NPA (2008-2011)

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Messagede Dorhinel » 24 Juin 2009, 20:51

a tux ... justement ils y sont entrés en fin 70, 30 ans apres , vous dites que que les usines bougent grace a l EG , soyez logiques [...]
pour la cnt espagnole c est pas en 3 ans qu elle s est developpé mais ça se compte en dizaine d année


La CNT espagnole a été créée en 1910, la fin de la réaction franquiste et la victoire du fascisme, c'était en 1939. En 26 ans, la CNT compte deux millions d'adhérents. Je crois pas que les maos aient fait aussi bien.

Cependant, c'est effectivement quelque chose d'intéressant ; s'investir là où on a besoin. Mais, plus que dans les usines, je pense aussi aux lycées et aux universités. Parce que la situation y est pas jolie jolie, des fois...


c est pour ça que j ai laisse tombe le militantisme et me suit tourné vers la vie ...allélujah


Quitte à jouer mon anarchaustère, l'anarchisme se construit sur la durée. Je sais pas si de notre vivant on verra une société anarchiste. Mais si on s'en rapproche, que ceux qui suivent peuvent la voir, on va pas s'en plaindre, quand même ?
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Messagede fu hsang » 24 Juin 2009, 21:31

ha wé 1910 je croyais que c etait plus tard moi ...mais de toute façon sa creation ne s est pas faite comme cela , il y a des dizaines d annee de lutte pour arriver a sa creation ... comme il a fallut des dizaines d annees de lutte pour la creation de la federation des bourses du travail , ce n etait pas le but des premiers revolutionnaires de 1830 et de 1848 ou de 1871 mais ça a etait une resultante ...malheureuse peut etre (pour les sans pap actuels , que crevent les bourses ) , mais a l epoque c etait vraiment revolutionnaire

tout a fait d accord avec toi dorinhell c est pour ça que j ai quitté l anarcho militantisme pour me tourner vers l anarchie (= vie) , c est la meme chose pour moi , je ne fragmente pas ma vie en fonction de mes occupations , sur la durée , je connais plein d anarcho militant qui ont laisse tombe a force de repeter les memes choses
quant a aller vers les etudiants et les lyceens ,je pense que cela se fait actuellement , plus qu a mon epoque ...voire cela s est trop fait meme ( pourquoi ne pas aller vers les cfa et autres par exemple ..)
pourquoi tout de suite universite et lycee ??? comme si la jeunesse dite instruite avait besoin d encore plus de chose , moi perso les jeunes ça m interesse pas , trop versatile !!!
bref mais en tout cas ... comment dire ... c est clair que les corteges du npa sont plus attractifs que les corteges libertaires , il y a moins de jugement et autres ...c est pour ça que je manifeste (quand je manifeste ) avec les gens du NPA , et wé ^_-
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Messagede lou » 29 Juin 2009, 15:14

Et si on arrêtait la paranoïa? depuis la création du NPA, j'ai tout entendu: Le NPA a noyauté NO PASARAN, le NPA et AL vont fusionner, le NPA a noyauté la FA, SUD est noyauté par le NPA, bla bla bla...
je serai post-féministe quand nous en serons au stade du post-patriarcat.
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Messagede AnarSonore » 29 Juin 2009, 17:25

Interview de militants qui viennent de quitter le NPA.

1 Quel est ton parcours politique : as-tu déjà milité avant d’adhérer au NPA ? As-tu participé à des mouvements sociaux ? quelles expériences t’ont amené à t’engager politiquement ? Comment en es-tu venue au NPA ?

J’ai commencé à m’engager au 1er semestre de ma 1ère année de licence lors du 1er mouvement contre la LRU. Je suis allée à la première AG et à partir de là j’ai commencé à agir. Concrètement c’était mettre en place les actions votées comme les barrages... Je n’ai pas milité auparavant, ni dans un parti politique, ni dans un cadre associatif. Etant donnée qu’on voit souvent les mêmes têtes dans les mobilisations, on parle avec tout le monde et on remarque la diversité qui existe dans un mouvement. J’ai commencé à me renseigner sur le marxisme et la ligue, surtout par internet, après avoir discuté avec des militants dans le mouvement. Sur le portail de la LCR plusieurs choses m’ont attirée : l’engagement dans les luttes féministes, l’écologie et de façon plus large les concepts de justice sociale... Suite à cela, je suis allée voir E. et Y. et on a pris un rdv pour parler du parti, de la LCR à la base... je ne savais pas grand chose du NPA à ce moment même si le processus était enclenché, les militants m’en ont parlé plus tard. A partir de là, j’ai commencé à participer aux réunions rue Daumesnil, surtout concernant le mouvement étudiant donc mes premiers contacts avec les JCR. J’ai fait un passage à la Brèche (Librairie révolutionnaire au QG de la ligue j’ai acheté le manifeste de la ligue et le programme de transition de Trotsky. J’ai demandé des références aux autres militant-e-s et j’ai commencé à lire la théorie, une de mes sources principales fut le site du Socialist workers Party en Grande Bretagne.

