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27th May 2015 - Anti-Austerity Protest, London
https://vimeo.com/129076884
Libération d'aprés dépêche AFP a écrit:A Hackney, un quartier populaire du nord de Londres, les sans-abri ne peuvent plus dormir ou mendier dehors sous peine de devoir (on se demande bien comment) payer une amende de 100 livres soit 137 euros. En cas de non paiement, l'amende peut être portée jusqu'à 1370 euros. L'arrêté municipal a été voté fin mai.
Selon cet ordre de protection de l’espace public (PSPO), la police ou les officiers municipaux d’Hackney peuvent demander à toute personne de cesser de «mendier, de boire de l’alcool, d’avoir des comportements antisociaux, de mal utiliser les toilettes publiques, de dormir dans la rue, d’uriner ou de déféquer dans un espace public ou d’avoir un chien sans laisse causant des nuisances».
Depuis, une pétition a été mis en ligne contre cet arrêté pour dénoncer cette «criminalisation des sans-abri d’Hackney» et compte plus de 32 000 soutiens. «Les gens ne devraient pas être punis pour le "crime" de ne pas avoir un toit au-dessus de leur tête», dénoncent les auteurs ce texte, jugeant «absurde d’infliger une amende de 1 000 livres à un SDF».
«Cet arrêté ne sera appliqué qu’en dernier ressort et ne sera utilisé que pour ceux qui continuent de dormir dans la rue et font partie de ceux qui ont un comportement antisocial persistant qui affecte la sécurité et le bien-être des habitants», a tenu à préciser sur le site internet de l’arrondissement d’Hackney la maire adjointe Sophie Linden.
Des piques anti-SDF installées à Londres l'an dernier
En juin 2014, des piques anti-SDF installées devant l’entrée d’un immeuble de Southwark, dans le sud de Londres avaient fait scandale. Le maire conservateur de Londres, Boris Johnson, avait demandé leur retrait.
A Londres, on compte 1,37 ménage sans domicile fixe pour 1 000 ménages logés, selon les dernières statistiques gouvernementales. Entre octobre et décembre 2014, 4 690 ménages ont été enregistrés comme étant SDF, un chiffre en hausse de 8% par rapport à la même période en 2013.
Créés en 2014, les PSPO, valables trois ans, visent à donner davantage de pouvoir aux mairies pour lutter contre les comportements antisociaux.
http://www.europe-solidaire.org/spip.php?article35516Royaume-Uni : Cameron s’acharne contre les syndicats
Le 16 juillet, le Premier ministre britannique David Cameron a présenté un projet de loi qui limiterait encore plus le droit de grève. Pourtant, depuis les violentes attaques des gouvernements Thatcher des années 1980, le Royaume-Uni possède déjà une des législations les plus draconiennes d’Europe.
Aujourd’hui, la loi impose un vote à bulletin secret par la poste, l’obligation d’obtenir au moins 50 % des votants pour la grève et un préavis de grève 7 jours à l’avance. Introduite par les conservateurs, cette loi n’a jamais été abrogée par les gouvernements travaillistes de Blair ou de Brown.
Dans le nouveau projet de loi, pour qu’une grève soit déclarée légale, la participation au vote devrait atteindre 50 %, et pour les services publics (transports, santé, éducation…), au moins 40 % de l’ensemble des syndiquéEs concernés devrait voter en faveur de la grève. L’appel à la grève devrait être annoncé 14 jours à l’avance, ce qui permettrait entre-temps aux patrons de faire pression sur les salariéEs mais aussi de profiter d’une autre clause de la loi qui leur permettrait de s’adresser aux agences d’intérim pour remplacer les grévistes... Enfin, les infractions aux lois sur les piquets de grève relèveraient du pénal !
Une dernière proposition concerne le financement du Parti travailliste. Aujourd’hui, la plupart des syndicats versent une partie des cotisations de leurs adhérents au Parti travailliste qui reçoit ainsi 50 millions d’euros, sa première source de financement. Les conservateurs souhaiteraient diminuer fortement cette somme.
L’opposition travailliste convertie au social-libéralisme, les directions syndicales pour la plupart très timorées et seulement 700 000 journées de grève l’an dernier (13 millions dans les années 1970). Alors pourquoi cette nouvelle loi ? Défense des « familles qui travaillent » et des « usagers », dit Cameron. Quelle hypocrisie de la part du premier casseur des services publics ces dernières années ! Quant au seuil des 40 %, argument démocratique, fallait-il l’appliquer aux dernières élections où les conservateurs ont été élus avec seulement 25 % des inscrits ?
