Ἑλλάς, Grèce

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Messagede bipbip » 08 Aoû 2014, 00:39

Athènes : communiqué du squat Kouvelou suite à l’attaque fasciste du 1er août 2014

Maroussi, banlieue nord d’Athènes, 1er août 2014 – 22h50 (heure locale)

Aujourd’hui, le 1er août, une centaine de membres de l’Aube Dorée ont attaqué notre squat, la Epavli Kouvelou, avec la tolérance de la police grecque.

Ce n’était pas un accident aléatoire, ça s’est passé au cours de leur manif motorisée qui a commencé à partir de leurs anciens bureaux de Néo Iráklio et qui s’est dirigée vers leurs nouveaux bureaux à Maroussi. Trente compagnon-nes étaient à l’intérieur du squat lors de l’attaque. Bien que nous étions en infériorité numérique, nous avons repoussé avec succès cette attaque prolongée organisée (les néo-nazis agitaient des bâtons et des couteaux, de matraques télescopiques, des boucliers de fortune, etc.). De nombreuses forces de police (escadrons anti-émeutes de la MAT, et unités de moto DELTA) ont laissé les membres de l’Aube Dorée agir tranquillement pendant tout ce temps (15 minutes), et ont été déployés dans les environs seulement après que les néo-nazis aient disparu; c’est alors que les flics ont encerclé le squat. L’attaque frénétique (des membres de l’Aube Dorée) a causé des dommages à des voitures garées près du squat, tandis que certains des compagnon-nes qui se trouvaient dans les lieux ont été légèrement blessés. Les voisin-es étaient solidaires, nous ont fourni les premiers soins et sont resté-es en dehors du squat jusqu’à ce que les flics les poussent plus loin.

En temps de crise, où ils nous prennent tout et nous pillent encore plus, les fascistes de l’Aube Dorée sont le bras armé de l’État et du capital.
Nous ne laisserons pas les rues et les places aux fascistes.
Aucune tolérance pour les meurtriers néo-nazis.

Le squat Kouvelou et des compagnon-nes.

http://fr.squat.net/2014/08/07/athenes- ... aout-2014/
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Messagede Pïérô » 31 Aoû 2014, 16:48

Grèce 595 femmes de ménage grecques : 11 mois de lutte acharnée contre le gouvernement et la Troïka

Article de Sonia Mitralias, membre des “ Femmes contre la dette et les mesures d’austérité” en Grèce

Après 11 mois d’un long et âpre combat, limogées depuis septembre, mises sous statut de "disponibilité », soit licenciées au bout de huit mois, 595 femmes de ménage de la fonction publique sont devenues l’incarnation, le symbole, l’âme, la vie-même de la résistance la plus farouche contre la politique de rigueur en Grèce ! Ces femmes sont devenues tour à tour « sujet politique » et le leadership de toute la résistance actuelle contre la politique de la Troïka, osant affronter un ennemi aussi puissant que le gouvernement grec, la Banque centrale européenne, la Commission et le FMI...

Et pourtant, après ces 11 mois de combat, après avoir défié et être devenues l’ennemi principal du gouvernement et de la Troïka, après avoir court-circuité la mise en œuvre des mesures de rigueur, après une présence très médiatisée sur la scène politique, ces femmes de ménage en lutte ne sont toujours pas considérées comme sujet politique par les opposants à l’austérité.

Et pourtant, depuis le début des mesures d’austérités infligées par la Troïka, les femmes ont pris la rue en masse et leurs résistances semblent avoir une dynamique propre toute particulière et riche en leçons politiques.

Durant ces quatre ans de politiques d’austérité qui ont transformé la Grèce en un amas de ruines sociales, économiques et surtout humaines, on n’a parlé que très peu de la vie des femmes et bien sûr encore moins de leurs luttes contre les diktats de la Troïka. C’est donc avec surprise que l’opinion publique a accueilli cette lutte exemplaire faite entièrement par des femmes. Mais est-ce vraiment une surprise ?

Elles ont participé en masse aux 26 grèves générales. Dans le mouvement des indignés, elles occupaient les places, elles campaient, manifestaient. Elles se sont mobilisées en première ligne pour l’occupation et l’autogestion de l’ERT.
Exemplaires, elles étaient l’âme des assemblées des grévistes des administrateurs universitaires dans l’éducation et les universités contre la « disponibilité » c’est-à-dire le licenciement après 8 mois avec 75 % de leur salaire. 25 000 fonctionnaires de l’État, en majorité des femmes, seront concernés par le dégraissage des services publics. Elles constituent aussi l’écrasante majorité (95 %) des volontaires du
Mouvement de Solidarité et des dispensaires autogérés qui essayent de faire face à la crise sanitaire et humanitaire.

La participation massive des femmes aux mouvements de résistance contre la destruction de l’État social par les politiques de l’austérité, n’est donc pas une surprise, elle n’est pas due au hasard : d’abord, et nous le savons, la condition des femmes est dans l’œil du cyclone de l’austérité. La destruction de l’État social et des services publics fait exploser leur vie : en tant qu’employées majoritaires dans la fonction publique et en tant qu’usagères principales des services publics, les femmes sont doublement impactées par les coupes de tous genres. Elles ont donc mille raisons pour ne pas accepter la régression historique de leur condition de femmes, qui équivaudrait à un véritable retour au 19e siècle !

C’est vrai que dans un premier temps elles ne se démarquaient pas en tant que « sujet politique femmes », partageant les mêmes revendications et les mêmes formes de luttes avec les hommes dans les mouvements. Elles y étaient nombreuses, c’est tout.

Mais, déjà dans la lutte pionnière contre l’extraction d’or dans la région de Skouries, à Chalkidiki au nord de la Grèce, s’opposant à la société canadienne multinationale « Eldorado », les femmes se sont très vite distinguées par leurs formes de lutte et leur radicalité. Et si la presse et l’opinion publique ignoraient l’incidence de leur identité de genre sur la façon de lutter, la police ne faisait pas autant ! En effet, la police anti-émeute avait ciblé tout particulièrement les femmes, utilisant une répression féroce et sélective pour terroriser toute la population à travers ELLES, pour anéantir toute désobéissance et tout mouvement de résistance. Criminalisées, emprisonnées, elles ont subi des violences humiliantes, aussi sexuelles et... spécifiques à leur corps et à leur...genre !

Dans un second temps, les femmes ont exprimé des initiatives et formes de luttes propres à elles.

Tout a commencé quand, pour imposer la partie la plus dure de son programme d’austérité et satisfaire les engagements à l’égard de ses créanciers, le gouvernement a ciblé en toute priorité les femmes de ménage du ministère des Finances, de l’administration fiscale et des douanes. Il les a placées dans le mécanisme de disponibilité déjà depuis fin août dernier, ce qui se traduit par ce qu’elles touchent les trois-quarts de leur salaire de 550 euros pendant huit mois avant qu’elles soient licenciées définitivement. Le gouvernement a suivi exactement la même stratégie qu’à Skouries. L’objectif : s’attaquer d’abord aux plus faibles et les moins susceptibles d’être soutenues...c’est-à-dire les femmes de ménage, pour ensuite faire passer le gros des employés à la trappe, c’est-à-dire aboutir au licenciement des 25 000 fonctionnaires publics !... Et cela dans un moment où les mouvements de résistances étaient saignés à blanc par l’austérité sans fin, étant atomisés, fatigués, exténués, vulnérables...

Il croyait qu’avec « cette catégorie de travailleurs », ces femmes pauvres de « basse classe » touchant des salaires d’à peine 500 euros et, croyait-il, pas très intelligentes (d’où le slogan des femmes de ménage : « Nous ne sommes pas des connasses, nous sommes des femmes de ménages »), il aurait vite fini par les écraser comme des mouches.

