NPA (2011)

Re: NPA

Messagede kuhing » 05 Juil 2011, 08:47

Résumons :

POSITION A :
" ... pour des augmentations de salaires. Une voix qui propose une véritable rupture anticapitaliste."

Et moi qui croyais que la véritable ruputure avec le capitalisme était l'abolition du salariat.


POSITION B :
" ...nous continuons d’affirmer qu’une candidature unique de rassemblement à gauche du PS était souhaitable. "

Il manque juste "Vive la VIème république , Vive la France"


POSITION C :
" Expropriation sans indemnité ni rachat et sous notre contrôle .... remplacer par un gouvernement.... "

Alors eux, ils veulent nous la rejouer : Marx - Engels - Lénine - Trosky - Staline - Lambert - Gorbachev - Poutine .
Au secours !


donc ,
SYNTHESE DU NPA : A+B+C = 0



Alors à nouveau :


APPEL AUX EX ET FUTURS EX MEMBRES DU NPA

Salut camarades,

Vous avez été récemment membres du NPA et vous en êtes parti-e-s.
D'autres subissent encore ces batailles dérisoires de clans et de chefs de fractions pour accéder à la direction de ce parti.

Au moins deux questions se posent devant l'échec du NPA, échec que tout le monde reconnaît aujourd'hui :

-La forme d'organisation centralisée proposée par le NPA est-elle une réponse adéquate à ce qu'attendent ceux et celles qui aspirent à un changement radical de société aujourd'hui ?

-L'utilisation de la politique spectacle sous prétexte d'utilisation des médias officiels lors des élections organisées par l'Etat aboutit-elle vraiment à la propagande révolutionnaire escomptée ?

A l'évidence la réponse à ces deux questions est : non.

Aujourd'hui comme le montre les derniers soulèvements au Maghreb, au Machrek et les mouvements des indignés en Espagne et en Grèce, les populations opprimées n'ont aucunement besoin d'avant-garde où de partis pour se mettre en mouvement.
Elles le font spontanément d'elles-mêmes sans financement, sans passage à la télévision officielle, sans leaders.
Plus encore, dans certains cas, ceux et celles qui occupent actuellement des lieux publics refusent le moindre étendard de peur de se faire voler leur révolte.

Par contre, ce qui manque cruellement partout, ce sont des personnes au sein même de la population qui se coordonnent à la base pour s'opposer à la récupération des processus révolutionnaires que les appareils politiques peuvent réaliser à leurs comptes grâce aux institutions des Etats.

Il manque des personnes qui proposent et aident directement à la création de comités de base, coordonnés, pour reprendre ce qui devrait appartenir à tout le monde.

Ces personnes, en France, vous pouvez en être.

Alors camarades ex ou encore membres du NPA, émancipez-vous définitivement des luttes de pouvoir intestines et stériles des chefs du NPA et prenez directement les affaires en mains.

Faites de chacun-e de vous, là où vous êtes, un pole de regroupement où les décisions sont prises directement à la base.

Nous avons besoin aujourd'hui de cette auto-organisation.

Elle sera indispensable le moment venu .









kuhing
 

Re: NPA

Messagede kuhing » 11 Juil 2011, 17:22

c'est encore plus grave que ce que je pensais au NPA.

lu sur le FMR de la part d'un militant de la région de Bordeaux , une sorte de Bérézina :

"6) Sur Bordeaux nous étions des centaines, on est revenu, à quelques exceptions prés de quelques uns qui résistent, aux anciens VDT, aux anciens LCR. Alors, la scission, camarade elle a déjà eu lieu mais elle ne vient pas de l’endroit d’où certains le disent. Une camarade, ex-membre le direction nationale de la LCR et NPA (j’ai donné le nom en interne, mais pas ici) qui a quitté après les régionales a écrit ceci « j'ai vu partir un à un tous les camarades que nous avions mis longtemps à gagner avant de partir à mon tour ». Et elle conclut en disant : « mais continuez à les laisser faire, pas grave, ils fermeront la porte en partant ». C’est ce qui se passe très exactement."

l'ensemble ici
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Re: NPA

Messagede Nico37 » 11 Juil 2011, 23:43

[url=http://www.causeur.fr/gaza-les-etranges-compagnons-de-route-d’olivier-besancenot,10570]Gaza : Les étranges compagnons de route d’Olivier Besancenot 11 juillet 2011 à 16h00[/url]

Pendant que ses camarades combattaient l’occupation de l’Aéroport Roissy Charles de Gaulle par Tsahal, c’est par Orly qu’Olivier Besancenot est rentré discrètement de son non-voyage à Gaza. Sans doute lassé de refaire quinze fois par jour le tour de la même ile grecque sans jamais entrevoir la Terre Promise, il a préféré quitter le navire, et rentrer chez lui en avion.

D’après les journalistes présents sur l’aéroport, il a fait ce voyage de retour en compagnie Annick Coupé du Syndicat SUD, de l’eurodéputée Europe Ecologie Les Verts Nicole Kiil-Nielsen, et de Nabil Ennasri, président du Collectif des Musulmans de France, toutes personnes aux côtés desquelles il donnera ensuite une conférence de presse. Mais au fait, SUD, on connaît, idem pour les Verts mais qui est Nabil Ennasri ?

Celui-ci est décrit par un certains nombre de sites comme une marionnettes des salafistes ou des frères musulmans, toutes choses que nous nous garderons bien de croire sur parole, fautes de éléments concrets venant les étayer. On ne saurait donc en vouloir à l’ex-candidat du NPA de pas boycotter un autre militant sans preuves tangibles à son égard.

En revanche, si Olivier avait été un peu plus curieux, il serait allé faire un tour sur le blog de Nabil, ou sur le site du Collectif des Musulmans de France. Il y aurait trouvé tout un tas de prises de positions extrêmement peu compatibles avec les valeurs de son parti, comme cette prise de position tranchée sur protestations des associations LGBT après l’attribution du Mondial de foot au Qatar. Qu’y dit Nabil ? « La façon dont certaines associations et commentateurs ont posé les termes du débat en dit long sur l’attitude quelque peu arrogante dans laquelle ils se sont drapés. Illustration de cette démarche provocatrice, le Paris Foot Gay vient de demander à la FIFA d’organiser d’ici 2022 un match de foot de leur équipe sur le sol qatarien dans le but de faire évoluer les mœurs de la société.
La modernité semble pour certains à sens unique. Prendre le football en otage pour bousculer la cohésion de sociétés traditionnelles a quelque chose de malsain. L’inquiétant est que ces jugements à l’emporte-pièce risquent de prendre de plus en plus d’ampleur à mesure que le Mondial 2022 se rapprochera. Ce chantage ne marchera ni au Qatar ni ailleurs dans le monde musulman car il en va de leur stabilité sociétale. »

Pour tout vous dire, je suis en désaccord total avec ce que dit ce garçon, et je pense que les gays, les lesbiennes et les trans ont parfaitement raison de râler, et que les féministes et tous les défenseurs des droits de l’Homme devraient en faire de même. Cela dit, de mon point de vue, avec ce texte de Nabil Ennasri, on reste clairement dans le cadre du débat civilisé, aussi je me garderais bien de le traiter d’ « homophobe » ou de quoi que ce soit d’autre.

En revanche, au NPA, on a une définition beaucoup plus extensive de l’homophobie, et le jeune Nabil tombe pile poil dedans. Mais ça n’a pas l’air de déranger plus que ça Olivier Besancenot qui d’après toutes les vidéos en notre possession a l’air copain comme cochon avec son nouveau camarade antisioniste. Faut savoir ménager les compagnons de route, fut-elle navale ou aérienne…
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Re: NPA

Messagede kuhing » 12 Juil 2011, 17:21

Nico37 a écrit: e Nabil Ennasri, président du Collectif des Musulmans de France, toutes personnes aux côtés desquelles il donnera ensuite une conférence de presse. Mais au fait, SUD, on connaît, idem pour les Verts mais qui est Nabil Ennasri ?

Celui-ci est décrit par un certains nombre de sites comme une marionnettes des salafistes ou des frères musulmans,


Besancenot a effectivement de drôles de copains.

Le blog de Nabil Ennasri, on trouve ce genre de prise de position :
soutien à la candidature du Qatar pour la coupe du monde de foot

Je ne savais pas que les islamistes avaient aussi leurs beaufs.

Bon c'est pas mieux (ou pire) que son pote Joe Star qui avait fait payer ses contraventions par un homonyme "Morville"

Et dire que les membres du NPA étaient à ses genoux à un moment.
Je crois qu'ils en reviennent doucement.
Mais surement.
Grandeur et la décadence d'un arriviste (malgré lui ?) sans doute gâché par le néo trotskisme.

