Le syndicalisme peut-il se suffir à lui-même ?

Re: Le syndicalisme peut-il se suffir à lui-même ?

Messagede Béatrice » 13 Déc 2011, 21:40

Oui le décalage est important entre les militants ( et parfois les non militants ) en lutte sur des revendications spécifiques qui s'impliquent dans l'occupation de leur entreprise
en interdisant l'accès à celle-ci ( piquet de grève ) et celles et ceux qui viennent les rejoindre , motivés exclusivement par des " aspirations révolutionnaires " , et pour certain(e)s
par pure démagogie " politicarde " .
Pour les salariés , l'occupation de l'entreprise et son interdiction d'accès est souvent l'ultime lutte qui puisse être menée pour établir un rapport de force après d'âpres négociations , actions internes voire grèves qui ont échoué . C'est un contexte très particulier car les pressions sont omniprésentes avec les
menaces sous-jacentes ( parfois non dissimulées ) de l'équipe dirigeante de l'entreprise et de ses sbires . Alors , les nerfs des salariés impliqués dans de telles actions
sont souvent mis à rude épreuve !
Le seul soutien qui vaille en pareille situation , c'est le soutien effectif de la population , qui par solidarité , vient leur apporter celui-ci tant au point de vue matériel que moral !
On appelle cela : l'Entraide ! Alors , les doux rêveurs ( qui ne font que cela , du reste : rêver ) sont très souvent éloignés du monde de l'entreprise et des contraintes qu'elle
implique , pour se permettre de fustiger à tout crin , celles et ceux qui , après des jours voire des semaines , des mois parfois , reprennent le travail sans avoir obtenu gain de
cause . C'est l'affichage d'un mépris total !
Enfin , c'est bel et bien l'unité des salariés à la base qui est le moteur d'une action collective concertée entre ces derniers et les syndicats , qui permet d'établir un rapport
de force conséquent et donc favorable à une issue positive .
« Simple, forte, aimant l'art et l'idéal, brave et libre aussi, la femme de demain ne voudra ni dominer, ni être dominée. »
Louise Michel
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Re: Le syndicalisme peut-il se suffir à lui-même ?

Messagede anouchka » 15 Déc 2011, 17:02

Merci pour ces réponses qui m'apportent beaucoup d'éléments de réflexion et d'information (je suis chômeuse de longue durée mais qu'auparavant j'exerçais un métier qui ne me permettait pas de me syndiquer, je n'ai donc pas d'expérience "directe" dans ce domaine).

Tout d'abord quelques précisions au sujet du piquet de grève de la TIRU:
- Les employés de la TIRU ne faisaient pas grève, ils allaient au travail, mais du fait du piquet de grève l'activité de l'usine était très ralentie, quasi nulle (les camions d'ordures ne pouvant pas y accéder). Ce que les autorités avaient déclaré dangereux (soi disant risques d'explosion des camions...).
Pourtant, je repose la question à laquelle je n'ai toujours pas trouvé de réponse: vu le faible nombre de grévistes sur le piquet il aurait été très facile de le faire dégager, surtout en prétextant une dangerosité... Pourquoi alors le gouvernement a-t-il laissé faire?
- Je ne sais pas pourquoi les employés de la TIRU ne participaient pas à ce piquet, en tout cas il était clair que les délégués présents sur ce piquet n'essayaient pas de les convaincre de les rejoindre, bien au contraire. Ordre de leur propre syndicat? Tentation de faire la "grève par procuration" - regrettable, mais compréhensible quand on est payé au lance-pierre et qu'on a un loyer à payer... D'autant que les délégués syndicaux parisiens (du secteur nettoyage, donc) s'étaient bien gardés de dire, aux employés de la TIRU comme aux soutiens syndiqués ou non, que leurs revendications ne concernaient pas du tout les employés de la TIRU, encore moins le mouvement des retraites en général...
- Les copains du groupe et moi ne sommes pas des romantiques, nous ne sommes pas arrivés bille en tête avec des revendications révolutionnaires (je l'ai dit, une copine de la CNT vignolles, militante syndicale et anarchiste très active, a préféré caché son appartenance à un syndicat qui aurait pu être jugé trop radical...). Parmi nous il y a un mécanicien RATP syndiqué à la CGT (envers laquelle il est de plus en plus critique, non parce qu'elle n'est pas révolutionnaire, mais parce qu'elle empêche les luttes, même sur les bases revendicatives les plus "quotidiennes", alors que dire en cas de mouvement social!), qui a passé avec nous des nuits entières sur le piquet, discutant avec les uns et les autres, et pas anarchie ou révolution mais stratégie de luttes, conditions de travail, etc. Un autre copain est mécanicien mais à SUD RAIL. En grève sur son lieu de travail, il a proposé aux délégués (CGT) de tenter de joindre les luttes et n'a obtenu qu'une réponse évasive.
Pourtant je ne crois pas que la raison ait été une rivalité entre syndicats, car étaient présents sur ce piquet de grève d'autres syndiqués (pas délégués) à SUD, dans l'éducation notamment, et venus de leur propre initiatives. Mais eux aussi ont été surpris de la conclusion de l'histoire...

