Parti de Gauche - Front de gauche (2012)

Re: nouveau "Parti de Gauche"

Messagede Nico37 » 11 Mar 2012, 14:13

Trois remarques de Nicolas Marchand (membre du Conseil national du PCF) après l'intervention de Jean-Luc Mélenchon devant les animateurs des sections du PCF

L’intervention de Jean-Luc Mélenchon, samedi 28 janvier 2012, lorsqu’il a été invité à saluer l’assemblée des animateurs de section du PCF, devrait attirer l’attention des communistes sur plusieurs points.

1) Jean-Luc Mélenchon a commencé son intervention d’une façon qui a surpris et choqué de nombreux camarades : en saluant Pierre Laurent en tant que... président du PGE-(Parti de la Gauche Européenne) ! Sans faire aucune référence à ses responsabilités de secrétaire national du PCF et de président du comité de campagne. Invité à s’exprimer dans une réunion du PCF, il avait donc choisi de ne pas s’adresser au PCF et à son secrétaire national es-qualité, et de placer le rassemblement électoral actuel dans une perspective allant bien au-delà de l’élection présidentielle, a-t-il tenu à souligner, de structuration d’une nouvelle force en formation. Le tout avec des références appuyées à Die Linke. Comme il a tenu à le signaler, il a de l’esprit de suite. On s’en doutait.

2) Sur le contenu de la campagne, Jean-Luc Mélenchon avait l’occasion de valoriser l’apport de propositions du PCF au programme partagé et de nous montrer qu’il s’en faisait le porte-parole. On a plutôt eu droit, après une curieuse distinction entre crise du capitalisme et crise du productivisme (! !), à une promotion sélective et problématique des propositions du programme partagé, au détriment de sa cohérence, sous notre influence, sur les objectifs sociaux, les moyens financiers et les pouvoirs.
Ainsi, au bout d’un discours radical sur la propriété, on débouche non pas sur la proposition de nationalisations et de pôles publics (mots non prononcés samedi), mais sur… la promotion des coopératives ! (en écoutant depuis, le discours de Besançon, prononcé quelques jours avant, j’ai constaté que le mot nationalisation n’y était prononcé qu’en négatif, pour dire que ce n’était pas la solution à tout ! et pour introduire un long développement sur… les coopératives et la réquisition des entreprises !).
La finance est fortement stigmatisée, mais rien n’est dit sur le plus important : le crédit des banques et de la BCE. Le mot crédit, le sigle BCE n’ont pas été ne serait-ce qu’évoqués. Un nouveau crédit sélectif pour favoriser l’emploi, la formation, les services publics, la proposition de Fonds européen de développement social : inconnu-e-s au bataillon du discours de samedi, et semble-t-il des discours de campagne du candidat.
Pas plus que la question de l’emploi et les propositions emblématiques de sécurisation de l’emploi et de la formation, ou de sécurité sociale professionnelle.
On a le droit d’attendre mieux, plus de respect du programme partagé dans lequel ces propositions figurent, et aussi plus de respect à l’égard des militants communistes et de leur parti.

3) Enfin, l’intervention de Jean-Luc Mélenchon pose des problèmes sérieux sur la manière de traiter la question du PS, du programme de Hollande, sur le 2ème tour et les suites.
Le PS et son candidat sont traités comme l’adversaire principal ; il n’a d’ailleurs quasiment pas été question de Sarkozy dans le discours. Par contre, il y a, à tout bout de champ, des flèches contre Hollande, plutôt que le débat sérieux sur ses contradictions. Mais, par exemple, comment traiter sa contradiction sur la finance, sans parler de la BCE, de l’euro, des nationalisations et du crédit !!!
Sur le 2ème tour et les suites de l’élection, Mélenchon développe une ligne gauchiste : ainsi sur le 2ème tour, il refuse de s’engager clairement, et va jusqu’à dire cette phrase qui est quasiment un appel à ne pas voter Hollande au 2èeme tour : « pas question d’appeler à voter contre la retraite à 60 ans ».
Il y a aussi l’engagement insistant de Mélenchon de ne pas participer au gouvernement, tout en mettant ses partenaires, singulièrement le PCF, au pied du mur. S’agirait-il de se préparer à stigmatiser sa trahison ou sa faiblesse, si les communistes décidaient d’une autre attitude ? (à ce propos je précise mon point de vue : même si les données actuelles me paraissent pencher plutôt pour une option de non-participation, je trouve erroné de répondre à cette question de façon anticipée, sans la prise en compte précise de toutes les données politiques, et en se privant du levier de mobilisation que constitue la possibilité de faire bouger la situation).

Il y a deux dangers :

Dans un contexte de rejet très fort de Sarkozy, cette ligne peut se retourner contre le vote Front de gauche en accréditant l’idée que ce vote sert la droite en affaiblissant celui qui peut la battre. Les législatives sont aussi concernées.
Ce discours antisocialiste de Mélenchon est un discours de division des communistes : il flatte notre lucidité (plus ancienne que la sienne) sur le PS, mais aussi, chez une partie des communistes, l’illusion ancienne et persistante, qu’on pourrait se passer d’une politique d’union avec le PS. Il peut donc gravement nous diviser le moment venu. Il vise peut-être à cela dans l’intention de nous affaiblir quand il chercherait à transformer le Front de gauche en un parti dans lequel le PCF serait voué à se diluer.
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Re: nouveau "Parti de Gauche"

Messagede Nico37 » 12 Mar 2012, 23:43

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Re: nouveau "Parti de Gauche"

Messagede Nico37 » 14 Mar 2012, 01:17

Tribune de Corinne Morel Darleux à la "chaîne humaine"
Corinne Morel Darleux, Secrétaire nationale à l'écologie du PG, 13/03/2012

Je voudrais tout d'abord faire part de notre profonde solidarité avec le peuple japonais comme nous l'avons fait avec vous tous dès le lendemain du drame de Fukushima.

Je suis la locale de l'étape, j'habite à quelques kilomètres de Cruas et de Tricastin. Ici nous avons également les gaz de schiste, en plus du nucléaire. Alors on est bien placés pour savoir l'ingéniosité des industriels de l'extractivisme quand il s'agit de trouver de nouvelles sources de profit.

Et nous n'oublions pas le climat, ni la nécessité de planifier la sortie des énergies fossiles.

La question de nos politiques énergétiques ne concerne pas que le nucléaire. Si on veut sérieusement parler de transition énergétique, il faut prendre la question de manière globale. Et d'abord se poser la question de savoir comment en est on arrivés là. On ne peut pas se contenter de réparer les dégats les plus visibles, sinon on risque fort de se retrouver les mêmes, dans la même salle, avec les mêmes revendications dans 5, 10, 15 ans !

L'urgence écologique est le résultat d'une politique délibérée d'exploitation. L'exploitation sans limites des individus et des écosystèmes au nom du profit.

N'ayons pas peur des mots, ce système c'est le capitalisme. Et il n'a que faire de l'intérêt général. On l'a vu à fukushima avec l'opérateur privé Tepco qui a dissimulé des dysfonctionnements pour ne pas faire chuter son cours en Bourse.

C'est pouquoi pour nous au FDG, on ne peut pas être écolo sans remettre en cause le système. Pour nous, l'humain doit rependre le pas sur l'économique.

On ne peut pas laisser le privé jouer au casino sur le nucléaire. C'est la première priorité. Car quoiqu'on dise sur la sortie du nucléaire, les centrales aujourd'hui elles existent ! Et selon l'ASN elles ne sont pas au normes de sécurité post Fukushima.

Vous savez, le programme du FDG s'appelle l'humain d'abord, ce n'est pas pour rien. Ces centrales, il y a des hommes et femmes qui vivent autour, c'est mon cas. Et il y a des hommes et des femmes qui y travaillent, des ouvriers de la sous traitance qui sont traités comme des ouvriers de seconde zone. Ils prennent 81% des doses et n'ont même pas accès au CHSCT ni au restaurant d'entreprise !

Ne laissons pas la recherche de profit faire baisser les durées de maintenance, faire baisser la formation et la qualité des processus de travail. Améliorer les conditions de travail, c'est améliorer la sûreté des centrales. Le FDG veut revenir à EDF 100% public et abroger la loi NOME. Et si ça ne plait pas à l'Union européenne, qui voudrait nous imposer la privatisation de tous nos services publics, eh bien nous désobéirons. Ca ne nous fait pas peur. Nous avons déjà dit non en 2005, nous redirons non en 2012 ! Sarkozy l'a fait pour sauver les banques, et nous ne pourrions pas le faire nous pour l'intérêt général ? Votez donc pour voir...

Nous créerons un grand pole public de l'énergie avec EDF mais aussi GDF TOTAL et Areva. Voilà qui nous donnera les moyens de combattre la précatité énergétique, en donnant accès à tous aux premières tranches gratuites d'énergie. Car l'énergie n'est pas une marchandise mais un bien fondamental. Et voilà qui nous donnera les moyens d'engager la transition énergétique, en nous appuyant sur la sobriété et l'efficacité énergétique. Qui peut sérieusement croire qu'on peut gentiment demander aux multinationales d'aller vers la réduction de la consommation ? Ce serait réduire leurs profits, ils ne le feront jamais !

Car oui, il s'agit d'abord de réduire nos consommations. On ne remplacera pas le nucléaire pas des éoliennes, ce n'est pas vrai. Il faut inverser notre logique, faire un pas de côté. La première des questions n'est pas comment produire de l'énergie, nous refusons d'avoir à choisir entre le moins pire des maux, nucléaire ou gaz de schiste.

La question aujourd'hui est comment moins en consommer, sans pour autant revenir à la bougie ni au char à boeufs. Le scénario Negawatt ouvre des pistes précieuses en la matière. Le programme du FDG propose la rénovation thermique, le ferroutage et le retour au wagon isolé. La relocalisation de la production, avec une nouvelle politique industrielle qui interroge l'utilité sociale de la production et son impact environnemental. Et des visas sociaux et environnementaux aux frontières pour préserver à la fois l'environnement, les emplois ici, et le développement endogène des pays qu'on va aujourd'hui exploiter sans vergogne pour satisfaire le productivisme chez nous !

