Révolution, quelle méthode ?

[Kartoch]

Tout dépend aussi de l'échelle de la révolution (dans l'espace, j'entends).

La guerrilla urbaine sera sans doute incontournable, et ce même après une éventuelle chute de l'Etat, parce que ses partisans trouveront toujours assez d'armes et de mercenaires pour entretenir leur résistance.

Je suis d'accords, la violence doit être l'ultime recours, et plus encore : doit être activement débattue et expliquée à celles et ceux qui n'y prennent pas part.
Une violence jugée excessive ou irréfléchie pousserait la population à détester chacun des camps qui en feraient usage.

[Kartoch]

Mais bon, on ne peut pas parler de ce que personne n'a jamais expérimenté.

C'est tentant de faire des conjectures, mais elles ne feront jamais que s'approcher de la réalité (à moins d'un coup de bol phénoménal peut être).

[Tuxanar]

C'est justement pour éviter d'être pris au dépourvu qu'il faut en discuter.

[Kartoch]

Je ne dis pas que c'est inutile (désolé, c'est dur de bien se faire comprendre sur internet) mais juste qu'il faut relativiser la portée de telles discussions, (qui restent intéressantes bien sûr), puisque on peut gager que la pratique sera différente de la théorie.

Mais heureusement qu'il y en a pour cogiter sur la question, sinon, comme tu dis, ce serait une sacrée pagaille, le jour venu.

[Mouton sauvage]

Si on ne détruit pas TOUS les moyens qui permettent d'exercer le pouvoir (la liste est très très longue, je vous laisse imaginer) alors il y aura toujours un risque de retour des nantis de l'ancien régime (qui s'avèrent être ceux qui savent utiliser ces moyens) et de leurs complices involontaires.

Après, s'ils veulent reconstruire le capitalisme de zéro, je leur souhaite bonne chance

[Tuxanar]

Si on ne détruit pas TOUS les moyens qui permettent d'exercer le pouvoir (la liste est très très longue, je vous laisse imaginer) alors il y aura toujours un risque de retour des nantis de l'ancien régime (qui s'avèrent être ceux qui savent utiliser ces moyens) et de leurs complices involontaires.

Après, s'ils veulent reconstruire le capitalisme de zéro, je leur souhaite bonne chance

Et comment tu fais ? C'est quoi les moyens qui permettent d'exercer le pouvoir ?

Si tu fais référence à à la destruction d'une organisation collective de la société, je crois pas que ce soit une bonne idée. Mais, je préfère que tu précises ta pensée avant que je te réponde précisément.

[Mouton sauvage]

J'ai peut-être été un peu excessif sur le "TOUS les moyens", j'aurais pu dire "une bonne partie des moyens", ce qui me semble suffisant.
Mais je ne désire pas entrer dans les détails car on s'y perd, sur ce coup, restons dans le théorique et l'abstrait.

[Tuxanar]

Je suis désolé mais il s'agit de révolution. Comment la faire, comment conserver les acquis dans un premier temps. Ça peut pas être théorique et abstrait. Il faut rentrer dans le concret sans être super précis car on y est pas encore.

[Mouton sauvage]

J'ai bien compris, il s'agit de révolution, mais laquelle ?

Comment la faire dépend des objectifs tactiques qui dépendent des objectifs stratégiques qui dépendent des objectifs "philosophiques".

Il faut être théorique et abstrait avant d'entrer dans le concret. Tu admettras qu'avec des objectifs philosophiques différents (même qu'ils seraient anarchistes), les objectifs tactiques peuvent être diamétralement opposés.

Et la conservation des acquis, je réponds sur le fond: il faut détruire les moyens qui permettent au système précédent d'exister, ensuite il suffit d'être vigilant. Je préfère cette méthode à une autre qui consisterait à exercer durablement un contrôle et une répression.

Je reste vague sur les détails car je désire plus provoquer la réflexion globale que convaincre sur des arguments de détail.

[Tuxanar]

Il ne s'agit pas d'avoir des objectifs philosophiques, ça ne mène à rien car la philo est une réflexion individuelle.

Il faut des objectifs politiques (ce qui comprend social), on appelle ça un projet de société, alors c'est vrai que moi, j'ai déjà une idée de l'organisation de la société que j'aimerais voir émerger. Mais, c'est vrai que quand on en a pas, c'est dur de penser la révolution.

[Mouton sauvage]

Tu joues sur les mots, un projet de société est forcément basé sur une conception philosophique...
Moi j'ai aussi une idée, je n'ai donc aucune peine à penser à une révolution.
Et ne fais pas le malin, c'est toi qui as lancé ce sujet et quand on regarde tes messages on se doute bien que tu n'as qu'une très très vague idée des objectifs et des moyens.

[Tuxanar]

Pour lancer un topic, il faut rester vague pour que la discussion soit large. Sinon, ma conception est assez vague, je vais pas faire des plans ultra précis sur la comète. Admet par contre que c'est plus précis ce que tu as dis jusque là.

Ensuite, tu fais quelle différence entre tactique et stratégie ? J'en fais une, mais j'aimerais bien connaître la tienne.

Et dans tous les cas, c'est pas sur le plan philosophique qu'il faut se placer, mais d'un point de vue pratique et politique. La philosophie, c'est trop abstrait pour pouvoir penser une société.
D'un point de vue strictement philosophique, la société actuelle est parfaite. Il suffit de lire, le Préambule de la Constitution, les différentes déclarations des droits pour s'en rendre compte. L'individu est protégé par ces textes qui lui donne des droits.

Bon tu vois bien que se placer d'un point de vue uniquement philosophique et ne pas rentrer dans le concret amène à dire de grosse conneries (suffit de lire les 2 lignes supérieurs pour s'en rendre compte).

[Polack]

tu as une conception très restrictive de la philosophie. Et ton exemple est erroné puisque tu te places non sur le terrain philosophique mais sur le terrain juridique.

[Tuxanar]

Tu connais la philosophie du droit ? C'est pourtant une branche de la philo.

[arvn d]

Oui mais qu'une branche, c'est prendre par le petit bout de la lorgnette que de dire que du point de vue philosophique la société actuelle est parfaite. Quoi ce serait la fin de l'histoire?