Ἑλλάς, Grèce

Re: Manifestations/Emeutes en Grèce

Messagede Nico37 » 07 Déc 2009, 20:23

La police débordée à Athènes. Arrestations massives à l'occasion de l'anniversaire des émeutes de décembre 2008

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Les jeunes manifestants arrêtés sont conduits par dizaines devant le juge.

Des heurts violents entre groupes de jeunes et policiers ont éclaté samedi et dimanche à Athènes ainsi que dans plusieurs grandes villes en Grèce à l'occasion de l'anniversaire de la mort du jeune Alexis, victime d'une bavure policière,dans le quartier d'Exarcheia, qui avait déclenché l'hiver dernier des violences urbaines jamais vues en Grèce auparavant.

Une marche de commémoration et de protestation a été organisée dimanche après-midi au centre d'Athènes à l'occasion du premier anniversaire de la mort de l'adolescent Alexandros Grigoropoulos, alors que le requiem matinal au cimetière du Palaio Faliro s'était déroulé dans un calme relatif.

Les forces de police ont procédé à l'arrestation de quelque 150 personnes, dont environ 40 après l'occupation de la mairie de Kératsini ; samedi en soirée, un groupe de 12 personnes, dont 5 Italiens, 4 Grecs et 3 Albanais, accusé d'avoir provoqué des incidents à Exarcheia avait été arrêté et placé en garde à vue.

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Affrontements entre manifestants et policiers devant le propylée de l'Université d'Athènes.

Le recteur de l'Université d'Athènes, Christos Kittas, a été blessé lors de l'occupation du bâtiment du rectorat par un groupe de jeunes, tandis que les heurts violents sur la place Syntagma, devant le parlement, ont fait plusieurs blessés dont des civils et des policiers. 16 policiers ont été blessés durant les affrontements.

Les manifestants qui ont pénétré dans le rectorat de l'Université d'Athènes et ont hissé un drapeau portant le symbole de l'anarchie restaient dimanche soir enfermés dans ce bâtiment poursuivant les heurts avec les forces de police.

La Faculté de Droit et le rectorat de l'Université d'Athènes restaient toujours occupés par les jeunes insurgés dimanche soir. Les affrontements continuaient entre forces de l'ordre et les jeunes autour de l'Ecole de Polytechnique. Plusieurs grandes artères (Panepistipiou, Akadimias) ainsi que les rues autour du quartier d'Exarcheia restaient fermées à la circulation. Les jeunes enfermés dans le rectorat ont quitté les leiux tard dans la nuit du dimanche à lundi, tandis qu'une centaine de jeunes occupaient toujours l'Ecole Polytechnique.

Quelque 6.000 policiers ont été déployés dimanche pour encadrer les défilés et autres manifestations. Plus de 600 personnes ont été arrêtées les dernières 24 heures dans les différentes villes du pays.

Des scènes similaires ont eu lieu à Thessalonique où l'air est devenu irrespirable par les gaz lacrymogènes. La circulation automobile est interdite autour de l'Université. Les informations font état de plusieurs dizaines d'arrestations. Huit personnes ont été officiellement arrêtées après une descente dans la cour de l'Université Aristote, samedi à 4 heures du matin.

A Volos, où plusieurs arrestations ont été signalées, près de 200 personnes étaient toujours encerclées par les policiers dimanche soir.

Vendredi,le ministre de la Protection du citoyen, Michalis Chryssochoïdis, avait eu des rencontres avec le président de la République, Carolos Papoulias, le premier ministre, Georges Papandréou, et informé également les chefs des partis représentés au Parlement et les euro-députés, afin de demander un front social uni contre toutes violences qui pourraient avoir lieu lundi 7 décembre, au lendemain du jour anniversaire de la mort du jeune Alexis Grigoropoulos, tué en 2008 par un policier au centre d'Athènes.

Samedi, un communiqué de Synaspismos (parti de la gauche radicale) a accusé le gouvernement de procéder à des arrestations préventives en violation du droit de manifester. Le ministre de la Protection du Citoyen a répliqué accusant ce parti de tenir un double langage.

Tous les yeux sont maintenant tournés vers la manifestation en mémoire du jeune Alexis, appelée lundi midi au centre d'Athènes par les organisations syndicales des enseignants.

i-GR/ANA-MPA


Communiqué de l’occupation de l’école polytechnique d’Athènes
Indy nantes, dimanche 06 décembre 2009 - 01:08

Un an après l’assassinat d’Alexandros Grigoropoulos par l’état grec, l’armée d’occupation du régime essaie de contrôler chaque coin de rue. Les assassins armés ont envahi le squat autogéré Resalto et la mairie du quartier occupée suite à l’entrée des flics dans le squat.

Ils ont isolé les espaces de lutte politique et sociale, ils ont encerclés le quartier d’Exarchia et l’école polytechnique, en procédant à un grand nombre d’interpellations et d’arrestations (pour des contrôles d’identité et certains avec des chefs d’inculpation)et cela continue en ce moment. Les portes parole parole du régime,les médias, reproduisent la propagande d’etat en créant un climat de terreur.

Un an après la revolte sociale de décembre, le système de l’oppression et de l’exploitation tente de regagner du terrain. Il tente d’imposer un état d’urgence afin de museler la rage populaire et d’imposer un silence de cimetière dans la société.

Prenant acte que la ville est sous occupation, nous occupons l’école polytechnique. Nous appelons chacun qui résiste à continuer la lutte par tous les moyens. Nous tenons cet espace et nous déclarons notre solidarité à tous ceux qui subissent la répression d’état.

NOUS EXIGEONS LA LIBERATION IMMEDIATE DE TOUS LES INTERPELLES ET DES INCULPES
TOUS DANS LA RUE DEMAIN 6/12/09 PROPYLEA 13H30

ON N’OUBLIE PAS, ON NE PARDONNE PAS
TOUT CONTINUE

occupation de l’école polytechnique d’Athènes



Nota: Selon la police, environ 150 militants anarchistes étrangers sont arrivés ce week-end en Grèce en provenance notamment de France et d’Italie...
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Re: Manifestations/Emeutes en Grèce

Messagede Parpalhon » 08 Déc 2009, 23:02

au moins ils auront moins de totos à Copenhague :lol:
" Mort als estats visquin les terres ! "
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Re: Manifestations/Emeutes en Grèce

Messagede Nico37 » 16 Déc 2009, 22:46

Vendredi 11 décembre 2009 5 11 12 2009 06:37
Appel urgent à soutien financier pour la caisse de solidarité de Resalto

«Resalto» est le centre social anarchiste de l’ouest d’Athènes qui a subi un raid policier le soir du 5 décembre (plus d’information (en anglais) sur After The Greek Riots [ndt : il doit y avoir un équivalent francophone sur le Jura libertaire]).

Les 22 camarades arrêtés lors de l’attaque brutale du centre social ont été relâchés par le tribunal de Pirée mardi 8 à l’aube.

Cependant, le tribunal impose des conditions de liberté stricte pour chacun des interpelés, incluant des cautions considérables ; qui atteint un total cumulé de 51'000 euros. En détails : la caution s’élève à 15'000 euros pour une personne, à 5000 euros pour trois autres, et «seulement» 3000 euros pour sept autres.


La somme totale des cautions doit être déposée avant jeudi 17 décembre, mais il est préférable, afin d’éviter les impasses bureaucratiques, que l’argent soit déposé avant le mardi 15 décembre.

C’est pourquoi une caisse de solidarité a été mise en place — pour le soutien financier des 22 interpelés de Resalto, mais aussi pour pouvoir payer rapidement les cautions. Il est essentiel que chacun contribue à la collecte de cette caution exceptionnellement élevée.

Pour que cette somme soit collectée en toute sécurité vous êtes invités à établir un contact direct au numéro suivant : +30 6973657960 ou par email ( tameio22@espiv.net ) afin d’obtenir le numéro de compte bancaire où l’argent peut être déposé. En effet, selon le droit grec, publier publiquement un numéro de compte bancaire pour une levée de fonds est illégal (pour des raisons de taxes).

La solidarité est une arme.


Traduit de l’anglais (After The Greek Riots)
par un correspondant du JL, 11 décembre 2009.
http://anarxiko-resalto.blogspot.com


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Re: Manifestations/Emeutes en Grèce

Messagede Nico37 » 28 Déc 2009, 22:25

Athènes - Une bombe contre le siège des Assurances Nationales

Un engin artisanal a explosé cette nuit contre le siège des Assurances nationales, dans le centre d'Athènes, causant des dommages au bâtiment et à quelques voitures garées mais ne faisant aucun blessé, selon les sources policières.

Quinze minutes auparavant, un coup de téléphone d'avertissement à un journal prévenait de l'imminence de la déflagration - selon la police - mais aucune revendication n'a été faite. La police a précisé que la bombe avait été placée près de l'entrée du siège de la société d'assurance, située près de l'hôtel Leda Marriott.
L'attentat est le dernier d'une série, tous attribués aux groupes anarchiques et de gauche, qui ont frappé la Grèce depuis décembre 2008, lorsqu'un garçon fut tué par la police.

Traduit de l'italien depuis Informa-Azione.

http://pagheretetutto.blogspot.com/
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Re: Manifestations/Emeutes en Grèce

Messagede Nico37 » 06 Fév 2010, 19:42

En Grèce, les grèves se multiplient contre les mesures d'austérité
LEMONDE.FR avec AFP | 04.02.10 | 16h13 • Mis à jour le 05.02.10 | 09h02

Agents du fisc et douaniers grecs ont lancé jeudi 4 février les premiers débrayages prévus par les syndicats contre les mesures d'austérité décidées par le gouvernement socialiste pour sortir le pays de la crise financière. Les syndicats, qui regroupent plusieurs centaines de milliers de membres et disposent d'une forte capacité de mobilisation de leurs troupes, ont décidé de cette action afin de manifester leur opposition à la voie choisie par le gouvernement socialiste pour tenter de réduire le déficit budgétaire abyssal de la Grèce.

