Ἑλλάς, Grèce

Traduction-annonce de l'occupation de l'école polytechnique

Messagede arvn d » 26 Déc 2008, 12:35

Traduction

Annonce de l’occupation de l’école polytechnique d'Athènes (24.12.2008)
Jeudi, 25 Décembre, 2008

L'Occupation de l'École Polytechnique a pris fin à minuit le 24 Décembre - La lutte continue ...

Annonce par l’occupation polytechnique

Immédiatement après le meurtre d'Alexandre Grigoropoulos par le garde de la police spéciale Korkoneas et les premiers affrontements dans les rues d’ Exarchia, l'Université Polytechnique a été occupée et transformée en un foyer pour l'expression de la colère sociale. Etre un espace historiquement et symboliquement lié à la mémoire vivante des révoltés et d'une grande partie de la société en lutte contre l'autorité, de la période de la dictature jusqu'à celle de la démocratie totalitaire moderne, l'école Polytechnique est devenue le lieu où des centaines de personnes se sont rassemblées spontanément: camarades, jeunes et travailleurs, chômeurs, lycéens, immigrés, étudiants ...



Les combats avec les forces de répression et les barricades enflammées dans les rues environnantes sont devenus l'étincelle d'une révolte qui se propage en manifestations spontanées dans la ville, en occupation de l'Université d'économie et de la faculté de droit, avec des attaques contre l'Etat capitaliste et les objectifs dans le cente et les quartiers d'Athènes et dans la plupart des villes à travers le pays. Les jours suivants, avec des manifestations de milliers de personnes se terminant en émeutes et attaques contre des banques, des ministères et des grands magasins, avec des occupations d'écoles et de bâtiments publics, avec de jeunes enfants et assiégeant et attaquant des commissariats, la police anti-émeute gardant la prison de Koridallos et le Parlement , La révolte s’est généralisée; Cette révolte a été déclenchée par le meurtre de A. Grigoropoulos et a explosé à travers la réaction immédiate de centaines de camarades contre l’extension de la violence de l'État, inspirant des actions de colère et de solidarité au-delà des frontières, partout dans le monde. Cette révolte a frémi dans le contexte d'une attaque généralisée par l'État et les patrons contre la société, de plus en plus dans la réalité quotidienne de la mort de la liberté et de la dignité qui est réservé pour le peuple opprimé par l'accroissement de l'exclusion, de la pauvreté, de l'exploitation, de la répression et du contrôle. Cette révolte qui a été « préparée" avec persistance, même dans les moments les plus sombres du terrorisme fasciste de l'État, par l'intermédiaire de tous les petits ou grands gestes de résistance contre la soumission et l’abandon, en donnant l’occasion à beaucoup plus de gens de se rencontrer dans les rues, tout comme cela s'est produit au cours de ces journées. Dans ce la réalité sociale explosive, l’Ecole Polytechnique occupée est devenue un point de référence pour une confrontation directe avec l'État, dans toutes les formes et par tous les moyens possibles , par le biais de manifestations insurrectionnelles successives qui ont brulé l'ordre et la sécurité des patrons, brisant la fausse image de consentement social à leurs intentions meurtrières. Elle est devenue un endroit où les sujets « rebels »sociaux et politiques se rencontrent et s’influencent l’un l'autre, par des assemblées générales et leur présence quotidienne dans l’occupation. Cela a fonctionné comme base pour la contre-information, par le biais de communiqués et d'affiches, du blog et de la station de radio, et avec le système de sonorisation envoyant des messages et des nouvelles de la révolte en cours.Et cela a aussi donné vie à des initiatives politiques de résistance, comme l'appel lancé par l’Assemblée de l'Ecole polytechnique occupée pour une journée mondiale d'action le 20 Décembre-ce qui a entraîné des mobilisations coordonnées dans plus de 50 villes dans différents pays, et pour lequel les occupants ont participé en appelant à un rassemblement à l'endroit où A. Grigoropoulos a été assassiné, comme le concert de solidarité et d'aide financière pour les révoltés prisonniers qui s'est tenu le 22 Décembre, et l'appel à la participation à la manifestation de solidarité aux prisonniers qui a été organisée par les camarades qui ont pris part à l'assemblée ouverte du siège de la GSEE occupé (Confédération générale des travailleurs).

En étant le pivot « stable »Durant 18 jours, de la révolte qui s’élargissait, la Polytechnique occupée a été comme un appel continu d’insubordination à la population résistant dans le monde entier, et un signe de solidarité avec les otages pris par l'État dans cette lutte . Il est devenu le territoire que nous avons utilisé afin de diffuser le message de solidarité entre les opprimés, de d’auto-organisation et d'une contre-attaque sociale de classe contre le monde de l'Autorité, son fonctionnement et ses symboles. Ces éléments et les valeurs de la lutte ont créé le terrain pour les opprimés afin qu’ils se rentrouvent en rébellion, armant notre conscience, et, pour la première fois peut-être, sont devenues si largement appropriés par tant de personnes de tous âges et de différentes nationalités; personnes avec lesquelles anarchistes et anti -autoritaires partagent les mêmes slogans contre la police, les mêmes mots, les mêmes pratiques de lutte, la même rage contre ceux qui pillent nos vies, et, à plusieurs reprises, la même vision d'un monde de liberté, d'égalité et de solidarité.

Pour cette raison, la répression ne s’est pas seulement exprimée sous la forme de brutalités policières, d’ arrestations et d’emprisonnement de manifestants, mais aussi avec une intense attaque idéologique lancée par toutes les parties du système politique qui a vu ses fondations trembler quand la répression, sur laquelle il est fondé , non seulement n'a pas été en mesure de freiner les vagues de révolte, mais, au contraire, elle en a été la cause première. Cette attaque idéologique a ciblé principalement des anarchistes, comme part politique et non-médiatisée des révoltés, précisément à cause de l'impact de leurs paroles et de leurs actions , et en raison du danger qui se présente pour l'Etat quand ils communiquent et se coordonnent avec des milliers d'opprimés .Dans ce contexte, il y a eu un effort hystérique afin de diviser les révoltés en "bons élèves", d'une part, et «méchants anarchistes à cagoules -« koukouloforoi "ou " pillards immigrés "de l'autre, ainsi que le bon vieux mythe des « provocateurs », dans le but de manipuler la colère de l'assassinat, l'explosion sociale, l'ériger en infraction pénale, d'isoler et écraser la les «bastions », points de référence de cette révolte [Il s'agit là de la même rhétorique de répression qui a conduit à l'assassinat de’A. Grigoropoulos, par la distinction- de milieux politiques sociaux, d’ espaces et d’ individus désignés comme «l'ennemi intérieur» sur lequel la violence de l'État qui devrait être "légitimement" renforcée]. Dans cet effort fait par l'État, le ciblage continu de l'École Polytechnique a été inclu sur une base quotidienne, avec les déclarations faites par les hommes politiques et une campagne de diffamation par les médias de masse.Après les heures d'affrontements dans Exarchia et autour de l'École Polytechnique au cours de la nuit du 20Décembre, l'État, à travers le procureur du ministère public, a menacé de procéder à une descente de police, après la suspension de l'asile universitaire dans le campus, malgré le désaccord des autorités universitaires, afin de réprimer la révolte en s'attaquant à l'un des premiers endroits où il a débuté. Leurs intentions ont été rejetés en raison du refus des occupants d'obéir à l’ultimatum, de leur détermination à défendre ce territoire politique et social comme une partie de la révolte, de leur appel ouvert aux personnes à venir et soutenir l'occupation par leur présence et en participant à concert de solidarité aux prisonniers du 22 Décembre qui a rassemblé des centaines de personnes à l'école Polytechnique.Les menaces d'une expulsion immédiate se sont renforcées le lendemain, 23 décembre, quand, alors que l'Assemblée examinait la fin de l'occupation, nous avons été informés par les politiques et universitaires que le ministère de l'Intérieur et la police exigeaient notre sortie immédiate du campus sinon les flics l’envahiraient. La réponse des occupants a été que l'École Polytechnique n’appartient ni au ministère ni à la police, mais au peuple de la lutte qui décidera quoi faire exclusivement sur des critères du mouvement et de n’acceptera ni chantage et ni ultimatums de la part d’assassins. De cette façon, l'occupation de l'École Polytechnique a été prolongée d'une journée, et a demandé à la manifestation qui se déroulait au cœur d'Athènes, la solidarité avec les personnes arrêtées. Pas de projet de répression et aucune attaque idéologique ne réussira à négocier le retour à la normalité et à imposer la pacification. Plus rien n’est pareil désormais! Le dépassement de la peur, de l’isolement et des divisions sociales, a conduit des milliers de jeunes, de concert avec les femmes et les hommes de tout âge, les réfugiés et les migrants, les travailleurs et les chômeurs à s'unir dans les rues derrière des barricades et la lutte contre les tyrans de notre vie, notre dignité et notre liberté. Et cela est une réalité éclairant, à la lumière des flammes, l'avenir de la révolte, à la fois son intensification et l'approfondissement, jusqu'à la subversion absolue du monde des patrons. Parce que nous avons crié par tous les moyens que ces jours-là appartiennent à Alexis, à Michalis Kaltezas, à Carlo Giuliani, à Christoforos Marinos, à Michalis Prekas, Koulouri à Maria et à tous les camarades assassinés par les assassins en uniforme de l'état, ils ne sont pas des jours qui appartiennent à mort, mais à la vie! À la vie qui fleurit dans les luttes, dans les barricades, dans la révolte qui se poursuit.

