Le syndicalisme peut-il se suffir à lui-même ?

Re: Le syndicalisme peut-il se suffir à lui-même ?

Messagede Pti'Mat » 20 Nov 2011, 20:27

D'accord donc concrètement, pour toi, la révolution viendra d'une génération spontanée.
En gros tu demandes à quelqu'un sans aucune formation en électricité d'être du jour au lendemain électricien... je ne lui donne pas 2 jours à vivre.

Je ne vois pas comment une masse sans conscience de classe ni conscience révolutionnaire, sans conscience homogène, émerge subitement "mouvement qui ne pourra qu'exploser à un moment donné" et arrive à gérer comme ça, en claquant des doigts, la société de manière autogestionnaire...
je ne vois pas comment construire la révolution en se séparant de ce qui existe, en seséparant de là où sont les gens. Tu compte faire la révolution en passant à côté de plus de 700.000 cégétistes ? Je te souhaite bien du courage.

Si tu as une recette miracle je veux bien que tu me dise. Mais étrange que cette recette miracle n'ai pas déjà fait effet, on en aurait grand besoin en ce moment et ce depuis plus d'un demi siècle.
Les "révolutions" arabes sont d'un grand enseignement pour ce qui est d'une révolte spontannée: on vire des exploiteurs pour en remettre d'autres. Comme en Russie 1917.
"Il n'y a pas un domaine de l'activité humaine où la classe ouvrière ne se suffise pas"
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Messagede kuhing » 20 Nov 2011, 22:00

Pti'Mat a écrit:D'accord donc concrètement, pour toi, la révolution viendra d'une génération spontanée.
En gros tu demandes à quelqu'un sans aucune formation en électricité d'être du jour au lendemain électricien... je ne lui donne pas 2 jours à vivre.

Je ne vois pas comment une masse sans conscience de classe ni conscience révolutionnaire, sans conscience homogène, émerge subitement "mouvement qui ne pourra qu'exploser à un moment donné" et arrive à gérer comme ça, en claquant des doigts, la société de manière autogestionnaire...
je ne vois pas comment construire la révolution en se séparant de ce qui existe, en seséparant de là où sont les gens. Tu compte faire la révolution en passant à côté de plus de 700.000 cégétistes ? Je te souhaite bien du courage.

Si tu as une recette miracle je veux bien que tu me dise. Mais étrange que cette recette miracle n'ai pas déjà fait effet, on en aurait grand besoin en ce moment et ce depuis plus d'un demi siècle.
Les "révolutions" arabes sont d'un grand enseignement pour ce qui est d'une révolte spontannée: on vire des exploiteurs pour en remettre d'autres. Comme en Russie 1917.


Oui une révolution dépendra d'un mouvement spontané qui s'étendra comme une traînée de poudre comme cela a commencé à se produire après l'immolation de ce jeune père de famille tunisien.
Tu ne vois pas comment "un tel mouvement peut explosé à un moment donné" sans masse sans conscience ?
Au Maghreb par exemple ça c'est justement produit.

Marx, qui n'a pas dit que des conneries, appelle ça "la classe en soi" c'est à dire ce ciment objectif qui unit inconsciemment les membres d'une classe dont les intérêts sont partagés et qui s'exprime par ce genre de mouvements de masses.

Il y avait la semaine dernière 100.000 personnes qui défilaient ensemble à Oakland alors que 15 jours avant il ne s'y passait rien. Et je doute que ces 100.000 personnes avaient une idée précise sur un nouveau fonctionnement social à mettre en place.

Donc oui il faut tenir compte de cette réalité objective, ces mouvements issus de "la classe en soi" et, nous sommes dépendants de ce genre de soulèvements spontanés comme points de départs d'un processus révolutionnaire.

Ensuite il y a la conscience dont tu parles et, elle est bien évidemment indispensable pour que le processus se poursuive jusqu'au bout, jusqu'au passage immédiat à une société autogérée et non-marchande.
Cette conscience, il faut la construire et lui donner corps sous forme d'un réseau horizontal qui va proposer lors de ces soulèvements d'unifier les luttes dans une grève générale puis de là, très vite, prendre le contrôle des pôles de production.

Je suis convaincu que ce réseau ne peut en aucun cas se construire dans le cadre des grandes centrales syndicales dont les structures, hiérarchisées et dirigées par des bureaucrates particulièrement habiles et au service des exploiteurs, sont faites pour au contraire étouffer toute avancée allant dans le sens de la remise en cause du système dans son fondement.

Croire qu'une telle chose puisse être possible serait du même ordre que de penser que la révolution peut se passer au moyen des urnes électorales installées par le pouvoir en place.
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Re: Le syndicalisme peut-il se suffir à lui-même ?