2 Que signifie concrètement militer au quotidien dans un comité du NPA ? Comment décidez-vous de ce qu’il y a à faire ? En quoi cela consiste ? (tracts, réunions, publiques, actions,... ?)

Militer au quotidien c’est surtout des réunions hebdomadaires en petite comité, l’organisation de réunions publiques sur des thèmes comme la guerre et des coordinations régionales ou nationales certains week-ends. Il y a bien sûr des réunions pour écrire des tracts et une répartitions des tâches. Les décisions sont souvent pris au consensus après que tout le monde ait fait part de leur opinion. Cependant, c’est souvent les mêmes qui parlent c’est-à-dire les militant-e-s confirmé-e-s.

3 Quels problèmes rencontres-tu dans l’organisation ? La LCR était une organisation à l’idéologie bien établie Comment s’est passé ta rencontre avec les anciens de la JCR/LCR et plus généralement comment se passe la rencontre entre "militants pro" et les néophytes ? Sens tu la différence entre ces deux cultures ou pas du tout ? En discutez vous dans le collectif ? Sinon à quoi cela est-il dû à ton avis et comment le vis tu personnellement ?

La rencontre avec les JCR a été très problématique. Ils ont des positions encore plus arrêtés quel a ligue même notamment sur la question de l’autonomie de la jeunesse. Cela veut dire que lors de la plupart des réunions et coordinations le débat tourne presque uniquement autour de cette question... peu importe ce dont on parle, on y arrive au bout d’un moment. Dans ces débats il existe un réel écart entre militants formés et néophytes. Au bout de la 3eme fois j’ai abandonné l’idée de pouvoir faire valoir mon opinion : ils sont plus nombreux, ils sont organisés, ils ont l’habitude d’écraser assez facilement l’opposition. Cela m’a énormément découragée car j’avais déjà beaucoup de mal à prendre la parole lors de ces réunions, je ne le faisais d’ailleurs que rarement après quelques tentatives et cela peu importe le sujet du débat. Ce qui rend les choses encore plus difficiles c’est le peu d’interaction qui existe entre la LCR et les JCR. Je m’entendais souvent mieux au niveau politique avec les gens de la ligue que les JCR mais les débats organisés étaient presque inexistants, il y a une ségrégation presque totale. Les militants jeunes du même avis que moi mais plus confirmés disaient souvent qu’avec la création du NPA les JCR auraient moins de poids dans les débats car proportionnellement ils seraient de moins en moins nombreux au fur et à mesure qu’il y aurait plus de nouveaux. Pendant que j’y ai milité c’était pas le cas, peut-être que cela a changé maintenant.

Il est clair qu’il y a un très grand écart entre les militants confirmés et les nouveaux. On sent beaucoup cet écart lorsqu’on arrive. J’ai essayé de le combler en lisant et en participant aux formations politiques, ces dernières sont cependant organisées par les JCR donc n’ont pas grand intérêt. Mais même en lisant, c’est très difficile d’être au fait sur tous les sujets abordés par le parti, ce qui fait que la plupart du temps tu te sens submergé. Tu fais alors confiance aux gens avec qui tu milites qui eux ont toujours une réponse à tes questions. Leurs réponses sont toujours très rigides et uniformes. Le discours militants est le même pour tous même la manière de s’exprimer. Si tu n’as pas cette même grammaire militante ça ne passe pas ou moins bien en tout cas. On peut rarement se remettre en question car les militants ont réponse à tout pour te garder sur la bonne voie, la leur. Un exemple : on préparait une réunion publique sur le mouvement anti-guerre. Je ne voulais pas faire un topo d’introduction au débat car je ne me sentais pas à l’aise avec ce sujet, je ne savais rien en réalité. Les militants confirmés poussent beaucoup les nouveaux militants à être visibles et à prendre la parole, j’avais personnellement l’impression que c’était moins pour notre propre formation que pour montrer que c’était pas toujours les mêmes qui faisaient les topo (une activité politique. Ce qui me fait penser ça, c’est que j’ai fais part des mes doutes aux militants, ils m’ont rassurée et m’ont subtilement dis de répéter tout ce qu’ils allaient me dire lors de la réunion préparatoire. Le fait que j’ai aucune réflexion critique sur ce que j’allais dire ne leur posait aucun problème car je fais partie du parti ce qui fait qu’apparemment on a tous les mêmes opinions ! C’est une question d’image du parti et moins de mes compétences a parler sur ce sujet. Les militants confirmés ne font pas grand chose pour combler l’écart car, il me semble, que notre ingénuité leur est plus favorable surtout lorsqu’ils sont incertains de notre fiabilité.