Au delà de cette expérience, je me pose des questions sur le rôle que peuvent jouer des chômeurs, précaires, ou employés dans des secteurs où la grève n'a guère d'incidence.
Pas question pour autant de faire "la grève par procuration". Donc il ne nous reste, pour agir, pas 36 solutions:
- Sabotage,
- Propagande (et cela au groupe nous le faisons de notre mieux, tractages (même tôt!), collages d'affiches, invitation de travailleurs et travailleuses sur Radio libertaire ou dans des débats publics...
- Enfin, participer, aider de notre mieux les luttes menées par des travailleurs et travailleuses, surtout quand elles semblent "déborder" le cadre des luttes "autorisées" (comme nous pensions que c'était le cas sur le piquet de grève de la TIRU).
Le hic c'est que, comme le souligne Peter Vener, rares sont les luttes qui font appel à des soutiens extérieurs. D'où notre empressement à sauter sur l'occasion quand enfin elle se présente, pour la TIRU mais aussi les luttes de sans papiers.
Nous avons participé à plusieurs luttes de sans papiers, dont une (celle des employés de la SENI) qui était aussi une lutte de travailleurs.
http://fa-ivry.forlogaj.tk/article28/sans-papiers-en-lutte-de-la-seni-a-bastille
(Deux employés de la SENI invités dans notre émission).
Carrément, un délégué CGT extérieur à l'entreprise leur a dit qu'ils ne devaient pas aller dans le bureau des patrons pour négocier, "il faut des années de pratique syndicale pour supporter ça". Pour parler aux journalistes, même chose, "ils ne sauraient pas".
Lors d'un débat organisé par la CGT, un homme de la LDH déclare que "si les gens ont des questions à poser sur la lutte, ils peuvent s'adresser à lui", devant les grévistes à qui on n'avait pas donné la parole! donc ma première question a été de demander aux grévistes de parler eux mêmes de leur lutte, ce qu'ils se sont empressés de faire avec brio, et je ne sais pas s'il y a eu un rapport de cause à effet (je l'espère...) mais quand on les a revus la fois suivante c'était un gréviste (et non un délégué CGT extérieur à l'entreprise) qui s'est présenté comme porte-parole... voilà, c'est pas grand chose, mais que faire de mieux quand on est chômeuse?

