NPA (2011)

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Messagede Pïérô » 07 Mar 2011, 21:56

ARTHUR, le champ du politique ne se restreint pas au champ de l'organisation politique. Tu parles du syndicat comme d'une Eglise et du syndicalisme comme d'une religion. Moi je ne vois dans le syndicats qu'une forme d'organisation collective indispensable mais pas suffisante, parce que je ne pense pas que le syndicalisme se suffise en lui même. Je suis, et nous sommes je pense avant tout des militant-es révolutionnaires. Syndicats, AG interpro, associations, organisations, et autres espaces ne sont pas forcément antinomiques, ils recouvrent parfois des choses et réalités différentes, et la question essentielle repose dans ces espaces sur le pourquoi, les contenus et le sens. Après reste quand même bien la question du rôle de l'organisation politique, un espace qui pour moi est aussi indispensable, et ce rôle pour moi n'est pas dans un rapport Léniniste aux syndicats, mouvements, etc, et il est clair que sur cette question les organisations politiques ne sont pas toutes à mettre dans le même sac.
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Messagede Nico37 » 07 Mar 2011, 23:15

Euh, on splitte le topic :?:
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Messagede ARTHUR » 08 Mar 2011, 00:17

le champ du politique ne se restreint pas au champ de l'organisation politique

Oui, c'est bien pourquoi le syndicat est la seule organisation permanente de classe du prolétariat. Cela n'empêche pas des organisations politiques ou des associations inter-classistes d'oeuvrer pour une révolution (qui peut cependant ne pas être la mienne).

Tu parles du syndicat comme d'une Eglise et du syndicalisme comme d'une religion

Mes maladresses d'expression te font l'entendre ainsi. Mais pour moi le syndicalisme est d'abord une pratique d'action directe, loin des grands mots qui définissent la société comme elle devrait être après le matin du grand soir. Les camarades syndiqués avec qui je milite, pour la plupart n'ouvrent jamais un bouquin et sont dans les assemblées généralement des taiseux. Ce qui en fait des révolutionnaires se construit dans la confiance acquise par un travail partagé, long et soutenu de lutte et de culture, qu'a mon sens seul le syndicalisme offre, dans sa structure permanente,et parce qu'il évolue dans le concret des situations difficiles (travail, logement, santé, éducation) et sans cesse renouvelées que vit la classe ouvrière.

Les quelques échanges que nous avons pu avoir ici révèlent en effet que nos conceptions des moyens menant à la révolution sont différents. Tu es communiste-libertaire, et je suis syndicaliste révolutionnaire. Je ne crois pas que me taxer de dogmatique fasse avancer l'échange.
Je respecte tes orientations, sans les commenter d'une quelconque appréciation. Bien que n'étant pas anarchiste, je me permets d'intervenir sur ce forum pour y défendre une vision particulière du syndicalisme qui est attachée à l'autonomie syndicale dans l'esprit de la Charte d'Amiens. Je n'interviens que dans ce contexte. Comment réagirais-tu si quand tu exposes d'une manière ou d'une autre, les principes du communisme libertaire, je te taxais de Cureton ?
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Messagede Pïérô » 08 Mar 2011, 03:26