En mettant fin à l'occupation de l’Ecole Polytechnique après 18 jours, nous envoyons notre plus chaleureuse solidarité à toutes les personnes qui ont fait partie de cette révolte de différentes manières, non seulement en Grèce mais aussi dans de nombreux pays d'Europe, des Amériques, en Asie et en Océanie. Pour tous ceux que nous avons rencontré et avec qui nous allons rester, combattant pour la libération des prisonniers de cette révolte, mais aussi son prolongement jusqu'à la libération sociale mondiale. Pour un monde sans maîtres ni esclaves, sans police ni armées, sans frontières ni prisons.

Mort à l'état - Vive l'anarchie!

Libération immédiate de tous les arrêtés de la révolte!

La lutte continue!

Nous appelons à joindre à l'assemblée ouverte qui aura lieu à l'École Polytechnique, le samedi, Décembre 27 à 16.00, concernant l'organisation de la solidarité aux emprisonnés, qui a été appelé par les camarades dans l'assemblée de la GSEE occupée.

Occupation de la Polytechnique 12/24/08
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Re: Manifestations/Emeutes en Grèce

Messagede Nico37 » 26 Déc 2008, 17:24

Enorme panorama photos (573)

Grèce : Série de petits attentats à l’engin incendiaire à Athènes


Une série de petits attentats à l’engin incendiaire ont eu lieu dans la nuit de mercredi à jeudi à Athènes visant des succursales d’automobiles, une banque et un établissement public, a-t-on appris de source policière.

Ces attentats ont provoqué des dégâts matériels et n’ont pas été revendiqués jusqu’ici.

Une première explosion de cartouches de gaz a eu lieu mercredi soir à 00h30 locales (22h30 GMT) contre une banque à Palio Faliro, banlieue sud de la capitale, provoquant des dégâts à sa façade.

Deux heures après, des cartouches de gaz ont visé les succursales de Citroën et d’Opel dans les quartiers de Galatsi, dans l’ouest de la capitale, et de Kallithéa, dans le sud. Au total, sept véhicules ont été endommagés.

Dans le même temps, la façade d’un établissement abritant des services du ministère de l’Agriculture, près du centre d’Athènes, a subi des dégâts après l’explosion des cartouches de gaz.

Ce genre d’attentats, fréquents en Grèce depuis plusieurs années, se sont multipliés au cours des trois dernières semaines, après la mort d’un adolescent tué par la balle d’un policier à Athènes, le 6 décembre.



AFP, 25 décembre 2008.


Image

Le Figaro a écrit:


Le désarroi d'un jeune policier d'Athènes

Alexia Kefalas, à Athènes

22/12/2008 | Mise à jour : 10:49 |

«On reçoit des cocktails Molotov, de la peinture, des pierres, des oranges, des yaourts», raconte Faidon, jeune policier anti-émeute. «Parfois, je crains le pire». Crédits photo : AP
Ébranlé par les manifestations quasi quotidiennes et par la mort d'Alexis, 15 ans, tué par un policier le 6 décembre, un membre de la brigade antiémeute témoigne du malaise de la profession.


Faidon est un jeune Grec de 25 ans. Comme tous ceux de sa génération, il aime le hip-hop et surfe sur Facebook. Mais voilà, il est aussi membre de la brigade antiémeute d'Athènes, les fameux MAT. Aujourd'hui, il se sent un peu perdu. Il était rentré dans les forces de police pour servir son pays, aussi pour le statut de fonctionnaire avec salaire fixe. Une chance par rapport à tous ses copains de classe qui galèrent. Mais avec tout ce qu'il vient de vivre ces derniers jours, il se demande s'il a fait le bon choix.

L'enthousiasme pour son métier et ses convictions ont subi un choc quand le jeune Alexis a trouvé la mort des balles d'un policier. Une tragédie qui a embrasé le pays, «qui a fait exploser les problèmes sociaux qui s'accumulent depuis des années. Je n'ai jamais vu une telle confusion. Aujourd'hui, le peuple est en colère contre tout, contre la mort d'Alexis, contre la police, contre le gouvernement, contre les réformes… et nous, nous sommes les boucliers.»

Sa mission, ce jour-là, est d'encadrer les deux manifestations du centre d'Athènes. Combinaison verte, casque blanc, masque à gaz et bouclier encore taché de peinture jetée la veille par les manifestants, il grimpe dans le camion qui le laissera près de l'Université d'Athènes. Il n'imaginait pas ça quand il a débarqué de son petit village du Péloponnèse, bénéficiant du recrutement massif pour assurer la sécurité des Jeux olympiques d'Athènes de 2004.

«Toute ma famille m'enviait. Entrer dans les MAT, c'était plus viril que d'appartenir à la garde personnelle du président, porter des fustanelles (jupes) et des pompons aux pieds.» Mais, cette année, sa vie a pris un autre rythme que celui habituel des fêtes. Les bons jours, c'est la confrontation défensive avec les étudiants, lycéens et collégiens. Les jours mauvais, les nuits plutôt, c'est l'affrontement avec les encagoulés, ces «connus inconnus» comme on les appelle, qui détruisent tout sur leur passage.

Depuis le début des émeutes dans la capitale, il travaille 14 heures par jour. En plus de la fatigue, il a du mal à suivre les ordres contradictoires de ses supérieurs. «Les émeutes se déroulent sur un seul périmètre autour de l'Université d'Athènes et de l'École polytechnique. On ne sait pas s'il faut jeter des gaz lacrymogènes, à quel moment, et sur qui. On nous demande de courir pour effrayer les casseurs, puis de courir pour nous protéger. On reçoit des cocktails Molotov, de la peinture, des pierres, des oranges, des yaourts. Le plus dur, c'est qu'on ne peut prendre aucune initiative. On doit attendre les ordres. D'un autre côté, c'est normal, car la moindre faute peut désormais devenir une poudrière.»


«Cette honte qui me ronge»

La grogne enfle de plus en plus au sein même des forces de l'ordre. Le syndicat de la police de Grèce dénonce le laxisme du système. «Plus de 70 % des policiers ne devraient même pas porter d'arme, commente un membre du syndicat. La plupart d'entre eux ont des problèmes psychologiques et il n'existe que cinq psychologues pour 50 000 policiers. Certains sont dépendants des jeux vidéo et adorent appuyer sur la gâchette». Pour Faidon, c'est la confusion totale. «Une partie veut se mettre en grève pour dénoncer le système et ses dérives. D'autres nous demandent de “sauver” l'État. En fait, on ne sait plus ce qu'on fait ni qui suivre, on n'a plus confiance en nos supérieurs, ni même en nos collègues. Parfois, je crains le pire», confie-t-il. Ses rêves de héros s'envolent. «Je me demande si je ne serais pas mieux dans mon village, où je pourrais reprendre l'élevage des moutons et vivre tranquille. Surtout, je n'aurais plus ce sentiment de honte qui me ronge.»


Traduction du texte posté en anglais jeudi 25

Tract diffusé a Athénes par le Mouvement pour la Généralisation de de la Révolte.

La lutte continue !

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PLUS RIEN NE SERA JAMAIS COMME AVANT ...

PLUS RIEN ...

Le 6 décembre, à 21 heures, un membre des forces spéciales de la police a arrêté son véhicule, visé un gamin de quinze ans et l'a abattu dans le quartier d'Exarchia, à Athènes. Ce meurtre n'est pas un cas exceptionnel ou isolé de violence policière. Le matin du même jour, des travailleurs immigrés qui faisaient la queue pour déposer une demande d'asile au poste de police situé sur l'avenue Petrou Ralli ont été attaqués par des flics anti-émeute. Suite à cette agression, un Pakistanais a été victime d'un grave traumatisme crânien et lutte depuis pour sa vie dans l'unité de soins intensifs de l'hôpital Evangelismos. Ce ne sont là que deux cas pris parmi des dizaines d'autres similaires au cours des dernières années.

