Bonsoir,
Je crée un compte et je me présente, même si je vous lis surtout.
En fait, si je souhaite parfois intervenir sur ce forum, c'est pour avoir l'opportunité de vous contredire lorsque je ne suis pas d'accord avec ce que je lis, ou lorsque je ne comprends pas. Cela risque de faire un effet "je viens polémiquer", donc j'insiste pour vous assurer que j'adore ce lieu sur la toile parce qu'il m'informe. Vous faites un travail de veille que je trouve super.
Deuxième point urgent à préciser quand on veut donner son avis : je ne milite nulle part. Je souhaiterais que ça change mais pour l'instant je n'ai pas de vie sociale du tout, alors je me morfonds. Je lis beaucoup, j'acquiers une conscience politique... relative, parce que les livres, bien que salutaires, et bien qu'outils de confrontation, ne suffisent pas.
Et puis j'ai commencé à m'intéresser très fort à la politique lorsque j'ai découvert le féminisme matérialiste. C'est par là que j'ai commencé à réfléchir en terme de classes. Vous en pensez ce que vous voulez, je ne transigerai pas sur mon attachement à ce courant.
Pour parler de moi plus précisément, parce qu'on est sur le net et que ça ne me dérange pas de raconter ma vie, j'appartiens à la classe qui opprime les femmes, c'est-à-dire les hommes. Je pense en terme "binaire" parce qu'à mes yeux le système patriarcal/de genre ne pourra être renversé que par la lutte politique de la classe opprimée contre la classe qui opprime. Je parle des classes de sexe bien entendu. À ce titre, j'estime que brouiller les cartes et, en définitive, assurer la pérennité des catégories de sexe parce qu'elles échappent à la lutte des classes, n'est pas souhaitable.
Je n'ai pas toujours pensé comme ça. Si je m'intéresse au féminisme au départ, c'est parce que j'ai des soucis d'identité et que je m'identifie aux femmes. J'ai souhaité être une femme avant de remettre en cause les catégories de sexe, et à ce titre je pensais que le féminisme me concernait en tant qu'opprimée. Je me trompais, le féminisme me concerne en tant qu'oppresseur : je ne vis pas la condition de femme, on ne m'identifie pas comme telle. J'ai l'histoire personnelle et la socialisation qui vont avec le statut d'homme.
J'ajoute que j'appartiens aux classes qui oppriment sur les trois axes d'oppression sexe (masculin), race (blanche) et classe (moyenne, toujours dans les études avec le soutien de mes parents à 27 ans et bac +4).
J'ai quand même quelques réticences vis-à-vis de l'anarchisme en tant que mouvement. Je crois à la nécessité d'une confrontation entre les luttes, pour que les militantes de chacune puissent poser leurs conditions à une alliance. Et vu de loin, le mouvement anarchiste ressemble quand même toujours (un (petit) peu) à l'annexion pure et simple par la lutte anticapitaliste de toutes les autres luttes. Je vois plutôt l'anarchisme comme l'objectif de la convergence de toutes les luttes, et non comme l'outil qui permettra de la provoquer.
Mais... en même temps je reconnais qu'il y a tant de militantes anarchistes qui agissent pour que cette convergence ait effectivement lieu, sans parler des alternatives et des expériences d'autogestion mises en place au nom de ce mouvement. Alors je pense quand même que le mouvement anarchiste est indispensable et il est possible que je me méprenne complètement dans ma critique.
J'ignore encore la spécificité du communisme libertaire, par contre.
Et je crois à la nécessité de la lutte antispéciste mais il me semble que ce n'est pas la ligne suivie par ici.
Bon. Voilà.
Un pavé pour commencer, je trouve ça drôle mais sans doute pas vous.
Sincèrement je ne pense pas avoir quoi que ce soit à apporter à ce lieu.
Je ne me sens pas super légitime et sûrement que ça explique le pavé.