ARTHUR a écrit:Comment réagirais-tu si quand tu exposes d'une manière ou d'une autre, les principes du communisme libertaire, je te taxais de Cureton ?
çà dépend comment tu argumentes. :wink:
Franchement, faire l'opposition entre communiste-libertaire et syndicaliste révolutionnaire m'interroge un peu tu vois parce que le projet révolutionnaire de ces syndicalistes révolutionnaires il serait quoi ? Je suis attaché à l'autonomie du mouvement social, mais pour moi la charte d'Amien n'est qu'un pis-aller qui a pu faire consensus entre anarchistes révolutionnaires et socio démocrates, avec ce qui peut se lire en arrière plan comme un rejet dans la sphère politicienne de ce qui relève bien du politique, et quelque part une abdication des révolutionnaires dans le champ syndical et plus largement dans le champ politique justement. Historiquement c'est une carte qui a été jouée parce que le mouvement anarchiste, marqué en France par un courant très anti-organisationnel, était à mon sens à la peine face à la construction du Parti, d'un parti qui dans une lignée marxiste/Guediste ne se voyait qu'en avant garde éclairée et en position de dicter la ligne juste, rangeant le syndicat en officine du dit parti en construction. Tu entretients des illusions terribles sur la nature du syndicalisme que les anarchistes et autres révolutionnaires de lutte des classes ont interrogé depuis longtemps. La classe n'est pas que là et il y aurait dans ce discours des éléments à interroger dans ce domaine, parce que le syndicalisme peut être autant outil de dynamique révolutionnaire qu'instrument de collaboration de classe, et parce que çà pourrait mettre sur le même plan FO et la CNT, ce que je ne fais pas. Je ne mets pas en doute non plus tes pratiques syndicales qui semblent réelles, et en plus interessantes et à partager d'avantage, et je ne pense pas que tu sois le seul ici à participer à construire de l'organisation collective dans ce domaine et à avoir des pratique syndicales révolutionnaires. Tu nous serts un syndicalisme complètement mythifié en recette de cuisine, alors que je pense qu'il serait temps de repenser l'auto-organisation collective à la lumière des différentes formes qu'elle peut prendre dans les luttes aujourd'ui.
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Messagede Nico37 » 08 Mar 2011, 09:30

On coupe le topic en deux (bis) :?:
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Messagede Ian » 08 Mar 2011, 10:16

Nico37 a écrit:Il y a deux sortes de courants d'opposition syndicales : le traditionnel (courroie de transmission d'une orga : le FUO des des justiens) et le "moderne" tel qu'Emancipation pour prendre des exemples de l'Education nationale. Et ça fait une sacrée différence entre les deux car par ex. l'EE est largement dominée par le NPA (surtout son aile droite d'ailleurs) et ce serait une erreur de penser que la vision léniniste conduit à des micro courants et la vision "pluraliste" à des courants de masse.
Je t'avouerais que je ne me suis jamais intéressé de près au syndicalisme du milieu enseignant, donc je ne connais pas vraiment les histoires autour d'EE, même si je sais que c'est sujet de controverses.
En tout cas, je n'ai absolument pas compris ce qu'étaient les visions "léniniste" et "pluraliste" auxquelles tu fais référence, donc je ne sais pas quoi en penser.

ARTHUR a écrit:Un militant d'organisation politique l'est d'abord et avant tout. C'est une logique respectable.
Mais qui induit obligatoirement (et d'autant plus quand il considère son action syndicale comme un "travail de masse dans les syndicat") à terme, et en fonction des forces qu'il peut rassembler dans le syndicat, un travail fractionnel (...)
Je ne pense pas non. Je ne vois pas l'intérêt d'un travail fractionnel, ça me paraît totalement contre-productif.
Précisons par ailleurs que si le syndicat est le cadre d'organisation des travailleurs dans l'entreprise, les révolutionnaires ne se battent ni pour une fraction syndicale ni pour le syndicat aux commandes, mais pour le dépassement du syndicat dans la lutte, avec une vraie démocratie directe avec AG, comité de lutte, etc, rassemblant syndiqués et non syndiqués.
A l'inverse, les réformistes cherchent à maintenir la lutte sous le contrôle de l'appareil syndical et des seuls syndiqués.

ARTHUR a écrit:Il y a heureusement des syndicalistes qui sont révolutionnaires et n'ont donc pas besoin d'un parti pour l'être.
Encore heureux!
Mais sans organisation révolutionnaire, il est difficile de se coordonner, de réfléchir et d'agir collectivement pour taper ensemble sur un même clou.
Des militants révolutionnaires isolés sont toujours utiles mais ne peuvent peser de manière significative sur le cours des évènements quand la situation s'exige, contrairement à des militants coordonnés entre eux, en plus de pouvoir peser sur la situation par des mots d'ordres politiques adéquats.