Les mesures d'économie budgétaire présentées par la Grèce sont "des pas dans la bonne direction", a jugé jeudi le président de la Banque centrale européenne (BCE), Jean-Claude Trichet.

Le conseil des gouverneurs "approuve" le plan d'assainissement des finances publiques présenté par Athènes, qui prévoit le retour d'un déficit public dans les clous du pacte de stabilité en 2012. Les mesures, présentées la veille à la Commission européenne, "sont des pas dans la bonne direction", a ajouté M. Trichet. – (Avec AFP)

Le premier ministre Georges Papandréou a annoncé en début de semaine qu'au-delà du plan de sortie de crise soumis par la Grèce à la Commission européenne et approuvé par Bruxelles mercredi, il appliquerait un gel total des salaires des fonctionnaires, une augmentation de l'âge du départ à la retraite et une hausse des taxes sur les carburants.

Le syndicat des quelque 15 000 agents du fisc s'affirme prêt à accepter la perte de privilèges fiscaux, mais juge inacceptable le total des coupes envisagées, qu'il chiffre à près du quart du revenu de ses membres. Les agents ont annoncé leur intention de faire à nouveau grève les 10 et 17 février. Les quelque 4 000 douaniers excluent pour leur part toute concession salariale.

La confédération des fonctionnaires, qui compte près de 200 000 membres, a confirmé mercredi un appel à une grève de 24 heures pour le 10 février, déjà annoncé à la mi-janvier. Le front syndical du Parti communiste a indiqué qu'il se joindrait à cette grève.

APPEL À CESSER LE TRAVAIL DANS LE PRIVÉ

De son côté, l'influente Confédération des travailleurs de Grèce (GSEE, 600 000 adhérents) a appelé jeudi à une grève nationale de 24 heures dans le secteur privé, le 24 février, pour protester contre les projets gouvernementaux de réforme des retraites. Mardi soir, le premier ministre a en effet annoncé, à la surprise générale, sa volonté de repousser l'âge de départ à la retraite, dans le cadre d'un projet en préparation de réforme du système des retraites. Le gouvernement "nous avait promis qu'il n'y aurait pas de changement sur ce point (...) allonger l'âge de la retraite n'apporte aucune solution", a affirmé le secrétaire général de la GSEE. La presse estimait jeudi que l'annonce de M. Papandréou signifierait probablement un alignement de toute une série de catégories professionnelles bénéficiant de retraites anticipées sur le régime général de retraite à 65 ans.

La dette de la Grèce s'élève à plus de 294 milliards d'euros (412 milliards de dollars) et son déficit se situe bien au-delà des limites des 3 % du PIB acceptées pour les membres de la zone euro.
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Re: Manifestations/Emeutes en Grèce

Messagede Nico37 » 08 Fév 2010, 20:15

Grèce : faible mobilisation des opposants à la réforme du code de la nationalité

L'extrême droite ne réussit pas à mobiliser les foules en Grèce contre la réforme du code de la nationalité. Seuls quelques centaines de manifestants se sont rassemblés samedi à Athènes pour protester contre le projet de loi du gouvernement socialiste qui entraînerait la naturalisation de plusieurs centaines de milliers de personnes.

En prévision d'incidents, la police avait mis en place un important dispositif de sécurité, d'autant que des groupes anarchistes et d'extrême gauche organisaient une contre-manifestation à proximité des opposants à la réforme.

Au total, la contre-manifestation a réuni plus de monde que la manifestation d'origine : quelque 800 militants anarchistes et d'extrême gauche ont défilé pour réclamer la régularisation de tous les immigrés en situation irrégulière dans le pays, tandis que les reporters présents ont comptabilisé un demi-millier de manifestants à l'appel de l'extrême droite.

Les opposants à la réforme gouvernementale se sont rassemblés dans le calme au pied des marches de l'ancien Parlement, dans le centre de la capitale, face à une banderole géante déployée sur les colonnes de l'édifice, affirmant haut et fort : "la nationalité n'est pas gratuite". Les manifestants brandissaient des drapeaux bleu et blanc aux couleurs de la Grèce.

Cette manifestation devait initialement se dérouler place Propylaïa, lieu également choisi par les anarchistes pour leur contre-manifestation mais, à la demande des autorités, les organisateurs ont accepté de la déplacer place Kolokotroni. La police voulait éviter que les deux groupes se fassent face sur la place.

De fait, des incidents ont éclaté entre la police anti-émeutes déployée en nombre dans le quartier de Propylaïa et des groupes de manifestants anarchistes, dont certains étaient casqués et armés de battes de baseball. Les forces de police ont eu recours à des tirs de grenades lacrymogènes pour disperser les individus les plus agités, selon un photographe de l'Associated Press présent sur place.

Les manifestants anarchistes et d'extrême gauche, qui entendaient également protester contre le racisme et la xénophobie, ont lancé des pierres et des fusées éclairantes sur les forces de sécurité, a rapporté la télévision publique grecque ERT.

Le problème de la régularisation des immigrés sans-papiers est récurrent en Grèce depuis des années. Dans le passé, certains de ces étrangers en situation irrégulière ont manifesté à Athènes pour réclamer les mêmes droits et la nationalité grecque pour les immigrés de la deuxième génération, nés et scolarisés dans le pays.

Le mois dernier, le Haut-Commissariat des Nations unies aux réfugiés (HCR) s'était félicité de la décision du nouveau gouvernement de gauche de Georges Papandréou, arrivé au pouvoir lors des élections d'octobre dernier, de réformer le code de la nationalité, estimant que ce projet de loi contribuerait à lutter contre l'isolement des immigrés au sein de la société grecque.

Jusqu'à présent, la Grèce accordait au compte-goutte les naturalisations, les réservant souvent aux personnes de confession chrétienne orthodoxe, religion majoritaire dans le pays. Le HCR s'était élevé à plusieurs reprises contre le manque de droits des demandeurs d'asile dans ce pays.

Le nouveau projet de loi prévoit d'accorder la naturalisation aux immigrés de la deuxième génération, d'assouplir les règles de naturalisation pour la première génération et d'accorder le droit de vote aux élections locales aux étrangers en situation régulière.

Thanassis Stavrakis, AP, Samedi 6 février 2010, 19h29.
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Re: Manifestations/Emeutes en Grèce

Messagede Nico37 » 09 Fév 2010, 19:36

Le coup médiatique anti-immigration des fascistes contrecarré par une contre manif anarchiste à Athènes

La manifestation fasciste anti-immigration appellée samedi 6 février à Propylea à Athènes a été dispersée par une massive contre-manifestations d’anarchistes et d’antifascistes.

La manifestation raciste était appelée par l’hebdomadaire Stothos, marionette de Services secrets nostalgiques de la junte militaire, différents groupes chrétiens orthodoxes et tout un mélange d’autres parties et groupuscules fascistes. Une semaine après une précédente marche fasciste, qui commémorait la mort de quelques soldats grecs durant une brève mélée entre les forces navales grecques et turques en 1996, cette fois les merdes fascistes avaient décidé de profaner le lieu le plus central de l’asile académique d’Athènes : le Propylea, la place où toutes les marches commencent, un haut symbole des luttes anarchistes ou de gauches. La provocation était trop grande pour être laissée sans réponse. Ainsi dès vendredi soir, des compagnons anarchiste et d’autres antifascistes se sont déplacé pour occuper le rectorat de l’Université d’Athènes, qui préside le Propylea. L’assemblée formée dans le bâtiment déclara :

« aujourd’hui ce 5 février, des anarchistes, anti-autoritaires et anti-fascistes ont choisit de garder ouvert les bâtiments de l’administration à Propylea, pour en faire un espace de coordination mutuel et de lutte. Notre objectif est de permettre de donner forme à des idées et des contre-informations en vue du rassemblement anti-fasciste de demain, appelé à 11 heures à Propylea. Un rassemblement qui se dresse contre le fumier nationaliste et raciste des groupes fascistes, lesqules appellent à une manifestation à 45h u m6eme endroit. Notre rassemblement juxtapose la solidarité des oppressés par l’Etat et par les pogroms para-étatiques contre les migrants. Nous sommes résolument hostiles au racisme institutionnalisé, qui s’exprime par la loi de citoyenneté comme par les appels misanthropiques à l’extermination physique des migrants.

Alors que l’Etat cible les espaces de résistance partout où ils se trouvent, les fascistes essayent d’envahir un espace qui, de luttes en luttes, en est venu à appartenir au monde de la liberté et de la résistance. Nous n’avons pas l’intention de rendre un seul mètre carré à l’Etat et aux para-étatistes.»

Suivait un appel à assemblée générale le soir même et les slogans suivants :

"Aucune autorité n’est notre amie, aucun oppressé n’est notre ennemi

L’asile n’appartient ni aux fascistes ni à la police, il appartient au peuple en lutte et au monde de la liberté

Guerre à l’Etat et aux patrons

Solidarité avec les migrants''

Assemblée ouverte du Bureau central du Rectorat de l’Université d’Athènes


De quelques 200 personnes qui se sont réunis initialement à Propylea le vendredi soir, nous nous sommes retrouvés presque 2000 le samedi après-midi. Avec une présence aussi écrasante rassemblée en si court laps de temps, les fascistes n’ont pas osé apparaitre à Propylea, mais on plutôt opté pour leur coup de pub bigot de se rabattre sur leur lieu habituel de rasseblement du côté du Vieux Parlement, dans le Square Kolokotronis. Malgré le support du parti parlementaire d’extrême droite LAOS et la présence physique de leur député et chef, principal théoricien de leur délire conspirationniste étranger Adonis Georgiadis, les fascistes n’ont pas réussi à rassembler plus de 300 vermines. Et encore la plupart des reliques agées de l’époque de la Junte des Colonels et des nostalgiques monarchistes, mais aussi une douzaine de membres de la milice para-étatique de l’Aube d’Or [groupe de criminels para militaire qui s’illustre régulièrement en faisant le coup de poing, contre les anarchiste sou les migrants]. Quelques uns moins fortunés ont essayé e passer à proximité de Propylea, ils y ont gagné quelques blessures et bleus. Les forces de police anti-émeutes qui ont essayé de venir en aide à leur frères de pensée en situation délicate ont été reçu avec la même fougue. Les efforts des anti-fascistes pour attaquer le pathétique rassemblement fasciste ont été divertis par les forces anti-émeutes qui avaient envahi le centre d’Athènes depuis le matin, bloquant les rues avec leurs véhicules blindés.
Pour apporter une réponse claire au principal slogan fasciste anti-immigration (on ne devient pas grec on nait grec), la principale bannière de la contre-manifestation disait « vous n’êtes pas nés des trou du cul (malakas), vous êtes devenus des trous du cul ».