Évidemment, vous me direz que "ça dépend des lieux, des gens, bref du cas par cas").
Cependant il n'est pas si facile de contrer les stratégies bureaucratiques. Combien de syndiqués (à la SNCF en particulier) témoignent de leur ras-le-bol des ordres de faire la grève une journée par ci par là, sans même en comprendre la raison? "A vous dégouter de la lutte"...
(La manière dont la CGT a clos la lutte des 6000 nous a également choqués.)
http://fa-ivry.forlogaj.tk/article65/sans-papiers-a-la-cite-de-l-immigration)
Je n'ai évidemment pas de leçons à donner et je ne sais pas ce que je ferais si je pouvais travailler dans un domaine qui permette de se syndiquer.
C'est pourquoi je trouve intéressantes les expériences d'auto organisation, car il semble que trop souvent les travailleurs doivent lutter quasi autant contre les directions syndicales que contre patrons et gouvernement.

-
Modifié en dernier par anouchka le 16 Aoû 2012, 18:24, modifié 1 fois.
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Re: Le syndicalisme peut-il se suffir à lui-même ?

Messagede anouchka » 15 Déc 2011, 17:02

Un texte intéressant (grève générale vs blocage) de Léon de Mattis (Mort à la démocratie):
http://www.infokiosques.net/spip.php?auteur466
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Re: Le syndicalisme peut-il se suffir à lui-même ?

Messagede luco » 15 Déc 2011, 17:25

Mais la démocratie, avec l'égalité, est notre fin : sociale, économique, politique. Partir au combat avec un si triste drapeau "mort à la démocratie" nous promet de graves déconvenues et de sérieux malentendus.

On ne peut faire la promotion de la "démocratie directe", celle des AG, des conseils... lors des mobilisations générales, des situations révolutionnaires et la bannir de nos moyens de lutte pour y parvenir.

Il ne s'agit évidemment pas de fétichiser une démocratie comptable (en comptant les bulletins pour et contre dans les petites boîtes), mais de tenir compte quand même du rapport de force au sein des travailleurs. On ne fait pas la grève générale contre la majorité des travailleurs.

Ce puputchisme au quotidien est l'autre nom du substitutisme des avant-gardes éclairées voire illuminées et surtout des groupuscules spectaculaires partisans des insurrections qui ne viennent pas.
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Re: Le syndicalisme peut-il se suffir à lui-même ?

Messagede Sid » 15 Déc 2011, 17:30

C'est vrai que c'est un peu dommage qu'une certaine partie des anars entretiennent l'amalgame entre démocratie (directe, c'est un pléonasme) et "démocratie" représentative oligarchique.
Après c'est un autre débat. Fin du HS. :-D
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Re: Le syndicalisme peut-il se suffir à lui-même ?

Messagede anouchka » 15 Déc 2011, 17:48

Le titre est provocant (allusion à un graffiti sur le mur d'une université occupée...) - mon exemplaire était mal démagnétisé, alors quand je passais à une caisse de supermarché, ça sonnait, et j'étais un peu emmerdée quand la caissière hurlait dans le magasin: "on le vend, ça, "mort à la démocratie?" :mrgreen: , mais le bouquin est passionnant:
http://www.leondemattis.net/?2007/04/16/27-mort-a-la-democratie-2
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Re: Le syndicalisme peut-il se suffir à lui-même ?

Messagede Pïérô » 15 Déc 2011, 20:27

Il y a un topic sur cette question "L’antidémocratisme est un apolitisme ! " : viewtopic.php?f=69&t=3431, pour continuer sur ce débat...
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Re: Le syndicalisme peut-il se suffir à lui-même ?

Messagede anouchka » 15 Déc 2011, 23:54

Pourtant, je repose la question à laquelle je n'ai toujours pas trouvé de réponse: vu le faible nombre de grévistes sur le piquet il aurait été très facile de le faire dégager, surtout en prétextant une dangerosité... Pourquoi alors le gouvernement a-t-il laissé faire?

Vu que mon message était un peu long, ce passage est peut-être passé inaperçu, noyé dans la "masse"?
Mais si quelqu'un a une idée de la réponse, ou au moins quelques pistes fiables?
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Re: Le syndicalisme peut-il se suffir à lui-même ?

