Festival les BURE’LESQUES
11 - 13 août 2017
En soutien à la lutte contre Cigéo/BURE
Infos, programme : http://www.burefestival.org/
Si l’ANDRA ramasse, ce n’est pas une raison pour baisser la garde …
Depuis la chute du Bure de Merlin, l’ANDRA vacille … Retardée par la résistance des chouettes hiboux du bois Lejuc, les recours juridiques tout azimuts et les mobilisations constantes des opposant.e.s et de leurs complices, elle doit faire face depuis quelques mois à une vraie série noire : 1/3 des habitant.e.s de Mandres-en-Barrois s’engagent juridiquement pour contester la propriété du bois Lejuc, l’ANDRA se voit obligée d’effectuer des étude d’impact avant tout défrichement ou forage, des archéologues lancent une pétition pour s’opposer à la destruction d’une enceinte néolithique sur le site Bure-Saudron (1) et l’Autorité de Sûreté du Nucléaire (ASN) et l’IRSN (Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire) lui demandent de revoir sa copie, jusqu’à remettre en cause le confinement des colis … Ce qui explique sûrement que la demande d’autorisation de création du CIGÉO soit repoussée d’un an.
Le colosse au pied d’argile tremble, mais le monde nucléaire et sa clique policière perdurent.
Le 14 août 2016, près de 500 personnes détruisaient collectivement et dans la joie le mur qui ceinturait le bois Lejuc. Un an après cette belle journée, fêtons en masse et en paillettes la défaite à venir du nucléaire! Montrons par notre nombre que nous sommes toujours aussi déterminé.e.s (à en finir) et que nous serons présent.e.s pour empêcher les travaux!
Au programme :
Lundi 14 – journée dans le bois Lejuc : ballades et jeux , repas prix libre servi dans la forêt – Soirée au coin du feu avec lectures, camping dans le coin ( prendre tentes, duvets, …)
Mardi 15 – 14h départ de manif de Bure – repas et musique en soirée
(1) pétition des archéologues https://www.change.org/p/vincent-berjot ... amm%C3%A9e
Les Bure à cuire - contre la poubelle nucléaire et son monde
Aujourd’hui, la manifestation devait se déployer entre Bure et Saudron, pour rejoindre le lieu où se trouve l’enceinte néolithique récemment découverte et appelée à disparaître sous les coups de pelleteuse de l’Andra. L’objectif était de poser un acte fort pour concrétiser l’opposition au projet CIGÉO. Nous refusons que l’Andra, qui empoisonne déjà le quotidien des habitants de la région, s’apprête à faire disparaître définitivement ces vestiges de notre passé tout en hypothéquant notre avenir.
Fouilles systématiques des véhicules, blocage de la manifestation à la sortie de Bure, salves de grenades lacrymogènes et de désencerclement dans les champs et les villages, tirs de canon à eau dans le petit village de Saudron (50 habitants) : les autorités n’ont reculé devant rien pour empêcher les 1000 opposant.e.s prénsent.e.s de manifester et ont blessé plusieurs personnes, dont certaines gravement.
Aux promoteurs de cette poubelle nucléaire, nous voulons rappeler qu’en nous empêchant de manifester, ils ne font qu’attiser un peu plus une colère légitime – et partagée - contre ce projet imposé.
Ce n’est pas en réprimant les manifestations qu’on fera disparaître la contestation contre un projet dont les failles s’avèrent chaque jour plus graves. Est-ce à coup de canon à eau que l’Andra compte noyer les risques d’incendie et d’explosions souterrains ? Espère-t-elle faire disparaître les rejets radioactifs de CIGÉO sous un nuage de gaz lacrymogènes ?
À Bure le 15 août 2017 le cortège d’environ 800 personnes n’avait jamais été aussi massif pour une manifestation non déclarée à Bure. Face à elle, la Préfecture a choisi délibérément une stratégie d’asphyxie et d’agression entraînant de nombreux-ses blessé-e-s. Le dispositif policier de la journée était deux fois plus important que celui mis en place lors de la manifestation du 18 février 2017, à savoir qu’une quinzaine de fourgons de gendarmes mobiles ont été comptabilisés, ainsi qu’un canon à eau.
