCEAU D'UN AUTRE MONDE

Pour un soutien au combat du peuple grec et pour une libération immédiate
des manifestants emprisonnés



Non, bien que dramatique, ce qui se déroule en Grèce n'est pas une
catastrophe. C'est même une chance. Car le pouvoir de l'argent a, pour la
première fois, dépassé allègrement le rythme jusque-là progressif,
méticuleux et savamment organisé de la destruction du bien public et de la
dignité humaine. Et ce, sur une terre aussi réputée pour sa philosophie de
vie aux antipodes du modèle anglo-saxon que pour sa résistance inlassable
aux multiples oppressions qui ont tenté de la mettre au pas. Le Grec ne
danse pas et ne dansera jamais au pas de l'oie ni en courbant l'échine,
quels que soient les régimes qu'on lui impose. Il danse en levant les bras
comme pour s'envoler vers les étoiles. Il écrit sur les murs ce qu'il
aimerait lire ailleurs. Il brûle une banque quand elle ne lui laisse plus
les moyens de faire ses traditionnelles grillades. Le Grec est aussi
vivant que l'idéologie qui le menace est mortifère. Et le Grec, même roué
de coups, finit toujours par se relever.



Oui, l'Europe de la finance a voulu faire un exemple. Mais dans sa hargne
à frapper le pays qui lui semblait le plus faible dans la zone Euro, dans
sa violence démesurée, son masque est tombé. C'est maintenant, plus que
jamais, le moment de montrer du doigt à tous son vrai visage : celui du
totalitarisme. Car il s'agit bien de cela. Et il n'y a qu'une seule
réponse au totalitarisme : la lutte, tenace et sans concession, jusqu'au
combat s'il le faut, puisque l'existence même est en jeu. Nous avons un
monde, une vie, des valeurs à défendre. Partout dans les rues, ce sont nos
frères, nos s?urs, nos enfants, nos parents, qui sont frappés sous nos
yeux, même éloignés. Nous avons faim, froid, mal avec eux. Tous les coups
qui sont portés nous blessent également. Chaque enfant grec qui s'évanouit
dans sa cour d'école nous appelle à l'indignation et à la révolte. Pour
les Grecs, l'heure est venue de dire non, et pour nous tous de les
soutenir.



Car la Grèce est aujourd'hui à la pointe du combat contre le totalitarisme
financier qui partout dans le monde détruit le bien public, menace la
survie quotidienne, propage le désespoir, la peur et la crétinisation
d'une guerre de tous contre tous. Au-delà d'une colère émotionnelle qui se
défoule en détruisant des symboles d'oppression se développe une colère
lucide, celle de résistants qui refusent de se laisser déposséder de leur
propre vie au profit des mafias bancaires et de leur logique de l'argent
fou. Avec les assemblées de démocratie directe, la désobéissance civile,
le mouvement « Ne payons plus » et les premières expériences
d'autogestion, une nouvelle Grèce est en train de naître, qui rejette la
tyrannie marchande au nom de l'humain. Nous ignorons combien de temps il
faudra pour que les peuples se libèrent de leur servitude volontaire mais
il est sûr que, face au ridicule du clientélisme politique, aux
démocraties corrompues et au cynisme grotesque de l'Etat bankster, nous
n'aurons que le choix ? à l'encontre de tout affairisme ? de faire nos
affaires nous-mêmes.



La Grèce est notre passé. Elle est aussi notre avenir. Réinventons-le avec
elle !



En 2012, soyons tous Grecs !


Raoul Vaneigem et Yannis Youlountas
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Re: Manifestations/Emeutes en Grèce

Messagede kuhing » 21 Fév 2012, 10:39

Si ça réveille Raoul alors c'est important :)
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Re: Manifestations/Emeutes en Grèce

Messagede ivo » 21 Fév 2012, 18:25

(grece et ailleurs ....) au sujet de la culpabilité, pour rappel, pétain ....

http://dl.dropbox.com/u/6417881/mp3/div ... 201941.mp3

http://dl.dropbox.com/u/6417881/mp3/div ... IONALE.mp3
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Re: Manifestations/Emeutes en Grèce

Messagede digger » 21 Fév 2012, 20:06

un seul petit bémol. le capitalisme joue avec les limites, les siennes, celle de la planete, des peuples etc ...
c'est dans sa "nature" d'etre joueur....et prédateur.
dans cette logique je pense donc que bcp de "decideurs" et consorts envisagent tres pertinement une degradation de la situation, voir la souhaitent, et la preparent ... activement.


Mais nous sommes d'accord, il n'y a pas de bémol : Sa nature est l'asservissement des peuples.
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Re: Manifestations/Emeutes en Grèce

Messagede digger » 21 Fév 2012, 20:07

Heu, le Raoul, je l'ai connu en meilleure forme.
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Re: Manifestations/Emeutes en Grèce

Messagede leo » 22 Fév 2012, 16:32

[Grèce] Appel des travailleurs de l’hôpital de Kilkis pour l’extension des occupations

Communiqué de l’Assemblée des travailleurs de l’hôpital autogéré de Kilkis (nord de la Grèce). 18 février 2012


Comme cela avait été décidé, l’occupation de l’Hôpital général de Kilkis commence en dépit des médecins, des politiciens et des syndicalistes installés. Malgré les tentatives désespérées des échelons les plus élevés de la bureaucratie syndicale, qui ont abandonné l’Assemblée générale des travailleurs de l’hôpital sous les huées et les sifflements, les présents, à l’unanimité, ont décidé de commencer l’occupation de l’hôpital le lundi matin 20 février et de mettre en place des groupes de travail et de responsabilité, qui travailleront sous le contrôle de l’Assemblée générale. L’information commence à se répandre largement et des médias et journalistes indépendants ont déjà manifesté leur intérêt. Les travailleurs sont conscients de l’énorme responsabilité qu’ils prennent par rapport aux patients, aux citoyens, à la société locale et aussi par rapport à eux-mêmes et aux personnes de leur entourage, et ils sont déterminés à amener leurs objectifs à terme, par des accords conclus par consensus et solidarité. Ces objectifs ne sont pas strictement sectoriels. Ils sont plus larges et ont un caractère politique. Les travailleurs de l’hôpital de Kilkis ne reconnaissent pas le gouvernement actuel, un gouvernement imposé et volontairement esclave d’autres intérêts, et déclarent l’auto-gouvernement de l’hôpital.