PS : sur la richesse polysémique du mot Malakas cf : http://en.wikipedia.org/wiki/Malakas
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Re: Manifestations/Emeutes en Grèce

Messagede Nico37 » 11 Fév 2010, 20:57

Crise en Grèce. Soutien de principe de l''Europe 11 février 2010 à 15h49

Le risque de faillite qui pèse sur la Grèce a pesé assez lourd sur les échanges entre dirigeants européens qui se mobilisent sans pour autant débloquer d'aide immédiate.


Herman Van Rompuy, président de l'Union européenne : "Les Etats de la zone euro prendront des mesures déterminées et coordonnées si nécessaire pour préserver la stabilité financière", ébranlée par les attaques spéculatives dont est victime la Grèce sur les marchés en raison de l'ampleur de ses déficits, et des craintes de faillite du pays, a déclaré le président de l'Union européenne, .

Il s'exprimait devant la presse peu après le début d'un sommet des chefs d'Etat et de gouvernement européens à Bruxelles, consacré à la crise budgétaire sans précédent que traverse Athènes. Et à l'issue d'une réunion séparée avec le Premier ministre grec, Georges Papandréou, le président français Nicolas Sarkozy et la chancelière allemande Angela Merkel.

Cette dernière a affirmé également que "la Grèce faisait partie de l'Union européenne" et qu'on "n'allait pas laisser tomber la Grèce". Mais ce soutien de principe a un prix, Athènes va devoir redoubler d'efforts pour réduire ses déficits gonflés par la crise et une gestion jugée laxiste.

Les devoirs de la Grèce
"Il y a des règles et ces règles vont devoir aussi être respectées", a ajouté Mme Merkel à l'attention de la Grèce. "Nous appelons le gouvernement à mettre en oeuvre" les mesures d'économies budgétaires promises "de façon rigoureuse et
déterminée", afin de réduire effectivement le déficit budgétaire grec de quatre points cette année, a averti M. Van Rompuy. Il a atteint l'an dernier 12,7%, selon la Commission européenne.

Tags : Grèce crise en Grèce union européenne
Comment l'Europe peut-elle aider financièrement la Grèce ?
Voici les principales solutions possibles:

- PRETS BILATERAUX
La principale solution envisagée par la France et l'Allemagne. De tels prêts concerneraient essentiellement ces gros pays. Il n'existe pas dans l'UE de mécanisme conçu pour venir en assistance à un pays de la zone euro en difficulté financière. Le traité européen interdit par ailleurs à la Banque centrale européenne (BCE) de prêter des fonds aux Etats. Mais il est toujours possible pour des pays européens d'apporter, individuellement ou collectivement, une aide financière à un partenaire.

- MISE A DISPOSITION DE LIGNES DE CREDIT
Cet outil (standby facility) existe au niveau du FMI. Il s'agirait de créer un mécanisme similaire pour la zone euro. Cela reviendrait à créer une sorte d'enveloppe de prêts disponibles pour les pays en difficulté, dont l'accès serait soumis à des conditions strictes. Certains économistes prônent même la création d'un véritable "Fonds monétaire européen" dans lequel pourraient puiser les pays de la zone euro, en fonction des cotisations qu'ils auraient versées.

- GARANTIES DES PRETS
Les Européens réfléchissent également à des garanties apportées par certains gouvernements sur la dette grecque. Ils promettraient de souscrire à des émissions d'obligations d'Athènes en cas de besoin.

- VERSEMENT ANTICIPE DE FONDS EUROPEENS
Une composante possible d'une aide commune, consistant à verser de manière anticipée des subventions européennes à la Grèce, gros bénéficiaire d'aides aux régions défavorisées.

- INTERVENTION DE LA BEI
Dans le cadre d'une aide coordonnée, certains ont également évoqué une possible implication de la Banque européenne d'investissement (BEI), bras armé financier de l'UE. Son activité consiste généralement à emprunter sur les marchés puis à financer des projets axés sur la modernisation de l'économie.

- EURO-OBLIGATIONS
L'idée d'émettre des euro-obligations, emprunts lancés en commun par plusieurs Etats pour mutualiser les risques, a été relancée à l'occasion de la crise grecque, notamment par le gouvernement d'Athènes lui-même. Cette idée est régulièrement débattue au sein de la zone euro mais ne fait pas consensus. La Pologne s'y est montrée favorable jeudi si tous les pays de l'UE peuvent y participer.

- RECOURS AU FMI
Un recours à l'aide financière du FMI est possible, mais a été rejeté par nombre de dirigeants européens. D'autres pays hors zone euro, comme la Suède ou le Royaume-Uni, ont estimé que cette option ne devait pas être "tabou". Un recours à l'expertise technique du FMI n'a, lui, pas été écarté.


Grèce. Les mesures d'austérité ne passent pas 11 février 2010

Les mesures d'austérité décidées en Grèce par le gouvernement socialiste en réponse à la crise financière rencontrent une franche opposition. Des milliers de fonctionnaires ont manifesté hier.


Des milliers de membres de l'Adedy, le principal syndicat de la fonction publique, qui compte près de 300.000 adhérents, ont manifesté hier à Athènes et à Salonique, les deux principales villes de Grèce. «On ne doit pas payer la crise!», ont crié dans les rues les fonctionnaires qui protestent contre le gel prévu des salaires, la baisse annoncée de 10% des primes, la diminution de 30% des heures supplémentaires et l'arrêt total des embauches en 2010, sauf dans les secteurs de la santé, de l'éducation et de la sécurité: des mesures réitérées, mardi soir, par le ministre des Finances, Georges Papaconstantinou.

«Donner l'exemple»

La grève a touché les employés des ministères, des services des impôts, des préfectures et des municipalités, ainsi que les enseignants. Les contrôleurs aériens se sont joints à la grève et il n'y avait logiquement aucun trafic aérien prévu hier en Grèce. L'organisme national des chemins de fer a aussi réduit fortement ses trains sur les lignes intérieures. Le Premier ministre, Georges Papandréou, qui se trouvait hier à Paris pour rencontrer le président français, Nicolas Sarkozy a appelé les fonctionnaires pour limiter l'impact de la grève et à «donner l'exemple» pour contribuer à la sortie de crise.

Une réponse européenne

Nicolas Sarkozy s'est entretenu, hier, avec la chancelière allemande, Angela Merkel, et devait avoir un autre entretien avec le président de l'UE Herman Van Rompuy, dans la perspective du sommet européen informel d'aujourd'hui à Bruxelles. Les chefs d'Etats et de gouvernements des 27 pays de l'UE se retrouvent en effet en présence du président de la Banque centrale européenne, Jean-Claude Trichet. La réponse européenne à la situation en Grèce s'est imposée comme le sujet dominant de cette rencontre. La réunion doit notamment porter sur les préparatifs en vue d'un plan d'aide financier de l'UE.
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Re: Manifestations/Emeutes en Grèce

Messagede Antigone » 12 Fév 2010, 17:38

La Tribune - 12 fev 2010

La récession grecque s'est encore aggravée fin 2009

Alors que le pays focalise toutes les inquiétudes compte tenu de son endettement excessif, l'évolution de son PIB au dernier trimestre 2009 a encore été pire qu'attendu.
Le produit intérieur brut grec s'est contracté plus vivement que prévu au quatrième trimestre 2009, de 0,8% par rapport aux trois mois précédents, et les chiffres des trois trimestres précédents ont été revus en baisse, ce qui suggère une sévère récession. Les économistes anticipaient une contraction du PIB de 0,5% seulement.
En rythme annuel, le PIB grec accuse une contraction de 2,6% après un recul de 2,5% au troisième trimestre (1,7% en première estimation).

Pour les économistes, ces statistiques impliquent sans doute que l'économie grecque s'est contractée de 2% environ l'an passé, un problème pour un gouvernement qui tente de juguler le déficit budgétaire tout en sortant le pays de la crise.
"La prévision de croissance du gouvernement grec est beaucoup trop optimiste", dit Ben May (Capital Economics), cité par Reuters. "C'est un autre élément qui fait que l'ajustement budgétaire auquel la Grèce tente d'accéder est très difficile. Le risque est que si elle y parvient, cela risque de se traduire par une sevère récession."

Les chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union européenne ont affiché leur solidarité envers le Grèce jeudi en s'entendant sur le principe d'une aide mais sans en donner les éléments concrets, ce que les marchés n'ont pas apprécié.
Le gouvernement socialiste d'Athènes estime que la Grèce renouera avec la croissance au second semestre de cette année, après avoir connu en 2009 sa première récession en seize ans.
Antigone
 

Re: Manifestations/Emeutes en Grèce

Messagede Nico37 » 24 Fév 2010, 22:54

Libération - Économie 24/02/2010 à 10h43
Grève générale en Grèce contre la cure de rigueur

Depuis minuit ce mercredi, les transports aériens et maritimes sont à l'arrêt, tandis que les dessertes ferroviaires sont pratiquement toutes interrompues. Ecoles, administrations et tribunaux doivent fermer, tandis que les banques, hôpitaux et grandes entreprises publiques fonctionnent au ralenti.