Le trajet de la manifestation, partant en direction de Saudron et non du laboratoire, était pensé précisément pour éviter la « zone rouge » fortifiée, le dispositif anti-émeute, et les affrontements. L’objectif était de se rendre sur un grand terrain entre le village de Saudron et de l’Espace Technologique (bâtiment de l’Andra), pour y visibiliser un site néolithique de très grande importance découvert par les fouilles et occulté par l’Andra.
Cependant la préfecture a tenté de provoquer délibérément l’affrontement en plein milieu de Bure, 100m après le départ de la manifestation : plusieurs fourgons avaient été postés à la sortie du village. Plutôt que de tomber dans ce piège, les manifestant-e-s ont intelligemment choisi d’éviter la confrontation et de faire un détour de 4km à travers champs pour atteindre le terrain envisagé. À deux pas de l’objectif, à la sortie de Saudron, plusieurs fourgons de GM et un canon à eau ont été de nouveau déployés, et les premiers tirs de lacrymos envoyés, rendant inévitable les affrontements en plein milieu du village…
Lire la suite ici : http://vmc.camp/2017/08/17/a-bure-la-pr ... e-soutien/
http://www.alternativelibertaire.org/?B ... ntestationBure : pourquoi l’État tient tant à briser la contestation ?
Encore 30 blessés le 15 août. Cigéo, le projet démentiel d’une poubelle éternelle est censé redorer le blason technologique d’une filière nucléaire aux abois.
Le mardi 15 août 2017, à Bure (Meuse), une manifestation de plus de 800 personnes a tenté de rejoindre un site archéologique datant du néolithique mis à jour dernièrement et occulté par l’Agence nationale pour les déchets radioactifs (Andra). La quinzaine de fourgons de gardes mobiles et le canon à eau ont provoqué le cortège à la sortie du village de Saudron. Résultat : plus de 30 blessés et 3 hospitalisations, dont une pourrait entraîner l’amputation de plusieurs orteils [1]. L’État a donc décidé non seulement de militariser la région, en mettant en danger la vie des opposant.es.
Comment en est-on arrivé là ? Un flash-back s’impose.
Cela fait plusieurs années que l’opposition enfle contre le projet délirant d’un site d’enfouissement de déchets nucléaire censé durer des centaines de milliers d’années sur le site de Bure [2].
Depuis « l’été d’urgence 2016 », l’attention des opposant.es s’est portée sur le bois Lejuc. L’Andra a commencé à défricher pour y construire des puits d’évacuation des gaz qui se dégageraient des futurs fûts enfouis. La vente de ce bois à l’Andra, le 2 juillet 2015, par le conseil municipal de Mandres-en-Barrois, a été annulée par la justice le 22 février 2017 en raison d’irrégularités. Elle a été reconfirmée de justesse par le conseil municipal du 18 mai 2017, mais un nouveau recours a été déposé, soutenu par le réseau Sortir du nucléaire.
Le bois a été occupé par des opposant.es mi-juin 2016, avant d’être expulsé.es. l’Andra a alors construit illégalement un mur de 2 mètres de haut pour protéger ses travaux. Une deuxième occupation a été organisée mi-juillet malgré la forte répression des gardes mobiles, parfois épaulés par… la milice privée de l’Andra ! [3]. Suite à la démission du directeur de l’Andra, et en l’absence de la police, une foule de 400 personnes a abattu le mur [4] le 14 août 2016. Un joli coup, qui, ajouté aux recours juridiques et aux occupations, a porté ses fruits puisque les travaux du bois Lejuc ont été déclarés illégaux par la justice, l’Andra devant même remettre en état la forêt [5].
Lors de la journée d’action du 18 février 2017, près de 600 personnes ont atteint le laboratoire de l’Andra, protégé par un important dispositif policier. La foule a fait tomber les grilles du laboratoire malgré les grenades assourdissantes et de désencerclement qui ont blessé une vingtaine de personnes – deux ont été hospitalisées.
Cet été, enfin, du 11 au 13 août, le festival Bure’lesque a rassemblé plus d’un millier de participant.es dans un cadre festif proposant conférences, projections, débats, spectacles vivants et concerts.