Kzimir a écrit:Quand à ton lien entre organisation politique et fractionnisme, je ne le comprends pas. Le fractionnisme ne découle pas mécaniquement du fait d'être organisé, mais d'une volonté d'utilisation du syndicat d'une certaine manière (à savoir comme courroie de transmission au service du parti).
Je n'ai pas trop compris l'histoire de fractionnisme non plus, mais il n'y a pas besoin d'un parti pour faire du fractionnisme dans un syndicat. Des militants peuvent très bien faire du fractionnisme sans pour autant être dans une organisation politique, ni vouloir utiliser le syndicat comme "courroie de transmission". Il y a peut-être même encore plus de chance qu'ils tombent dans le fractionnisme s'ils ne sont pas organisés politiquement à côté...
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Messagede Ian » 08 Mar 2011, 10:46

ARTHUR a écrit:Mais pour moi le syndicalisme est d'abord une pratique d'action directe, loin des grands mots qui définissent la société comme elle devrait être après le matin du grand soir.
Le syndicalisme, c'est lutter au quotidien pour défendre son camp social sur le lieu de travail. C'est important, incontournable même, mais ça ne fait pas tout.
D'abord parce que la lutte des classes ne s'arrête pas à la porte de l'entreprise, elle brasse tout un ensemble de sujets (logement, antiracisme, féminisme, écologie...) qui se passent également à l'extérieur de l'entreprise, d'où toute une partie des luttes qui est organisée par des associations et non des syndicats.
Ensuite, parce que se battre au quotidien pour les intérêts de son camp social, ça ne suffit pas pour envisager la conquête du pouvoir politique par son camp social, par le renversement de la bourgeoisie, de l'État bourgeois, et vers un pouvoir des travailleurs dont les formes sont également à discuter, et seront issues de la lutte.
Enfin, parce que tu passes à côté de l'essentiel du syndicalisme aujourd'hui, qui n'est pas de "l'action directe", mais de la délégation de pouvoir, à des représentants du personnel dans l'entreprise, mais aussi à des bureaucraties syndicales, qui s'autonomisent de la base et ont des intérêts propres, divergeant de ceux des travailleurs. Difficile de passer outre une réflexion sur ces mécanismes de bureaucratisation et sur les manière d'y remédier, et de les dépasser. Difficile d'ignorer la collaboration de classe servant de ligne politique aux directions des grandes centrales syndicales, mais aussi de nombreux syndicalistes de base.

ARTHUR a écrit:Ce qui en fait des révolutionnaires se construit dans la confiance acquise par un travail partagé, long et soutenu de lutte et de culture
Plus pragmatiquement, ce qui en fait des révolutionnaires, c'est d'avoir accompli une révolution. Les Tunisiens peuvent se targuer d'être révolutionnaires. En France aujourd'hui, on se définit comme tel uniquement sur la base d'une hypothèse stratégique, qui reste à mettre en œuvre en pratique...

ARTHUR a écrit:Je ne crois pas que me taxer de dogmatique fasse avancer l'échange. (...) je me permets d'intervenir sur ce forum pour y défendre une vision particulière du syndicalisme qui est attachée à l'autonomie syndicale dans l'esprit de la Charte d'Amiens.
Tu ne veux pas être taxé de dogmatique mais tu élèves la charte d'Amiens en dogme, comme si elle était la bible. Or comme le dit Pïérô, la charte d'Amiens n'est qu'un compromis donné dans un contexte donné. L'élever au rang de dogme plus de cent ans après (peut-être par nostalgie d'un syndicalisme qui se donnait quand-même pour objectif de renverser le capitalisme?) n'a pas beaucoup de sens. Surtout que la charte d'Amiens a servi aux uns et aux autres à justifier tout et son contraire, et notamment l'idée absurde que le syndicat ne devrait pas s'occuper de politique et abandonner ce terrain aux partis politiques institutionnels..... ce qui revient à abandonner toute idée de révolution, de renversement du capitalisme, et fait vite tomber dans la collaboration de classe...
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Messagede Kzimir » 08 Mar 2011, 19:44

ARTHUR a écrit:Je respecte tes orientations, sans les commenter d'une quelconque appréciation. Bien que n'étant pas anarchiste, je me permets d'intervenir sur ce forum pour y défendre une vision particulière du syndicalisme qui est attachée à l'autonomie syndicale dans l'esprit de la Charte d'Amiens.

A vrai dire tu vas plus loin que la Charte d'Amiens il me semble, celle-ci considère que l'orga et le syndicat sont deux mondes séparés, et toi tu considères que quelqu'un d'organisé politiquement interfère par définition dans la tâche syndicale.