Le but étant de privatiser le travail des femmes de ménage pour en faire cadeau aux entreprises privées de nettoyage. Ces sociétés mafieuses connues pour être des champions de la fraude fiscale, réembauchent avec des salaires de 200 euros par mois, soit 2 euros par heure, avec assurance partielle, sans aucun droit du travail, ce qui équivaut à des conditions de semi-esclavage et de galère.

Ces femmes limogées et sacrifiées sur l’autel de l’anthropophagie de la Troïka, ces femmes de 45 à 57 ans, souvent monoparentales, divorcées, veuves, endettées, ayant à leur charge des enfants ou maris chômeurs ou des personnes handicapées, se trouvant devant l’impossibilité de toucher prématurément leur retraite et cela après plus de 20 ans de travail, et dépourvues de toute possibilité de retrouver du boulot, ont alors décidé de ne pas se laisser faire. Elles ont pris leur vie en mains !

Et voilà qu’une poignée de femmes décident de bousculer les routinières formes de lutte des syndicats traditionnels. Quelques-unes prennent l’initiative de s’organiser par et pour elles-mêmes, un noyau des femmes de ménage qui avaient déjà lutté et gagné 10 ans plus tôt pour obtenir des contrats de longue durée. Elles ont travaillé comme des fourmis, tissant patiemment une toile d’araignée à l’échelle du pays...
Et comme ces servantes du ministère des Finances ont été jetées dans la rue et que faire la grève n’a plus de sens dans leur cas, elles ont décidé de faire un mur humain avec leur corps dans la rue, devant l’entrée principale du Ministère des Finances à la Place de « Syntagma », la place devant le Parlement, la place la plus emblématique du pouvoir...
Ce n’est pas un hasard que ce soient des femmes qui ont fait naître des formes de lutte pleines d’imagination. Déconsidérées à cause de leur genre et de leur classe sociale, marginalisées par les syndicats et n’ayant point de liens avec les organisations traditionnelles de la gauche grecque, elles ont dû faire du bruit pour être audibles, pour se faire entendre, elles ont dû se créer une image pour être visibles !

Aux grèves passives, aux journées d’actions éphémères et inefficaces, elles ont substitué l’action directe et collective. Elles misent sur la non-violence, l’humour et le spectaculaire. Avec des couronnes d’épines sur la tête à Pâques, avec la corde passée autour de leur cou devant le siège du parti de la Nouvelle Démocratie, avec de la musique et des danses elles réclament : la réembauche pour toutes et tout de suite ! Tout cela est inédit en Grèce...

Elles occupent et bloquent l’accès au Ministère, et surtout elles pourchassent les membres de la Troïka quand ils veulent entrer au Ministère (!) les obligeant à fuir en courant et à prendre la porte de service, ensemble avec leurs gardes du corps. Elles affrontent et se battent corps à corps avec les unités spéciales de la police. Tous les jours, elles inventent des nouvelles actions, qui sont reprises par les médias, elles alertent toute la population : en somme elles brisent l’isolement. Et voici que, ce qui d’habitude était représenté par une statistique sans vie et sans âme, par le chiffre du record du chômage, de la pauvreté, voici que ces « abstractions » s’humanisent, acquièrent un visage, deviennent des femmes en chair et en os, qui en plus ont une personnalité et une volonté politique propre. Elless’appellent Litsa, Despina, Georgia, Fotini, Dimitra... Et avec leur exemple, leur courage, leur persévérance, leur rage de vaincre, elles redonnent espoir à toutes les victimes de l’austérité...

Mais attention, les forces antiémeutes brutalisent presque quotidiennement ces femmes, pour l’exemple, car leurs patrons craignent la contagion. Et c’est toute la
Grèce qui assiste au triste spectacle de ces femmes souvent âgées qui, jour après jour, sont piétinées, maltraitées et blessées par des Rambos de la police, qui auraient pu être leurs fils ! Et pourquoi ? Parce que c’est la Troïka elle-même qui veut les abattre, parce qu’elles sont l’exemple à imiter par tous les opprimés, parce elles sont à la pointe de la contestation anti-austérité, non seulement en Grèce mais partout en Europe. Parce que leur lutte peut devenir contagieuse...
Plus que jamais, le combat de ces 595 femmes de ménage héroïques est le nôtre. Ne les laissons pas seules. Elles se battent pour nous, battons-nous pour elles. Organisons la solidarité européenne et mondiale !

http://www.cnt-so.org/Grece-595-femmes-de-menage

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Appel pour une journée internationale de solidarité aux 595 femmes de ménage du Ministère des finances grec

Nous, femmes de ménage du Ministère des Finances, qui avons perdu nos emplois depuis le 17 septembre 2013, nous vous proposons d’unir nos forces et d’organiser une journée internationale de Solidarité le samedi 20 septembre.


Image


Nous, femmes de ménage du Ministère des Finances, qu’on a éloignées de notre travail​ ​ le 17 septembre 2013 afin de le donner à des sous-traitants privés, nous sommes engagées depuis 11 mois dans une lutte pour la vie, contre les politiques d’austérité et ceux qui les appliquent, le gouvernement Samaras et la Troïka.

Chaque jour nous descendons dans la rue et nous revendiquons notre travail et nos droits, résistant à la violence policière et la propagande gouvernementale. La justice grecque nous a donné raison, mais le gouvernement refuse d’obtempérer et d’appliquer l’arrêt judiciaire.
​Nous demandons de vous, associations citoyennes et mouvements sociaux, syndicats des salariéEs, organisations des femmes, partis politiques et citoyens du monde entier, de vous qui n’acceptez pas l’injustice et partagez les souffrances de ses victimes, d’exprimer haut et fort votre solidarité au combat que nous menons pour la vie et pour la dignité, un combat qui est aussi votre combat.
Nous vous proposons d’unir nos forces et d’organiser :
Une journée internationale de Solidarité

Nous proposons la période allant du 15 au 22 septembre, soit la semaine précédant l’arrêt judiciaire définitif concernant les 595 femmes de ménage, qui sera rendu le 23 septembre. La journée de mobilisation internationale pourrait avoir lieu le samedi 20 septembre.

L’objectif pourrait en être diverses actions de solidarité comme des rassemblements et manifestations publiques, des mobilisations devant des ambassades et des consulats grecs, les bâtiments du FMI

à Washington et de la Banque centrale européenne à Frankfort​ ou tout autre lieu de votre choix.

On est déjà en train de préparer la participation d’une délégation des femmes de ménage en lutte à une manifestation qui aura lieu au Parlement européen de Strasbourg le 16 ou 17 septembre.

Si vous êtes prêtEs à participer à cette initiative, nous vous prions de nous le faire connaître au plus tard le 30 août, afin que nous puissions savoir quels pays et quelles villes vont y participer.
​Voir aussi :​
http://595katharistries.wordpress.com https://www.facebook.com/595kathari...
Contactez-nous : Sonia Mitralia, sonia.mitralia@gmail.com, Tel : 0030 2109420681, 0030 6932295118

http://cadtm.org/Appel-pour-une-journee
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Re: Ἑλλάς, Grèce

Messagede Pïérô » 27 Oct 2014, 10:31

Des entreprises grecques et des employés de la Commission de l'UE poursuivis pour détournement de 25 milliards

La cour poursuit des employés de la Commission de l’UE et quatre entreprises grecques qui auraient mis en place des sociétés fictives dont le but était de siphonner les fonds du programme de l’UE (pour un montant supposé de 25 milliards d’euros)

... http://www.okeanews.fr/20141024-entrepr ... illeurs%29
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Re: Ἑλλάς, Grèce

Messagede Pïérô » 13 Nov 2014, 14:09

Occupation De L’Agence France Presse d’Athènes. Pour Rémi Fraisse, assassiné par l’Etat Français

Une cinquantaine de personne ont occupé ce soir les bureaux de l’Agence France Presse d’Athènes comme une minime réponse à l’assassinat de Rémi Fraisse par l’Etat Français.