Quasiment à l'arrêt. La Grèce est presque totalement paralysée ce mercredi par une grève générale organisée par les grandes centrales syndicales contre la cure de rigueur décidée par le gouvernement socialiste pour sortir le pays d'une crise financière et budgétaire sans précédent.

En dépit de cette mobilisation, les sondages attestent d'un soutien de plus de six Grecs sur dix à la cure de rigueur. Selon la dernière enquête, publiée dimanche, 75% des Grecs souhaitent la paix sociale jusqu'au dénouement de la crise

Depuis minuit, les transports aériens et maritimes sont à l'arrêt, tandis que les dessertes ferroviaires sont pratiquement toutes interrompues.

Les bus et une ligne de métro fonctionnent cependant à Athènes pour permettre aux grévistes de se rendre aux manifestations prévues par les syndicats dans le centre de la capitale à la mi-journée et les taxis ne s'étaient pas joints à la grève.

D'autres manifestations doivent se dérouler dans les grandes villes de Grèce, notamment à Salonique, la deuxième ville du pays.

Le front syndical du parti communiste ultra orthodoxe, le Pame, a appelé à des manifestations séparées des autres organisations syndicales.

La grève doit entraîner la fermeture des écoles, administrations et tribunaux, tandis que les banques, hôpitaux et grandes entreprises du secteur public fonctionnent au ralenti.

Le pays est également privé de toute information des radios et télévisions en raison du ralliement du syndicat des journalistes, qui sanctionne ses membres s'ils ne participent pas à la grève. Les journaux ne paraîtront pas jeudi.

Le mouvement a été décidé par la puissante Confédération générale des travailleurs grecs (GSEE, 1 million d'adhérents) après l'annonce par le gouvernement de mesures d'austérités destinées à réduire drastiquement le déficit abyssal du pays et qui prévoient notamment de repousser de deux ans, à 63 ans et demi, l'âge moyen de départ en retraite.

La Fédération des fonctionnaires (300.000 membres), qui représente la catégorie la plus touchée par les mesures d'austérité, avec notamment des coupes salariales, a appelé ses membres à se joindre à la grève, après un premier mouvement d'arrêts de travail le 10 février..

La grève intervient alors que des experts de la Commission européenne, de la BCE et du FMI ont entamé mardi à Athènes l'avancement du plan d'économies de la Grèce pour régler sa crise budgétaire dans le cadre d'une mission technique de l'Union européenne qui doit prendre fin jeudi.

Au premier jour de cette mission, le porte-parole du gouvernement grec a accusé la Commission européenne d'avoir fermé les yeux sur la dérive budgétaire du pays sous la gestion du précédent pouvoir conservateur. Des accusations rejetées par Bruxelles qui a rappelé les réserves exprimées par le passé sur les comptes de la Grèce.

(Source AFP)

*30.000, selon d'autres sources.
Nico37
 
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Re: Manifestations/Emeutes en Grèce

Messagede Nico37 » 01 Mar 2010, 16:06

Grèce : L’ennemi est intra - muros. Supprimons le Programme de Stabilité du gouvernement du Pasok !
28 février par Panos Kosmas

L’éventualité d’une faillite de la Grèce –le « drame grec », comme aime l’appeler la presse internationale- provoque des réactions impressionnantes aux quatre coins de la planète : selon les évolutions sur le front de la « faillite grecque », le directeur du FMI Strauss-Kahn, des dignitaires américains et européens, ou encore le grand spéculateur Georges Soros font des déclarations. Les tristement célèbres agences de notation interviennent, elles influent sur les taux de change de l’euro, du dollar et du yen, mais aussi du peso, du real, etc . Les bourses montent et descendent – et pas seulement la bourse grecque, mais même la puissante Wall Street qui s’est reprise dès qu’a circulé la nouvelle du plan européen de « sauvetage » de la Grèce.

Le « cas grec » semble confirmer le « dicton » bien connu de la globalisation capitaliste : « le vol d’un papillon au Pacifique provoque une tempête en Europe ». Dans un certain sens, c’est juste : tout ce qui survient est tout d’abord lié à une perturbation plus large des équilibres dans le cadre de la globalisation capitaliste, et ne se réduit pas seulement à un simple problème interne à l’eurozone ou à une affaire bilatérale Grèce-UE.

Alors, de quoi s’agit-il en Grèce ? Pays « en faillite » participant à la monnaie unique européenne, elle a l’honneur de ne pas être simplement le « maillon faible » de l’eurozone, mais beaucoup plus que ça : le « talon d’Achille » des équilibres monétaires mondiaux et la « belle Hélène » de la nouvelle « Guerre de Troie » pour le réajustement de ces équilibres, tandis que la crise de la dette se déplace désormais vers les pays développés du Nord.

La crise de la dette au Nord

Un an et demi de crise économique capitaliste a eu (entre autres) comme résultat la création de conditions pour que se manifeste une « crise de la dette » dans le monde capitaliste développé. Une crise de la dette existe désormais dans les pays développés du Nord.

La crise de la dette dans les années 80 et 90 dans les pays en voie de développement, c’est à dire dans le Sud, , les conséquences pour les pays devenus son théâtre, mais aussi les bouleversements dans le système mondial lui-même qui l’ont accompagné, sont en général connus.

Ont agi comme instruments les taux d’intérêt et les taux de change, et comme « exécutants » les capitaux spéculatifs internationaux. Des pays entiers se sont effondrés et ont été pillés (du Mexique dans les années 80 jusqu’à l’Argentine à la fin des années 90).

Les spéculateurs se soucient peu du risque politique et des conséquences sociales de leurs actes ou de qui sera cette fois-ci le « maillon faible », c’est-à-dire le pays propice à être attaqué. Comme c’est bien connu, au début des années 90, Georges Soros n’avait pas hésité à attaquer et faire plier la livre anglaise…

La crise de la dette des pays du Nord était et est due à la nouvelle architecture des rapports Nord-Sud imposée progressivement après le choc pétrolier au début des années 70, et plus particulièrement à la politique des taux d’intérêt et à celle des rapports commerciaux qu’ont pu imposer aux pays du Sud les pays riches du Nord.

La crise de la dette était la « forme conjoncturelle » d’un mécanisme néocolonial de transfert de plus-value du Sud vers le Nord. Accessoirement et exceptionnellement, n’ont pas manqué les épisodes de redistribution de plus-value (de pillage spéculatif mutuel) au sein du Nord lui-même –comme le montre l’exemple de l’attaque susmentionnée contre la livre anglaise.

Au l’aube de la deuxième décennie du nouveau siècle, les conditions pour une crise de longue durée de la dette au Nord sont désormais réunies ! La dette publique des 10 pays les plus riches du monde, des pays de l’OCDE, mais aussi des pays de l’eurozone, tend déjà vers les 100% du PIB et on s’attend à ce qu’elle les dépasse au plus tard en 2014.

Le Nord développé est plongé dans les dettes jusqu’au cou pour deux raisons :

Primo, parce qu’il a largement socialisé les pertes privées (à travers les plans de sauvetage des banques, mais aussi au soutien d’autres secteurs industriels) ce qui a aggravé surtout la dette publique le déficit public.

Secundo, à cause de la baisse drastique des recettes de l’Etat, elle aggrave ainsi les déficits budgétaires et par voie de conséquence la dette publique. Ici, on peut faire une remarque plus générale : les politiques budgétaires du néolibéralisme, qui ont été construits sur l’austérité salariale et des dépenses publiques ainsi que sur l’allégement de la fiscalité de la rente et du capital, se sont montrés de simples coquilles de noix dans la mer houleuse de la crise. La tentative de les maintenir en l’état au milieu de la crise (grâce à des politiques de réduction des dépenses), ne fait que prolonger, aggraver et compliquer la crise, approfondissant finalement la crise de la dette.

Tertio, parce que parallèlement à l’augmentation de la dette, son financement devient plus coûteux, d’un coté parce que se renforce la tendance à éviter le risque et de l’autre à travers un processus bien connu :qui dit baisse de la capacité d’emprunt dit augmentation des spreads (augmentation des taux d’intérêt), donc plus d’intérêts à payer pour la même « quantité » de dette, et par conséquent gonflement de la dette à travers le processus même de sa gestion !

Quarto, parce que d’énormes capitaux (des profits non réinvestis dans la production) voient tarir leurs traditionnelles sources de mise en valeur (c.-à-d. la spéculation) et s’orientent vers le secteur des obligations d’Etat et des équilibres monétaires.

Ces quatre causes mettent en évidence la crise de la dette, en tant qu’objet essentiel des antagonismes mondiaux. Elles accélèrent la formation, dans les pays du Nord eux-mêmes, des mécanismes de redistribution de la plus-value autant entre les pôles dominants (USA, Allemagne, Grande-Bretagne, Japon, etc) qu’entre ceux-là et les périphéries du Nord, c.-à-d. les pays capitalistes moins développés. C’est vers ces deux directions, et avec une extrême violence, qu’est menée la guerre mondiale pour la gestion de la crise de la dette dans les pays du Nord.

Les « armes » de la guerre

Les instruments monétaires et financiers, mais aussi la concurrence des politiques budgétaires acquièrent une importance déterminante dans la gestion antagonique de la crise de la dette :

• Les taux d’intérêt : Les taux d’intérêt plus élevés d’une monnaie rendent plus attrayants les placements dans des titres qui ont été émis dans cette monnaie (entre autres les obligations d’Etat). Cependant, la politique des taux d’intérêt est aussi fonction des rythmes de la croissance, et en conséquence, c’est ici que commencent les vraies contradictions avec l’« économie réelle ».

