Marchas de la Dignidad en Madrid 27-05-2017
http://cgt.org.es/noticias-cgt/noticias ... 0%9D-junto
Aujourd’hui, cela s’est passé près de chez nous.
Cet après midi, sur les Ramblas de Barcelone, a eu lieu une attaque qui a eu pour conséquence tragique un nombre pour l’heure indéterminé de victimes.
Nous suivrons, avec attention et préoccupation, les différentes informations qui nous parviendrons, néanmoins, dès aujourd’hui, la Confédération Générale du travail (CGT) de Catalogne entend faire valoir les points suivants :
- Nous apportons tout notre soutien aux victimes. Une solidarité que nous étendons aussi dans un sens plus large à toutes les victimes civiles qui ont subi des attaques meurtrières, que celles-ci proviennent de groupes armées ou d’armées régulières, à travers le monde ;
- Nous affirmons, de manière claire et avec fermeté, que la xénophobie, le racisme et la haine de l’autre sont des expressions du fascisme. Nous travailleurs et travailleuses du monde avons en nos mains d’autres moyens de lutter et transformer cette société : la liberté, l’internationalisme, la solidarité et le soutien mutuel.
- Nous dénonçons la militarisation de l’espace public, comme c’est le cas depuis de nombreux mois à Barcelone avec des effectifs toujours plus nombreux de policiers armés de mitraillettes patrouillant dans les quartiers. Une militarisation qui, au final, n’évite en rien des faits comme ceux qui ont lieu aujourd’hui sur les Ramblas.
Nous poursuivrons notre lutte pour éviter que cette situation tragique ne soit exploitée par les différents gouvernements pour renforcer cette militarisation, la répression et endurcir le dispositif pénal, sous prétexte de la lutte anti-terroriste.
Nous nous opposerons au fascisme, d’où qu’il vienne !
Secretariado Permanente del Comité Confederal de la CGT de Catalunya
17 août 2017
http://lahorde.samizdat.net/2017/08/21/ ... r-diviser/Attentats en pays catalan : ne pas se laisser diviser
Suite aux attentats à Barcelone et à Cambrils qui ont fait au moins 14 morts et des dizaines de blessés, dont plusieurs enfants, les antifascistes barcelonais se sont mobilisés non seulement pour dénoncer avec force la lâcheté de cette attaque aveugle et le fanatisme religieux de Daesh, « ennemis de tous les peuples de la Méditerranée », mais aussi pour mettre en garde contre la peur et les réflexes xénophobes et islamophobes qu’elle engendre, et contre les attaques liberticides au nom de la sécurité.
Ils rappellent, et nous avec eux, que malheureusement rien ne pourra réparer les atrocités commises, que les victimes ne reviendront pas. Si c’est bien entendu d’abord la solidarité avec les victimes qui s’impose, et c’est le sens des mobilisations de ce week-end, nous pouvons et devons aussi nous opposer à la victoire, dans les esprits, de Daesh et des néofascistes. Car les uns et les autres veulent creuser un fossé infranchissable entre « eux » et « nous », chacun étant sommé de rejoindre « les siens » selon les critères identitaires façonnés par ces frères ennemis.
Créer et entretenir cette tension, c’est l’objectif de ceux qui commettent les attentats, mais c’est également celui de ceux qui les instrumentalisent pour rogner sur les libertés individuelles et pour faire prospérer leurs discours nationalistes et racistes.
Ne pas avoir peur, ne pas se laisser diviser, ne pas céder aux sirènes sécuritaires, être solidaires de toutes les victimes, en Europe et surtout dans le reste du monde, du fanatisme et du racisme : c’est le sens de l’engagement antifasciste.
Les assassinats de civils innocents, au nom de la haine, où que ce soit dans le monde, seront toujours injustifiables.
Dans l’attente de la confirmation d’une origine djihadiste de l’attentat, nous souhaitons donner quelques éclaircissements, en lien avec notre combat contre les idéologies de haine et de terreur :
- La majeure partie des victimes du djihadisme, aujourd’hui dominé par Daech, est originaire de pays de confession musulmane. Ce sont les mêmes adeptes de cette religion qui sont, quotidiennement, attaqués et assassinés par cette fraction d’extrême droite fasciste et religieuse.
