http://www.sudeducation63.org/Des-centa ... -a-la.htmlLundi 2 septembre : les familles hébergées par le 115 ont dû quitter les hôtels à partir de 9 heures car l’ANEF qui gère l’hébergement d’urgence ne pouvait plus payer. L’Etat n’a rien versé à l’ANEF depuis janvier. Les sommes engagées sont énormes (350 000 euros par mois) car l’Etat a choisi l’hébergement en hôtel plutôt que dans des appartements qui reviendraient 3 fois moins cher, ceci afin d’accentuer le sentiment de précarité des personnes hébergées. Environ 350 personnes se sont retrouvées à la rue lundi matin. Les personnes mises à la rue, dont de nombreuses familles avec enfants, se sont rassemblées place de Jaude. Au cours de la journée, le rassemblement a grossi et ce sont des centaines de manifestant-e-s qui en début de soirée ont décidé d’occuper l’église des Minimes place de Jaude à Clermont-Ferrand.
Dans la nuit, aux alentours de 4h du matin, un incendie d’origine criminelle a conduit à l’évacuation de l’église, qui est maintenant fermée.
Mardi 3 septembre : les familles sont dehors, sur le parvis de l’église. Les militants se sont organisés pour que tous les enfants puissent faire leur rentrée des classes. Les familles ont besoin de soutien de toute nature, n’hésitez-pas à passer – même pour un court moment.
L'hébergement d’urgence est saturé comme partout.
En proie à des difficultés financières, l’Association nationale d’entraide féminine (Anef), gestionnaire du 115 dans le Puy-de-Dôme, a été contrainte de cesser le paiement des hébergements d’urgence à l’hôtel. Hier matin, aucune solution concrète n’avait encore été trouvée pour reloger les 360 personnes à la rue...
http://www.liberation.fr/societe/2013/0 ... and_928866L'hébergement d'urgence en crise à Clermont-Ferrand
L'association chargée de payer les hôtels hébergeant demandeurs d'asile, personnes isolées et sans domicile fixe a cessé ses versements, évoquant l'insuffisance des aides qu'elle reçoit de l'Etat.
Par AFP
Quelque 360 personnes dont plus de 150 enfants ont dû quitter, lundi, les hôtels où elles bénéficiaient d’un hébergement d’urgence à Clermont-Ferrand, a-t-on appris auprès de l’association chargée de les loger, qui dénonce un financement insuffisant de l’Etat.
Le conseil d’administration de l’ANEF, l’association gestionnaire du 115 dans le Puy-de-Dôme, a décidé de ne plus payer, à compter du 2 septembre, les hôteliers assurant ces hébergements, a indiqué à l’AFP Gilles Loubier, son directeur général. Les personnes concernées, dont beaucoup de demandeurs d’asiles ou de déboutés du droit d’asile, mais aussi des mères seules avec enfant(s), des femmes victimes de violence ou des SDF, risquent donc de se retrouver à la rue.
Environ 150 d’entre elles se sont rassemblées, avec enfants et bagages, place de Jaude dans le centre de Clermont-Ferrand, à l’initiative de plusieurs associations de défense des droits de l’homme, notamment la LDH, la Cimade et RESF, ont indiqué deux de leurs représentants à l’AFP. Selon Gilles Loubier, l’ANEF n’est plus en état d’assurer le financement de l’hébergement d’urgence, dont elle a la charge dans le cadre d’une convention avec l’Etat, le conseil général du Puy-de-Dôme et l’agglomération clermontoise.
«Depuis janvier 2013, l’Etat ne nous a remboursé que 5% environ des 350 000 euros par mois que nous avons engagés pour loger ces personnes», a indiqué Loubier. «Nous ne pouvons plus continuer car ce serait mettre en danger la survie de l’association et de ses 110 salariés», a-t-il précisé. Outre l’hébergement d’urgence, l’ANEF gère également une quinzaine d’établissements et services spécialisés dans la protection de l’enfance et l’insertion sociale et professionnelle par le logement, à Clermont-Ferrand, Riom et Vichy.
«Si on continue ainsi, ce sont tous les services de l’association qui vont être mis à mal, faute de trésorerie, et on ne pourra pas payer les salaires de septembre», a ajouté le directeur général de l’ANEF. Celui-ci s’est défendu de vouloir faire un coup de force, affirmant que «les services de l’Etat sont au courant depuis plusieurs mois de la situation» et ont été informés de la décision de l’ANEF.
De son côté, la préfecture du Puy-de-Dôme a appellé lundi à «rétablir et maintenir le 115, dont le fonctionnement est d’ores-et-déjà financé pour l’année 2013», tout en affirmant que «dans l’immédiat, des moyens de trésorerie suffisants seront débloqués par l’Etat afin de faire face temporairement aux besoins de l’hébergement hôtelier». Elle souligne, dans un communiqué, qu’elle travaille avec les partenaires locaux pour «trouver des solutions adaptées aux cas particuliers des familles».
