Un sujet que je lance sur le droit à l'adoption pour les couples gays et lesbiennes. Hésitez pas à y rajouter votre grain de sel !
Ca fait déjà plusieurs années que, sporadiquement, le débat se (re)lance avec toujours les mêmes arguments pour ou contre.
Ce qu'il est intéressant de noter, dans ce débat en particulier mais qu'on peut voir dans d'autres débats liés aux questions LGBT ou féministes, c'est la nature souvent très naturaliste des tenants du non.
Très schématiquement le discours est "ha ben écoutez, vous avez choisi d'être homosexuel.le, alors acceptez-en les conséquences jusqu'au bout". On pourrait déjà rétorquer que non, on ne "choisit" pas d'être amoureux d'un homme ou d'une femme. C'est comme ça. Dirait-on qu'on choisi d'aimer les fraises et pas les framboises ? Évidemment que non, ce serait d'une stupidité frisant la mauvaise foi. Mais l'ennui, avec les anti-adoption, c'est que c'est souvent le cas...
De fait, l'homoparentalité donne un sacré coup dans la gueule de la famille hétérosexuelle et en démontre toute l'hypocrisie. Ainsi, un couple homo n'a pas le droit d'adopter. Si l'on se place du point de la logique qui veut que l'on a des enfants si l'on peut effectivement procréer ou non avec son/sa conjoint.e, le discours se tient. Mais l'ennui, c'est qu'un couple hétérosexuel qui ne peut avoir d'enfants (la femme est stérile par exemple) pourra sans problème adopter.
Poser en ces termes, on voit tout de suite où est le problème majeur pour l'accession à l'adoption des couples gays et lesbiens. Il ne réside pas dans la capacité ou non d'avoir des enfants "naturels", mais bien dans le fait d'être dans une famille hétérosexuelle.
En eux-mêmes, les couples LGBT ne remettent pas en cause la famille et, par extension, l'hétérosexualité. Mais l'existence de familles homoparentales donne tout de suite un sacré coup dans l'aile de ce "modèle" familial censé être infaillible.
Plus que tout, le droit à l'adoption va nécessairement créer un énorme chamboulement, tant social que moral : les gays et les lesbiennes seront, en théorie, les égaux/égales des hétéros.
Bien évidemment, les cassages de pédés et les invectives ne cesseront pas pour autant, mais une évolution des mentalités se fera nécessairement ressentir.