• La politique de distribution de liquidités des banques centrales et l’inflation : L’émission de monnaie par les banques centrales accroît le danger inflationniste, lequel à son tour dévalorise la monnaie. Durant la crise, toutes les banques centrales des pôles capitalistes développés ont émis une masse considérable de monnaie, préparant ainsi le risque inflationniste dans une étape ultérieure.

• La notation de la capacité d’emprunt : Elle détermine grandement le coût de refinancement de la dette, c.-à-d. quels vont être les taux d’intérêt appliqués aux nouvelles obligations d’Etat. Les agences de notation sont des sociétés privées et plus susceptibles d’être soudoyées ou manipulées par des fonds spéculatifs plutôt que par des États.

• Les réserves de devises et les placements en obligations d’Etat : La Chine, l’Inde, le Brésil et les pays du Golfe, qui ont d’importantes réserves en devises, en investissent une grande partie en obligations libellées en monnaie forte : en dollar en premier lieu, en euro accessoirement. Le Japon, dont l’exorbitante dette publique (elle dépasse les 200% du PNB) est détenue à hauteur de 95% par des résidents, possède aussi des placements élevés en dollars.

L’antagonisme, mais aussi la coïncidence d’intérêts entre Chine-États-Unis et Japon détermine un point cauchemardesque d’équilibre instable pour le système mondial. Les réserves de devises sont bien sûr le résultat des excédents de la balance des paiements courants, ces excédents étant en rapport avec le volume mais aussi avec les modalités de la conduite du commerce mondial, etc.

• Les politiques budgétaires : A cette concurrence mondiale participent des États avec leurs monnaies nationales et l’eurozone avec l’euro. Comme la mondialisation capitaliste est le système le plus inhumain de défense des intérêts des créanciers (en généralisant : des intérêts de ceux qui investissent dans la finance), les marchés mondialisés du capitalisme mondial exigent l’adaptation des politiques budgétaires (recettes et dépenses publiques) à cette priorité : réductions drastiques des dépenses publiques, c.à.d. des dépenses pour les salaires, les pensions et la protection sociale, et augmentation des impôts indirects, c.à.d. de cette forme d’imposition qui est répartie de façon égale, et donc injuste sur toute la population puisqu’elle ne prend pas en compte les différences de revenu de chacun.

Voici les conditions pour que ceux qui investissent en obligations d’Etat, c.à.d. ceux qui prêtent aux États, soient assurés qu’ils auront leur argent remboursé. Et en plus : qu’ils prêteront de façon de plus en plus avantageuse, c.à.d. au plus cher. Il est clair que les « armes » de la guerre sont liées aux développements de « l’économie réelle » et l’influencent. De faibles taux d’intérêt et une politique souple de distribution de liquidités des banques centrales agissent contre la récession, tandis qu’à l’inverse, les sous-notations de la capacité d’emprunt et l’adaptation des politiques budgétaires aux besoins des préteurs renforcent la récession. Voici pourquoi la crise de la dette et sa gestion accroissent les incertitudes et rendent plus précaire et complexe la gestion de la crise du système économique et financier dans son ensemble.

L’eurozone

La « crise de la dette » grecque et sa propagation à l’Irlande, l’Espagne, le Portugal (les tristement célèbres « PIGS »), et éventuellement à l’Italie, constitue un épisode de l’intégration de l’eurozone à la mondialisation et accélère la crise de la dette des pays du Nord.

Ce qui se produit avec la Grèce, et qui est susceptible de concerner également l’Italie, l’Espagne et le Portugal, dépend de leur capacité d’adaptation à ces conditions hostiles. Les attaques spéculatives massives à la périphérie de la zone Euro mettent à l’épreuve les faiblesses systémiques de l’architecture monétaire de toute la zone Euro.

Ces faiblesses tiennent d’une part au fait que les règles de l’Union Européenne ne permettent pas le transfert des ressources pour renforcer les États membres en difficulté, d’autre part à l’existence d’une monnaie commune sans budget commun ni autorité budgétaire commune, et enfin, à l’exigence d’une politique commune en matière de dépenses sans système fiscal commun, etc.

Les concurrents mondiaux de l’euro et les marchés ne rappellent pas seulement au capitalisme grec que la croissance créée avec de l’argent emprunté grâce au gonflement de la dette se paie très cher dans la mondialisation capitaliste. Ils rappellent aussi à l’Allemagne et aux pays dominants de l’eurozone qu’un euro fort – monnaie de réserve mondiale, ne peut pas s’appuyer sur un édifice branlant et sur l’architecture incohérente de l’actuelle eurozone et de l’UE.

Le dernier sommet informel de l’UE a exprimé son soutien politique a la Grèce, mais le fameux « plan de sauvetage » n’a pas encore vu le jour. Les dirigeants de l’UE ont pleinement conscience que l’attaque contre la Grèce fait partie d’une attaque plus générale contre l’euro, mais ils se trouvent devant une impasse : la « solidarité » envers la Grèce peut leur coûter le début d’un processus dont la finalité serait de changer l’architecture même de l’eurozone.

Les dirigeants néolibéraux de l’UE ne veulent pas ouvrir ce chantier car ils ont peur de la contestation de l’architecture néolibérale de l’édifice européen que ça pourrait déclencher.

Mais à part cela, ce qui est central, c’est le rôle du « dépositaire » de l’euro : l’Allemagne. C’est le seul pays qui profite de l’euro fort. C’est ainsi que l’expression de la « solidarité communautaire » à la Grèce a abouti à ce résultat irritant : une déclaration politique selon laquelle on ne laissera pas la Grèce faire faillit, mais sans spécifier les conditions de cette "aide".

A l’occasion de ce sommet, ils ont d’ailleurs combiné une déclaration portant des exigences pour la prise immédiate de nouvelles mesures coercitives de réductions des dépenses publiques (suppression du 14ème mois de salaire) et d’augmentation de la TVA.

Le sommet a en outre imposé une tutelle internationale tripartite, Commission-BCE-FMI, ce dernier assumant un rôle d’…expert. Quant à comment aider, ils n’ont encore rien déclaré, ce qui a eu comme conséquence immédiate la poursuite des attaques spéculatives contre les obligations grecques. Selon certaines fuites, la méthode préconisée pour le cas grec sera la plus coûteuse : l’absorption des obligations grecques par des banques des États-membres. Cela signifie que la « solidarité communautaire » se traduira par l’engagement des banques européennes pour garantir la couverture de l’émission des obligations grecques au niveau actuel, c.-à-d. sur la base de taux d’intérêt élevés. Ce qui signifie que l’économie grecque va continuer de plier sous les attaques des marchés et qu’elle payera au plus cher la « solidarité communautaire ».

Face à « l’amour vache » de Bruxelles, le gouvernement du Pasok commence déjà à lorgner vers le FMI, non pas pour ses qualités d’expert, mais en tant que prêteur. Ils sont de plus en plus nombreux dans le gouvernement ceux qui disent que le recours au FMI fera cesser la spéculation sur les obligations grecques. Ils disent aussi : « Mais qu’est ce que le FMI pourra nous demander de plus ? »…

Cependant, le recours au FMI est considéré par les dignitaires européens comme un "Casus Belli" car il menace de « détricoter » l’eurozone. Les dirigeants européens rappellent que, dans cette éventualité, ils ont les moyens de punir la Grèce… Déjà dans le Financial Times est apparu un projet d’exclusion de la Grèce de l’euro pendant cinq ans, de retour à la drachme avec la parité d’entrée dans l’euro (1 euro=340,75 drachmes) et au bout de cinq ans (qui seront, cela va sans dire, cinq ans d’austérité sanglante)… un retour à l’euro avec une parité 1/600 !!!

L’européanisme du capital s’effondre avec fracas, puisqu’il se traduit cyniquement par l’injonction suivante : "vous allez rester de force dans l’eurozone car il faut sauver la crédibilité de l’euro et l’architecture néolibérale de l’eurozone. Vous allez traverser plusieurs années d’austérité et de pillage, et tout ça afin que la Grèce protège l’euro –et non pas qu’elle soit protégée par lui », contrairement à que disait jusqu’à aujourd’hui la doxa dominante. De l’autre coté, le recours au FMI signifierait se déplacer vers l’« axe » des alliances anglo-saxonnes. Sonnée, la bourgeoisie grecque est en train de se chercher des alliances dans la jungle de la mondialisation néolibérale à laquelle elle a adhéré de plein gré, réussissant l’exploit d’être promue au rang de bourgeoisie de pays capitaliste développé.

La « faillite grecque »

Ceci dit, on peut récapituler et conclure ainsi :

1. Le piège, c’est la dette et pas le déficit : Si c’était simplement le déficit, alors ce serait un problème interne de l’eurozone, il y auraient des pressions européennes pour des mesures dures, mais ne se poserait pas la question de la faillite. Pour le dire en mots plus simples : même si Bruxelles permet à la Grèce de continuer d’enfreindre les 3% du déficit prévus par le Pacte de Stabilité, les marchés continueront de faire pression sur la Grèce, la menaçant de faillite. Pour la simple raison que la dette grecque (c.à.d. plus de 300 milliards d’euros en obligations grecques) est disséminée et est négociée sur les marchés financiers mondiaux. Il suffit qu’il y ait une dépréciation massive des obligations grecques et de la bourse grecque pour que l’économie grecque arrive au bord du gouffre –d’autant plus qu’elle se trouve déjà en récession durable. Le problème est donc la dette, et si on parle du déficit, c’est parce que les coupes dures sont considérées comme la seule preuve crédible que la dette peut diminuer à court terme.

26 des 27 pays-membres de l’UE ont un déficit supérieur à 3% ! En clair, ceux qui déterminent l’ampleur des mesures de régression ne sont pas à Bruxelles mais constituent l’internationale des spéculateurs, c.à.d. les marchés mondialisés de capitaux.