En trois ans, le nombre de personnes bénéficiant d’un hébergement d’urgence dans des hôtels est passé à Clermont-Ferrand d’une centaine à près de 400, a souligné Gilles Loubier, déplorant que ce type d’hébergement «extrêmement cher» soit souvent la seule solution pour les personnes prises en charge. «La demande d’hébergement d’urgence ne cesse d’augmenter, expliquant le recours croissant au parc hôtelier et entraînant une charge financière insoutenable», a confirmé la préfecture. Face à cette «situation critique», elle assure que l’Etat a doublé depuis un an le nombre de places qu’il finance : il «atteint aujourd’hui 775 et sera bientôt augmenté de 50 nouvelles places».
L’effort financier de l’Etat est passé de 1,8 million d’euros en 2010 à 2,21 millions en 2013, soit une hausse de plus de 20%, a souligné la préfecture.
http://news.fr.msn.com/m6-actualite/fra ... i-logementClermont-Ferrand: les réfugiés dans l'attente d'un "vrai" logement
"On attend que l'État fasse quelque chose: quelque 300 personnes dont la moitié d'enfants, réfugiés des Balkans et d'Afrique pour la plupart, restaient rassemblées mardi sous des campements de fortune sur une place de Clermont-Ferrand, privées depuis lundi de leurs hébergements d'urgence. Installées sous des barnums, sous un chaud soleil, place de Jaude, les familles trompaient l'ennui au pied de la statue équestre de Vercingétorix, tandis que se poursuivaient à la préfecture des négociations pour leur trouver un nouveau toit.
Après la décision de l'Anef, l'association qui gère l'hébergement d'urgence dans le Puy-de-Dôme, de ne plus payer les hôtels où 360 personnes étaient accueillies, depuis parfois plusieurs années, faute de financement suffisant de l'Etat, voilà deux jours qu'elles se retrouvent à la rue, avec leurs maigres bagages.
"C'est très dur de se retrouver dehors comme cela", confie Arthur, 19 ans, dont la famille originaire d'Arménie et vivant depuis quatre ans à Clermont-Ferrand a fini par obtenir du tribunal administratif de Lyon le droit de résider en France. "Les familles ne savant pas quoi faire. Il y a des malades, des personnes handicapées, des femmes enceintes... On ne peut pas rester ici des jours et des jours", dit-il.
En ce jour de rentrée, une partie des enfants est quand même allée à l'école, mais beaucoup, "stressés et fatigués", sont restés avec leurs parents, explique Cécile Buisson, une militante de la Ligue des droits de l'Homme qui assiste juridiquement certaines familles.
La majorité des réfugiés sont kosovars, albanais, roms de Serbie ou du Kosovo, certains tchétchènes. D'autres, qui refusent de s'exprimer, viennent du Congo ou de Guinée. Tous demandeurs d'asile, déboutés pour la plupart. Il y a aussi quelques femmes seules avec leurs enfants, comme Houria, originaire d'Algérie mais française, qui ne comprend pas pourquoi ses deux enfants de 13 et 9 ans sont contraints de "dormir et manger dehors".
La nuit de lundi à mardi, les familles pensaient avoir trouvé un abri dans l'église voisine, mais un incendie s'est déclaré dans la crypte de l'édifice après qu'une porte eut été fracturée, obligeant les réfugiés à retourner dehors, à 4H00 du matin.
"Je suis profondément choqué. La police va devoir faire la lumière là-dessus. Si c'est criminel, c'est très grave", s'insurge Paul Destable, le curé de la paroisse. Le parquet a ouvert une enquête pour incendie volontaire.
Assis ou allongés sur des matelas posés par terre, sans point d'eau ni sanitaires, les réfugiés sont assistés par la Croix-Rouge, qui distribue vivres et boissons, et par les militants de plusieurs associations.
Islam, un Kosovar, se dit "triste mais aussi en colère". "On est venu nous dire: +l'ANEF ne paye plus, l'Etat ne paie pas, vous ne pouvez pas rester+", raconte-t-il, évoquant une situation "difficile" pour sa famille et ses trois enfants de 9, 12 et 13 ans. "Mais on va rester ici jusqu'à ce que l'Etat fasse quelque chose".
Comme lui, beaucoup sont réticents à rejoindre un gymnase que la municipalité de Clermont-Ferrand a mis à la disposition des familles, et souhaiteraient se voir proposer un "vrai" logement.
"Avec le prix que coûte à l'année la résidence où nous étions hébergés, on pourrait acheter deux appartements", lance Arthur.
Le directeur général de l'ANEF, Gilles Loubier, ne dit pas autre chose. Pour lui, l'hébergement d'urgence en hôtels, qui "devrait être l'exception", est "en train de devenir la norme" dans le département avec seulement 110 places en structures pérennes, contre 400 dans le parc hôtelier.
"Il faut que les pouvoirs publics, les collectivités territoriales et les associations engagent une réflexion pour trouver des solutions durables", dit-il.
En attendant, les discussions se poursuivaient en fin de journée à la préfecture pour tenter de débloquer la situation. Avec les 50 places du gymnase municipal, 10 autres mises à disposition par une association et 60 à 70 hébergements hôteliers dans le Cantal voisin, le compte n'y était pas.