La balle qui a transpercé le cour d'Alexis n'est pas une balle perdue tirée par un flic et qui aurait atteint le corps d'un adolescent «indocile». Elle résulte d'un choix : celui de l'État qui, par la violence, veut imposer la soumission et l'ordre aux milieux et aux mouvements qui résistent à ses décisions. Un choix qui vise à menacer tous ceux qui veulent résister aux nouvelles dispositions prises par les patrons dans le domaine du travail, de la sécurité sociale, de la santé publique, de l'éducation, etc.

Ceux et celles qui travaillent doivent s'épuiser pour gagner une misérable paye mensuelle de 600 euros. Ils doivent bosser jusqu'à épuisement chaque fois que le patron a besoin d'eux, accepter d'effectuer des heures supplémentaires non rémunérées et d'être mis à pied chaque fois que les entreprises sont « en crise ». Et enfin, ils doivent se tuer au boulot chaque fois que l'intensification de la production l'exige, tout comme ces cinq dockers qui sont morts dans les chantiers de Perama, il y a cinq mois. Si ce sont des travailleurs immigrés, et qu'ils osent demander quelques euros de plus, ils seront tabassés et vivront sous un régime de terreur, tout comme les travailleurs et travailleuses agricoles employés dans les serres de fraises de Nea Manolada, dans l'ouest du Péloponnèse.

...NE SERA JAMAIS...

Ceux et celles qui étudient doivent passer leur temps dans des salles de classe minables et payer des cours particuliers pour se « préparer » de façon intensive aux examens annuels. Les enfants et les ados doivent oublier de jouer avec les autres dans la rue et de se sentir insouciants, afin de se gaver d'émissions de télé-réalité et de jeux électroniques, depuis que les espaces publics gratuits ont été transformés en galeries marchandes, ou parce que les enfants ne disposent plus d'assez de temps libre pour s'amuser.

Quant aux étudiants des universités, celles et ceux qui suivent ce processus naturel d' « évolution » vers la réussite, ils découvrent que les prétendues «connaissances scientifiques» sont en fait orientées vers la satisfaction des besoins des patrons. Un étudiant doit continuellement s'adapter à de nouveaux cursus et récolter le plus grand nombre de « certificats » possible afin d'être finalement récompensé par l'attribution d'un diplôme qui ne vaut guère plus qu'un rouleau de papier-toilette, mais a encore moins d'utilité que celui-ci.

Un diplôme qui ne garantit rien de plus qu'un salaire mensuel de 700 euros, souvent sans droit aux assurances sociales ou à la couverture maladie. Tout cela se déroule alors que des millions d'euros atterrissent dans les poches d'entreprises religieuses et d'athlètes olympiques dopés et payés des sommes extravagantes pour « glorifier la patrie». Un argent qui finit dans les poches des riches et des puissants. Des pots-de-vin sont versés aux « copains » et des journalistes corrompus se livrent à de sordides marchandages afin de couvrir des scandales impliquant le gouvernement. Alors que des dizaines de personnes périssent dans des incendies de forêts pour permettre au grand capital de transformer ces zones en sites touristiques et que des travailleurs crèvent dans les chantiers de construction et dans les rues et que leurs décès sont classés comme de simples « accidents du travail». Alors que l'Etat distribue de l'argent aux banques pour les aider, qu'il nous enfonce dans un océan de dettes et de prêts et qu'il augmente la fiscalité directe pour tous les travailleurs. Alors que la stupidité des stars de télévision richissimes devient parole d'évangile pour un nombre croissant d'exploités.

La balle qui a transpercé le cour d'Alexis a frappé le cour de l'exploitation et de la répression pour une partie importante de cette société qui sait qu'elle n'a rien à perdre en dehors de l'illusion que les choses pourraient s'améliorer. Les événements qui ont suivi l'assassinat d'Alexis ont prouvé qu'une grande partie des exploités et des opprimés ont sombré dans ce marécage jusqu'au cou. Ce marais a débordé et menace de noyer les patrons et les politiciens, les partis et les institutions étatiques. Il est temps de nettoyer ce monde répugnant fondé sur l'exploitation de l'homme par l'homme et le pouvoir de quelques-uns sur la majorité. Nos cours débordent de confiance alors que les patrons tremblent de peur. La destruction des temples de la consommation, la réappropriation des biens, le «pillage» de toutes les choses qui nous sont dérobées alors qu'on nous bombarde de publicités correspondent à la prise de conscience que toute cette richesse est nôtre, parce que nous la produisons. «Nous», dans ce cas, désigne toutes les personnes qui travaillent. Cette richesse n'appartient pas aux propriétaires des magasins, ni aux banquiers, cette richesse est notre sueur et notre sang. C'est notre temps que les patrons nous volent tous les jours. Nous tombons malades quand nous prenons notre retraite. Nous nous disputons avec nos partenaires et nous n'avons même plus la force de rencontrer un couple d'amis, un soir de week-end. Nous sombrons dans la solitude et l'ennui chaque dimanche après-midi, et nous avons le sentiment d'étouffer tous les lundis matin. Exploités et opprimés, immigrants ou Grecs, travailleurs, chômeurs, étudiants ou lycéens, on nous somme aujourd'hui de prendre position face au faux
dilemme posé par les médias et par l'Etat: sommes-nous du côté des porteurs de capuche ou du côté des propriétaires de boutiques ? Ce dilemme n'est qu'un leurre.

Parce que le véritable dilemme que les médias ne veulent pas vous exposer est le suivant: êtes-vous pour les patrons ou les travailleurs? Pour l'État ou la révolte? Et c'est une des raisons pour lesquelles les journalistes s'appliquent à diffamer le mouvement, à dénoncer les « porteurs de capuche », les « pillards », etc. Ils veulent semer la peur parmi les opprimés pour une raison simple: la révolte rend leur position - et celle de leurs patrons - très précaire. La révolte prend pour cible la réalité qu'ils créent, elle lutte contre le sentiment que «tout va bien», elle combat toute séparation entre une «révolte sentimentale et juste» et de prétendus «éléments extrémistes» et elle s'oppose finalement à toute distinction entre des «hors-la-loi» et des manifestants pacifiques.

Face à ce dilemme, nous avons une réponse: nous sommes du côté des « porteurs de capuche ». Nous sommes les « encapuchonnés ». Non pas parce que nous voulons cacher notre visage, mais parce que nous voulons nous rendre visibles. Nous existons. Nous ne portons pas des capuches par amour de la destruction, mais parce que nous sommes motivés par le désir de prendre notre vie en mains. Nous voulons construire une société différente sur la tombe des marchandises et des pouvoirs . Une société où tout le monde prendra des décisions collectives dans les assemblées générales des écoles, des universités, des lieux de travail et des quartiers, sur tout ce qui nous concerne, sans que nous ayons besoin de représentants politiques, de dirigeants ou comissaires politiques. Une société où tous ensemble nous guiderons notre destin. Une société où nos besoins et nos désirs dépendront seulement de nous, et non d'un député, d'un maire, d'un patron, d'un prêtre ou d'un flic.

Notre espoir d'une telle vie est né une nouvelle fois sur les barricades érigées partout en Grèce et dans la solidarité dont le mouvement a bénéficié à l'étranger. Il nous reste à faire de cet espoir une réalité. La possibilité d'une telle vie est maintenant mise à l'épreuve par les assemblées qui se tiennent dans les bâtiments municipaux, les sièges des syndicats et les bâtiments des universités occupés à Athènes et ailleurs en Grèce, assemblées où chacun peut exprimer librement ses opinions et discuter des formes d'action collective, sur la base de ses désirs et besoins. Le rêve de cette nouvelle vie a commencé à prendre forme.



... COMME AVANT.

Que nous reste-t-il à faire pour voir ce rêve réalisé? Nous devons nous organiser là où nous étudions, travaillons ou habitons. Sur nos lieux de travail nous pouvons discuter de nos problèmes quotidiens et créer des noyaux de résistance contre la terreur des patrons. Dans nos écoles nous pouvons participer aux occupations et les soutenir, animer des groupes de contre-information, organiser des conférences et des ateliers de discussion, nous interroger sur la suprématie du savoir, produire de nouvelles connaissances pour satisfaire nos besoins et non ceux du Capital. Dans les quartiers et les immeubles, nous pouvons parler à nos voisins, organiser des rencontres et créer des comités, partager des connaissances et des compétences, décider collectivement d'actions. Nous pouvons participer à des marches et des manifestations, nous tenir les coudes, briser la peur que propage l'État, aider les lycéens qui sont aujourd'hui les premières victimes des attaques de l'État. Nous sommes solidaires de tous ceux qui ont été arrêtés durant la révolte, qu'ils soient grecs ou immigrés, qu'ils se trouvent en Grèce ou à l'étranger. La plupart sont maintenant poursuivis grâce à toutes les astuces juridiques qui font partie de l'arsenal de la lutte contre le terrorisme parce qu'ils s'opposent aux diktats de l'État.

Tout commence maintenant.

Tout est possible.