Ces travailleurs veulent qu’à leurs côtés il n’y ait pas seulement les citoyens de Kilkis, mais la société tout entière, à laquelle ils font appel pour que, d’une manière pacifique, elle renverse l’actuelle scène politique, en procédant à la propagation des occupations à tous les hôpitaux à travers le pays et aux lieux de travail dans tous les secteurs. Nous devons paralyser immédiatement cette Grèce que nous connaissions et que vous connaissiez, en occupant les lieux de travail et les espaces publics, jusqu’à la chute de la dictature parlementaire qui gouverne le pays et que soit érigé un gouvernement démocratique qui obéisse aux exigences populaires de nous libérer des entraves de la soi-disant dette et nous conduise sur la voie de la réorganisation et de la prospérité.

Si cela n’est pas facile, c’est parce que l’ennemi n’est pas seulement en dehors de nos murs, mais aussi à l’intérieur. Surtout à l’intérieur ! C’est ce que nous avons vu aujourd’hui à Kilkis. Ces directeurs qui s’inquiètent tellement de la perte de recettes en raison des protestations, avec leurs larbins et certains médecins contraints, ont d’abord tenté d’obtenir le soutien des dirigeants réactionnaires de la Fédération nationale des médecins hospitaliers. L’ambitieux président de cette Fédération a essayé de soutenir, non pas les médecins en lutte, mais les échelons supérieurs de la bureaucratie syndicale. Ce M. Dimitrios Barnabas « est préoccupé » parce qu’en raison des occupations et des manifestations de médecins qui ne sont pas payés depuis des mois, les hôpitaux ne vont pas bien fonctionner. Jusqu’à présent, comme vous le savez tous, ils fonctionnent à merveille...

Quelle conscience sociale ! Les médecins sans scrupules et irresponsables, avec les infirmières et les autres employés hospitaliers exigeant ce qu’il leur est dû et qui se battent pour une santé publique gratuite, ils les appellent une « foule ». L’indescriptible M. Barnabas a préféré rester à l’écart de la foule. Esquivant la combative présidente de l’ENIK (syndicat des médecins hospitaliers de la province de Kilkis), Mme Leta Zotaki, qui attendait pour le rencontrer, comme convenu, il a participé à une réunion privée avec le vice-président réactionnaire et le personnel de direction de l’hôpital avant l’Assemblée générale qui avait été appelée au même endroit. Le président de la Fédération des médecins de l’hôpital « veut que l’hôpital soit ouvert pour que les gens soient à nos côtés » selon ses propres mots. Mais ensuite, il n’a pas précisé, quand la « foule » a commencé à arriver, Son Excellence a été interrogée à ce sujet : comment il conçoit la lutte syndicale des médecins, surtout aujourd’hui, si ce n’est avec d’énergiques protestations et occupations. Il la conçoit sans doute avec des protestations symboliques, avec des actions appelées uniquement pour qu’elles soient vues par le gouvernement, avec une rhétorique vide qui dégoûte tout le monde, dans le meilleur des cas avec une grève d’une journée qui ne fait de mal à personne. Ce sont, en bref, les moyens les plus efficaces sur lesquels compte la bureaucratie syndicale en ces moments sans précédent. Une conception très originale du syndicalisme combatif, mais pleinement représentative de l’attitude des directions syndicales, en particulier au niveau fédéral. Si les travailleurs s’attendent à ce que ces messieurs les amènent à des luttes victorieuses, ils vont devoir attendre longtemps ...

Les travailleurs et les citoyens à travers le pays, de toute l’Europe et partout dans le monde doivent voir un exemple dans les occupations, continues et non pas symboliques, qui commencent à Kilkis et ailleurs, ainsi que dans les luttes qui, depuis quelques temps, sont en plein développement aux Aciéries Grecques, à la chaîne de télévision Alter, à Loukisa et dans des dizaines d’endroits en Grèce et dans d’autres pays, et ils doivent procéder à l’occupation, dès que possible et en coordination, de tous les lieux de travail et espaces publics, en maintenant les occupations jusqu’à ce qu’elles provoquent la chute du gouvernement imposé et la dissolution des mécanismes de parti qui depuis tant d’années ont concoctés et imposé le régime inhumain d’aujourd’hui. Le peuple doit se battre en dehors du parlement, avec des luttes dans les rues et sans attendre ou espérer inutilement que le pouvoir ne leur donne rien, en revendiquant une puissante constitution démocratique et une nouvelle transition, qui mettent le pays sur la voie du progrès et le transforme de nouveau en un lieu de démocratie, d’égalité, de justice et de prospérité.

Διεθνή της ΕΣΕ / CAS Madrid

Traduction OCLibertaire
(à partir de la version en castillan publiée sur le site Internet de la Coordinadora Anti Privatización de la Sanidad de Madrid (CAS) [ http://casmadrid.org/ ])
__________

Appel précédent

Un hôpital grec sous contrôle ouvrier

Les agents hospitaliers de Kilkis, en Grèce, ont occupé leur hôpital local et ont publié une déclaration disant qu’il était désormais entièrement sous contrôle ouvrier. L’hôpital général de Kilkis en Grèce (Macédoine centrale) est maintenant sous contrôle ouvrier. Les travailleurs hospitaliers ont déclaré que les problèmes qui durent depuis longtemps du Système de santé national (l’ESY) ne pouvaient être résolus. Les travailleurs ont répondu à l’accélération du régime des mesures impopulaires d’austérité en occupant l’hôpital et l’ont déclaré sous contrôle direct et complet par les travailleurs. Toutes les décisions seront dorénavant prises par les « travailleurs de l’assemblée générale ».