Pathétique et, à mon avis, perdu pour la cause ( et ça peut être dommage )
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Re: NPA

Messagede Nico37 » 14 Juil 2011, 02:58

Espionnage présumé de Besancenot: le patron de Taser France renvoyé en procès (AFP)

PARIS — Le patron de Taser France, Antoine Di Zazzo, et neuf autres personnes sont renvoyées devant le tribunal correctionnel de Paris dans l'affaire d'espionnage présumé de l'ex-porte-parole du NPA, Olivier Besancenot, a-t-on appris mercredi de source judiciaire.
M. Di Zazzo, directeur de SMP Technologies, est soupçonné d'avoir fait espionner en 2007 et 2008 le dirigeant trotskiste, avec lequel il a été en conflit ouvert. M. Besancenot avait notamment affirmé que le Taser avait provoqué des morts aux Etats-Unis.
La juge d'instruction Jeanne Duye a renvoyé en procès M. Di Zazzo pour complicité de "violation du secret professionnel", d'"accès frauduleux à un système de traitement automatisé de données" et de "détournement de finalités de données".
Le patron de SMP Technologies apparaît comme le "véritable donneur d'ordres" et, "afin de tout connaître de la situation personnelle et financière de son adversaire, M. Di Zazzo a sollicité le cabinet Dussaucy-Batana afin qu'ils obtiennent" des informations confidentielles, selon l'accusation.
Un compte rendu détaillé des filatures et surveillances dont ont été l'objet M. Besancenot et son proche entourage, entre octobre 2007 et janvier 2008, avait notamment été saisi au siège de SMP Technologies, dans le XVIe arrondissement de Paris.
L'enquête n'a pas prouvé en revanche que M. Di Zazzo avait eu en mains les fichiers comportant des données communiquées frauduleusement. Il a donc bénéficié d'un non-lieu pour le recel de ces données.
M. Di Zazzo avait admis avoir commandé une enquête sur M. Besancenot mais, selon lui, les détectives et anciens policiers qui l'avaient menée étaient allés au-delà de ses demandes.
Parmi les neuf autres personnes renvoyées devant le tribunal figurent les deux enquêteurs du cabinet Dussaucy-Batana, soupçonnés d'avoir sollicité auprès de leurs contacts des renseignements confidentiels sur les comptes bancaires et les véhicules de M. Besancenot et ses proches.
Deux autres détectives sont également renvoyés devant le tribunal, tout comme un agents des douanes, un agent des impôts, deux policiers et un responsable bancaire, qui ont été sollicités pour fournir ces données confidentielles.
Le parquet de Paris avait requis le renvoi en procès de ces 10 personnes.
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Re: NPA

Messagede kuhing » 14 Juil 2011, 10:46

interview de Philippe Poutou sur TV7



Perso, je le préfère à Besancenot.
Moins show-biz, moins Star'ac .
Plus sympathique (mais ça c'est bien sur une impression très subjective)
Moins érudit et premier de la classe qu'OB et, je trouve que c'est beaucoup mieux.
( En fait, OB me fatigue :) )

Ensuite le discours de Poutou :

"Ma candidature est une décision collective du NPA"
Euh ça n'a pas l'air d'être l'avis de tout le monde au NPA , loin de là ... :D

"Les élections sont une tribune pour les révolutionnaires".
Et non mon camarade, en rentrant dans le jeu de la démocratie bourgeoise, cette tribune devient une souricière et rien d'autre.
Essaye d'appeler à l'insurrection au 20 heures de Pujadas et tu vas voir si c'est pas vrai.

"...Une autre répartition des richesses , prendre l'argent là où il se trouve "
Là, faudra nous expliquer, mon bon Philippe, comment on fait pour sortir du cycle capitaliste de cette façon puisqu'il faudra tout de même acheter, vendre, faire des bénéfices pour que ça marche ce qui n’empêchera pas l'accumulation du capital .
Sans compter la mise en place nécessaire de contrôleurs payés par l' Etat pour gérer tout ça.
On connait bien le scénario.
Donc ça ne va pas être facile à expliquer, l'ami Poutou.
D'autant que les projecteurs de la télé, ça chauffe les boyaux de la tête, ça empêche de réfléchir et ça crame les bonnes idées.
kuhing
 

Re: NPA

Messagede Nico37 » 15 Juil 2011, 20:58

NPA: Philippe Poutou, l'inverse d'Olivier Besancenot

Philippe Poutou, candidat du Nouveau parti anticapitaliste (NPA) pour l'élection présidentielle de 2012 en France, rompt avec le style d'Olivier Besancenot. Contrairement à son prédécesseur pour les précédents scrutins, sa mise en avant par 53% des délégués du parti n'est pas allée de soi. (à lire: Philippe Poutou, le favori à la succession de Besancenot)

Il en a convenu ce dimanche, lors de la clôture de la conférence nationale réunie à Nanterre. "C'est une discussion qui a eu lieu en peu de temps depuis la défection d'Olivier Besancenot. Le NPA a cherché la meilleure solution et a décidé du profil du candidat, plutôt un ouvrier. D'autres avaient la légitimité mais, pour des raisons diverses, n'ont pas voulu se porter candidat, et c'est tombé sur moi."

"Pas question que je sois un super candidat comme Olivier"

Cet ouvrier de 44 ans, qui s'est fait connaître à travers le combat qu'il mène depuis des années à la CGT pour la sauvegarde des emplois au sein de son usine Ford de Blanquefort (Gironde), estime qu'il "n'est pas question que je sois un super candidat comme Olivier Besancenot. Il faut montrer un visage plus collectif pour éviter la personnalisation".

Cela ne veut pas dire qu'il sera effacé. Très pugnace, cet homme de 44 ans a su mener de front aussi bien ses activités syndicales que politiques. "Grâce à son charisme, il a su grimper rapidement les échelons (dans ces deux organisations) pour lesquelles il se rend disponible 7 jours sur 7", souligne un de ses camarades de la CGT. Aujourd'hui, il est secrétaire CGT de Ford Aquitaine Industrie (FAI). Tous les matins, cet ouvrier aux cheveux grisonnants sur un front dégarni continue d'arriver à six heures pour prendre son poste de réparateur de machines-outils dans l'usine.

Pour le NPA, il s'est déjà présenté à trois élections, comme tête de liste aux élections régionales de 2010 (2,52% des voix) ainsi qu'aux européennes pour le Sud-Ouest en 2009 et aux législatives en Gironde en 2007, sous l'étiquette LCR.
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Re: NPA

Messagede Nico37 » 16 Juil 2011, 11:05

APRES LA CONFERENCE NATIONALE DU NPA?, LA CONFERENCE DE PRESSE DU "NPA UNITAIRE" dans le Puit de Dôme
“ Anticapitalistes et unitaires ” Après la CN, en Limousin, on continue !

Au lendemain de la conférence nationale du NPA des 25 et 26 juin, nous, militant-e-s NPA limousin-e-s, anticapitalistes et unitaires, prenons acte de la décision qui en est issue.

Bien qu’il soit affirmé dans la déclaration majoritaire finale de cette conférence que "le NPA n’a de cesse, depuis sa création de proposer l’unité la plus large pour s’opposer à ces attaques, d’impulser et de participer à tous les cadres unitaires qui permettent d’être utile dans ce sens", nous constatons pourtant que la démarche choisie pour la présidentielle et les législatives porte la marque du repli et du refus de mener la bataille à gauche pour rassembler tous ceux qui veulent rompre avec le système capitaliste et rétablir ainsi un rapport de force favorable à ceux qui subissent les inégalités sociales et l'exploitation.

D’autre part nous regrettons qu'aucun bilan de la politique du NPA depuis sa fondation n'ait été tiré, que ce soit dans sa stratégie électorale ou dans sa capacité à intervenir dans les entreprises ou dans les quartiers. En effet, après deux ans d’existence, le NPA a-t-il élargi la sphère d'intervention des anticapitalistes ? Oui, non ? Et pourquoi ?

Enfin, nous pensions que le temps était largement venue pour le NPA, parti féministe, de proposer une candidate.

Dans la continuité de ce qui a été construit aux élections régionales et cantonales en Limousin, et en accord avec le patrimoine commun du NPA, des textes fondateurs jusqu’au programme d’urgence formalisé dans le document “ Nos réponses à la crise ” adopté lors du congrès de février, nous entendons agir avec toutes celles et ceux qui n’ont pas renoncé au projet initial large du NPA pour "révolutionner la société", ce qui ne se résume pas à rassembler les seuls révolutionnaires patentés. Nous décidons donc de tout mettre en oeuvre pour maintenir le dialogue avec toutes les forces à la gauche du PS qui s'inscrivent dans une logique de rupture avec le libéralisme. Cela implique pour nous la continuation et l’amplification de tout le travail de convergence et de confrontation engagé au sein du front politique que constitue le regroupement “ Limousin Terre de gauche ”.

Réaffirmant, nonobstant les difficultés rencontrées, le caractère positif de cette démarche initiée en Limousin qui a permis de politiser à une plus large échelle et de faire progresser nos idées dans la population, mettant notamment en évidence les orientations libérales du PS dans une gestion locale, nous entendons dans ce cadre poursuivre le débat sur les questions programmatiques, participer de manière unitaire aux luttes, et prolonger l’expérience “ Limousin Terre de gauche ”, en rassemblant à nouveau PCF, PG, Alternatifs et NPA, ainsi que « les anonymes » du mouvement social à l’occasion des prochaines élections législatives de juin 2012.