Bruxelles laisse « tout simplement » la Grèce à la merci de ces marchés et lui demande de faire ce qu’ils désirent pour que l’euro ne soit pas touché. Pour protéger leur monstruosité néolibérale, elle lui « offre » une exposition durable aux attaques spéculatives, c.à.d. qu’elle la condamne à rester le punching-ball de service, lui garantissant seulement qu’elle… ne fera pas faillite.

2. L’attaque des spéculateurs contre la Grèce est une attaque contre l’eurozone : Et ceci pas seulement objectivement, mais aussi subjectivement. Ayant correctement diagnostiqué les « trous » de l’architecture de l’eurozone et sachant qu’il y a d’autres « maillons faibles », ils visent l’euro et l’eurozone. Ce qui arrive est un épisode, ou plutôt le premier épisode, de la gestion antagonique de la « crise de la dette » dans le monde développé, dans le Nord capitaliste. Dans la guerre qui vient de commencer, on ne peut rien exclure : de l’effondrement de l’eurozone à cause des attaques spéculatives et du refus des forces dirigeantes de l’UE d’œuvrer à l’unification politique, jusqu’à ce que l’Allemagne et les autres forces dirigeantes de l’UE soient contraintes d’avancer vers cette unification. Une preuve éloquente que le jeu est plus vaste et plus complexe, est l’éventualité que l’eurozone soit dissoute sous les coups des spéculateurs, c.à.d. que les spéculateurs et les opposants à l’euro « abolissent » l’eurozone ensemble avec Maastricht, le Pacte de Stabilité et tous les traités !

3. La « faillite grecque » n’est pas un problème intra-européen : l’adversaire n’est pas spécialement le Pacte de Stabilité ou l’UE, mais le réseau plus large des mécanismes de contrainte et de pillage du capitalisme néolibéral et de ses marchés mondialisés. La Grèce est le premier pays du Nord à subir les conséquences de la guerre monétaire et de la guerre plus générale de la « crise de la dette ». Elle est dépourvue d’instruments de défense économiques, puisqu’elle a volontairement concédé tous ses droits à exercer une politique monétaire, industrielle, agricole, commerciale et budgétaire à Bruxelles et à l’OMC.

Son gouvernement hésite entre quelle tutelle choisir : celle de la BCE et de Bruxelles ou celle du FMI ? Devrait-elle rester dans l’eurozone et recourir au FMI ? Ceci serait un coup porté à l’euro, et on peut être sûr que Bruxelles ne lui pardonnerait pas. Sortir de l’eurozone, tout en restant ou partant aussi de l’UE ? Elle peut se retrouver dans la situation de la Lettonie, de la Hongrie et de l’Ukraine, subissant une fuite massive des capitaux, l’effondrement de ses exportations, la perte ou la suspension des financements communautaires, une grande dévaluation de sa monnaie et son immersion dans une longue et profonde récession.

4. Y-a-t-il un « terrain » ou il est réaliste de récupérer ce qui a été perdu au niveau national par la perte des outils de politique économique et financière ? Pour les pays-membres de l’UE –même les puissants, mais beaucoup plus pour les faibles- le retour à la marche solitaire de la monnaie nationale et au protectionnisme serait un « isolement » catastrophique dans la jungle du capitalisme néolibéral et de ses marchés mondialisés.

Comme l’ « européanisme » du capital s’effondre (c’est la Grèce qui doit sauver l’euro et pas l’euro qui devra protéger la Grèce), c’est la Gauche et les mouvements sociaux, qui doivent brandir le drapeau de l’ « autre Europe ».

Les guerres monétaires et plus généralement la gestion antagoniste de la « crise de la dette » du Nord, sur fond de crise structurelle du capitalisme mondial, offriront en permanence les raisons et le terrain de la solidarité des peuples européens, et plus spécialement ceux du Sud européen pour leur lutte commune contre la monstruosité néolibérale appelée UE. Déjà, la crise elle-même et les attaques des spéculateurs sont en train de « tester » ses résistances affaiblies. L’édifice européen a commencé à prendre l’eau dès la première épreuve –et on n’en est qu’au début.

Dans la jungle mondialisée du capitalisme néolibéral et à l’aube de la crise de la dette du Nord (qui est à la fois une conséquence et une manifestation de la crise générale du capitalisme), ce qui a été perdu, au niveau national pour ce qui relève de l’autonomie de la politique économique, ne peut être récupéré qu’au seul niveau européen.

L’UE actuelle ne peut pas le faire. Elle doit être remplacée par un autre édifice, une construction authentique des peuples européens, de leurs luttes et de leur solidarité. Ce combat sera livré dans l’UE actuelle et contre elle. Et c’est évident qu’il ne sera pas livré à notre place par les spéculateurs ou les concurrents de l’euro, qui s’attaquent à l’euro pour leurs propres raisons, à l’opposé des nôtres. Notre ennemi n’est pas l’ « européanisme » en général, mais l’ « européanisme néolibéral du capital » qui est en train de faire faillite devant nos yeux.

L’ennemi est intra - muros !

La situation de la bourgeoisie grecque, de son système politique et de son gouvernement est terrible. Le gouvernement du Pasok ne cache pas qu’ « au point où nous sommes arrivés » il préférerait le recours au FMI : il sera contraint d’appliquer la même « recette » avec des mesures plus dures encore, mais « au moins les attaques spéculatives seront arrêtées et les conditions d’emprunt seront normalisées ».

Pourtant, la bourgeoisie n’hésite pas du tout dans ses choix plus généraux : elle veut rester dans l’eurozone, son éventuelle sortie ou expulsion –qui n’est pas prévue- serait néfaste pour ses intérêts et évidemment elle n’a pas d’états d’âme… pour faire payer la crise de nouveau aux travailleurs.

Elle a cependant deux problèmes : Primo, les politiques qu’elle est appelée à appliquer sont récessives et menacent de provoquer un cercle vicieux : aggravation de la récession de l’économie grecque, maintien des déficits élevés, exigence de nouvelles mesures, etc. La perspective d’un tel cercle vicieux n’enthousiasme pas les capitalistes grecs et le gouvernement, car elle est synonyme d’une baisse de l’activité économique et d’une diminution des profits.

Secundo, avec la pression continue pour ces mesures et surtout pour leur intensification immédiate, il y a fort à craindre que monte en flèche le « risque politique », c.à.d. le danger d’une agitation sociale de grande envergure. Le risque politique, lui, provoque une double peur : d’un côté parce que la Grèce ne respectera pas ses engagements et alors les pressions des spéculateurs s’intensifieront et le danger de la faillite s’approchera, et d’autre part, parce que sera testé le système politique et sa capacité à absorber des secousses sociales de grande dimension. Tout ça crée le spectre de la relégation du capitalisme grec dans la division capitaliste internationale du travail.

Ce qui est sûr est que la bourgeoisie grecque et son système politique ont décidé, sans aucune hésitation, qu’ils vont gérer les dangers en faisant payer la crise à la classe ouvrière, à la jeunesse, aux immigrés, c.à.d. ceux « d’en bas ».

Du point de vue de ses intérêts, elle agit parfaitement : pour les mêmes raisons qu’elle a adhéré de plein gré au capitalisme mondialisé et plus spécifiquement à l’eurozone, au noyau développé du Nord global, elle livrera bataille pour que son adhésion ainsi que les avantages qu’elle implique ne soient pas remis en cause.

Grace à l’ « union nationale » et le terrorisme du genre « il y a bien pire », « mieux vaut des sacrifices plutôt que l’effondrement du pays », la bourgeoisie grecque va exiger de ses sujets d’accepter sans sourciller les mesures. Pourtant, le scenario peut, pour plusieurs raisons, ne pas fonctionner. La plus importante est que, malgré ces sacrifices, la faillite et une crise générale plus profonde, (qui ressemble de plus en plus à un effondrement), ne puissent être évitées.

Afin de revendiquer le mieux possible sa place dans la mondialisation et s’assurer des alliances internationales, la bourgeoisie grecque fera tout pour faire passer toutes les mesures « indispensables » et contraindre les travailleurs à les accepter sans réactions, négociant avec ses concurrents et alliés internationaux, les rythmes et les conditions de la mise en œuvre de ces mesures tout en essayant de les rendre co-responsables du problème de « risque politique ».

Les marchés ne sont pas, eux, concernés par le risque politique, sauf s’il aboutit à une cessation de paiement. Par contre, Bruxelles se sent beaucoup plus directement concernée par ce risque politique, c.à.d. par une effervescence majeure et une révolte sociale contre ces mesures. D’un coté, parce qu’elle pourrait devenir contagieuse dans le continent européen et de l’autre, parce qu’elle multiplierait les pressions spéculatives contre l’euro.

Du tout a la partie

Finalement, la « chaîne » des conséquences est la suivante :

• La guerre monétaire dollar-euro constitue une perturbation majeure des équilibres mondiaux à l’origine de la « guerre mondiale » pour la gestion antagonique de la crise de la dette, laquelle « teste » les équilibres existants de la mondialisation capitaliste.

• L’attaque massive contre l’euro « teste », elle, les équilibres et les déficiences de l’architecture de l’euro et de l’eurozone.

• Le choix des forces dominantes de l’eurozone, et tout d’abord de l’Allemagne, est de transférer toute la pression sur le capitalisme grec, en lui demandant de se montrer digne de l’euro (qui lui a fait tellement de cadeaux), s’il veut rester membre méritant de la « sainte famille » du capitalisme développé.

• Le gouvernement grec accepte, pour le compte du capitalisme grec et du capital grec, que ces terribles pressions soient « transférées » sur les travailleurs grecs, la jeunesse, les immigrés et, les femmes.