Cigéo pour masquer le naufrage nucléaire
La lutte à Bure démontre que l’Andra est prête à tout pour mener à bien son projet, au mépris de l’avis des populations et des conséquences écologiques. C’est que, derrière l’Andra, toute la filière nucléaire française mise sur l’aboutissement du projet Cigéo.
La filière nucléaire française s’enfonce en effet dans une crise irrémédiable [6]. Affectée par le scandale Uramin en 2007 [7], Areva ne parvient pas à se dépêtrer des chantiers EPR de Flamanville (Manche), de Taishan (Chine) et d’Olkiluoto (Finlande), et va s’en ajouter un quatrième à Hinckley Point, en Grande-Bretagne, qui risque d’être le boulet de trop. Quant à EDF, le coût du démantèlement des centrales nucléaires – inéluctable quoique toujours repoussé – est toujours inconnu, et la gestion des déchets est insoluble. Pour le Premier ministre, Édouard Philippe, qui a été directeur des affaires publiques d’Areva entre 2007 et 2010, le projet Cigéo de Bure doit prouver au marché mondial que la filière française, malgré ses difficultés, est toujours à la pointe de la technologie.
Pour une alternative à ce système
Du pillage colonial des mines d’uranium du Niger à la création d’une poubelle éternelle à Bure, en passant par le sacrifice de la santé des salarié.es et des populations locales : la société nucléaire est nécessairement policière et antidémocratique !
Le courant communiste libertaire soutient la lutte à Bure, à Flamanville et partout ailleurs. Nous devons populariser la nécessité d’une sortie totale du nucléaire [8], en premier lieu par la réduction de la consommation d’électricité à l’échelle de la société et le développement des énergies renouvelables, avec une production décentralisée et sous contrôle populaire pour éviter la récupération par les capitalistes, comme on le voit déjà avec le business des éoliennes géantes [9]. La question de la gestion des déchets nucléaires se posera après l’arrêt de leur production.
Pour y parvenir, on voit bien que la voie institutionnelle est inopérante : la loi de transition énergétique, censée ramener à 50 % la part du nucléaire dans la production française d’électricité n’entraîne aucun acte concret, même avec la présence cosmétique d’un ministre écologiste au gouvernement. On n’imposera le changement que par la lutte.
Fred (AL Nancy)
[1] Communiqué commun des équipes médic, automédia et légale de Bure, Vmc.camp, 17 août 2017. http://vmc.camp/2017/08/17/a-bure-la-pr ... e-soutien/
[2] « Antinucléaire : Bure sous tension », Alternative libertaire, juillet-août 2016. http://www.alternativelibertaire.org/?A ... us-tension
[3] « À Mandres, l’Andra emploie une milice de mercenaires armés, avec la bénédiction de la gendarmerie », Vmc.camp, 21 juillet 2016. http://vmc.camp/2016/07/21/a-mandres-la ... ndarmerie/
[4] « Dans le Bois Lejuc, le mur construit illégalement par l’Andra est tombé ! », Sortir du nucléaire, 14 août 2016. http://www.sortirdunucleaire.org/Dans-l ... legalement
[5] « Déchets nucléaires à Bure : la justice confirme l’illégalité des travaux dans le bois Lejuc », Le Monde, 22 mai 2017. http://www.lemonde.fr/planete/article/2 ... _3244.html
[6] « Les antinucléaires redoublent d’énergie », Alternative libertaire, septembre 2016. http://www.alternativelibertaire.org/?N ... nucleaires
[7] « Areva, les dessous d’un scandale d’État », Libération, 10 février 2016. http://www.liberation.fr/france/2016/02 ... at_1432481
[8] « Pour une sortie, la plus rapide possible, du nucléaire », coordination fédérale d’AL, septembre 2011. http://www.alternativelibertaire.org/?M ... -sortie-la
[9] « Éolien industriel : le vent c’est de l’argent », Alternative libertaire, novembre 2014. http://www.alternativelibertaire.org/?E ... t-c-est-de
Notre-Dame-des-Landes, jeudi 21 septembre 2017, les habitant.e.s de la zad adressent leur soutien aux militant-e-s de Bure.