L’hôpital a déclaré que « Le gouvernement n’est pourtant acquitté de ses responsabilités financières et, si leurs demandes ne sont pas satisfaites, ils se tourneront vers la communauté locale pour avoir le plus large soutien possible afin de garantir les soins de santé publique gratuits soins et de renverser le gouvernement et tous les politiques néolibérales. » A partir du 6 février, le personnel hospitalier ne traitera que les soins d’urgence tant que leurs salaires et les sommes qui leur sont dues ne seront pas payées. Ils demandent également un retour aux niveaux des salaires qu’ils percevaient avant la mise en œuvre de mesures d’austérité.

La prochaine assemblée générale aura lieu le 13 février, et une conférence de presse le 15.

La déclaration suivante a été émise par les travailleurs :

1. Nous constatons que les problèmes actuels et durables de l’ESY (le système national de santé) et des organisations apparentées ne peuvent être résolus par des demandes spécifiques et isolées ou concernant nos intérêts particuliers, car tous ces problèmes sont le fruit d’une politique gouvernementale antipopulaire plus générale et du néolibéralisme mondial.

2. Nous constatons aussi, qu’en faisant des revendications particulières nous faisons en fait le jeu d’un gouvernement brutal. Ce pouvoir, pour faire face à son ennemi – qui est constitué par le peuple affaibli et divisé, fait tout pour empêcher la création d’un front uni et populaire à l’échelle nationale et mondiale ayant des intérêts communs et des exigences contre l’appauvrissement social créé par les autorités politiques.

3. Pour cette raison, nous plaçons nos intérêts particuliers dans le cadre général de revendications politiques et économiques qui sont posés par une très grande partie du peuple grec qui est aujourd’hui sous l’attaque du capitalisme la plus brutale. Ces revendications doivent être défendues jusqu’au bout afin d’aboutir, dans la coopération entre les classes moyennes et populaires de notre société.

4. La seule façon d’y parvenir est de remettre en question, dans l’action, non seulement la légitimité politique mais aussi la légalité d’un pouvoir arbitraire, autoritaire et antipopulaire qui avance à grand pas vers le totalitarisme.

5. Les travailleurs de l’Hôpital général de Kilkis répondent à ce totalitarisme par la démocratie. Nous occupons l’hôpital public et le mettons sous notre contrôle direct et total. L’hôpital de Kilkis sera désormais autogouverné et le seul moyen légitime de prise de décision sera l’Assemblée générale de ses travailleurs.

6. Le gouvernement n’est pas libéré de ses obligations économiques de dotation en personnel et en fournitures. Si il continue à ignorer ces obligations, nous serons obligés d’informer le public de cette situation et de demander au gouvernement local mais surtout à la société civile de nous soutenir par tous les moyens pour :

(a) la survie de notre hôpital

(b) le soutien au droit aux soins de santé public et gratuits

(c) le renversement, par une lutte commune populaire, de l’actuel gouvernement et de toute autre politique néolibérale, d’où qu’elle vienne

(d) une démocratisation profonde et substantielle, c’est à dire une démocratisation qui permettra à la société réelle et non pas à des tiers de prendre les décisions concernant son avenir.

7. Le syndicat de l’hôpital de Kilkis commencera, à partir du 6 février, une grève en n’assurant que les soins d’urgence jusqu’au paiement complet pour les heures travaillées et la hausse de nos salaires au niveau qu’il était avant l’arrivée de la troïka (UE- BCE-FMI). Pendant ce temps, sachant très bien quelle est notre mission sociale et nos obligations morales, nous protégerons la santé des citoyens qui viennent à l’hôpital en fournissant des soins de santé gratuits à ceux qui en ont besoin, appelant le gouvernement afin qu’il prenne ses responsabilités, en espérant qu’il renoncera en dernière minute à sa cruauté sociale immodérée.

8. Nous décidons qu’une nouvelle assemblée générale aura lieu, le lundi 13 février dans le hall du nouveau bâtiment de l’hôpital à 11 heures, afin de décider des procédures qui sont nécessaires pour mettre en œuvre efficacement l’occupation des services administratifs et réaliser avec succès l’auto-gouvernance de l’hôpital, qui débutera à partir de ce jour-là.

Les assemblées générales auront lieu tous les jours et seront l’instrument primordial pour la prise de décision en ce qui concerne les employés et le fonctionnement de l’hôpital. Nous appelons à la la solidarité du peuple et des travailleurs de tous les secteurs, à la collaboration de tous les syndicats des travailleurs et des organisations progressistes, ainsi qu’au soutien de tous les médias qui ont choisi de dire la vérité. Nous sommes déterminés à continuer jusqu’à ce que les traîtres qui vendent notre pays et nos gens s’en aillent. C’est eux ou nous !

Les décisions ci-dessus seront rendues publiques par le biais d’une conférence de presse à laquelle tous les médias sont invités mercredi 15/2/2012 à 12h30. Nos assemblées quotidiennes commencent le 13 Février. Nous allons informer les citoyens sur chaque événement important qui aura lieu dans notre hôpital par le biais de communiqués de presse et conférences. En outre, nous allons utiliser tous les moyens disponibles pour faire connaître ces événements afin de faire de cette mobilisation réussie.

Nous appelons

► a) Nos concitoyens faire preuve de solidarité avec notre mouvement,

► b) Tout citoyen injustement traité de notre pays à agir par des actions de contestation et d’opposition contre ses oppresseurs,

► c) Nos collègues d’autres hôpitaux à prendre des décisions similaires,

► d) les employés dans d’autres domaines du secteur public et privé et les participants à des organisations syndicales et progressistes à agir de même, afin d’aider notre mobilisation à prendre la forme d’une résistance universelle ouvrière et populaire et de soulèvement, jusqu’à la victoire finale contre l’élite économique et politique qui aujourd’hui opprime notre pays et le monde entier.

Source : http://oclibertaire.free.fr/
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Re: Manifestations/Emeutes en Grèce

Messagede ivo » 24 Fév 2012, 10:34

Le succès inattendu d'un appel né en France : "Moi aussi, je suis grec..."
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C'est une lettre, envoyée à l'ambassade de Grèce à Paris : "En solidarité avec votre pays, je demande personnellement à être compté parmi les Grecs..."