Messagede Pti'Mat » 20 Nov 2011, 22:32

Mais je ne vois aucun socialisme à l'horizon, aucune autogestion dans les exemples que tu me cites. Tout comme le mouvement libertaire voyait une flamme se lever lors de mai 68 pour embraser le vieux monde (révolte de la petite bourgeoisie)... les élections qui suivirent, ce fut un gouvernement de droite majoritaire, voté par les mêmes qui étaient dans la rue.

Ca fait longtemps que je ne crois plus aux prophéties spontanéistes Kuhing. Mais je ne critiques pas le fait que tu y croives. C'est juste qu'à croire en des chimères, c'est du potentiel gaché pour le réel combat, celui qui se prépare, qui s'organise pour ne pas échouer.
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Messagede Yannix » 21 Nov 2011, 05:36

mimosa rouge a écrit:Moi j'ai même rencontré plein d'anarchosyndicalistes qui ne connaissaient même pas les dates de "naissances" de la CGT/CNT espagnole et pour qui c'était probablement dans les années 20 que ça c'est produit et tout de suite comme une confédération "anarchiste". Je dis ça pour rebondir sur les propos deMat


L'ignorance n'est pas un crime sauf si elle est volontaire. -> http://www.dailymotion.com/video/x7u06j ... ion-d_news

mimosa rouge a écrit:Mais il n'y a pas que des anarchosyndicalistes qui sont comme ça :
En formation 1er niveau de la CGT j'ai même appris que la CGT (de france) était né de la volonté des anarchistes français et que les militants étaits majoritairement anarchistes en ce temps là...et c’était dit par un gars (PCF) qui anime la section IHS-CGT (institut d'histoire sociale) par chez nous !
Ce gars avait en 95 pour les 100 ans de la CGT écris un bouquin a partir de l"étude des archives locales ou il dit exactement le contraire, c'est assez étonnant et je ne me l'explique pas encore clairement.


Pourtant ce gars (du PCF) avait raison oralement. Alors, peut être qu'il a été obligé d'écrire le contraire pour des questions de "ligne du Parti" ?

mimosa rouge a écrit:D'ailleurs ont dit beaucoup que la CNT c'est une passoire et que pas beaucoup de gens n'y restent mais c'est sans mesures à la CGT. On le vois tout les jours autour de nous le nombre de gens qui au détour d'une conversation disent avoir été déléguès dans leur boite. Mais comme il n'y à pas de formation anticapitalistes et politique sérieuses, pas de vie syndicale (3-4 adhérents par boites bien souvent et qui ne s'organisent pas par industrie, au moins pour regrouper les forces !), y a pas de débat, de confrontation, de réflexion. Alors avec la grande "mobilité" actuelle des travailleurs : changement de boite ,de secteurs, fermetures licenciement,chômage, contrats précaires...la CGT forme de moins en moins de militants de classes.

Pour moi, ça se voit ensuite dans la composition et les revendications des orgas politiques : recrutement dans les rares secteurs politisés, les militants des orgas révolutionnaires tirent les revendications de leur partis vers les revendications confédérales (y a qu'a voir un discours de LO par exemple: c'est de qualité si c'est prononcé par un secrétaire d'UD mais par un "tribun" révolutionnaire c'est pauvre...). Ça ne peut que arriver à ça quand on est noyé dans l'activisme et qu'on tient à bout de bras une orga de masse et une orga spécifique /politique/philosophique et qu'en plus on n'en délimite pas bien la frontière avec la structure de front unique. même les libertaires souffrent de ce symptôme j'ai l'impression. En même temps je ne vois pas ce qui magiquement protège les anars de ça plus que d'autres.


Là tu nous fais de la rhétorique à dix balles. La réalité est que les sections syndicales ne peuvent pas pousser "hors-sol" quand le taux de syndicalisation est de l'ordre de 7% en général... Avec 93% de non-syndiqués, il faudrait plutôt se poser la question du pourquoi de la quasi-totalité des salariés ne se regroupant en associations de travailleurs pour défendre leurs intérêts. Non ?

Yann.
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Re: Le syndicalisme peut-il se suffir à lui-même ?

Messagede kuhing » 21 Nov 2011, 08:26

Pti'Mat a écrit:Mais je ne vois aucun socialisme à l'horizon, aucune autogestion dans les exemples que tu me cites. Tout comme le mouvement libertaire voyait une flamme se lever lors de mai 68 pour embraser le vieux monde (révolte de la petite bourgeoisie)... les élections qui suivirent, ce fut un gouvernement de droite majoritaire, voté par les mêmes qui étaient dans la rue.

Ca fait longtemps que je ne crois plus aux prophéties spontanéistes Kuhing. Mais je ne critiques pas le fait que tu y croives. C'est juste qu'à croire en des chimères, c'est du potentiel gaché pour le réel combat, celui qui se prépare, qui s'organise pour ne pas échouer.


