Ἑλλάς, Grèce

Re: Manifestations/Emeutes en Grèce

Messagede leo » 08 Mai 2010, 17:50

Des anarchistes de Grèce prennent la parole au lendemain du drame du 5 mai


Le texte ci-dessous résume quelques réflexions préliminaires sur les événements tragiques de mercredi proposées par certains membres du collectif “Occupied London ”, blog de contre-information anglophone né lors des mobilisations de rue et des émeutes consécutives à l’assassinat par la police du jeune Alexandros Grigoropoulos en décembre 2008.
Les auteurs de ce blog contribuent principalement depuis les villes grecques d’Athènes, Thessalonique et Patras. Ils précisent « nous ne sommes pas des journalistes et nous ne sommes pas objectifs ; nous avons choisi notre côté dans la guerre sociale il y a un moment déjà ».
http://www.occupiedlondon.org/blog/
Il nous a semblé intéressant de faire connaître ce texte comme témoignage des interrogations qui parcourent une partie du mouvement anarchiste / anti-autoritaire en Grèce, surtout dans un moment si critique, où une véritable chasse aux sorcières semble prendre de l’ampleur, en particulier à Athènes.


Qu’avons-nous honnêtement à dire sur les évènements de mercredi ?


Que signifie honnêtement ce qui s'est passé mercredi pour le mouvement anarchiste / anti-autoritaire ?
Comment pouvons-nous nous positionner face à la mort de ces trois personnes – quelle qu’en soit la cause ?
Où nous situons-nous en tant qu’êtres humains et en tant que personnes en lutte ? Nous qui n'acceptons pas l’existence d’“incidents isolés” (de la brutalité policière ou de l'État) et qui montrons du doigt la violence quotidienne de l’Etat et du système capitaliste. Nous qui avons le courage d’appeler les choses par leur nom, nous qui dénonçons ceux qui torturent les immigrants dans les commissariats ou ceux qui jouent avec nos vies dans les bureaux et les studios de télévision.

Nous, qu’avons-nous à dire maintenant ? Nous pourrions nous cacher derrière la déclaration du syndicat des employés de banque (OTOE) ou derrière les accusations formulées par les employés de la succursale bancaire, ou nous pourrions insister sur le fait que les morts avaient été forcés de rester dans un bâtiment sans protection contre l'incendie, et même enfermés à clé. Nous pourrions insister sur la merde qu’est Vgenopoulos, le propriétaire de la banque, ou comment cet incident tragique sera utilisé pour déclencher une répression sans précédent. Toute personne qui est passé (qui a osé passer) par Exarchia [quartier militant l’Athènes] mercredi soir sait à quoi nous nous référons. Mais le sujet n’est pas là.

Pour nous, le point crucial est qu’une part de responsabilité nous incombe à nous, à nous tous.

Nous sommes tous responsables. Oui, nous avons raison de lutter de toutes nos forces contre les mesures injustes qu’ils veulent nous imposer, nous avons raison de consacrer notre créativité et notre force à créer un monde meilleur. Mais en tant qu'êtres politiques, nous sommes également responsables de tous et de chacun de nos choix politiques, des moyens que nous utilisons et de notre silence à chaque fois que nous n’admettons pas nos faiblesses et nos erreurs.

Nous qui ne trompons pas les gens pour obtenir leurs votes, nous qui n'avons aucun intérêt à exploiter personne, nous avons la capacité, dans ces circonstances tragiques, d’être honnêtes avec nous-mêmes et avec ceux qui nous entourent.
Ce que le mouvement anarchiste grec est en train d’expérimenter en ce moment est une sorte d’engourdissement total. Parce qu'il y a des conditions qui poussent à une sévère autocritique qui va être douloureuse.

Au-delà de l’horreur que soient mortes des personnes qui étaient “de notre côté”, du côté des travailleuses et des travailleurs dans des conditions extrêmement dures, qui auraient peut-être marché à nos côtés si les choses avaient été différentes sur leur lieu de travail, au-delà de ça, nous sommes confrontés aussi à des manifestants qui ont mis en danger la vie des gens. Même si (et ce n'est pas là une question) il n’y avait aucune intention de tuer, c’est une question essentielle qui peut amener à beaucoup de discussion, une discussion sur les objectifs que nous nous fixons et sur moyens que nous utilisons. L'incident n’est pas arrivé dans la nuit, au cours d’une action de sabotage. Il a eu lieu pendant la plus grande manifestation de l’histoire grecque récente. Et c'est là que se posent certaines questions douloureuses : au niveau global, dans une manifestation de 150-200 000 personnes, sans précédent ces dernières années, une violence de “niveau supérieur” est-elle vraiment nécessaire ? Lorsque l’on voit des milliers de personnes criant « qu’il brûle, qu’il brûle le Parlement » et insultant la police, une banque brûlée de plus a-t-elle vraiment quelque chose à offrir au mouvement ?

Quand le mouvement lui-même devient si massif, disons comme en décembre 2008, que peut offrir cette action si celle-ci dépasse les limites de ce que la société peut assumer (au moins à un moment donné) ou si cette action met des vies humaines en danger ?

Quand nous prenons la rue, nous ne sommes qu’un avec les gens autour de nous, nous sommes proches d’eux, à leurs côtés, avec eux, – c'est à la fin de la journée que nous nous travaillons comme des ânes à écrire des textes et à faire des affiches, – et nos propres contenus sont le seul paramètre sur lequel beaucoup se retrouvent.

