Solidarité avec Pavlos, photos de France et du monde :
http://lahorde.samizdat.net/2013/09/20/ ... os-photos/
Un rappeur antifasciste tué par un néonazi 18/09
Des affrontements ont éclaté mercredi 18 septembre au soir entre la police et des manifestants qui protestaient près d'Athènes contre le meurtre d'un rappeur antifasciste par un néonazi présumé, a annoncé l'agence de presse grecque ANA. Le rassemblement, qui a réuni environ 5 000 personnes, essentiellement des militants d'extrême gauche, se tenait sur les lieux du drame, à Keratsini, une banlieue populaire de l'ouest d'Athènes.
Antifasciste, Pavlos Fryssas était lui-même sympathisant d'un petit mouvement d'extrême gauche, Antarsya. Il est mort à l'hôpital des suites de ses blessures. Selon le site de l'hebdomadaire grec To Vima, le jeune chanteur avait eu un échange houleux avec son meurtrier présumé alors qu'il regardait le match de football qui opposait le club l'Olympiakos et le Paris Saint Germain mardi soir dans un café.
A la fin de la rencontre, le suspect et sa bande l'ont attendu dehors pour en découdre. Pavlos Fryssas a tenté de s'enfuir avec ses amis mais une voiture lui a bloqué le passage, le conducteur en est descendu et l'a poignardé à plusieurs reprises. Le médecin qui l'a soigné a indiqué que ses blessures avaient été faites par un professionnel.
Selon le père de la victime, ce meurtre ne serait pas lié au match de football mais bien à la position politique de son fils. Plus connu sous le nom de Killap P., le jeune homme de 34 ans faisait partie de la scène hip-hop depuis 1997. Il organisait des concerts contre le fascisme et était impliqué dans des œuvres sociales dans son quartier.
PERQUISITION DANS LES LOCAUX DE L'AUBE DORÉE
La police a interpellé le suspect, en possession d'un couteau, non loin du café. Ce dernier a reconnu l'homicide et seulement admis, dans un premier temps, "appartenir à un parti politique". Mais selon le site grec eKathimerini.com, le suspect aurait en réalité demandé à sa femme de jeter sa carte du parti quand il a compris que son arrestation était imminente. En fouillant des poubelles devant la résidence du couple, la police a trouvé des preuves de son appartenance à l'Aube dorée, parti d'extrême droite qui compte depuis les dernières élections dix-huit députés au Parlement grec, et actuellement crédité de la troisième place dans les sondages d'opinion. Par ailleurs, une perquisition a été menée mercredi matin dans les locaux du parti, non loin du centre d'Athènes.
"Les fascistes l'ont tué pour son action antifasciste", a réagi Antarsya, appelant à des rassemblements. La mort du chanteur a secoué l'opinion grecque alors que dans cette même commune proche du port du Pirée, huit jeunes communistes avaient été blessés vendredi lors d'une autre attaque attribuée aussi à un groupe de l'Aube dorée, alors qu'ils collaient des affiches. De plus, ce parti est soupçonné d'avoir orchestré des attaques contre des immigrés.
"LIGNE ROUGE"
Les milliers de fonctionnaires qui manifestent depuis trois jours dans le pays ont ainsi mêlé mercredi leurs appels à stopper une réforme brutale du secteur public à des slogans dénonçant le meurtre. Le porte-parole du gouvernement a quant à lui promis au micro de la radio Alpha de prendre toutes les mesures nécessaires pour prévenir de tels faits. Un rassemblement antifasciste est prévu mercredi à 18 heures sur le lieu du crime.
"Le 18 septembre 2013 doit marquer le réveil de la démocratie grecque, des institutions du pays et de ses citoyens", écrit Nikos Xydakis, dans un éditorial intitulé "Ligne rouge" publié sur le site du journal de centre-droit Kathimerini. Selon le journaliste, "les pouvoirs constitutionnels doivent se rendre compte de cette menace historique et y répondre sans ambiguïté. La République grecque doit, quant à elle, agir de façon rapide et déterminée."