La responsable de l’A.P.F., fidèle à son métier de journaliste, a fait tous ce qu’elle pouvait pour empêcher la diffusion de l’intervention. Comme une vrai fille de Voltaire, elle était d’accord avec ce qu’on disait, mais elle a défendu le droit de l’Etat Français de se taire et de faire taire.

Ci-dessous, le texte de l'intervention et quelques photos. Sur la banderole est écrit "Rémi Fraisse, l'Etat Français assassine. La solidarité internationale est notre arme"

... https://nantes.indymedia.org/articles/30512
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Re: Ἑλλάς, Grèce

Messagede Pïérô » 16 Nov 2014, 03:42

la police anti-émeute attaque les étudiants grecs à l’extérieur de l’École Polytechynique d’Athènes

le 13 Novembre 2014. Quatre jours avant l’anniversaire de la révolte des étudiants en Grèce contre le régime de la dictature en 1973, le gouvernement auto-proclamé démocratique grec, en collaboration avec les autorités des universités d’Athènes, sans notification préalable, a entouré et fermé toutes les universités Athènes avec des dizaines de policiers anti-émeute et les motards de la police.



http://dndf.org/?p=13839
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Re: Ἑλλάς, Grèce

Messagede Pïérô » 04 Déc 2014, 14:52

ça chauffe !

Athènes : Premier communiqué de l’Assemblée d’Occupation de Polytechnique

Depuis le 1er décembre 2014, l’école Polytechnique d’Exarchia est occupée, pour en faire un lieu de plus où développer la solidarité et le militantisme aux côtés de la lutte de l’anarchiste Nikos Romanos, en grève de la faim depuis le 10 novembre 2014, tout comme les compagnons en grève de la faim solidaire Yannis Michailidis (depuis le 17 novembre), Andreas Dimitris Bourzoukos et Dimitris Politis (depuis le 1er décembre).

Nikos Romanos est maintenu en captivité entre les mains de l’État depuis le 1er février 2013, pour la double expropriation d’une banque et des Postes dans la commune de Velventos, à Kozani. Son action fait partie de la lutte anarchiste multiforme, contre tous les responsables du pillage que l’État et le Capital imposent à la société en général.

Les options politiques de Nikos Romanos et son ardeur dans la lutte est une continuation de la révolte de décembre 2008. Il lutte pour un monde sans autorité, exploitation ou patrons. La lutte des grévistes de la faim enfermés pour un souffle de liberté et contre la barbarie de l’enfermement et le renforcement de la répression pénitentiaire (interruption et refus des sorties de prison, généralisation du régime d’isolement, prisons de type C), et se range aux côtés de la lutte de chaque exploité contre la répression et le pillage de sa vie.

L’occupation veut donner à ce terrain libéré qu’est Polytechnique les caractéristiques d’un centre de lutte ouvert, massif et combatif, en parallèle de tous les autres lieux où se développe la lutte pour la satisfaction des revendications de Nikos Romanos pour l’obtention des sorties d’étude, et la lutte pour la cause de la libération sociale en général.
DANS LES RUES DE LA REVOLTE

SOLIDARITE AVEC LES COMBATTANTS – GREVISTES DE LA FAIM

VICTOIRE POUR LA LUTTE DE NIKOS ROMANOS

Assemblée d’occupation de Polytechnique
01/12/2014

http://fr.contrainfo.espiv.net/2014/12/ ... technique/


manifestation du 2 décembre




Chronique de la manifestation du 2 décembre 2014 :
http://fr.contrainfo.espiv.net/2014/12/ ... -sa-suite/

d'autres éléments :
http://la-feuille-de-chou.fr/archives/74728


Insurrection à Athènes cette nuit !

Réoccupation populaire de l'Ecole Polytechnique à Exarcheia, 41 ans après les événements de novembre 1973 (des anciens ont les larmes aux yeux et pensent que nous vivons un autre moment historique), et barbecues de bus et banques aux fines herbes aux alentours.

L'ambiance dans l'enceinte de ce lieu historique est extraordinaire. Les CRS suréquipés n'arrivent pas nous déloger.

Beaucoup de tags à la mémoire de Rémi Fraisse et en soutien à la grève de la faim du jeune emprisonné Nikos Romanos. Distribution solidaire de sérum, citrons, mallox contre les lacrymogènes balancés comme du napalm depuis l'extérieur. Ça dépave, ça débat, ça écrit sur les murs et sur les corps, ça chante. Que la fête commence !

On attend vos messages de soutien !

Yannis Youlountas

https://nantes.indymedia.org/articles/30675


Paris ce jeudi 4 décembre

Rassemblement en solidarité avec Nikos Romanos
19h, place St Michel


Le 10 novembre 2014, le camarade Nikos Romanos a commencé une grève de la faim, afin d’obtenir ses permissions à des fins éducatives auxquelles il a droit.
Les médecins qui le surveillent soulignent que sa santé se détériore sans cesse.

Nikos Romanos, arrêté en 2012 pour double braquage de banque, a été torturé par la police grecque. Ses droits à poursuivre ses études ont été supprimés après qu’il ait refusé un prix du ministre de la Justice, en prison.

Solidarité avec Nikos Romanos
Solidarité avec D. Bourzoukos, G. Michailidis, C. Politis grévistes de la faim en soutien à leur camarade Nikos Romanos
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Re: Ἑλλάς, Grèce

Messagede Pïérô » 07 Déc 2014, 03:15

Violences à Athènes lors d'une manifestation en mémoire d'une victime d'un policier

Athènes - Des heurts ont éclaté samedi soir entre la police et des groupes de manifestants rassemblés dans le centre d'Athènes en mémoire d'un adolescent tué par un policier en 2008 et en solidarité avec un détenu en grève de la faim, ont constaté des journalistes de l'AFP.

Des bris d'arrêts de bus et de quelques vitrines de magasin ont accompagné le cours de la manifestation qui a pris un tour plus offensif lorsqu'elle est parvenue au niveau de la place Syntagma, face au parlement: dans les rues adjacentes, des jets de pierres et de cocktails Molotov sont partis de groupes de manifestants tandis que la police faisait usage de gaz lacrymogène.

Le cortège, de 5.000 personnes selon la police, 10.000 selon les organisateurs, s'est ensuite divisé en plusieurs blocs, l'un prenant notamment la direction du quartier d'Exarcheia, secteur contestataire de la capitale où les échauffourées se concentraient en début de soirée.

Plusieurs bennes à ordures ont brûlé, du mobilier urbain a été dégradé, tandis qu'un incident d'origine indéterminée a éclaté dans un appartement de ce quartier, sans qu'aucune victime ne soit rapportée.

Des forces anti-émeutes en très grand nombre empêchaient d'approcher à plus de 200 mètres du bâtiment de l'École Polytechnique, dans le même secteur, occupé par des militants radicaux depuis plusieurs jours, selon un journaliste de l'AFP.

Des heurts se déroulaient dans le même temps à Thessalonique (Nord), deuxième ville de Grèce, où 6.000 manifestants ont défilé dans l'après-midi.

Les forces de l'ordre étaient en alerte pour cette journée de commémoration de la mort d'Alexis Grigoropoulos tué à 15 ans par un policier dans le quartier d'Exarchia, le 6 décembre 2008, drame qui avait entraîné des troubles urbains inédits en Grèce pendant un mois.