Il ne s'agit pas de "croire" mais de constater que par exemple 100.000 personnes sortent spontanément dans les rues à Oakland alors qu'il ne s'y passait rien quelques jours avant.

Ensuite, si tu veux bien prendre la peine de lire ce que j'écris, je dis que pour que ces mouvements s'unifient et aboutissent, il faut construire un réseau horizontal dense.

Mais ce réseau ne pourra en aucun cas s'exprimer et fonctionner dans le cadre des syndicats traditionnels cadenassés et hiérarchisés par les bureaucrates qui les contrôlent.

NB : Par ailleurs je n'aime pas le terme "socialisme"
kuhing
 

Re: Le syndicalisme peut-il se suffir à lui-même ?

Messagede Pti'Mat » 21 Nov 2011, 11:37

Kuhing: "mais de constater que par exemple 100.000 personnes sortent spontanément "

Oui tout comme pendant la Résistance, 5% de la population se mouillaient, se faisaient torturer, et à la libération c'est le tout le monde qui sortait les drapeaux dans un élan d'alégresse. Celui qui avait collaboré était tout aussi joyeux que celui qui avait résisté.
Je fais un parallèle avec aujourdh'ui, ce sont 7% de la population qui sont syndiqué-e-s et arrivent à maintenir des acquis sociaux et libertés politico/démocratiques dont tout le monde profite largement. On fait chier les gens par nos grèves et tu vas me dire que comme ça du jour au lendemain, sans formation ni organisaiton, ils vont décider d'aller plus loin que nous parce qu'une mouche les a piqué ?
En Grèce, ce sont des centaines de milliers de personnes qui sortent spontanément, mais même pas 7% d'entre eux sont acquis aux idéaux et stratégies révolutionnaires, pas 7% d'entre eux sont pour une révolution: pas de formation, sectarisme et division des organisations révolutionnaires entre elles, pas de confiance.
En Espagne ce sont des centaines de milliers de personnes qui sont sorties spontanément contre les plans d'austérité, aujourd'hui c'est le Parti Populaire de droite extrême qui remporte l'ultra majorité des sièges.

100.000 personnes sortent spontanément, c'est pas pour autant que leur conscience a évolué et c'est pas pour autant qu'elle évolue vers nous. 100.000 personnes n'ayant jamais rien fait de leurs vies que métro/boulot/dodo, qui sortent spontanément peuvent tout aussi bien tendre vers le fascisme que vers nous.
"il faut construire un réseau horizontal dense", oui mais basé sur quoi, pour faire quoi, selon qu'elle perspective, selon quels moyens, selon quelle stratégie, selon qu'elle organisation. Si ce n'est pas dans les syndicats qui permettent le fédéralisme et la neutralité philosophique, comment vas-tu faire pour que ce réseau horizontal unifié parallèle ne tombe pas sous le joug d'avant-gardes éclairées, de tribuns providentiels et charsimatiques, aux mains des stals et autres manipulateur de masses?
Désolé, mais une situation grave comme celle qu'on est entrain de traverser je ne compte pas sur le petit bonheur la chance, un coup au pif dans le brouillard, j'avance pas les yeux bandés, et surtout je ne pars pas à l'aventure en espèrant qu'un réseau unifié parallèle se crée. Comme si ces initiaitves n'avaient pas été tenté depuis 150 ans...

Tous les échecs révolutionnaires historiques viennent justement de ce que tu pense comme étant la solution. Une masse sans formation, sans déconstruction de la culture bourgeoise dominante qui l'anime, une masse spontannée ne peut conduire qu'à la dictature sur la masse soit par nos ennemis, soit par nos propres rangs. Et vue qu'il faut en général plus de 5 générations avant que se produisent des évènements pareils, je pense qu'il faut y réfléchir à deux fois avant de juste "constater" et sauter dans le vide. Les tentatives révolutionnaires ce n'est pas "you lose, try again". C'est plutôt "échec, écrase, et attends 200 ans que ça se tasse". A ce rythme là on sera surement mort avant par une bombe nucléaire, un virus sorti d'un labo ou autre.
Les échecs comme les indignés, les révolutions arabes etc... outre le fait que ce soit des echecs pour notre cause sont aussi l'occasion pour les classes dominantes de rester unis, resserrer les rangs, de tester, et de s'organiser encore plus contre nous.

Tu n'aime pas le terme socialisme, parce que tu as une interprétation contemporaine souillée par l'affinité et l'influence que repèresente les sectes politiques aujourd'hui.
Je mets dérrière socialisme ce que toi tu mets d'érrière anarchisme, et pourtant il n y' a aucune ambiguité à ça.
Modifié en dernier par Pti'Mat le 21 Nov 2011, 11:57, modifié 1 fois.
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Re: Le syndicalisme peut-il se suffir à lui-même ?