Déclaration de la réunion des habitant.e.s de la zad :
“Depuis plusieurs mois, la gendarmerie harcèle, par des contrôles quotidiens, nos camarades en lutte à Bure contre un projet absurde d’enfouissement de déchets nucléaires et le monde qui va avec. Mercredi, par une vague massive de perquisition dans leurs lieux de vie et d’organisation, l’Etat français est passé à une vitesse supérieure dans son offensive contre elles et eux.
Réuni.e.s en assemblée des habitant.e.s de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes ce jeudi 21 septembre 2017, nous tenons à leur apporter notre pleine et entière solidarité : leur lutte est la notre et nous sommes confiant.e.s dans le fait que leur détermination restera intacte dans l’adversité.
Andra, dégage ! Résistance et sabotage !”
Ce 23 septembre, nous étions une soixantaine de personnes, issues de toutes les composantes de la lutte, à l’assemblée du mouvement contre la poubelle nucléaire et son monde, pour réagir aux perquisitions qui nous ont frappées trois jours plus tôt. Ce qui a été fouillé de fond en comble par les gendarmes ce jour-là, ce n’est pas juste deux lieux collectifs et trois logements de militant-e-s. Ce sont nos vies, nos intimités, nos amitiés. C’est tout un mouvement dans la diversité de celles et ceux qui le font vivre, depuis quelques mois ou depuis 25 ans. Voir et entendre des gendarmes fracasser des portes et entrer dans des dortoirs en tenue anti-émeute, les armes à la main, était un choc : il a fallu toute la solidarité entre nous et les soutiens immédiats de l’extérieur, des habitant-e-s et des militant-e-s, pour le dépasser.
C’est pourquoi nous avons été très ému-e-s par les rassemblements qui se sont organisés partout dès ce jour-là. Emu-e-s aussi par le fait que des personnes souhaitent former des comités de soutien ou de lutte. Cette perquisition se retourne contre ceux qui l’ont organisée, car ce déferlement de soutiens et de dons nous a unies et a redonné du courage pour affronter le pouvoir gigantesque de l’industrie nucléaire.
Notre lutte ne veut pas simplement sauver un territoire rural de l’enterrement de première classe que lui offre le nucléaire. Elle concerne tout le monde. Le projet Cigéo en Meuse est le dernier espoir pour l’État de gagner du temps face à l’inexorable accumulation des déchets radioactifs. En le bloquant, nous remettons en question l’existence de toute la filière, depuis l’extraction de l’uranium au Niger, au Gabon…, jusqu’aux centrales, jusqu’à la poubelle finale. Et nous questionnons aussi plus généralement la violence de l’État envers tout ce qui vit.
Toutes les personnes qui se sentent touchées peuvent rejoindre la lutte depuis leurs lieux de vie, en créant si ielles le souhaitent des comités locaux, pour former un réseau de soutien mutuel. Pour que les intérêts de l’institution nucléaire soient attaqués partout où elles ont pignon sur rue, et qu’il y ait partout des des soirées de soutien, des info-tours, des actions contre les nucléocrates et leurs sous-traitants (Vinci, Eiffage, EDF, Areva, Biotope…). Libérez votre imaginaire !
Nous vous invitons dès le week-end du 21 et 22 octobre à venir à Bure : samedi 21, pour se rencontrer entre comités et dimanche 22, pour construire une cabane d’accueil dans la forêt libérée ! Pour affronter l’hiver, les matériaux de construction, d’étanchéité et d’isolation sont les bienvenus. D’autres rencontres suivront.
Si vous voulez relayer la lutte ou créer un comité de lutte chez vous, envoyez un contact (et éventuellement un petit texte si le coeur vous en dit!) à la liste burepartout@riseup.net, et inscrivez-vous sur la liste bure-intercomites@lists.riseup.net
Vous pouvez aussi venir nous voir, deux jours ou un an, renforcer la lutte locale et l’occupation de la forêt. Et partout, créons des espaces communs, reprenons nos vies volées !
On ne nous atomisera jamais !
L’Assemblée de lutte de Bure du 23 septembre.
Infos : vmc.camp/comites-de-lutte/ / Contact : burepartout@riseup.net
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