L’heure est venue de parler franchement sur la violence et d’examiner de manière critique une culture spécifique de la violence qui s'est développé ces dernières années. Notre mouvement ne s’est pas renforcé par la dynamique des moyens qu’il utilise parfois, mais plutôt par son articulation politique. Décembre 2008 n’est pas devenu historique seulement parce que des milliers se sont soulevés et ont jetés des milliers de pierres et des cocktails Molotov, mais surtout à cause de ses caractéristiques sociales et politiques, et de son riche héritage à ce niveau.

Bien sûr que nous répondons à la violence qu’ils exercent sur nous, mais même ainsi, nous sommes appelés à notre tour à parler de nos choix politiques aussi bien que de nos moyens, en reconnaissant nos – et leurs – limites.

Quand nous parlons de liberté, cela signifie qu’à chaque moment nous doutons de ce que hier nous tenions pour certain.
Cela signifie que nous osons aller partout, en évitant le bavardage politique et les clichés, que nous osons regarder les choses dans les yeux, comme elles sont. Il est clair que, dès lors que nous ne considérons pas la violence comme une fin en soi, nous ne devrions pas permettre qu’elle jette une ombre sur la dimension politique de nos actes. Nous ne sommes ni des assassins ni des saints.

Nous faisons partie d'un mouvement social, avec nos faiblesses et nos erreurs. Aujourd'hui, au lieu de nous sentir plus forts à la suite d’une manifestation si énorme, nous nous sentons anesthésiés, pour ainsi dire. En soi, cela dit tout. Nous devons transformer cette tragique expérience en une introspection et nous inspirer les uns des autres, car à la fin de la journée, nous agissons tous selon notre conscience.
Et c’est le développement de cette conscience collective qui est en jeu.

Traduction : XYZ (pour le site OCLibertaire… et bien au-delà !)



http://oclibertaire.free.fr/spip.php?article759
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Re: Manifestations/Emeutes en Grèce

Messagede Pïérô » 09 Mai 2010, 00:12

Je trouve ce texte d'une grande force, à tout point de vue.


pour info interessante aussi, car l’ESE est un espace d'organisation collective, Interview de Yannis, secrétaire international de l’ESE grecque (anarcho-syndicaliste), propos recueillis par Jérémie du SI de la CNT et complétés par le collectif Kaosenlared.net :

Yannis Androulidakis est le secrétaire international de l’ESE grecque (anarcho-syndicaliste). Il revient sur la révolte qui secoue la Grèce depuis l’assassinat d’Alexis :

Peux tu revenir sur les circonstances de la mort d’Alexis ?

Il y a trois ans que la police grecque a instauré une stratégie de provocation dans le quartier d’Exârcheia, lieu populaire historique d’Athènes, où vivent nombre d’étudiants, de jeunes et de libertaires. Les rondes de la police ont augmenté ces derniers temps et les insultes à l’encontre des gens du quartier par les policiers sont le lot quotidien.

En ce qui concerne l’assassinat du jeune de 15 ans, tous les témoins oculaires (résidents du quartier, passants etc.) affirment que les policiers ont provoqué un cercle de jeunes en les insultant. Quand les jeunes ont répondu, les policiers ont garé leur voiture avant de revenir au point où les jeunes étaient assis puis ils ont tiré trois fois. Les témoins affirment aussi que l’assassin a tiré à vol d’oiseau sur Aléxandros, qui est tombé mort sur le trottoir.

Il s’agit là de pratiques habituelles chez la police grecque ?

Depuis la fin de la dictature de colonels, plusieurs dizaines de gens ont été tué par la police. Parmi eux, Mikalis Kaltezas, militant anarchiste de 15 ans, en 1985, Issidoros Issidoropoulos, militant d’extrême gauche de 16 ans en 1976, les manifestants Koumis et Kanellopoulou, mais aussi un nombre infini d’immigrés et des minorités ethniques (tziganes, turcs de Thrace etc.).

Dernièrement, la Police avait également assassiné un jeune handicapé. En même temps, on a une quantité innombrable de cas de tortures contre des militants, des manifestants et des immigres arrêtés, ainsi qu’un usage systématique et injustifié de bombes lacrymogène et de gaz chimiques pendant toutes les manifestations. Il faut souligner que la police entoure traditionnellement les manifestations en Grèce. J’ajouterai enfin que jamais un policier n’a été tué en Grèce par des manifestants et que jamais un policier – même condamné par la justice - n’a passé plus que 2,5 ans en prison.

Au delà de l’assassinat du jeune, y a-t- il d’autres raisons qui expliquent cette explosion ?

Nous sommes la première génération d’après guerre qui vit dans des conditions de travail et économiques pires que celles de nos parents. En Grèce on parle souvent de "la génération de 700 euros’". Sans aucun doute, il s’agit d’un slogan qui sous estime la réalité. Parce que la grande majorité des jeunes de moins de 30 ans a de salaires inférieurs à 700 euros. Il n’y a plus des contrats de travail non précaire. Le travail noir est très fort aussi. Le patronat licencie au nom de la ‘’crise’’. En même temps que le Capital grec se réjouit d’une rentabilité énorme grâce au pillage de pays balkaniques. La situation est encore pire pour les immigrés qui souffrent des lois racistes, de la xénophobie généralisée en Grèce et de l’action impunie de groupes nazis.

Il faut souligner que la participation des immigrés à ce mouvement est assez grande et que comme d’habitude, ce sont eux les premières victimes de la répression étatiques : sur quelques 400 arrêtés, la moitié sont des immigrés.