Mais aussi le développement d'une agriculture paysanne et la lutte contre la publicité et l'obsolescence programmée pour prévoir la sortie de l'ère pétrolière

et organiser la sortie du consumérisme.

Tout ceci nous fera faire d'importantes économies d'énergie tout en allant dans le sens du progrès humain. Et pour les besoins restants, nous devons faire appel aux énergies renouvelables. Ici en Rhone Alpes, le potentiel est énorme et doit nous permettre d'aboutir à une région à énergie positive en 2050, nous sommes en train d'y travailler.

Mais tout cela, on le sait, ne se fera pas du jour au lendemain. Il faut le prévoir dans le temps long, le temps de l'écologie. C'est notre planification écologique au FDG. Vous le savez, le débat sur la sortie du nucléaire traverse les organisations de ce grand rassemblement qu'est le FDG, tout comme il traverse l'ensemble de la société.

Le Parti de Gauche, mon parti, s'est prononcé pour une sortie progressive du nucléaire, au fur et à mesure de l'arrivée en fin de vie des centrales avec l'arrêt des programmes EPR, avec l'accompagnement des travailleurs du nucléaire, le développement des qualifications pour une filière industrielle du démantèlement, et la réorientation de la recherche publique vers la cruciale gestion des déchets et le développement de nouvelles sources d'énergie renouvelable, comme la géothermie.

D'autres, comme le PCF, sont pour un mix énergétique maintenant une part de nucléaire public. Ce débat nous engage toutes et tous pour des générations. Il est trop sérieux pour être réglé sur un coin de table entre états majors de partis politiques. Nous refusons d'échanger des réacteurs contre des circonscriptions, et de voir les lobbies repasser par derrière pour en modifier les termes ! Nous savons héals qu'il y a des promesses qui ne durent que ce que durent les roses...
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Re: nouveau "Parti de Gauche"

Messagede Nico37 » 17 Mar 2012, 04:08

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Re: nouveau "Parti de Gauche"

Messagede digger » 17 Mar 2012, 08:33

J"ai entendu Mélenchon parler de la question de la viande halal à la cantine .
Pour lui, là n'est pas le problème. Le seul vrai problème c'est : quand est-ce qu'on arrêtera d'y servir des frites molles ?
Et là, il a gagné des points dans mon estime. Si le droit de vote était à 12 ans, il était élu haut la main.
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Re: nouveau "Parti de Gauche"

Messagede Nico37 » 17 Mar 2012, 19:29

Mélenchon et sa "règle verte" au pays des volcans

REPORTAGE - Devant plus de 8.000 personnes réunies au Zénith de Clermont-Ferrand, Jean-Luc Mélenchon a plaidé pour une "règle verte" dans un discours tourné vers l’écologie et durant lequel il s’est aussi échiné à déminer l’argument du vote utile.

La salle est pleine, le député communiste André Chassaigne vient de faire applaudir le Saint-Nectaire, le Saint-Pourçain et les couteaux de Thiers. Devant plus de 8.000 personnes réunies au Zénith de Clermont-Ferrand, Jean-Luc Mélenchon peut donc développer son thème du jour : l’écologie. Pas forcément son sujet de prédilection, mais, confie-t-il dans le train l’emmenant au meeting, "j’ai beaucoup travaillé". En plus des habituelles "rupture avec le productivisme" ("les bons standards de production sont ceux qui combinent la frugalité et les bonheurs simples : la poésie, le dessin, l'amour") et planification écologique, Mélenchon est venu avec une nouvelle proposition : "une règle verte" à inscrire dans la Constitution à la place de la "règle d’or". Avec comme objectif, la "suppression de la dette écologique. La dette écologique, c’est mesurable".

Plus habitué à manier les concepts marxistes, le candidat du Front de gauche ne nourrit aucun complexe pour parler écologie. "Les deux locomotives sondagières n’ont pas deux idées de suite sur le sujet", raille-il avant de moquer le discours de François Hollande où "l’écologie est réduite aux panneaux solaires".

"I am dangerous"

Dans un discours de plus d’une heure, le candidat des "partageux" s’en est pris au "bricolage" d’un Nicolas Sarkozy voulant faire payer les déserteurs fiscaux. Venu avec sa propre liste - "Johnny Hallyday, Richard Virenque, Alain Prost" - Mélenchon lance : "Si voulez taxer les riches, venez nous voir, on sait comment faire". "Nous sommes contre la richesse qui s’accumule", ajoute-t-il. Puis se distinguant du Hollande du Bourget et de son ennemi "la finance qui n’a pas de visage", le candidat du Front de Gauche l’assure : "le capital a des visages et des noms". "I am dangerous", poursuit-il toujours en référence au candidat socialiste qui à Londres avait déclaré pour rassurer la City : "I am not dangerous".

Le candidat du Front de gauche qui monte toujours dans les sondages voit poindre à nouveau l’argument du vote utile. Un thème ressorti par le PS depuis que Nicolas Sarkozy est passé devant François Hollande dans un sondage sur le premier tour. Alors, à son pupitre, Mélenchon démine et brocarde "la stupide danse du vote utile". "Je dis à monsieur Sarkozy la chose suivante : ça ne sert à rien d’être le premier. La preuve, en 1981 Valéry Giscard d'Estaing était le premier. Cela devrait faire aussi réfléchir mon camarade François Hollande". A bon entendeur…


Résumé et photos du meeting de Jean-Luc Mélenchon à Clermont-Ferrand 15 mars, par Bertrand

Le candidat du Front de Gauche pour l’élection présidentielle était ce mercredi soir au Zénith d’Auvergne. Il a notamment expliqué le concept de planification écologique et souhaite une règle verte dans la constitution. Résumé et photos.

Le Front de Gauche a réussi son pari en remplissant copieusement le Zénith d’Auvergne ce mercredi soir. Il annonce 9.000 personnes, un poil exagéré car le Zénith a une capacité de 8.500 places, et 8.000 personnes regardant en live sur internet.

Avant l’ouverture des portes à 18h30, déjà des milliers de personnes se massaient devant les portes. En quelques minutes la salle s’est remplie et il devenait difficile de trouver une place assise ou même circuler dans la fosse.

Éducation populaire

La soirée débute alors par la diffusion de trois petits films sur la dette, le Front National et la 6ème république puis le discours d’une porte parole. C’est la manière pour le Front de Gauche de faire de ces meetings des moments d’"éducation populaire" afin que chacun puisse partir avec des arguments pour répondre à ses collègues et amis. Ils en remettront une couche un peu plus tard en présentant trois livres sur le Front National.

Puis apparait celui que tout le monde attendait. Accompagné des membres du Front de Gauche, Jean-Luc Mélenchon traverse la foule jusqu’à la scène. Mais pour l’entendre il faudra patienter un peu. C’est la porte parole de la gauche unitaire qui ouvre les discours et commence à chauffer la salle.

André Chassaigne enchaîne ensuite en confiant "j’ai le sentiment de recevoir à la maison". Son discours débute par plein d’humour puis la grosse voix du député tonne dans le Zénith et les arguments font mouche dans la foule. Après avoir cité tous les produits Auvergnats au début, André Chassaigne cite aussi Vialatte et n’oublie pas Che Guevara.

Pour lui "Jean-Luc Mélenchon est un candidat extra-ordinaire, un grand candidat." Mais André Chassaigne n’oublie pas les entreprises locales qui licencient dans la région et termine en confiant son rêve : "que le Front de Gauche pèse sur toutes les décisions et développe une nouvelle pratique politique dans la durée".

I’m dangerous !

Jean-Luc Mélenchon peut alors prendre le relai. Pendant plus d’une heure quinze, le public clermontois va vérifier l’incroyable talent d’orateur du candidat qui manie humour, arguments et n’oublie pas quelques noms d’oiseaux pour quelques "concurrents". Il visera principalement Nicolas Sarkozy et Marine Le Pen, qui seront copieusement sifflés, mais n’oubliera pas quelques pics pour les Verts et François Hollande. Il fustige notamment "la stupide danse du vote utile" du PS.

Pour lui "l’élection est un moment de rencontre entre la colère du peuple et un bulletin de vote." Il revient sur les bidouillages sur la fiscalité et sur les exilés fiscaux, déclare son amour pour la mixité, démonte la société de consommation et la publicité et milite pour un SMIC à 1700 euros. En permettant à tous d’acheter de bons produits et notamment bios "augmenter les salaires est une décision écologiste qui lie l’ouvrier et le paysan dans un intérêt commun."

Il fera aussi rire en se moquant de la polémique sur la viande halal : "Vous parlez du halal, mais il y a un vrai problème à la cantine, c’est : pendant combien de temps y aura-t-il des frites molles…" Faisant référence au "I’m not dangerous" de François Hollande à la City, il clame : "I’m dangerous, je vais vous faire les poches."

L’écologie au coeur du programme

Une bonne part de son discours sera ainsi centré sur l’écologie. Un thème cher à André Chassaigne et que le Front de Gauche a mis au coeur de son projet. Jean-Luc Mélenchon va alors expliquer le concert de planification écologique : "A bas le court terme, il faut la vision à long terme !"

Plus qu’une règle d’or sur le budget, Jean-Luc Mélenchon souhaite une règle verte dans la constitution pour solder la dette écologique, "la seule vraie dette que nous laissons à nos enfants". Il fera un hommage appuyé aux communistes qui ont vu "qu’il y a là un intérêt commun à l’humanité." Juste renvoi d’ascenceur à l’adoubement d’André Chassaigne en début de meeting.