4 Discutez-vous des bases du nouveau parti ? Ce processus a-t-il été décisif dans ton engagement au NPA ? Y participes tu personnellement ? Sens tu que tu as prise sur ce qui se décide et sinon pour quelles raisons ? Certains comités NPA ont fait part de conflits avec la direction LCR qui était en place : cela coïncide-t-il avec ton expérience ?

Nous avons fait une réunion pour parler des textes fondateurs du NPA, les changements que nous voulions apporter étaient minimes. J’étais là mais pour être sincère je n’avais pas l’impression d’y contribuer beaucoup pour toutes les raisons précitées. Un nouveau militant n’a presque aucune idée de ce qu’il est en train de faire surtout lorsqu’il s’agit de textes fondateurs du NPA. Je ne me sentais pas compétente pour discuter de ces choses là au même niveau que les autres. Ce sentiment d’incompétence est omniprésent et conforté par le fait que les militants confirmés donne l’impression de tous savoir donc on fait confiance et j’ai laissé faire. Il y a en effet de gros conflits internes. Je peux plus parler de ceux avec les JCR qu’avec la LCR du fait de la séparation des jeunes. Lors de la coordination nationale pour préparer la fondation du parti et la dissolution de la LCR j’ai été mandaté. j’aurai pu participer à plusieurs commissions notamment celui sur les femmes mais j’ai décidé de participer à celui sur la jeunesse car je savais que les JCR y seraient en force pour défendre l’autonomie de la jeunesse. Les topo des débats étaient toujours fait avec des JCR j’en ai préparé un avec un JCR et je n’avais pas grand chose à dire. On les a préparés une heure avant les débats et je n’avais pas l’habitude contrairement au JCR avec qui je devais travailler. J’ai également pris la parole pour faire une intervention contre l’autonomie de la jeunesse, comme d’habitude je me suis fais démolir par les JCR.

5 Avec Orianne nous avons évoqué les raisons de son départ. Vous en avez discuté, que penses tu de ce départ ? Ressens tu ce qu’elle évoque (rigidité dans les discussions avec les anciens JCR, sensation d’accepter du travail à contre cœur, un certain décalage entre réalité et discours militant ? A l’inverse que trouves tu de positif et qui fait que tu restes ?

J’ai quitté le parti avant O. Les raisons principales pour mon départ sont d’une part, l’instrumentalisation systématique des militants. J’avais l’impression plus d’une fois d’être là non pour mes opinions politiques mais juste pour grossir les rangs. L’organisation me semble être fondamentalement instrumentale. L’autre raison est l’absence de remise en question des pratiques militantes et des discours que nous tenons. Les militants me contrediront certainement sur ce point... il est vrai que nous débattons beaucoup sur tout mais c’est souvent une arène pour recracher des idéologies politiques toute faite et cela ne m’intéresse pas. Le fait aussi d’uniformiser nos comportements (de façon involontaire peut-être) me paraît être un instrument de contrôle efficace, les doctrines politiques simples aussi car les nouveaux militants s’y accrochent et s’y fient... la plupart étant un peu dépassé par tout ce qui se passe au début. Il n y a en réalité aucune réelle réflexion politique... c’est doctrinaire, rigide et dangereux je pense. J’avais souvent l’impression que la fin justifie les moyens et que les militants confirmés voient peu les êtres humains et plus une armée de soldats à même de mener LA révolution, la leur... Je n’apprécie pas non plus le fait qu’ils s’intègrent dans chaque cadre de lutte afin d’imposer leur idéologie et de recruter de nouveaux révolutionnaire. J’ai eu cette expérience avec la création du Collectif Palestine sur Paris VIII. Ils ont cherché à s’imposer mais voyant que nous ne cédions pas, ils ont complètement abandonné. J’ai souvent l’impression que leur implication est toujours très intéressée et lorsqu’ils voient qu’ils n’ont aucun pouvoir, ils n’y participent pas préférant leurs propres modalités.