Notre rentrée politique se fera d’ailleurs au travers d’une “ université d’été ” de Limousin Terre de Gauche et nous nous engageons pour l’automne dans la préparation en Limousin d’une rencontre nationale des expériences unitaires menées lors des derniers scrutins.

Parce que nous croyons que le projet initial du NPA est encore valide, nous appelons les militants du NPA dans toute la France à continuer à faire vivre cette orientation en constituant rapidement un courant unitaire du NPA, seul à même de rassembler celles et ceux qui sont attaché-e-s à notre projet.

NPA anticapitalistes et unitaires en Limousin Premiers signataires :

Guillaume Baudry, Fleur Bidon, Luc Bidon (syndicaliste), Ghislaine Bordas, Michel Calvès, Frédéric Chalangeas, Daniel Clérembaux (élu conseil municipal Limoges NPA-100% à Gauche, syndicaliste), Laurent Dufour, Gérard Guéry, Didier Faydi (syndicaliste), Liliane Guéry, Marie-Lo July (élue conseil municipal de Verneuil sur Vienne) , Pierre Martial (CPN), Chantal Labrousse, Joël Lainé (élu NPA - conseil municipal de Saint-Hilaire la Plaine), Raphaël Lainé, Sonia Lajaumont (syndicaliste), Stéphane Lajaumont (élu conseil régional NPA-Limousin Terre de Gauche) , Franck Larouquie, Aymeric Martin, Marina Masselin, Véronique Momenteau (élue conseil régional NPA-Limousin Terre de Gauche), Christian Nguyen (ex CE-CPN), Cyrille Rougier, Nicolas Vanderlick, ...
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Re: NPA

Messagede Nico37 » 17 Juil 2011, 15:50

Le NPA, de l'extrême gauche "new look" au repli sectaire Analyse | 28.06.11 | 16h19 par Sylvia Zappi


NPA, trois lettres pour un nouveau départ. C'était en février 2009 et tout semblait réussir au "parti d'Olivier". Deux ans plus tard, il est pris de convulsions, comme au seuil d'une lente agonie. L'organisation, déchirée jusqu'au sein de sa direction, qui a perdu plus de la moitié de ses troupes, vient de désigner Philippe Poutou, ouvrier de l'automobile, un ancien de Lutte ouvrière, pour le représenter à la présidentielle. Un inconnu élu sur une ligne sectaire digne des années 1970.

Le monde politique semblait sourire à cette extrême gauche new-look. Le lancement du Nouveau parti anticapitaliste était censé tourner la page de la Ligue communiste révolutionnaire (LCR), sortir de la marginalité des aînés et hisser enfin le parti à la hauteur de la popularité de son leader. Environ 9 000 adhérents s'étaient pressés à la porte de cette organisation devenue le réceptacle des nouvelles radicalités. Une gauche plus ouvrière, plus jeune et plus rageuse.

Son leader, au look décontracté et au verbe percutant de salarié "comme les autres", tranchait avec les costumes-cravates des notables socialistes. C'était le seul opposant à Nicolas Sarkozy, la "vraie gauche" qui savait raconter des tranches de vie en montrant à son auditoire qu'il était des leurs. Et ses amis semblaient comme des poissons dans l'eau dans cette période faite de doutes vis-à-vis de la classe politique.

La métamorphose de la LCR avait marché. L'organisation d'Alain Krivine avait vu affluer dans ses meetings ces nouveaux visages de jeunes salariés qui s'identifiaient à la révolte portée par le postier de Neuilly-sur-Seine. Les médias commençaient à s'intéresser à ce nouveau phénomène qui ringardisait le PCF. Olivier Besancenot perçait électoralement, atteignant 4,27 % à la présidentielle de 2002. Face à un Parti socialiste KO, miné par ses luttes internes et incapable de sortir de son image de gestionnaire, le porte-parole du NPA a su capter tout ce qui bouge à gauche. On le voyait partout : dans les forums sociaux altermondialistes, à la sortie des usines menacées de fermeture, sur les estrades de la "gauche du non" en 2005, aux côtés des jeunes précaires, le "camarade Olivier" épousait toutes les causes radicales. La présidentielle de 2007 sera sa consécration : avec 4,08 %, il écrase tous ses concurrents de la gauche radicale, Marie-George Buffet, José Bové et Arlette Laguiller.

La LCR tient son champion et pousse les feux en créant un nouveau parti autour de lui. Mais avec des contours restés flous. Le texte fondateur explique que le NPA veut attirer ceux qui, "dans et autour des partis de la gauche institutionnelle, n'ont pas renoncé à changer la société". Mais le "camarade Olivier", lui, en donne une définition plus libertaire et mouvementiste : pour lui, il s'agit de "tourner la page du vieux mouvement ouvrier" et de regrouper "par le bas les héros de la vie quotidienne". Il pousse une stratégie qui l'isole. Finis les choix tactiques liés à ce que dit le PS ou ce que fait le PCF. "Il n'y a plus de place pour les réformistes", insiste M. Besancenot.

Terminées aussi les tentatives de regroupement à l'extrême gauche ; désormais, il faut "se représenter seuls". Le NPA se construit avec une nouvelle génération de militants qui haïssent le PS et attendent "Olivier" sur tous les fronts. Pourquoi douter puisque, porté par le vent de la crise, il apparaît dans tous les sondages comme le seul opposant à Sarkozy ? Malgré ce hiatus, les anciens - à l'exception de Christian Picquet - suivent, trop contents d'avoir trouvé leur leader messianique.

La réalité politique va cependant rattraper ces rêves de toute-puissance. Premier coup de semonce, les européennes où le NPA se fait distancer par le Front de gauche. C'est la "vieille gauche" - Marie-George Buffet et Jean-Luc Mélenchon - qu'ils avaient un peu vite enterrée que les militants voient passer devant. "On a été arrogant. On a sous-estimé l'effet politique de la sortie de Mélenchon du PS et on croyait le PCF mort", admet Pierre-François Grond, ancien bras droit de M. Besancenot. Les plus unitaires s'en vont. Les quelques figures de la gauche radicale que le NPA avait un temps attirées, comme l'ex-adjointe au maire de Paris Clémentine Autain, l'altermondialiste Raoul Marc Jennar ou le philosophe Michel Onfray, regardent désormais du côté de Mélenchon. L'affaire de la candidate voilée présentée aux régionales dans le Vaucluse va accélérer la crise, faisant fuir bon nombre de féministes.

Ayant perdu leur candidat naturel, les amis de Besancenot sont retournés à la marginalité politique avec des sondages qui les mettent à 0,5 % des intentions de vote. Le retrait du leader a servi de révélateur : sans lui, le NPA n'existe pas. "C'est Besancenot qui intéressait les électeurs pas le NPA", remarque Vincent Tiberj, chercheur à Sciences Po. En quelques mois, le parti a perdu plus de la moitié de ses adhérents. "Repli sectaire" ou "pulsion suicidaire", les anciens proches de M. Besancenot tentent de comprendre. Lui assure que le NPA et son espace politique "existent toujours". Mais il semble bien épuisé, un peu comme ces sportifs portés au pinacle, puis groggy après un combat perdu.
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Re: NPA

Messagede Nico37 » 20 Juil 2011, 22:02

Philippe Poutou, l'autre candidat normal
Philippe Bilger - Blogueur associé | Mardi 19 Juillet 2011 à 12:01 | Lu 2652 fois

Cet ouvrier de Ford représentera le Nouveau Parti anticapitaliste à l'élection présidentielle, à l'instar d'Olivier Besancenot. Philippe Bilger applaudit cette candidature, car au-delà du résultat du futur scrutin, il y voit un signe fort pour les « sans grade ».

Mécanicien chez Ford, il va prendre la relève d'Olivier Besancenot qu'une forme de lassitude a atteint. Délégué CGT, militant syndical, il veut demeurer « un salarié en campagne » avec pour ambition de « faire passer le message et de récolter le plus de voix possible ».

Je n'étonnerai personne en révélant que j'ai peu de goût pour le NPA et son programme, aussi peu que Philippe Poutou en éprouve pour le socialisme, « pas terrible ».

Il n'empêche que devant la désignation de Philippe Poutou, j'ai ressenti, bien au-delà du clivage entre révolution et réforme, de l'opposition entre ceux qui désirent rompre avec le capitalisme et ceux qui souhaitent le moraliser, comme une admiration civique devant le choix d'un parti, certes très minoritaire, capable de confier de telles responsabilités et un tel honneur à un ouvrier, à un homme de condition modeste qui se bat pour les autres. Quoi qu'on pense de l'idéologie de ces groupes d'extrême gauche, il y a, dans cette volonté de désacraliser la pompe du pouvoir en manifestant que celui-ci ne serait pas naturellement la « chasse gardée » des officiels de la politique, une avancée démocratique, une banalisation citoyenne.