La tension est renforcée cette année par la mobilisation en soutien à Nikos Romanos, 21 ans, un détenu anarchiste condamné pour braquage, en grève de la faim depuis 27 jours pour revendiquer son droit d'étudier hors de prison. Nikos Romanos était un ami d'Alexis Grigoropoulos et était présent lors de sa mort.

Une première manifestation avait rassemblé dans le calme 4.000 personnes à Athènes samedi après-midi sous des banderoles proclamant la flamme de décembre n'est pas éteinte, lutte contre la politique antisociale et la répression, Victoire pour la lutte de Nikos Romanos.

Des incidents avaient éclaté lors d'un rassemblement à Patras (Ouest).

La mobilisation en faveur de Nikos Romanos a déjà donné lieu à plusieurs manifestations cette semaine en Grèce, notamment à Athènes où des bâtiments ont été occupés et où des heurts avec la police se sont déjà produits mardi soir.

(©AFP / 06 décembre 2014 20h13)

http://www.romandie.com/news/Violences- ... 543805.rom


ATHÈNES SUR UN VOLCAN

Six ans après le mois de décembre 2008, l’atmosphère est à nouveau insurrectionnelle à Athènes et ailleurs en Grèce. Tous les ingrédients sont réunis pour faire du mois de décembre 2014, peut-être, un grand moment historique. Jusqu’à quel point et à quelles conditions ?

Depuis la fin du mois de novembre, les manifestations, émeutes, actions ciblées et occupations se multiplient un peu partout en Grèce (dans le silence total des medias européens, plus que jamais des merdias à boycotter ou à bloquer et occuper). La cause principale est la situation du jeune prisonnier anarchiste de 21 ans, Nikos Romanos, qui est devenu un symbole de toutes les violences subies par la population, mais aussi du profond désir de lutter, quelle que soit la forme, et de refuser la torpeur et la résignation.

Nikos, l’ami d’Alexis Grigoropoulos, symbole des émeutes de 2008

Nikos est l’ami d’enfance d’Alexis Grigoropoulos, assassiné à l’âge de 15 ans par un policier dans le quartier d’Exarcheia à Athènes. Un quartier réputé pour ses révoltes historiques et ses nombreuses initiatives autogestionnaires et solidaires. Un quartier dans lequel la liberté, l’égalité et la fraternité ne sont pas des mots jetés à l’abandon au frontispice de monuments publics glacés de marbre. Nikos a vu son ami mourir dans ses bras le soir du 6 décembre 2008. Profondément révolté, il s’est par la suite engagé dans l’anarchisme révolutionnaire et a dévalisé une banque pour financer son groupe qualifié de terroriste par le pouvoir. Après avoir été torturé, notamment au visage, lors de son arrestation, il a finalement réussi à obtenir son bac en prison, mais se voit aujourd’hui refuser la possibilité de poursuivre ses études. C’est pourquoi, depuis le 10 novembre dernier, Nikos est en grève de la faim. Son état s’est progressivement dégradé, notamment au niveau cardiaque, malgré ses 21 ans, et il a été transféré sous haute surveillance à l’hôpital Gennimatas d’Athènes devant lequel manifestent régulièrement des milliers de personnes qui parviennent parfois à dialoguer avec lui à travers les grilles de sa fenêtre (voir la première photo de l’article connexe, dans la même rubrique). En solidarité avec Nikos, un autre prisonnier politique, Yannis Michailidis, s’est mis en grève de la faim le 17 novembre au Pirée, suivi par deux autres, Andreas Dimitris Bourzoukos et Dimitris Politis, depuis le 1er décembre. Le gouvernement grec vient de confirmer son refus de permettre à Nikos de poursuivre ses études et préfère le laisser mourir, non sans faire preuve d’ironie. Des petites phrases assassines et provocatrices qui ne font qu’augmenter la colère populaire et les nombreuses protestations des organisations anarchistes et antiautoritaires jusqu’à celles de SYRIZA, principal parti de la gauche critique, qui est annoncé vainqueur des prochains élections en Grèce. Bref, le contexte politique est particulièrement tendu, à tous points de vue.

L’Ecole Polytechnique, symbole de la chute de la dictature des Colonels

Dans cette ambiance de fin de règne, parmi d’autres initiatives solidaires, l’Ecole Polytechnique est à nouveau occupée depuis le premier décembre, 41 ans après avoir défié avec succès la Dictature des Colonels en novembre 1973, au cours d’une occupation similaire pour défendre une radio libre qui s’opposait au régime autoritaire. Les CRS suréquipés viennent d’échouer par deux fois dans leurs tentatives de nous déloger, notamment le 2 décembre au soir, à la fin d’une manifestation fleuve qui s’est terminé avec plusieurs banques dégradées ou brûlées. Parmi d’autres obstacles de circonstance, un bus a même été transformé en barricade incandescente sur l’avenue Stournari, à Exarcheia (voir les photos dans l’article connexe), et les affrontements ont duré une bonne partie de la nuit. Douze insurgés arrêtés ont été violemment frappés, au point que trois d’entre eux souffrent de fractures du crâne. L’occupation de l’Ecole Polytechnique n’a pas cédé, malgré le deversement de quantités énormes de gaz lacrymogène depuis l’extérieur, tel du napalm sur toute la zone devenue une zone à défendre. Une ZAD jumelée, ces dernières heures, avec d’autres ZAD dans le monde, notamment celles de NDDL et du Testet en France qui ont rapidement transmis leur soutien fraternel, ainsi que de nombreuses personnes et organisations de France et d’ailleurs (soutiens que j’ai tous affichés sur l’un de nos murs et annoncés en assemblée à tous les compagnons et camarades).

Ce soir-là, alors que la distribution solidaire de sérum, de mallox et de citrons battait son plein, j’ai remarqué plus de filles que jamais parmi les insurgés (voir la photo de « l’autre statue de la liberté » dans l’article connexe) et une diversité à tous les niveaux qui augure d’une ampleur et d’une radicalité sans précédent. J’ai vu et ressenti une détermination et une fraternité rarement rencontrées jusqu’ici, dans mes voyages en Grèce et ailleurs, là où l’humanité ne se résoud pas à vivre à genoux et tente, diversement, de se lever. J’ai vu la vie s’organiser autrement dès le lendemain et la chaleur des barricades se transformer en chaleur des cœurs parmi les occupants de l’Ecole Polytechnique et d’ailleurs.

Rien n’est fini, tout commence !

Car durant ces dernières heures, les lieux d’occupations se sont multipliés, rappelant le processus de décembre 2008 qui avait amené la Grèce à connaître les émeutes sans doute les plus puissantes en Europe depuis plusieurs dizaines d’années (sans toutefois parvenir à renverser un pouvoir qui s’était finalement maintenu de justesse, notamment en distillant la peur et la désinformation dans les médias). Des occupations de bâtiments publics et de groupes financiers, de chaînes de télévision et de radios, d’universités et de mairies, depuis Thessalonique jusqu’à Héraklion. Des occupations toujours plus nombreuses, ainsi commentées par Yannis Michailidis dans son dernier communiqué de gréviste de la faim, très relayé sur Internet : « c’est ce qui brise la solitude de ma cellule et me fait sourire, parce que la nuit de mardi [2 décembre], je n’étais pas prisonnier, j’étais parmi vous et je sentais la chaleur des barricades brûlantes ». Avant de conclure avec une phrase rappelant le titre du dernier livre de Raoul Vaneigem : « Rien n’est fini, tout commence ! »

Une émotion immense

Parmi les événements qui m’ont également marqué ces jours-ci, certaines assemblées de collectifs ont montré à quel point la tension est à son comble. Notamment celle de l’occupation de l’Ecole Polytechnique dans la soirée puis toute la nuit du 3 au 4 décembre. Une assemblée qui a duré plus de 9 heures, jusqu’à 5h30 du matin. Certes, quelques divergences ont justifié cette durée jusqu’au consensus finalement trouvé au petit matin et je ne rentrerai évidemment pas dans les détails de ce qui s’est dit, notamment pour ce qui est des projets en cours. Mais je peux témoigner d’une atmosphère électrique ponctuée de longs silences qui en disent long. Je peux vous dire également que le grand amphi de l’Ecole Polytechnique était, une fois de plus, plein à craquer, avec des compagnons et des camarades debout et assis un peu partout, devant des murs fraichement repeints de graffitis. Je peux vous dire que la présence du papa de Nikos Romanos, assis au milieu de la salle, avec sa chevelure longue et grise et son regard profond et digne, ne pouvait que contribuer à une émotion déjà immense, alors que son fils se rapproche chaque jour d’une mort certaine.