Messagede Kzimir » 16 Déc 2011, 00:38

Quand j'étais à la fac, au bout de plusieurs mois d'un blocage un peu dur, la présidence, voyant que pas plus de 15 personnes occupaient la fac, a appelé les CRS. Ils sont venus et ont débloqués, mais le lendemain on était près de 400 à remettre les piquets, on avait jamais été aussi nombreux.
Peut être que dans ton cas le gouvernement c'est dit que défaire les piquets de force ne pouvait que remobiliser les grévistes, et qu'il fallait mieux laisser pourrir.
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Re: Le syndicalisme peut-il se suffir à lui-même ?

Messagede anouchka » 16 Déc 2011, 01:22

Oui, c'est une possibilité en effet.
Dans ce cas c'est encourageant, ça signifie qu'il suffit d'un peu de répression pour que les travailleurs (les gens en général), dont on déplore tant l'inertie se mobilisent et s'unissent enfin.
Les flics seraient-ils finalement les meilleurs alliés de la révolte? :mrgreen:
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Re: Le syndicalisme peut-il se suffir à lui-même ?

Messagede digger » 16 Déc 2011, 08:56

Je serais moins optimiste que toi Anouchka.
Si un piquet est peu nombreux, c’est qu’il mobilise peu. Il ne présente donc pas de danger. Alors, le pouvoir laisse pourrir.
Car effectivement, comme Krizmir le fait remarquer, la répression mobilise des personnes qui seraient restées extérieures au mouvement.
Alors la répression n’est utilisée que si le pouvoir est sûr qu’elle ne va pas faire étendre le mouvement ou, si le mouvement est développé et présente un danger.
Quand au flic, allié de la révolte, je pense que dans une certaine catégorie de la population,il est vu comme un mal nécessaire. On ne l’aime pas parce qu’il met des P.V mais il protège.
Le flic qui tape sur unE manifestantE pacifique, ou une charge sur une foule où se trouvent des enfants, fait sortir le fliv de cette image. Les gens se rendent compte alors de sa fonction exacte, répressive, au service d’un pouvoir.
Aux USA, en ce moment les manifestantEs scandent devant eux "Qui servez-vous ?" Ils/elles ont compris.
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Re: Le syndicalisme peut-il se suffir à lui-même ?

Messagede mimosa rouge » 27 Déc 2011, 14:49

J'ai lu avec attention le témoignage de anouchka car c'est exactement les questions qui m’intéressent.
Il y a tout en condensé la dedans : corporatisme, délégation, lutte "spectacle", perte du "savoir faire" un piquet , une gréve...

Ça me conforte dans certaines position qui sont :
-ne pas attendre les luttes pour penser les orienter vers quelque chose de plus révolutionnaire. En gros ça se prépare, il faut tout les jours casser les corporatismes des travailleurs , les routines, l’institutionnalisation des militants.

-ne pas confondre organisation spécifique et organisation de classe : un groupe politique dans une lutte n'a pas beaucoup d'influence (et heureusement !) alors que l'organisation de classe (malgré ses limites actuelles) reste la structure de décision et d'action.

-Une organisation spécifique à plus sa place au quotidient dans le processus de conscientisation des travailleurs, et pour la formation, le débat avec les travailleurs déjà syndiqués.
En gros, les révolutionnaire ont tout à perdre à s'enfermer dans leurs drapeaux, orga et leur histoire (glorieuses des fois) mais orientée et pas forcément utile pour tirer des bilans pour la suite. l'identitarisme c'est du repli sur soi et je vois pas en quoi c'est émancipateur !

Il est plus que clair que le prolétariat dans nos vieux pays industriels est redevenu une classe sans force collective, qui ne croit plus en ses capacités et qui délègue à d'autres classe sont émancipation. Il n'y à qu'a voir la composition sociale des militants actuels et on comprend mieux que la classe à carrément sous traité son mouvement.
C'est bien pour certains gauchistes ou bureaucrates syndicaux ou politiciens de gauche de la gauche. Mais c'est triste pour tout ceux qui veulent réellement construire une société égalitaire . Et ça explique que le projet communiste ne soit porté que par une minorité de militant, c'est un cercle vicieux.