Il termina ensuite sur un appel à la révolution et un appel à la 6ème république : "l’insurrection est un devoir quand le peuple est opprimé.". Il terminera en citant Victor Hugo et les Misérables : "Une insurrection qui éclate c’est une idée qui passe son examen devant le peuple." Et d’ajouter "bon courage" avant de chanter l’Internationale puis la Marseillaise.

Oui les clermontois ont vu du grand Jean-Luc Mélenchon de plus en plus à l’aise dans son costume de trublion de cette élection présidentielle.


Mercredi 14 mars 2012, le Front de gauche est en déplacement en Auvergne. Récit de Paul Degruelle

8h58 – Gare de Paris-Bercy
L’Auvergne nous voilà ! Depuis la presque-champêtre gare de Bercy, nous partons en petit groupe dès le début de matinée pour préparer le meeting du Front de Gauche de ce soir à Clermont-Ferrand. Nous y retrouverons Jean-Luc Mélenchon en milieu d’après-midi.

Le voyage en train se déroule paisiblement lorsqu’on entend la voix du contrôleur annoncer « Vichy, deux minutes d’arrêt ». Léger tressaillement. Que voulez-vous, il y a des noms comme ça, qui ne vous laisse jamais indifférent. Enfin ça n’empêche pas un peu d’humour : « Faut que j’appelle un copain, que je lui dise « allo » de Vichy », lance rigolard un membre de l’équipe du service d’ordre. Hé hé hé…

Plus sérieusement, nous apprenons en lisant L’Huma du jour, que selon un sondage, 71% des français soutiendraient la proposition de Jean-Luc Mélenchon sur l’évasion fiscale. Celui qui ne paie pas ses impôts en France ne pourrait diriger une entreprise française ou bien porter le maillot de l’équipe nationale s’il est un sportif. « Quel tonus ! Quel coup d’œil ! Quelle gnaque ! Décidemment le peuple français porte toujours en lui l’implacable passion historique pour la justice » écrit Claude Cabanes dans son édito.

12h36 – Gare de Clermont-Ferrand
Après avoir acheté des sandwichs, nous embarquons dans le mini-car qui nous emmène au Zénith. Je demande au chauffeur s’il supporte les « jaunards » de l’ASM, le club de rugby local, un des meilleurs de France. « Évidemment », répond celui-ci, « je suis un enfant Michelin, ma famille a travaillé de génération en génération à l’usine ». Pour ceux qui l’ignoreraient, à Clermont, rugby et Michelin c’est un peu la même chose.

15h05 – Zenith d’Auvergne
Un meeting, c’est comme un concert. Dans les coulisses, on se prépare à l’avance pour que tout soit prêt à l’entrée sur scène des artistes. Le service d’ordre effectue les repérages de toutes les issues. Distribution de talkie-walkie. Mathias du service presse, s’occupe des accréditations pour les journalistes. Le voilà parti à l’entrée du Zenith, coller des pancartes indiquant le chemin à emprunter pour accéder à la salle de presse. Son téléphone sonne toutes les deux minutes. Peu à peu, l’équipe de communication s’approprie les lieux. On apprécie le calme qui règne pour l’instant. Le calme avant le bruit et la fureur, le tumulte et le fracas…

16h35 – Gare de Clermont-Ferrand
De retour à la gare, nous attendons Jean-Luc Mélenchon et sa délégation. Le voici qui descend du train. Tony Bernard, maire PG de Châteldon et Zubeyda Coskun, conseillère régionale Front de Gauche l’accueillent d’une bise fraternelle. Le patron départemental du syndicat Force Ouvrière est également présent. « Je voulais te saluer et te dire que tu es le bienvenu ici, camarade », adresse-t-il à Jean-Luc Mélenchon.

18h30 – Salle de conférence de presse
Marie-Pierre Toubhans (Gauche Unitaire), André Chassaigne (PCF et député du Puy-de-Dôme) et Jean-Luc Mélenchon s’installent pour une conférence de presse. « Étant le régional de l’étape, je suis particulièrement heureux d’accueillir Jean-Luc qui mène une campagne formidable », déclare André Chassaigne. « Dans ma bouche, cette reconnaissance à une dimension particulière, car j’étais candidat à la candidature Front de Gauche », poursuit-il. Grâce à Jean-Luc, le « je » et le « vous » se transforme en « nous ». Quel bonheur de retrouver une gauche de combat ».

« D’après ce qu’on m’a dit », intervient ensuite Jean-Luc Mélenchon, « si ce soir, on remplit la salle, on réalisera le plus grand meeting de gauche de l’Histoire à Clermont-Ferrand ». « C’est une étape de plus de franchie dans cette campagne de terrain sans précédent », salue pour sa
part Marie-Pierre Toubhans.

C’est ensuite au tour des journalistes de poser des questions. « Monsieur Chassaigne et Monsieur Mélenchon, êtes-vous tous les deux d’accord sur le refus de participer à un gouvernement sous la
présidence de François Hollande ? », interroge l’un d’entre-eux. « Nous ne sommes pas dans cette démarche-là », répond le député communiste. »On a le cuir qui est tanné à un autre niveau. On est aux côtés des salariés en lutte. Ce qui compte, c’est de peser dans le paysage politique français ». Jean-Luc Mélenchon rappelle la dernière déclaration de Marie-Georges Buffet sur le sujet : « Aucune condition n’est réunie à ce jour pour participer à un gouvernement avec les socialistes ».

C’est un journaliste de TF1 qui conclue le tour de questions : « comment justifiez-vous l’actuel ébullition autour de votre campagne, Monsieur Mélenchon ? » Réponse de l’intéressé : « Depuis le début, nous sommes les seuls à voir que le pays souffre et veut autre chose. Tout simplement, les propositions et la stratégie de rassemblement du Front de Gauche coïncide avec les aspirations du peuple ». Il a fallu que Sarkozy se fasse chahuter à Bayonne pour qu’il se rende compte de l’exaspération. »

Fin de la conférence de presse. Jean-Luc Mélenchon s’en va se préparer pour son discours.

19h05 – Grande salle du Zenith d’Auvergne
“Tope-là !” s’exclame un militant clermontois. “C’est énorme, on a jamais vu ça ici !”. Le meeting n’a pas encore commencé et déjà la grande salle est presque remplie dans son intégralité. Quelqu’un annonce 8 000 personnes. Ceux qui ne se connaissaient pas quelques minutes auparavant, s’échangent des regards complices, malicieux. Quelque chose se passe dans cette salle. Ce n’est pas une foule, c’est une assemblée qui se forme.

20h – Grande Salle du Zenith d’Auvergne
“Regardez votre voisin à l’instant. Si un jour nous sommes moins nombreux que dans cette salle, n’oublions jamais la force que nous sommes capables de représenter”. Jean-Luc Mélenchon débute son discours d’un ton presque confidentiel. Après les grandes envolées du fabuleux André Chassaigne, orateur de feu, le candidat du Front de Gauche invite les participants du meeting à se reconcentrer un petit peu. “Faisons la démonstration de notre intelligence” propose Jean-Luc Mélenchon, “faisons de nos meetings, un moment d’éducation populaire”.

“Le référendum sur le nucléaire, la sortie du Traité de Lisbonne, la planification écologique… prenez tout ce que vous voulez !” lance Jean-Luc Mélenchon à ses concurrents qui depuis peu commencent à s’inspirer de ses propositions. “Mais sachez que nous sommes les mieux placés pour les appliquer !”

“En 1995, Lionel Jospin avait trois points d’avance sur Chirac au soir du 1er tour. Mais à la fin qui a gagné ? Ce qui compte, c’est la capacité à rassembler toute la gauche. Et je le dis, nous sommes au Front de Gauche, les mieux placés !”. François Hollande, le candidat lymphatique du PS est prévenu. “L’ambition du Front de Gauche n’est pas de faire du témoignage, c’est de passer en tête”. “Arrêtons avec cette stupide danse du vote utile”.

“Nous sommes contents d’être un peuple mélangé, fiers d’être le premier pays des mariages mixtes. Nous avons des paroles d’amour pour nos frères et nos sœurs du Maghreb” adresse-t-il en dézinguant le clan Le Pen.

Mais le point essentiel de la soirée, c’est l’explication d’un element fondamental du programme : la planification écologique. “Nous n’avons qu’un seul éco-système, c’est un bien humain qu’il faut préserver”. “Le socialisme, le communisme, le progressisme est refondé par l’écologie”. “La classe ouvrière est spontanément la classe la plus écologique”. Certains commentateurs refusent encore de le voir, mais c’est bien le candidat du Front de Gauche qui defend le programme le plus écolo. “Plutôt que la règle d’or, instaurons la règle verte dans la constitution, afin de planifier l’écologie”. La formule est bien trouvée, elle marque les esprits.

L’heure de la fin du meeting approche. “Je ne suis qu’un passeur. L’objectif c’est la Révolution…” silence dans la salle… “citoyenne”. Les gens n’en reviennent pas. “Oui, la révolution c’est de nouveau possible”, semblent-ils se dire.

Rendez-vous le 18 mars à la Bastille. Le moment de tourner la page est arrivé”. Comme il en a pris l’habitude, c’est une citation de Victor Hugo qui clos son discours.

Au son de l’Internationale et de la Marseillaise, les drapeaux agités et les poings levés dressent un tableau aux couleurs vives d’espoir. Nul ne ressortira de ce Zenith totalement indemne. A Clermont, un horizon nouveau se lève.