« Agir comme si notre propre vie était en jeu… »

Le stress et la nervosité, la gravité du moment, l’importance des enjeux, faisaient fumer presque tout le monde beaucoup plus qu’à l’habitude, au point que j’en étais presque à regretter l’irritation causée par les gazs lacrymogènes dans les rues alentours. Parmi les paroles qui ont résoné : « ce n’est plus l’heure de mettre la pression, mais de rentrer en insurrection », ou encore des appels à « agir comme si notre propre vie était en jeu, car en vérité, c’est bien le cas pour nous tous qui vivons comme des damnés, comme des esclaves, comme des lâches » ; « il faut retrouver pleinement confiance en nous-mêmes pour parvenir à redonner partout confiance aux gens et, en particulier, pour rassembler les laissés pour compte qui devraient être les premiers à descendre dans la rue, au lieu d’attendre que la libération ne vienne du ciel ». J’ai aussi parfois entendu des paroles jusqu’au boutistes que je ne préciserai pas ici, mais qui témoignent bien du ras-le-bol immense qui traverse une grande partie de la population et la conduit à tout envisager pour se libérer des tyrans du XXIème siècle.

Des tags à la mémoire de Rémi Fraisse

J’ai vu un ancien de 1973 avoir les larmes aux yeux et songer que nous vivons peut-être un autre moment historique. J’ai lu d’innombrables tags en soutien à la grève de la faim de Nikos Romanos, mais aussi à la mémoire de Rémi Fraisse, tué par le bras armé du pouvoir sur la ZAD du Testet.

Cette nuit encore, à la veille du 6 décembre très attendu, avec une grande inquiétude par les uns et avec un profond désir par les autres, le quartier d’Exarcheia est encerclé par les camions de CRS (MAT) et les voltigeurs (Delta, Dias). Plusieurs rues sont barrées. On ne peut entrer et sortir d’Exarcheia que par certaines avenues, plutôt larges et très surveillées. La situation prend des allures de guerre civile et rappelle certaines régions du monde. A l’intérieur du quartier, comme dans beaucoup d’autres coins d’Athènes, la musique résonne dans le soir qui tombe : du rock, du punk, du rap, du reggae, des vieux chants de lutte. Dans l’Ecole Polytechnique, on a même installé deux immenses enceintes du côté de l’avenue Patission et on balance ces musiques pour le plus grand bonheur des passants qui nous soutiennent et lèvent parfois le poing ou le V de la victoire tant désirée. D’autres baissent la tête et ne veulent pas y croire, ne veulent pas voir, ne veulent pas savoir, murés dans la prison d’une existence absurde et pauvre à mourir d’ennui, si ce n’est de faim.

Le spectacle d’un monde à réinventer

Ici, ça dépave, ça débat, ça écrit sur les murs et sur les corps, ça chante, ça s’organise. La fête a déjà commencé ! Certes, elle est encore modeste et incertaine, mais une nouvelle page de l’histoire des luttes est peut-être en train de s’écrire à Athènes et au-delà. Une nouvelle page qui ne pourra s’écrire qu’en sortant de chez soi, par-delà les écrans, les « j’aime » des réseaux sociaux et le spectacle d’un monde tout entier à réinventer. Une nouvelle page qui ne pourra s’écrire qu’ensemble, en se débarrassant de la peur, du pessimisme et de la résignation.

Rester assis, c’est se mettre à genoux.

Yannis Youlountas
membre de l’assemblée d’occupation de l’Ecole Polytechnique à Athènes


http://nevivonspluscommedesesclaves.net ... 55&lang=fr
Photos : http://nevivonspluscommedesesclaves.net ... ?article54
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Re: Ἑλλάς, Grèce

Messagede Pïérô » 12 Déc 2014, 13:26

Grèce : « Le gouvernement est désespéré et prêt à toutes les provocations »
La Grèce s’enfonce toujours plus dans l’austérité. Dans la rue, la tension s’intensifie autour du cas d’un jeune détenu anarchiste en grève de la faim. « L’histoire de Nikos Romanos est celle d’une descente aux enfers, parallèle à celle du pays », témoigne le blogueur grec Nikos Smyrnaios. Celle d’un jeune homme qui a vu en 2008 son meilleur ami tomber sous les balles de la police lors d’une simple altercation verbale. Avant d’être arrêté cinq ans plus tard pour vol à main armé. Maltraité, privé de la possibilité d’étudier, Nikos Romanos est en grève de la faim depuis le 10 novembre. Il devient le symbole de la violence exercée sur la population et bénéficie d’un immense mouvement de solidarité. Sur fond d’atmosphère insurrectionnelle.
... http://www.bastamag.net/Le-combat-de-Nikos-Romanos


Prisons grecques : solidarité avec l’anarchiste Nikos Romanos et le reste des prisonnierEs en lutte
Traduction d’un récapitulatif des actions de solidarité, publié le 9/12/2014, avec le compagnon anarchiste Nikos Romanos, dont la grève de la faim pour obtenir des permissions éducatives a duré un mois (10/11/2014) et vient de s’achever avec la satisfaction de ses revendications immédiates
... http://paris-luttes.info/prisons-grecqu ... vec-l-2266


Nikos Romanos vient de mettre fin à la grève de la faim
suite à l’adoption par le parlement grec d’une résolution permettant à tout détenu étudiant d’assister aux cours d’université sous bracelet électronique une fois qu’il a validé 1/3 des cours du trimestre précédent.
http://initiativegrecqueaparis.wordpres ... e-la-faim/
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Re: Ἑλλάς, Grèce

Messagede digger » 16 Déc 2014, 16:01

Déclaration du Groupe des Communistes Libertaires suite aux événements du 6 décembre
15 Dec 2014

Solidarité avec l'anarchiste Nikos Romanos ---- Solidarité avec celles et ceux arrêté-es durant les manifestations du 6 décembre 2014 ---- le 6 décembre 2014 marque le sixième anniversaire de l'assassinat de sang froid de Alexandros Grigoropoulos, âgé de 16 ans, par le flic Korkoneas. ---- Cet anniversaire coïncide avec la grève de la faim de l'anarchiste qui demande l'autorisation de suivre des cours à l'université. ---- La journée et la nuit ont vu des dizaines de milliers de personnes manifester dans les rues de nombreuses villes de Grèce. La manifestation de l'après-midi particulièrement massive dans le centre d'Athènes a été suivie par des heures d'affrontements et de combats de rues principalement dans le quartier de Exarchia. La police a détenu plus de 200 personnes, dont 43 furent arrêtées. Certaines sont accusées de faits graves et sont toujours détenues dans les locaux de la police.

Des affrontements entre anarchistes/anti-autoritaires et les forces de répression ont eu lieu dans de nombreuses autres villes telles que Thessalonique, Patras, Volos, Larissa, Ioannina, Agrinio, Mytilene, Heraklion, Chania, Kalamata et ailleurs. A Patras notamment, il y a eu six arrestations (dont deux pour accusations graves), à Thessalonique, dix-sept, à Agrinio trois, et une centaine de personnes sont détenues dans d'autres régions de Grèce.

