Un texte parmi d'autres sur cette question, celui ci est de E Malatesta
Il a l'avantage d'être court.
matthieu a écrit:sur certaines questions complexifiées, le vote à la majorité provoque plus de malheur que si rien n'était décidé.
le bon sens a plus de chances d'aboutir avec des décisions à l'unanimité
et cela implique des débats plus long pour mettre tout le monde d'accord
barcelone 36 a écrit:...ce qui donne lieu certes a des heures de palabre, mais c'est interessant, non?
A quoi sert de voter puisqu'on est bien d'accord que dans ce collectif, ceux qui veulent faire font et ceux qui ne veulent pas faire ne font pas!.... Voter pour dégager une majorité et une minorité, c'est la pure logique d'une organisation!... Il faudra ensuite probablement désigner un bureau exécutif ou une direction?!....
Continuez vous êtes sur la bonne voie!
Tchao et malgré tout: Vive l'ANARCHIE!!!
matthieu a écrit:L’unanimité ou le consensus sont souvent préférés aux votes pour définir la démocratie directe
A.2.12 Le consensus est-il une alternative à la démocratie directe ?
Les rares anarchistes qui rejettent la démocratie directe pour la prise de décision dans les associations libres lui préfèrent plus généralement le consensus. Le consensus est le fait que tous les membres d'une association soient d'accord avec une décision avant que celle-ci ne soit mise en place. Ainsi, le consensus empêche une quelconque domination de la majorité sur la minorité et est plus en accord avec les principes anarchistes.
Le consensus, bien qu'il soit la « meilleure » option dans le processus de prise de décision, puisque tout le monde est d'accord, a ses problèmes. Comme Murray Bookchin le montre en décrivant sa propre expérience du consensus, il peut entraîner un certaine forme d'autoritarisme :
« Pour créer un consensus total pour une décision, les minoritaires insoumis étaient souvent subtilement incités, ou psychologiquement forcés, de voter pour la décision qui pose problème, dans la mesure où leur dissidence revient le plus souvent au veto d'une seule personne. Cette pratique, appelée "effacement" [« ''Standing aside'' », c'est-à-dire laisser sa place à quelqu'un, s'effacer, volontairement ou non.] dans le processus américain de consensus, implique trop souvent l'intimidation des dissidents, jusqu'à ce que ceux-ci se retirent complètement du processus de prise de décision, plutôt que de continuer d'exprimer leur désaccord en votant, même s'ils sont une minorité, selon leurs idées. En se retirant, ils cessent d'être des êtres politiques — ainsi une "décision" peut être prise [...] mais le "consensus" n'a pu être obtenu qu'après que les membres dissidents se sont retirés du processus.
« D'un point de vue plus théorique, le consensus empêche l'aspect le plus vital de tout dialogue : le ''dissensus''. [Mot latin, formé sur la base de ''consensus''. Parfois utilisé pour désigner l'échec d'une recherche de consensus. Ici, désigne la situation où l'on cherche à opposer toutes les opinions, dans le but de faire avancer le dialogue.] La dissidence continue, le débat passionné qui persiste même après qu'une minorité a acquis temporairement une majorité [...] [sont] remplacés [...] par des monologues monotones — et font place au ton cotonneux du consensus irréfuté. Dans un système où la majorité prend les décisions, la minorité battue peut décider de faire annuler une décision — ils sont libres d'accumuler des désaccords raisonnés, et potentiellement persuasifs. Le consensus pour sa part, n'honore aucune minorité, mais les contraint au silence en faveur de l'"unicité" métaphysique du groupe qui a pris le "consensus". » [Murray Bookchin, ''Communalism: The Democratic Dimension of Anarchism'' (Le Communalisme : la dimension démocratique de l'Anarchisme), in ''Democracy and Nature'' (Démocratie et Nature), n° 8, p. 8.]
Bookchin « ne nie pas que le consensus peut être une forme de prise de décision appropriée dans les petits groupes de membres qui se connaissent parfaitement les une les autres. » Mais il note que, en pratique, sa propre expérience lui a fait découvrir que « quand des groupes plus grands prennent leurs décisions par consensus, cela les oblige le plus souvent à trouver le plus petit dénominateur intellectuel commun dans leur prise de décision : la proposition la moins controversée ou la moins médiocre qui puisse satisfaire une assemblée est adoptée — précisément parce que tout le monde doit être d'accord avec elle ou refuser de voter pour ce problème. » [Murray Bookcin, ''Op. Cit.'', p. 7.]
Donc, à cause de sa nature potentiellement autoritaire, la plupart des anarchistes nient que le consensus soit l'aspect politique d'une association libre. Bien qu'il soit avantageux d'essayer d'atteindre le consensus, il est en pratique impossible à obtenir — en particulier dans les grands groupes — sans tenir compte de ses autres aspects négatifs. Souvent, le consensus rabaisse une société ou une association libre en tentant de corrompre l'individualité au nom de la communauté et la dissidence au nom de la solidarité. Ni la véritable communauté, ni la véritable solidarité ne sont nourries quand le développement et l'expression d'un l'individu sont avortés par la pression et le désaccord public. Puisque tous les individus sont uniques, ils ont tous des points de vue différents et ils devraient être encouragés de les exprimer. La société évolué et est enrichie par les actions et les idées des individus.
En d'autres mots, les anarchistes qui soutiennent la démocratie directe souligne le « rôle créatif de la dissidence » qui, craignent-ils, « tend à s'effacer dans l'uniformité grise du consensus. » [Murray Bookcin, ''Op. Cit.'', p. 8.].
Nous devons souligner que les anarchistes ne sont pas en faveur d'un processus de prise de décision mécanique dans lequel la majorité en votant écarte la minorité et l'ignore. Loin de là ! Les anarchistes qui soutiennent la démocratie directe la voit comme un procédé de débat dynamique où la majorité et la minorité s'écoutent et se respectent le plus possible et prennent une décision où chacun retrouve son compte (dans la mesure du possible). Ils voient la participation dans des associations utilisant la démocratie directe comme le moyen de créer des intérêts communs, comme un procédé qui encourage la diversité, l'expression de l'individu et des minorités et qui réduit toute tendance des majorités de marginaliser ou d'opprimer les minorités en favorisant la discussion et le débat sur les problèmes importants.
matthieu a écrit:en effet il ne faut pas confondre un accord unanime et l'absence d'opposition. car l'absence d'opposition par retirement du vote pour ne pas bloquer la décision, est en soit une aberration. dès qu'une personne reste non satisfaite, c'est le début du problème.
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