Je sais bien que le NPA ne recueillera qu'une poignée de suffrages et que je ne suis pas loin de la démagogie et du populisme qu'en général je dénonce. Pourtant, ayant appris la nouvelle de cette intronisation, j'y ai vu un signe fort adressé aux humbles et aux souffrants de la vie quotidienne. Moins un avertissement qu'un rappel : la politique, cela se construit aussi au ras de la société, là où on ne peut pas s'offrir le luxe de rêver à des perspectives grandioses parce que l'étau de l'immédiat et de la nécessité vous tient.

En ce sens, la candidature de Philippe Poutou ne sera pas de témoignage puisque, dans tous les cas, elle portera un enseignement positif dans le débat : un salarié chez Ford a légitimement voix au chapitre dans notre débat public fondamental. Cette évidence rabaissera les arrogants de la République et élèvera ses sans-grade.

En effet, aucune comparaison possible avec ces candidatures par avance vouées à l'échec et qui, enracinées dans la politique officielle et ses jeux, viendront on ne sait trop pourquoi parasiter les favoris de la future élection présidentielle. Je frémis quand le narcissisme fait croire à tel ou telle que sa voix manquerait lors de cet enjeu crucial. Christine Boutin, Frédéric Nihous et même Jean-Pierre Chevènement sont-ils, par exemple, aussi indispensables qu'ils se plaisent à l'annoncer ? Ce sont des paris qu'ils ne gagneront jamais mais qui leur feront du bien. Ce sont des candidatures destinées à ne témoigner que sur eux. C'est un dévoiement, au fond, de la démocratie qui certes est une maison généreusement ouverte. Mais il ne faut pas abuser de sa libéralité, sinon cela ressemblera à du cirque ! Que les maires soient vigilants pour les signatures !

Philippe Poutou est, à lui seul, déjà un événement. Le peuple se détournera du NPA mais, d'une certaine manière, pas de son représentant.
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Re: NPA

Messagede Nico37 » 21 Juil 2011, 22:03

Le NPA n'est pas encore né !
Quelques pistes sur la situation difficile (mais pas désespérée) du NPA après la Conférence nationale de juin 2011
Par Philippe Corcuff (comité NPA Nîmes), 12 juillet 2011


Le NPA apparaît dans une situation particulièrement difficile à la sortie de sa Conférence nationale consacrée aux élections présidentielles. Il ne servirait à rien de le nier en jouant à l'autruche. Après une série de nets reculs (baisse importante du nombre de ses adhérents, très peu d'apports militants nouveaux suite à un mouvement social sur les retraites pourtant particulièrement massif et scores électoraux en berne, principalement), une forte logique de polarisation et de division interne s'est enclenchée dans ses cercles dirigeants. Mais comment aborder les différents fils qui se nouent dans ces difficultés? Je formulerai (subjectivement) quelques rapides repères schématiques.

1 - De la conjoncture politique et des questions secondaires de tactique électorale pour les présidentielles

Les divisions au sein du NPA depuis son congrès constitutif (comme au sein de la LCR dans les dernières années de son existence) ont principalement concerné des problèmes de tactique électorale, qui pourraient pourtant apparaître comme secondaires. C'est dans un tel cadre que se sont affrontées les deux principales positions (A et B) lors de la CN, en délaissant la question, à mon avis principale, du renouvellement des pratiques politiques (dans la liaison entre l'interne et l'externe). Question principale, si le NPA prenait vraiment au sérieux le qualificatif de "nouveau" de son anticapitalisme, c'est-à-dire s'efforçait d'inventer une politique renouvelée d'émancipation à partir du quotidien des exploité-e-s et des opprimé-e-s et avec elles/eux, en évitant la tentation de la focalisation sur la politique institutionnelle (tentation présente dans la position B) comme la tentation avant-gardiste et substitutiste (tentation présente dans la position A).

Sur le plan tactique des prochaines élections présidentielles, je suis plutôt d'accord avec la position A. Car rien ne servait de prolonger les discussions avec les diverses composantes du Front de gauche, tant les premières discussions avaient montré que le blocage des alliances électorales du PCF avec le PS n'était pas, cette fois encore, susceptible de sauter. Une prolongation ne pouvait qu'entretenir les illusions présentes et les déceptions ultérieures. Et si l'on considère le plan principal du renouvellement des pratiques politiques, cela ne pouvait que nous enkyster un peu plus sur le terrain trop prégnant de la définition étroitement institutionnelle de la politique.

Toutefois, une petite ombre au tableau de mon accord se profile : la tentation d'effacement d'un texte voté à une large majorité lors de notre congrès il y a à peine quelques mois, "Nos réponses à la crise". Cela pose des problèmes du point de vue des règles démocratiques minimales. Et cela quels que soient les avis (plus ou moins positifs ou négatifs) que l'on ait sur ce texte : ce qu'un congrès a institué, seul un autre congrès peut le défaire, pas une conférence nationale! Pour ma part, je pense que, malgré ses faiblesses, ce texte portait d'ailleurs quelques avancées du point de vue des repères d'une nouvelle force politique radicale : place de la question écologiste, reconnaissance de l'utilité politique et pédagogique d'expériences alternatives dès la société capitaliste malgré leurs inévitables limites, ou élargissement de l'analyse des contradictions principales du capitalisme (contradiction capital/travail, mais aussi contradiction capital/nature, contradiction capital/démocratie et contradiction capital/individualité).

Si l'on s'arrête sur le résultat de la CN du point de vue de notre candidat aux élections présidentielles, je pense que la candidature de notre camarade Philippe Poutou constitue dans la conjoncture une plutôt bonne solution qui, si nous réussissons à recueillir les 500 signatures (ce qui n'est pas le cas le plus probablement envisageable), pourrait révéler de bonnes surprises. C'est la candidature d'un non-professionnel de la politique, par ailleurs salarié et militant syndical, qui pourrait devenir un des rares ouvriers candidats dans l'histoire de la Ve République, permettant alors de clairement se distinguer des autres candidats. Ce serait une façon de combattre en actes le décrochage de la gauche vis-à-vis des milieux populaires et ouvriers comme de mettre en cause la dévalorisation des notions de "populaire" et d'"ouvrier" dans le champ politique et dans l'espace médiatique. Et cela n'implique pas nécessairement une campagne ouvriériste, car notre classe de référence c'est le salariat dont les catégories ouvrières sont une des composantes principales mais pas la seule. D'autre part, la question écologiste, la question féministe, le combat contre les discriminations (racistes et postcoloniales, homophobes, etc.) et la prise en compte des précarisations devraient pouvoir enrichir notre conception de la question sociale au cours de la campagne électorale.

Par ailleurs, comme nos camarades Léon Crémieux et François Sabado en ont eu la juste intuition (dans "Pour un débat stratégique au sein du NPA", Europe Solidaire Sans Frontières, rubrique "Stratégie du Phénix", 5 avril 2011, http://www.europe-solidaire.org/spip.php?article20968 ), la remontée du Front national nous lance un défi particulier : être encore davantage "le parti anti et hors système". Mais pas seulement au sens marxiste du terme : anti-système capitaliste, mais aussi en un sens libertaire du terme : anti-système de la représentation politique professionnelle. Et si les deux logiques sont aujourd'hui en interaction (système capitaliste et système de la représentation politique professionnelle), elles constituent bien deux logiques, ne renvoyant pas aux mêmes mécanismes. C'est la force sur ce plan du point de vue libertaire : le capitalisme pourrait disparaître sans que la représentation politique professionnelle ne disparaisse. Cela ne conduit pas nécessairement à un point de vue arrogant selon lequel, face à la menace de l'extrême-droite, nous disposerions de la seule réponse, car personne ne possède les clés de l'histoire (et notre caractère encore groupusculaire pourrait largement faire sourire si certains d'entre nous manifestaient une telle arrogance). Il y a plusieurs réponses qui vont vraisemblablement être avancées face à la remonter du FN, dont les mobilisations unitaires antiracistes et antifascistes sur le plan associatif et syndical (auxquels nous participerons et que nous tenterons même de stimuler) ainsi que les politiques publiques sociales-libérales de la gauche officielle. Mais si ces différentes réponses échouent à freiner une progression du FN, la constitution d'un "parti anti et hors système" de la gauche radicale constituera une autre corde à l'arc des réponses anti-fascistes. Et il n'y guère que nous qui pourrions l'apporter : c'est de notre responsabilité propre en tant que parti anticapitaliste. Il n'y a donc rien là-dedans d'une "politique du pire" (à la manière de la politique des staliniens allemands dans les années 1920-1930 privilégiant la lutte contre la social-démocratie à celle contre le nazisme, avec les résultats catastrophiques que l'on connaît). Au contraire, ce serait une façon, avec les ressources qui sont les nôtres, d'éviter une "politique du pire", en contribuant à la constitution d'un arsenal plus varié face à la menace de l'extrême-droite.

