Lâche l’Appel, prend la pioche (12 & 13 mai)
Compagnon.ne.s, copa.in.e.s, compas, complices, camarades, c’est le moment de faire face aux forces armées de l’état capitaliste, aux tenant.e.s de la régularisation et aux gouvernances auto-proclamées de l’intérieur. Partout nous subissons leur domination et leur dédain. Partout nous luttons pour qu’ielles ne dirigent pas nos vies.
Le 14 mai 2018 a été fixé par l’état comme date limite pour les occupant.e.s « illégaux.ales » ne souhaitant pas se régulariser pour quitter les lieux… Cela pose la question de ce qu’est une occupant.e « illégal.le » ? Et quels sont ces « lieux » ? Et vers où ces personnes sont censées aller ? La « zone » deviendrait elle un territoire d’accès contrôlé ? Qui y aura accès ? Qui donnera les autorisations ? Sur quelles bases ? Dans quelles limites géographiques ? Que cela implique t’il comme mesures de contrôle social ? Qu’adviendra t’il des personnes jugées « illégales » ?
Une partie du mouvement contre l’aéroport et pour son monde a imposé sa vision au reste des occupant.e.s : si on est gentil.le, si on signe, si on barricade pas les boulevards de flics, si on acquiesce aux ordres de la police zadionale et de ses zadiocrates, l’état nous laissera tranquille…
Après avoir vendu à prix libre la route des chicanes (RD281) et imposer par la force la destruction de Lama Fâché, le dépôt de fiches (non communiquées auparavant à l’ensemble du mouvement ni à l’ensemble des occupant.e.s) a été fait malgré les désaccords profonds sur cette stratégie grâce à une campagne de lobbying dans l’urgence (avec en arrière plan les risques réels de sanctions physiques en mode « coffre et coups de pression »).
Depuis des années déjà, les coups de forces et les prises de pouvoir gangrènent la vie sur la Zad. Longtemps, les anti-autoritaires ont rongé leur frein pour ne pas compromettre la lutte contre l’aéroport. Aujourd’hui, le temps n’est plus à la compromission avec les franges « capitalist-friendly » ou hiérarchiques. L’aéroport est mort, vive les luttes !
Depuis la Zad, nous nous organisons pour lutter contre toutes les dominations et contre toutes les hiérarchies. Parce que nous ne tolérons pas que la Zad soit appropriée par des groupes qui imposent leurs vues à tou.te.s, s’approprient les moyens de production et cadenassent les organes de décisions politiques. Parce que la Zad est à tou.te.s, qu’elle se maintien grâce aux solidarité de tou.te.s, nous refusons sa gentrification.
Nous invitons tou.te.s les anti-autoritaires, les rebelles, les insurgé.e.s, les autonomes, les non-enfiché.e.s, les minorisé.e.s, les marginal.e.s, les cas sociaux, les loosers, les galèrien.ne.s, les schlags à se retrouver sur la Zad de Notre Dame des Landes les 12 et 13 mai 2018 (si tu veux venir avant, welcome) pour organiser de façon horizontale les ripostes les plus imprévisibles aux attaques autoritaires, étatiques et capitalistes.
La peur n’évite pas le danger.
Nous sommes résolu.e.s à ne pas céder sous les menaces d’où qu’elles viennent. Évidemment tout est autogéré et nos résistances seront ce que nous en feront.
Venez avec vos idées, vos analyses, vos points de vue, vos divergences, vos ateliers, votre matos, vos cagoules…
Soyons incontrôlables
PS : Les comportements sexistes, validistes, homophobes, et généralement tous les comportements « relous » et oppressifs n’ont rien à faire de ce coté de la barricade ; ils sont les instruments de nos oppressions !
https://nantes.indymedia.org/events/41234Rassemblement le lundi 14 mai pour un avenir commun dans le bocage ! 13h place du Pont Morand à Nantes
A l’appel de COPAIn 44, Acipa, des habitant.e.s de la zad, Naturalistes en lutte
La vague d’expulsions sur la zad de notre dame des landes a suscité d’importantes mobilisations sur le terrain et des réactions à travers tout le pays. Après dix jours d’intervention, les destructions de lieux de vie ont été suspendues. Un dialogue a repris entre le mouvement et la Préfecture après le dépôt collectif d’un dossier présentant plusieurs dizaines de projets agricoles , artisanaux, sociaux ou culturels sur la zad. Ce geste collectif vise à mettre en avant ce qui lie profondément ses activités et l’usage commun des terres et ressources.
Mais la trêve apparaît extrêmement fragile : des centaines de gendarmes sont toujours déployés dans le bocage, maintenant une pression quotidienne et mettant à mal la possibilité même de mettre en oeuvre les travaux agricoles en plein début de saison. Le premier ministre a posé un nouvel ultimatum avec la menace d’une reprise des expulsions après le 14 mai. Alors qu’un cycle de rendez-vous est actuellement engagé sur la pérénnisation des projets, le gouvernement décidera-t-il de rompre une fois de plus unilatéralement le dialogue pour se livrer à une nouvelle opération de destruction ?