Afin de garder les acquis de son adhésion au noyau développé de l’eurozone et d’avoir les moindres pertes résultantes de cette « aventure », le capitalisme grec choisit de prendre « toutes les mesures nécessaires ». La grande coalition consensuelle (Pasok, Nouvelle Démocratie, Laos), la stratégie « sécuritaire » et celle de la « tolérance zéro » ainsi que l’idéologie de la peur (« il y a pire ») sont ses armes principales.

Il n’y a pas de doute que, pour empêcher l’annulation de l’application des mesures, il va utiliser sans hésitation, au nom des « intérêts nationaux », la répression la plus dure en cas d’échec du consensus. Et tout ça uniquement pour défendre ses propres intérêts menacés et non pas parce qu’il serait soumis à Bruxelles.

De la partie au tout : Que faire ?

C’est pour ces raisons que : • La tâche essentielle de la Gauche grecque est de s’organiser et d’organiser une grande confrontation sociale, et de classe, contre la bourgeoisie grecque, les banquiers, les industriels et les patrons grecs, mais aussi contre leur système politique et leur gouvernement.

L’ennemi est intra-muros : les banques, le patronat, les ministères, ainsi que les « quartiers généraux » du Pasok, de la Nouvelle Démocratie et du Laos !

C’est pourquoi notre mot d’ordre principal doit être : A BAS LE PROGRAMME DE STABILITE ! Ce mot d’ordre condense de façon claire la politique de la Gauche. Il cible l’adversaire ici (et pas « ailleurs »), dedans (et pas « dehors »).

Il illustre bien les oppositions radicales : d’un coté le capitalisme grec, la bourgeoisie grecque et ses alliés, le système politique et son gouvernement, et de l’autre, ceux qui veulent résister à Bruxelles en luttant contre ceux qui se soumettent à elle.

Il vise le « talon d’Achille » de tout cet enchevêtrement de forces qui menace d’écraser les droits ouvriers et sociaux : il illustre le moyen le plus concret, immédiat, accessible et efficace pour frapper l’architecture néolibérale de l’eurozone qui est de combattre les projets des « marchés ». Il s’agit de mettre en échec cette politique qui représente et précise leurs objectifs : le Programme de Stabilité et de Développement 2010-2013 du gouvernement !

C’est seulement si nous transformons la Grèce en « maillon faible » de la gestion néolibérale de la dette que nous contribuerons de la façon la plus décisive à notre « quote-part nationale » pour la lutte internationale contre les mécanismes planétaires et européens de mise au pas et de pillage des peuples.

Si le système va du tout vers la partie, imposant et rendant homogènes des politiques et lançant les mécanismes de mise au pas, la dialectique de la résistance des peuples va, elle, de la partie vers le tout.

Le bon vieux principe fondamental, l’internationalisme, se fonde sur et « se vérifie » avant tout ici par la volonté et la capacité de lutter contre « notre propre » capitalisme, « notre propre » bourgeoisie.

« Détermination » classiste des luttes, des mouvements et des résistances au niveau national - internationalisation des dynamiques qui se développent. Multiplication des « maillons faibles » et solidarité, coordination et collaboration internationaliste entre eux. Mobilisations internationales coordonnées des mouvements de résistance et de la Gauche. Voilà ce que doit être le projet de la Gauche !

Les occasions et les points de friction exacerbés pour la création des « maillons faibles » et l’ouverture des brèches au sein du système de la mondialisation néolibérale et de l’UE du capital peuvent varier.

Quand ils voulaient imposer aux peuples européens la « constitution européenne », la méthode pour la création des maillons faibles était de voter Non dans les pays où se tenaient des référendums.

Mais, même dans ces cas, la grande confrontation se déroulait à l’intérieur, dans ces pays eux-mêmes. Evidemment, nous avons aussi besoin d’un cadre de solidarité internationale des peuples dans cette lutte commune et d’une collaboration active entre ceux qui du point de vue mouvementiste constituent les « maillons faibles ».

Quel est alors notre « programme » international et européen ?

La Gauche et les mouvements devront élaborer des revendications, des mots d’ordre et des objectifs communs :

• Face aux spéculateurs internationaux il faut mettre en avant la revendication pour la CESSATION DES PAYEMENTS et L’ANNULATION PARTIELLE DE LA DETTE ET LA RENEGOCIATION DU RESTE ! Des revendications de ce genre vont mûrir très vite en même temps que se multiplieront des nouveaux épisodes et de nouveaux « maillons faibles » face à la « crise de la dette » des pays développés.

• Face à l’« union Européenne » il faut mettre en avant la revendication immédiate d’un FINANCEMENT PAR LA BANQUE CENTRALE EUROPEENNE de la dette grecque et de n’importe quel autre pays-membre de l’UE. Cette revendication constitue la meilleure « introduction » à la revendication plus globale qui est de déboulonner le néolibéralisme au niveau européen et d’abattre l’actuel édifice européen. Avec des revendications comme : ABROGATION DU TRAITE DE MAASTRICHT (c’est lui et non le Pacte de Stabilité qui interdit le financement des pays-membres par la Banque Centrale Européenne), ABROGATION DU PACTE DE STABILITE, CHANGEMENT RADICAL DES CRITERES DE LA CONSTRUCTION EUROPEENNE !

Si, au lieu d’avoir et d’appliquer une telle politique de classe et internationaliste, on se renferme, en dernière analyse, dans une position du genre « révolte populaire contre les despotes étrangers ». Si on succombe aux charmes de l’ethnocentrisme romantique, alors on est guetté par de multiples déformations qui se transformeront en autant de grandes erreurs stratégiques. Poser la ligne de démarcation entre les « soumis » et ceux qui « luttent » ou entre une « dignité nationale » et ceux qui « se lèvent » contre Bruxelles et les marchés.

Croire que la bourgeoisie grecque n’organise pas consciemment l’attaque contre les droits ouvriers et sociaux afin de défendre les acquis de son adhésion au « club » du capitalisme développé, parce qu’elle est –sans le vouloir- soumise a Bruxelles, serait le meilleur alibi pour le « sympathique » Mr. Papandreou, qui « fait des efforts, ne veut pas prendre de telles mesures », mais « ne peut pas faire autrement ».

Et serait aussi le meilleur plaidoyer pour les pleurnicheries gouvernementales du genre « afin que nous ne soyons pas totalement détruits » et pour que nous ne perdions pas « notre souveraineté nationale », nous devons accepter les mesures de régression sociale.

Et en plus nous devrions nous sentir…flattés parce qu’ « ils se vengent sur la Grèce pour la révolte de décembre 2008 » ou « parce qu’elle a un haut niveau de résistance sociale » (mais si c’était comme ca, alors pourquoi sont-ils à la recherche des troubles sociaux et risquent-ils d’avoir un nouveau décembre de révolte, lequel pourrait cette fois s’avérer contagieux et non plus étudiant mais…ouvrier ?).

Finalement, on serait exposé à des délires nationalistes du genre « le retour des Allemands » (l’Allemagne qui…continue la Deuxième Guerre Mondiale contre la Grèce », et bientôt la mythologie populaire sera nourrie de nouvelles versions de la haine gréco-allemande et de l’amitié gréco-française), « l’Europe ne respecte pas la Grèce » (laquelle pourra, dans un avenir pas si lointain, constituer la base d’un nouveau pro-américanisme ou d’une sympathie -bien pilotée- pour le FMI) ou l’inverse « avec tout ça les Américains veulent imposer à la Grèce des solutions antinationales aux questions de la Macédoine, de Chypre ou de la mer Egée », etc.

On peut imaginer facilement qu’alors la rhétorique d’extrême droite ne sera pas très loin, et dans ce cas on pourra apprendre que tout ça n’est rien de plus qu’une conspiration universelle des Juifs contre l’hellénisme. D’ailleurs, c’est le porte-parole du groupe parlementaire du LAOS qui, commentant les réactions des alliés européens il y a pas si longtemps, a déclaré qu’ « ils vont bombarder la Grèce pour la deuxième fois »…

Une opposition structurelle - Une gauche socialiste !

On est au début d’événements qui conduisent à un grand affrontement social et de classe d’importance historique. Pour le capitalisme grec et ses gouvernements, l’équation est simple, car ils n’ont pas l’habitude de commettre des erreurs quand il s’agit de leurs intérêts de classe : ils doivent écraser les résistances ouvrières et sociales, soumettre leur « propre » classe ouvrière afin d’éviter des grandes pertes dans le processus de réévaluation des rapports de force au sein du club des pays développés.

La classe ouvrière, les mouvements sociaux et la Gauche se trouvent aux antipodes : ils ne doivent pas permettre un recul de dimension historique de leurs droits, lequel va « financer » les intérêts du capital grec. La confrontation sociale et de classe sera dure. La probabilité que cèdent les « digues », que se brise le « consensus de la peur », qu’on puisse avoir une grande mobilisation ouvrière et sociale ainsi que des secousses politiques à grande échelle, est tout à fait plausible.

Devant les irrésistibles nécessités d’un affrontement social de classe, face à de telles dimensions et de tels enjeux, au beau milieu d’une « sanglante » conjoncture économique et sociale, le discours et l’action de la Gauche doit être subversif, pertinent et socialiste.

L’organisateur actuel des attaques contre les droits ouvriers et sociaux, G. Papandreou, avait posé avant les élections, tout à fait prophétiquement, le dilemme « Socialisme ou barbarie » !

La Gauche, qui se sent tellement défaite au point qu’elle n’a pas le courage de poser elle-même ce dilemme, est indigne des circonstances historiques !

Mais, le discours oppositionnel doit aussi s’élever à la hauteur des circonstances historiques. La Gauche, porteuse de « solution alternative à la crise », d’une solution qui, même en paroles, n’est pas porteuse de subversions à caractère socialiste, est condamnée d’ajouter des notes en bas de page et des astérisques tandis que la bourgeoisie écrira des nouvelles pages de victoires contre la classe ouvrière, la jeunesse, les immigrés et les résistances sociales.