Jeudi 8h20 – Hôtel, avenue de l’Union Soviétique
Dans la salle de petit-déjeuner, on s’éveille tranquillement en buvant son café. L’article de La Montagne, la canard du coin, est plutôt pas mal. Un Monsieur s’avance vers Jean-Luc Mélenchon pour lui serrer la main. “Bravo. Normalement je devais voter Hollande, mais depuis votre débat face à Le Pen, vous m’avez convaincu. Je suis cadre et je peux vous dire que nous aussi, on souffre. Et on est prêt à partager. Merci Monsieur Mélenchon !”. Sous le soleil clermontois, la journée s’annonce radieuse. Mais déjà il faut partir. Direction Marseille et le Forum Alternatif Mondial de l’Eau. A cheval !






http://centrefrance.kewego.fr/video/5b866b4a0efs.html
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Re: nouveau "Parti de Gauche"

Messagede Nico37 » 18 Mar 2012, 10:55

" Nous soutenons Jean-Luc Mélenchon "

Justice, démocratie, écologie au cœur d’une nouvelle République. Des personnalités d’horizons divers et aux motivations multiples mais convergentes disent leur accord avec l’ambition d’une VIe République portée par le Front de gauche et leur soutien à son candidat, Jean-Luc Mélenchon.

Ridan, chanteur.

«Pour moi, le facteur principal c’est la VIe République. Il faut cesser de mettre des pansements sur une République qui ne tient plus debout et déconstruire pour reconstruire quelque chose. Dans cette approche-là, je trouve que le Front de gauche est franc. On entre dans une autre ère de civilisation qui doit mettre en place une nouvelle fraternité, une nouvelle solidarité. Ce n’est plus une fracture sociale, c’est une crevasse qui sépare les peuples, les citoyens. Il y a un maximum de gens qui sont de plus en plus pauvres et arrivent aux portes de la précarité. Est-ce qu’on peut encore vivre dignement quand on sait que dix millions de personnes vivent en dessous du seuil de pauvreté ? Je suis pour une VIe République pour plus de justice, d’humanisme, de priorité à la difficulté d’exister, plus d’équité entre les gens qu’ils soient blancs, noirs, arabes, juifs, hommes, femmes… Il faut remettre les pendules l’heure.»

Nouvel album Madame la République, sortie le 10 avril chez Pias.

Maryse Dumas, militante syndicale.

« La manifestation du Front de gauche à la Bastille, c’est d’abord l’affirmation d’une mobilisation en continuité avec les mouvements révolutionnaires qui ont marqué l’histoire sociale et les conquêtes ouvrières dans notre pays. Il est impératif de montrer qu’il y a toujours eu des gens pour se battre et exiger des changements. C’est une initiative qui fait appel à l’intervention des citoyens et ne se contente pas de choisir des ouvriers pour se faire prendre en photo en méprisant leurs paroles et leurs interventions. À l’inverse, elle est la manifestation d’un rapport de forces, d’une conception de la politique qui ne se résume pas au seul bulletin de vote, puisqu’il ne s’agit pas de “récupérer” mais bien d’affirmer un choix politique. C’est quelque chose de nouveau que je trouve intéressant. Il ne peut y avoir de démocratie politique sans démocratie sociale. Pour obtenir la démocratie, les salariés doivent disposer d’une sécurité sociale professionnelle afin d’être libres d’intervenir sur les choix de gestion et de stratégie des entreprises. Réaffirmer la primauté de la loi sur le contrat : c’est la condition de l’égalité sur tout le territoire pour tous les salariés afin de résister au pouvoir patronal.»

Paul Ariès, directeur de la rédaction de Sarkophage.

« Mon appel est autant un soutien de cœur que de raison. J’appartiens à la gauche antiproductiviste et je sais que les gauches sont partagées sur des questions comme la remise en cause du culte de la croissance, comme le refus de la foi béate dans la “technoscience” libératrice. J’ai trop longtemps mangé de ce pain-là pour ne pas en connaître la saveur et les impasses. Ce qui se passe en ce moment en France est à l’image du renouveau de l’idée révolutionnaire dans le monde. J’ai publié, le 1er mars, un nouvel ouvrage, le Socialisme gourmand, qui ouvre le dialogue entre toutes les sensibilités des gauches anticapitalistes et écologiques pour inventer ensemble un “buen vivir” (un bien-vivre – NDLR) à la française. Socialiste, car il faut dire la nécessité de sortir du capitalisme. Gourmand, car il faut en finir avec le socialisme de la grisaille. Nous devons apprendre à passer des passions tristes aux passions joyeuses. La campagne de Jean-Luc Mélenchon témoigne que quelque chose s’invente dans ce domaine. Je rêve bien sûr que nous allions beaucoup plus loin et que nous parlions de rupture avec le productivisme. Nous n’avons cependant pas le droit de nous taire face à l’urgence sociale et écologique. »

Yves-Marie Le Bourdonnec, boucher et auteur de l’Effet bœuf (Éditions Michel Lafon).

« Je suis un peu comme tous les Français, je suis versatile, mais je m’aperçois que le modèle en vigueur aujourd’hui ne nous soutient pas du tout. Ce qui me plaît dans le discours de Jean-Luc Mélenchon, c’est qu’il propose qu’on prenne le pouvoir nous-mêmes, qu’on ne s’attende pas à ce que les hommes politiques nous donnent un coup de main. C’est à nous de prendre les décisions pour changer les choses. Or, il est absolument indispensable de changer de modèle. Suite au livre que j’ai écrit sur l’élevage, les hommes politiques en place me disent que j’ai raison, qu’il faut changer de modèle, mais personne ne s’y engage. Seul Jean-Luc Mélenchon propose un vrai changement. En réalité, c’est le monde de la finance qui gère ce pays, pas les hommes politiques. L’élevage va très mal parce que les bouchers sont égoïstes et que les éleveurs sont prisonniers du système européen, de la politique agricole commune, des subventions… Il faut les libérer, il faut qu’ils puissent produire et vendre par eux-mêmes. C’est la philosophie de Jean-Luc Mélenchon : prenons nous-mêmes le pouvoir, changeons les choses nous-mêmes. »

Jacques Testart, biologiste.

«Sans parler de décroissance, ce qui serait un pas supplémentaire audacieux, le Front de gauche ne revendique pas l’idée que tout va s’arranger avec la croissance, comme la gauche “classique” et la droite. C’est pour moi un point clé parce qu’il me paraît stupide de continuer à imaginer que la croissance va être infinie. Tous les programmes proposés par les candidats éligibles, donc le programme du prochain président de la République, sont basés sur une croissance dont on sait qu’elle ne sera pas atteinte. Dans un an, on nous dira, quel que soit l’élu, que la croissance n’est pas au rendez-vous et que, pour cette raison, ce qui avait été promis n’a pas pu être fait. D’un point de vue écologique, la croissance signifie la perte de biodiversité, le réchauffement de la planète… Le Front de gauche et ses partenaires ont fait un effort remarquable pour parvenir à prendre le train de l’écologie, à reconnaître que c’est un élément clé dans un programme politique. Malgré certaines réserves que je pourrais avoir sur le candidat ou sur son programme, il y a dans le Front de gauche une authentique volonté de prendre en compte l’écologie comme un élément fondamental de la survie de l’espèce, de la qualité de vie. Pour le reste, on retrouve dans le Front de gauche les positions pour lesquelles j’ai toujours voté depuis trente ans : la lutte contre les banquiers, les groupes d’intérêts, le grand capital, les inégalités. »

Annie Ernaux, écrivaine.

« Je soutiens Jean-Luc Mélenchon car j’apprécie la manière très concrète dont il porte l’espérance des gens. J’apprécie sa proposition de fonder une VIe République. La Ve était un vêtement pour le général de Gaulle. Aujourd’hui, il est clair que les gens n’ont plus confiance en ce système. L’État social est démantelé, et il faut associer les citoyens à une rénovation. Jean-Luc Mélenchon a rappelé la manière dont on a refait passer discrètement toutes les mesures qui ont été rejetées lors du référendum de 2005. C’est ce qui ne peut plus être toléré. C’est pourquoi j’approuve l’idée d’un référendum sur le nucléaire. Et je soutiens aussi ses propositions en matière de fiscalité, la priorité donnée à l’éducation et à la culture. »

Didier Motchane, cofondateur du PS à épinay.

« Je me retrouve dans la plupart des propositions avancées par Jean-Luc Mélenchon. D’abord pour mettre l’exigence d’égalité au cœur du changement de politique à commencer par le rétablissement de toute la justice possible par la fiscalité. Ensuite, je pense que Jean-Luc Mélenchon réagit bien contre ce qui pollue l’air du temps, le conformisme ambiant. Si une gestion exacte et méthodique des finances publiques est un des moyens nécessaires du bien gouverner, c’est un prétexte pour accentuer les inégalités, pour ne pas taxer le capital par rapport au travail. Pour servir les intérêts des privilégiés qui apparaissent de plus en plus nettement comme des intérêts de classe contre les intérêts du plus grand nombre et contre l’intérêt commun et l’intérêt national.»