En ce qui concerne la vie politique et la corruption, je vous donnerai quelques éléments qui résument la situation politique grecque. Récemment un scandale dit de « Vatopedi » a éclaté. Le gouvernement a offert des terres… publiques à l’église ( !!!).

Je rappellerai aussi que deux familles (Papandréou pour le centre-gauche, le PASOK, et Caramanlis pour la droite) ont gouverné 34 années sur les 40 dernières années en Grèce. Ce à quoi il faut ajouter la gestion désastreuse par l’État des incendies d’été 2007 et de leurs conséquences, la casse de la sécurité sociale par les lois des socialistes en 2001 et par la droite en 2006, les privatisation de l’électricité, des ports et de Olympic airways.

Sur le mouvement en tant que tel, quelles sont ses caractéristiques ? ?

Presque dans toutes les capitales des départements du pays, la révolte s’est allumée. A Salonique, à Agrinion, à Yannena, partout en Crète, des affrontements opposent les manifestants et la police. A Patras, la police a attaqué les manifestants accompagnée par un bataillon de néo-nazis armés, dit "citoyens indignés’". A Athènes chaque jour, il y a 2 ou 3 manifestations différentes, avec plusieurs dizaines de milliers de participants. 20.000 manifestants solidaires ont accompagné Alexandros Grigoropoulos, pendant son enterrement. Il ne s’agissait pas du tout d’une ’’sédition aveugle’’ comme les médias l’ont dit. Bien au contraire, le mouvement continue… Les manifs sont appelées tous les jours par divers groupes, ou même par Internet ou par SMS.

Les élèves du secondaire se rassemblent tous les jours dans toute la ville autour des postes de police. Au cœur de la ville trois universités (École Polytechnique, l’École d’économie et de l’École de droit)sont occupées par des militants et on peut dire que ces trois lieux forment la réelle coordination du mouvement à laquelle se réfèrent les adultes. En ce qui concerne les étudiants en milieu scolaire, on constate des formes inédites d’organisation, horizontales et de grande ampleur. Actuellement, il y a environ 800 lycées occupées en Grèce.

Peut-on parler de soulèvement populaire ou est-ce exagéré ?

Non seulement on peut parler d’un soulèvement populaire, mais il s’agit de la plus grande rébellion en Grèce depuis au moins fin 1965, probablement l’une des plus grandes révoltes dans le monde occidental depuis Mai 68 à Paris. Il convient de noter que ce n’est pas une rébellion de « militants », bien que le mouvement de la gauche, extrême gauche et en particulier les anarchistes soient très forts dans le pays. Ce n’est même pas un mouvement de marginalisés (comme à Los Angeles en 1992 et Paris en 2005), ni une révolte de la "jeunesse".

Personnes de tous âges et de différentes couches sociales sont sortis dans la rue, face à la police. Au point que le "black bloc" (très fort en Grèce), semble être une force modérée dans la rue. Il s’agit de la colère sociale accumulée depuis de nombreuses années, 34 ans de République en Grèce qui s’est exprimée dans la rue.

Quel est le rôle joué par les étudiants à l’origine de la protestation ?

Il est difficile de distinguer les différents groupes sociaux. Les lycéens de 14-16 ans sont peut-être les plus visibles, sont chaque jour sur la rue, font 2 ou 3 manifestations et attaquent tous les jours plusieurs postes de police. Parfois, nous allons les accompagner de peur les enfants en face d’hommes armés. C’est une nouvelle politisation qui parfois ne partage pas les mêmes craintes que nous au sujet de la violence populaire. Ce que nous appelons en Grèce "l’ignorance du danger."

Les étudiants, quant à eux, entendent rejoindre cette rébellion avec ses spécificités et seront peut être le prochain « phares » du mouvement.

Quelle est l’implication des différentes composantes du mouvement social grec dans cette révolte ?

Toute personne qui affirme que ce mouvement est "dirigé" un menteur. Même s’il a été allumé par des anarchistes à Athènes, cette rébellion a été suivie spontanément par toutes les identités politiques. Les idées et les collectifs anticapitalistes ont été renforcés ces jours-ci. Nous pourrions distinguer les trois universités occupées d’Athènes, en disant que la Polytechnique est dans les mains des anarchistes "puristes" (ce qui ne signifie plus grand chose maintenant), l’École d’économie est un lieu où l’anarchisme-lutte des classes est très présent (les comités de travailleurs y ont été très présents pour aller aux lieux de travail et discuter avec les travailleurs) et la Faculté de droit réunit la plus grande partie de l’extrême gauche.

Reste à ajouter que pour ce qui est de la gauche parlementaire, le Parti communiste (stalinien toujours) dénonce la rébellion des « provocateurs », tandis que la partie "Synaspismos" (Gauche européenne), participe à la manifestation, sans être partie prenante d’aucune structure dans le mouvement.

Comment évalues tu la suite de la récente grève générale ?

La seule centrale du pays GSEE est historiquement coupable pour son absence dans ce mouvement. Cette absence de la plus grande rébellion de ces 50 dernières années indique la débâcle et l’échec du syndicalisme et de l’État bureaucratique. La grève du 10 Décembre a été proclamé avant l’assassinat du camarade Alexandros, pour réclamer des mesures contre la crise. Ensuite, la GSEE a dû décider (après une demande du Premier ministre) d’annuler la manifestation et de ne pas participer pas au meeting ! Ce comportement va à l’encontre des intérêts populaires y ouvriers, est un pas en avant sur la voie de la collaboration de classe contre la lutte des classes. Nous dénonçons cette politique de trahison de la GSEE et réitérons le besoin urgent d’une nouvelle confédération syndicale en Grèce. C’est d’ailleurs pour dénoncer la CGSE que nous avons occupés ses locaux le mercredi 17 décembre. Je voudrais ajouter que, malgré la GSEE, des dizaines de milliers de personnes ont marché à Athènes et ailleurs, grâce aux liens entre collectifs ouvriers, entre syndicats de certaines professions. La participation à la grève a également été très grande, étant donné qu’une grande partie du processus de production était déjà été réduit dans le pays.