Ian a écrit:Précisons par ailleurs que si le syndicat est le cadre d'organisation des travailleurs dans l'entreprise, les révolutionnaires ne se battent ni pour une fraction syndicale ni pour le syndicat aux commandes, mais pour le dépassement du syndicat dans la lutte, avec une vraie démocratie directe avec AG, comité de lutte, etc, rassemblant syndiqués et non syndiqués.

Ce qui est important ici ce n'est pas la forme syndicat, mais le fait que cela soit, dans le cadre capitaliste, le seul cadre permanent d'organisation des travailleurs. A partir de là on peut considérer une entreprise autogérée par des AG, etc. comme une entreprise passée aux mains d'un syndicat qui c'est auto-dépassé en se généralisant.

Ian a écrit:Des militants peuvent très bien faire du fractionnisme sans pour autant être dans une organisation politique, ni vouloir utiliser le syndicat comme "courroie de transmission".

Tout dépend ici du type d'intervention que l'organisation politique souhaite avoir au sein du syndicat et des entreprises.

Ian a écrit:Surtout que la charte d'Amiens a servi aux uns et aux autres à justifier tout et son contraire, et notamment l'idée absurde que le syndicat ne devrait pas s'occuper de politique et abandonner ce terrain aux partis politiques institutionnels..... ce qui revient à abandonner toute idée de révolution, de renversement du capitalisme, et fait vite tomber dans la collaboration de classe...

A ce qu'il me semble la charte d'Amiens dit justement l'inverse : que le travail syndical est un travail politique, et que le syndicalisme ne s'arrête pas au syndicat, mais à la transformation radicale de la société.
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Messagede Ian » 09 Mar 2011, 10:20

Kzimir a écrit:Ce qui est important ici ce n'est pas la forme syndicat, mais le fait que cela soit, dans le cadre capitaliste, le seul cadre permanent d'organisation des travailleurs. A partir de là on peut considérer une entreprise autogérée par des AG, etc. comme une entreprise passée aux mains d'un syndicat qui c'est auto-dépassé en se généralisant.
Pas d'accord sur le passage aux mains du syndicat, qui se serait "auto-dépassé en se généralisant". C'est un peu pareil que de parler du passage du pouvoir politique "aux mains du parti, qui se serait auto-dépassé en se généralisant".
Le but dans toute lutte, c'est qu'elle soit contrôlée démocratiquement par l'ensemble des travailleurs, syndiqués et non syndiqués, et de refuser qu'elle soit contrôlée seulement par un syndicat (ou plusieurs). Ça n'empêche pas le syndicat d'être moteur dans la lutte par ses propositions, mots d'ordres, revendications, etc.
En gros, il faut que ce soit l'AG et le comité de lutte qui dirige la grève et non pas l'intersyndicale.

Kzimir a écrit:
Ian a écrit:Des militants peuvent très bien faire du fractionnisme sans pour autant être dans une organisation politique, ni vouloir utiliser le syndicat comme "courroie de transmission".
Tout dépend ici du type d'intervention que l'organisation politique souhaite avoir au sein du syndicat et des entreprises.
Là je parlais au contraire de militants syndicaux qui ne sont pas organisés politiquement. Ça n'empêche pas de faire du fractionnisme pour autant.

Kzimir a écrit:A ce qu'il me semble la charte d'Amiens dit justement l'inverse : que le travail syndical est un travail politique, et que le syndicalisme ne s'arrête pas au syndicat, mais à la transformation radicale de la société.
Je suis d'accord avec toi. Je signalais juste que la charte d'Amiens a servir à justifier tout et son contraire, donc y compris le contraire de ce que tu dis là. Ce qui est pourtant contradictoire avec la charte d'Amiens, du moins avec la lecture que l'on peut en faire en tant que militants révolutionnaires.
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Messagede Nico37 » 22 Mar 2011, 23:45

Cantonales 2011 : abstention record et danger du Front national. Communiqué du NPA.

Avec plus de 55%, l'abstention est un des faits marquants du 1er tour des élections cantonales. C'est plus que pour les régionales de 2010. Seules les élections européennes de 2009 ont connu un taux d'abstention plus important. Ce dernier scrutin avant la réforme territoriale n'a pas mobilisé des citoyens qui doivent affronter les conséquences désastreuses des politiques d'austérité mises en oeuvre par le gouvernement et ne voient pas dans le positionnement des grands partis des raisons d'espérer un avenir meilleur.