Propos recueillis par : Victor Hache, Julia Hamlaoui, Clothilde Mathieu, Alain Nicolas, Marie-José Sirach.
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Re: nouveau "Parti de Gauche"

Messagede Nico37 » 19 Mar 2012, 23:13

Sur E1, le résultat du sondage en ligne est sans appel :
http://www.europe1.fr/La_question_du_jo ... mme-993689
Résultat toute la presse - y compris étrangère - en parle : http://www.francesoir.fr/actualite/poli ... 98327.html

http://www.20minutes.fr/presidentielle/ ... e-bastille
http://www.20minutes.fr/presidentielle/ ... e-bastille
http://www.20minutes.fr/article/900373/ ... che-marche
http://www.courrierinternational.com/ar ... hus-babeuf
http://www.europe1.fr/Politique/Melench ... lle-995081
http://www.france24.com/fr/20120318-fra ... ont-gauche
http://www.lanouvellerepublique.fr/Tout ... -Melenchon
http://www.larep.fr/france-monde/actual ... 21609.html
http://www.lest-eclair.fr/article/melen ... e-front-de -gauche-prennent-la-bastille-en-direct
http://www.lest-eclair.fr/article/socia ... cf-a-paris
http://www.lest-eclair.fr/article/franc ... a-bastille
http://www.lest-eclair.fr/article/a-la- ... ace-comble
http://www.lefigaro.fr/presidentielle-2 ... enchon.php
http://elections.lefigaro.fr/presidenti ... r-vrai.php
http://www.lejdd.fr/Election-presidenti ... lle-495254
http://www.jhm.fr/UNE-EPINE-DANS-LE-PIED
http://www.humanite.fr/politique/apres- ... use-492558
http://www.humanite.fr/politique/les-ec ... che-492561
http://www.humanite.fr/politique/temoig ... oncerne-mo
http://www.humanite.fr/politique/les-so ... lle-492574
http://www.humanite.fr/politique/«-c’est-tres-simple-le-mot-d’ordre-c’est-place-aux-jeunes  »-492542
http://www.midilibre.fr/2012/03/18/jean ... 472762.php
http://gauche.blog.lemonde.fr/2012/03/1 ... a-bastille
http://www.lemonde.fr/election-presiden ... 71069.html
http://www.leparisien.fr/election-presi ... 911502.php
http://www.leparisien.fr/election-presi ... 913164.php
http://www.lepoint.fr/chroniqueurs-du-p ... 19_543.php
http://www.mediapart.fr/journal/france/ ... a-bastille
http://www.publicsenat.fr/lcp/politique ... -melenchon
http://www.rue89.com/rue89-presidentiel ... nus-vibrer
http://www.rue89.com/rue89-presidentiel ... hon-230314
http://www.sudouest.fr/2012/03/19/les-n ... 991-10.php
http://tempsreel.nouvelobs.com/topnews/ ... nchon.html


http://www.lavenir.net/article/detail.a ... 9_00133694
http://soundcloud.com/lesoir/jean-luc-m ... n-organise
http://www.levif.be/info/actualite/inte ... 106051.htm
http://www.journalmetro.com/monde/artic ... -en-france
http://www.cyberpresse.ca/international ... stille.php
http://www.radio-canada.ca/nouvelles/In ... chon.shtml
http://www.rtbf.be/info/monde/dossier/f ... a-campagne
http://www.tdg.ch/monde/europe/melencho ... y/20878888

http://www.20min.ch/ausland/news/story/22256845
http://www.focus.de/politik/videos/wahl ... 30341.html
http://www.rp-online.de/politik/ausland ... -1.2759465
http://www.stern.de/politik/ausland/hei ... 01919.html
http://www.stern.de/politik/ausland/wah ... 01860.html

http://www.abc.es/agencias/noticia.asp?noticia=1126481
http://www.agi.it/estero/notizie/201203 ... _in_piazza
http://www.tijd.be/nieuws/politiek_econ ... .art?ckc=1
http://www.canberratimes.com.au/world/l ... 1vfr9.html
http://www.express.be/business/nl/econo ... 164261.htm
http://www.guardian.co.uk/world/2012/ma ... ntial-poll
http://www.lettera43.it/politica/44005/ ... enchon.htm


Nico37
 
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Re: nouveau "Parti de Gauche"

Messagede Nico37 » 20 Mar 2012, 20:03

Le Front de gauche réfléchit déjà à l'après-présidentielle 15 MARS 2012 | LENAÏG BREDOUX ET STEPHANE ALLIES

C’est un luxe que tous n’ont pas : penser déjà à l’après-présidentielle, quand le succès des premiers mois de campagne aplanit les désaccords et aiguise les convoitises. Alors que Jean-Luc Mélenchon s’est installé sur le seuil des 10 % dans les enquêtes d’opinion, il espère une nouvelle «démonstration de force» ce dimanche, avec le grand rassemblement pour la VIe République prévu place de la Bastille, à Paris. Au moins 20 000 personnes sont attendues pour laisser espérer aux hérauts de «l’autre gauche» un avenir en rouge.
Les différends d’antan entre anciens socialistes et communistes, qui avaient rythmé le calendrier électoral depuis les européennes fondatrices de 2009, semblent loin. «Si, avant, on pouvait dire que le Front de gauche divisait le PCF, aujourd’hui il rassemble, estime François Delapierre, directeur de campagne et lieutenant de Mélenchon. Plus personne n’est dans l’idée que “c’est le PCF qui amène les voix”. Il y a une adhésion inédite.» «Même des socialistes me disent qu’ils ont besoin d’un fort score du Front de gauche, savoure et confirme Olivier Dartigolles, responsable PCF de la campagne présidentielle. Pour que le 22 avril, les regards se tournent vers la gauche et pas vers une recomposition politique avec le Modem…»
Jean-Luc Mélenchon, Clémentine Autain et Pierre Laurent© Thomas Haley
«Comme nous l’a toujours dit Oskar Lafontaine (chef de file de Die Linke en Allemagne), les succès électoraux permettent d’acquérir une culture commune», dit Alexis Corbière, proche de Mélenchon. «Plus que les organigrammes très détaillés ou le caporalisme, c’est la dynamique politique qui prime, approuve Clémentine Autain. On ne s’étend plus sur nos désaccords et, qui que nous soyons, d’où que nous venions, on dit la même chose dans les meetings. Il y a encore des nuances entre nous, mais elles n’ont rien à voir avec le grand écart idéologique entre un Valls et un Montebourg au PS…»
En cas de victoire de François Hollande, les responsables du Front de gauche sont convaincus qu’un boulevard va s’ouvrir. «S’il n’arrive finalement pas à convaincre la City ou Merkel, on va rentrer dans un processus dangereux, pronostique ainsi Delapierre. On ne sait pas ce qui se peut passer dans de telles situations. En Grèce, ils ont eu droit à neuf plans d’austérité, aussi parce que la gauche est ultra-divisée. En France, on est prêt. On est rassemblé et on est haut dans les sondages. Donc on pourra être une alternative de gauche crédible à une politique de rigueur, et le FN ne sera plus tout seul.»
D’ici là, le Front de gauche devra surmonter de nombreux écueils s’il veut durablement s’imposer dans le paysage politique. Et plus l’échéance de la présidentielle approche, plus l’inévitable question de la participation gouvernementale se pose face à un Parti socialiste dominant qui a déjà conclu un accord avec deux autres forces, Europe Ecologie-Les Verts et le MRC de Jean-Pierre Chevènement.

Aller ou non au gouvernement ?

C’est LE sujet épineux au Front de gauche. Tabou il y a encore six mois, tant la question de la relation au PS a pu le diviser, il est désormais abordé plus sereinement. En clair : un consensus semble aujourd’hui se dégager pour refuser de participer à un gouvernement sous la houlette de François Hollande, communistes compris. S’il se confirme, ce serait une vraie rupture pour le PCF qui, depuis la victoire de François Mitterrand en 1981, a toujours accepté les maroquins ministériels.

«On ne participera pas à une politique qui ne se donnera pas les moyens d’une rupture», estime d’emblée le porte-parole du PCF, Olivier Dartigolles. Il voit trois obstacles insurmontables : «La VIe République, la répartition des richesses, la question européenne.» Avant d’ajouter : «Dans le parti, on sait bien qu’on n’ira pas dans un gouvernement qui serait un “Papandréou light”.»
Les communistes interrogés confient que la consultation des militants du PCF tournerait très largement en faveur d’une non-participation. «Seuls les cadres intermédiaires ou certains élus locaux plaident pour», explique un dirigeant national. Ainsi que les anciens partisans de Robert Hue, qui s'est rallié à Hollande.
Membre de l’équipe de campagne et élu communiste à Paris, Ian Brossat estime aussi que «dans le rapport de force actuel, la participation gouvernementale paraît inenvisageable. Le traumatisme de la dernière expérience gouvernementale (sous Lionel Jospin) est très ancré». Selon lui, «on consultera les militants mais il n’y aura pas photo : les communistes n’accepteraient que s’il y a réellement un changement de société. Ils ne veulent pas être un pot de fleurs dans un gouvernement».
Plus prudent, le secrétaire national du PCF, Pierre Laurent, refuse de trancher dès à présent. Seule certitude – et c’est déjà un changement de ton significatif par rapport aux derniers mois où il éludait la question : il n’y aura pas de communistes dans le premier gouvernement Hollande. «Les majorités politiques se constituent au moment des législatives. C’est à ce moment-là qu’on tranchera, et pas avant. Comme en 1981», explique l’ancien directeur de la rédaction de L’Humanité. A l’époque, le PCF avait attendu l’élection de ses députés pour rejoindre le gouvernement de Pierre Mauroy. Un proche de Pierre Laurent décrypte : «Il ne peut pas dire “non” maintenant parce qu’il n’a pas envie, et à raison, de se satisfaire du rapport de force actuel, et parce qu’on pense qu’on peut encore progresser.»
Les autres forces du Front de gauche sont elles encore plus déterminées : ni le Parti de gauche, ni la Gauche unitaire (petit groupe composé d’anciens de la LCR), ni le mouvement de Clémentine Autain ne veulent aller dans un gouvernement Hollande. Pour Alain Faradji, représentant de Gauche unitaire, «si c’était difficile de ne pas participer en 1981» ou s’il «y a une série de mesures qui ont fait que le gouvernement Jospin était plus à gauche que social-démocrate», la situation est bien moins ambiguë aujourd’hui. «Le centre de gravité de l’équipe autour de François Hollande est tellement éloigné du reste de la gauche que c’est aujourd’hui impossible d’aller dans un gouvernement», tranche-t-il. A titre personnel, Mélenchon a aussi maintes fois répété qu’il n’accepterait pas un poste ministériel.

