Ahed Tamimi, un visage pour les 350 mineurs palestiniens détenus
Proche-orient. Elle a 17 ans aujourd’hui. L’adolescente palestinienne arrêtée le 15 décembre encourt sept ans de prison pour avoir défié les soldats israéliens. À travers elle, est posé le sort des enfants arrêtés par l’occupant au mépris des lois internationales.
Ahed Tamimi a 17 ans aujourd’hui. Elle les « fête » dans un uniforme marron de prisonnière, au fond d’une cellule israélienne. Cette jeune Palestinienne, dont le visage est maintenant connu dans le monde entier, a osé défier la soldatesque israélienne qui venait de défigurer, par le tir d’une balle métallique enrobée de caoutchouc, son cousin Mohammed. Elle a donné une claque à un militaire, des coups de pied à un autre. La scène a été filmée. Le gouvernement d’extrême droite israélien a décidé d’en faire un exemple. Il l’a fait arrêter en pleine nuit, le 15 décembre. Le ministre israélien de l’Éducation (sic), un colon, souhaite qu’elle finisse sa vie en prison. Son procès a été reporté au 6 février. Ahed n’est pas seule dans ce cas : 350 mineurs palestiniens sont aujourd’hui emprisonnés. Ils sont traités comme des adultes. La plupart du temps, ils subissent des interrogatoires sans la présence de leurs parents ou d’un avocat, au mépris des conventions internationales. Les chiffres montrent que les enfants sont maintenant particulièrement ciblés par la répression israélienne, qui veut sans doute écraser dans l’œuf la révolte de la nouvelle génération de Palestiniens. Tel-Aviv bénéficie du silence complice des capitales internationales, comme dans le cas du Franco-Palestinien Salah Hamouri, au cinquième mois de sa détention administrative.
Ses geôliers israéliens vont-ils apporter un gâteau d’anniversaire à Ahed Tamimi ? La jeune fille « fête » aujourd’hui ses 17 ans. À l’âge où, comme l’écrivait Rimbaud, « on n’est pas sérieux », la voici au fond d’une cellule, éloignée de sa famille, de ses amis, parce qu’en Palestine occupée une enfant est vite confrontée à l’horreur militaire, à la violence des colons, au manque de liberté, à l’impossible avenir. Alors, forcément, quand on est palestinien, on est sérieux, même à 17 ans.
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