Au-delà des lieux de vie, certains projets agricoles en cours depuis plusieurs années sont aujourd’hui menacés sur des terres convoitées par d’autres agriculteurs. Le gouvernement doit trancher au plus vite pour que les parcelles concernées aillent à de nouvelles installations plutôt qu’à l’agrandissement d’exploitations existantes.
Le 14 mai va se tenir en préfecture un second comité de pilotage censé examiner les projets portés par les habitants de la zad. Nous paysan.ne.s, associations, habitant.e.s, naturalistes qui avons défendu les terres de la zad contre le projet d’aéroport et nous projetons dans leur avenir - appelons à un pique-nique et rassemblement calme et déterminé devant la préfecture lors de la tenue du comité de pilotage.
Il s’agira d’y affirmer le refus de toute nouvelle expulsion sur la zad et d’y apporter un soutien aux différents projets présentés, à la vision coopérative qui s’en dégage. Nous refusons qu’on impose à ce qui s’est construit d’unique dans le bocage de notre-dame-des-landes les critères du modèle agricole classique dont on connaît partout les conséquences : désertification rurale, disparition des petites exploitations et individualisme entrepreneurial, sujétions aux groupes de l’agrochimie, dégradation continue des sols et de la biodiversité.
Nous souhaitons toujours pour notre part enraciner sur la zad une pratique des communs et d’une paysannerie solidaire, réellement soucieuse du soin du bocage et de l’environnement. Nous voulons toujours un territoire vivant et partagé, qui laisse la place à des manières de l’habiter qui ne soient pas qu’agricoles et à diverses formes d’expérimentation sociales. Il faut que le temps nécessaire soit laissé pour un dialogue réel autour de l’avenir du bocage de Notre-Dame-des-Landes. Ceci implique un calendrier crédible et des délais tenables et la fin des ultimatums et des menaces. Le rassemblement du 14 mai marquera la vigilance accrue de tous et toutes sur la suite du processus.
Pour un avenir commun dans le bocage !
http://www.rennes-info.org/Rassemblemen ... 4-mai-pour Avenir de la Zad : Notre-Dame-de-la-poudrière, encore
La tension remonte. Malgré des avancées notables enregistrées sur la Zad, l’État annonce de nouvelles « expulsions ciblées ». Les occupants promettent de résister.
Paradoxe poussé à l’extrême. Alors que les occupants de la Zad ont enchaîné ce mercredi 9 avril les rendez-vous avec les services de l’État pour affiner leurs projets d’activité, le gouvernement est en passe d’ordonner une nouvelle opération d’expulsions sur la zone.
Officiellement, 29 habitations précaires ont été détruites lors de l’intervention lancée le 9 avril. Il en demeure 68 sur le site. Le Président Macron a assuré le 12 avril que « tout ce qui était évacuable a été évacué ».
Projets "inter-dépendants"
Répondant aux injonctions de l’État, les occupants de ce territoire ont déposé 41 dossiers nominatifs dont 28 liés à des projets agricoles. L'ensemble couvre environ 280 hectares, sur les 1 425 hectares qui sont aujourd’hui la propriété de l’état, et touche la quasi-totalité des lieux de vie, habitations et activités de la ZAD, dans l’espoir de les protéger.
Les occupants de la Zad redoutent que ces dossiers soient examinés sous le seul prisme de la viabilité économique. « Tous ces projets sont inter-dépendants, soutient Mathilde, impliquée dans un verger collectif. Ils sont reliés entre eux du fait des rotations réalisées sur les parcelles, du partage de matériels, de savoir-faire, de toutes les solidarités qui se créent sur ce territoire. » « On refusera tout tri parmi les projets présentés, qu’ils soient agricoles, culturels, artisanaux ou sociaux, abonde Amalia, membre d’une association qui mêle activités d’élevage de brebis, d’apiculture et de maraîchage. C’est le lien entre toutes ces activités qui fait sens, et qui donne de la vie à ce territoire. »
"Cartes sur table"
« On a tous fait un boulot de fou, souligne Cyril Bouligand, du collectif d’agriculteurs Copain 44, qui appelle déjà à la mobilisation en cas de nouvelles expulsions. On aurait pu bidonner, inventer des projets. Non, on a joué la transparence, cartes sur table. »
Une quinzaine de « programmes » pourraient être « adoubés » lundi lors du comité de pilotage orchestré en préfecture en présence de Stéphane Travert, ministre de l’Agriculture. Quatre ou cinq nécessiteraient d’être amendés, au moins 8 poseraient problème.
« Non à toute expulsion »
« Il serait scandaleux et choquant que de nouvelles expulsions soient lancées alors que l’on est en voie de régularisation et en pleine négociation », soulève Amalia.
Le message est clair : « On se positionnera collectivement contre toute expulsion, on fera tout pour les empêcher. »
http://www.presseocean.fr/actualite/ndd ... 018-270726