Quel est le rôle joué par les médias grecs ? Au niveau international, les médias parlent de « hooliganisme »

Les médias ont une fonction de "voile noir". De nombreuses publications ont menti sur le "vandalisme" qui n’a jamais existé (bibliothèque nationale "brûlée" académie détruite, pourquoi pas demain la "démolition" du Parthénon ? ) ou la propagation "des rumeurs qu’il y ait un passager tué par une pierre ». Le lendemain, ils disent "Hum, oui, ce n’est jamais arrivé … Il arrive que… vous voyez… dans le désarroi de la nuit dernière… nous avons eu de telles informations." La réalité est (personnellement je peux vous assurer étant journaliste professionnel), que ces "informations" viennent de la police tous les jours sans que les médias se livrent à la moindre vérification.. D’autres fois, les médias parlent d’une « arrivée secrète d’anarchiste de France, d’Espagne et d’Italie déjà en route pour aider les anarchistes grecs (sic) ». Mais quoi d’autre attendre de médias officiels dont les propriétaires sont les tenants de cette politique économique capitaliste qui a motivé cette rébellion ? Ajouter que les attaques de la police au cours de ces journées (tir en l’air, la torture, etc.)

Le mot de la fin ?

Les mobilisations donnent toujours des résultats inattendus. La réalité a déjà dépassé les prévisions et les projets des organisations et de militants. Mais d’autre part, le mouvement ne parvient pas, à ce jour, à des revendications spécifiques. Personnellement, ce que je l’espère est qu’il sortira de cela un nouveau mouvement avec des structures de travailleurs, syndicales, sociales et populaires plus organisées et plus axées sur la lutte. Mais, compte tenu de ce qui se passe en Grèce, j’espère aussi que la réalité continuera à dépasser nos attentes. Nous avons vécu ici et nous pouvons le faire de nouveau. Ne pas oublier qu’il ya une intelligence qui est au-delà de l’intelligence de tous les génies. C’est l’intelligence collective du monde, est l’intelligence des personnes qui sortent dans la rue pour restaurer la vie.



et un dossier bien fait réalisé par AL Alsace : http://www.al-alsace.tk/
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Re: Manifestations/Emeutes en Grèce

Messagede JPD » 12 Mai 2010, 09:49

Voici un extrait d'un long texte intitulé "En un moment critique et asphyxiant" qui est un premier bilan des camarades de TPTG (Ta Paida Tis Galarias], un groupe autonome communiste grec. http://libcom.org/news/critical-suf... et traduit pour le site http://oclibertaire.free.fr où il se trouve intégralement



[...] Ceci étant dit, il est temps d’aborder les questions plus cruciales. Il est plus que clair que le jeu écoeurant de transformer la peur/faute de la dette en peur/faute de la résistance et du soulèvement (violent) contre le terrorisme de la dette a déjà commencé. Si la lutte des classes s’intensifie, les conditions peuvent ressembler de plus en plus à celles d’une véritable guerre civile. La question de la violence est devenue centrale. De la même manière que nous prenons la mesure de la gestion de la violence de l’Etat, nous sommes contraints d’analyser également la violence prolétarienne : le mouvement doit aborder la question de la légitimation de la violence rebelle et de son contenu en termes pratiques. En ce qui concerne le mouvement anarchiste et anti-autoritaire lui-même et sa tendance insurrectionnaliste dominante, la tradition d’une glorification machiste et fétichisée de la violence a duré trop longtemps et a été trop importante pour demeurer dans l’indifférence aujourd’hui. La violence comme une fin en soi, sous toutes ses formes variées (y compris la propre lutte armée) n’a cessé de se propager depuis des années, et surtout après la révolte de décembre 2008 où un degré de décomposition nihiliste est apparu clairement (nous avons fait quelques références dans notre texte « Le passage rebelle d’une minorité prolétarienne ... »), en s’étendant au mouvement lui-même. Dans la périphérie de ce mouvement, dans ses marges, un nombre croissant de personnes très jeunes est apparu faisant la promotion d’une violence nihiliste sans limites (revêtu du “nihilisme de décembre”) et de la “destruction”, même si cela implique aussi le “capital variable” (comme les jaunes, les “éléments petits-bourgeois”, les “citoyens respectueux de la loi.”).Qu’une telle dégénérescence surgisse de la rébellion et de ses limites, ainsi que de la crise elle-même est d’une claire évidence. Jusqu’à un certain point, certaines condamnations de ces attitudes avait déjà commencé à se faire entendre ainsi qu’une certaine auto-critique (certains groupes anarchistes ont même désigné leurs auteurs de “voyous paraétatiques”) et il est fort possible que les anarchistes et les anti-autoritaires organisés (groupes ou squats) essaieront d’isoler politiquement et opérationnellement de telles tendances. Cependant, la situation est plus complexe et dépasse la capacité d’(auto) critique théorique et pratique du mouvement.
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Re: Manifestations/Emeutes en Grèce

Messagede Antigone » 15 Juin 2010, 18:52

AFP, Cette semaine - 14 juin 2010
http://cettesemaine.free.fr/spip/articl ... ticle=3265

"Robins des bois" version grecque : ils volent pour brûler l’argent

SALONIQUE (Grèce) - Un commando d’une vingtaine de personnes a fait irruption lundi dans un supermarché de Salonique pour s’y emparer de marchandises et d’argent, qu’il a brûlé avant de prendre la fuite, a indiqué une source policière.

