12 ans, 34 numéros papiers, des miliers de lettres et de témoignages de prisonniers, de prisonnières et de proches ; des paroles en lutte ; des dizaines de textes d’analyses et d’informations sur les nouvelles lois, les prisons et le système judiciaire ; des dossiers thématiques sur les longues peines, les prisons pour mineurs, les liens entre pouvoir psychiatrique et enfermement carcéral, les luttes dans les nouvelles prisons... des rencontres, des solidarités concrètes.
Il fallait bien un nouveau site, plus navigable, plus lisible, qui permette d’accéder aux contenus par type de textes, par mots clefs et par date de parution. Tout n’est pas encore en ligne loin de là, mais le site est dores et déjà consultable :
http://lenvolee.net
Faites le connaître le plus largement possible aux prisonniers, aux familles et à toutes celles et ceux que la prison concerne, dérange, révolte...
D’autre part, le site est désormais un outil qui permet de suivre de manière plus régulière l’actualité des prisons, des tribunaux , des centre de rétention dans une perspective critique.
Durant les deux semaines qui viennent, suivez le procès de l’évasion de la centrale de Moulins (2009) qui se tient aux assises de Lyon du mardi 2 avril au vendredi 19 avril.
L’un des coaccusés, Christophe Khider, qui n’est pas libérable avant 2045 avant même le verdict de ce procès, voudrait profiter de cette occasion pour dénoncer publiquement les peines d’élimination sociale qui sont prononcées dans les tribunaux, pour dénoncer la torture blanche et l’isolement que subissent les longues peines en France.
L’équipe de l’Envolée sera sur place pour donner le plus d’échos possible à ce procès.
N’hésitez pas à entrer en contact avec nous : contact@lenvolee.fr, L’Envolee, 43, rue de Stalingrad, Montreuil
le nouveau site : http://lenvolee.net
Qui sommes-nous ?
L’Envolée est un journal qui parait quatre fois par an. Il publie les lettres de prisonniers que nous recevons, des compte rendus de procès auxquels nous assistons, et des analyses sur la société et ses lois.
Le journal prolonge le travail mené par des émissions de radio indépendantes qui maintiennent un lien entre l’intérieur et l’extérieur des prisons, en dehors du contrôle de l’administration pénitentiaire.
Le journal est réalisé par des ex-prisonniers ou des proches de prisonniers qui pensent qu’il est primordial de publier des textes venus des prisons et des textes contre les prisons. Les prisonniers décrivent leur quotidien, dénoncent leurs conditions de détention, se battent contre l’enfermement. Ils le feront toujours mieux que tous ceux qui veulent parler à leur place (journalistes, sociologues, experts, militants).
Une parole de prisonnier qui sort et attaque l’administration pénitentiaire ou la justice, qui plus est quand cette parole est collective, constitue un acte politique qui dérange l’ordre des choses. L’Envolée se veut porte voix des prisonniers et prisonnières qui luttent contre le sort qui leur est fait ; mais nous ne sommes ni les porte parole, ni un syndicat de prisonniers. Cela ne nous empêche pas, bien sur, de soutenir et d’aider des prisonniers qui sont proches de nous ou qui nous demandent d’être solidaires.
Nous espérons toujours que les mots inspirent des luttes contre la justice et l’enfermement. Pour nous, la liberté est un rapport entre les gens qui se battent ensemble pour la gagner.
Le journal s’inscrit dans l’histoire de la critique sociale abordée sous l’angle du droit et de la justice. La prison est le ciment nécessaire à l’Etat pour permettre au capitalisme de se développer. Prisons et Justice servent principalement à enfermer la misère. L’enfermement carcéral joue un rôle social de repoussoir : il produit une peur nécessaire au maintien de cette société.
Ainsi la prison sert aussi à enfermer dehors. Les familles et les proches de prisonniers et de prisonnières le savent bien.
Ce journal survit maintenant depuis plus de 12 ans malgré les censures de l’administration pénitentiaire, malgré les poursuites récurrentes pour diffamation, malgré nos faibles moyens. Nous ne comptons que sur l’argent des abonnements et des évènements que nous organisons pour financer la sortie régulière du journal. Donc n’hésitez pas à écrire, à vous abonnez et à abonner des prisonniers en faisant parvenir leur numéro d’écrou (l’abonnement est gratuit pour les prisonniers).