Mouvements pour la généralisation de la révolte
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[Grèce] article du Haaretz (26/12/2008-U. Gordon

Messagede arvn d » 27 Déc 2008, 20:02

Voilà je viens de faire une traduction de l'article d'Uri Gordon:

http://www.haaretz.com/hasen/spages/1050296.html

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Une route vers la révolution?
Par Uri Gordon

Trois semaines se sont écoulées depuis le meurtre par la police, sans provocation, de Alexandros Grigoropoulos, 15 ans, à Athènes, et les émeutes engloutissant la Grèce ne montrent aucun signe de fléchissement.

Alors que les occupations étudiantes de trois universités de la capitale (économie, Polytechnique et faculté de droit) devraient bientôt prendre fin, une grande manifestation d'étudiants est prévue pour le 9 Janvier et les protestations, affrontements de rue et occupations des stations de télévision et de radio se poursuivent avec vigueur.

   
   
Un blogger grec a écrit cette semaine: «Nous avons le devoir d'aller ici, là, n'importe où ,mais ailleurs que dans nos canapés comme de simples spectateurs de l'histoire, de retour au confort qui gèle notre conscience."

Les échos internationaux sont également tangibles. Manifestations de solidarité et attaques contre les ambassades de Grèce ont eu lieu dans le monde entier, de Moscou à New York et de Copenhague à Mexico. Les déclarations et les manifestes publiés par les assemblées étudiantes dans les facultés grecques sont presque immédiatement traduits et publiés en ligne en anglais, français, italien, turc ou serbe.

Dans les premiers jours de la révolte, les blogueurs ont essayé de dresser une liste de toutes les actions de solidarité en cours, mais la tâche s'avère impossible: Il y en a eu littéralement des centaines ; des milliers de personnes se sont retrouvés dans la rue. Samedi dernier, une journée mondiale d'action contre la violence policière a vu des manifestations tapageuses dans plus de 30 villes du monde entier.

La presse professionnelle a élaboré diverses théories pour expliquer la cause de l'agitation - la frustration d'un gouvernement corrompu, la crise financière mondiale, et le mécontentement chez la jeunesse grecque, qui font face à de maigres perspectives de sécurité de l'emploi ou de droits sociaux - les émeutes comme réaction aveugle à des conditions objectives.

Mais toutes ces explications sont en fait des leurres destinés à taire et à ignorer les motivations déclarées des révoltés.

Une déclaration par les étudiants occupant la Athènes School of Economics a été très claire sur la façon dont ils voient la question: «Le régime démocratique avec sa façade pacifique ne ne tue pas un Alex tous les jours, précisément parce qu'il tue des milliers de Ahmets, Fatimas, Jorjes, Jin Tiaos et Benajirs: parce qu'il assassine systématiquement, structurellement et sans remords l'ensemble du tiers monde ....

"Les mandarins de la normalité pleurent la loi qui a été violée par la balle de ce porc de  Korkoneas [le policier qui a tiré sur Grigoropoulos]. Mais qui ne sait pas que la force de la loi est simplement la force des puissants? Que c’est la loi elle-même qui permet l'exercice de la violence sur la violence? La loi est nulle de bout en bout, elle ne contient pas de sens, aucun objectif autre que le pouvoir codé de l'institution. "

Ou, dans une autre déclaration, anonyme celle-ci: «Qu'est-ce que nous cherchons? L’ Égalité. Politique, économique, sociale. Entre tous les peuples. Notre possibilité de convaincre les consommateurs serviles de refuser d'être les sujets et les produits de base est plutôt limité. Que pouvons-nous faire? Ravager et piller le marché, distribuer les marchandises à tout le monde, dissoudre les mythes qui soutiennent les inégalités. "

The mainstream media simply cannot stomach the notion that what is happening in Greece is by now a proactive social revolt against the capitalist system itself and the state institutions that reinforce it. It is time to acknowledge that the Greek anarchist movement has successfully seized the initiative after the killing of one of its own, framing the issues in a way that appeals to a larger - albeit mostly young - public.

Ce ne sont pas des protestations concernant un seul problème ou avec de vagues griefs. C'est pleinement l’anarchisme révolutionnaire.

Les grands médias ne peuvent tout simplement pas supporter  l'idée que ce qui se passe en Grèce est désormais une sociale révolte dynamique contre le système capitaliste lui-même et les institutions de l'État qui le soutiennent. Il est temps de reconnaître que le mouvement anarchiste grec a réussi a prendre l'initiative après l'assassinat de l'un des siens, en définissant les enjeux de manière à ce que cela parle au plus grand nombre.

Peu de gens savent que le mouvement anarchiste grec est sensiblement le plus important dans le monde, en proportion de la population du pays. Il bénéficie d'un large soutien social en raison de son héritage de la résistance à la dictature militaire de 1967 à 1974. Les manifestations très conflictuelles sont monnaie courante en Grèce. Anarchistes et police  se livrent à d’ardentes confrontations de rue pratiquement tous les deux mois à Thessalonique ou Athènes. Les événements actuels ne sont marqués que par leur ampleur et la durée, et non par leur niveau de militantisme.

Un autre facteur rarement apprécié est que la Grèce est un pays dans lequel l'appareil de sécurité est plutôt bien controlé. Par exemple, l'évaluation de Privacy International de 2007 des principales sociétés de surveillance montre que la Grèce se trouve être le seul pays au monde, avec "des garanties adéquates" contre les abus de pouvoir du gouvernement envers ses citoyens. L'héritage de la dictature a créé une image durable de la police comme intrinsèquement oppressive, même parmi la classe moyenne.

Les émeutes en Grèce mènent-elles à une révolution anti- capitaliste? Seulement si le trou qu’ils ont déchiré dans le tissu social s’élargit et s’approfondit, avec la participation toujours croissante de pans entiers de la société et en créant de nouvelles « institutions » locales en détruisant en parallèle les anciennes. Cela semble peu probable à court terme, tant que les syndicats bureaucratiques et  le Parti communiste tenteront de domestiquer la révolte et de réduire leurs actions politiques à  la simple demande de désarmer la police.

Mais il ne fait aucun doute qu'une nouvelle référence a été fixée pour ce qui peut être attendu dans les pays occidentaux au cours de la prochaine ère de crise économique et de dégradation de l'environnement. Les gouvernements européens vont sûrement renforcer leur politique de répression et de surveillance en prévision de la croissance des troubles civils. Mais cela restera sans doute insuffisant pour maintenir la population modeste, crise après crise du système,  sanas qu’elle remette en question le pouvoir et les privilèges actuel.

Uri Gordon est l'auteur de « Anarchy Alive! »(Pluto Press); www.anarchyalive.com.
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Re: Manifestations/Emeutes en Grèce

Messagede Nico37 » 28 Déc 2008, 20:42

http://fr.wikipedia.org/wiki/Agitations_de_2008_en_Grèce : Agitations de 2008 en Grèce, d'ailleurs y a rien sur Anarchopedia :(

Photos Reuters

En Grèce, le mouvement social continue (29-12-2008) Traduction Futur rouge

Kalamariá : Mardi 30 Décembre se tiendra une manifestation contre la répression étatique.

Athènes : Une manifestation a réuni environ 150 personnes devant le centre commercial The Mall. Les gens ont parcouru le centre commercial en criant des slogans et en distribuant des tracts aux gens. Le pamphlet finissait ainsi : “Contre la misère, restent toujours la résistance et la poursuite de la rébellion. Des centaines d’inculpés et des dizaines d’embastillés nous supplient de continuer notre lutte“. Il y avait également des pancartes : “Tais-toi et Consomme”, “Lui travaille, vote et se tait”, “La conscience naît dans les barricades. Réveille-toi”.


L’arbre du Noël a été dignement orné de P.Q. tandis que son armature a pu servir à quelque chose : on a tué le temps avec un mini match de football…

Mardi passé, deux personnes ont attaqué une collègue syndicaliste. La camarade est à l’hôpital dans le coma. Ils l’ont attaquée en utilisant du vitriol. L’attaque est liée à l’action syndicale de la collègue, puisqu’elle avait par le passé reçu moultes menaces de la part du bienveillant patronat.

Ce matin, environ 500 personnes ont manifesté au centre d’Athènes et se sont ensuite dirigées vers l’hôpital d’Evangelismós où est la collègue. Cette nuit un concert sera organisé au Centre Culturel (occupé) du quartier Néa Filadélfia : les bénéfices iront à la collègue qui est dans un état critique.

Serres : Mardi 30 Décembre se tiendra une assemblée convoquée par des étudiants et des professeurs.

Ptolemaída : Ce matin a eu lieu un rassemblement d’une soixantaine de personnes sur la place centrale de la ville. Tout de suite les participants ont manifesté en passant par le commissariat de la ville et la mairie dont ils ont peint la façade de l’immeuble !