L'Aube dorée, de son côté, a réfuté toute implication dans le meurtre, par la voix d'Ilias Kasidiaris, le député et porte-parole du parti, qui devrait déposer plainte. Ce député trentenaire avait acquis une renommée internationale il y a quelques mois en agressant violemment deux députées de gauche sur un plateau de télévision. Il a depuis perdu son immunité parlementaire afin d'être jugé. D'autres députés de son parti sont aussi poursuivis pour violences.
http://bxl.indymedia.org/spip.php?article2069Gigantesque manifestation antifasciste en Grèce après la mort de Pavlos Fyssas.
La Grèce a connu ce mercredi 25 septembre une des plus grandes manifestations anti-fasciste de son histoire récente suite au meurtre commis par un néonazi de l’Aube Dorée, parti d’extrême droite, du chanteur de Hip-hop Pavlos Fyssas. Dès 17 heures, les grecs-ques affluent en masse vers les différents lieux de rendez-vous, dans différentes villes grecques ; Athènes, Ioannina, Chaina, Thessaloniki, Serres, Volos, Heraklion, Katerini, et ailleurs. La police anti-émeute procède d’emblée à des intimidations : contrôles d’identité, filtre, réprime,fouille et arrête des personnes sous différents prétextes : port de masques à gaz, de bannières, bâtons, etc... .Rocinante, groupe anarchosyndicaliste, subira une fouille en règle.
Dès 18 heures, on dénombre 15 000 manifestants présents sur la Place Syntagma à Athènes qui scandent des slogans antifascistes et anti-gouvernementaux : " Pavlos vit, brisez les nazis !" "démolir l’Etat et les nazis" "le peuple n’oublie pas, il pend les fascistes" "Ca suffit avec Aube Dorée. On exige la fermeture de tous ses bureaux, dans chaque ville, dans chaque village. Qu’ils aillent vraiment en prison, et pas seulement ceux qui sont directement impliqués, mais l’ensemble de cette organisation" réclamait Takis Yanopoulos, un manifestant... .
La police anti-émeute protège les locaux de l’Aube Dorée qui, à première vue, semblent déserts, devant lesquels elle forme un bloc qui sera bientôt rejoint par les manifestants ; elle provoque ceux-ci. Les anarchistes forment un bloc devant l’ambassade américaine subissent des provocations de la police anti-émeute. Des arrestations arbitraires sont effectuées sans qu’il y ait eu de provocations de la part des manifestants ; une première vague est opérée, une quizaine, parmi lesquels il y a un journaliste qui couvre la manifestation antifasciste. La foule grossit de plus en plus et afflue de toutes les rues adjacentes à la Place où se situe le Parlement grec ; des membres des différents partis politiques sont également présents ainsi que des différents syndicats. Aux gaz lacrymogènes et grenades assourdissantes lancées par les flics répondent des jets de pierres, de cocktails molotov et de poubelles incendiées lancés par les manifestants.
Le quartier Exarchia est encerclé par la police anti-émeute qui a camouflé une vingtaine de motos. La presse officielle est huée par les manifestants qui refusent de se voir filmer ou photographier par les journalistes. Plus tard, alors que la police anti-émeute protège toujours les locaux de l’Aube Dorée, des néonazis sont aperçus au balcon ou discutant avec les flics.
Ailleurs dans la ville, on rapporte que la police anti-émeute asperge de gaz lacrymogènes les intérieurs des voitures qui circulent mettant en danger les occupants, pourchasse les manifestants dans les rues adjacentes.