La riposte
Les vraies raisons se trouvent dans la concurrence toujours plus exacerbée qui oblige chaque puissance capitaliste à grignoter encore plus les acquis sociaux. Le chiffre de 13 millions de syndiqués en 1980 a certes fondu mais il y en a encore 6,5 millions, et dans un sondage récent, 80 % de la population estimaient que « les syndicats sont essentiels pour la protection des intérêts des travailleurs ». La nouvelle loi est en quelque sorte une frappe préventive pour de nouvelles attaques.
Samedi 20 juin, à l’appel du People’s Assembly, un regroupement de syndicats et de forces politiques à gauche du Parti travailliste, jusqu’à 250 000 personnes ont manifesté contre l’austérité et le gouvernement. Le 9 juillet, les travailleurs du métro de Londres ont fait grève dans l’unité contre les conditions de l’introduction d’un service de nuit à l’automne. Tous les syndicats et toutes les catégories du métro ont arrêté le travail, aucun train n’a roulé, et pas une seule station n’a ouvert ses grilles. Du jamais vu depuis au moins 1989, peut-être depuis la grande grève générale de 1926 ! Les médias français ont répété la rengaine des « usagers exaspérés ou en colère », mais sur place, surtout dans les quartiers populaires, la majorité des usagers soutenait la grève.
Comme la troïka avec le peuple grec, Cameron et les siens ne se satisfont pas d’obliger le mouvement ouvrier à mettre un genou par terre, et veulent le mettre KO afin de laisser la voie libre à toutes les contre-réformes dont ils rêvent. Pas sûr que les travailleurs britanniques se laissent faire.
Ross Harrold
http://alencontre.org/europe/grande-bre ... mbent.htmlRoyaume-Uni. Contrats «zéro heure» : ils flambent
Par Jérémy Hebras
Selon l’Office national des statistiques (ONS) britannique, l’augmentation du nombre de contrats «zéro heure» au Royaume-Uni entre avril-juin 2014 et avril-juin 2015, a été de 19%. Dans son Rapport publié le 2 septembre 2015, l’ONS dénombre officiellement 744’000 contrats de ce type, soit 2,4% de la population active.
Les contrats «zéro heure» sont très précaires dans la mesure où ils ne garantissent ni volume horaire ni salaire minimum. Le salarié est susceptible d’être appelé la veille au soir pour travailler et son activité peut s’arrêter tout aussi brutalement. Une clause d’exclusivité peut aussi être imposée au titulaire d’un tel contrat, même si le rapport note que les entreprises interrogées n’ont pas eu recours à cette pratique. Ces contrats, dont la flexibilité est poussée à l’extrême, sont un frein pour trouver un logement, voire pour accéder à un crédit. Et ils se concentrent sur les mêmes catégories de travailleurs [1].
54% de ces contrats sont occupés par des femmes, contre 47% pour ce qui concerne tous les autres contrats (CDI, CDD…). L’ONS estime aussi à 20% la part des étudiant·e·s dans les contrats «zéro heure». Enfin, 64% de ces contrats concernent une activité à temps partiel.
On note une surreprésentation des jeunes dans les contrats «zéro heure», ainsi que des plus de 65 ans. 34% des personnes en contrat «zéro heure» sont âgés de 16 à 24 ans et 6% ont plus de 65 ans, contre respectivement 12% et 4% pour les personnes employées sous d’autres formes de contrats.
La précarité des contrats «zéro heure» se ressent aussi sur la durée de ces contrats. Sur les 744’000 personnes recensées par l’ONS, près de 300’000 ont passé moins d’un an chez le même employeur. Ce chiffre passe à 146’000 pour une durée d’un à deux ans et à 158’000 pour deux à trois ans «au service» du même patron. [Dans un document datant de mars 2015, le syndicat UNISON recensait – à partir du Labour Force Survey – la hausse du nombre de contrats n’assurant pas un minimum d’heures de travail: ils sont passés de 1,4 million en janvier 2013 à 1,8 million en août 2014.]