- Daech est une organisation d’extrême droite qui, en employant la terreur, entend imposer son diktat aux populations dans les territoires à majorité musulmane et développe la haine dans les zones où les musulman-e-s sont minoritaires. L’islamophobie en Occident est l’essence même de ce dont a besoin le djihadisme pour s’étendre et se développer. Nous ne pouvons permettre que la haine ne se répande dans nos contrées. Et si c’était le cas, cela ferait le jeu de Daech.
- Daech n’est pas née ex nihilo. C’est la conséquence de dizaines d’années interventionnisme militaire de l’Occident en Orient. Le courant idéologique de Daech a été promu par les États-Unis et ses alliés en Orient durant la Guerre froide pour faire face à la menace soviétique. Aujourd’hui, ce courant, à chemin entre le Wahhabisme et le Salafisme, est impulsé et financé par les alliés historiques de l’Occident, à savoir : l’Arabie Saoudite, le Qatar ou la Turquie. Des alliés généreux qui financent, à coup de pétro-dollars, ce courant idéologique.
- La peur et la terreur, que nous vivons aujourd’hui à Barcelone, sont les mêmes causes qui poussent à fuir des milliers de réfugié-e-s, qu’ils et elles proviennent du Maghreb, de Syrie ou de l’Afrique Sub-saharienne. Des réfugié-e-s qui au péril de leurs vie, sur des embarcations de misère, n’hésitent pas à traverser la Méditerranée. Accueillir ces victimes du terrorisme est le devoir de toute personne solidaire, attachée aux valeurs démocratiques.
- La manière la plus efficace de lutter contre l’extrême droite islamiste, du point de vue des mouvements sociaux, est de générer des solidarités inclusives, interculturelles. La création de « ghettos » ne génère que la mise à distance et l’incompréhension entre les cultures. La convivialité et l’appui mutuel qui existent au sein des associations de quartiers ou des syndicats est le meilleur moyen d’éviter que ces populations des « ghettos » ne soient offerts aux bras que leurs tendent l’obscurantisme.
- Il est plus urgent que jamais de développer un mouvement populaire internationaliste de soutien aux communautés du monde musulman en butte au Wahhabisme : en particulier les mouvements laïcs qui s’y expriment ; en particulier aussi le peuple kurde, qui par sa lutte armée fait reculer Daech et développe un système social multiculturel, égalitaire et fraternel.
Barcelone sera toujours la « rose de feu », la ville de la rébellion et de la résistance antifasciste.
Les fantômes du fascisme, dans leur version islamiste, repointent leur nez. A la mémoire des victimes d’hier et comme celles d’aujourd’hui, ils ne passeront pas !
¡No pasarán !
La grève générale est convoquée dans tous les secteurs productifs.
Au cours des dernières années, les travailleuses et les travailleurs de Catalogne ont souffert d’une dégradation importante de leurs conditions d’existence. Nous avons été touchés par une baisse générale des salaires. Nous avons vu comment les [contre-]réformes de la législation du travail de 2010 et de 2012 ont engendré une impuissance croissante face aux entrepreneurs, laquelle s’est traduite par une précarité plus grande ainsi que par une aggravation générale de nos conditions de travail. Dans le même temps, nous avons assisté à une hausse de la répression, des grévistes et des militants sociaux ont été trainé devant les tribunaux, des amandes ont été prononcé suite à l’adoption de la Loi muselière [qui criminalise les mouvements sociaux], etc. Au cours de ces derniers jours et de ces dernières semaines, nous avons observé comment cette répression s’est étendue à d’autres secteurs de notre société, aboutissant en ce qui semble un processus général de suspension des droits civils par l’Etat.
Ces raisons ont motivé le Comité confédéral de la CGT de Catalogne, réuni mardi soir avec une représentation de presque tous ses fédérations territoriales et sectorielles, à décider de convoquer à une grève générale pour le 3 octobre prochain. Cette convocation à la grève entend, concrètement, mettre en avant trois points :
1° Mettre un terme à la suspension des droits civils imposée au cours des derniers jours (avec des perquisitions, la fermeture de sites internet, la violation du secret des lettres, l’interdiction de rassemblements et de meetings, etc.). Ces droits civils avaient déjà été considérablement affaibli lors des dernières réformes du code pénal et l’adoption de la « loi muselière ». Cette restriction des droits érode la capacité de défense de la classe laborieuse dans tous les domaines et, en particulier, sur les lieux de travail.
2° Le refus de la présence d’organes policiers et militaires dans de nombreux lieux de travail, comme cela a été le cas au cours des dernières semaines dans diverses imprimeries, écoles, entreprises de messagerie [l’Etat espagnol a interdit la diffusion de toute propagande ou matériel de vote par le biais des postes], etc.