Des actions du même type, imputées par les autorités à la mouvance anarchiste, ont été commises sporadiquement ces dernières années sans violences de part et d’autre, mais elles se concluaient d’habitude sur une distribution du butin aux clients et passants, valant à leurs auteurs d’être surnommés "Robins des Bois" par les médias.

Cette fois le groupe, cagoulé, a mis le feu aux billets raflés dans les caisses, pour une somme dont le montant n’a pas été précisé. L’intervention de la police l’a par contre empêché de partager les marchandises.

L’opération a été menée dans un supermarché proche du campus universitaire de la ville, dans le nord du pays, où le groupe s’est replié après quelques escarmouches avec les policiers. L’accès des forces de l’ordre aux sites universitaires est entravé en Grèce par une série de réglementations.

°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°
Europe1.fr, 14 Juin 2010

Grèce : Des anarchistes brûlent de l’argent

Une vingtaine de personnes cagoulées sont entrées lundi dans un supermarché de Salonique (Grèce) afin de s’emparer de marchandises et d’argent, qu’elles ont brûlé par la suite. Ce groupe, de mouvance anarchiste, avait déjà perpétré des actions du même type mais, auparavant, il avait l’habitude de redistribuer le butin aux clients et passants, valant à ses membres le surnom de "Robins des Bois". La marchandise a toutefois été partagée malgré l’intervention de la police.
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Re: Manifestations/Emeutes en Grèce

Messagede RickRoll » 16 Juin 2010, 10:25

C'est carrément dommage, pourquoi ne pas faire de redistribution ?
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Re: Manifestations/Emeutes en Grèce

Messagede Roro » 16 Juin 2010, 17:14

RickRoll a écrit:C'est carrément dommage, pourquoi ne pas faire de redistribution ?


Parce que les flics leur ont pas laissé le temps...
La Nature n'a fait ni serviteurs ni maitres, c'est pourquoi je ne veux ni commander ni recevoir d'ordres.
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Re: Manifestations/Emeutes en Grèce

Messagede Tuxanar » 16 Juin 2010, 19:21

Ils ont pas brulé l'argent au lieu de le redistribuer avant l'intervention des flics ?

La rédaction est peut être ambiguë, mais les flics ont juste empêché la redistribution des denrées et matières premières récupérées dans le supermarché. Enfin, c'est comme ça que j'ai compris le texte.
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Re: Manifestations/Emeutes en Grèce

Messagede leo » 23 Juin 2010, 15:27

Grève : des milliers de touristes bloqués au Pirée, en Grèce

LEMONDE.FR avec AFP | 23.06.10 | 13h42

es milliers des touristes en partance pour les îles ont été bloqués mercredi 23 juin au Pirée, le grand port proche d'Athènes, en raison d'une grève des dockers, à l'appel du syndicat communiste PAME, a annoncé le ministère de la marine marchande.

Sur les 21 liaisons prévues vers les îles des Cyclades en mer Egée, "huit ont été annulées" après un blocus des ferries par des dizaines des militants du PAME, a précisé le bureau de presse du ministère.

Les militants répondaient à l'appel du Front de lutte des travailleurs (PAME), émanation du Parti communiste de Grèce (KKE), qui a lancé un mot d'ordre de grève de 24 heures mercredi pour protester contre la cure d'austérité infligée au pays.

La justice a décrété mardi soir cette grève "illégale et abusive", mais les militants se sont massés sur le port très tôt mercredi matin, empêchant d'abord les passagers d'un bateau arrivant de Crète de débarquer. Ils ont ensuite établi des piquets de grève devant les cinq ferries en partance pour les Cyclades, l'une des principales destinations touristiques du pays.
Des forces de la police portuaire ont été dépêchées sur les lieux, alors qu'une foule importante était bloquée sur les quais, certains passagers invectivant les manifestants.
Selon l'Union des opérateurs de tourisme (Hatta), cette mobilisation a provoqué "de grands problèmes" pour les touristes et les agences de voyage. "Encore une fois, la mobilisation des marins porte un coup au tourisme du pays et constitue une attaque pour le secteur", a indiqué Georges Telonis, vice-président de l'Hatta.

La Fédération des marins (PNO) a observé plusieurs grèves ces derniers mois pour protester contre les mesures de rigueur du gouvernement pour faire face à la crise, mais "cette fois, seul le PAME a appelé à cette grève et les agences de tourisme ne s'attendaient pas à tant d'annulations", a expliqué M. Telonis.

Il a rappelé que lors des grèves précédentes de la PNO, "la majorité des agence de ferries avaient pu prévenir leurs clients du report de leur voyage au lendemain", ce qui n'a pas été fait cette fois.

Le PAME est coutumier de ce genre d'opérations coup de poing et les a multipliées depuis que le gouvernement socialiste s'est engagé à un rigoureux plan d'austérité en échange du sauvetage financier du pays, surendetté, par l'Union européenne et le Fonds monétaire international.


http://www.lemonde.fr/europe/article/20 ... L-32280184


= = =
[Grèce] Tentative d’autogestion dans un restaurant à Thessalonique

mercredi 23 juin 2010

Barθelonica, restaurant situé dans la ville de Thessalonique, est depuis le 7 Juin géré directement par ses seuls employés.