Messagede Pti'Mat » 21 Nov 2011, 11:56

Yannix: "il faudrait plutôt se poser la question du pourquoi de la quasi-totalité des salariés ne se regroupant en associations de travailleurs pour défendre leurs intérêts. Non ?"

Ce que nous pensons par rapport à ça Yannix, c'est que les organisations politiques ont dépossédé les syndicats de leurs rôles de transformation. Les classes populaires étaient massivement organisées dans les syndicats quand ceux-ci étaient encore relativement indépendants et autonomes des partis politiques. La dé-syndicalisation et la dépolitisation du prolétariat coincide à travers l'histoire avec la volonté des sectes politiques et philosophiques à vouloir utiliser le prolétariat comme masse de manoeuvre. Si tu regarde bien, tu verras que tous les cadres et bureaucrates des grosses confédérations syndicales sont tous en paralèlle militant-e-s ou cadres d'organisations politiques (notamment PS, PG, PCF). Toute la contre-société crée jadis par le syndicalisme révolutionnaire, les Bourses du Travail (c'est à dire à l'époque 75% du prolétariat qui était syndiqué et/ou qui dépendait des services socialisés gérés par les syndicats) est liquidées et transférée au cours des années 20 au sein des PC, les Bourses sont remplacées par les maisons du peuples, les syndicats d'industrie et de décisions par quartiers sont remplacés par les cellules, les tendances syndicales garantissant la démocratie ouvrière internes sont remplacées par les fractions.

Ce qu'on peut observer c'est que la conscience de classe à commencé à diminuer et la population s'est retirée des syndicats à partir du moment où le syndicat n'avaient plus aucun débouché alternatif, à partir du moment où le syndicat a commencé à sous-traiter son propre projet politique aux partis et organisations politiques. Ce n'est peut-être pas la seule explication, en tout cas pour nous ça explique pas mal l'impasse d'aujourd'hui. Et nous considérons que la conscience de classe, que la masse reviendra justement massivement, quand le syndicat redeviendra l'outil où le prolétariat, où le peuple est réellement acteur. Et cette perspective ne peut naitre qu'avec une organisation syndicaliste révolutionnaire interne.
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Re: Le syndicalisme peut-il se suffir à lui-même ?

Messagede digger » 21 Nov 2011, 12:13

Je pense comme Kuhing, ce qui est assez désagréable. Pas de penser comme Kuhing :) mais de se sentir sans recettes miracles justement. Pas de grands soirs ni de matins qui chantent.

Je ne sais pas ce que tu appelles "spontanéisme.". Je ne vois pas de spontanéisme dans le mouvement américain mais la rencontre entre plusieurs facteurs, économiques, sociaux, politiques, qui ont créé une situation permettant l’expression d’une opposition qui n’avait pas, auparavant de canaux d’expression. A partir de là, se sont créée des points de fixation, visibles au sein des "campements", ou moins visibles, dans ces réseaux horizontaux dont parlent Kuhing, et dont on aurait tort de sous-estimer le nombre et le potentiel.

Cette forme d’expression sert de socle et d’outil à la conscientisation nécessaire dont tu parles Pti’mat. Et c’est un apprentissage "sur le tas", une formation en cours d’emploi, théorique et pratique. Ces centaines de milliers de gens ne seraient pas allés à une réunion syndicales dans leur grande majorité, même si parmi eux, il y a des syndicalistes. Mais ils sont allés bloquer un port en soutien à une lutte syndicale et s’apprêtent à recommencer sur une plus grande échelle.

La réalité c’est que un discours comme tu tiens ici serait rejeté par certains, totalement incompréhensibles pour d’autres. Les groupes organisés gauchistes qui ont essayé en ont été pour leurs frais. Leur prêt-à -porter marxiste-léniniste a fait un flop et ils ont rejoint la meute de ceux qui ridiculisent ceux qu’ils prétendent représenter, c’est à dire le pékin moyen, jugé comme tu le fais toi-même, incapable de décider ce qui est bon et souhaitable pour lui-même et encore moins de s’organiser comme il l’entend. Il a besoin d’un avant-garde éclairée pour l’éduquer.

Ces temps sont révolus. On peut le regretter, ou pas. Mais il faudra faire avec.

c'est du potentiel gâché pour le réel combat, celui qui se prépare, qui s'organise pour ne pas échouer.