«Pour les communistes, c’est une question de culture, explique le mélenchoniste François Delapierre. Aller aux élections sans participer au gouvernement, pour eux, c’est du gauchisme. Mais avec Jean-Luc, c’est différent. Il a déjà été ministre, donc ce n’est pas du gauchisme. Et eux-mêmes ont un souvenir douloureux de la gauche plurielle.» «C’est s’ils y vont qu’ils s’isolent, dit un mélenchoniste, ils vont quand même récupérer plus de financement aux législatives, faire de nouveaux adhérents. Et puis il y a des municipales dans deux ans, ils ne sont pas idiots, ils voient bien l’intérêt stratégique à continuer de construire une alternative au PS.»
Proche de Mélenchon, Alexis Corbière ne s’inquiète pas. «L’idée de dilapider trois ans de rassemblement et de dynamique dans une aventure gouvernementale hasardeuse les fait réfléchir, dit-il. Le fait de voir la CGT s’engager à ce point dans la campagne, ça veut dire quelque chose.» D’ailleurs, confie un autre cadre non-communiste, un «indice ne trompe pas et plaide en faveur d’une non-participation des communistes : il n’y a aucun groupe de travail PS/PCF qui se réunit pour préparer l’éventualité d’un accord gouvernemental…» Reste la crainte, réelle, de débauchages individuels de communistes tentés par l’aventure gouvernementale. «On regarde, on réfléchit pour voir qui… Pour l’instant, on ne voit pas très bien qui pourrait rompre», admet un cadre du Front de gauche.

Vers une nouvelle force ?

Mais si le Front de gauche passe sans encombre l'obstacle du rapport au PS, il devra aussi assurer sa propre pérennité. Depuis sa création en 2009, il est tiraillé en interne entre deux choix fondamentaux : rester un cartel d’organisations ou constituer progressivement un nouveau parti. Là encore, on retrouve la même opposition entre d’un côté les communistes, hostiles à l’idée de se dissoudre dans un collectif plus grand, et les autres forces, bien plus modestes et issues de ruptures avec d’autres courants (le PS ou l’extrême gauche).
«Cette fois, il ne s’agit plus de discuter construction, mais pérennisation, dit Eric Coquerel, secrétaire aux relations unitaires du Parti de gauche. Après chaque élection depuis trois ans, ça tangue un peu et tout le monde repart dans son coin. Il faut désormais aller au-delà des seuls rendez-vous électoraux.» Pour cet ancien chevènementiste, «grâce à cette campagne, on a un vrai terreau sur lequel imaginer» la forme que le Front de gauche peut prendre. «Désormais on met le logo du Front de gauche sur les tracts, sans discussions, se réjouit François Delapierre. Y a pas si longtemps, on avait des discussions sur la taille du logo de chaque organisation !»
L’idée d’un «Front de gauche fédératif, plus intégré», selon les termes de Coquerel, est d’ores et déjà en débat. Mais ceux qui détiennent la clé de cette mutation restent les communistes. «On a toujours été pour une nouvelle force, mais le PCF est contre, constate Clémentine Autain. Le défi est donc de sortir du cartel d’organisation. Par exemple en prolongeant les assemblées citoyennes, essentiellement réunion des militants de chaque parti, mais où peuvent aussi venir des non-adhérents.» Mais en inventant de nouvelles formes pour ne pas se «ringardiser comme Die Linke», dit-elle. Coquerel cite de son côté l’exemple du «Frente amplio» («Front large») de Pepe Mujica en Uruguay, ancien guérilléro devenu président, un mouvement réunissant partis, syndicats, associations, revues intellectuelles, mais aussi simples citoyens.

S’il n’est pas question de dissolution du parti en un nouveau grand parti, le PCF a conscience de sa «responsabilité éminente», ainsi que le dit Olivier Dartigolles. «Nous ferons une proposition stratégique pour construire une nouvelle étape, indique-t-il, pour montrer qu’on peut encore se développer à une échelle encore plus grande.» Mais pas question de parler de «nouvelle structuration», il préfère parler de «nouvelle étape stratégique».
«Il faudra trouver les moyens d’associer ceux qui nous rejoignent sans adhérer, estime aussi Ian Brossat, responsable des questions de sécurité au PCF. Dans cette campagne, les communistes relèvent la tête. Même ceux qui étaient contre la candidature de Mélenchon sont conquis par sa campagne. A Paris, le PCF fait une carte par jour en janvier. On y gagne, et cela fait réfléchir les communistes.»
La formule d’un rassemblement de forces convient finalement aux mélenchonistes, au départ irrités par les réticences du PCF à se dépasser. «Au bout du compte, la formule du cartel permet de poursuivre l’ouverture… C’est pas mal en fait, sourit Delapierre. L’élaboration d’un programme sous la forme procédurale d’un grand parti avec diverses tendances aurait été beaucoup plus compliquée.»
«Le périmètre actuel permet de continuer l’ouverture vers les socialistes qui voudraient nous rejoindre, comme vers ceux du NPA, abonde Alexis Corbière. Même si on n’a pas changé sur la pertinence du modèle politique d’une nouvelle force unitaire, la forme intermédiaire du Front de gauche nous va aussi.»

Discussions avec le NPA et l'aile gauche d'EELV

Pour accueillir de nouveaux militants, ou des militants déjà actifs dans d’autres partis, plusieurs réflexions sont aussi à l’œuvre. Si le PCF demeure de loin le parti le plus implanté et ayant les plus gros effectifs, les autres forces membres du Front de gauche (six organisations aujourd’hui) travaillent à une recomposition interne, histoire de peser davantage face aux communistes.
Deux hypothèses sont à l’étude. La première serait un «nouveau PG», accueillant par exemple les membres de la Gauche anticapitaliste (ancienne majorité du NPA, en désaccord avec la candidature de Philippe Poutou). «Le PG a matière à s’élargir, on gagne une centaine d’adhérents par semaine depuis le début de l’année, confirme Eric Coquerel. Si jamais un courant politique significatif voulait nous rejoindre, on se refonderait comme on l’a déjà fait pour accueillir Martine Billard et ses proches (ex-membre des Verts, puis fondatrice d’un petit groupe à la gauche des écolos) en juillet 2009. Le PG a toujours été pensé comme un parti-creuset et un parti d’action, à la structure souple.»
La seconde, qui a les faveurs d’un PCF pas réjoui à l’idée de devoir traiter avec un PG plus fort, consisterait à voir émerger un troisième pôle à l’intérieur du Front de gauche, rassemblant la Fase de Clémentine Autain, les communistes rénovateurs et les Alternatifs (héritiers du PSU), auxquels se joindraient la Gauche anticapitaliste du NPA. Des discussions sont également menées en ce moment avec le militant altermondialiste Christophe Aguiton, le pasteur écolo Stéphane Lavignotte et des membres de l’aile gauche d’Europe Ecologie-Les Verts. Un troisième pôle «écolo-gaucho-alter» qui fait faire la moue au PG. «Je crois difficilement à une troisième voie dont le seul point commun idéologique serait d’être ni PCF, ni PG», dit Eric Coquerel.
Mais le Front de gauche n’en est pas encore là. D’ici là, il doit passer l’épreuve de la présidentielle où les sondages ne font pas les scores. Puis prouver qu’il peut être autre chose qu’un outil électoral efficace électrisé par un tribun, et qu’il a une utilité politique face à un François Hollande qui fuit tout affrontement idéologique sur sa gauche.
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Re: nouveau "Parti de Gauche"

Messagede Nico37 » 22 Mar 2012, 22:23

Pourquoi ils militent pour Mélenchon CHARLOTTE ROTMAN, LILIAN ALEMAGNA

verbatimJean-Paul, Stéphanie, Audrey, Gérard... témoignages de militants qui ont rejoint Mélenchon pour cette campagne.


Jean-Paul et Annick, 55 ans, retraités d'EDF
«On a vraiment envie de changement, là»

Ils attendent tranquillement l'ouverture du Zénith de Clermont-Ferrand pour le meeting de Jean-Luc Mélenchon, mercredi. Jean-Paul et Annick, deux jeunes retraités d'EDF, voteront pour lui au premier tour. «Les idées qu'il défend nous convainquent, et on a vraiment envie de changement, là... D'un bon changement. Un seul mandat pour Sarkozy, ça suffit», dit Jean-Paul. En 2007, lui a voté Marie-George Buffet ; elle Olivier Besancenot. «C'est dommage, on ne l'entend plus trop», regrette presque Annick. Et au second tour ? Ségolène Royal. Sans enthousiasme : «Est-ce qu'il y avait le choix ?» se désole Jean-Paul.

Le style Mélenchon leur plaît. «Il a des réparties assez marrantes, dit le retraité. Par exemple, sur les retraites, il a dit : "On vit plus longtemps justement parce qu'on travaille moins !" Ça renouvelle les arguments !» Ils sont venus au meeting après avoir vu les affiches en centre-ville et en écoutant «France "Bleu d'Auvergne"», plaisante Jean-Paul.

Leur fils de 32 ans, informaticien dans la Drôme, a, lui, franchi le pas militant. Dans son village, il râle contre la politique du gouvernement et des socialistes qu'il trouve bien trop timides. «Il est allé chercher des tracts et il les distribue, raconte Annick. Avec ses amis, ils en ont marre de Sarko.» Et ils ne veulent pas donner tout de suite leur voix à François Hollande.

Charlène, 29 ans, salariée, et Audrey, 22 ans, étudiante
«Il a l'air de bien parler, Mélenchon»

«C’est le seul qui a fait de la pub pour que les gens viennent !» Sweats kaki et vêtements baba cool, Audrey et Charlène attendent pour aller écouter Jean-Luc Mélenchon. Elles sortent tout droit de l’agence de tourisme où elles bossent ensemble. La première, 22 ans, est étudiante stagiaire ; la seconde, 29 ans, est salariée.

Pour toutes les deux, Mélenchon est le premier homme politique qu’elles viennent voir en meeting. Pourquoi lui ? «Il a l’air de bien parler», dit Charlène. «On ne serait pas non plus allées forcément voir un autre candidat», poursuit la jeune femme. Peut-être que pour François Hollande, elles auraient quand même fait le déplacement. Les idées du candidat Front de gauche leur plaisent bien. Mais pour le 22 avril, elles n’ont pas encore fait leur choix. «Soit on vote utile, soit on vote par conviction, fait valoir Charlène, qui a choisi Ségolène Royal aux deux tours en 2007. J’aimerais voter blanc, mais ce qui m’embête, c’est que ce n’est pas pris en compte.»