Vers 20 heures les estimations parlent de 20 000 à 50 000 manifestants présents. L’unité anti-émeute passe à l’attaque de la foule, traverse celle-ci sur les motos, asperge de gaz lacrymogènes les manifestants, lance des grenades assourdissantes, des coups de matraque sont distribués et arrestations effectuées : 65 détentions. Les manifestants ripostent. L’atmosphère s’épaissit et devient irrespirable. Les combats de rue s’amplifient.
http://pic.twitter.com/IuKBY84gl0
http://pic.twitter.com/tYFrgl5liZ
http://www.francetvinfo.fr/monde/grece/ ... 20709.html
https://www.youtube.com/watch?feature=p ... K8Evk#t=14
http://www.youtube.com/watch?v=iPZ0r_mp ... e=youtu.be
http://lechatnoiremeutier.antifa-net.fr ... septembre/
http://www.youtube.com/watch?v=vkHmgQlWM3g
http://www.paroleslibres.lautre.net/spi ... rticle1323Crise sanitaire : un Grec sur trois n’a plus de couverture santé
Plus de trois millions de Grecs n’ont pas accès à la santé publique en Grèce, du fait de la crise. Résultat, de nombreux enfants ne se font plus vacciner, et des femmes enceintes doivent payer de leur poche accoucher.
Cà et là, les déclarations selon lesquelles la crise serait bientôt un mauvais souvenir se multiplient. Ses effets restent pourtant bien d’actualité pour beaucoup. Ainsi, en Grèce, plus de trois millions de personnes, 27,7% de la population pour être précis, n’ont pas accès à la santé publique. C’est le terrible constat dressé par Médecins du monde après une étude menée dans le pays d’où est partie la crise des dettes européennes, et qui subit depuis un remède de cheval pour remettre ses finances publiques en ordre.
Le chômage désigné comme le principal responsable
"Nous sommes très inquiets du nombre des gens qui ont perdu leur sécurité sociale en Grèce" en raison de l’explosion du chômage et de la récession. Ce qui a "de graves conséquences pour la santé des enfants et des femmes enceintes", a indiqué Anna Maïli, présidente de la section grecque de Médecins du monde lors d’une conférence de presse.
Selon des données des services de santé publique "trois millions de personnes, sans prendre en compte les sans papiers, n’ont pas accès à la santé publique", a relevé la présidente de l’organisation en Grèce.
De nombreux enfants non vaccinés
Et les conséquences sont concrètes. Au cours de campagnes menées par l’organisation, il a été constaté que "la vaccination des enfants était insuffisante ou parfois inexistante" pour les familles sans couverture sociale. "Nous rencontrons tous les jours des enfants âgés de deux ou trois ans qui n’ont pas été vaccinés", a expliqué la président grecque de Médecins du monde. Les neuf derniers mois, l’organisation a examiné "10.633 enfants dont plus de la moitié (6.580) ont dû être vaccinés", a-t-elle poursuivi
L’explication est simple : sans couverture sociale, le coût de vaccination d’un enfant jusqu’à l’âge de 6 ans s’établit entre 1.400 et 1.800 euros.
Payer pour accoucher
En raison des coupes dans le secteur public et les services sanitaires,
"il n’y a aucune aide prévue pour les enfants des familles sans sécurité sociale et les femmes sans protection sociale doivent payer pour les examens et l’accouchement", note Anna Maïli. "Entre 2008 et 2011, le nombre d’embryons nés morts a augmenté de 21%, ce qui est le résultat de la récession et du taux de chômage", est même allée jusqu’à affirmer la responsable de Médecins du monde en soulignant qu’outre "la crise humanitaire en Grèce, il y a maintenant une bombe sanitaire".
Austérité stricte
Soumise à une austérité stricte par ses créanciers UE et FMI en échange des prêts internationaux pour lui éviter la faillite, la Grèce est plongée dans la récession pour la sixième année consécutive, le chômage ayant explosé à plus de 27%, le taux le plus élevé dans la zone euro. Concernées dans plus de trois cas sur dix, les femmes sont encore plus touchées.
