Qu'attendre du "dialogue" avec la préfecture ?
La lutte à NDDL est dans une impasse.
Impasse pour l’État qui peut détruire les habitats (à un coût exorbitant et qui augmente à chaque jour d'occupation militaire) mais dans l'incapacité d'empêcher les phases de réoccupation et de reconstruction.
Impasse pour le mouvement, entraîné dans une logique de confrontation permanente, incapable de reconstruire ses habitats (et sous la menace de nouvelles destructions) et de réinstaller ses moyens de productions autonomes.
Le bras de fer actuel est le résultat d' une double volonté de l'État : Affirmer son autorité (fondement même de l'état) et empêcher l'installation d'un système concurrent au libéralisme, notamment à travers la gestion collective d'un territoire, aussi petit soit-il.
Le Cedpa est la seule composante à avoir refusé ce bras de fer, imposé par l'État, et à appeler à la capitulation sans condition, en abandonnant tous les principes sur lesquels a été fondée la lutte, exprimés notamment dans les "six points". Son communiqué
Pour une issue raisonnable ! https://www.acipa-ndl.fr/actualites/communiques-de-presse/item/812-pour-une-issue-raisonnable affirme de manière éhontée que "la proposition d’un formulaire simplifié …. n’est pas non plus le reniement de ce qui s’est construit sur la Zad". Y a t'il reniement plus manifeste que d'accepter l'individualisme en abandonnant tout projet de vie collectif et coopératif ? C'est tout simplement trahir et renier plus d'une dizaine d'années de l'histoire de la lutte.
Ce sentiment d'impasse a été exprimé par l'ACIPA et COPAIN 44. Le premier, dans un communiqué "
Ouvrir le dialogue est urgent ! "
https://www.acipa-ndl.fr/actualites/communiques-de-presse/item/811-ouvrir-le-dialogue-est-urgent constate "une situation de blocage complet sur la zone" et déclare que "De nombreux et beaux projets existent. Les personnes qui les portent individuellement ou collectivement doivent pouvoir les faire accepter et s’inscrire dans un processus de régularisation a minima.". Le second, rappelle que "Un travail extraordinaire avec les habitants avait permis de construire les bases d'une proposition consensuelle et concrète dans un cadre collectif et individuel. Un dossier a été transmis aux services de l'Etat avant le début de l'intervention." et affirme être "convaincus que le travail mené jusqu'alors peut être repris et aboutir."
Un dialogue pour sortir de cette situation ! https://www.acipa-ndl.fr/actualites/communiques-de-presse/item/813-un-dialogue-pour-sortir-de-cette-situationCes deux communiqués associent sans ambiguïté l'aspect collectif et individuel qui a toujours existé sur la zad et conçoivent une négociation ayant pour base ces deux aspects.
Du côté des occupant-es – dits "zadistes" – les positions sont, sans surprise et par essence, plus diverses, entre refus de tout compromis et "y aller pour voir" (sans illusion). Il n'y a d'ailleurs pas de contradiction entre les porteurs d'un projet individuel et ceux de projets collectifs, les premiers désirant inclure le leur dans les seconds.
L'inconnu réside du côté de l'État. La préfète entendue sur France info hier, demandait "la réouverture des routes à la circulation" et "l'identification des porteurs de projets agricoles" sans mentionner l'aspect individuel des demandes. Oubli ? Recul ? La présence policière hier soir sur les routes de la zad était la plus discrète jamais enregistré depuis le début des opérations.
Alors qu'attendre de la rencontre de cet après-midi et quid de l'avenir ? La seule issue satisfaisante est non seulement le report de la date du 23avril, mais l'abandon de tout ultimatum, et l'acceptation, sous une forme ou sous une autre des projets collectifs, ce qui permettrait le retrait des forces dites de l'ordre et le rétablissement de la circulation sur toutes les routes.
L'alternative est la reprise des affrontements et la poursuite de l'impasse.
PS : Il y a quelques minutes, les opérations ont repris sur la zad, à la Grée et l'électricité à nouveau coupée. A Nantes, un "dialogue", sur la zad, des grenades.