Je suis l’exemple type du "potentiel gâché" comme tu l’entends, soutenant et aidant de mon mieux toute initiative que , personnellement, je juge intéressante, comme aujourd’hui, certains aspects et certaines actions précises du mouvement d’occupation américain. Nous sommes nombreux(se)s à agir ainsi, sans structures autres que la libre association , parfois sur des années, parfois sur des périodes plus courtes, parfois sur des actions précises et ciblées, parfois sur du travail d’information plus générale. Nous ne pouvons pas nous compter, et cela ne nous intéresse guère, mais nous sommes là. Certain(e)s agissent en plus dans des organisations, d’autres, comme moi, hors de toute organisation. On me demande souvent comment je suis cohérent avec mes principes en n’étant pas "encarté". Je ne lutte pas puisque je ne suis pas "sur le terrain" (c’est à dire derrière une banderole)

Celui qui ne veut pas échouer ferait mieux de ne pas préparer la révolution à mon avis, parce que les échecs, les désillusions, les découragements en font partie intégrales. Quant au combat "réel", il y a longtemps que j’ai découvert que la "réalité" avait de multiples facettes. Le combat syndical en est une, que je respecte. Elle n’est pas la seule, ni selon moi, aujourd’hui, celle qui offre le plus de perspectives. On peut le regretter, encore une fois.

Mais "ma lutte est la seule qui vaille", non. C’est une position doublement absurde, parce qu’elle est d’une part infondée et que d’autre part elle conduit inéluctablement à l’isolement. Alors plutôt être 1 000 révolutionnaires "purs" que des millions, je veux bien, mais je ne vois pas où cela mène.

Je suis bien évidemment conscient de l’aspect contre-révolutionnaire de ma position et profondément contrit quant à mes aspects petits-bourgeois. J’ouvrirai un topic "autocritique" pour me confesser de tout cela.
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Re: Le syndicalisme peut-il se suffir à lui-même ?

Messagede Pti'Mat » 21 Nov 2011, 13:00

"Je suis bien évidemment conscient de l’aspect contre-révolutionnaire de ma position et profondément contrit quant à mes aspects petits-bourgeois. J’ouvrirai un topic "autocritique" pour me confesser de tout cela."
C'est un bon début en effet. :wink: :religion:

Bon ben c'est mon dernier commentaire sur ce topic, je ne sais plus quoi dire. Enfin si je sais quoi dire mais bon ça ne percute qu'un mur et j'ai autre chose à faire. Je comprends pourquoi les camarades de la CNT ont arrêté tout débat ici.
Devant tout ce fatalisme "Ces temps sont révolus. On peut le regretter, ou pas. Mais il faudra faire avec", je vais plutôt aller me requinquer en allant au syndicat contribuer à organiser la lutte à la base. Heureusement qu'il y a un soubresot dans le mouvement anarchiste en direction du SR en ce moment et que la majorité des anarchistes-ouvriers ne pensent pas comme ça
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Re: Le syndicalisme peut-il se suffir à lui-même ?

Messagede Yannix » 21 Nov 2011, 13:19

Pti'Mat a écrit:Yannix: "il faudrait plutôt se poser la question du pourquoi de la quasi-totalité des salariés ne se regroupant en associations de travailleurs pour défendre leurs intérêts. Non ?"

[SNIP]

Et cette perspective ne peut naitre qu'avec une organisation syndicaliste révolutionnaire interne.


Bref, malgré que je sois globalement d'accord avec tes propos (résumés ici par "[SNIP]"), tu nous vends ton organisation (CSR) comme seul but et comme seul objectif. Ben non, voilà, je ne mangerais pas de ce pain là : Si l'orga, en tant que t'elle, était l'alpha et l'oméga de toute solution au problème du capitalisme, ça se saurait !

La réalité c'est bien, comme tu le dis, que l’État s'est emparé des moyens sociaux de solidarités entre prolétaires qui étaient avant du ressort des syndicats, ce qui provoque (comment pourrait-il en être autrement?) la désyndicalisation de masse. Et, manque de bol, quand cet État n'est plus en faveur de la cause des prolétaires, et lorsqu'il lèche les bottes des banquiers de Wall Street , il devient clairement un ennemi des prolétaires.

Alors voilà, il nous faudrait lutter contre notre ennemi, l'Etat au service du capitalisme, mais comment le faire dans des confédérations syndicales qui sont en grande majorité et principalement, constituées de fonctionnaires au service de l'Etat qui nous opprime !?

Yann. :rambo:
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Re: Le syndicalisme peut-il se suffir à lui-même ?

Messagede digger » 21 Nov 2011, 14:43

Où est le fatalisme ? Ca consisterait à dire qu’il n’y a rien à faire. Je dis que les façons de faire ont changé.
La différence c’est que tu considères cela comme une perte de temps et d’énergie et moi, non. Ou du moins pas a priori.
Le point de divergence, et non de désaccord sur le fond , est que selon moi, il existe une pluralité de moyens correspondant à des affinités ou des moyens d’actions et que selon toi, le syndicalisme révolutionnaire est la seule voie possible.
Alors je ne sais pas si nous pouvons aller plus loin. Je pense que je travaille aussi à la base, là où elle se trouve, qui n’est pas une base organisationnelle au sens traditionnel du terme, mais tout aussi réelle et agissante.
Et si nous n’avons plus l’occasion d’échanger, à bientôt sur les barricades. Elles n’ont toujours que deux côtés. :wink:
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Re: Le syndicalisme peut-il se suffir à lui-même ?

