Arthur a écrit:Le syndicalisme ce n'est pas, et n'a jamais été je crois, monter une section syndicale tout seul.
La première démarche me semble consister à ce rendre dans une Bourse du Travail - ou dans le cas d'un isolement géographique important contacter des syndicats par internet -, de rencontrer des syndiqués de son métier ou de sa branche, d'apprendre a connaître ses droits, de prendre conscience d'une force qui peut être collective ...
La question dépasse bien évidemment le cas de ton fils.
Je m'étonnais simplement que sur un forum anarchiste, dans une rubrique "luttes actuelles et manifestations" on puisse évoquer la question des apprentis sans envisager une démarche syndicale ...
Fraternelles Salutations Syndicalistes.
D'abord merci pour tes interventions et je n'ai pas comme fu hsang une position aussi tranchée sur les syndicats en général.
D'abord je fais une différence entre les directions syndicales et les syndiqué-e-s qui les débordent d'ailleurs de plus en plus souvent en utilisant ce cadre qui permet déjà de se regrouper.
Ensuite je fais la différence entre les syndicats et, la CGT n'est pas FO et FO n'est pas la CNT-f ou CNT-ait.
Mais il faut être réaliste : comment inciter un jeune de 17 ans à aller dans une bourse du travail alors qu'il n'y a aucun syndiqué dans la boite et qu'il bosse du lundi au vendredi soir de 9h30 à 15h et de 18h à 22h30 ?
C'est surréaliste.
Le faire à sa place ?
Je n'en vois pas l'intérêt à moins que tu me l'expliques.
Il faut comprendre que dans ce genre de situation d'entreprises d'une 40aine de personnes, tout le monde est repéré et celui qui bouge une oreille se fait dégommer.
Nous sommes en 2009 dans ces petites entreprises comme au temps du servage : tu marches ou tu crèves.
Tu ne peux pas demander à un môme pris dans cet enfer d'affronter un tel système et de partir seul en croisades dans de telles conditions.
Peut-être que dans une structure plus importante et avec un syndicat présent quel qu'il soit d'ailleurs, j'aurais incité mon gamin à aller voir les membres de la section mais là ta remarque ne m'est même pas venue un instant à l'esprit.
J'ai donc paré au plus pressé et je l'ai fait même pas pour mon gamin qui n'a pas obtenu ses vacances mais quand j'ai appris qu'un de ses camarade de boulot n'avait trouvé que la mort comme issue à cet enfer de l'exploitation capitaliste.
Et je vais même t'avouer une chose : j'ai écrit à l'inspection du travail sous couvert de l'anonymat, en leur expliquant pourquoi je le faisais pour éviter les représailles sur le môme .
La précédente fois ,je les avais contacté à découvert parce que l'ancien patron faisait travailler les jeunes + de 12 heures par jour avec un seul jour de congé / semaine et en les faisant revenir à minuit.
"Illégal" bien sur et qu'il était hors de question de continuer comme ça. ( le patron en question a eu un contrôle une semaine après qui a remis les pendules un peu à l'heure pour l'apprenti qui était resté )
Donc les choses ne sont pas si simples et la théorie de colle pas toujours à la pratique.
Nous sommes dans une situation de survie immédiate pour un grand nombre de ceux qui travaillent et le combat syndical
n'est pas toujours la solution comme par exemple dans le cas présent.
Une solution concernant la satisfaction des revendications à l'étape actuelle du pourrissement du système dépasse d'ailleurs à mon avis le cadre du combat syndical dans le sens "négociation" . Ce qui peut éventuellement s'obtenir ne peut l'être que dans le cadre d'un affrontement direct et souvent violent, et encore.
Pour cela il faut un rapport de force favorable et ce n'est pas l'état actuel du syndicalisme qui peut aujourd'hui l'offrir.
Ni malheureusement la force de solidarité actuelle entre les travailleurs-ses.