LIRE AUSSI :
La Grèce menacée d’une crise sanitaire majeure : http://www.latribune.fr/actualites/econ ... jeure.html
http://www.latribune.fr/actualites/econ ... sante.html
http://www.c-g-a.org/motion/grece-derni ... se-socialeGrèce : dernières nouvelles du laboratoire de la crise sociale
Depuis quelques années, le système capitaliste est entré dans ce qu'il convient d'appeler une crise d'adaptation. Rares sont celles et ceux qui croient encore que ce système s'effondrera un jour de lui-même, naturellement. S'il passe cette période de crise avec succès (on ne lui souhaite pas !), il est probable que de nouveaux arrangements internationaux aient lieu, que certaines classes dominantes perdent du pouvoir et que d'autres, notamment celles des pays dits « émergents », en gagnent. Quelque soit la façon dont les cartes seront redistribuées, il est certain que nous n'y gagnerons pas au change. Pour nous, pour toutes les personnes qui étaient déjà exploitées, dominées, opprimées avant cette crise, il n'y aucun avenir meilleur possible dans ce système.
Ces dernières années, la Grèce est devenu l'un des terrains de jeu favoris des classes dominantes. Elles y expérimentent les mesures qui viendront frapper ensuite les peuples des autres pays européens. Loin d'être à l'abri, la France est l'un des prochains pays sur la liste. Comprendre la situation en Grèce est donc un enjeu de taille pour tou·te·s celles et ceux qui veulent renverser le système qui nous tue à petit feu. Depuis 2010, le pays est passé sous la coupe des décideurs internationaux, c'est-à-dire du FMI et de l'Union Européenne, contrôlés par les grandes puissances économiques et politiques (USA, Japon, Allemagne, Angleterre, France...). Sous prétexte de prêter de l'argent, ils imposent des ensembles de mesures (mémorandum) antisociales : licenciements, baisse des salaires et de la redistribution (assurance maladie, retraites, chômage...), privatisations, hausses des impôts et taxes inégales (TVA notamment), augmentation de la durée de cotisations, déréglementation du travail... A l'heure où le travail le dimanche fait débat en France, la Grèce vient par exemple d'obliger les magasins à ouvrir le dimanche (et donc les salarié·e·s d'être disponible toute la semaine pour leur patron).
Cette cure d'austérité est menée de concert par la « gauche » (PASOK, le même genre que notre PS) et la droite (Nea Dimokratia), qui ont formé depuis plus d'un an une coalition. En Grèce, le jeu est clair : tout le monde sait désormais que le PASOK n'a plus de socialiste que le nom. Quand on pense que Samaras (actuel chef du gouvernement, membre de Nea Dimokratia) était fasciste dans sa jeunesse et que le PASOK était, dans ces premières années, un parti très à gauche, on voit bien jusqu'où le jeu électoral peut pousser l'absurdité pour l'intérêt personnel et partisan d'une petite minorité de dirigeants !
Par conséquent, les lignes politiques bougent : alors que la gauche réformiste n'est plus qu'un fantôme enterré sous la coalition actuelle, le fascisme gagne du terrain sur un discours anti-système et raciste et Siriza, principale force de la gauche radicale, essaie d'avoir l'air présentable. Tout en maintenant une ligne anti-austérité qui fait son succès, le parti de Tsipras prend la grosse tête depuis les élections de 2012 (27%), se croit bientôt au gouvernement et adoucit de fait son discours pour conquérir quelques précieux pourcentages supplémentaires, qui lui permettraient de former un gouvernement1.
En attendant, pendant que les politiques jouent le jeu électoral et font leur compte d'apothicaire, la situation sociale se dégrade toujours un peu plus. 30% de chômage, plus de 50% chez les jeunes (chiffres officiels), baisses drastiques des salaires et des allocations chômage (360 euros / mois pendant un an, pour les plus chanceux, après c'est la rue), disparition du salaire minimum et du peu de protection qui existait jusque là. Dans les hôpitaux, on doit amener soi-même les médicaments nécessaires aux soins et la revente au marché noir commence à faire recette. Dans les facs et dans l'éducation, on continue de supprimer des postes et de baisser les salaires. Ainsi, des grèves dans l'administration des universités ont commencé depuis l'année précédente2. À Athènes, la situation est telle que, par manque de budget, aucun·e nouvel·le élève n'a été inscrit·e pour le moment et les cours n'ont pour l'instant pas encore commencé.