Lárisa : Ce matin, un groupe de 50 personnes s’est rassemblé devant le commerce du président de l’“Association des Commerces de la Ville” en criant des slogans vengeurs et en collant des affiches sur la façade de son magasin. Dans la ville de Lárisa, les seuls dégâts apparents concernent des banques et des voitures de police. Cependant, le Tzíkas (le président de l’Association) terrorisait les propriétaires en leur disant que les anarchistes viendraient leur casser leurs commerces. Lui aussi a aussi collaboré avec la ville et a attaqué une camarade dans une manifestation. En ce moment a lieu une manifestation dans la ville.

Ksánzi : Ce matin, un groupe d’étudiants et de travailleurs a occupé pendant 1/2 heure une station de radio, pour dire la vérité sur les événements qui ont suivi l’assassinat d’Alexandros.

Kzánzi : Un rassemblement et une manifestation sont prévus le 31 Décembre à 13H. Samedi 3 Janvier se tiendra une assemblée populaire au Centre Ouvrier de la ville pour statuer quant à la poursuite de la lutte.

Quartier d’Áyios Dimítrios : Ce matin a été réalisé un tractage sur l’attaque de la syndicaliste. Cette après-midi une assemblée populaire a eu lieu dans le théâtre Melína Merkúri.

Náfplio : tous les jours se tiennent des assemblées d’étudiants,. 5 assemblées populaires ont eu lieu, et une station de radio a été occupée dans la ville d’Árgos. Ce matin, ils ont occupé la Mairie de la ville de Náfplio en exigeant la liberté pour tous les détenus. Des tracts ont été distribués autour de la Mairie et cette après-midi une nouvelle assemblée populaire a eu lieu.

Árta : Pour le 30 Décembre, “l’Initiative de Solidarité avec la Lutte Sociale” de la ville a appelé à une manifestation à 18H.

Thessalonique : Une bombe a explosé tôt ce matin dans le bureau du parti Nouvelle Démocratie dans le quartier d’Áno Póli. Provocation gouvernementale ? Car ici, cela fait un moment que plus personne n’a quoi que ce soit à foutre des “partis” ou des “organisations“…

Ce 9 janvier 2009 sont prévues des manifestations à travers toute la Grèce contre la privatisation de l’enseignement, et ce 8 janvier dans tous les départements. On s’attend à une vague d’occupations plus fortes et plus massives…

MERRY CRISIS AND HAPPY NEW FEAR !!!


Message de l'IFA

--------

L'internationale des Fédérations Anarchistes exprime son soutien et sa solidarité avec le mouvement anarchiste et anti-autoritaire Grec dans sa lutte contre l'oppression et la brutalité étatique. Les forces de l'Etat ont usé de violence sur une échelle massive pour stopper les
manifestations. Elles ont épuisé leurs stocks de gaz lacrymogènes et en importent maintenant d'Israël et d'Allemagne. Tant de grenades
lacrymogènes ont été lancées que les étudiants de l'Université de Tessalonique s'en sont servi comme décorations de Noël !

Nous saluons la volonté du mouvement anarchiste grec de s'engager dans des actions directes comme des occupations. Nous saluons également leurs efforts pour impliquer les gens dans la communauté, par exemple en créant des assemblées du peuple, dans le combat commun contre les problèmes créés par le capitalisme et l'oppression de l'Etat. Cela constitue un premier pas important vers la création de structures non autoritaires en-dehors et contre celles de l'état. Nous étendons également notre solidarité à nos camarades de Bulgarie et des autres pays où les anarchistes sont dans l'action en soutien au mouvement anarchiste et anti-autoritaire Grec.

Nous répétons le slogan de nos camarades de Grèce :
SOLIDARITE AVEC TOUTES LES PERSONNES ARRETEES PENDANT LES EVENEMENTS DE DECEMBRE 2008 ! PAS DE PAIX TANT QUE LA VIOLENCE D'ETAT CONTINUERA !

Nous appelons tous ceux qui souhaitent remplacer une société brutale à ce point par une société basée sur la liberté, l'égalité et la solidarité à agir en soutien aux camarades Grecs et à construire leurs propres structures alternatives pour défier le capital et l'Etat.

Le secrétariat de l'IFA
Modifié en dernier par Nico37 le 31 Déc 2008, 22:48, modifié 1 fois.
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Re: Manifestations/Emeutes en Grèce

Messagede 'Spleen'Libertad » 31 Déc 2008, 18:44

http://bellaciao.org/fr/spip.php?article76920

L'Etat se charge de tout, on dirait du théâtre.
'Spleen'Libertad
 

Re: Manifestations/Emeutes en Grèce

Messagede Pïérô » 01 Jan 2009, 15:43

texte et analyse interessante
sur site de l'OCL : http://oclibertaire.free.fr/

Grèce : préambule d’une révolution ?
Un texte d’Uri Gordon

Malgré l’arrêt des occupations des universités, il est prévu une grande manifestation d’étudiants le 9 Janvier.

Cela fait trois semaines que le meurtre, par un policier, du jeune de 15ans Alexandros Grigoropoulos, à Athènes, a eut lieu et rien n’indique que les émeutes qui ont enflammé Grèce vont se calmer.

Au moment où se terminaient les occupations des trois universités de la capitale (économie, droit et Polytechnique), une grande manifestation d’étudiants a été appelé pour le prochain 9 Janvier, tandis que les protestations, les affrontements dans les rues et les occupations de stations de radio et de TV se poursuivaient à un grand rythme.

[…]

Les effets internationaux sont palpables. Il ya eu des manifestations de solidarité et les attaques contre les ambassades grecques partout dans le monde, de Moscou à New York à Copenhague et à Mexico. Les déclarations et les manifestes des assemblées d’étudiants en Grèce sont presque instantanément traduites et envoyées sur le Web en anglais, français, italien, turc et serbe.

Durant les premiers jours de la révolte, les blogueurs ont tenté de recueillir une liste de toutes les expressions de solidarité qui ont eu lieu, mais la tâche s’avère impossible : il y en avait des centaines, des milliers de personnes sont descendues dans les rues. Samedi dernier, journée mondiale contre la violence policière, des manifestations ont se sont déroulées dans plus de 30 villes dans le monde entier.

La presse a produit plusieurs théories pour expliquer les causes des troubles : la frustration face à un gouvernement corrompu, crise financière mondiale, le mécontentement d’une jeunesse grecque face à de maigres perspectives d’emploi et de couvertures sociales, les émeutes étant une réaction épidermique à ces conditions objectives.

Toutes ces explications sont en fait des leurres destinés à faire silence et à ignorer les motivations de ceux qui ont été désignés comme des « rebelles ».

Une déclaration des étudiants occupant la Athènes School of Economics, est suffisamment claire à ce sujet : "un système démocratique de la façade n’assassine pas tous les jours un Alex Alex, mais des milliers de Ahmets, Fatima, Jorges, Jin Tiaos et Benajirs : meurtres systématiques, tous les jours, et sans remords, contre des personnes dans le tiers monde ... "

"Les repères de ceux qui se se situaient normalement dans la société ont sauté en l’air lorsque la balle tirée par le porc Epaminondas Korkoneas [le policier qui a tiré sur Grigoropoulos] a enfreint la loi. Mais qui ignore à ce stade que la force de la loi est tout simplement celle de ceux qui sont au pouvoir ? Quelle est la loi qui permet l’exercice de la violence ? Le code produit est un vide juridique, il ne veut rien dire, du début à la fin, il ne cherche pas autre chose que de camoufler l’imposition du pouvoir ".

Dans une autre déclaration, anonymes : "Ce que nous recherchons ? L’égalité. Politique, économique, sociale. Pour le monde entier. Notre capacité à convaincre les consommateurs de rejeter des produits qu’ils acceptent servilement, est plutôt limitée. Que pouvons-nous faire que piller les supermarchés et distribuer les marchandises, dans le monde entier, et dissoudre les mythes qui renforcent les inégalités ? "

[…]

Les grands médias ne peuvent tout simplement pas accepter l’idée que ce qui se passe en Grèce est une révolte sociale contre le système capitaliste et les institutions de l’État qui le renforce. Il est temps de reconnaître que le mouvement anarchiste grec a réussi à prendre l’initiative de présenter à tous les problèmes de la société grecque d’une manière attrayante pour un public essentiellement jeune.

Peu de gens savent que le mouvement anarchiste grec est considérablement le plus fort dans le monde, par rapport à une population donnée. Il bénéficie également d’un large soutien, de par le biais de son héritage de lutte sociale et de résistance contre la dictature militaire de 1967 à 1974. Les manifestations avec des affrontements violents sont fréquents en Grèce. Presque tous les deux mois de dures batailles rangées oposent la police et les anarchistes dans les rues d’Athènes et de Thessalonique. Les événements que nous voyons maintenant ne varient que par l’étendue et la durée, et non par leur niveau de militantisme.