Le courrier est signé Luc Douillard. Nous sommes à la fin de l'année dernière. Ce professeur d'histoire a 53 ans. Il habite Nantes. Il se demande comment soutenir le peuple grec, affaibli par la crise, appauvri par les plans d'austérité, et surtout montré du doigt dans le monde entier. Luc Douillard a donc l'idée de cette lettre ; comme un symbole, une manière de dire aux Grecs qu'ils ont des amis.

L'enseignant parle de son initiative. Il crée un site internet. Et à sa grande surprise, il est suivi. Des centaines de personnes écrivent à l'ambassade de Grèce. L'ambassade répond : elle remercie ces Français pour leur soutien et leur donne le mode d'emploi : s'ils veulent devenir grecs, ils peuvent déposer une demande auprès d'un consulat.

Au même moment, à l'étranger, d'autres internautes découvrent l'appel de Luc Douillard. Le texte est traduit en sept langues. Quand les Grecs le lisent pour la première fois, certains sont bouleversés. Ils écrivent au professeur de Nantes : "C'est avec des larmes aux yeux que je vous adresse ce petit mot d'amitié... Ma vie, ma famille, mon pays ont été détruits. Votre solidarité est un geste noble".

Des médias grecs découvrent à leur tour l'initiative. Des journaux, puis la télévision. Luc Douillard est interviewé. Des politiques le contactent à leur tour. Le maire de la célèbre ville de Delphes le remercie. Dans la banlieue d'Athènes, une autre commune propose aux militants Nantais de devenir citoyens d'honneur. Une petite cérémonie sera d'ailleurs organisée dans quelques jours.

Luc Douillard n'en revient pas. Mais il est ravi. Il veut maintenant aller plus loin, organiser des jumelages entre des citoyens français et des citoyens grecs : rapprocher un quartier de Paris avec un quartier d'Athènes, mettre en contact des clubs sportifs, des associations. Il rêve, dit-il, de "refaire l'Europe par le bas".

L'enseignant n'est pas naïf. Il sait que les Grecs ont commis des erreurs. Mais il incrimine les dirigeants, pas le peuple. Selon lui, "il est temps que les citoyens s'organisent et qu'ils fassent pression sur les élus". Et il ajoute : "Nous aussi, les Français, nous sommes fragiles. Nous aussi, un jour, ça pourrait nous arriver".


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Re: Manifestations/Emeutes en Grèce

Messagede ivo » 25 Fév 2012, 10:49

LEAD 2-Grèce-Lancement officiel de l'échange de dette
http://fr.reuters.com/article/frEuroRpt ... 24?sp=true
* L'Ifi et Athènes confiants sur le succès de l'échange

* La Grèce veut une conclusion d'ici le 12 mars

* Les doutes et les craintes ne sont levés (Actualisé avec déclaration de Dallara (Ifi), détails)

par George Georgiopoulos

ATHÈNES, 24 février (Reuters) - La Grèce a officiellement lancé vendredi son offre d'échange de dette pour les porteurs privés d'obligations dans le cadre du deuxième plan de sauvetage de 130 milliards d'euros qui lui a été consenti.

Un communiqué du ministère grec des Finances confirme les modalités de cet échange telles qu'elles ont été présentées cette semaine.

Cette procédure a été finalisée après des mois de négociations tortueuses entre Athènes et ses créanciers, compliquées par les exigences sévères posées par les partenaires européens de la Grèce, la présence de hedge funds jouant la montre afin que le pays fasse défaut et qu'ils puissent encaisser les CDS sur les obligations grecques et celle de la Banque centrale européenne.

Cet échange de dette doit permettre à la république hellénique de réduire son endettement public de 100 milliards d'euros sur un total qui dépasse 350 milliards.

Les banques, les assureurs et d'autres investisseurs détiennent un total de 206 milliards d'euros d'obligations grecques qui subiront une décote faciale de 53,5% avec une perte réelle entre 73% et 74%.

Selon les termes de l'accord, les investisseurs empocheront des obligations assorties de maturités allongées d'une valeur représentant 31,5% des titres qu'ils détiennent ainsi que des obligations à court terme émises par le Fonds européen de stabilité financière représentant 15% de la valeur des anciennes dettes.

Les nouvelles obligations serviront un coupon moyen de 3,65% et seront régies par la législation britannique.

Les créanciers ayant accepté d'échanger leurs titres se verront remettre en plus des titres qui leur permettront de récupérer des versement additionnels calculés selon l'évolution du PIB grec.

LE DOUTE DEMEURE

L'échange de dette, parfois appelé PSI (private sector involvment, implication du secteur privé), est censé permettre à la Grèce de ramener son ratio d'endettement à 120% de son produit intérieur brut d'ici 2020 contre 160% aujourd'hui dans l'espoir qu'elle puisse à terme retrouver un accès aux marchés obligataires.

Le processus doit également permettre au bloc monétaire de retrouver une certaine stabilité et de le protéger du spectre d'une faillite pure et simple de la Grèce qui continue de menacer l'équilibre de la zone euro.

S'il offre un répit aux Grecs et aux responsables politiques athéniens, qui ne sont plus sous le coup d'une banqueroute immédiate, l'accord n'a pas répondu à toutes les questions posées sur la viabilité de la dette du pays ni à la manière dont l'Etat grec, presque exsangue, pourra retrouver le chemin de la croissance.

Les autres membres de la zone euro ont en effet exigé de la Grèce qu'elle mette en oeuvre des mesures extrêmement dures et impopulaires qui, selon une partie de la population menace de les appauvrir.

Ces mesures, mélant hausse des impôts et baisses des salaires et des retraites ont provoqué une flambée des chiffres du chômage, conduit à la fermeture de nombreuses entreprises et amené des milliers de grecs à descendre dans la rue pour des manifestations quasi-quotidiennes et parfois violentes.

Athènes espère pouvoir conclure la procédure d'échange de dette d'ici au 12 mars. Toute la question est désormais de savoir quelle proportion de créanciers y participeront.