Toutefois la tactique électorale ne constitue qu'un plan secondaire quant aux réponses face à la menace de l'extrême-droite comme, plus largement, quant à la constitution d'un "parti anti et hors système" anticapitaliste et libertaire. Le principal relève à mon sens du renouvellement des pratiques politiques, au carrefour de l'interne et de l'externe. La campagne pour les élections présidentielles pourrait d'ailleurs être un terrain intéressant pour le renouvellement des pratiques politiques, mais la prégnance des conceptions étroitement propagandistes (qui sont une forme soft d'avant-gardisme que l'on retrouve au sein des deux positions principales du NPA) nous éloignent de cette perspective. D'ailleurs, bien au-delà des campagnes électorales, le NPA - souvent englué dans des routines, un défaut d'imagination pratique et de faibles dispositions expérimentales, du sommet à la base - est pour l'instant largement passé à côté des enjeux du renouvellement des pratiques politiques, quelles que soient les "positions". Ces "positions" n'en font d'ailleurs pas, le plus souvent, une question suffisamment digne d'intérêt politique pour en nourrir leurs textes si fréquemment abscons et si proches finalement dans leurs langues de bois. Face à nos maigres résultats (nos quelques résultats positifs ont surtout été dus aux façons renouvelées d'intervenir en public portées par notre camarade Olivier Besancenot), le NPA devrait faire preuve d'humilité, d'inventivité et surtout de praxis vers et avec les exploité-e-s et les opprimé-e-s. Or ce qui sort de la CN et de l'état de nos milieux dirigeants, c'est plutôt l'arrogance compétitive, la surproduction rhétorique et les petits plaisirs des guerres intestines. C'est peut-être que le NPA n'est pas encore né...

2 - Quelques pistes sur le principal : préserver les possibilités de naissance du NPA et d'émergence de pratiques politiques émancipatrices renouvelées

Si l'on veut s'efforcer de sortir de ce climat dépressif et de la forte tentation d'une semi-paralysie par surinvestissement de nos milieux dirigeants dans des dynamiques de rancoeur tendant à nous focaliser sur notre nombril collectif, il nous faut peut-être déplacer un peu notre perspective quant à notre propre histoire récente. Dans ce cadre, mon hypothèse est donc la suivante : le NPA n'est pas encore né! Pas ce que nous appelons factuellement le NPA, bien sûr, mais le projet du NPA, l'idéal du NPA tel qu'il s'est exprimé au cours du processus ayant mené au congrès constitutif et tel qu'il s'est, de manière certes imparfaite, cristallisé dans nos "Principes fondateurs" : une force anticapitaliste pluraliste, renouvelant à la fois le contenu de ce que pourrait être une politique alternative au capitalisme (le contenu programmatique et le projet de société) et le rapport même à la politique (les pratiques politiques, en interne, à l'extérieur et dans le rapport entre les deux), à visée majoritaire (et non pas groupusculaire).

Dans cette non-encore naissance du NPA, le plan du renouvellement des pratiques politiques apparaît le plus nettement sous-développé. On connaît peu les expériences (internes/externes/entre les deux) menées au sein du NPA en ce sens - nos instances dirigeantes n'ayant pas trouvé le temps de monter des circuits de mutualisation, tout à leurs occupations autrement "sérieuses" -, mais elles ne semblent pas, à vue de nez, très nombreuses. On connaît par ailleurs les déboires de deux tentatives médiatisées (quoiqu'on pense des raisons de leurs échecs respectifs) allant dans ce sens : 1) le comité "l'appel et la pioche" à destination des précaires, et 2) le comité quartier populaire d'Avignon en direction des couches populaires particulièrement discriminées parce qu'issues de l'immigration postcoloniale.

Si l'on part de cette hypothèse et que l'on ne croit pas à une philosophie déterministe de l'histoire, cela signifie que le NPA pourrait encore naître, mais que ce n'est pas une nécessité (une forme dégénérescente pourrait tout à fait sortir de ce que factuellement on appelle le NPA aujourd'hui et d'autres groupes pourraient ultérieurement reprendre le flambeau dans d'autres conditions, par exemple). Nos considérations tactiques sur le court terme devraient alors être soumises à deux exigences prioritaires : 1) préserver les possibilités de naissance ultérieure du NPA, et 2) préserver les possibilités d'émergence de pratiques politiques émancipatrices renouvelées à partir de l'embryon de l'encore-à naître NPA.

J'avancerai deux pistes à la croisée des deux exigences :

- l'émergence et la consolidation de réseaux transversaux aux différentes "positions" et hors-"positions" (voir l'intéressante plate-forme locale de Lyon pour la CN) comme notre Réseau de réflexions et de pratiques autogestionnaires et libertaires dans le NPA, susceptibles de développer une culture pratique imaginative et expérimentale au sein de notre organisation;

- et surtout l'arrivée de nouvelles vagues militantes (du moins des vaguelettes!) apportant un nouveau dynamisme , soit liées à des mouvements sociaux (sur ce point, on ne doit pas oublier que le NPA n'a presque pas bénéficié d'un point de vue militant du récent mouvement social des retraites, contrairement à la LCR par rapport à d'autres mouvements sociaux antérieurs, ce qui met en évidence que répéter le plus souvent "grève générale" et "Prolétariat" ne suffit guère à être audibles dans les secteurs les plus radicalisés des exploité-e-s et des opprimé-e-s concrets), soit liées aux campagnes électorales (comme cela a été le cas pour la LCR avec les deux campagnes présidentielles d'Olivier Besancenot).

Mais, en l'état, les forces innovatrices et expérimentales n'apparaissent guère suffisantes et suffisamment constituées au sein de notre organisation. Et la logique de polarisation interne en cours ne peut que dégrader tant l'outillage existant (effets de paralysie, nouveaux départs, etc.) que notre attractivité vis-à-vis des exploité-e-s et des opprimé-e-s. D'autant plus que si la position minoritaire (B), fort hétérogène, révèle bien en son sein des tentations institutionnalistes, qui en pratique éloignent de l'invention d'une nouvelle politique émancipatrice à partir du quotidien des opprimé-e-s et avec elles/eux, la position majoritaire (A), elle aussi fort hétérogène, révèle en son sein des tentations avant-gardistes et dogmatiques nous éloignant également en pratique de l'éventuelle naissance du NPA. Il ne s'agit pas ici de reprocher à des camarades d'avoir telle ou telle lecture du trotskysme, du léninisme et du marxisme, mais de pointer la tentation de certains d'entre eux d'en faire le coeur de l'identité du NPA, en contradiction avec le pluralisme de l'anticapitalisme constitutif de nos "Principes fondateurs", qui ne définissent d'ailleurs le NPA ni comme "marxiste", ni comme "léniniste", ni comme "trotskyste". Je rappelle la formulation ouverte de ces derniers : "Nous voulons que le NPA fasse vivre le meilleur de l'héritage de celles et ceux qui ont affronté le système depuis deux siècles, celui de la lutte des classes, des traditions socialistes, communistes, libertaires, révolutionnaires. Un parti qui hérite des luttes démocratiques et antifascistes. Un parti qui garde la mémoire des combats contre les dérives autoritaires et bureaucratiques qui ont terni les espoirs émancipateurs. Un parti qui se nourrit du féminisme, de l’anticolonialisme, de l’antiracisme comme des luttes contres toutes les discriminations. Un parti qui donne une tonalité clairement anticapitaliste à l’écologie politique radicale et une tonalité clairement écologiste à l’anticapitalisme. Un parti soucieux des aspirations individuelles à la reconnaissance et à la créativité face à l’uniformisation marchande de la vie quotidienne." Un penchant dogmatique récusant de fait ce pluralisme pourrait nous entraîner intellectuellement bien en-deçà du pluralisme effectif qui fut celui de la LCR; la figure regrettée de notre camarade Daniel Bensaïd ayant particulièrement incarné depuis le début des années 1990 le dialogue critique d'un marxisme hérétique et ouvert avec une diversité de radicalités intellectuelles. Il faut ici prendre garde que des considérations tactiques justes ne permettent pas de couvrir de telles régressions.

Dans le même temps, les deux principales "positions" mettent en avant, chacune de leur côté, des exigences justes : en particulier, l'importante critique des risques de la politique institutionnelle et professionnalisée pour la position A et la nécessité de l'ouverture du NPA pour la position B.

