Il est incroyable berneri, j'adore
Digger: "Mais la CGT avait aussi une base idéologique (Ce fut tout de même un instrument du PCF, non?)"
Non, c'est l'inverse, sur ce sujet tu peux lire notre brochure "Le Communisme français, des CSR au PCF, une histoire occultée" (encore une de nos réécritures de l'histoire
mais bon réécriture avec quand même citations d'archives et de sources différentes pour démontrer ce qu'on avance hein ?!
):
http://syndicaliste.phpnet.org/spip.php?article454La véritable base "idéologique" de la CGT, c'est la Charte d'Amiens, c'est une base matérialiste de classe, non philosophique.
"Je pense qu’on y vient plus pour le syndicalisme que pour un engagement politique anarchiste"
Ah bon ? J'ai été 7 ans anarcho-syndicaliste, je n'ai pas vraiment vu de syndicalisme ni de gens venir pour le syndicalisme, à part peut-être chez les camarades de la CNT-SUB. Et dans ce cas pourquoi l'anarcho-syndicalisme est le seul courant du syndicalisme qui ne se développe pas à ton avis ?
"Si on critique l’histoire, il faut aussi rappeler le contexte (et donc celui de l’apparition de l’anarcho-syndicalisme)"
C'est pas ce que j'ai fait en disant que l'anarcho-syndicalisme en tant que mouvement est apparut pour faire barrage à la bolchévisation du mouvement syndical ?
Mais justement parlons de contexte, si l'anarcho-syndicalisme est apparu pour ça, pourquoi se maintient-il aujourd'hui alors que le PCF et les léninistes sont à la remorque des mouvements sociaux ?
Ce qu'on dit aujourd'hui, c'est que si les divisions ont pu être justifiées dans le passé pour sauvegarder un patrimoine d'idées et de culture militante, aujourd'hui la division n'est plus justifiable. La menace aujourd'hui ne vient pas des léninistes ou autre mais bien de la coalition des patrons et des classes dirigeantes contre nous qui sommes éparpillés.
"Parler de "purs" concernant l’anarcho-syndicalisme tout en se référant soi-même à une pureté". Les syndicalistes "purs" c'est le noms choisis par les premiers anarcho-syndicalistes en France. On ne se réclame pas d'une pureté du syndicalisme révolutionnaire on se réclame simplement de l'origine, son intégralité. Le syndicalisme révolutionnaire a eu plusieurs phases et plusieures réalités selon les contextes des pays. Nous on revendique l'héritage historique du début du mouvement et le syndicalisme révolutionnaire des CSR en 1920 tout simplement.
Le syndicalisme révolutionnaire c'est pas une idéologie et des pratiques qu'on peut remanier à toutes les sauces, malgrés il est vrai son pragmatisme évident. Tu dis qu'on est pas les seuls et qu'on a pas le monople, oui effectivement il ya des gens et des orga qui s'en revendiquent mais qui n'ont fait que prendre les points qui les arrangeait.
Le projet du SR est une société en tout point similaire au communisme libertaire sauf que la structure de ce communisme est le syndicat à tous les échelons de la société et les organisations politico-phylosophiques ne sont plus omniprésentes et omnipotentes.
Effectviement AL revendique le syndicalisme révolutionnaire dans son manifeste sauf que son projet de société ne repose pas sur les syndicats comme cellule de base de la réorganisation (base de la Charte d'Amiens) mais sur des assemblées et des conseils, c'est donc du communisme libertaire plateformiste et conseilliste, du communisme libertaire politique, pas du syndicalisme révolutionnaire.
La FA revendique le SR mais part sur une base fédéraliste de commune libre et de localité, ce n'est donc pas du SR (qui se base, lui, sur l'Union Locale des syndicats professionnels et de quartiers, confédéré) mais de l'anarchisme fédéraliste en mode collectiviste. La CGA idem.
Et pour ces organisations ne parlons même pas de la question du syndicalisme d'industrie ou de la réunification syndicale. Pour les 3/4 "c'est quoi ?" et les autres ne voient aucun soucis à ce que leurs militants soient éparpillés dans diverses confédérations, le but étant l'organisation politique libertaire...
La CNT se revendique du syndicalisme révolutionnaire mais est en tout point en contradiction avec lui: inexistence du syndicalisme d'industrie ou en tout cas pas de généralisation sur le plan confédéral de celui-ci, refus de l'idée d'une réunification syndicale (alors que le SR a été à la base de la réunification CGT, CGTU et autonomes), gestion du communisme libertaire par le syndicat mais interdiction du droit de tendance en interne (refus donc de la démocratie ouvrière et de l'expression des différents courants de pensée à l'intérieure de l'organisation), existence de plusieures CNT (on peut maintenant faire un jeu des 7 familles) alors que le SR prône l'unité organique.
Voie Prolétarienne, avec sa fraction "Où va la CGT" revendique le syndicalisme révolutionnaire mais uniquement pour combattre les réfomistes, à côté de ça le syndicat doit être la courroie de transmission du parti d'avant-garde.
Donc oui à un moment, c'est pas qu'on a le monopole, mais on est les seuls visiblement à revendiquer et vouloir pratiquer dans la lutte au quotidien et dans le projet de société l'intégralité du SR et pas seulement quelques fragments pris par-ci par-là parce que ça arrange de s'afficher SR à des moments, parce que ça fait bien dans le CV et dans le manifeste de part la référence mythique et historique de ce mouvement.
Qu'elle autre organisation que les CSR fait campagne pour la réunification syndicale ? Qu'elle autre organisation propose le syndicalisme d'industrie international ? Qu'elle autre organisation a le projet de société communiste exclusivement syndicaliste ? AL, FA, CGA sont opposés au concept de "tout le pouvoir aux syndicats", ce n'est donc pas du SR ! Le SR pour ces orga c'est uniquement l'autonomie et l'indépendance du prolétariat dans le monde du travail et un moyen parmis d'autres de réorganiser la société future.
Pour savoir ce qu'est le SR, il faut relire les fondamentaux comme Fernand Pelloutier, Emile Pouget, Victor Griffuelhes, Pierre Monatte, ou encore "l'avenir socialiste des syndicats" et "matériaux d'une théorie du prolétariat" de Sorel. Nous on assume cette ligne de "tout le pouvoir aux syndicats", et jusqu'à présent, on est le seuls il me semble.
Et j'arrète là, les "débats" virtuels prennent vraiment trop de temps personnel et encore une fois je finis par dire: de toute façon, c'est la pratique qui aura raison de l'avenir du mouvement ouvrier et révolutionnaire, alors attelons-nous à la tâche.