Ces élections marquent une nouvelle défaite pour l'UMP qui est largement devancée par le Parti socialiste et talonnée par le Front national, qui n'était présent que dans les trois quarts des cantons renouvelables. C'est sans doute pour cette raison qu'un certain nombre de candidats UMP s'avançaient masqués.

Les 15% du Front national reflètent la montée perceptible des idées et propositions nauséabondes du FN dans l'opinion et qui sont un vrai danger pour la vie démocratique, les droits sociaux des travailleurs, les sans-papiers. Marine Le Pen profite à plein du débat sur l'identité nationale engagé par E. Besson. La politique sécuritaire, la xénophobie d'Etat du gouvernement Fillon participe pleinement à la dédiabolisation du Front national.

Le NPA qui présentait des candidats dans un peu moins de 200 cantons obtient des résultats inégaux et difficilement interprétables nationalement.

Pour le second tour, chaque candidat du NPA précisera les consignes de vote. Mais, le NPA appelle à voter pour le candidat de gauche lorsqu'il reste en lice contre le Front national. Par contre, le NPA n'est pas pour la constitution d'un Front républicain et n'appelle pas à voter pour un candidat UMP contre le FN.

Le 21 mars 2011
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Messagede kuhing » 23 Mar 2011, 15:42

Nico37 a écrit:
Cantonales 2011 : abstention record et danger du Front national. Communiqué du NPA.

Avec plus de 55%, l'abstention est un des faits marquants du 1er tour des élections cantonales. C'est plus que pour les régionales de 2010. Seules les élections européennes de 2009 ont connu un taux d'abstention plus important. Ce dernier scrutin avant la réforme territoriale n'a pas mobilisé des citoyens qui doivent affronter les conséquences désastreuses des politiques d'austérité mises en oeuvre par le gouvernement et ne voient pas dans le positionnement des grands partis des raisons d'espérer un avenir meilleur.

Ces élections marquent une nouvelle défaite pour l'UMP qui est largement devancée par le Parti socialiste et talonnée par le Front national, qui n'était présent que dans les trois quarts des cantons renouvelables. C'est sans doute pour cette raison qu'un certain nombre de candidats UMP s'avançaient masqués.

Les 15% du Front national reflètent la montée perceptible des idées et propositions nauséabondes du FN dans l'opinion et qui sont un vrai danger pour la vie démocratique, les droits sociaux des travailleurs, les sans-papiers. Marine Le Pen profite à plein du débat sur l'identité nationale engagé par E. Besson. La politique sécuritaire, la xénophobie d'Etat du gouvernement Fillon participe pleinement à la dédiabolisation du Front national.

Le NPA qui présentait des candidats dans un peu moins de 200 cantons obtient des résultats inégaux et difficilement interprétables nationalement.

Pour le second tour, chaque candidat du NPA précisera les consignes de vote. Mais, le NPA appelle à voter pour le candidat de gauche lorsqu'il reste en lice contre le Front national. Par contre, le NPA n'est pas pour la constitution d'un Front républicain et n'appelle pas à voter pour un candidat UMP contre le FN.

Le 21 mars 2011


Ce communiqué est plus (+) que nul .

Il se place bien entendu uniquement sur un terrain électoraliste.

Bien qu'il soit signé " NPA" cela m'étonnerait d'ailleurs beaucoup qu'il reflète la position de l'ensemble de ses militants et en particulier de ceux de la plateforme 2 qui ne voient dans les élections de l'état que le moyen pratique d'obtenir une tribune pour diffuser une propagande révolutionnaire.
C'est en tous cas la teneur de la discussion que j'ai eu avec des membres du NPA de la « PF2 » lors du rassemblement anti nucléaire qui a eu lieu dimanche dernier à Nice.

Le fait est que cette illusion de "tribune révolutionnaire"n'en est qu'une et, cette participation au cirque électoral organisé par le pouvoir en place ne peut aboutir qu'à un musellement et une récupération politicienne qui entraîne tous les membres de ce parti dans la collaboration de classes.