ERT : une lucarne d'imagination vers une télévision socialisée
Parmi les nombreux coups d'éclat du gouvernement fantoche qui applique les rêves des décideurs de la Troïka (UE-FMI), il y a eu la fermeture de la télévision et de la radio d’État, ERT. Le 11 juin à midi, Samaras faisait son annonce et le soir même, black out ! Mais c'était bien sûr sans compter sur la réaction des journalistes, des technicien·ne·s et de la population qui se sont mobilisé·e·s et ont fait vivre pendant quelques jours une télévision socialisée, autogérée par les travailleur·se·s et les usager·e·s. Rapidement, sous l'influence des journalistes du PASOK radicalisé·e·s (après leur licenciement, mieux vaut tard que jamais !), la situation s'est normalisée et la part des soutiens dans la prise de décision a diminué puis disparu. Si l'on peut critiquer cette évolution de la lutte (c'est la raison pour laquelle les groupes anarchistes se sont retirés de la lutte), il faut quand même saluer la détermination des travailleur·se·s de la télévision qui occupent les locaux jours et nuits depuis plus de cinq mois et font vivre des programmes de résistance, des reportages sur les luttes et les alternatives au capitalisme et fournissent un vrai travail d'information et d'investigation critique, au service de la population et des luttes. Ce n'est bien sûr pas sans embûche, d'autant que des tendances idéologiques très différentes cohabitent chez les travailleur·se·s (du PASOK radicalisé aux anarchistes) et recoupent des tensions de classe latentes (les technicien·ne·s sont clairement plus radicales et radicaux que les journalistes, dont beaucoup ont été placé·e·s par le PASOK ces dernières années). Malgré tout, face à la répression et à la difficulté de la situation, l'unité se maintient et des gens continuent de se bagarrer au quotidien contre l’État et contre celles et ceux qui veulent imposer leur vision des choses. Soutiens et travailleur·se·s fraternisent dans un hall devenu lieu de sociabilité, d'échange et de formation politique et la lutte apporte de la joie de vivre à celles et ceux qui la fréquentent. Comme dit l'un des travailleurs à un collègue qui me demandait si Hollande avait disparu parce qu'on ne voyait plus sa gueule à la télé : « Si Hollande savait ce qu'on était en train de faire, il reviendrait pour nous demander plus d'argent ! ». Signe que tout le monde a bien compris ici qu'il ne s'agit pas de redresser la situation économique du pays mais bien de presser les travailleur·se·s jusqu'à la dernière goutte.
Cette lutte est un défi lancé à la face de l’État. En occupant des locaux qui lui appartiennent, en utilisant le matériel de la télévision publique pour transmettre des paroles dissidentes, les travailleur·se·s montrent à quel point la structure étatique est nuisible. Samaras, chef du gouvernement, en est bien conscient et cherche à faire passer les travailleur·se·s en lutte pour de dangereux terroristes. Il déclare à leur propos que « l’État ne sera pas pas l'otage des syndicalistes »... Alors, qu'en réalité, c'est bien le gouvernement et la Troïka, défenseurs du capitalisme, qui terrorisent la majorité de la population au quotidien ! D'ailleurs, ce sont les mêmes qui ont envoyé leurs flics pour reprendre les locaux d'Athènes. L'objectif est d'y installer une nouvelle chaîne publique (qui remplace la radio et les trois chaînes de télévision), bien docile, qui embauche sur des contrats de deux mois des ancien·ne·s salarié·e·s d'ERT, à 550 euros / mois... Et il faudrait en plus les en remercier ! Ici, à Thessalonique, à l'heure de boucler cet article, on attend encore leur venue et on s'y prépare mais il ne fait aucun doute qu'ils viendront prochainement, pour tenter de faire taire la résistance, comme ils le font partout ailleurs.