Deux semaines avant que le restaurant passe sous leur contrôle, les propriétaires avaient déclaré que l’entreprise n’était pas rentable et que l’établissement resterait fermé pendant les trois mois d’été. IL est plus que douteux qu’il rouvrira ensuite. Les patrons ont communiqué aux employés qu’ils seront licenciés, et qu’ils leur seront payés légalement les indemnités de licenciement qui leur sont dues en Octobre prochain, à condition bien sûr qu’ils aient l’argent pour le faire !

Comme ils le déclarent dans un communiqué :
« Nous, employés dans la branche du Tourisme / Hôtellerie nous savons très bien ce que le mot licenciement signifie dans une conjoncture de crise économique et de politiques anti-ouvrières et antipopulaires. Cela signifie simplement que nous sommes envoyés dans la misère. Pour empêcher cela, nous avons décidé, comme employés, de prendre les choses en main. Nous avons exigé et obtenu des propriétaires du restaurant qu’ils paient quelques unes des dépenses de l’entreprise et notre sécurité sociale. Et nous, nous allons nous occuper de la gestion et du fonctionnement du restaurant durant les mois de Juin et Juillet, et en Août nous prendrons normalement les vacances qui nous sont dues.

Comme employés du restaurant Barθelonica, nous sommes déterminés à ne pas permettre la fermeture du restaurant où nous travaillons, et ne pas permettre la fermeture d’aucun restaurant qui conduirait au licenciement de nombreux collègues. C’est pourquoi nous soutenons la lutte de nos collègues du restaurant Banquets (*)

Nous allons gérer nous-mêmes le restaurant Barθelonica à travers notre assemblée générale. Les décisions sur le fonctionnement sont prises à la majorité, et tous les collègues doivent les respecter et les appliquer. Tout le bénéfice net sera partagé entre les employés de manière égale. Tous, nous travaillerons aux mêmes heures et aux mêmes postes qu’avant.

En outre, nous avons décidé d’offrir une remise de 30% à tous les clients !

Nous appelons tous les travailleurs, les jeunes et les habitants de Thessalonique à nous soutenir activement pour sauver nos emplois et pour que l’on ne se retrouvent pas au chômage et dans la pauvreté. »

Le restaurant Barθelonica est situé dans le centre de la ville, au 3 rue Venizélu, dans l’arcade Rogóti, au premier étage. Heures d’ouverture : 11:00 à 01:00. Fermé le dimanche.

Les employés du restaurant Barθelonica

(*) Salariés d’un autre restaurant de Thessalonique en lutte contre le licenciement d’un salarié depuis fin avril. A noter que cette lutte est soutenue par un syndicat de base de la restauration et un comité de soutien.

P.S. Si vous passez par là avant la fin juillet, allez les voir.

http://oclibertaire.free.fr/spip.php?breve283
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Re: Manifestations/Emeutes en Grèce

Messagede Antigone » 01 Aoû 2010, 12:34

Cette grève des camionneurs et des patrons routiers ne me plait pas. Pas plus que la personnalité du très stalinien George Tzortzatos, le leader de la Confédération des propriétaires de camions que l'on a vu à la télé porté en triomphe par sa garde rapprochée.
Il s'agit d'une grève corporatiste, manoeuvrée de A à Z par le Parti communiste (KKE) dans une stratégie de pression sur le gouvernement pour qu'il jette l'éponge et organise de nouvelles élections. De plus, elle est déconnectée de la lutte contre les mesures d'austérité draconiennes consécutives à la crise de la dette. Le KKE veut seulement amener le pays à prendre ses distances avec l'UE et ne plus dépendre du FMI.
Ils se sont un peu frités avec les flics, et après ? Ils ne veulent pas perdre leurs beaux camions avec lesquels ils se sont complètement identifiés.
N'est-ce pas bizare que les journaux économiques (Les Echos, Bloomberg...) fassent des articles sur ce conflit ? Les camionneurs, ce sont des entrepreneurs. Ce qui leur arrive les intéresse. Ils avaient fait silence sur la grève des dockers il y quelques semaines.

Reuters, Les Echos - 30 jul 2010
http://www.lesechos.fr/info/inter/reute ... vistes.htm

Heurts entre policiers grecs et camionneurs grévistes

Des heurts ont opposé vendredi la police grecque à des camionneurs grévistes devant une raffinerie de pétrole au nord de Salonique, rapporte la télévision grecque.
Passant outre à un ordre de reprise du travail donné par le gouvernement, les camionneurs avaient peu auparavant décidé de poursuivre leur grève contre une réforme visant à libéraliser leur profession.
La télévision a montré des images de policiers en tenue anti-émeutes frappant des camionneurs à coups de matraque pour les empêcher de bloquer un camion réquisitionné qui tentait de sortir de la raffinerie.
Les camionneurs ont arrêté le travail lundi pour protester contre un projet de loi ayant pour effet d'ouvrir davantage leur profession, une mesure réclamée par l'Union européenne et le Fonds monétaire international dans le cadre du plan d'aide qu'ils ont accordé à la Grèce.

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Bloomberg - 30 jul 2010
http://www.businessweek.com/news/2010-0 ... trike.html

Les camionneurs grecs votent la poursuite de la grève

Les conducteurs de camions grecs ont voté pour défier un ordre du gouvernement et continuer leur grève commencée il y a cinq jours et qui cause des pénuries de carburant à l'échelle nationale après que des entretiens avec des responsables du ministère des Transports ait abouti sur une impasse.
"Nous poursuivons la grève". a déclaré aujourd'hui George Tzortzatos, le président de la Confédération des propriétaires de camions, à la chaine NET TV, et dit vouloir rester ferme. "Nous ne sommes pas venus pleurer nos licences".