Une fois encore, l'état a essayé de répandre la terreur en imposant la soi disant "tolérance zéro", en attaquant les manifestations, en détenant les manifestant-es, en portant des accusations graves et vengeresses contre les personnes arrêtées.

Une fois encore, le pouvoir a tort. Sa police d'état n'obtiendra rien de plus que d'intensifier encore davantage les centres de résistance dans toute la Grèce. Son appareil répressif n'a comme résultat que de provoquer l'élargissement des cercles de subversion.

L'espoir réside dans l'attitude militante et intransigeante des grévistes de la faim anarchistes Nikos Romanos (depuis le 10 novembre), John Michailidis (17 novembre), Andrea Bourzoukou et Dimitris Politis ( 1er décembre).

L'espoir réside dans les milliers de personnes qui ont manifesté et manifestent dans les rues de Grèce contre l'état et la barbarie capitaliste.

L'espoir réside dans les nombreux centres de résistance qui ont été créés dans les mairies occupées, les universités et les lieux de travail.

L'espoir réside dans les quartiers d'Istamboul où des camarades turcs ont manifesté en solidarité avec N. Romanos et y ont affronté la police anti-émeute, dans les rues de Ferguson, et partout où les gens empruntent les voies de la révolte.

Statement of the Group of the Libertarian Communists (Athens) about the events of 6th December
http://www.ainfos.ca/ainfos36464.html
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Re: Ἑλλάς, Grèce

Messagede Pïérô » 07 Jan 2015, 09:11

ATHENE SUR UN VOLCAN

Ce titre est empreinté au texte publié par Yannis Youlountas qui a évéillé notre curiosité, d’ou cette interview de lui. Depuis la fin du mois de novembre 2014, des manifestations, émeutes, actions ciblées, accupations se sont multipliées un peu partout en Grèce ( dans un silence total de la part des médias institutionnels européens ). La raison principale de cette colère est la grève de la faim entamée par Nikos Romanos du fond de la prison. Ce jeune anarchiste est devenu le symbole de la résistance aux violences subies par la polpulation. Plus d’info sur : ne vivons plus comme des esclaves.net

Emission à écouter sur SONS EN LUTTES : http://www.sonsenluttes.net/spip.php?article776
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Re: Ἑλλάς, Grèce

Messagede bipbip » 24 Jan 2015, 16:46

Grèce : une crise sanitaire sans précédent

Dimanche 25 janvier se dérouleront les élections législatives en Grèce. A cause des plans d'austérité, le pays connaît une crise sanitaire tragique

En Grèce, les mesures draconiennes et les coupes dans le budget de la santé ont eu des conséquentes immédiates sur la vie des gens. Les hôpitaux ne peuvent plus acheter de médicaments (insuline, anticancéreux) ou de matériel médical (pansements, compresses) et font appel aux dons. Un forfait hospitalier de 5 euros a été mis en place pour les consultations médicales, et tous les examens complémentaires (biologie, radiologie) sont payants. Pour la part qui est encore prise en charge, les délais de remboursement peuvent atteindre un an. Comment alors se soigner lorsqu’on est retraité, avec une pension moyenne de 350 euros ?
« Le système de santé grec avait des failles, aujourd’hui la situation est inimaginable», témoigne Nathalie Simonnot, responsable du réseau international de Médecins du monde.
La Grèce a été l’un des premiers pays touchés par la crise. Le 23 avril 2010, elle demande de l’aide à l’Union européenne et au Fmi. Elle obtient, le 2 mai, 110 milliards d’euros sur trois ans, mais en contrepartie, elle doit accepter un vaste plan d’ajustement structurel, qui s’accompagne de coupes dans toutes les dépenses publiques. Le budget de la santé est diminué de 40 %, 2 000 lits sont supprimés dans les hôpitaux publics, un système de ticket modérateur est institué. En 2011, les retraites supérieures à 1 200 euros sont réduites de 20 %, la taxe sur le fioul augmente, la Tva passe de 13 à 23 %, des milliers de postes de fonctionnaires sont supprimés, les salaires de ceux qui restent sont diminués de 20 %.

Pour les chômeurs, la situation est intenable. L’allocation de 400 euros, la même pour tous, est supprimée au bout d’un an. Et depuis 2011 et la signature d’une nouvelle aide des institutions internationales, les Grecs en fin de droits doivent désormais assumer eux-mêmes leurs dépenses de santé. Près de la moitié des 1,2 million de chômeurs de longue durée sont sans assurance santé. « Pour les plus précaires, il n’est plus question d’austérité, mais de survie. Les Grecs ont peur d’aller à l’hôpital, car ils ne savent pas s’ils vont être soignés, ni avec quoi ? Ni combien cela va leur coûter... », déplore Nathalie Simonnot.

Certains témoignages, largement repris par la presse, font état de personnes qui se seraient inoculé le virus du sida pour toucher les 600 euros d’allocations réservées aux personnes contaminées. « Nous n’avons pas de preuve. Nous pensons qu’il s’agit seulement d’une rumeur, mais cela témoigne de l’ambiance délétère dans le pays. Ce qui est sûr, en revanche, c’est que les chiffres des nouvelles contaminations ont explosé, avec une augmentation de 54 % entre 2010 et 2011 (922 nouveaux cas, contre 605), touchant principalement les toxicomanes », précise Nathalie Simonnot. Dans cette population à risques, le taux d’infections aurait été multiplié par 10. A la suite de coupes budgétaires, un tiers des programmes de prévention pour les toxicomanes (échange de seringues, méthadone, distribution de préservatifs…) ont été suspendus. Les associations d’aide aux drogués, comme Okana, ont vu leurs subventions réduites de 30 à 50 %…

Par ailleurs, dans les hôpitaux, les refus de soins se multiplient, et certains médecins témoignent de pratiques honteuses, comme dans cet hôpital qui a refusé de rendre un nouveau-né à sa mère tant qu’elle n’aurait pas réglé les 900 euros de son hospitalisation.
« Mais le problème de santé publique le plus grave concerne les vaccinations : un pack complet de vaccinations pour la petite enfance coûte 230 euros. Il n’est pas remboursé. Or, si on trouve toujours plus ou moins un médecin qui accepte de vous vacciner gratuitement, comment payer les vaccins? Les enfants des familles modestes ne sont plus vaccinés. De fait, ils ne sont pas non plus acceptés à l’école. »

Les centres de santé de Médecins du monde en Grèce ont reçu 30 000 personnes en 2012. C’est 30 % de plus qu’en 2011. Et si les familles viennent essentiellement pour les soins, de plus en plus d’enfants sous-alimentés reçoivent des produits nutritionnels enrichis. Les Grecs sont aujourd’hui des milliers à s’exiler. Parmi eux, beaucoup de médecins. Et des agences de chasseurs de têtes leur proposent des emplois en Allemagne, aux Etats-Unis, mais aussi en France. 5 000 médecins seraient déjà partis en moins de trois ans.
Tous les ingrédients d’une vaste crise sanitaire sont maintenant réunis.

« La situation est catastrophique »

Des centaines de milliers de Grecs au chômage n’ont plus de Sécurité sociale. Un réseau de médecins se mobilise. Témoignage de Theodoris Zdoukos, médecin responsable du dispensaire social solidaire de Thessalonique.