Messagede Spike » 21 Nov 2011, 18:27

e suis l’exemple type du "potentiel gâché" comme tu l’entends, soutenant et aidant de mon mieux toute initiative que , personnellement, je juge intéressante, comme aujourd’hui, certains aspects et certaines actions précises du mouvement d’occupation américain. Nous sommes nombreux(se)s à agir ainsi, sans structures autres que la libre association , parfois sur des années, parfois sur des périodes plus courtes, parfois sur des actions précises et ciblées, parfois sur du travail d’information plus générale. Nous ne pouvons pas nous compter, et cela ne nous intéresse guère, mais nous sommes là. Certain(e)s agissent en plus dans des organisations, d’autres, comme moi, hors de toute organisation. On me demande souvent comment je suis cohérent avec mes principes en n’étant pas "encarté". Je ne lutte pas puisque je ne suis pas "sur le terrain" (c’est à dire derrière une banderole)


Je doute alors qu'une réelle solidarité puissent naître entre les différents individus qui agissent comme toi, puisque vu comment tu décris la choses vous ne semblez pas être en contact permanent pour savoir qui fait quoi et où...
Quant aux révolutions actuelles: en Tunisie, les islamistes sont au pouvoir, en Libye la Charria est mise en place. Géniale la révolution!
Le fait est que ses mouvements n'ont pas de conscience de classe!

Un article intéressant sur le sujet:
Nous publions un article très pertinent du Workers Solidarity Movement au sujet des mouvements d’occupation dans le monde occidental, et plus particulièrement de l’exemple de Dublin. Cet article a été traduit par le site Anarkismo.net puis publié chez les camarades de Libération Irlande.

Comment réagir face au mouvement « Occupons X, Y, Z » qui a explosé dans les rues de nombreuses villes à travers le monde, transformant des espaces publics en campements d’opposition? Certaines choses sont évidentes : premièrement, le fait que des milliers de personnes à travers le monde aient envahi des lieux publics pour exprimer leur colère contre le système financier est indéniablement une bonne chose.

Ayant campé près de la Banque centrale, sur la rue Dame [à Dublin], samedi, je peux également témoigner du fait que ces manifestations dégagent un optimisme et une espérance qui font si souvent défaut aux parades cérémonielles du milieu militant « énervé ». Mais il y a également, à mon avis, de sérieux problèmes politiques qui empêchent ce mouvement de dépasser son état de « camping radical » et de devenir un véritable mouvement de résistance de la base contre les mesures d’austérité. L’analyse qui suit est basée sur ma propre expérience sur le terrain, rue Dame, et sur les occupations aux États-Unis, couvertes par les médias. Évidemment, toute tentative de discuter d’un mouvement aussi diversifié et fluide comme d’un tout ne peut être qu’approximative et réductrice. Cet article, non-exhaustif, vise à esquisser ce qui me semble être les tendances principales émergeant de ce mouvement, et devrait être lu en gardant cette perspective en tête.

Non-politique, incohérence, (néo)libéralisme

Le mouvement « Occupons X, Y, Z » a, depuis son apparition, affiché une aversion extrême à l’idée d’être perçu comme « politique ». Certaines applications de cette tendance, comme l’interdiction des bannières de partis politiques, sont une réaction pragmatique et compréhensible face à la propension qu’ont certains partis de récupérer ce genres d’événements en les submergeant de leurs drapeaux, leurs bannières et leur vente de journaux. Mais cette prétention anti-politique du mouvement, du moins du côté des noyaux organisateurs et du collectif Adbusters, qui a lancé le premier appel à occuper Wall Street, est aussi idéologique : une synthèse étrange de post-gauchisme anti-organisationnel (qui conçoit toute organisation politique formelle, par exemple les syndicats, comme étant nécessairement oppressive) et de néolibéralisme post-politique (qui considère l’opposition gauche-droite comme non pertinente depuis la chute du mur de Berlin).

Suite à des décennies de gouvernance néolibérale et de propagande médiatique tendant à extirper la politique et l’idéologie hors du discours public, pour mieux consacrer le consensus libéral-capitaliste comme étant « au-dessus de la politique », et réduire les questions politiques à des affaires techniques devant être gérées par des spécialistes, ce n’est peut-être pas surprenant, mais c’est néanmoins décourageant, de voir cette dépolitisation se refléter dans les formes contemporaines de résistance.