Si vous souhaitez écrire à un prisonnier ou une prisonnière dont vous aurez lu un courrier dans le journal ou sur ce site, nous pouvons vous faire parvenir son numéro d’écrou – si la personne nous a donné son accord pour le faire.
A bas les prisons, toutes les prisons… soyons solidaires des enfermés qui refusent de se résigner, solidaires des familles et des amis qui se démènent tous les jours pour ne pas lâcher face à une administration oppressante.
Vous avez dit « réforme pénale »?
Le désormais traditionnel mouvement de printemps des matons lancé par l’UFAP-UNSA ne vous aura pas échappé : sur fond de « réforme pénale » les pisse-copie de la presse régionale et nationale ressortent leurs titres éculés sur la « grogne » et les « surveillants qui tirent la sonnette d’alarme » ; photos de palettes en feu de Villefrance-sur-Saône à Fleury en passant par Arras ou Nîmes ; de CRS qui les gazent au-dessus de la tête et finissent par les prendre dans leurs bras, les collègues… Rien de neuf, com’ toujours ; ils demandent « la restauration de l’autorité de l’Etat » : « On perd de l’autorité. Les surveillants sont les oubliés des réformes successives », et dénoncent pêle-mêle, « agressions, prise d’otages et trafics de matériel interdit ». Ils auraient tort de pas continuer puisque ça marche. Il y a un an, ils obtenaient des portiques high-tech et autres gadgets sécuritaires (33 millions d’euros) ainsi que des soussous dans la popoche (cf. l’Envolée N 36).
Cette année, notre bonne ministre des prisons et des tribunaux – qui soit dit en passant ne s’est pas fait virer, on change pas une équipe qui gagne – « est particulièrement attentive à la situation des personnels pénitentiaires. Ceux-ci font face en effet à une situation très complexe, marquée par une surpopulation record, de fortes tensions en détention et un nombre important de vacances de postes ». Pour répondre à la demande du secrétaire général de l’UFAP de mieux « gérer les affectations en fonction du profil des détenus », Taubira fait fuiter la suite de sa recette dès le lendemain.
Le volet présenté le 7 mai porte sur la réforme des maisons centrales qui seraient désormais classées en quatre catégories en fonction de la « dangerosité » des prisonniers qui y sont enfermés. « Les niveaux 1 et 2, dédiés aux prisonniers les moins durs, donneraient une certaine liberté à ceux-ci dans la gestion de leur emploi du temps et de leurs activités » – v’là la liberté : une prime à la soumission. « Le niveau 3, plus strict, serait réservé aux profils disciplinaires, avec une affectation temporaire de quelques mois centrée » sur les motifs les ayant conduits dans ce type de structure » » : prime à la repentance. « Le niveau 4 accueillerait les profils les plus sensibles, comme les anciens évadés », les irrécupérables, ceux qui n’aiment décidement pas la prison. « Pour ces deux derniers niveaux, si le détenu fait preuve de bonne volonté, il aura vocation à retourner dans une prison de niveau 1 ou 2 », précise le document. Par ailleurs, « le projet entend mettre un terme au régime » portes ouvertes » qui permet aux détenus de circuler librement sur les coursives dans certains établissements réputés » souples « . En échange, le nombre et le choix d’activités seraient revus à la hausse. » Enfin, « pour rompre la solitude ressentie par certains fonctionnaires, le plan propose de tester le travail en binôme en développant l’îlotage dans les coursives, à la façon des patrouilles de police. » Dixit le Parisien.
Malgré tout, Taubira est toujours jugée « laxiste » et « gauchiste » par la France du 13 heures. Mais le stock de bananes diminue quelque peu chez les fafs, et même quelques professionnels du « droit-de-gôche » commencent à renifler la supercherie : non, elle ne fait pas de cadeau. Elle fait le boulot dévolu à la gauche : « procéder à une remise en ordre technique et juridique du droit de l’exécution des peines », comme le dit le rapport demandé à Bruno Cotte, pour élaborer, à terme, un nouveau code consacré à l’exécution des peines, histoire d’être certain que tout le monde les fasse, ces peines…à mort.
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