Dans tout le pays, des médecins bénévoles ont mis en place des dispensaires sociaux, d’abord pour soigner les gens, bien sûr, mais aussi pour mobiliser la population autour d’un projet de société dans lequel la santé serait en accès gratuit et universel. Actuellement, on compte une trentaine de dispensaires. Officiellement, 30 % des Grecs n’ont plus de couverture sociale et doivent payer intégralement tous leurs frais de santé. Nous estimons aujourd’hui que le chiffre réel est plus proche des 40 %. En décembre 2011, après le mémorandum de l’Union européenne, les personnes sans sécurité sociale ont été exclues du système de santé et se sont trouvées dans l’impossibilité de recourir à un médecin. Désormais, au-delà d’une année de chômage, on n’est plus assuré en Grèce. La situation est catastrophique.
La «troïka» a imposé des mesures draconiennes de restriction des budgets publics. Avant la mise en place des politiques d’austérité, la sécurité sociale grecque possédait 23 caisses. Il n’en reste plus aujourd’hui qu’une seule, qui reçoit en financement seulement la moitié des ressources d’une seule des caisses antérieures. Avec l’explosion du chômage, le travail au noir, les cotisations sociales se sont effondrées. Et à la suite de la restructuration de la dette en février 2012, les caisses d’assurance-maladie ont perdu leurs liquidités, mais aussi leur patrimoine. Elles ont dû opérer des coupes drastiques pour la santé, mais aussi pour les retraites. Dans les hôpitaux, la dégradation est affolante. Même les cas graves ne sont plus pris en charge.
La Grèce est l’exemple le plus flagrant de la stratégie menée au niveau européen depuis les années 1990 en matière de privatisation de la santé afin de casser l’Etat social. Elle a été la première victime de ces politiques néolibérales. Sous prétexte de la crise ou de dette, on fait intégrer aux Européens l’idée que la santé gratuite et publique, c’est terminé.

http://www.viva.presse.fr/grece-une-cri ... ent-170365
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Re: Ἑλλάς, Grèce

Messagede Alex » 26 Jan 2015, 15:33

J’ai trouvé ça sur les élections grecques de dimanche dernier.

Le blog est maoïste, certes (couché les trolls !), mais j’suis plutôt en accord avec l’article.

http://servirlepeupleservirlepeuple.ekl ... a114416322
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Re: Ἑλλάς, Grèce

Messagede PN Poitiers » 26 Jan 2015, 17:48

http://pn86.noblogs.org/?p=13074

Sur la victoire de Syriza en Grèce

Syriza a recueilli, ce dimanche 25 janvier 2015, 36% des voix (exprimées) en Grèce. Les médias de la gauche institutionnelle se gargarisent de ce “grand espoir”… de même que les médias bourgeois, ce qui paraît tout de même louche ! De l’extrême-gauche à l’extrême-droite du spectacle politicien hexagonal, les politicard.e.s professionnel.le.s de la lutte des places tirent parti de l’événement pour se faire inviter sur les plateaux télé, et nous asséner leur vieille théorie éculée de la “révolution citoyenne” “par les urnes”.

Faut-il se réjouir ?

Libertaires, n’ayant aucune illusion sur le vote représentatif, nous ne sommes pas sectaires pour autant : si ces résultats conduisaient à redonner de l’espoir et de la dignité à celles et ceux parmi les prolétaires qui croient encore au vote (il y en a manifestement pas mal encore), et les incitait surtout à investir les luttes sociales en cours, nous ne bouderions pas notre joie. Tant mieux si Syriza parvenait à faire souffler un peu les millions de Grec.que.s en galère, plongée.e.s dans la misère que leur imposent cyniquement les capitalistes et les dirigeants politiques de Grèce et d’Europe.

Or hélas, nous doutons que cet événement donne un meilleur environnement aux luttes sociales et aux conditions de vie sinistrées des prolétaires de Grèce et d’ailleurs. L’arrivée au pouvoir de Syriza risque d’entraîner des illusions mortelles pour une bonne partie du prolétariat, en le détournant des luttes. De fait, les virages du pouvoir à gauche dans l’histoire française n’ont guère amélioré la combativité sociale à terme. Bien au contraire, les luttes ont généralement été mises sous l’éteignoir par les directions syndicales complices de la bureaucratie partidaire. Les fronts électoralistes meurent dans les urnes, sous l’échec du réformisme de gauche et la reprise en main économiciste de nos affaires. Or en Grèce, nombre de leaders syndicaux sont proches de Syriza.

Le seul fait que les éditorialistes de magazines libéraux, droitier et financiers eux-mêmes se satisfassent autant de la victoire de Syriza devrait nous suffire pour émettre une (grosse) réserve. Penchons-nous donc un peu sur Syriza…

Une manoeuvre réussie de la classe dominante

Le fait est qu’en Grèce, le discrédit est total sur la classe politique, quasi-unanimement rejetée. La gauche institutionnelle délabrée du Pasok, qui gouvernait jusque là, obtient moins de 5% des suffrages exprimés, une claque sans précédent. Les classes dominantes ne sont pas parvenues à juguler la colère populaire, les grèves se généralisent, des pans entiers de la société pratiquent l’autogestion, s’organisent contre les flics, les huissiers et les nervis fascistes. Voilà de quoi donner des sueurs froides aux classes possédantes ! Faute de débouchés politicards aptes à domestiquer la révolte, les dirigeants se sont donc résolus à aménager l’avènement de Syriza au pouvoir, depuis plus d’un an. Entre la victoire probable de ce mouvement de gauche pas si méchant que ça, et une révolution sociale ou le recours dangereux à un coup d’état, la bourgeoisie a vite choisi, et s’est organisée en conséquence pour achever de rendre Syriza inoffensif.

Tout d’abord, face à cette coalition qui menaçait de ne plus payer la dette grecque, après des mois de magouilles et autres tractations les marchés financiers ont obtenu des gouvernants européens le rachat massif des dettes souveraines pourries des Etats, qui passent des mains du privé vers le public. La Banque centrale européenne (BCE) a annoncé jeudi 22 janvier une historique opération de “quantitative leasing” (QE), à hauteur de 1100 milliards €. Histoire de mettre à l’abri les capitaux en cas de défaut grec d’une part, et de faire casquer les prolos d’autre part. Le tout maquillé sous l’alibi piteux d’une “relance de l’activité économique en Europe”. Ce vaste transfert de dettes pourries des Etats, des capitaux privés vers les prolétaires, issues du sauvetage des marchés financiers par les Etats suite à la crise de 2008, la BCE a mis des années à en reculer l’échéance. Mais, magie du hasard, ç’a été emballé pesé plié trois jours avant les élections grecques, alors que Syriza se profilait comme vainqueur assuré.

Par ailleurs, la bourgeoisie avait déjà commencé, depuis un bon moment déjà, à négocier avec la direction de Syriza. Syriza présente l’intérêt de ne pas se réclamer, contrairement à ce qui est écrit un peu partout, de l’anticapitalisme. Syriza n’est qu’une coalition hétéroclite de gauche, plutôt à droite du front de gauche français, s’il fallait employer une comparaison. En échange de la bienveillance des dirigeants économiques et politiques d’Europe, Syriza a donné des gages de soumission, en faisant le tri dans sa direction et en bridant sévèrement son opposition de gauche. Au final, les candidats présentés par Syriza aux élections étaient quasiment partout les plus modérés et droitiers du mouvement, dont une partie de vieux croûtons exfiltrés du Pasok, la gauche moisie pécédemment au pouvoir. Une fois élu, Syriza continue à montrer qu’il apprend docilement les petits codes du pouvoir, en déclarant son alliance avec un parti de droite réac et souverainiste, prônant de renforcer la traque aux migrant.e.s, dénonçant le “multiculturalisme” et souhaitant le rapprochement avec l’Eglise orthodoxe. Ce pan véreux du discours souverainiste de gauche, fricotant avec ce genre de nationalisme malsain, rend même Syriza sympathique à une Marine Le Pen en France, c’est dire le confusionnisme politique – qui ne touche hélas pas que Syriza en Europe, suivez nos regards !