En l'absence de forces inventives pour l'instant suffisantes, la moins mauvaise solution, dans l'objectif de préserver la possibilité de naissance ultérieure du NPA, pourrait être un compromis entre la position A et la position B pour animer l'organisation, dans une logique que Proudhon appelait "l'équilibration des contraires". L'état des tensions, leurs composantes affectives, les rancoeurs et les arrogances concurrentes semblent certes nous éloigner de ce moindre-mal raisonnable. Mais, à défaut d'une telle attitude raisonnée et raisonnable de nos secteurs dirigeants, le risque est grand d'une non-naissance quasi-définitive du NPA. Il faudrait rappeler à ceux qui sont tentés de passés outre que, au nom du "parti anti et hors système" pour les uns et de "l'ouverture contre le sectarisme" pour les autres, dans une telle dynamique mortifère la possibilité même de l'émergence d'un "parti anti et hors système" et d'une force anticapitaliste ouverte pourrait être gravement affectée. La nouvelle gauche radicale embryonnaire retournerait alors aux dérives groupusculaires de la vielle extrême-gauche. Dans ce cas, tout en demeurant adhérent du NPA (les menaces successives de départ comme mode de dramatisation du débat sont particulièrement pénibles dans notre organisation et on ne voit guère pour l'instant où la possibilité de naissance de quelque chose comme le NPA pourrait germer ailleurs ?), je me mettrai de côté. Etre conscient qu'on va dans le mur et continuer à participer aux logiques qui y mènent serait encore plus déprimant. Il restera à nourrir les initiatives transversales comme le Réseau de réflexions et de pratiques autogestionnaires et libertaires dans le NPA.
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Re: NPA

Messagede Nico37 » 22 Juil 2011, 22:00

[url=http://www.npa2009.org/content/les-premiers-pas-d’une-campagne-anticapitaliste]LES PREMIERS PAS D’UNE CAMPAGNE ANTICAPITALISTE... Publié dans : Hebdo Tout est à nous ! 112 (21/07/11)[/url]

La préparation de l’élection présidentielle, pour les grands partis institutionnels, l’UMP et le PS, est plus l’occasion d’étaler les rivalités et les ambitions personnelles qui les divisent ou les opposent que de se soucier des préoccupations de la majorité de la population. Ils confondent la course aux ragots et aux coups bas avec le débat politique. Mais, quatre ans après son déclenchement, la crise qui ne cesse de s’aggraver sera au centre des débats et la droite et la gauche, aussi respectueuses du système l’une que l’autre, n’ont qu’une même réponse, faire payer les classes populaires.

C’est dire l’importance qu’une voix anticapitaliste se fasse entendre, que Philippe Poutou soit candidat pour condamner les politiques libérales. Tous les gouvernements, de Sarkozy à Merkel en passant par Zappatero et Papandréou, renflouent des banques en pleins déboires financiers pour leur permettre de continuer d’étouffer les pays en spéculant sur leur dette. Par le biais de celle-ci, l’État réalise un énorme transfert de richesses au seul profit des riches, des rentiers, des parasites de la finance. Et le gouvernement prétend que les salariéEs et la population doivent payer. Cette dette est illégitime, elle est une rente pour les classes dominantes, il n’y a aucune raison pour que la population accepte de la payer en subissant les politiques d’austérité.

Philippe Poutou sera candidat contre l’austérité, pour l’annulation de la dette. Il se fera avec le NPA le porte-parole des jeunes, des salariéEs, de toutes celles et ceux qui se mobilisent comme lors de la réforme des retraites en France, ou encore les indignés en Espagne ou en Grèce... Nous dénoncerons aussi l’hypocrisie de tous ceux qui « tricolorent », comme l’écrivait Prévert, pour justifier les sales guerres de Sarkozy, une politique militariste et impérialiste. Nous défendrons une politique internationaliste fondée sur la solidarité en particulier avec les révolutions des peuples arabes et toutes les luttes en cours partout dans le monde.

La crise est aussi une crise écologique qui nécessite des mesures radicales. Repeindre le capitalisme en vert ne suffira pas à éviter la catastrophe climatique, il faut en finir avec lui pour mettre en place une économie planifiée qui serve à la satisfaction de l’ensemble des besoins humains.

Refuser de payer les frais de leur crise, c’est inscrire les résistances et les mobilisations dans un projet alternatif de société. S’opposer à la dette, c’est se donner les moyens d’une autre politique par la nationalisation des banques, la création d’un service financier public sous le contrôle de la population. C’est défendre les services publics, revenir sur la privation de tous ceux qui ont été privatisés (EDF, GDF, La Poste...) et en conquérir de nouveaux comme ceux de l’eau, de la petite enfance...

Une campagne du NPA c’est aussi et bien sûr la lutte pour l’égalité des droits, contre toutes les formes d’oppression et de discrimination, contre le racisme, pour l’égalité des sexes...

Faire entendre une voix anticapitaliste nécessite que nous surmontions les règles antidémocratiques, la barrière des 500 parrainages d’élus. Être présent à cette échéance, se saisir de cette opportunité pour diffuser le plus largement possible nos idées, passe par la mobilisation de touTEs les militantEs du NPA et de toutes celles et ceux qui veulent voir un ouvrier candidat être leur porte-parole face à tous les politiciens professionnels. Les premiers échos rencontrés dont nous reproduisons certains nous laissent penser que nous réussirons. À nous de relever le défi pour imposer Philippe dans le débat politique.

Thibault Blondin
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Re: NPA

Messagede Nico37 » 23 Juil 2011, 15:18

[url=http://www.npa2009.org/content/libérer-l’agriculture-du-capitalisme-c’est-urgent-%E2%80%89]LIBÉRER L’AGRICULTURE DU CAPITALISME, C’EST URGENT  ! Publié dans : Hebdo Tout est à nous ! 111 (14/07/11)[/url]

Depuis quelques années, la production agricole et alimentaire devient une question politique majeure. Les crises sanitaires, environnementales et sociales se multiplient au Nord comme au Sud, illustrant les conséquences des politiques capitalistes conduites en matière agricole. En même temps, des alternatives au productivisme s’enracinent en prouvant de manière concrète qu’il est possible de cultiver autrement. Ce dossier essaie de donner des explications de fond ainsi que des réponses à l’actualité récente.

Mais il ne faut pas se leurrer, derrière la multitude de ses manifestations, la crise n’a qu’une seule source : un capitalisme appliqué au vivant qui nuit aveuglément aux travailleurs, aux populations et aux ressources naturelles, au profit de l’industrie agroalimentaire. En finir avec cette situation devient urgent ; il faut revenir sur les accords de libre-échange et remettre en cause le pouvoir des grands groupes en les expropriant, promouvoir les modes de production agro-écologiques, multiplier les petites structures de production de transformation et de consommation, encourager les coopérations (mutualisation du matériel, exploitations collectives, etc.), et garantir des revenus décents. À plus long terme, il faut questionner le rapport entre ville et campagne et s’immiscer jusqu’à l’épineuse question du partage du temps de travail ou des terres… Pour réaliser tous ces objectifs, il faut sortir du capitalisme. C’est ce système qui pendant des décennies a transformé la terre et les paysans en marchandises et la population en cobaye, en généralisant le productivisme. Ce n’est que dans un cadre profondément démocratique que nous pourrions décider de ce que nous voulons manger et de comment produire et vivre. Pour ce faire, il faut avancer dans la perspective d’un gouvernement au service des intérêts de la majorité de la population.

SÉCHERESSE : QUAND LA CALAMITÉ N’A RIEN DE NATUREL

Le manque de pluie cet hiver et ce printemps provoque une sécheresse historique mais qui constitue la 3e année de sécheresse rapprochée. Les conséquences sont d’autant plus dramatiques que les éleveurs sont confrontés à l’absence de stocks pour nourrir leur bétail.
Mais les origines de ce phénomène ne sont pas exactement le fait du hasard.
Il faut en effet considérer au moins deux grands facteurs :
• un mode de culture intensif destructeur des écosystèmes (remembrements agressifs et destruction des haies), consommateur d’eau et pollueur des cours d’eau et nappes phréatiques (utilisation de produits phytosanitaires, d’effluents en grande quantité), utilisant des plantes de l’agro-industrie plus gourmandes en eau que les variétés locales (extension des cultures de maïs...), drainage, zones humides et irrigation irraisonnée. Les procédés plaqués en agriculture sont trop souvent des pratiques simplistes, mal adaptées et obsédées par la rentabilité à court terme. Les techniques d’élevage en sont également impactées et le bilan économique entre ce qui sert à nourrir (trop) les animaux et ce que ceux-ci produisent n’est pas toujours exactement « rentable » dans la mesure où cela produit d’énormes gaspillages. Cette gabegie en apport de nourriture est la source d’excédents de fumier, lisiers chargés en azote qui se retrouvent dans la pollution des cours d’eau...
En période de sécheresse, on gaspille d’un côté, on pollue la ressource de l’autre : ce qui n’est ni productif ni efficace à long terme !

• par ailleurs, la mutation climatique globale qui est en cours va rendre ces épisodes de sécheresse récurrents dans les années à venir et les agriculteurs encore plus vulnérables aux spéculations du marché. Cela va aussi fragiliser la fourniture de nourriture pour le bétail, dans un premier temps, mais pour les marchés humains également. L’agriculture, fortement consommatrice de pétrole et donc émettrice de gaz à effet de serre, est donc confrontée au double enjeu d’une production moins énergivore pour réduire l’impact sur le climat et les aléas qui la menacent en retour.
Dans ces conditions, nous sommes bien sûr amenés à soutenir des mesures d’urgence et de solidarité aux côtés des agriculteurs : il faut organiser et aider les transports, mettre en action le fonds de calamité, apporter des aides financières (report et annulation d’échéances bancaires). Il faut faire pression sur les pouvoirs publics pour bloquer les prix des matières premières agricoles alors que la spéculation l’emporte sur la nécessaire solidarité. Des mesures immédiates doivent être prises également pour garder des fourrages comme l’interdiction du broyage des pailles et des usages de céréales pour les agrocarburants.

Mais il faut surtout exiger des mesures radicales pour le moyen terme et notamment redonner la priorité à l’agro-écologie, c’est-à-dire à une approche intelligente, respectueuse des ressources naturelles, des sols et des cycles du vivant, économe en énergie et donc capable de mieux faire face aux aléas climatiques.