Un autre facteur rarement pris en compte est que la Grèce est un pays où l’appareil de sécurité de l’Etat est relativement tenu en échec par le public par le public lui-même. Par exemple, le rapport de 2007 de Privacy International sur la surveillance de la police ont montré que la Grèce est le seul pays au monde où il ya des recours contre les abus du gouvernement concernant le contrôle des citoyens. L’héritage de la dictature a créé une image durable de la police comme intrinsèquement oppressive, même parmi les couches de la classe moyenne.

Les troubles en Grèce conduiront-il à une révolution anticapitaliste ? Seulement si l’espace ouvert dans le tissu social est élargi et approfondi, en impliquant de plus en plus de secteurs de la société, en créant de nouvelles structures liant les gens entre eux et en détruisant les anciennes. Cela ne semble pas possible à court terme, car que les syndicats bureaucratisés et le parti communiste grec vont agir pour essayer de dompter la révolte et obtenir des bénéfices politiques en exigeant le désarmement de la police.

Mais il ne fait aucun doute que les troubles en Grèce ont produit un point de référence pour ce qui peut se passer dans les pays occidentaux au cours de la période à venir avec la crise économique et la détérioration de l’environnement. Les gouvernements européens n’hésiteront âs à huiler le mécanisme de ses politiques de répression et de surveillance en prévision de troubles civils qui ne ne manqueront pas de s’intensifier. Il se peut que cela ne soit pas suffisant pour amener les gens commencent, crise après crise, à affronter la question du pouvoir et des privilèges.

Uri Gordon

*Universitaire activiste israëlien proche des « anarchistes contre le mur »

auteur de "Vive l’Anarchie ! : politiques anti-autoritaire de la théorie à la pratique"

traduction JPD
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Re: Manifestations/Emeutes en Grèce

Messagede luco » 01 Jan 2009, 19:59

Je ne sais pas si ce texte est déja paru sur ce forum :
-----------
Le spectre de la liberté vient toujours le couteau entre les dents

Tirer dans la chair est le point culminant de l’oppression sociale

Toutes les pierres arrachées des trottoirs et jetées sur les boucliers des flics ou sur les vitrines des temples de la marchandise ; toutes les bouteilles enflammées gravitant sous le firmament ; toutes les barricades érigées dans les avenues,
tous les containers plein des déchets d’une société consumériste que les flammes de l’émeute transforment, d’un rien en un quelque chose ; tous les poings dressés à la lune ; ce sont les armes qui donnent un corps et un vrai pouvoir, non seulement à la résistance, mais aussi à la liberté. C’est ce sentiment de liberté qui, seul, mérite qu’on parie sur de tels moments : le sentiment des matins oubliés de notre enfance, lorsque tout peut arriver, parce que c’est nous, comme être humains créatifs, qui nous sommes réveillés, et non les futures machines-hommes productives du subordonné, du stagiaire, du travailleur aliéné, du propriétaire privé, du père de famille. C’est le sentiment de se confronter aux ennemis de la liberté – de ne plus les craindre.

Ainsi, celui qui veut continuer à penser à ses propres affaires, comme si rien ne se passait, comme si rien ne s’était jamais passé, a de sérieuses raisons de s’inquiéter. Le spectre de la liberté vient toujours le couteau entre les dents, avec l’envie violente de rompre toutes les chaînes qui réduisent sa vie à une misérable répétition, permettant aux rapports sociaux dominants de se reproduire. Depuis samedi 6 décembre, aucune ville dans ce pays ne fonctionne normalement : pas de thérapie par l’achat, pas de routes dégagées pour rejoindre nos lieux de travail, pas de nouvelles des prochaines initiatives du gouvernement pour le rétablissement, pas de va-et-vient insouciant entre des émissions de télé sur la façon de vivre, pas de conduites nocturnes autour de Syntagma, et ainsi de suite. Ces nuits et ces jours n’appartiennent pas aux boutiquiers, aux commentateurs télé, aux ministres et aux flics. Ces nuits et ces jours appartiennent à Alexis !

En tant que surréalistes, nous sommes sortis dans les rues dès le premier moment, ensemble, avec des milliers de rebelles et d’autres gens exprimant leur solidarité, parce que le surréalisme est né du souffle de la rue et n’a pas l’intention de le lâcher. Après cette résistance massive aux assassins d’État, le souffle de la rue est encore plus chaud, encore plus accueillant et encore plus créatif. Proposer une direction à ce mouvement ne nous correspond pas. Toutefois, nous assumons toute la responsabilité de la lutte commune, parce que c’est une lutte pour la liberté. Sans être obligés d’approuver chaque expression d’un mouvement aussi massif, sans être partisans de la colère aveugle ou de la violence pour elle-même, nous considérons que l’existence de ce phénomène est juste.

Ne laissons pas ce souffle flamboyant de poésie s’éteindre ou mourir !
Convertissons le en une certaine utopie : la transformation du monde et de la vie !
Pas de paix avec les flics et leurs patrons !
Tout le monde dans la rue !
Qui ne peut comprendre la rage se taise !

Groupe surréaliste d’Athènes, décembre 2008
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Re: Manifestations/Emeutes en Grèce

Messagede Olé » 01 Jan 2009, 20:17

Je ne connais pas du tout ce groupe mais le texte est pas mal...
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Re: Manifestations/Emeutes en Grèce

Messagede Nico37 » 01 Jan 2009, 20:24

Léo a écrit:Je ne connais pas du tout ce groupe mais le texte est pas mal...

Je l'ai posté le 21/12 :!: Si un modo peut supprimer mon message et les 2 précédents :!: :!: :!:
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Re: Manifestations/Emeutes en Grèce

Messagede Olé » 01 Jan 2009, 20:37

Nico37 a écrit:
Léo a écrit:Je ne connais pas du tout ce groupe mais le texte est pas mal...

Je l'ai posté le 21/12 :!: Si un modo peut supprimer mon message et les 2 précédents :!: :!: :!:


bah non il n'y a pas à supprimer mon message. Je trouve le texte bien , point, je le dis.
Je n'avais pas vu qu'il avait déjà été posté, mais ça ne change rien.
Olé
 

Re: Manifestations/Emeutes en Grèce

Messagede Pïérô » 01 Jan 2009, 21:13

en même temps celà n'apporte rien
si 30 pékins à chaque texte viennent dire si c'est bien ou moyennement ou...sans développer d'avantage, il n'y a pas d'intérêt sinon que çà alourdis...
Et du coup je m'apprêtais à scinder vers la corbeille et je ne le ferais donc pas pour ne pas blesser ton égo et on se retrouve avec de la surchage bien inutile. :wink:
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Re: Manifestations/Emeutes en Grèce

Messagede Nico37 » 01 Jan 2009, 21:21

Bien d'accord avec Qierrot (les autres modos en pensent quoi ???), déjà qu'il y a de temps à autre des doublons alors là... :gratte:

Ci-dessous quelques infos tirées de l'excellent blog http://emeutes.wordpress.com

Le siège de la “RATP athénienne” occupé (27/12/2008)

Quand ils attaquent l’une d’entre nous, c’est nous tous qu’ils attaquent !

Aujourd’hui, 27 décembre, nous occupons les bureaux centraux de ISAP (RATP d’Athènes) comme une première réponse à l’attaque meurtière au vitriol sur le visage de Constantina Kouneva le 23 décembre, quand elle revenait du travail. Constantina est aux soins intensifs à l’hôpital d’Evangelismos avec des problèmes respiratoires et des problèmes de vue

Qui est-elle et pourquoi l’a-t-on attaquée ?

Constantina est une des centaines de travailleuses immigrées qui travaillent dans le ménage pour une entreprise privée, coopérant avec la société de transport public. Secrétaire générale du syndicat Panattica (de tout le département de la capitale) de nettoyeurs et femmes de chambre, très engagée et connue des patrons pour cela. La semaine dernière elle s’est disputee avec la compagnie (Oikomet) revendiquant toute la prime de Noël pour elle et ses collègues, en dénonçant les actes illégaux des patrons. Avant cela, sa mère a été virée par la même compagnie. Elle-même a été déplacée loin de son premier poste de travail, alors qu’une rencontre, après ses accusations, devrait se faire avec ses patrons et la Commission du Travail le 5 janvier 2009. Ce sont des pratiques tres répandues dans le secteur des compagnies de nettoyage qui embauchent des travailleurs précaires.

Les contrats en retard, les salaires jamais payés, les heures supplémentaires non payées, la différence entre ce que les travailleurs signent et ce qui se passe vraiment, le choix d’embaucher presque exclusivement des immigré(e)s, qui ont peur de perdre la carte de séjour, l’argent qui n’est pas déclaré à la sécurité sociale, et ceci toujours sous la protection du secteur public et de ses membres corrompus, qui connaissent la situation et renforcent ces conditions d’esclavage moderne… ce sont les règles dans ce domaine.