Les « grands oui » de la Gauche, ses propres objectifs programmatiques contradictoires, n’ont pas pour objectif de sortir le système de la crise, ni ne peuvent réussir une telle chose ! Ces « grands oui » combattent les grands « non » au système et la perspective subversive pour le dépassement du système. Tout ça renvoie à une opposition anticapitaliste-socialiste, structurée et subversive qui s’appuiera sur l’intervention sociale de masse, pour que soient déclenchées des résistances sociales de grande envergure.

Les revendications politiques et programmatiques centrales doivent aussi s’élever à la hauteur des circonstances :

• NATIONALISATION DE TOUTES LES BANQUES SANS INDEMNITE ! • RENATIONALISATION DE TOUTES LES ENTREPRISES PRIVATISEES ! • ANNULATION DES PARADES MILITAIRES ! • IMPOSITION DE LA FORTUNE DE L’EGLISE AU TAUX LE PLUS ELEVE ! • AUGMENTATION DE 45% DU TAUX D’IMPOSITION FISCALE DES PROFITS ! • ABROGATION DES LOIS ANTI-SECURITE SOCIALE ET DE TOUTES LES FORMES DE TRAVAIL PRECAIRE ! AUGMENTATION DES SALAIRES ET DES PENSIONS ! AUGMENTATION DES DEPENSES SOCIALES !

Enfin, la gravité de la situation exige un appel public clair en faveur de la mobilisation unitaire de toutes les forces de la Gauche sur la base de l’objectif central de l’abrogation du Programme de Stabilité et pour l’action commune autour de plusieurs revendications programmatiques et politiques de pointe.

Ceux qui ne répondront pas à cet appel public, assumeront toute la responsabilité de leur refus –les travailleurs et la jeunesse les jugeront très sévèrement !

Au moment où le capital grec s’est assuré le consensus de la « grande coalition » Pasok, N.D., LAOS, pour pourfendre les droits ouvriers et sociaux, les travailleurs ont besoin d’un soutien politique, d’un accord politique au moins équivalent de la Gauche pour la défense de leurs intérêts !

P.-S.
Panos Kosmas est dirigeant de l’organisation « Kokkino » (Rouge), composante de la Coalition de la Gauche Radicale (SYRIZA). La traduction en français est due à Georges Mitralias et a été entièrement revue par Pascal Franchet et Claude Quémar.
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Re: Manifestations/Emeutes en Grèce

Messagede Nico37 » 05 Mar 2010, 20:39

Un camarade Grec de la CGA a écrit:Concernant la situation en grèce, voici quelques mesures significatives que le gouvernement a annoncées :
-diminution à 30% des 13+14 salaires (cadeau Noël+Pacques ) et des congés payés
-diminution 12% des allocations aux fonctionnaires et de celles - ceux qui travaillent aux institutions publiques (même sous contrats précaires)
-augmentation de tout type de TVA
-gèle des retraites pour tous-tes
-réduction de revenu à 7% pour tous-tes qui travaillent à des organismes dépendant de l'Etat (collectivités territoriales, entreprises, etc)
-augmentation du prix de l'essence, du pétrole, des cigarettes, de l'alcool
-augmentation des prix -EDF
-suppression de postes de fonctionnaires ou des personnes travaillant dans des organismes d'Etat.
-réduction du budget de l'éducation à 200 millions d'€
-réduction du budget pour les mutuelles des entreprises contrôlées par l'Etat (EDF, Téléphonie etc)

Face à tout ça, une énorme vague de grèves, qui touche aussi le privé car comme l'a annoncé le représentant du MEDEF et Bruxelles le réclame, quelques unes de ces mesures vont aussi s'appliquer dans le privé.

Ci dessous, traduit, le tract de la "Action commune de Solidarité" :

et quelques clarifications :
GSEE = centrale syndicale, contrôlée par les syndicalistes des parties du pouvoir
ADEDY = centrale syndicale des fonctionnaires
PAME = Confédération Syndicale contrôlée par le PC grec (stalinien-socio démocrate)


A bas le gouvernement et l'état de l'attaque globale du Capital et de l'Etat

Grèves combatives, manifestations, occupations, affrontements,

Empirons Leur crise avec des luttes de renversement


Avec les nouvelles mesures de pillage du monde du travail qui ont été annoncées par le gouvernement, il est plus que évident que la stratégie de l'Etat et du Capital pour le dépassement de la crise est : eux ils veulent tout !

Cette stratégie n'est pas imposée par des forces « de l'extérieur » (Bruxelles, allemands, spéculateurs internationaux, etc.) comme la gauche essaye de nous convaincre, en levant les bannière… de la lutte contre l'Occupation (l'occupation pendant le 2° guerre Mondial) et en offrant ainsi un alibi au gouvernement ; mais (cette stratégie) elle constitue un besoin vital du capital et de la classe bourgeoise de notre pays. D'ailleurs, c'est pourquoi, la plupart des parties et des syndicats de ce régime, soutenus par les Organismes Internationaux de pouvoir et de domination du Capital (U.E., FMI), se dépêche pour contribuer à « l'effort national »

Face à cette attaque globale, le monde du travail ne peut que mettre en avant le « nous voulons tout ! ». C'est pourquoi nous ne revendiquons pas le « nous ne payerons pas la crise », mais nous revendiquons toute la richesse que produit le travailleur aujourd'hui et le besoin d'un changement de cette richesse. Nous ne revendiquons pas simplement « la défense, ou la diminution réaliste du temps de travail » ou le « travail pour tous », mais la diminution radical de temps de travail pour toute la société et le changement du contenu de travail pour tout le monde ; parce que nous voulons que le temps libre fasse partie de cette richesse, parce que nous voulons renverser le concept du travail « compétitif », du travail « rentable » qui isole et individualise, et le remplacer par la libre action coopérative, créative et sociale. Nous ne revendiquons pas simplement «l'interdiction des licenciements », « les nationalisations » et « les programmes de salut », mais nous revendiquons toute la procédure productive, la reconquête de la richesse sociale avec la création parallèle des anti-institutions de démocratie directe.

Nous ne dénonçons pas simplement les pactes de stabilité ou les décisions de Bruxelles, mais nous agissons pour le désengagement et la dissolution internationaliste et révolutionnaire de tous les mécanismes et d'organismes internationaux de pouvoir inter-étatique et de domination économique (UE, FMI, OMC, OTAN etc.) ; avec des actions qui uniront les travailleurs face à l'ennemi commun, au-delà des frontières nationales et des « économies nationales ».

Face à ces besoins du monde du travail se tiennent avec hostilité les organisations syndicales GSEE-ADEDY, parce qu'en tant que maisons de garde avancées de l'Etat dans le mouvement ouvrier, elles constituent les dépositaires de la croissance patronale, de la compétitivité, de la productivité. En même temps, le syndicalisme de PAME, en maintenant les mêmes caractéristiques
de bureaucratie et de hiérarchie et en voulant devenir une autre GSEE à la place de la GSEE, est hostile à chaque action ouvrière indépendante qui échappe à son contrôle, et mène la « lutte » de la protestation politique, de l'avènement du Parti et des solutions parlementaires. Ils ne nous représentent pas !

Toutes les propositions de « soulagement », d'« interception », de « sortie » de la crise, optent en réalité pour … le retour à la « normalité » ; la normalité d'une croissance capitaliste encore plus barbare et catastrophique pour l'humain et la nature. En réalité, il n'existe pas de soulagement réel, d'interception ou de sortie de la situation dépressive que vivent aujourd'hui les travailleurs-euses, les chômeurs, les jeunes, les immigré-e-s. Aujourd'hui, seule la transformation de la crise en une crise révolutionnaire et politique de contestation globale et de renversement du système qui engendre le malheur moderne, peut conduire à l'amélioration réelle de la place du monde du travail.

Face à l'attaque absolue du Capital et de l'État, la seule vrai réponse est celle d'un mouvement ouvrier combatif de base et d'émancipation ; de revendications non négociées de nos besoins et de nos désirs ; de développement de formes collectives de communauté anti- étatiques, anti-commerciales, anti- parlementaires, de lutte, de solidarité, de culture ouvrière et de démocratie directe.

ACTION COMMUNE DE SOLIDARITÉ
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Re: Manifestations/Emeutes en Grèce

Messagede leo » 11 Mar 2010, 11:24

Un anarchiste abattu par la police


Lambros Foundas été tué par la police à environ 5 h du matin le mercredi 10 mars dans la banlieue de Dafni, au sud d'Athènes.

Selon la police, il était un «terroriste» et a été abattu alors qu'il tentait de voler une voiture avec une autre personne, et portait une arme à feu.

Les résidents du quartier ont indiqué que Foundas avait été attaqué par plusieurs policiers dans la matinée du mercredi 10.

Foundas, 35 ans, était l'un des plus de 500 anarchistes arrêtés lors des troubles de l'Université polytechnique d'Athènes en 1995.

Photos des lieux où Foundas a été abattu : http://athens.indymedia.org/front.php3? ... id=1141761

info piquée ici : http://www.alasbarricadas.org/noticias/?q=node/13323
Le texte affiché aux côtés de l'image avec sa photo est ainsi libellé: «Honneur à l'anarchiste Foundas Lambros »
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Un camarade assassiné à Athènes

Messagede JPD » 11 Mar 2010, 11:47

Le camarade Lambros Foundas
assassiné par la police à Athènes


Agé de 35 ans il a été assassiné mercredi matin dans la banlieue de Dafni (Athènes). La police le désigne comme un terroriste qui aurait été arrêté en train de voler une voiture et qu’il portait des armes. Lorsqu’il avait 20 ans Foundas fut l’un des 500 militants arrêté lors des affrontements à la Polytechnique en 1995 à Athènes.

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Honneur à l’anarchiste Lambros Foundas

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