Le problème de sécheresse est la face visible du malaise profond de notre agriculture. Et il est clair que la mutation écologique des processus de production que nous attendons tous ne pourra se faire que dans un système économique agricole de la coopération, de la solidarité entre les peuples, du respect du droit de souveraineté alimentaire et de la sortie de l’agriculture du système marchand pour son entrée dans un système de planification démocratique. À ces fins, il faut exiger : la remise à plat du système des primes injuste socialement, favorisant les plus intensifs ; la sortie de l’agriculture des négociations de l’OMC ; la suppression des directives de libre-concurrence et de l’autorisation des pratiques de dumping social sur les salaires au sein de l’Europe ; le rétablissement de systèmes de contingentement des productions (quotas) et de fixation des prix (en encourageant les systèmes décentralisés) ; la sanction économique des pratiques polluantes et l’encouragement par les aides des pratiques écologiques ; le contrôle démocratique et le soutien public fort de la recherche, du développement et de la formation...

Avec comme principe fondamental, le droit à une alimentation saine et de qualité pour tous, le retour au digne métier de produire des biens alimentaires, pour enfin remettre les pieds sur terre.

AGRICULTEURS : DES REVENUS TRÈS INÉGAUX ET UNE PAUVRETÉ CROISSANTE
Surendettés, faisant face à des difficultés économiques croissantes et à une perte du sens de leur travail, de plus en plus d’agriculteurs sont désespérés. Et cela aboutit trop souvent au suicide : les agriculteurs se tuent trois fois plus que les cadres selon une étude récente de l’Institut de veille sanitaire. De façon apparemment paradoxale, on nous annonce une très forte augmentation du revenu des agriculteurs en 2010. Si l’on en croit le ministère de l’Agriculture, le revenu annuel moyen est passé de 11 300euros (inférieur au Smic !) en 2009 – avec un quart d’agriculteurs ayant eu un revenu négatif – à 24 300euros en 2010, soit une hausse de 115 % (96 % selon l’Insee). Toutes ces estimations sont à prendre avec des pincettes, puisqu’elles ont été fortement revues, comme d’ailleurs celles de l’année de 2009. Malgré cette hausse spectaculaire, le revenu moyen reste inférieur (de 12 %) à son niveau de 2007 ou à celui de la fin des années 1990.

Situations hétérogènes

Les exploitants des « grandes cultures » (céréales, colza, tournesol…) voient leurs revenus quadrupler en 2010 (passant de 10 200à 41 200euros) grâce à la très forte augmentation des prix. Les revenus des éleveurs progressent moins vite mais ils bénéficient de la redistribution des subventions : les producteurs de lait s’en tirent le mieux grâce à la hausse du prix, alors que les producteurs de viande ont toujours des revenus très bas (autour du Smic), souffrant notamment de l’augmentation des coûts de l’alimentation du bétail. Et les perspectives pour 2011 ne sont pas roses : à cause de la pénurie de fourrage due à la sécheresse, les prix de la paille et du foin s’envolent, si bien que les éleveurs sont souvent contraints d’abattre précipitamment leurs animaux, ce qui tire les prix vers le bas. Les revenus des viticulteurs baissent une nouvelle fois à la suite des mauvaises récoltes de l’an dernier (-42 % depuis 2007).

Sur une longue période, les écarts de revenus se sont accrus entre spécialités agricoles : les revenus des exploitants des « grandes cultures » ont augmenté en moyenne de 2 % par an depuis 1992, alors que ceux des éleveurs de bovin viande ont stagné et ceux des éleveurs de porcs, chèvres et moutons (les plus pauvres) ont baissé de 1 % par an.

Une étude de l’Insee (pas encore mise en ligne) s’est intéressée au niveau de vie des ménages dont la « personne de référence » (c’est-à-dire l’homme dans un couple… les statistiques bourgeoises sont sexistes !) est agriculteur. On apprend que 22, 8 % des ménages d’agriculteurs font partie des 10 % des ménages les plus pauvres… mais aussi que plus de 15 % des ménages d’agriculteurs font partie des 10 % des ménages les plus riches. Autrement dit, les agriculteurs sont surreprésentés chez les très pauvres et chez les très riches. 25, 3 % des ménages d’agriculteurs sont pauvres (niveau de vie inférieur à 60 % du niveau de vie médian – partageant la population en deux effectifs égaux) contre 13 % de l’ensemble des ménages. Et encore, ce chiffre est en dessous de la vérité, puisque l’étude exclut de son champ les ménages dont le revenu déclaré au fisc est négatif, ce qui concerne environ 5 % des ménages d’agriculteurs.

Les agriculteurs sont donc un « groupe » très hétérogène où cohabite la pauvreté, voire la misère d’un côté, et l’opulence de l’autre. La politique agricole commune accroît les écarts de revenu en distribuant 80 % des aides à 20 % de gros exploitants agricoles. Un récent rapport de l’Observatoire des prix et des marges (consultable sur http://agriculture.gouv.fr/L-Observatoi ... mation-des) pointe du doigt la marge gigantesque et croissante que s’approprie la grande distribution sur le dos des paysans et des consommateurs. Par exemple, en 2000, 45 % du prix final de la longe de porc revenait à l’éleveur, pour seulement 36 % aujourd’hui.

Il faut en finir avec la libéralisation agricole et le pillage par les grands groupes capitalistes qui appauvrissent et précarisent les paysans. Il faut exproprier les géants de la distribution (Auchan, Leclerc, Carrefour…) et de l’agroalimentaire (Danone, Lactalis...), exproprier le secteur bancaire et créer une banque d’État unique sous contrôle des travailleurs (qui garantira l’accès à des prêts à taux zéro pour les petits exploitants), contrôler les prix, et permettre à chaque agriculteur de vivre de son travail, avec un revenu minimum garanti de 1 600euros net par mois.

Une politique agricole ambitieuse et en accord avec les besoins alimentaires de la population (qualité, prix, quantité) doit préserver de manière conjointe, les ressources naturelles et le métier de paysan. Pour accomplir cet objectif il est nécessaire d’enrayer la chute puis d’augmenter le nombre de paysans organisés en petites fermes ou en exploitations collectives. Cela nécessite de maîtriser la production et de redistribuer les terres en adoptant une politique foncière volontariste (contrôle des structures) et des prix agricoles rémunérateurs du travail. Mais pour ce faire il faut sortir tout d’abord l’agriculture de l’OMC, combattre les modes de production destructeurs de l’environnement (et les « progrès » qui vont avec : utilisation intensive d’intrants, OGM, races animales hypersélectionnées) mais également questionner l’agriculture tournée vers l’exportation.

FARINES ANIMALES : LE PROFIT CONTRE LA SÉCURITÉ SANITAIRE

Interdites à la fin des années 2000 à la suite de la crise de la vache folle, les farines animales pourraient faire leur retour dans l’alimentation animale. Du fait des pressions exercées par l’Union européenne, en France le Conseil national de l’alimentation doit rendre sa réponse mi-septembre.

Nous nous acheminons vers une autorisation limitée dans un premier temps à la filière aquacole, après évaluation des résultats, l’autorisation pour les monogastriques (volailles et porcs) devrait suivre. Pour les bovins, la crise de l’ESB (vache folle) et les cas humains de la maladie de Creutzfeld Jacob sont encore trop récents pour que l’interdiction soit remise en cause.

Si le retour des farines animales se confirme, le cannibalisme resterait interdit : un cochon ne pourrait pas avoir dans son alimentation des farines animales issues de la filière porcine. Mais les fabrications d’aliments effectuées dans une même unité ne sont pas étanches et les risques de contamination croisée restent possibles, voire inévitables et des traces de farines animales seront présentes dans les aliments des différentes espèces.

Les raisons de ce retour probable, basé sur l’argument que la situation sanitaire est maîtrisée, sont en fait d’ordre essentiellement économiques . Ainsi, la filière de l’élevage et de l’abattage va pouvoir de nouveau valoriser ses déchets (qu’elle détruit aujourd’hui) et les faire transformer par l’industrie agroalimentaire qui, pour équilibrer en protéinesles rations des aliments qu’elle vend à la filière aquacole, porcine et avicole, achète essentiellement du tourteau de soja en provenance d’Amérique.

Le retour des farines animales n’est donc que la réponse apportée aujourd’hui par l’industrie aux besoins croissants en protéines pour l’alimentation animale. Car le risque est toujours présent, les maladies à prions n’ont pas disparu et les dangers liés à la contamination croisée dans les usines de fabrication d’aliments pour animaux existent toujours. C’est bien pour cette raison que les farines animales avaient été totalement interdites en 2000.