Surtout, en recentrant son discours politique aux accents initialement offensifs, Syriza a réduit son véhément programme à une peau de chagrin. Alexis Tsipras, autrefois boudé par les partis de la gauche institutionnelle européenne, est aujourd’hui devenu leur coqueluche. Il y a de quoi, puisqu’il se contente désormais de vagues propositions néo-keynésiennes, bien éloignées de ses saillies gauchistes passées. Ainsi, il n’est plus question de sortie de la zone euro, ni d’annuler la dette. Le voici “prêt à négocier avec nos créanciers sur une solution mutuellement acceptable”, c’est-à-dire le rééchelonnement de la dette. Tout est dans ce “mutuellement“… En ce qui concerne le salaire minimum, l’un des principaux points du programme initial, il est désormais question d’une mise en œuvre progressive, ben voyons. Quant à revenir sur la législation sociale brisée par les partis précédemment au pouvoir (licenciements massifs légalisés, durée du travail hebdomadaire explosée, heures supplémentaires non payées, négociations collectives en charpie), une sage timidité prévaut désormais, avec un appel à renégocier tout ça. Voilà qui ne mange pas de pain. Quant à la lutte des habitant.e.s de Halkidiki contre le monstrueux projet d’exploitation de mines d’or par la compagnie “Eldorado Gold”, il déclare benoîtement que « la loi sera appliquée » et que « les contrats seront examinés ». Quel courage politique ! Enfin, en ce qui concerne la réintégration des milliers de travailleur.euse.s du secteur public licencié.e.s, ainsi que la remise en cause du Taiped, organisme gérant toutes les privatisations sous l’injonction des créanciers de la Grèce (touchant des entreprises publiques, des plages, des montagnes, des forêts) et provoquant des licenciements de masse, Syriza déclare : « nous allons étudier la légalité de ce qui s’est passé. » Tremble Phynance, ton heure est venue !

Les lendemains qui déchantent

Brèfle. Les réactions quasi-unanimes des classes dirigeantes européennes et de leurs médias aux ordres, saluant la victoire de Syriza, montrent assez que la manoeuvre a réussi, et les satisfait. En France, on peut reconnaître à ce sacré Jean-Marc Sylvestre une certaine franchise. Il se réjouit de l’élection de Syriza, car son échec programmé va selon lui montrer à toute la gauche contestataire qu’il n’y a pas d’autre solution possible que l’application des mesures d’austérité. Il est certain que le programme initial “anti-austérité” de Syriza, ne sortant absolument pas du cadre capitaliste, va s’avérer impossible à mettre en oeuvre. Syriza se contentera de jouer son petit rôle d’interlocuteur international pour négocier et rééchelonner la “dette” imposée aux Grecs. Ce qui contribuera à discréditer non seulement les âneries de la gauche keynésienne (nous ne nous en plaindrons certes pas), mais aussi, plus largement, les discours alternatifs à l’idéologie autoritariste et économiciste de l’organisation sociale. Cette hypothèse s’est confirmée lorsque les médias bourgeois proclamaient unanimement, après la victoire de Syriza, le triomphe de la gauche “radicale”, “révolutionnaire”, “anticapitaliste”, ce que Syriza n’est évidemment pas.[1] A travers l’échec et les désillusions programmés de Syriza, les classes dirigeantes veulent discréditer dans les médias tout anticapitalisme réel et conséquent, et nous plonger dans la résignation totale à leur diktat. Elles oublient juste que pour nombre d’entre nous, la lutte politique ne se joue plus dans le spectacle médiatique, mais dans nos vies réelles.

L’alternative au capitalisme ne peut qu’être révolutionnaire

La gestion politique du capitalisme, par essence inégalitaire et autoritaire, quels que soient les atours de “gauche” dont se parent ses tenants, ne peut conduire qu’aux désillusions. Avec la victoire de Syriza, la bourgeoisie qui flippait (et flippe encore) prévoit déjà l’étape prochaine. Partout en Europe, elle s’oriente vers une gestion autoritariste de la société, en forme d’occupation policière renforcée de l’espace social, de nouveaux dispositifs législatifs liberticides au nom de la “lutte antiterroriste”, de mise au pas des espaces de lutte dans et hors le monde du travail. Nous n’en sommes pas encore au “fascisme”, sinon nous ne pourrions même pas rédiger cet article, mais il est grand temps de reprendre un temps d’avance sur nos adversaires de classe, qui ne cessent de montrer qu’ils sont bel et bien organisés. Les dirigeants font feu de tout bois pour accroître la répression tous azimuts des pauvres et des révolté.e.s.

Pour en revenir à la Grèce, contrairement à ce que le spectacle médiatique prétend, la victoire de Syriza ne fait pas l’unanimité chez les militant.e.s, bien loin de là. Nos camarades anarchistes, très présents en Grèce dans les mouvements sociaux, ont appelé à une grève du vote. Force est de constater que, dans un pays où l’abstention est interdite, conduisant à des difficultés pour l’obtention de papiers (passeport, permis de conduire), l’abstention reste impressionnante pour ces élections grecques pourtant surmédiatisées, s’élevant à 36 %. Soit bien plus d’abstentionnistes que de personnes votant Syriza… c’est étrange, les médias en parlent peu.

Et pour cause. Il s’agit de taire le fait historique incontournable, que les conquêtes des droits et des libertés sont le résultat, aujourd’hui comme hier, des luttes autonomes des opprimé.e.s. Des alternatives de vie et de luttes existent déjà en nombre à travers toute la Grèce, mais aussi en France, en Europe, dans le monde. Ce sont elles qui changent le rapport de force, loin du spectacle médiatique et politicien. Pour nous redonner la patate, voyons ou revoyons le film documentaire “Ne vivons plus comme des esclaves”, qui présente les témoignages de nombreux.ses camarades grec.que.s mettant en place des alternatives de vie et de lutte réelles et efficientes, résistant à la guerre que nous mènent les capitalistes. Puis mieux encore : éteignons nos écrans, et retroussons-nous les manches.

Pavillon Noir, 26 janvier 2015

[1] Le parti grec se prétendant “anticapitaliste” (lol) et se présentant aux élections grecques était Antarsya… et n’a fait que 1%.

[2] Visible par exemple sur youtube : http://youtu.be/rpqk24qvoR4


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Re: Ἑλλάς, Grèce

Messagede Floran Palin » 27 Jan 2015, 11:10

je viens de lire cet article et il est pas mal du tout.
Avant sa lecture, j'émettais la thèse selon laquelle la victoire de Syriza pouvait décrédibiliser l'option du fascisme comme gestionnaire de crise, que ce soit en Grèce ou plus largement en Europe. Mais d'une part, Syriza a fait plusieurs boulettes : recherche de l'appui de patrons de PME et surtout coalition avec la droite réac. C'est une grosse boulette géopolitique. Déjà, les souverainistes jouent la récup, et le FN félicite la victoire de Syriza. Les faf peuvent dire : ils ont besoin de nous pour gouverner. Les libéraux centristes et les médias : vous voyez bien que les extrêmes se rejoignent.
Notre message ne peut être que : il faut que "la rue" tienne bon, qu'elle place son espérance en elle-même et en ses propres capacités plutôt que dans la providence gouvernementale.
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Re: Ἑλλάς, Grèce

Messagede Alex » 27 Jan 2015, 12:46

Il faut surtout une grosse mobilisation populaire pour éviter que les réactionnaires songent à reprendre le pouvoir.

Je n'attends pas tant de l'action directe du gouvernement, que du "changement d"atmosphère" que cela va occasionner ; baisse quantitative et qualitative de la répression...
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