Selon un responsable politique grec, le gouvernement est optimiste et pense qu'elle sera massive.

Charles Dallara, directeur général de l'Institut de Finance internationale (Ifi), qui représentait les créanciers privés, a lui aussi fait part de sa confiance.

"Nous sommes plutôt confiances sur le fait que, lorsqu'ils auront pris connaissance des termes de l'échange de dette, il y aura une forte participation", a-t-il dit depuis Mexico où s'ouvre une réunion des ministres des Finances et des banquiers centraux des pays du G20.

La Grèce a indiqué qu'elle ne serait pas obligée de procéder à l'échange de dette si la participation se révélait inférieure à 90%. Si elle ressort entre 75% et 90%, elle lancera alors des consultations associant ses créanciers publics.

À un taux inférieur à 75% l'échange ne se produira pas, a prévenu Athènes.

Le pays a par ailleurs fait adopter un texte de loi permettant le déclenchement d'une clause d'action collective, rendant l'échange obligatoire une fois qu'un niveau de participation de 66% aura été atteint. (Nicolas Delame pour le service français, édité par Cyril Altmeyer)
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Re: Manifestations/Emeutes en Grèce

Messagede ivo » 26 Fév 2012, 21:01

Annuler la dette pour préserver le peuple grec
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Les mesures d'austérité sont-elles un danger pour la démocratie et les droits fondamentaux, notamment sociaux? La situation en Grèce en est l'illustration. Sonia Mitralia, membre du Comité grec contre la dette, et de l'Initiative des femmes contre la dette et les mesures d'austérité en témoigne. Elle s'appuie sur les textes des Nations-Unies et demande au gouvernement grec de décréter "l'état de nécessité", pour ne plus rembourser la dette. Une question de survie pour toute une nation, tout un peuple.

"On ne peut attendre d'un État qu'il ferme ses écoles et ses universités et ses tribunaux, qu'il abandonne les services publics de telle sorte qu'il livre sa communauté au chaos et à l'anarchie simplement pour ainsi disposer de l'argent pour rembourser ses créanciers étrangers ou nationaux. Il y a des limites à ce qu'on peut raisonnablement attendre d'un État, de la même façon que pour un individu". C'est ce que souligne la Commission du droit international des Nations-Unies, à propos de la responsabilité des Etats, et plus particulièrement de "l’état de nécessité". Sonia Mitralia n'a pas manqué de l'invoquer, le 24 janvier, à Strasbourg, lors d'une audition devant la Commission des questions sociales, de la santé et du développement durable de l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe. Les parlementaires des 47 préparent une résolution sur "Mesures d'austérité - un danger pour la démocratie et les droits sociaux".

Sonia Mitralia dresse un bilan particulièrement catastrophique de la situation humanitaire, sanitaire et sociale en Grèce. Elle dénonce les effets contre-productifs des "plans de sauvetage" de l'Union européenne et du Fonds Monétaire International, un "traitement de choc dont le bilan est catastrophique, révoltant et inhumain". Sonia Mitralia parle de la "déchéance de la population grecque" et en appelle à appliquer le droit international, pour que son pays, en "état de nécessité", n'ait pas à rembourser la dette, mais facilite plutôt l'organisation d'un audit citoyen qui permettrait d'en définir la part illégitime, et d'en établir les responsabilités.

Selon elle, "la tragédie grecque n'est ni fatale ni insoluble. La solution existe, l'annulation et le non paiement de la dette publique en fait partie en tant que premier pas vers la bonne direction. C'est-à-dire vers le salut de tout un peuple européen, menacé par une catastrophe humanitaire sans précédent en temps de paix".
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Re: Manifestations/Emeutes en Grèce

Messagede Pïérô » 09 Mar 2012, 13:02

Un hôpital grec sous contrôle ouvrier (voir viewtopic.php?f=66&t=1039&start=240#p6770), suite

Kilkis, Grèce Septentrionale : lettre d’un membre de l’Assemblée Générale des Travailleurs, depuis l’hôpital civil occupé de Kilkis

Bonjour à tous,

Merci beaucoup pour votre intérêt et soutien.

L’occupation de l’hôpital de Kilkis par ses travailleurs a commencé mardi 20 février, à 8h30. Cette occupation ne nous concerne pas seulement nous, médecins et personnel de l’hôpital de Kilkis. Ce n’est pas non plus l’effondrement du seul Système de Santé National Grec (ESY) qui est en question, bien au contraire. Nous nous retrouvons dans cette lutte, parce que ce sont les droits humain qui se trouvent gravement menacés en cette heure. Et cette menace ne plane pas seulement sur une nation, une poignée de pays, ou certains groupes sociaux spécifiques, mais sur toutes les classes précaires et moyennes d’Europe, aux États-Unis, en Asie, en Afrique, dans le Monde entier. Ce qui advient aujourd’hui en Grèce, c’est une vision de l’avenir du Portugal, de l’Espagne, de l’Italie et du reste du monde.

Les travailleurs de l’Hôpital de Kilkis et de la plupart des centres de santé grecs ne sont plus payés à temps et certains d’entre eux voient leurs salaires réduits à une peau de chagrin. Un de mes collègues, travailleur et camarade, a été transféré dans notre clinique cardiologique en état de choc, après s’être aperçu avoir reçu au lieu de sa paye mensuelle de 800 euros (oui, son salaire mensuel habituel), une note précisant non seulement qu’il ne percevrait aucun salaire ce mois-ci, mais qu’il serait astreint à un remboursement de 170 euros. D’autres travailleurs on été payés seulement 9€ (neuf euros) ce dernier mois. Ceux d’entre nous qui continuent à recevoir un revenu quelconque seront suspendus d’une façon ou d’une autre.

