Batera répondra au mépris, aux menaces et à la discrimination par la résonance des makhila
Samedi, les membres de la plate-forme citoyenne Batera dénonceront “le mépris, les menaces et la discrimination” du gouvernement français à l’égard du Pays Basque Nord, lors de la manifestation qu’ils organisent à Mauléon, à 15 heures.
Juliette Bergouignan, représentante de Batera, a critiqué “le mépris et la désinvolture” avec lesquels Marylise Lebranchu, ministre de la Réforme de l’État, de la Décentralisation et de la Fonction publique, a traité les membres de la plate-forme au sujet de la proposition de collectivité territoriale.
Nikolas Blain, conseiller municipal à Macaye, a également souligné “les menaces” de Paris. Outre la volonté du gouvernement de rattacher la caisse d’allocation familiale (CAF) de Bayonne à celle de Pau et les entraves mises “au développement des ikastola et de la langue basque”, le représentant de Batera a dénoncé le redécoupage des cantons qui ne respecte pas les frontières du Pays Basque.
Enfin, il a critiqué “la discrimination” du gouvernement envers le Pays Basque. “Sans montrer de jalousie”, les membres de Batera se demandent pourquoi ce qui est possible en Corse ne l’est pas ici. N. Blain a rajouté que “Paris avait jeté notre proposition à la poubelle et que les portes étaient fermées pour le Pays Basque”.
La plate-forme citoyenne appelle donc à “montrer [sa] détermination” lors de la manifestation qu’elle organise samedi. Pour ce “combat non violent mais qui va durer”, ils entendent “faire du bruit pour être entendus jusqu’à Paris”.
En ce sens, ils encouragent les participants à se munir d’un makhila, objet symbolique de la Soule, qui sera la “troisième jambe” de la longue marche vers le projet de collectivité territoriale.
Valorisation de la lettre d’Ayrault
Les représentants de Batera en ont profité pour réaliser une valorisation de la lettre envoyée le 20 novembre par le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, aux présidents du Conseil des élus et du Conseil de développement.
Ils ont fait une double lecture de la missive. D’un côté, ils se sont félicité que l’appel à la manifestation de samedi “valorise le travail de mobilisation”. Martine Bisauta, adjointe à la mairie de Bayonne, a expliqué que “les lignes bougent” et que si elle ne le sera “pas forcément mieux”, la question de la reconnaissance du Pays Basque connaîtra “un traitement différent”.
Pour autant, Jakes Bortayrou, représentant de Batera, estime que la réponse du Premier ministre est emprise de “condescendance”, notamment parce qu’il s’exprime comme s’il expliquait “l’organisation de la France à des enfants”, alors que “des dizaines d’experts ont travaillé en profondeur, après un examen précis”.
M. Bisauta, qui a avoué que Batera “ne lâchera jamais”, a reconnu que la prise en main du dossier de la collectivité territoriale ne serait pas arrivée “au plus haut niveau de l’État” sans “la persévérance de la coordination et de Batera”.
Samedi, des bus au départ de Bayonne, Hendaye, Macaye et Hélette seront mis en place pour se rendre à Mauléon en masse.
Des soutiens massifs à Batera
Hier, Euskal Herriko Laborantza Ganbara (EHLG), la Confédération paysanne, ELB et Lurrama se sont joints à la longue liste de soutiens qui appellent à manifester avec Batera samedi prochain. Le monde agricole appelle à participer au rassemblement “pour exiger que la volonté de ce pays soit respectée”. Ils ont ajouté que la collectivité territoriale “aurait, dans ses compétences, tous les outils nécessaires pour gérer l’agriculture du Pays Basque”.
Les abertzale azkaindar d’Ideki ont également apporté leur soutien à Batera, tel que l’avaient fait auparavant les abertzale hendayais de Hendaia Biltzen et luziens de Herri Berri.
Ils ont rejoint EH Bai, Autonomia Eraiki, la coordination territoriale Pays Basque, Udalbiltza, le Biltzar des communes du Pays Basque, Bizi!, Seaska, LAB, la CFDT et Euskal Konfederazioa, qui s’étaient déjà prononcés pour apporter leur soutien à Batera.
La députée Sylviane Alaux a indiqué qu’elle se rendrait à la manifestation qui se déroulera dans les rues de Mauléon, à partir de 15 heures.
http://www.lejpb.com/paperezkoa/20131127/434888/fr/Batera-repondra-au-mepris-aux-menaces-et-a-discrimination-par-resonance-des-makhila
Le makhila est un bâton de berger, de marche, ou de défense, plus ou moins travaillé et élaboré selon l’usage, certains avec des pommeaux en cuir ou en corne.
Batera se présente comme une plateforme et a édité une charte signée par des nombreux partis politiques, syndicats et associations diverses. http://www.batera.info/
Les abertzale sont les militants politiques de gauche, la plupart regroupés dans Euskal Herria Bai (EH Bai) coalition regroupant Abertzaleen Batasuna, Eusko Alkartasuna et Batasuna.
Euskal Herriko Laborarien Batasuna, ELB, est un syndicat agricole basque membre de la Confédération Paysanne, qui taille des croupières à la FNSEA, encore majoritaire à la chambre d’agriculture grâce uniquement au découpage électoral. ELB a créé une Chambre d’agriculture parallèle Euskal Herriko Laborantza Ganbara - EHLG - en 1995.
Seaska regroupe toutes les écoles basques (25 maternelles et primaires, 3 collèges, un lycée)