3° L’abolition des [contre-]réformes du travail de 2010 et 2012.
Cette grève générale s’inscrit dans le cadre de l’appel général lancé par notre organisation et d’autres mouvements ainsi que des collectifs sociaux dirigé à toute la population en faveur de la défense des libertés publiques. En ce sens, elle vise à stimuler et à défendre une mobilisation sociale large.
Le secrétariat permanent du Comité confédéral de la CGT de Catalogne (27 septembre 2017)
https://salvador-segui.org/2017/10/01/c ... -ouvriere/Catalogne : du respect des aspirations démocratiques à… l’autonomie ouvrière
Panique en Ibérie : le gouvernement central de Madrid n’est pas disposé à laisser s’échapper la riche région de Catalogne. La Generalitat (gouvernement catalan) rêve de délimiter officiellement son territoire par de véritables frontières (un mur, peut-être ?)
Bref, ces dernières semaines ont été plus qu’agitées et celles qui viennent ne le seront pas moins. Il faut dire que, plus bête que Mariano Rajoy, ça doit être dur à trouver, lui qui est un digne relais de la pensée du généralissime Franco qui voulait une « Espagne une » (et ne parlant que le castillan). Les diverses opérations policières menées contre les institutions catalanes n’ont fait que renforcer la cause des indépendantistes.
Mais de quoi parle-t-on exactement ? Qui dirige et qui contrôle ? Sûrement pas le prolétariat. Car on assiste quand même à de bizarres prises de positions dans les milieux radicaux (ou prétendus tels). S’opposer à l’autoritarisme de l’État central et sa brutalité, oui, bien sûr, mais il ne s’agit pas de tomber dans le dilemme simpliste « pour un bon État catalan, contre un méchant État espagnol ». Les deux gouvernements ont autant de casseroles au c…, autant d’impliqués dans les scandales de corruption, autant de méthodes musclées pour réprimer les mouvements sociaux de leurs régions respectives. La brutalité des mossos d’escuadra (policiers catalans) n’a rien à envier à celle des gardes civils. Les uns et les autres ont la même mission : défendre les pouvoirs en place et pas les travailleurs. Et on assiste pourtant à ce spectacle étonnant de militants radicalisés prompts à défendre l’autonomie des flics de la Generalitat menacés de passer sous le contrôle du gouvernement de Madrid. Eux aussi vont-ils « embrasser un flic » ?
Où sont passés tous ces « indignés » qui, il y a six ans, voulaient prendre d’assaut le Parlement et qui scandaient : « Ils ne nous représentent pas » ? Se sentent-ils représentés aujourd’hui ? Les coupes budgétaires, les mesures antisociales, les 22 % de chômeurs, les expulsions de celles et ceux qui ne peuvent payer leur hypothèque, tout cela serait-il devenu acceptable si ça émanait du gouvernement d’une Catalogne indépendante ? Sommes-nous devant une sainte alliance du genre des Bonnets rouges en France : exploiteurs et exploités catalans tous unis ? Et lutte des classes aux oubliettes ?
On se souvient que, bien avant 1936, les catalanistes, dans le but d’obtenir l’indépendance, ne cessaient (sans résultat) de solliciter l’aide des militants de la CNT anarcho-syndicaliste alors toute-puissante en Catalogne. On se souvient aussi du traitement qu’ils leur réservèrent pendant la contre-révolution de mai 1937…
Il s’agit aujourd’hui de ne pas se tromper de combat. La lutte indépendantiste n’est pas la lutte des classes. Le patronat catalan n’est pas plus tendre que le patronat espagnol, et, comme le disait en son temps Salvador Seguí, leadeur de la CNT (et accessoirement catalan) : « Le seul ennemi qu’il y a en Catalogne est le même qu’il y a à Madrid : le capitalisme. »
La leçon a été retenue par nos camarades ibères : mieux qu’un référendum le 1er octobre, la CNT et la CGT espagnoles appellent à une grève générale le 3 octobre contre les interventions policières dans de nombreuses entreprises et imprimeries, sans oublier la fermeture de sites Web, la confiscation d’urnes, la fermeture d’écoles, etc. Car, au-delà de la seule question indépendantiste et du résultat du référendum, c’est celle, plus large, du respect des aspirations démocratiques d’une population qui se pose, dans l’urgence.
Pas de paix entre les classes.
Ramón Pino
Groupe anarchiste Salvador-Seguí
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