Voilà donc une guerre contre le peuple, contre toute la communauté. Ceux qui disent que la dette publique de la Grèce est la dette du peuple grec, mentent. Ce n’est pas la dette du peuple. C’est un joug créé de toutes pièces par les gouvernements, en collaboration avec les banquiers, afin de rendre esclaves les peuples. Les prêts à la Grèce ne sont pas utilisés pour les salaires, les retraites et l’assistance publique. C’est tout le contraire : les salaires, les retraites et l’assistance sont utilisées pour payer les banquiers. Ils mentent. Contrairement à ce qu’ils déclarent, ils ne veulent pas une société libérée de la dette. Ils créent des dettes eux même (avec l’aide de gouvernements et de politiciens corrompus) pour leur bénéfice. Ils ont donné à la Grèce un premier ministre banquier pour garantir que le “travail” soit exécuté correctement. Le Premier Ministre Lucas Papademos n’a pas été élu. Il a été nommé par la BCE et par les banquiers, avec l’aide d’experts européens et grecs corrompus. C’est sans doute leur interprétation de l’idée de “démocratie”.

Les dettes sont engendrées par les banques qui créent de l’argent ex-nihilo et en tirent des intérêts, seulement parce que ce sont nos gouvernements qui leur ont donné le droit de le faire. Ils continuent à dire que ces dettes ce sont toi et moi et nos enfants et nos petits enfants, que nous devons les payer avec nos ressources, personnelles et nationales, avec nos vies. Et bien non, nous ne leur devons rien. Au contraire, ils sont redevables au peuple d’une grande part des fortunes qu’ils accumulent au gré de la corruption politique.

Si nous n’ouvrons pas grand les yeux sur cette vérité, nous deviendrons tous esclaves, travaillant pour 200 euros par mois, ou moins. Et encore, pour ceux d’entre nous qui seront en mesure de trouver un travail. Sans assistance médicale, sans retraite, sans maison et affamés, comme c’est le cas aujourd’hui pour mes concitoyens en Grèce. Des milliers d’entre nous vivent dehors et souffrent de mal-nutrition.
Nous n’avons aucune intention de dépeindre notre réalité avec des notes aigres douces, car c’est la vérité. Cette situation n’est pas due à un incident financier ou monétaire, ou à une erreur. C’est le début de la phase hideuse d’un long processus qui suit minutieusement un plan élaboré, un processus enclenché il y a plusieurs années.

Nous devons combattre ensemble ce projet neo-libéral. C’est ce que, à Kilkis et dans de nombreuses villes du monde entier nous avons commencé de faire. Maintenant.

Pour l’instant, nous n’envisageons pas l’ouverture d’un compte pour les donations. Nous pourrions cependant avoir besoin d’y recourir dans quelques mois et semaines, si la situation empire. Ce dont nous avons besoin aujourd’hui plus que tout est le soutien moral et de publicité. Les luttes locales du monde entier doivent être promues et soutenues massivement si nous voulons vaincre la guerre contre un système corrompu. Si vous pouvez penser à d’autres moyens éventuels pour diffuser nos informations et idées, ce serait grandiose.

Vous pouvez nous contacter à enosi.kilkis@yahoo.gr

Encore une fois, nous ne saurions vous remercier suffisamment pour vos pensées et vos paroles réconfortantes.

Amicalement votre,

Leta Zotaki, directeur du département de radiologie, hôpital de Kilkis, membre de l’assemblée générale des travailleurs, président de l’Union des Médecins Hospitaliers de Kilkis (ENIK).

source > depuis des commentaires dans la page en anglais du site, ici : http://en.contrainfo.espiv.net/2012/02/ ... ment-17438

http://fr.contrainfo.espiv.net/2012/03/ ... de-kilkis/
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Re: Manifestations/Emeutes en Grèce

Messagede digger » 09 Mar 2012, 20:26

Tout cela me laisse perplexe.
L’initiative de Luc Douillard est à saluer. Elle n’est pas une simple déclaration de solidarité mais un geste concret.
Sa limite est le symbolisme.

Il veut maintenant aller plus loin, organiser des jumelages entre des citoyens français et des citoyens grecs : rapprocher un quartier de Paris avec un quartier d'Athènes, mettre en contact des clubs sportifs, des associations. Il rêve, dit-il, de "refaire l'Europe par le bas".


Et là, on entre dans l’irréel. Le rêve comme il dit lui-même.

La seule façon d’aider les grecs c’est le déclenchement en France, en ce qui nous concerne, d’un mouvement social similaire à ceux qui se sont déclenchés un peu partout. C’est à chacunE d’agir là où il/elle est pour organiser, selon une stratégie à définir, de manière horizontale, le rapport de force qui mènera au renversement du néolibéralisme.

Pas en créant des comités de jumelage.

Il existe une "solidarité" à bon marché, qui m’emmerde comme m’emmerde l’aide pseudo humanitaire, charité des laïques, qui fait que l’on se dédouane en mettant la main au portefeuille.

S’cusez-moi pour la réaction épidermique. J’arrête là parce que je dirais des grossiéretés.
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Re: Manifestations/Emeutes en Grèce

Messagede ivo » 10 Mar 2012, 11:46

La Grèce évite la faillite grâce à la réduction de sa dette
http://www.ouest-france.fr/actu/actuDet ... 3_actu.Htm
La Grèce va éviter la faillite grâce à l’effacement de sa dette.

La Grèce a évité la faillite en obtenant, vendredi, un accord de ses créanciers privés pour participer à la plus grosse opération de réduction de dette de l’histoire et un feu vert de ses partenaires de la zone euro pour lui verser une aide de 130 milliards d’euros.

Vers une mer plus calme

Cette annonce a déclenché une vague de réactions enthousiastes au sein de la zone euro, engluée depuis plus de deux ans dans la crise de la dette.

Herman Van Rompuy, fraîchement reconduit à la tête de l’Union européenne, a estimé que « le tournant dans la crise est atteint ». « Nous allons vers une mer plus calme », a-t-il affirmé.

La page de la crise se tourne

Le président français Nicolas Sarkozy a jugé que « la page de la crise financière est en train de se tourner »
tandis que le ministre allemand des Finances Wolfgang Schäuble s’est voulu plus prudent. « Nous ne sommes pas sortis d’affaire, mais nous avons fait un grand pas important », a-t-il déclaré devant la presse.