Répression, violences de rue et élections : les trois têtes du monstre fasciste
A ce sujet, les mois à venir ne promettent d'ailleurs rien de bon. Toute la gauche (de Siriza aux libertaires) est d'accord pour dire que l’État mène actuellement une véritable guerre contre le mouvement anarchiste. Plusieurs dizaines de nos compagnons (et quelques compagnes) ont été emprisonné·e·s pendant les deux dernières années, sur des motifs bidons. Les murs de la ville sont tapissés de tags de soutiens aux anarchistes qui commencent des grèves de la faim pour protester contre leurs (conditions d') enfermements et les événements de soutien se multiplient. Les prisons sont tellement pleines de nos camarades que lorsque les fachos doivent passer quelques semaines en préventive, on les met dans des cellules et des établissements à part, de peur que les révolutionnaires emprisonné·e·s et leurs allié·e·s ne leur fassent la peau ! Si cela peut nous faire sourire dans un premier temps, cela ne doit pas faire oublier que la répression contre les squats et les centres sociaux s'intensifie, au point que la plupart des occupations n'hébergent plus d'habitant·e·s de façon pérenne, de peur que de nouveaux camarades se retrouvent arrêté·e·s si la police débarque.
La montée du fascisme a donc bien trois visages : celui des élections et des sondages que l'on nous rabâche, celui de la rue et celui de l’État et de son bras armé. Depuis l'assassinat de Pavlos Fissas, syndicaliste au Pirée et rappeur antifasciste, le 18 septembre dernier3, la tension est palpable. Tout le monde sait que la police et Aube Dorée ne sont pas seulement en collusion, ils sont bien souvent les deux uniformes des mêmes acteurs. Le mouvement antifasciste ne s'y trompe pas quand il dit : « Prenez garde ! Prenez garde ! Aube Dorée en uniforme ! ».
Alors quand, fin octobre, deux fascistes sont abattus à l'arme à feu dans leurs locaux dans la banlieue d'Athènes, beaucoup y voient une provocation, d'autant que personne ne revendique l'action4. Si on ne pleure pas la mort des deux nazillons, il parait clair que cette situation est une aubaine pour Aube Dorée, qui joue les victimes et les partis-modèles, et pour l’État, qui promet une « lutte sans pitié contre la violence dans le pays »... Comme si c'était le problème prioritaire en Grèce ! Il promet pour les semaines qui viennent de nouvelles mesures, dont on connaît déjà les recettes : arrestations arbitraires, destructions des centres sociaux et des médias anarchistes, augmentation de la répression contre tou·te·s celles et ceux qui osent encore lutter.
Contre l'atomisation de la vie sociale : renforcer et coordonner notre classe, préparer l'avenir
Il y aurait énormément à dire sur la situation sociale et politique et deux pages ne sauraient suffire. Loin du spectaculaire que recherchent les médias bourgeois, la crise est avant tout vécue dans les petits gestes du quotidien, dans toutes les petites choses qui font ce qu'on appelle « le confort de vie ». Par exemple, l'un de effets pernicieux et invisibles, c'est la privation du café : on refuse de plus en plus de sortir boire un verre. Ça n'a l'air de rien mais dans une société où la vie sociale ne se fait presque qu'à l'extérieur du domicile, cette privation signifie avant tout la mort sociale de l'individu. Heureusement, des structures de solidarité (souvent politiques) ont vu le jour dans l'urgence, pour pallier aux besoins du quotidien : fournir un repas chaud, des vêtements, rétablir l'électricité coupée, fournir des soins médicaux et des médicaments sans avoir à verser les 5 euros de franchise. L'enjeu pour les révolutionnaires est aujourd'hui, alors que le temps vient à manquer, de renforcer ces structures, de les coordonner depuis la base et de redonner à ce mouvement social riche des perspectives politiques réelles, au-delà de l'attentisme et de l'illusion électoraliste portée par Siriza. De cette manière, il est possible d'envisager une réaction efficace lors d'une prochaine étincelle à venir et un passage réussie à une situation révolutionnaire, seul véritable espoir pour les classes dominé·e·s.