Le NPA ne finira donc pas de perdre ses militant-e-s qui pensaient adhérer à une organisation encore révolutionnaire comme les 3000 qui ont quitté ses rangs durant les derniers mois.

Les autres sont condamnés à subir ou à participer aux luttes internes de pouvoir de ce parti qui finira aux cotés des réformistes les plus corrompus.
kuhing
 

Re: NPA

Messagede Kzimir » 30 Mar 2011, 10:46

Appel du NPA pour un rassemblement anticapitaliste adopté par son CPN des 26 et 27 mars 2011
mercredi 30 mars 2011.


Aujourd’hui les échéances électorales de 2012, la présidentielle mais aussi les élections législatives qui auront lieu dans la foulée, dominent la vie politique nationale et cela, en particulier, du fait de la montée dans les sondages de Marine Le Pen et du FN. Elles s’imposent comme cadre du débat politique. Même si nous ne pensons pas que les mobilisations dépendent du calendrier électoral, le NPA se doit cependant de se donner les moyens d’intervenir dans ces débats.

Nous sommes confrontés à une situation politique bouleversée. Sur fond de crise économique et de catastrophe écologique, l’Europe et la France sont soumises à des plans d’austérité, à des remises en cause de conquêtes sociales sans précédent. De l’autre côté de la Méditerranée, les révolutions après avoir renversé les dictatures de Ben Ali et Moubarak, s’étendent et s’approfondissent. En France, la Sarkozye est à bout de souffle. Le FN perce sur fond de crises multiples déversant un message de haine xénophobe et de division du peuple et du monde du travail.

La gauche libérale, d’accompagnement du système, celle du directeur du FMI, du PS et d’EE-LV, est incapable d’offrir une alternative et cogère la crise du système comme le montre la politique menée par les gouvernements socialistes espagnols ou grecs, et défend une société productiviste et nucléarisée.

Il est plus que temps qu’une alternative anticapitaliste et écologiste exprimant les besoins et les aspirations de la population, des jeunes et des travailleurs, ouvrant une perspective à leurs mobilisations trouvent les moyens de s’exprimer, de peser. Le NPA a adopté un programme : « nos réponses à la crise ». Il tente d’offrir une perspective de rupture avec la société capitaliste, rupture qui ne pourrait être menée que par un mouvement d’ensemble de la population remettant en cause le pouvoir absolu qu’exerce l’oligarchie capitaliste sur la société et posant la question d’un gouvernement démocratique des travailleurs et de la population. Nous refusons de payer la facture de crises qui ne sont pas les nôtres. Ce qui implique, à notre sens, de mettre au cœur de notre action :

Augmentation des salaires et des revenus afin de récupérer la part volée par les profits dans la répartition des richesses (plus 300 euros nets pour tous et toutes), échelle mobile des salaires, pas de revenus et de minima sociaux en dessous de 1500 euros nets.

Combattre les précarités et le chômage par une réduction du temps de travail à 32 heures avec embauche proportionnelle obligatoire sans flexibilité, interdire les licenciements ;

supprimer tous les emplois précaires et leur substituer un contrat unique et stable (CDI dans le privé et emploi statutaire dans la Fonction publique et le secteur public) ;

partager le travail entre toutes et tous ; en finir avec les inégalités salariales entre les hommes et les femmes ;

Abrogation de la loi Woerth-Sarkozy Fillon sur les retraites, pour le droit à une retraite pleine et entière à 60 ans,

La défense et le développement des services publics

Arrêter les réacteurs de plus de 30 ans, les constructions de nouveaux réacteurs et les nouveaux projets, les projets portés par l’industrie nucléaire française à l’étranger, ... Planifier dans le cadre d’un service public de l’énergie le développement des énergies renouvelables, la sobriété et l’efficacité énergétique, la sortie du nucléaire en 10 ans maximum tout en assurant le maintien des emplois et le reclassement collectif des salariés de la filière

Adopter un plan de transition écologique contraignant et global pour modifier les types et modes de productions ou d’exploitations notamment en matière d’énergie, de transport, de logement de production ’agricole et d’alimentaire,