Le Premier ministre Georges Papandreou a ordonné aux camionneurs de retourner au travail au 28 juillet étant donné le "grave" bouleversement à la vie sociale et économique de la Grèce en plein milieu de la saison touristique estivale. Hier les autorités ont commencé à distribuer des courriers demandant aux propriétaires de camions de reprendre le travail s'ils ne veulent s'exposer à des sanctions, à savoir la saisie des licences et des véhicules.

Environ 33 000 camionneurs, parmi lesquels on compte les propriétaires de pétroliers, protestent contre le gouvernement qui envisage d'ouvrir le secteur du fret et de délivrer de nouvelles licences. Ces mesures sont exigées pour avoir droit à l'enveloppe de 110 milliards d'euros de prêts de l'Union européenne et du FMI.

Papandreou a déclaré hier que le gouvernement allait aller de l'avant avec ces plans d'aide afin d'ouvrir des professions telles que le camionnage qui sont liés par des règles qui empêchent la venue de nouveaux arrivants et font monter les prix. "Le gouvernement soutient les plans car ils augmentent le potentiel de croissance et non pas parce qu'ils font partie des termes de l'enveloppe" a-t-il dit.
D'autres professions pourraient être dérèglementées comme les ingénieurs civils, les notaires, les pharmaciens.

Aucune nouvelle licence de camionnage n'a été délivré depuis le début des années 70 selon le ministère des Transports qui a fait monter le prix de l'acquisition de la licence.
Les propriétaires de camions et les chauffeurs, ensemble, "ne doivent pas perdre leurs biens" a déclaré Tzortzatos.
Tugwell Paul et Maria Petrakis
Antigone
 

Re: Manifestations/Emeutes en Grèce

Messagede Nico37 » 12 Sep 2010, 22:19

From the greek streets
#370 Manifestations à Thessalonique

Deux grandes manifestations ont eu lieu ce soir sous la pluie à Thessalonique. Plus de 20.000 personnes en tout selon la police ont défilé jusqu'au Centre de Conférence Velidio, tandis que le PM prononçait son discours. Des affrontements mineurs ont eu lieu devant le bâtiment, où les flics ont utilisé des gaz lacrymogènes pour éloigner les manifestants de la porte d'entrée. Papandreou a annoncé dans son discours un allègement de l'impôt sur les bénéfices des entreprises (ramenéeè de 24% à 20%), les privatisations des chemins de fer nationaux, celle de la Compagnie électrique d'État et d'autres entreprises publiques.

Plus tôt dans la journée, un manifestant a lancé une chaussure vers le PM alors qu'il se trouvait en face du Centre d'Exposition internationale de la femme. Deux heures plus tard, K. Michalos, le président de l'Association industrielle et commerciale d'Athènes (EVEA), a été attaqué par des manifestants alors qu'il était en route pour rejoindre le PM au Macédonia Palace Hôtel. Michalos est connu pour ses apparitions dans les médias où il défend avec ferveur les mesures d'austérité gouvernementales. La police anti-émeute est intervenue et l'a extirpé de là.

Plus de 4.000 policiers étaient deployés à Thessalonique pour maintenir l'ordre au moment où les ministres et leur entourage étaient en train de visiter la ville.
Un peu plus tôt (environ 01h00 GMT +2) Le Inland Revenue Office, situé à rue Kolleti à Athènes (quartier de Exarcheia), a été attaqué et brûlé par quelques dizaines de personnes .


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Re: Manifestations/Emeutes en Grèce

Messagede charlelem » 11 Oct 2010, 11:02

Voici une dépêche de l'AFP :

AMFISSA (Grèce) (AFP) - Le policier grec accusé d'avoir tué un lycéen en décembre 2008 à Athènes, déclenchant plus d'un mois de violences urbaines, a été reconnu coupable lundi "d'homicide avec intention de donner la mort" et passible de la prison à vie, à l'issue de neuf mois de procès.

La cour d'assises d'Amfissa, une bourgade du centre de la Grèce, devait se prononcer plus tard dans la journée sur la peine.

La cour a décidé à la majorité de retenir contre le policier Epaminondas Korkonéas, 38 ans, l'intention de donner la mort, et suivant le réquisitoire du parquet, ne lui a reconnu aucune circonstance atténuante.

La défense avait imputé le drame à un "accident tragique", affirmant que le policier tentait de repousser une agression des jeunes.

Le policier avait tiré trois balles avec son arme de service en direction d'un groupe de jeunes alors qu'il patrouillait le soir du 6 décembre 2008 dans le quartier contestataire d'Exarchia dans le centre d'Athènes.

Formée de trois margistrats et de quatre jurés, la cour a également reconnu coupable de complicité le second accusé, Vassilios Saraliotis, 32 ans, qui faisait équipe avec Korkonéas.

Les familles de la victime, Alexis Grigoropoulos, 15 ans, et celles des accusés ont accueilli la décision dans le calme, dans un prétoire plein, et alors que d'importantes forces policières étaient déployées autour du tribunal pour prévenir tout incident.

Le procès avait été délocalisé à Amfissa pour prévenir tout regain de violences à Athènes, qui avait été en proie à des semaines de troubles urbains après la mort de l'adolescent, l'affaire ayant radicalisé une frange contestatrice de la jeunesse grecque.