La leçon que nous pouvons en tirer, pour la France, me parait un peu différente. En effet, nos structures de solidarité politique sont pour le moment nettement moins développées et influentes qu'en Grèce. Si notre culture de l'organisation est plus forte que dans les mouvements anarchistes grecs, elle ne saurait suffire à faire face de façon efficace, « dans les premiers mois », à une offensive telle que la Grèce l'a connue. Il nous faut donc à tout prix développer des organisations de base, autour des besoins concrets qui se font jour dans notre camp social (logement, nourriture, transports, conditions de travail, santé...), qui seront les piliers d'une transformation sociale révolutionnaire et d'une ré-organisation de la société sur des bases libertaires et égalitaires, c'est-à-dire débarrassée des chefs et des profiteurs qui nous exploitent.
Guillaume, groupe de la Région Parisienne
Le 22 mars : journée internationale contre le racisme et le fascisme
L’appel
Alors que les gouvernements européens propagent la pauvreté et le désespoir avec leur politique d’austérité, la présidence grecque de l’Union européenne met la politique raciste et la menace fasciste sur le devant de la scène. Elle met également en évidence la nécessité d’un mouvement européen et international contre le racisme et le fascisme.
Lors de la rencontre antifasciste des 5 et 6 octobre, le KEERFA a proposé l’organisation d’une journée d’action internationale le 22 mars 2014, un jour avant le 21 mars, journée mondiale de lutte contre les discriminations raciales de l’ONU. Il s’agit là de la suite de la mobilisation réussie du 19 janvier, « Athènes ville antifasciste », un événement qui a connu un soutien international dans plus de 40 pays et qui a révélé la nécessité d’intensifier la lutte contre les néonazis.
Nous appelons à une manifestation panhellénique à Athènes le 22 mars, le jour même où des manifestations auront lieu à Londres, Barcelone, Paris, Berlin, Copenhague, Vienne, Bruxelles, New-York, Melbourne. Dans les écoles nous transformons le 21 mars en journée de lutte contre le racisme et le néonazisme, en journée d’action pour l’obtention de la nationalité pour les enfants d’immigrés.
La lutte sans répit contre l’Aube Dorée à travers le mouvement antifasciste et les manifestations unitaires contre les mémorandums sont les messages de résistance les plus forts à envoyer au monde entier.
Nous continuons pour que soient mis en prison les leaders des milices, les assassins de Pavlos Fyssas et de Sahjat Loukman, les criminels qui ont mis en place une organisation de haine et d’attaque contre les immigrés, les syndicats et la gauche. Une organisation au service des armateurs et de leurs amis banquiers qui les ont financé et leur ont permis de constituer leurs arsenaux.
Nous luttons à travers toute l’Europe pour que la menace fasciste ne devienne pas une nouvelle peste incurable conduisant à de nouveaux Auschwitz et Dachau. Pour mettre fin aux pogroms des néonazis et des racistes contre les immigrés, les réfugiés, les musulmans, les Roms, les Juifs et les homosexuels. Les nostalgiques d’Hitler et de l’Holocauste ne passeront pas !
POUR UN MONDE SANS RACISME
Le mouvement antiraciste et antifasciste exige que soit mis fin aux politiques racistes de l’Europe forteresse, des camps de concentration, des frontières fermées et des haies qui entraînent la mort de réfugiés, femmes et enfants de Lampedusa à la mère Égée.
Nous exigeons des politiques de régularisation et non pas des « opérations balayage” racistes et des expulsions. Fermeture des camps de concentration. Suppression du Pacte européen sur l’immigration et l’asile. Obtention de la nationalité pour les enfants d’immigrés. Égalité des droits. Justice pour les ouvriers des champs de fraise de Manolada et tous les travailleurs « sans papiers ».
Nous rejetons les mensonges racistes des gouvernements qui ouvrent la voie aux fascistes dans toute l’Europe. Face à la montée de la résistance ouvrière ils essayent de transformer en boucs émissaires les immigrés chassés par les guerres de l’UE et de l’OTAN, les dictatures et les bombes du FMI et de la Banque Mondiale. Ils veulent détourner la rage du peuple de leurs propres gouvernements qui donnent tout aux banques. Ils veulent casser la résistance ouvrière pour faire passer leurs mesures. Les responsables du chômage qui licencient et spéculent en bourse au lieu d’investir en ruinant la vie de millions de personnes. Ce sont les gouvernements et non pas les immigrés qui sont responsables de la dégradation de l’éducation et de la santé. Ils dépensent des milliards dans des programmes d’armement et des intérêts versés aux banquiers.