C’est spécialement le cas d’Oikomet, une compagnie de nettoyage qui embauche des travailleurs précaires partout en Grèce, et propriété de Nikitas Ikonomakis (membre du PASOK, le parti socialiste grec) qui emploie officiellement 800 travailleurs (les travailleurs parlent du double, tandis que les trois dernières années plus de 3000 y ont travaillé), où le comportement mafieux illégal des patrons est un phénomène quotidien. Par exemple, les travailleurs y sont obligés de signer des contrats blancs (les conditions sont écrites par les patrons ultérieurement) qu’ils n’ont jamais l’occasion de revoir. Ils travaillent 6 heures et ne sont payés que pour 4,5 (salaire brut) pour ne pas dépasser les 30 heures (si non ils devaient être inscrits dans la catégorie de travailleurs à haut risque). Les patrons les terrorisent, les déplacent, les licencient et les menacent avec des démissions forcées (une travailleuse a été retenue de force dans un bureau de la compagnie pendant 4 heures jusqu’à ce qu’elle signe sa démission). Le patron crée lui-même un syndicat afin de manipuler les travailleurs tandis qu’il licencie et embauche à sa guise sans permettre la communication et l’action collective entre les travailleurs.


Quelle est la relation entre Oikomet et ISAP ?

Oikomet a le monopole du nettoyage chez ISAP (comme dans d’autres services publics) car elle «offre le paquet le moins cher avec les conditions d’exploitation et de dévalorisation du travail les plus élevées». Tel sont les termes «d’offre et de demande» mis en place par les services publics, auquel ISAP participe. ISAP est complice du maintien de ce statut d’exploitation sauvage malgré les dénonciations continues de la part des travailleurs. L’attaque meurtrière contre notre collègue a un caractère de vengeance et de punition exemplaire.

La cible n’était pas choisie au hasard : femme, immigrée, syndicaliste active, mère d’un adolescent ; la plus vulnérable aux yeux des patrons. La manière n’était pas choisie au hasard : elle relève des pratiques d’autrefois et a pour objectif de stigmatiser, de terroriser et de montrer ce qui les attend. Le moment n’était pas choisi au hasard : à l’heure où les médias, les partis, l’Église, les entrepreneurs et les chefs des syndicats essayent de décrédibiliser le mouvement d’explosion sociale, où l’assassinat de sang-froid se camoufle en un ricochet de la balle du flic porc assassin, l’attaque contre Constantina passe inaperçue. L’attaque meurtrière des patrons a été minutieusement préparée.

Constantina est une d’entre nous. La lutte pour la DIGNITÉ et la SOLIDARITÉ est NOTRE lutte.

L’attaque contre Constantina a marqué notre mémoire des rafles racistes, des camps de concentration, des attaques paramilitaires, des accidents du travail, des assassinats de l’État, des conditions de travail esclavagistes, des inculpations, des licenciements jusqu’au terrorisme — montrant le long chemin de la lutte sociale et de la lutte de classes. Notre cœur est rempli de douleur et de rage. On va seulement dire :

Les assassins vont payer !

Le terrorisme patronal ne passera pas !

Assemblée de solidarité à Constantina Kouneva

ORIGINAL : http://katalipsihsap.wordpress.com/
Un grand merci au JURA LIBERTAIRE pour la traduction.

RIB du comité de soutien à Constantina Kouneva :
Piraeus Bank 5012 019021 277
IBAN: GR28 0172 0120 0050 1201 9021 277


Lettre ouverte du 16 décembre 2008 des travailleurs d’Athènes à ses étudiants, dans le contexte des bouleversements sociaux qui ont suivi l’assassinat policier d’un jeune.

Notre différence d’âge et l’indifférence générale rendent difficile la discussion dans la rue; c’est pourquoi nous vous envoyons cette lettre.

La plupart d’entre nous ne sommes pas encore devenus chauves ou bedonnants. Nous avons fait partie du mouvement de 1990-1991 dont vous avez dû entendre parler. Tandis que nous occupions nos écoles depuis 30/35 jours, les fascistes tuèrent un enseignant parce qu’il avait outrepassé son rôle (qui était d’être notre gardien) et qu’il nous avait rejoint dans notre combat, passant de l’autre côté. Alors beaucoup d’entre nous rejoignirent la rue et ses émeutes. Bien que nous chantions à l’époque “Brûlons les commissariats !”, nous n’envisagions même pas ce que vous faites si facilement aujourd’hui, à savoir les attaquer.

Ainsi vous nous avez dépassés, comme il arrive toujours au cours de l’histoire. Bien sûr, les conditions sont différentes. Dans les années 90, ils nous firent miroiter des perspectives de « succès personnel » et quelques-uns parmi nous eurent la bêtise d’y croire. Mais aujourd’hui, qui peut croire ces sinistres contes de fées ? A l’instar du mouvement étudiant 2006/2007; vous leur redégueulez en pleine face leurs mensonges.

Ce n’est qu’un début.

Mais maintenant les bonnes mais difficiles questions se posent.

Nous allons vous dire ce que nous avons appris de nos luttes et de nos défaites (parce qu’aussi longtemps que ce monde ne sera pas le nôtre, nous serons toujours les vaincus) et vous pourrez vous servir comme vous le souhaitez de ces enseignements :

Ne restez pas seuls; faites appel à nous ; contactez autant de personnes que possible. Nous ne savons pas comment, mais vous y arriverez certainement. Vous avez déjà occupé vos écoles et vous nous dites que la raison la plus importante est que vous n’aimez pas vos écoles. Très bien. Maintenant que vous les occupez, changez leur rôle. Occupez ces bâtiments avec d’autres. Faites que vos écoles soient les premiers lieux à accueillir des relations nouvelles.. De la même façon que vous n’avez pas peur d’attaquer leurs commissariats parce que vous êtes ensemble, n’ayez pas peur de nous appeler pour que nous changions nos vies tous ensemble : leur arme la plus puissante est de nous diviser.

N’écoutez aucune organisation politique (qu’elle soit anarchiste ou autre). Faites ce que vous pensez nécessaire. Faites confiance aux gens, pas aux idées et aux schémas abstraits. Ayez confiance en vos relations directes avec les gens. Ne les écoutez pas quand ils vous disent que votre combat n’a pas de contenu politique et qu’il devrait en avoir un. Votre combat est son contenu. Vous n’avez que ça et il ne tient qu’à vous de conserver cette avance. C’est seulement par ce biais que vous pouvez changer votre vie, à savoir vous-même et les relations avec vos camarades.

N’ayez pas peur de la nouveauté. Chacun de nous en vieillissant a des idées gravées dans le cerveau. Vous aussi, bien que vous soyez jeunes. N’oubliez pas cela. En 1991, nous avions senti l’odeur du nouveau monde et l’avions trouvé nauséabonde : on nous apprenait qu’il y a des limites à ne pas dépasser, que les destructions d’infrastructures ou les vols dans les supermarchés ne seraient pas tolérés… Or, nous avons produit tout cela, donc c’est à nous. De même que nous dans le passé, vous avez été élevés pour produire des choses qui ensuite ne vous appartiennent plus. Reprenons tout cela et partageons-le dans l’amitié et l’amour.

Nous nous excusons d’avoir écrit cette lettre un peu rapidement, mais nous l’avons écrite sur notre temps de travail à l’insu de notre patron. Nous sommes prisonniers du travail comme vous l’êtes de l’école…

Nous allons maintenant mentir à notre patron et quitter notre boulot de merde sous un faux prétexte, pour vous rejoindre à Syntagma, les pierres à la main.

Des salariés.

ORIGINAL : http://www.indymedia.org/en/2008/12/918038.shtml


Compilation des blogs des révoltés grecs

Extrait d'une dépêche AP 13.12.2008
(...)En Grèce, l'ambiance était plus tendue, après les émeutes qui ébranlent tout le pays depuis début décembre, suite à la mort d'un adolescent abattu par la police.

Plusieurs personnes ont mis le feu à une dizaine de banques et à deux concessions automobiles, près d'Athènes tôt jeudi matin, au cours des célébrations du Nouvel an, a indiqué la police. Aucun blessé n'a été signalé, ni aucune arrestation. Et à Thessalonique, deuxième ville du pays, des incendies criminels ont été rapportés.

Le président Karolos Papoulias a promis, dans ses voeux, de prendre en considération les faibles revenus des Grecs. "Laissez-nous entendre le cri de désespoir, de tous ceux qui vivent en marge de la société et qui font face à l'insécurité de demain", a-t-il déclaré. (...)


AFP 01 janvier 2009 03h44
Grèce: échauffourées à Salonique (nord) entre jeunes et policiers

SALONIQUE (Grèce) - Des échauffourées ont opposé dans la nuit de mercredi à jeudi des groupes de jeunes aux forces de police dans le centre de Salonique, dans le nord de la Grèce, a-t-on appris de source policière.