Certes, si l’on considère le stock de contrats zéro heure (2,4% de la population active), «il ne faut pas conclure à un raz-de-marée», nuançait, juste avant les élections britanniques de juin 2015, un économiste à l’OFCE et spécialiste du Royaume-Uni. Outre-Manche, l’emploi précaire est surtout alimenté par les self-employed (indépendants, auto-entrepreneurs…), qui représentent 15% de l’emploi total. Mais tout comme ces cohortes de non-salariés qui n’ont pas accès aux droits élémentaires des salariés (épargne retraite, assurance-chômage…) et qui ont vu leur revenu diminuer en moyenne de 20 à 25% depuis la crise économique de 2008, les salarié·e·s en contrats zéro heure ne bénéficient pas de congés payés, ni d’indemnité maladie.
L’évolution à la hausse de ces contrats zéro heure soulève des interrogations dans un contexte où les clignotants de l’économie britannique sont passés au vert. Alors que sur la même période (avril 2014/avril 2015), le Royaume-Uni enregistrait une croissance de 3% de son PIB et voyait son taux de chômage chuter de 6,4% à 5,6%, ce type d’emploi précaire ne s’est pas résorbé, ni transformé en emploi durable. Bien au contraire. Une mauvaise nouvelle pour les droits sociaux des salariés […]. (Publié dans Alteréco du 9 septembre 2015)
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[1] Selon Le Monde du 13 août 2015: «Depuis quelques semaines, le quotidien britannique The Guardian s’évertue à recenser les entreprises les plus gourmandes de zero-hours contracts. Le journal a même établi un classement des entreprises où le contrat était le plus utilisé. En tête, McDonald’s, qui emploie quelque 82’000 salariés sous ce statut précaire, soit 90% de ses effectifs. Depuis son arrivée sur le marché britannique, en 1974, McDonald’s a constamment eu recours à ce type de contrat, selon le quotidien britannique. Mais le géant américain est loin d’être la seule société mise en cause. Fin juillet, The Guardian révélait que Sports Direct, le premier vendeur d’articles sportifs de Grande-Bretagne, employait 90 % de ses effectifs – soit 2’ 000 personnes – sous le zero-hours contract. Plus surprenant, le palais royal n’échappe pas à la polémique: les 350 saisonniers de Buckingham déjà à temps partiel, sont embauchés sous ce statut.
A ce jour, le Guardian a recensé 180’000 zero-hours contracts dans le privé. Selon un rapport de la chambre des communes, les principaux secteurs concernés sont l’hôtellerie et la restauration, à l’image des chaînes de fast-food comme Burger King et Subway.
La fonction publique n’est pas en reste. La santé en est le deuxième employeur avant l’enseignement, où la part des effectifs embauchés en zero-hours contract atteignait respectivement 13% et 10% en 2011. En avril 2013, le Financial Times estimait que les hôpitaux publics de Grande-Bretagne employaient 100’000 personnes sous ce statut. Une augmentation de 24% en deux ans.»
La journaliste du Monde Claire Rainfroy ajoute: «A l’incertitude de travailler et d’être rémunéré s’ajoute l’absence de congés payés et d’indemnités maladie, auxquels le statut ne donne pas droit. Dans certains cas, en particulier pour les saisonniers du palais de Buckingham, les salariés sont interdits de travailler pour un autre employeur.» (Rédaction A l’Encontre)
https://fr.squat.net/2015/09/22/liverpo ... f-england/Liverpool: cinq Love Activists emprisonné-e-s pour avoir occupé un bâtiment vide de la Bank of England
Cinq activistes qui avaient occupé au centre-ville de Liverpool un vieux bâtiment de la Bank of England pour proposer un abri et de la nourriture aux personnes sans-abri de la ville ont été condamné-e-s à près de trois mois de prison chacun-e.
Les « Love Activists » avaient squatté ce bâtiment abandonné de la Castle street en avril dernier pour mettre en place un centre d’aide aux sans-abri, proposant des lits pour y dormir, un espace d’information/conseils, et une cuisine de rue. Le squat a été expulsé à l’aube du 12 mai, tou-te-s les occupant-e-s arrêté-e-s dans la foulée.
Cette occupation se voulait également une action de contestation face au manque de logements et d’aide pour les sans-abri, et face aux mesures d’austérité imposées par le gouvernement britannique.
John Hall, 50 ans; John Rice, 22 ans; Chelsea Stafford, 19 ans; James Jones, 20 ans, et James Allanson, 20 ans, ont tou-te-s plaidé coupable de violation de propriété privée (« trespassing ») – l’action de squatter étant désormais criminalisée en Angleterre.
Plus d’infos, en anglais, ici : https://en.squat.net/2015/09/20/love-bank-5/.
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