J’en garde une expérience assez mauvaise sur le plan humain mais politiquement j’ai beaucoup appris. Je sais un peu plus ce que je pense et ce que j’envisage comme modalités d’action politiques.


:arrow: http://www.magmaweb.fr/spip/spip.php?article178
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Messagede conan » 29 Juin 2009, 22:01

Tiens, ça me rappelle exactement ce que je disais quand j'ai quitté le NPA... avec les mêmes constats. Bon, et bien j'espère que ces gens rejoindront eux aussi avec plaisir le milieu libertaire (et si c'est dans une orga, si possible une où ils ne retrouveront pas le même phénomène des militants "expérimentés" et qui ont "réfléchi", bref des avant-gardistes qui imposent une ligne à tous...)
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Messagede Antigone » 29 Juin 2009, 22:38

AnarSonore a écrit:L’autre raison est l’absence de remise en question des pratiques militantes et des discours que nous tenons. Les militants me contrediront certainement sur ce point... il est vrai que nous débattons beaucoup sur tout mais c’est souvent une arène pour recracher des idéologies politiques toute faite et cela ne m’intéresse pas. Le fait aussi d’uniformiser nos comportements (de façon involontaire peut-être) me paraît être un instrument de contrôle efficace, les doctrines politiques simples aussi car les nouveaux militants s’y accrochent et s’y fient... la plupart étant un peu dépassé par tout ce qui se passe au début. Il n y a en réalité aucune réelle réflexion politique... c’est doctrinaire, rigide et dangereux je pense. J’avais souvent l’impression que la fin justifie les moyens


Je reconnais bien l'esprit de ces réunions.
Leur but n'est pas de faire avancer une réflexion en amenant des idées, en relevant des contradictions, c'est de sélectionner une élite.

J'ai particulièrement ressenti cela au moment de la création de SUD. Plein de postes étaient à prendre (!)
Lorsque moi (ou quelqu'un d'autre d'une sensibilité différente de la LCR) prenait la parole pour exprimer un avis différent, les mains se levaient pour demander la parole. Et à la suite, nous avions parfois une dizaine d'interventions pour dire exactement la même chose. Chacun passait son oral, montrait aux autres sa capacité à défendre le groupe, l'orga menacée... et à exercer des responsabilités. C'était un rite d'allégeance au discours dominant.
A la fin de l'échange, le "chef" prenait la parole pour résumer ce qui avait été dit et, par petites touches, décerner des bons points avec des trucs comme "pour reprendre ce qu'a dit X, je pense que", "comme a dit Y, c'est vrai que". Pour ceux dont le nom n'avait pas été cité, la route allait être plus difficile.
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Messagede Pïérô » 29 Juin 2009, 23:22

oui, mais les plus fortiches dans ce domaine et qu'ils pratiquent en réunions publiques çà reste les militants lambertistes, actuel POI. J'ai vu encore celà il y a peu, ils se dispersent dans la salle pour que celà fasse membres du public qui intervienent sans lien, c'est un peu lourdingue.

A propos de lourdingue :
conan a écrit:Bon, et bien j'espère que ces gens rejoindront eux aussi avec plaisir le milieu libertaire (et si c'est dans une orga, si possible une où ils ne retrouveront pas le même phénomène des militants "expérimentés" et qui ont "réfléchi", bref des avant-gardistes qui imposent une ligne à tous...)

parce que si tu parles des autres organisations que la tienne, sache que dans celles que je connais les décisions sont votées démocratiquement ce qui limite le pouvoir dont tu parles. Par contre et je connais bien, à la FA historiquement, puisque l'on ne vote pas vraiment, c'est bien celà que l'on rencontre, et qui a été appelé longtemps le pouvoir des vieilles barbes de la FA, et si maintenant ils n'ont plus de barbe celà n'a pas vraiment changé (et toc !) :wink:
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Re: NPA

Messagede Pïérô » 01 Juil 2009, 14:39

avec les régionales, le NPA joue la carte de la "gauche unitaire", et jusqu'au PS pour le second tour :

Déclaration commune du NPA et du PG à l’issue de leur rencontre du 30 juin

La rencontre des délégations du NPA et du Parti de Gauche respectivement conduites par Olivier Besancenot et Jean-Luc Mélenchon qui a eu lieu le 30 juin au siège de ce dernier a donné lieu à la déclaration commune suivante :

Le NPA et le Parti de Gauche constatent les ravages provoqués par la crise globale du système capitaliste, à la fois économique, sociale et écologique, dans laquelle la politique des classes dirigeantes a plongé le monde. Ils dénoncent la vague de licenciements qui frappe de plein fouet le monde du travail et l’offensive de Nicolas Sarkozy, de la droite et du Medef contre les salariés annoncée lors du Congrès de Versailles et dont la volonté de retarder l’âge du départ à la retraite est un élément phare.