Quelque 150 jeunes ont posé peu après le passage au nouvel an des engins incendiaires de fabrication artisanale devant plusieurs succursales de banques et devant la devanture de grands magasins provoquant des incendies qui ont été maîtrisés par les sapeurs-pompiers, a ajouté la même source.

Les jeunes ont ensuite défilé dans le centre de la ville en mettant le feu aux poubelles. Ils se sont ensuite affrontés aux forces de l'ordre en jetant des cocktails molotov.

Les policiers ont répondu en utilisant des gaz lacrymogènes et ont dispersé les jeunes qui se sont réfugiés dans l'école de théatre de l'Université de Salonique dans le centre ville, mettant un terme aux incidents.

Plus tard dans la nuit, à Athènes, des groupes de jeunes à moto ont posé des engins explosifs de fabrication artisanale, composés de petites bombonnes de gaz, devant onze succursales de banques, trois magasins de vente d'automobiles et deux cafés internet, situés dans différents quartiers de la capitale, a-t-on appris de source policière.

Les explosions ont provoqué des incendies que les pompiers se sont efforcés à circonscrire.

De violents affrontements entre jeunes et policiers se sont produits à Salonique et à Athènes depuis la mort d'un adolescent de 15 ans, Alexis Grigoropoulos, abattu le 6 décembre dans la capitale par un policier.
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Re: Manifestations/Emeutes en Grèce

Messagede Olé » 01 Jan 2009, 21:43

qierrot a écrit:en même temps celà n'apporte rien
si 30 pékins à chaque texte viennent dire si c'est bien ou moyennement ou...sans développer d'avantage, il n'y a pas d'intérêt sinon que çà alourdis...
Et du coup je m'apprêtais à scinder vers la corbeille et je ne le ferais donc pas pour ne pas blesser ton égo et on se retrouve avec de la surchage bien inutile. :wink:


Ok bah enlève.
C'est vrai que je n'ai pas développé, mais parce que c'est surtout l'émotion libertaire que transmet le texte que je trouve belle.
Olé
 

Re: Manifestations/Emeutes en Grèce

Messagede Pïérô » 01 Jan 2009, 23:56

bah j'enlève quoi maintenant, puisque Nico à relancé sa revue de presse avec en plus dedans une phrase sur le truc, çà n'aura aucun sens...Nico, faudrait savoir ce que tu veux...
Et pendant que j'y suis et cela t'as déjà été dit ailleurs, trop d'infos tue l'info... :wink:
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Re: Manifestations/Emeutes en Grèce

Messagede Nico37 » 05 Jan 2009, 17:57

Un policier blessé par balles à Athènes (AP)

Des hommes armés ont ouvert le feu lundi matin à Athènes sur une unité de la police anti-émeute, blessant grièvement un policier de 21 ans, un nouvel incident qui témoigne de l'escalade de la violence en Grèce depuis la mort d'un adolescent tué par la police début décembre.
L'attaque est survenue avant l'aube contre une unité de police qui gardait le ministère de la Culture, dans le centre de la capitale, selon un porte-parole de la police, Panagiotis Stathis. Le policier touché a été hospitalisé.

Selon un responsable de la police s'exprimant sous couvert de l'anonymat, les agresseurs étaient deux hommes, dont l'un était armé d'une Kalachnikov.

La police a bouclé le quartier pendant plusieurs heures. Au total, 72 personnes ont été arrêtées dans le cadre de la recherche de suspects après l'attaque, qui s'est produite à 3h05 (1h05 GMT), a précisé la police dans un communiqué.

Deux hommes avaient déjà tiré au fusil automatique il y a deux semaines contre un bus de la police anti-émeute qui passait à proximité d'un campus universitaire.


Texte de l'occupation des locaux syndicaux de Théssalonique.

(à noter une banderolle en français accrochée sur le bâtiment : Capitalistes, meurtriers, vos jours sont comptés, "Καπιταλιστές δολοφόνοι οι μέρες σας είναι μετρημένες")

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Grèce : communiqués des occupants de l’union des syndicats de Thessalonique
02/01/08 Grèce : communiqués des occupants de l’union des syndicats de Thessalonique

Occupation du Centre des syndicats de Thessalonique (texte de l’assemblée du Dec.30)

"Nous occupons aujourd’hui le Centre de Syndicats Thessaloniki pour nous opposer à l’oppression qui se manifeste par des meurtres et le terrorisme contre les travailleurs. Nous occupons le Centre des Syndicats et entravons son administration ; nous n’empêchons pas les travaux des « syndicats de 1e degré » ; loin de cela, nous faisons appel aux travailleurs pour rejoindre cette lutte commune

Aujourd’hui [le 29 décembre] l’assemblée ouverte des individus du Centre des Syndicats occupés qui sont de milieux politiques différents, des syndicalistes, étudiants, immigrés et des camarades de l’étranger ont adopté cette décision commune

Continuer l’occupation

Organiser un rassemblement en solidarité avec K.Kuneva devant le Centre le 31 décembre, à 12 heures.

Organiser des actions d’informations et de prise de conscience dans les environs de la ville

Organiser un concert dans le Centre pour récolter de l’argent pour Konstantina

Avoir un Jour de l’an de lutte dans le Centre, avec un rassemblement à 18.00.

La première déclaration de l’Occupation (le 29 décembre)

Confronté à la violence et l’oppression dirigée contre les luttes des travailleurs et à la couverte mais non moins hostile Mafia, comme au machinations des employeurs, les Syndicats contrôlés par les Centres de Syndicats à travers le pays, parmi eux le Thessaloniki one, ne font rien mais bégayent un « nous essayont de manière démocratique de réalisé la pleine parité sociales et économique pour nos membres et les autre travailleurs » comme le dit leurs documents

Le même document continue :" les Centres de Syndicats grecs ont été fondés pour unir les unions d’ouvriers locaux et ainsi protéger les intérêts économiques, professionnels et sociaux de leurs membres. Sur la base de ces intérêts professionnels et sociaux, les représentants de Centres de Syndicats se battent pour de plus hauts salaires et une meilleure vie et des conditions de travail". Nulle part dans ce document il n’est fait référence aux causes de l’inégalité et de la misère et des structures de hiérarchie dans la société. Leur orientation est manifestement l’opportuniste et dirigé vers une "amélioration" vague des conditions d’exploitation ; dans ce sens, le soi-disant "mouvement de syndicat organisé" et ses directeurs sont des complices fondamentaux dans le prolongement de l’oppression, la suppression des mouvements d’ouvriers syndicalistes, en instaurant une logique de "tri" des revendications

Des demandes inutiles et partielles, qui, à en juger par leurs effets, sont en dernière instance, dommageable pour la vie des travailleurs : la vie des travailleurs ne s’améliore pas, mais se détériore de manière significative. Précarité, « flexibilité » des relations de travail, "travail intérimaire" de travailleurs, et pas de véritable réaction contre les crimes qui les patrons appellent « les accidents du travail" .

Le mouvement syndicale grec fragmenté ne peut pas aller et n’ira pas contre les gouvernements et les partis politiques, et ceci à un cause d’un clientélisme mécanique ou ils se complètent les uns les autres dans la prolongation du pouvoir et de l’inégalité

L’exemple de cela est le cas maintenant ordinaire de directeurs syndicalistes ayant réussis leur carrière syndicalistes et qui profite de cela pour avoir une position au gouvernement, au sein d’un cabinet ministérielle ou dans des organismes de consultations d’entreprises.

Les Confédérations Générales et les Centres de Syndicats en Grèce sont intrinsèquement maintenant partie prenante dans le régime au pouvoir ; leurs membres de base et les ouvriers doivent leur tourner le dos, et choisir la voix des syndicats indépendants pour la création d’un pôle autonome de lutte dirigée par eux, au-delà des partis et des mécanismes.

Le Centre de Syndicats de Thessalonique est le deuxième en Grèce. Sa circonscription électorale inclut 275 unions de degré dans la Préfecture de Thessalonique et la Région de la Macédoine Centrale. Le Centre représente apparemment 350.000 travailleurs dont 300.000 travaillent dans la ville de Thessalonique. Quelqu’un a-t-il déjà vue ne serait-ce que 100.000 d’entre eux dans les rues pour revendiquer quelque chose ? Jamais ! Pourquoi il en est ainsi ? C’est simple : les travailleurs eux-mêmes savent très bien que dans l’appel de Centres de Syndicat, ils ne jouent vraiment rien qu’un jeu d’organisation de la direction du Centre.

Si les travailleurs réalise leur pouvoir et casse la logique d’être représenté par les complices des patrons, ils retrouveront leur confiance et des milliers d’entre eux rempliront les rues à la prochaine grève..
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