© 2010 AFP
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Re: Manifestations/Emeutes en Grèce

Messagede Antigone » 31 Oct 2010, 15:27

Antonis Papagiannidis, ancien ministre des Finances du gouvernement de Mitsotakis et actuel directeur de la revue Oikonomikh a déclaré dernièrement: « Nous sommes dans un cul-de-sac. Le plan d'austérité a fait chuter de 15 % les revenus de l'ensemble de la population. Pour espérer commencer à rembourser notre dette, le double serait nécessaire. Il faudrait licencier 300 000 fonctionnaires sur près de 800 000. En démocratie, en temps de paix, et si on ne veut pas de morts, un tel coût social n'est tout simplement pas possible. » (Marianne n°706)
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Re: Manifestations/Emeutes en Grèce

Messagede kuhing » 17 Déc 2010, 15:08

Ces derniers jours en Grèce :




et

Un salut fraternel à nos camarades là-bas
kuhing
 

Ἑλλάς, Grèce

Messagede Nico37 » 25 Déc 2010, 19:03

Grèce : les prélats antisémites et négationnistes. Jeudi 23 décembre 2010

Le Métropolite (équivalent d’un évêque ) orthodoxe Seraphim du Pirée s’est lancé le 21 Décembre dans une violente diatribe antisémite, antimaçonnique et négationniste sur la principale chaîne de télévision du pays, Mega TV, lors d’une interview matinale.
Il a accusé le sionisme international d’être à l’origine des problèmes financiers de la Grèceet et a dénoncé un « complot judéo-maçonnique » destiné à asservir la Grèce et l'orthodoxie chrétienne.
Il a aussi accusé le « sionisme international » de chercher à détruire la cellule familiale en encourageant les familles monoparentales et le mariage homosexuel (voir pour la même thématique Interdire les listes de Dieudonné ? ).
Lorsque l'animateur de l’émission lui a demandé : « Pourquoi êtes-vous en désaccord avec la politique d'Hitler ? S'ils font tout cela, n'était-ce pas une raison de les brûler ?, » le Métropolite a répondu : « Adolf Hitler n’était un instrument du sionisme international et a été financé par la célèbre famille Rothschild dans le seul but de convaincre les Juifs de quitter les terres d'Europe et d’aller en Israël pour établir le nouvel Empire. » Le prélat reprend ainsi les formules négationnistes les plus extrêmes, qui englobent la nazisme et ses chefs dans le "complot sioniste".
Il a ensuite déclaré que des Juifs comme « Rockefeller, Rotchschild et Soros dominent le système bancaire international qui contrôle la mondialisation. »
Le Métropolite Anthimos de Salonique a aussi fait des déclarations dans ce sens, ce qui dans cette ville produit une résonnance particulière
Salonique, que l’on nommait la « Jérusalem des Balkans » , capital du judaïsme sépharade et du ladino,, comptait plus de 55000 Juifs avant la Shoah ; 54000 furent expédiés dans les camps d'extermination nazis. Près de 98 % de la population juive totale de cette ville connut ainsi la mort durant la guerre. Seul le judaïsme polonais connut un taux de destruction plus important.
Depuis des années en Grèce la littérature antisémite et néo-nazie circule librement; c’est le cas notamment des « Protocoles des sages de Sion ».
La tradition antisémite de la droite nationaliste grecque s’appuye sur l’Eglise orthodoxe et a aussi contaminé une partie de la gauche de ce pays (voir Grèce: première condamnation d'un néo-nazi
Grèce : défaite contre le négationnisme )
La religion orthodoxe est la religion d’Etat. Son puissant clergé est au premier rang de l’exclusion des minorités religieuses (juifs, musulmans, catholiques) et nationales (Albanais, Macédoniens…) ainsi que du soutien aux criminels de guerre serbes, au nom de la fraternité orthodoxe.
Les immigrés sont particulièrement maltraités et privés de droits. L’exercice du culte musulman est quasiment impossible.
A travers ses déclarations antisémites, le clergé orthodoxe tente de dénaturer la mobilisation du peuple grec contre l'austérité qui lui est imposée.
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Re: Manifestations/Emeutes en Grèce

Messagede Cramazouk » 30 Déc 2010, 09:44

http://www.lemonde.fr/europe/article/20 ... r=RSS-3208

Une bombe a explosé devant un tribunal de la capitale grecque, Athènes, jeudi 30 décembre. Un coup de fil d'avertissement adressé à une chaîne de télévision et un journal avait permis l'évacuation de la zone.

Selon la police, la bombe a explosé à 8 h 20, heure locale (7 h 20 à Paris). Des images de télévision montrent de la fumée s'élevant devant le bâtiment du tribunal de première instance d'Athènes, dont plusieurs vitres avaient volé en éclats. Il n'y a pas d'informations dans l'immédiat sur d'éventuels blessés.

Selon les premières constatations, l'engin aurait été placé sur une moto. "L'explosion était plutôt forte. Je suis à 100 mètres et tout est tombé de mes étagères", a indiqué un commerçant du quartier à la télévision Alter, chaîne qui a reçu l'appel d'avertissement une quarantaine de minutes avant l'explosion et a alerté la police.

Il n'y a aucune revendication dans l'immédiat de cet attentat, qui intervient deux semaines avant l'ouverture du procès d'une douzaine de membres présumés d'un groupe anarchiste radical. Début novembre la Grèce avait connu une série d'attaques et de tentatives au colis piégés notamment contre des ambassades, attribuées à la mouvance anarchiste extrémiste.
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