Pour Audrey, qui finit de rouler sa cigarette, ce sera son premier vote à une présidentielle. Elle reste inquiète à l’idée de voir un 21 avril se renouveler. Mais si elle choisit de voter «par conviction», ça irait «plus vers Mélenchon» : «Sur le social, l’écologie, l’économie… Il est plus crédible que d’autres partis.»

Dereck, 22 ans, étudiant, et son père Gérard, 58 ans, cadre
«C'est grâce à lui que Hollande va gagner»

Venu avec son père voir Jean-Luc Mélenchon en meeting, Dereck a déjà fait son choix : il votera pour le candidat du Front de gauche. C’est la première fois qu’il peut voter à une élection présidentielle. Pour les régionales, il avait choisi le NPA. Mais là, ce que dit Mélenchon sur «les impôts, ses idées de justice, sur l’école», ça plaît à cet étudiant en mathématiques de 22 ans, qui prépare l’agrégation. «Il parle bien. Il donne vraiment envie de l’écouter», poursuit le garçon.

Son père, Gérard, 58 ans, intervient dans la conversation : «Ce qui est bien, c’est qu’il dit ce qu’on a envie d’entendre. Il va faire gagner la gauche. C’est grâce à lui que Mitt… euh, Hollande va gagner.» Dans la famille, on est plutôt de tradition socialiste.

Mais le vote pour François Hollande attendra le second tour. «Même si des fois Mélenchon est excessif, il faut faire comprendre à Hollande qu’il doit être près du peuple. Et il ne faut pas qu’il ait peur de taxer le pognon !» dit Gérard, conseiller municipal d’une petite commune proche de Clermont-Ferrand et cadre au sein d’un grand groupe agroalimentaire.

A la fac, tapissée d’affiches du candidat, Dereck ne milite pourtant pas au Front de gauche. Mais sur le campus, ça parle de Mélenchon. Et aussi du «vote utile» : «Certains pensent qu’il faut voter Hollande dès le premier tour, pour éviter Marine Le Pen.»

Stéphanie, 26 ans, documentaliste
«Il y a quelque chose de très créatif sur l'action militante»

«Depuis quelques mois, j’allais sur le site Place au Peuple! Et puis j’habite en Seine St Denis, pas très loin du QG, un jour j’y suis passée. Dimanche à la Bastille, je m’occuperai de la librairie ambulante, j’aurai des paniers avec le programme du front de gauche. Ce qui m’intéresse c’est que son projet est vraiment de gauche.

Mon déclic, cela a été le résultat de la primaire, en octobre. Pour moi, François Hollande, ce n’est pas concevable. J’ai voté Ségolène. En fait, j’ai milité pour elle pendant quatre ans. J’étais à Désir d’avenir. Je retrouve chez Jean-Luc Mélenchon ce qui me plaisait chez Ségolène Royal: ils incarnent une nouvelle façon de faire de la politique. Pour moi, il y a une continuité, c’est l’exercice de la démocratie participative. C’est une manière d’aller vers la rénovation de la vie politique. C’est ça qui m’a donné envie de participer à sa campagne. Il y a quelque chose de très créatif sur la forme de l’action militante. En ce moment des militants chantent dans le métro pour faire venir les gens à la Bastille dimanche. On se retrouve à l’usine. Le vendredi, il y a des événements culturels. Les militants ne sont pas formatés. On nous fait confiance. On n’attend pas les bras croisés, qu’on nous dise quoi faire. Jean-Luc Mélenchon le dit lui même : «N’attendez pas de consignes».

Sur le fond, j’apprécie ses propositions sur une plus juste répartition des richesses (proposer 14 tranches d’impôts, un écart de salaires limité de 1à 20 maximum...) Je suis en CDI, je suis documentaliste, mais avant j’ai enchaîné 5 CDD, pas dans la même boîte, je vois ce que c’est de ne pouvoir trouver un logement à cause de ça.. Mélenchon répond mieux que les autres sur ces questions. De même il souhaite une 6ème république, une idée centrale pour moi. C’était aussi dans le programme de Ségolène. François Hollande ne le propose pas.»

Philippe, 53 ans, ancien cadre dirigeant dans un grand groupe
«Je crois en l'émancipation»

«J’ai été licencié récemment. Le lendemain, j’ai poussé la porte de l’usine, le QG de Mélenchon. Je me suis dit “ben je vais aller faire l’ouvrier!” J’ai été élevé dans une famille très à gauche, j’ai été bercé d’idéaux, avec un père communiste et résistant.Depuis 2008, la crise démontre que le libéralisme triomphant, ça ne marche pas, humainement c’est une catastrophe d’avoir laissé le marché et l’argent au centre de tout. Avant de me faire licencier je gagnais 20 000 euros par mois. Je n’ai pas d’intérêt direct à ce que les riches payent plus, mais une société a besoin de lien social, j’en suis convaincu. Je crois en l’émancipation.Mélenchon est celui qui fait le plus confiance à l’intelligence des gens. Dans les meetings, on ne crie pas: «Mélenchon président», mais «Mélenchon présidons». Je ne crois pas en un sauveur. Et je n’aime pas la posture bonapartiste qu’adopte Sarkozy. A la primaire, j’avais voté

Montebourg et Aubry. Hollande ne me semble pas assez radical. Il fait une campagne sans risque en pensant qu’il suffit de ne pas faire d’erreur. Et ne fait pas rêver.

En ce moment, je fais des kits militant, avec des tracts «Nous ne sommes pas des moutons». Ou «Démasquer l’imposture Le Pen.» C’est très symptomatique de l’autonomisation qui est encouragée par Mélenchon. Nous sommes acteurs de la campagne.Je pense qu’il a une juste position de se conforter comme il le fait à Marine Le pen. Cette attitude me conforte dans mon choix.

Au début je n’étais pas trop à l’aise avec Mélenchon, je le trouvais agressif, violent. J’ai basculé à la fin de l’année, quand il a fait une campagne plus posée et aussi plus axée sur la dénonciation de l’imposture FN.

Dans ma vie professionnelle, j’ai vu les effets de la financiarisation, le moment où le profit immédiat est devenu l’objectif numéro 1. On ne s’occupait plus que des actionnaires au détriment des collaborateurs, ou des clients. La gangrène s’est propagée. Je sais qu’on a besoin de solutions radicales. Mélenchon a ce niveau de radicalité.»
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Re: nouveau "Parti de Gauche"

Messagede Nico37 » 24 Mar 2012, 01:50

Votez MélenchonVotez Mélenchon 18 mars 2012

Nous vivons une crise économique sans fin et sans fond : une véritable crise de civilisation qui se combine avec une crise éco1ogique, une crise de la démocratie et même, maintenant, avec une crise géostratégique marquée par l’effacement des anciennes puissances occidentales.
Pour y faire face, le capital veut imposer aux peuples une cure d’austérité sans précédent : baisse des salaires et des retraites, casse de la protection sociale el du système de santé, chômage accru, précarisation massive, notamment des jeunes, et privatisation accélérée de ce qui reste d’entreprises publiques.

Les injustices et les discriminations se cumulent dans les villes et quartiers populaires : la transformation de la société ne se fera pas sans celles et ceux qui y vivent, et sans l’égalité des droits.
Le système dominant n’a pas d’autre réponse que la poursuite d’un productivisme destructeur et antisocial.
Ce qui se développe sous nos yeux, c’est un capitalisme autoritaire, un capitalisme de la désagrégation sociale dont les seules valeurs sont la loi du fric et la marchandisation de tous Ies aspects de notre vie.

En France, en Europe, dans le monde, des mobilisations sociales, écologiques, démocratiques expriment une volonté de changement ici et maintenant, sans déléguer ou renvoyer à des lendemains qui chantent.

C’est dans ce contexte que se dérouleront les élections de 2012. les Alternatifs considèrent que l’action politique ne se résume pas aux seules élections, et l’élection Présidentielle exacerbe toutes les dérives de la vie politique. Nous sommes partisans de l’union de toute la gauche de transformation sociale et écologique (celle qui a dit NON au Traité Constitutionnel Européen) et d’un rassemblement réunissant à égalité militants de la « gauche de gauche », écologistes radicaux, syndicalistes, militants associatifs et citoyen-ne-s engagé-e-s.
Ce rassemblement large passe par l’indépendance à l’égard d’un Parti Socialiste qui ne veut, au mieux, que corriger à la marge les excès du capitalisme.
Sans être membres du Front de Gauche, les Alternatifs ont majoritairement décidé de soutenir la candidature de Jean-Luc Mélenchon à l’élection Présidentielle, car celle-ci peut être le porte-voix de nos colères et de beaucoup de nos espoirs.
Une candidature contre la résignation et contre la dictature de la finance.

Les Alternatifs apportent dans cette campagne leurs propositions écologistes et autogestionnaires : pour la réduction massive du temps de travail el contre la précarité, pour la reprise des entreprises sous le contrôle des travailleurs, pour la sortie rapide du nucléaire et du productivisme, contre les discriminations et pour l’égalité (hommes/ femmes, français/ immigrés … ), pour une démocratie active et l’altermondialisme.

Sans attendre des élections de 2012 un « grand soir électoral », posons, par une campagne populaire, des jalons pour changer les rapports de forces sociaux et politiques. Faisons bloc, pour battre le Front National, chasser Sarkozy, faire vivre une vraie gauche et transformer radicalement la société .

4 p. (.pdf)
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Re: nouveau "Parti de Gauche"

Messagede Nico37 » 24 Mar 2012, 15:57

Jean-Luc Mélenchon, un troisième homme au septième ciel lilian alemagna Dessin Luis Grañena

Le candidat du Front de gauche profite de l’effet Bastille pour devancer Marine Le Pen et François Bayrou dans les sondages.