Tous ceux qui produisent de la richesse saisie par une riche minorité à la sueur de leur front ont leur place dans ce monde.
Des ouvriers immigrés de Manolada à chaque unité agricole, des manufactures aux équipes de nettoyage, tous produisent de la richesse comme tous les ouvriers. Leur ennemi commun est un patronat soutenu par les gouvernements avec des privilèges, des déductions d’impôts et une permissivité face aux non respect des conventions collectives. Les licenciements dans les secteurs public et privé ne sont pas le fait des immigrés mais celui d’Adonis Georgiadis, d’Arvanitopoulos, les ministres de la Troïka et leurs amis entrepreneurs.
ACTION ANTIFASCISTE INTERNATIONALE
Le 19 janvier et la solidarité internationale avec les antifascistes témoignent de la volonté d’une action internationale coordonnée contre le fascisme. Il est temps de franchir le pas ! De saisir le fil des grands mouvements contre la mondialisation capitaliste, de Seattle et de Gênes, du mouvement mondial contre la guerre en Irak, des manifestations qui ont assiégé à maintes reprises les sommets de l’UE du capital, de la guerre et du racisme.
Dans tous les lieux de travail où ont se bat contre les massacres des mémorandums, de la télévision public aux établissements d’enseignement supérieur, jusqu’aux hôpitaux, aux écoles, aux mairies et aux usines, de chaque ville et de chaque village nous voulons submerger Athènes en la transformant en capitale du mouvement antifasciste mondial.
Le KEERFA appelle les syndicats, les associations étudiantes, les élèves, les gens des lettres et des arts, les immigrés, tous les mouvements antifascistes et antiracistes à construire ensemble le mouvement du 22 mars !
http://cadtm.org/Appel-a-la-solidarite,10445N’ATTENDEZ PAS QUE NOUS ALLONS PLIER
Nous sommes les 595 femmes de ménage du Ministère des Finances qui avons perdu nos emplois depuis le 17 septembre 2013. Le gouvernement nous a licenciées et a choisi d’attribuer notre travail à des sous-traitants sans pour autant faire la moindre économie budgétaire. Notre salaire oscillait entre 300-600 euros par mois. Nous ne sommes pas des numéros, nous sommes des humains.
Nous n’avons pas baissé la tête. Depuis le 17 septembre nous sommes chaque jour dans la rue et nous revendiquons notre travail, nous revendiquons notre vie.
Le Gouvernement essaye par tous les moyens de réprimer notre juste lutte. Des images de passage à tabac des femmes sans défense de 50-60 ans par les forces anti-émeute (MAT), ont fait le tour du monde. Un certain nombre d’entre nous a été hospitalisé à la suite des agressions barbares et injustifiées de la police contre nous.
Nous avons opté pour la dignité. Dix mois de lutte, dix mois pleins de pauvreté et de problèmes ! Mais nous avons continué à nous battre. Nous continuons notre combat. Nous revendiquons l’évident, le droit à la vie.
Une vague de solidarité est en train de balayer la société. Travailleurs, licenciés, chômeurs, lycéens, étudiants, retraités et artistes manifestent leur soutien par tous les moyens.
La Justice grecque nous a donné raison et pourtant le Gouvernement refuse de respecter et d’appliquer les décisions judiciaires. Il se venge sur nous parce que nous avons choisi de vivre dans la dignité.
La solidarité est l’arme des peuples. Nous demandons à vous tous d’exprimer votre solidarité à la lutte pour la vie et la dignité que nous menons. Nous vous demandons de signer le texte de soutien et de collecte des signatures qui forcera le Gouvernement à appliquer l’arrêt de la Justice grecque, sans qu’il y ait le moindre coût budgétaire.
TOUS ENSEMBLE NOUS POUVONS EMPECHER CES POLITIQUES BARBARES
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