Par contre je pense pas que ça soit perdu définitivement, il y a jamais eu autant de prolo dans le monde. C'est juste que par chez nous s'est constitué une aristocratie ouvrière (syndicalistes des grosses boites, bureaucrates syndicaux "interpro", salariés à statuts corporatistes...) et qu'ils on le pouvoir dans nos organisations de classe. Mais c'est un pouvoir facilement contournable, ils ont pas beaucoup de bases et sont vite débordés si on forme des militants par la pratique fédéraliste. Les bureaucrates sont aussi de plus en plus isolés . Certains intermédiaires ou encore pas trop pourris en tout cas très sincères dans leurs engagements pourrait étre même plus que débordé mais encouragé et entrainé si un mouvement d'action directe et de masse des travailleurs était possible. Beaucoup de travailleurs militants n'ose pas étre trop autonome du patronat ou de l'Etat car quand on n'a pas de "boussole" révolutionnaires et qu'en plus la solidarité de classe est loin d'étre acquise on hésite à partir à l'aventure. Et c'est pas des buros du genre Thibaut ou Mailly qui sont comme ça mais tout un tas de militants de "base"
le bureaucratisme ça se combat mais les bureaucrates je pense que il faut jouer plus tactiques avec eux et comprendre leurs véritables conditions d'existence (de quelle manières ils sont liés à la classe ouvrière ou plus à la bourgeoisie par exemple et les réponses sont multiples en fonction des statuts, des bases, des professions....)

les révolutionnaires en participant à syndiquer massivement les travailleurs "oublié" de l'intérim, de la sous-traitance, chômeurs, étrangers...pourrais permettre que soit cassé ces divisions aristocratique De toute façons ça se casse la gueule tout seul puisque le but du patronat c'est de réduire le nombre de salariés à "statuts"entre salariés.

D’ailleurs , je suis syndiqué et salarié dans une grosse boite (genre vinci, bouygues, eiffage) et bah faut sortir les rames pour discuter avec les travailleurs plus anciens (en gros après 35 ans) pour leur expliquer que leur intérêt le plus évident c'est s'allier avec les autres travailleurs (même de la même profession ils comprennent pas certains).
Que les plus jeunes par contre ils sont pas pourris comme ça et il y a plus de choses qui se font et plus rapidement.
En tout cas le capitalisme et sa bourgeoisie sont pas forcément fort c'est plutôt les travailleurs qui sont faibles et divisés.

Il y a de l'espoir je trouve aussi :) mais il faut se syndiquer en tant que révolutionnaire pour étre au contact des travailleurs militants, en faire émerger d'autres, débattre entre travailleurs quelques soit nos "orientations" et les révolutionnaires pourrait vite apparaitre comme les seuls à avoir des solutions concrétes car nous sommes actuellements les seuls militants à coupler activité quotidienne militantes avec un projet de société dans l'intéret des exploités, c'est nous les plus cohérent et les plus fiables :hehe: .
Je veut dire aussi qu'il faut pas se contenter d'une routine de boite, localiste ou professionnelle , ce syndicalisme là des camarades de LO le pratique et ça n'avance pas non plus à mon sens car c'est ouvriériste et un peu spontanéïste aussi.
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Re: Le syndicalisme peut-il se suffir à lui-même ?

Messagede berneri » 30 Déc 2011, 14:17

-ne pas confondre organisation spécifique et organisation de classe : un groupe politique dans une lutte n'a pas beaucoup d'influence (et heureusement !) alors que l'organisation de classe (malgré ses limites actuelles) reste la structure de décision et d'action.


Je suis plutot d'accord, du moins pour ce qui concerne les luttes économiques principalement ... c'est dommage mais il y a d'autres luttes qui sont encore pas animées principalement par des organisations de masse ... même s'ils elles y ont toute leur place. C'est pour cela qu'il y des collectifs, d'assos, syndicats, organisations politiques .... qui sont alors les structures de décision et d'action.