Ceci s’est le plus évidemment affiché dans la non-volonté du mouvement d’essayer de s’entendre sur des positions cohérentes et communes, au-delà de quelques points d’unité de base sans une analyse sous-jacente de la société. Au lieu de cela, l’espace occupé est utilisé par des individus pour exprimer un éventail d’idées incohérentes et souvent mutuellement contradictoires, qui ne sont liées entre elles qu’en étant vaguement opposées au statu quo et aux élites politiques et financières.

Samedi dernier, j’ai parlé à des individus qui croient à n’importe quoi allant de la social-démocratie rawlsienne à l’anarchisme, en passant par des théoriques conspirationnistes paranoïaques crypto-antisémites (Nouvel ordre mondial, etc.), jusqu’au stalinisme. Évidemment, l’avantage de cette situation est que le mouvement est très inclusif – le seul pré-requis pour participer, c’est de sentir que les choses ne sont pas comme elles devraient être et que le secteur financier et l’État sont en quelque sorte à blâmer – mais cela implique aussi que les idées réactionnaires sont reçues de la même manière que les idées progressistes, plutôt que d’être solidement remises en question.

Dans la pratique, cela veut dire que les idées qui prennent l’avant-plan tendent à être celles qui sont déjà dominantes dans la société : les idées de la classe dominante. Dans le contexte américain, les messages dominants d’Occupy Wall Street ont été libéraux, réformistes et nationalistes : ceux qui constituaient la menace la moins grande pour le système. Par exemple, un appel à « faire travailler Wall Street pour les États-Unis » n’est, concrètement, pas si éloigné d’un appel à une exploitation accrue du Tiers-monde comme alternative à des mesures d’austérité.

Un appel à réformer les pratiques des banques pour contraindre « la cupidité des entreprises » est simplement un appel à stabiliser le capitalisme pour adoucir un peu l’exploitation qui en découle. Le problème est le capitalisme, pas l’échec des règlementations, ou la cupidité des corporations, ni un manque de patriotisme économique, et les importantes lacunes de ces analyses doivent être dénoncées plutôt que d’être accueillies sans esprit critique.

L’occupation irlandaise semble suivre un schéma similaire, avec une saveur anti-FMI/UE particulière. La théorie sur laquelle repose cette anti-politique, de ce que j’en comprends, est la suivante : deux personnes ne peuvent jamais subir l’oppression de la même façon, et toute tentative d’unir les gens sous un programme politique mène inévitablement à l’effacement des perspectives de certaines personnes. C’est une analyse en apparence assez satisfaisante, puisqu’elle crée un cadre dans lequel toutes les idées peuvent être comprises comme également valides puisque découlant toutes de l’expérience vécue, mais elle est extrêmement problématique.

Implicitement, elle nie la possibilité de parvenir à une compréhension inter-subjective (c’est-à-dire basée sur la reconnaissance mutuelle d’expériences partagées et la compréhension de celles qui divergent) de l’oppression par la discussion collective et le compromis, et s’effondre plutôt dans un relativisme naïf aux politiques vagues et pauvres, ce qui joue le jeu de ceux qui rejettent le mouvement en taxant ses membres d’être des « hippies » ne comprenant rien aux complexités du capitalisme. Dans tous les cas, c’est facile d’exagérer l’importance des perspectives subjectives et d’ignorer les facteurs objectifs qui façonnent l’expérience : les processus et les structures de la domination capitaliste.

Ramenez la classe ouvrière!

Une des victoires majeures du néolibéralisme, c’est l’éradication de la classe ouvrière de la conscience populaire. Un de effets de cette disparition est la prévalence dans certaines sections de la gauche de l’idée selon laquelle la classe ouvrière n’est plus pertinente pour comprendre le pouvoir dans le monde moderne – elle n’est qu’un concept désuet auquel s’accrochent quelques dinosaures de la vieille gauche. On voit cela se refléter dans l’idée du « 99% » qui s’est imposé comme slogan du mouvement et qui témoigne d’une mauvaise conception des classes sociales, la classe dirigeante n’étant plus qu’un pourcentage des plus riches de la société.

Si ça donne lieu à un slogan rassembleur – « Nous sommes 99%! » – c’est en revanche un bien mauvais critère pour l’appartenance à un mouvement anticapitaliste ou contre les mesures d’austérité. Pour parler franchement : il y a un énorme tas de capitalistes, de patrons et de patronnes, de gestionnaires, de gérantes et de gérants de banque, de PDG, de politiciennes et de politiciens, de flics, de gardiens de prison, de proxénètes, de trafiquants d’héroïne, etc., au sein du 99%.