Annuler la dette qui au nord comme au sud étrangle les peuples

Exproprier les banques et les compagnies financières et mettre à leur place un service public bancaire sous le contrôle des travailleurs et de la population

Combattre l’impérialisme en se prononçant contre toute intervention militaire occidentale, pour le retrait des troupes françaises d’Afghanistan et d’Afrique, la sortie de l’OTAN

Une lutte inflexible contre le racisme : régularisation, droit de vote, égalité ; abrogation de toutes les lois sécuritaires et anti immigrés votées ces dernières années

Pour la défense des droits et des libertés démocratiques il faut en finir avec les institutions antidémocratiques de la V° république en France et du Traité de Lisbonne en Europe. Pour un processus constituant permettant de faire trancher par la population l’ensemble de questions permettant de réorganiser la société sur de nouvelles bases : c’est-à-dire pas seulement l’organisation des pouvoirs mais aussi le droit des travailleurs, le droit des femmes, les services publics...Ce qui implique de favoriser toutes les formes d’auto-organisation, de démocratie active et directe, de prise en charge par la population de ses propres problèmes.

Ce programme est un programme de luttes. Le défendre, le populariser pour aider aux mobilisations est la seule réponse à l’imposture populiste du FN qui ose prétendre représenter les classes populaires, lui qui ne vise qu’à servir le camp des classes dominantes.

Nous sommes convaincus, qu’il n’y a pas d’issue à la crise tant sociale que politique dans le cadre d’une alternance respectant les institutions et le système. perspective n’est évidemment pas compatible avec le programme comme la stratégie du PS et sa perspective d’alternance gouvernementale pour 2012. Elle implique la dénonciation de l’Europe de la BCE et des multinationales pour construire une autre Europe, celle des travailleurs et des peuples. Elle s’inscrit dans le soutien internationaliste à la révolution en marche. Notre solidarité et la lutte contre notre propre impérialisme, la lutte pour refuser de payer les frais de la crise capitaliste au nord comme au sud de la Méditerranée sont indissociables.

Ce sont les propositions du NPA au débat qui anime toutes celles et tous ceux qui refusent que la crise soit payée par la majorité de la population. Nous savons qu’une grande partie de ce projet est partagée par des hommes et des femmes, des militants et des militantes du mouvement social, syndical, membres de partis de la gauche radicale. Qui savent comme nous qu’au moment de l’élection présidentielle, c’est le pouvoir central qui est en jeu ce qui implique un accord global sur un programme de rupture pour aujourd’hui et un projet de société pour demain.

Avec le PS, à chaque fois que c’est possible, nous recherchons l’unité d’action pour s’opposer à la politique du gouvernement, à la droite et à l’extrême-droite. Mais nous qualifions clairement son programme et la politique qu’il préconise : il s’agit d’une orientation qui se situe globalement dans le respect des règles capitalistes, qui n’engage aucune rupture avec le système dominant comme l’ont montré les précédentes expériences gouvernementales de la gauche. Un gouvernement commun de ceux qui gèrent le système capitaliste et de ceux qui le combattent est impossible. Il faut le dire clairement. Pour nous un rassemblement vise à construire un bloc indépendant -c’est-à-dire ne participant ni à une majorité gouvernementale ni à une majorité parlementaire avec la social-démocratie- susceptible de regrouper les forces et de se battre autour d’un programme de rupture. Ni plus, ni moins.

Toute participation ou soutien à un gouvernement n’aurait de sens que si celui-ci mettaient en œuvre les mesures phares d’un programme anticapitaliste permettant d’engager sur la base de mobilisations de masse une véritable rupture avec ce système. Face à un gouvernement du PS et de ses alliés, nous construirons une opposition de gauche.