Le cas des farines animales est exemplaire : à peine quelques années se sont-elle écoulées depuis la crise sociétale et sanitaire, que celle-ci est discrètement mise de côté. L’industrie agroalimentaire veut maximiser les profits en valorisant les déchets. Mais les gouvernements, et leurs politiques, sont les vrais coupables : ils doivent garantir la sécurité sanitaire des populations et la qualité alimentaire de la nourriture. C’est parce que leurs intérêts sont communs, qu’ils refusent de s’engager dans des politiques agricoles et alimentaires allant dans le bon sens : favoriser les circuits alimentaires locaux pour éviter les surconcentrations industrielles où la traçabilité et la maîtrise des risques sanitaires se perdent dans le gigantisme et la mondialisation, développer des fermes à taille humaine, diversifiées, où les systèmes de production ont comme objectifs les biens alimentaires et non des denrées spéculatives afin d’aller vers une autonomie en protéines pour limiter les importations, questionner la consommation protéique des ménages du Nord et en particulier en produits aquacoles (gros consommateurs de protéines).

« ÉPIDÉMIES » À E.COLI : UN SYSTÈME INCAPABLE DE SE MAÎTRISER
Concombres, tomates, graines germées, steaks, etc., les origines réelles des infections liées à Escherichia coli restent inconnues. Après des affirmations sans fondement, des résultats d’analyses contradictoires, les tenants de la traçabilité et de la sécurité alimentaire nous affirment tenir les coupables : les graines germées. Les graines en elles-mêmes sont très rarement porteuses de ce microbe. La contamination vient soit de l’utilisation d’eau polluée, d’engrais mal préparés à base de déjections animales (E.coli est présent normalement dans tous les intestins d’êtres vivants bien portants), soit de manipulations en laboratoire non maîtrisées (E.coli est l’une des bactéries les plus manipulées génétiquement depuis les années 1970). Pour le moment aucune de ces causes possibles n’a été démontrée.

Mais qu’apprend-on dans le cas de Bègles, en Gironde ? Les graines de fenugrec achetées à Jardiland proviennent d’une entreprise anglaise qui se fournirait en Italie en graines qui auraient elles-mêmes été récoltées en Égypte en 2009 ou 2010. Voilà les véritables conséquences de la mondialisation et de la course au profits des industriels. Plus les circuits empruntés par les aliments sont longs et compliqués, plus la sécurité est mauvaise et plus les risques sont importants.

Dans le cas des steaks contaminés, la problématique est la même, les carcasses ayant servi à les préparer proviennent de fermes, de régions, voire de pays européens différents : la traçabilité dans ce cas est encore un leurre.

Les normes de traçabilité, qui coûtent très cher et participent souvent à la ruine des petits producteurs d’Europe ou du tiers monde, montrent leur inefficacité dans le cadre de la mondialisation et encore une fois, les données épidémiologiques, seules capables de nous aider à comprendre l’origine de la contamination sont cruellement absentes et les rumeurs et fausses affirmations causent des difficultés supplémentaires à des petits producteurs déjà éprouvés par les conséquences de la sécheresse.

Nos sommités scientifiques, au lieu d’admettre les nombreuses inconnues auxquelles elles sont confrontées, nous donnent des conseils performants : ainsi l’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail, ex Afssa) conseille dans son dernier avis de faire cuire les steaks à cœur à 70°C pendant au moins deux minutes et de rendre les graines achetées s’il y a des doutes sur leur origine : de qui se moque-t-on ?

Les crises sanitaires révèlent l’impasse dans lequel nous plonge le productivisme agricole intégré dans la puissante industrie agroalimentaire : non seulement les risques sanitaires ne sont pas maîtrisés quand les filières sont si longues et si complexes, mais en plus ils sont proportionnels à l’échelle de production. Pour obtenir une traçabilité réaliste il est plus qu’urgent d’aller vers des formes de production, de transformation et de consommation localisées et de petite échelle.
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Re: NPA

Messagede digger » 24 Juil 2011, 08:39

Mon côté rat des champs applaudit à cette critique et cet aspect destructeur particulier du capitalisme – parmi tous les autres – est sans doute l’un de ceux qui est le plus facile à éliminer, techniquement j’entends. Politiquement, c’est bien sûr une autre histoire.
Les techniques naturelles de culture ont fait leurs preuves, quel que soit le nom qu’on leur donne, et quelle que soit l’échelle sur lesquelles elles sont pratiquées. (micro, comme le jardin, ou macro, sur des exploitations agricoles)
Il est curieux, dans ce domaine comme dans d’autres, de voir la question inversée. Selon les thèses officielles, la population mondiale ne peut et ne pourra être nourrie que par une production intensive alors que ces méthodes mènent à une famine généralisée, entrainant notamment l’érosion et épuisement des sols et finalement la désertification.
Il existe une prise de conscience croissante de la nécessité de changer radicalement les modes de productions en agriculture, y compris dans (certains) milieux agricoles, qui remettent en cause et proposent (expérimentent) des techniques excluant non seulement tout produit chimique, mais également tout travail du sol.
Bien sûr, ces méthodes ne peuvent être acceptées par de nombreux secteurs de l’économie capitaliste , l’agriculteur n’ayant plus à s’endetter auprès des banques pour acheter un matériel mécanique coûteux, ni des engrais chimiques, en les remplaçant par des engrais naturels végétaux qu’il produirait lui-même, par exemple. Inacceptable pour Monsanto et Co.
Le capitalisme a réussi à intégrer la notion de "bio" et d’"écologie" en en faisant un nouveau marché, avec la complicité d’une certaine frange du militantisme dit "écolo". Mais il existe aussi des milieux qui associent modes de production alternatifs avec nouveaux modèles économiques et sociaux, les deux étant inséparables.
Il est en effet inadmissible de voir aujourd’hui les produits "bio" inaccessibles à une large frange de la population, du fait de leur prix, alors que ces prix ne se justifient en rien par les coûts de production.
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Re: NPA

Messagede Nico37 » 24 Juil 2011, 10:18

NPA : Philippe Poutou, l’ouvrier qui voulait devenir président

De l’usine à l’Elysée… Philippe Poutou, 44 ans, salarié chez Ford, est le premier mécanicien à briguer la magistrature suprême.
Ava Djamshidi | Publié le 17.07.2011, 07h00

Il n’y avait jamais pensé. Pas davantage en se rasant le matin qu’en réparant des machines. Pourtant, le 25 juin dernier, Philippe Poutou, 44 ans, a été propulsé candidat du Nouveau Parti anticapitaliste (NPA) pour 2012, devenant du même coup le premier ouvrier de l’histoire à se présenter à l’élection présidentielle.
Quelques semaines plus tôt, le successeur d’Olivier Besancenot était encore un militant comme les autres, tout juste auréolé d’une victoire syndicale. Son fait d’arme : 955 postes sauvegardés à l’issue d’un combat entamé par une grève au sein de l’usine Ford de Blanquefort (Gironde), où il a débuté en 1996 en tant qu’ouvrier.
C’est au lendemain de la défection du postier de Neuilly (Hauts-de-Seine), début mai, que camarades et collègues pensent spontanément à ce délégué CGT. « C’est un leader qui a du répondant. Philippe a une très grosse culture générale », s’enthousiasme Vincent, compagnon d’usine de 36 ans. « Et puis il s’est frotté de près au combat syndical », renchérit Carlos, ouvrier lui aussi. « Au début, je n’y ai pas cru! raconte Poutou. Je leur ai dit que ce n’était pas sérieux. » Suffisamment cependant pour que le NPA décide d’en faire la vedette de son casting présidentiel. Une destinée à mille lieues de ses rêves de lycéen. « Avec des copains anars, on était en révolte contre la société », se souvient-il avant de raconter les « engueulades » avec son père, un postier partisan de François Mitterrand. « Je trouvais que le socialisme, c’était pas terrible », grimace Poutou. A 18 ans, il rejoint Lutte ouvrière (LO) et fait campagne pour Arlette Laguiller.
La même année, il rate son bac mécanique. Sans diplôme, il multiplie les petits boulots. Intérimaire, surveillant de collège… « Un peu tout ce qui me tombait sous la main », sourit-il. C’est à la faveur des 35 heures que l’ouvrier signe un CDI chez Ford, où il répare les machines sur lesquelles ses copains montent des boîtes de vitesses. Exclu de LO, le mécanicien rallie la Ligue communiste révolutionnaire (LCR). En 2007, il se présente aux législatives dans la 5e circonscription de Gironde (2,7%), puis conduit la liste du NPA l’an dernier aux régionales (2,52%). Des campagnes battues sans jamais cesser de travailler. Même scénario pour la présidentielle? « Je ne vais pas passer des mois déconnecté de l’usine. Psychologiquement, c’est impossible, lâche-t-il. Je tiens à être un salarié en campagne. »
Pas facile lorsque l’on travaille de 6 heures à 14 heures. D’autant que le candidat compte « continuer les repas avec les copains », sans oublier sa compagne et les deux enfants de cette dernière, avec qui il vit à Bordeaux. Sa solution pour y parvenir : « Mener une campagne collective qui correspond mieux au NPA. » Un parti pris qui colle moins à la nature de l’élection présidentielle. Mais Poutou s’en moque : « Le but, c’est de faire passer le message. Et de récolter le plus de voix possible. » C’est à cela, désormais, qu’il pense tous les matins. En partant à l’usine.

Le Parisien
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