Pas une seule fois son équipe n’avait osé prononcer ces mots : «Troisième homme». A peine a-t-il atteint début mars le palier du score à deux chiffres, que Jean-Luc Mélenchon s’invite à la table des prétendants au podium en approchant les 15%. A un mois du premier tour, le candidat du Front de gauche n’en espérait pas tant. «Si je fais 10%, Hollande viendra me voir en short !» confiait-il à Libération en décembre. Alors s’il arrive le 22 avril avec le score que lui promettent les sondages, son ex-camarade socialiste n’a plus qu’à revoir sa garde-robe…

«Catégorie». Jusqu’ici, cette troisième place n’était proposée qu’à Marine Le Pen et François Bayrou. Mélenchon fait désormais jeu égal avec le Front national et le Modem. Un sondage CSA paru jeudi l’a placé à 13%, à égalité avec Bayrou et 0,5 point derrière Le Pen. D’autres de l’Ifop le laissent encore derrière le FN. Mais à l’Usine, son QG de campagne, on ne cite que la dernière enquête BVA : avec 14% des intentions de vote (+ 5 points en un mois), Mélenchon passe devant la candidate FN (- 2 points) et celui du Modem (-1). «Rappelez-vous que Marine Le Pen ne voulait pas débattre avec Jean-Luc sous prétexte qu’il n’était pas dans sa catégorie !» savoure Alexis Corbière, conseiller de Mélenchon.

«Il y a un effet boule de neige exponentiel, consécutif au fait qu’on ait atteint 10%, analyse Eric Coquerel, autre proche du candidat. Mais je ne pensais pas que ça arriverait en une semaine.» Et les événements de Toulouse ne semblent pas avoir enrayé la dynamique attendue par Mélenchon après sa démonstration de force dimanche à la Bastille. «La tonalité du discours sur les valeurs de la République nous a permis de réagir comme il le fallait», explique Coquerel.

Une campagne bien ancrée sur le terrain avec des militants surmotivés, des meetings bondés, de nouveaux ralliements et un candidat tribun charismatique aux sorties médiatiques remarquées… Mélenchon en récolte enfin les bénéfices dans les sondages : «Les belles personnes ne comprennent rien. Quelque chose couve en France», a-t-il lancé mardi, un brin narquois, en marge d’un déplacement dans son ancien fief de Massy (Essonne).

«Et puis nous faisons augmenter le total gauche, pointe Clémentine Autain, une des responsables du Front de gauche. C’est une garantie de victoire de la gauche !» Un Mélenchon qui monte, ce n’est pas forcément un Hollande qui baisse. «Il amène de nouveaux électeurs à la gauche. Des gens qui ne se déclaraient pas», observe Jérôme Sainte-Marie, de l’institut CSA. «Mélenchon fait le plein à l’extrême gauche, gagne des abstentionnistes, poursuit Gaël Sliman de BVA. Mais il prend aussi des voix à Hollande qui en récupère sur Bayrou. Il y a une sorte d’effet domino.» Et comme le report de voix de Mélenchon sur Hollande atteint 90%, le premier prépare une excellente réserve de voix pour le second en vue du 6 mai.

«Acupuncture». Cependant, on refuse au Front de gauche d’envisager le scénario dans un seul sens : «A partir du moment où on est troisième, le vote utile vole en éclat ! fait valoir Coquerel. On passe alors sur un vote de conviction. Et si on regarde le vieux fond antilibéral de notre pays - même si ce n’est pas le scénario le plus probable -, il n’est pas du tout exclu que ce soit nous qui représentions la gauche au second tour !» Mais avant de rêver de contester la place de Hollande alors qu’il arrive tout juste dans la catégorie «outsider», Mélenchon et son équipe vont devoir prouver qu’ils sont taillés pour le statut. Cette semaine, au cours de différents déplacements en Ile-de-France, son équipe a été débordée par l’effet Bastille : plus de médias, plus de photographes et de curieux autour du candidat, plus de bousculades… «On a prévu de doubler les effectifs autour de lui, que ce soit pour la presse ou la sécurité, sans pour autant mettre une armée, dit-on dans son entourage. Des camarades prennent des congés pour nous aider, les vacances des étudiants tombent à pic.» Un accompagnement bienvenu pour prévenir des colères du candidat qui gâcheraient la dynamique. Car ces énervements, de retour la semaine passée, sont aussi la conséquence d’un rythme effréné de sa campagne. «Il essaie de faire une séance d’acupuncture par semaine et on aménage des temps de repos dans les journées», explique une proche.

De quoi affronter un agenda chargé : ce week-end, Mélenchon fait un aller-retour express à la Réunion où il ne restera même pas dormir. La semaine prochaine, outre un grand meeting à Lille mardi, il enchaîne des rencontres médiatisées à son siège de campagne avant trois meetings en trois jours à Vierzon, Limoges et place du Capitole à Toulouse, le 5 avril. «Ils sont fous de m’avoir prévu ça ! plaisantait-il la semaine dernière. Même Johnny Hallyday ne le fait pas !»
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Re: nouveau "Parti de Gauche"

Messagede Nico37 » 25 Mar 2012, 16:12

Halte au Front de Gauche

Le « Front de gauche » est véritablement emblématique de la décomposition de toute culture politique anticapitaliste, il s’agit d’un véritable parti tribunicien qui aspire les angoisses de la classe- moyenne / petite- bourgeoisie en déclassement par temps de crise, à laquelle il apporte des réponses réactionnaires pourtant éculées. On troque une critique de la « valeur », et donc de la « marchandise » pour une critique de « l’argent » qui, en lui-même, ne signifie rien (l’argent n’est qu’une forme particulière de marchandise), on troque une critique de l’économie capitaliste, compris comme mode de production et rapport social, contre une critique des « excès » de la « finance » et des « élites », on remplace des notions économiques rigoureuses comme « bourgeoisie » et « prolétariat » par des notions idéologiques, creuses et démagogique comme « peuple » et « élite », on remplace la dialectique et la lutte des classes par un manichéisme vaguement complotiste (« oligarchies financières », « pouvoir de l’argent », les « très, très riches ») bref : on a là le « socialisme des imbéciles » qu’on retrouve de « Mein Kampf » jusque dans la bouche d’un Alain Soral et dans le programme économique du Front National … mais aussi au Front de gauche, dans les colonnes d’un torchecul républicain comme « Marianne », ou encore dans la bouche des « Indignés » français, simplement amputé de son versant xénophobe.

Il faut arrêter avec les abus de langage, ce type de discours n’est pas social- démocrate mais réactionnaire, et ne constitue pas un tremplin vers la radicalité mais une entreprise de crétinisation de grande ampleur de toute contestation réelle. Le discours de Mélenchon n’est pas superficiel mais carrément décomposé, profondément médiocre et incohérent pour qui a deux sous de culture politique, tous les éléments du fascisme s’y trouvent larvés : patriotisme braillard faisant de l’Etat une fin (et non pas un moyen, comme la sociale- démocratie historique) ; éloge naïve d’un passé jugé « vertueux », c’est-à-dire le capitalisme industriel d’un bon temps révolu, entre Conseil National de la Résistance et Trente Glorieuses, avant que les excès de la « finance mondiale » ne viennent précipiter la « belle » France dans la décadence ; abandon de la lutte de classe et de la dialectique au profit d’une critique complotiste des « élites » (c’est-à-dire la critique d’un groupe d’individus et non d’un rapport social) … tout ce mauvais populisme réactionnaire explique le nombre important d’antisémites et de conspirationnistes dans sa base militante … et le fait que le nouveau GUD d’Assass (association d‘extrême- droite) recommande dans son journal (Le rat qui rit N°1) la lecture du livre « Qu’ils s’en aillent tous » de Mélenchon, aux côtés des œuvres de Soral et de Zemmour.

Ce qui gène profondément toute cette petite-bourgeoisie, qui se découvre une « indignation », n’a jamais été l’existence d’un prolétariat, mais le risque désormais imminent de son propre basculement dans celui- ci à la faveur de la crise. Et l’on sait historiquement quelle diarrhée fasciste la classe- moyenne / petite- bourgeoisie est capable de chier quand elle se crispe. Ainsi certains de nos camarades caressent le vote Mélenchon en arguant que « ce que Mélenchon dit, c’est mieux que rien ». Comme le disait ce slogan du Parti de Gauche : « Mieux que rien, c’est pire que tout ».

S’ils doivent "tous s’en aller", que Mélenchon commence par donner l’exemple, ferme sa gueule et se casse. "Celui qui donne sa voix reste muet" dit le proverbe, il n’y a rien à attendre des partis, des politiciens, et du vote, notre émancipation sera notre oeuvre collective ou ne sera pas. Les seuls outils sont le tissage permanents de liens de solidarité et de luttes, l’auto-organisation du prolétariat dans les syndicats, les collectifs de quartiers, les coordinations, la grève générale, l’expropriation et la communisation. Et que crèvent les démagogues !
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Re: nouveau "Parti de Gauche"

Messagede Kzimir » 25 Mar 2012, 19:48

N'importe quoi ... On croirait lire un texte du PCMLM tellement c'est ridicule. Si le type qui a écrit ça est décalé au point de confondre flou idéologique et dérive fasciste, c'est qu'il a pas la moindre idée de ce qu'est le fascisme (comme courant idéologique et comme fonction sociale). C'est du sous-Sterhnell en plus radical, et déjà que Sternhell c'est de la merde ...
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Re: nouveau "Parti de Gauche"

Messagede Nico37 » 25 Mar 2012, 20:25

Kzimir a écrit:N'importe quoi ... On croirait lire un texte du PCMLM tellement c'est ridicule. Si le type qui a écrit ça est décalé au point de confondre flou idéologique et dérive fasciste, c'est qu'il a pas la moindre idée de ce qu'est le fascisme (comme courant idéologique et comme fonction sociale). C'est du sous-Sterhnell en plus radical, et déjà que Sternhell c'est de la merde ...

Je penche plutôt pour une critique situ au lance flamme...
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