-Une organisation spécifique à plus sa place au quotidient dans le processus de conscientisation des travailleurs, et pour la formation, le débat avec les travailleurs déjà syndiqués.


Là je suis plutot d'accord mais quand même aussi elle peut être une structure dans l'action notamment parce qu'elle regroupe parfois aussi parmi ses militants des travailleurs , retraités, chômeurs , étudiants ou lycéens qui n'adhère pas (plus ou pas encore)) à un regroupement syndical que les syndicalistes "purs" appellent parfois "naturel" mais qui ne l'est pas pour tout le monde pourtant ... comme quoi la "nature " joue bien des tours...

En gros, les révolutionnaire ont tout à perdre à s'enfermer dans leurs drapeaux, orga et leur histoire (glorieuses des fois) mais orientée et pas forcément utile pour tirer des bilans pour la suite. l'identitarisme c'est du repli sur soi et je vois pas en quoi c'est émancipateur


Ceci est valable non seulement pour les organisations spécifiques mais aussi les associations et les courants syndicaux voire les syndicats eux-mêmes, aucune structure n'échappe à cette critique.
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Re: Le syndicalisme peut-il se suffir à lui-même ?

Messagede mimosa rouge » 30 Déc 2011, 15:19

C'est pour cela qu'il y des collectifs, d'assos, syndicats, organisations politiques .... qui sont alors les structures de décision et d'action.


Regroupons les 3 premières et cherchons l'unité alors. Par contre tu peut pas nier que beaucoup de militants sont déjà adhérents de plusieurs de ces orga. ce qui fait qu'on peut dire que la multiplication de sigle n'est qu'artificielle. C'est souvent les mêmes personnes derrière.

Pour les organisations politiques comme structure de décisions et d'action je comprend pas . A part faire des réunions, des diffs de tract, des meeting, former des militants et élaborer des stratégies je vois pas d'autres rôles !

J'imagine pas AL ou le PCF ou NPA dire c'est nous qui donnons les consignes, venez à nos réunions pour participer à la lutte... un collectif autonome une AG de grève ou un syndicat le peuvent par contre . Ces organes sont ouverts à tous les travailleurs ("tous les travailleurs reconnaissant l'existence de la lutte des classes :D .)
C'est bien le problème des léninistes qui veulent que leurs partis devienne l'organisation de classe et de masse et qui ont la prétention que ce soit révolutionnaire et en plus que ce soit marxiste-léniniste. (Aujourd'hui il y a la variante NPA mais qui est un peu du même genre. non ?)
Remarque ils ont développé des théories centralisatrices pour y parvenir. Mais pour l'instant il ne semble pas qu'ils arrivent à tenir une ligne révolutionnaire.

PS : ce que j'ai nommé orga spécifique, c'est l'ensemble des orga rassemblant autour d' une stratégie : révolutionnaire ou réformiste par exemple. donc aussi les tendances syndicales.
les groupes anars, trotskyste, .... sont en plus des groupes affinitaires . mais ils ne peuvent pas êtres unitaires (dans le sens de "ouvert"). Ou alors on aura fait une révolution dans le milieu militant. et puis est ce que c'est nécessaire ?
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Re: Le syndicalisme peut-il se suffir à lui-même ?

Messagede digger » 30 Déc 2011, 16:43

Le débat avait dévié sur un autre topic.
http://forum.anarchiste-revolutionnaire.org/viewtopic.php?f=70&t=5495
Je ne redirai pas ce que j’ai dit.
Ou alors on aura fait une révolution dans le milieu militant. et puis est ce que c'est nécessaire ?

C’est impossible pour l’instant et cela répond pour moi à la question.
La question serait alors plus : sans unité peut-il exister des coalitions ou actions communes et lesquelles, capables d’avancées sociales (ou de défense)
Si l’on regarde la situation de terrain, la réponse également serait non si l’on exclut quelques luttes locales.
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