Le concept de classe sociale n’est pas un système de classification des individus en fonction de leurs revenus, c’est une relation sociale entre les individus qui découle de l’organisation du travail dans le capitalisme. En d’autres mots, c’est la manière dont les personnes sont forcées d’interagir entre elles pour survivre et participer à la société capitaliste. L’oppression de classe n’est pas une petite cabale orchestrée par les très-très-riches de Wall Street, Washington ou de Leinster House [le parlement de Dublin], elle est dans chaque milieu de travail, chaque poste de police, chaque file d’attente au centre d’emploi, chaque salle d’audience, chaque prison et chaque territoire occupé par les forces armées occidentales, et elle ne peut être comprise raisonnablement qu’en tant que telle.

Conclusion

La nature radicalement démocratique des occupations fait en sorte que le mouvement peut évoluer de plusieurs façons différentes. Que ces occupations deviennent ou non d’authentiques mouvements de résistance dépend en partie d’à quel point la gauche radicale est prête à s’investir dans le mouvement, en participant aux actions, aux discussions et aux assemblées, pour réaffirmer l’importance d’une analyse de classe afin de comprendre et de s’opposer à l’oppression. Un obstacle a déjà été surmonté : les gens sont dans la rue, expriment leur mécontentement, se réapproprient l’espace public; il reste à voir ce qui en ressortira.


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Re: Le syndicalisme peut-il se suffir à lui-même ?

Messagede digger » 21 Nov 2011, 18:45

Je doute alors qu'une réelle solidarité puissent naître entre les différents individus qui agissent comme toi, puisque vu comment tu décris la choses vous ne semblez pas être en contact permanent pour savoir qui fait quoi et où...


Nous savons qui fait quoi et où lorsqu’il est nécessaire de le savoir. Quant à la solidarité, elle est aussi grande que dans dans n’importe quel groupe "classique". En quoi est-ce que des liens permanents changent quoi que ce soit ? Nous faisons le même travail, sous des formes différentes que chacun(e) choisit à un moment donné, dans un but commun. Quand quelqu’un(e) a besoin d’un coup de mains, il/elle demande. Cela nous suffit.
C’est sans doute pour cela que le mouvement des occupations américain me paraît intéressant, même si il présente des insuffisances, et comment pourrait-il en être autrement ?
Qu’espères-tu ? Qu’une organisation sorte ex nihilo, rassemble tout le monde et créé le monde nouveau en un tour de main ?
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Re: Le syndicalisme peut-il se suffir à lui-même ?

Messagede Spike » 21 Nov 2011, 20:01

digger a écrit:
Je doute alors qu'une réelle solidarité puissent naître entre les différents individus qui agissent comme toi, puisque vu comment tu décris la choses vous ne semblez pas être en contact permanent pour savoir qui fait quoi et où...


Nous savons qui fait quoi et où lorsqu’il est nécessaire de le savoir. Quant à la solidarité, elle est aussi grande que dans dans n’importe quel groupe "classique". En quoi est-ce que des liens permanents changent quoi que ce soit ? Nous faisons le même travail, sous des formes différentes que chacun(e) choisit à un moment donné, dans un but commun. Quand quelqu’un(e) a besoin d’un coup de mains, il/elle demande. Cela nous suffit.
C’est sans doute pour cela que le mouvement des occupations américain me paraît intéressant, même si il présente des insuffisances, et comment pourrait-il en être autrement ?
Qu’espères-tu ? Qu’une organisation sorte ex nihilo, rassemble tout le monde et créé le monde nouveau en un tour de main ?


Ok je te crois, mais alors ça signifie que c'est très local comme groupe non?
Pour la seconde partis de ta réponse, non je n'attends pas qu'une orga sorte ex nihilo, c'est plutôt toi qui espère dans les mouvements n'ayant pas de conscience de classe à la base. Les syndicats sont là depuis 1884, le CSR existe depuis le début du XXème etc.... Donc ce ne sont pas des structures qui arrivent de nulle part!!
Ce que j'espère c'est que la solidarité entre travailleur(euse)s grandira parce que là ça laisse franchement à désirer je trouve (et d'autant plus quand on ne peut pas se déplacer facilement...). S'il y avait autant de solidarité entre nous que tu le prétends, je pense pas que le mouvement ouvrier serait autant morcelé qu'aujourd'hui...
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Re: Le syndicalisme peut-il se suffir à lui-même ?

Messagede digger » 21 Nov 2011, 20:21

Ce n’est pas un "groupe" et c’est international. C’est fou ce que fait la technique maintenant.
Je parle de solidarité entre celles et ceux qui travaillent de la manière que j’ai grossièrement décrite.
Il va sans dire que pour la solidarité en générale, je suis d’accord avec toi.
Quant au CSR, bien évidemment qu’il ne vient pas de nulle part. Ce que je voulais dire, c’est que lui, ou d’autres mouvements, ne vont pas voir affluer demain les personnes nécessaires pour établir un rapport de force suffisant, et après demain, faire la révolution.
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