Sur ces bases, le NPA se bat pour un rassemblement anticapitaliste pour agir dans les prochaines mobilisations sociales et en vue d’une campagne commune pour les prochaines échéances électorales. Nous voulons débattre avec les forces qui ont combattu cet automne pour la grève générale, pour le retrait du projet de loi sur les retraites dans son ensemble, pour une autre répartition des richesses et qui militaient pour aller jusqu’au bout de l’épreuve de force avec le gouvernement. Nous voulons associer à cette démarche les travailleurs, les jeunes qui recherchent une issue à la crise sociale et politique, les militants syndicalistes les militants des mouvements des sans, les anti-impérialistes et les altermondialistes, les féministes et les écologistes de terrain, celles qui militent à Attac ou à Copernic, l’immense majorité de militants du mouvement social qui ne sont aujourd’hui pas organisés autour d’un parti. Bref, l’ensemble de la gauche sociale partisane d’une rupture avec le système et dont les rangs sont bien plus larges que le NPA. Nous voulons les rencontrer pour débattre avec eux. Nous ouvrons les colonnes de notre presse l’espace de notre site à leurs contributions. Nous nous adresserons, sous une forme à chaque fois appropriée, à celles et ceux qui sont intéressés par cette proposition.

Nous ferons connaître publiquement cette proposition, notamment par l’activité militantes des comités du NPA, et à toutes les forces politiques, syndicales associatives (LO, AL, PCF, PG, GU, Fase dont les Alternatifs, écologistes radicaux, CGT, Solidaires, FSU, CNT, Attac, Copernic...). A cette fin, nous rencontrerons chacune de ces organisations sous les formes appropriées.

Notre parti fera le point de cette situation à son CPN de mai. Il proposera aux militants de trancher notre orientation en ce qui concerne la présidentielle, lors d’une conférence nationale qui aura lieu au mois de juin. Il s’agira d’assurer la présence de notre parti et de son orientation en 2012.


J'ai trouvé ça ici : http://www.gauchemip.org/spip.php?article15746
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Re: NPA

Messagede kuhing » 30 Mar 2011, 16:10

Kzimir a écrit:
Appel du NPA pour un rassemblement anticapitaliste adopté par son CPN des 26 et 27 mars 2011
mercredi 30 mars 2011.


....
Augmentation des salaires et des revenus afin de récupérer la part volée par les profits dans la répartition des richesses (plus 300 euros nets pour tous et toutes), échelle mobile des salaires, pas de revenus et de minima sociaux en dessous de 1500 euros nets.

.....


Déjà juste là dessus.
Que l'on se batte pour des augmentations salariales dans le cadre d'un syndicat , c'est normal et il faut le faire.
Mais avancer ces revendications et en plus en fixer des limites dans un appel politique continue de démontrer que le NPA s'inscrit dans la gestion du capitalisme et n'est en aucun cas une organisation révolutionnaire.
kuhing
 

Re: NPA

Messagede Pïérô » 31 Mar 2011, 12:16

J'ai peur que mettre "anticapitaliste" à toutes les sauces finisse par vider ce mot de son sens. Je ne vois rien là qui permette justement de penser à une réelle alternative anticapitaliste, puisqu'elle ne s'envisage qu'à l'intérieur du système et en terme d'accession au pouvoir, au gouvernament, et qu'au mieux il y a des formes de nationalisations (banques notamment), c'est à dire du capitalisme d'Etat. Il semble qu'ils ont vraiment du mal dans ce courant politique à imaginer une rupture anticapitaliste réelle. Pour moi cela passe par la socialisation des moyens de production et des services utiles au public, c'est une révolution sociale. Rien dans cet appel fourre-tout où "l'alternative" se décline en revendications unitaires et en création d'un bloc politique à gauche du PS. Non seulement les illusions électoralistes y sont portées mais il s'agit bien de construire une écurie électorale pour 2012.
Bref, le contenu et les objectifs de cet appel ne sont pas à la hauteur des prétentions affichées dans le titre.
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Re: NPA

Messagede Ian » 17 Avr 2011, 13:21

Pïérô a écrit:J'ai peur que mettre "anticapitaliste" à toutes les sauces finisse par vider ce mot de son sens. Je ne vois rien là qui permette justement de penser à une réelle alternative anticapitaliste, puisqu'elle ne s'envisage qu'à l'intérieur du système (...)
Je ne suis pas non plus d'accord avec le contenu de ce texte pour des tas de raisons, mais pour autant, il ne faut pas lui faire dire n'importe quoi. Il dit explicitement "Ce programme est un programme de luttes", pour ensuite préciser que "Toute participation ou soutien à un gouvernement n’aurait de sens que si (...)". Pas exactement ce qu'on appelle n'envisager une réelle alternative "qu'à l'intérieur du système"...
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