Ian a écrit:Globalement il me semble que le programme de l'AL, pour ce que j'en connais, est globalement moins radical que celui du NPA. Par exemple pour ne prendre que l'exemple des licenciements, que penser du "droit de véto des CE" sur les licenciements? Si les buros sont d'accord et/ou s'il y a une majorité "jaune", on accepte les licenciements? Qu'est-ce qui peut bien faire que des licenciements soient acceptables?
Et si la revendication est donnée dans une AG de lutte, elle est de nature différente? Mais pourquoi crois tu que le NPA se présente aux élections? Pour être élu ou pour populariser des revendications à une échelle de masse ... pour nourrir les luttes?
Pas très convaincant tout ça... Et pour ce qui est de mettre en avant des revendications transitoires et non le programme maximal, ce que font tant AL que le NPA, je pense qu'il y a effectivement un équilibre et qu'il faudrait mieux combiner les deux. Mais là on est sur un autre débat...
J'ai complètement oublié de m'attacher à répondre à ce post.
Rapidement, d'autant que le premier tour arrive et que Poutou, et le NPA, joue un jeu plus qu'interrogeable.
L'interdiction des licenciements ou le droit de véto, c'est pas tout à fait la même chose, mais ça revient au même puisque ça renvoie à une impasse qui laisse penser que l'Etat pourrait légiférer contre l'intérêt de classe qui fonde son existence. C'est d'ailleurs là une véritable divergence de fond avec les communistes-libertaires, en tout cas ceux et celles conséquents-es qui sont à AL en ne se gourant pas d'aiguillage. Si le droit de véto renvoie à l'exercice d'un contre pouvoir de classe, je ne partage pas là aussi une possibilité de légiférer dans ce domaine, la lutte des classes se construisant en terme de rapport de force dans les luttes.
Sur la question programmatique, je redis qu'il n'y a rien dans le NPA en terme de projet de société communiste, alors que les anarchistes et communistes-libertaires se sont attachés à y apporter du sens, du contenu et des expériences
viewtopic.php?f=69&t=7000. Je te redemande de me fournir quelques éléments dans ce domaine programmatique, qui m'empêcherais de rappeler que pour moi le courant trotskiste se rattache à la social-démocratie radicale et pas à la révolution communiste.
Poutou se met, dans ce monde de la mise en scène, à jouer un jeu qui le rapproche du bouffon du roi et participe du spectacle au détriment du sens.
On explique tout ça dans l'émission d'hier de Demain Le Grand Soir :
http://demainlegrandsoir.org/spip.php?article1703 Sur la question des revendications transitoires, il s'agit d'avantage pour les militant-es révolutionnaires de construire une dynamique collective qu'une fin en soi. Or, sans projet de société, le NPA ne peut pas vraiment entrer dans ce que l'on pourrait ranger dans ce type de dynamique, puisqu'on brasse du vent en parlant d'anticapitalisme.
Ce qui forge notre différence n'est pas nouveau, et la construction d'un NPA qui se voulait large, en mettant de côté ce qui pourrait fonder l'anticapitalisme, et se dégonflant comme une baudruche, montre combien ces questions de sens ont de l'importance. Je ne pense pas qu'il n'y aurait rien à partager, en tout cas on co-construit dans les luttes dans la dimension force collective, mais il est clair que ces questions de fond ne peuvent être remisées, parce qu'elles sont essentielles.