28 milliards d’euros du FMI

Conséquence directe : le Fonds monétaire international a annoncé qu’il comptait participer au nouveau plan de financement promis à la Grèce. Après avoir consulté les Etats membres de son conseil d’administration vendredi, la directrice générale du FMI, Christine Lagarde, a indiqué que le montant envisagé était de 28 milliards d’euros à verser sur quatre ans (10 milliards restants du prêt de 2010, et 18 milliards supplémentaires), soit plus qu’envisagé jusqu’ici.

100 milliards effacés

Au terme de neuf mois de négociations ardues, Athènes a finalement obtenu vendredi la garantie d’effacer au moins 100 milliards d’euros de dette envers le privé.

L’opération -la plus grosse de ce type jamais réalisée au monde- doit permettre de considérablement alléger la dette du pays qui s’enfonce dans une profonde récession, le PIB ayant chuté de 7,5 % sur un an au quatrième trimestre, selon des chiffres officiels publiés vendredi également.

En 2020, d’après les projections officielles, la dette souveraine grecque ne doit plus représenter que 120,5 % du PIB contre plus de 160 % actuellement, un taux jugé supportable par les créanciers, même s’il reste très élevé.



Athènes organise sa faillite
http://www.lemonde.fr/crise-financiere/ ... 81613.html
La Grèce est en train d'achever la plus grande restructuration de dette de l'histoire d'un pays. Elle évite la sortie de route incontrôlée mais doit néanmoins finir d'organiser sa propre faillite. Certes, 83,5 % des créanciers privés de la Grèce ont accepté d'abandonner 53,5 % de leurs titres, a indiqué Athènes, vendredi 9 mars au matin. Mais le gouvernement grec a décidé d'utiliser la force – et de contraindre les prêteurs récalcitrants à prendre leurs pertes.
L'opération doit permettre d'effacer la moitié des 206 milliards d'euros d'emprunts du pays souscrits par les banques, assureurs et autres fonds. Et contribuer à ramener à 120,5 % du produit intérieur brut la dette hellène en 2020, contre 160 % aujourd'hui. Un niveau très élevé, qui ne met pas le pays à l'abri.

Le spectre d'une faillite désordonnée de la Grèce est ainsi écarté. Mais le gouvernement n'en a pas moins décidé de demander le déclenchement des clauses d'actions collectives (CAC), des mesures assorties aux obligations de droit grec – la très grande majorité des emprunts d'Athènes – et contraignant les créanciers récalcitrants à se joindre à la restructuration.

Ces mesures devraient permettre de porter à 95,7 % le taux de participation et d'effacer environ 105 milliards d'euros de la dette hellène, aujourd'hui de 360 milliards d'euros. Vendredi après-midi, le ministre des finances Evangelos Venizélos devait présenter ces résultats lors d'une téléconférence des ministres des finances de la zone euro.

"On a évité le principal risque, un défaut désordonné de la Grèce, juge Christian Parisot, économiste chez Aurel BGC. Le vrai succès aurait toutefois été de ne pas passer par l'activation des CAC. Avec elles, c'est un vrai défaut officiel." "Les CAC sont une nécessité politique et économique, estime de son côté Gilles Moec, chez Deutsche Bank. Il fallait aller au bout de ce qui était possible en termes de soulagement sur le niveau global de la dette grecque."

L'ISDA, l'association des utilisateurs de produits financiers dérivés, devait se réunir vendredi après-midi pour décider si cette procédure constitue, selon le jargon des financiers, un "événement de crédit". Si elle répondait oui, comme la plupart des observateurs s'y attendent, cela déclencherait le paiement des CDS (Credit Default Swap), ces produits financiers permettant de s'assurer contre la faillite d'un créancier, et constituerait un précédent dans la zone euro.Une issue que la Grèce et les Européens ont cherché pendant des mois à éviter avant d'en minorer les risques ces derniers temps.

"RÉFORMES STRUCTURELLES"

"En août dernier, quand la tension était extrême, un événement de crédit aurait eu un lourd impact sur les marchés. On a gagné du temps, c'est ce qui compte sur les marchés, où l'événement de crédit était désormais anticipé", explique M.Parisot.

Quoi qu'il en soit, l'opération est un succès pour le gouvernement grec, dont le niveau de confiance parmi les Européens était tombé au plus bas. Le gouvernement a conduit avec efficacité ces négociations, ce qui lui permettra de corriger en partie les jugements sur les promesses non tenues, qui ont conduit la "troïka" des bailleurs de fonds – Commission européenne, Banque centrale européenne et Fonds monétaire international – à durcir ses exigences.

M. Venizélos a expliqué que le gouvernement n'entendait pas relâcher ses efforts et qu'il voulait "mettre en œuvre les mesures nécessaires pour réussir les ajustements budgétaires et les réformes structurelles, auxquelles il s'était engagé". C'est un succès personnel pour M. Venizélos qui a porté les négociations depuis plusieurs mois, au moment où il s'apprête à briguer la tête du parti socialiste grec, le Pasok.

Malgré tout, la Grèce n'est pas sortie d'affaire. La restructuration de la dette et le second plan d'aide de 130 milliards d'euros des bailleurs de fonds internationaux du pays doit en théorie lui permettre de ramener sa dette publique de 160 % du produit intérieur brut aujourd'hui à 120,5 % à l'horizon 2015. Mais certains doutent que cette trajectoire soit tenue.

"Le cas grec est loin d'être terminé. Le retour du pays à la croissance, le contrôle des déficits publics et les réformes du pays sont encore devant nous, notent les analystes de CM-CIC Securities. Nous considérons toujours qu'en l'état, la Grèce n'est pas en mesure de tenir ses objectifs et de ramener son niveau d'endettement à 120 % d'ici 2020. Il sera très difficile d'éviter un nouveau plan d'aide pour la Grèce." L'hebdomadaire allemand Der Spiegel rapportait dernièrement que la "troïka" estime que la Grèce pourrait avoir besoin d'un troisième plan d'aide de 50 milliards d'euros en 2015, faute de pouvoir revenir sur les marchés.

La voie est d'autant plus étroite que le peuple grec ne cesse d'afficher un désarroi de plus en plus profond face aux mesures d'austérité à répétition. M. Venizélos a d'ailleurs remercié vendredi les créanciers privés d'"avoir partagé les sacrifices du peuple grec dans cet effort historique". La veille de nouveaux chiffres du chômage étaient tombés : en décembre 2011, 21 % de la population était sans emploi, contre 10,2 % deux ans plus tôt, un taux qui grimpe à 51,1 % chez les moins de 24 ans.



Un jackpot de 600 millions pour Goldman Sachs
http://www.lemonde.fr/crise-financiere/ ... id=1508090
L'opération organisée en 2001 par Goldman Sachs pour permettre à la Grèce de réduire sa dette a rapporté la somme de 600 millions d'euros à la banque américaine. Telles sont les conclusions d'une enquête de deux journalistes de l'agence Bloomberg, Nick Dunbar et Elisa Martinuzzi.
Pour la première fois, deux des principaux protagonistes, Christoforos Sardelis, patron du bureau de gestion de la dette à Athènes entre 1999 et 2004, et Spyros Papanicolaou, son successeur jusqu'en 2010, évoquent publiquement la transaction qui a permis à la Grèce de cacher l'ampleur de son endettement.


La transaction consistait à échanger la dette grecque, libellée en dollars et en yens, en euros en utilisant un taux de change fictif permettant de réduire l'endettement de 2 %, affirment les anciens officiels hellènes. Mais, comme le reconnaît Sardelis, ses services n'étaient pas équipés pour comprendre la complexité du contrat signé avec Goldman Sachs en juin 2001. Et imaginer qu'en quatre ans, via un produit dérivé destiné à dissimuler ce prêt, la dette ainsi contractée par la Grèce auprès de Goldman Sachs allait bondir de 2,8 milliards à 5,1 milliards d'euros.

LE 11 SEPTEMBRE 2001

Au moment de la signature, reconnaît Sardelis, le swap lui était apparu profitable pour son pays comme pour la banque d'affaires. A l'écouter, deux événements ont fait exploser le coût de l'opération pour la Grèce. Tout d'abord la chute du marché obligataire après les attentats du 11 septembre 2001 qui, en raison de la formule imposée par Goldman Sachs, a pesé sur les remboursements. Ensuite, le choix par la banque, en 2002, d'un nouvel indice assis sur l'inflation dans la zone euro s'est avéré dévastateur.

Autre révélation, Addy Loudiadis, la banquière de Goldman Sachs en charge de ce dossier, s'était imposée non pas en raison de ses origines grecques, mais parce qu'elle avait alerté Athènes du danger d'un contrat similaire offert par un rival en 1999 !

"Les swaps étaient l'une des techniques utilisées par bon nombre de gouvernements européens pour respecter les critères du traité de Maastricht", répond Goldman Sachs, qui affirme que l'impact combiné de ce swap a été limité à une baisse de 1,6 point de la dette publique grecque, celle-ci passant de 105,3 % à 103,7 % du produit intérieur brut (PIB).

"Pour la première fois, des officiels grecs impliqués dans le swap de Goldman ont évoqué le coût de cette transaction. Goldman n'a jamais contesté les chiffres avancés par son client", nous explique M. Dunbar. En 2003, il avait révélé dans le mensuel britannique Risk Magazine le rôle joué par Goldman dans le maquillage des comptes de la Grèce.



Les contrats d'assurance sur la dette grecque seront déclenchés
http://www.lesechos.fr/entreprises-sect ... 300400.php
Les experts ont rendu leur verdict vendredi soir : l'utilisation de clauses d'action collectives par Athènes pour forcer les créanciers privés à effacer une partie de sa dette va déclencher les CDS sur les obligations grecques. Un événement redouté il y a encore un an.

L'Isda, l'association qui régit les CDS ( »credit default swap ») a rendu son verdict, après six heures de délibération. Les CDS, qui fonctionnent comme des contrats d'assurance, seront declenchés. Autrement dit, les investisseurs qui se sont assurés contre un défaut grec seront dédommagés.
L'Isda avait réuni vendredi après-midi un comité composé de quinze vendeurs et acheteurs de CDS (10 banques d'affaires et 5 fonds d'investissement). Ils ont décidé que l'utilisation des Clauses d'action collectives par la Grèce pour forcer les créanciers privés à effacer une partie de sa dette représentait un événement de crédit, c'est à dire un défaut de la Grèce.
Les contrats d'assurance sur la Grèce représentent 3,2 milliards de dollars en net (une fois éliminées les positions vendeuses / acheteuses de chaque intervenant). C'est donc cette somme, au maximum, qui sera déboursée en guise de dédommagement.

Les banques ne risquent pas la faillite

Les spécialistes assurent que les banques qui jouent le rôle d'assureurs ne risquent pas la faillite et ont eu le temps de se prémunir contre ce risque. A ce stade, on ne sait pas quels sont les établissements concernés, car le marché des CDS est un marché de gré-à-gré, donc peu transparent.
Rendez-vous est pris pour le 19 mars, date à laquelle une enchère permettra d'évaluer précisément le montant des dédommagements. Selon Morgan Stanley, la valeur de recouvrement serait de 25 pour cent de la valeur faciale des titres. Cela veut dire qu'un détenteur de CDS (un 'assuré') peut espérer être remboursé sur chaque titre grec valant 100 dollars : 100 dollars -25 dollars, soit 75 dollars. Au final, si ce prix de recouvrement est bien celui qui ressort de l'enchère le 19 mars, ce sont 2,4 milliards de dollars qui seront déboursés par les assureurs.
Les dirigeants européens, notamment la Banque centrale européenne, voulaient à tout prix éviter un déclenchement des CDS il y a encore un an. Désormais, cela ne semble plus les effrayer.



donc si je compte bien ....
les banques ont gagné une fois en pretant pour camoufler l'ampleur de la dette, deux fois grace aux divers prets apres et trois fois avec les assurances sur ce qu'elles ont perdu, sans compter ce qui m'echappe .........................
y'a des pros d'économie dans le coin ??
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