Face à cette offensive pour faire payer les frais de la crise aux classes populaires, devant l’urgence de la situation, quelques soient par ailleurs les divergences entre les deux formations, le NPA et le Parti de Gauche souhaitent œuvrer à la préparation d’une contre-offensive du monde du travail pour faire valoir ses exigences au premier rang desquels la garantie d’un emploi, l’augmentation des salaires mais aussi tout refus de recul de l’âge de la retraite.

Sarkozy et la droite se prévalent des résultats des élections européennes pour donner une légitimité leur politique réactionnaire. Pourtant seul un électeur sur dix a donné son suffrage à l’UMP. Il s’agit en réalité moins d’une victoire de la droite que de l’incapacité de la gauche à lui opposer une véritable alternative. En proposant d’accompagner ce système et en se contentant de remèdes homéopathiques qui ne le remettent pas en cause, cette gauche devient du coup inutile aux yeux du plus grand nombre. C’est ce qui explique la crise profonde des partis de la sociale démocratie en Europe. L’abstention massive des classes populaires et des jeunes - phénomène le plus important de ces élections - illustre cruellement cette tendance de fond. Cette abstention est certes au rejet de l’actuelle construction libérale et anti démocratique de l’Europe. Mais aussi au fossé de plus en plus grand entre les aspirations populaires et l’offre de la gauche institutionnelle. Dans une situation où la crise va s’aggraver, il y a là un risque majeur. On ne peut que s’inquiéter de la progression de l’extrême droite. Elle prouve qu’elle peut profiter du désespoir des milieux populaires.

Les deux partis soulignent également l’ambiguïté du vote Europe Ecologie. Il reflète une prise de conscience salutaire de la crise écologique. C’est décisif ! Mais ses porte-paroles en font aussi une stratégie politique pour dépasser le clivage gauche/droite. Pour nous, on ne peut ignorer le lien étroit entre la logique prédatrice du capitalisme et le désastre environnemental.

Ils s’accordent pour favoriser l’unité la plus grande contre les projets de la droite et du patronat que ce soit dans le domaine social, écologique, et des droits et des libertés. Le NPA et le Parti de Gauche sont ainsi unis actuellement dans la mobilisation contre l’EPR ou dans le comité national contre la privatisation de La Poste. Mais ils avancent aussi des propositions d’initiatives sur le terrain de la lutte contre les licenciements.

Les deux formations estiment aussi indispensable d’unir les forces de gauche et des écologistes qui rejettent la logique du système capitaliste aux élections régionales. Il est urgent de rendre plus crédible une véritable alternative au système.

Les deux partis constatent que les propositions issues de leurs instances nationales respectives sont suffisamment proches pour leur permettre d’avancer dans cette voie unitaire pour les élections régionales. En conséquence, ils se prononcent au premier tour des régionales pour un accord national pour les 21 régions hexagonales sur des listes autonomes indépendantes associant les forces qui composent aujourd’hui le Front de Gauche comme le PCF et le Parti de Gauche et le NPA, LO, Alternatifs, Alterekolo et les autres courants qui sont dans la Fédération, militant-e-s de quartiers ou du mouvement social. Le NPA les nomme « forces anticapitalistes », et le PG « l’autre gauche ». Ces listes seraient porteuses des exigences des classes populaires, d’un programme d’urgence en rupture avec la logique capitaliste et le productivisme pour les régions. Elles seront autonomes et indépendantes du PS et des listes de type Europe Ecologie.

Au second tour, les listes soutenues par le Parti de Gauche et le NPA se battront pour faire gagner la gauche et empêcher que des régions basculent à droite. Pour cela, les deux organisations se prononcent d’ores et déjà pour des fusions « techniques » ou « démocratiques » des listes de gauche à l’exception de tout accord incluant le Modem.

Pour le NPA, au sein de l’institution, les élus de ces listes conserveront leur liberté totale de vote et refuseront d’accepter des mesures et des budgets défavorables aux travailleurs et à la population.

Il subsiste évidemment au stade de cette première rencontre des questions à régler.

Pour le Parti de Gauche, l’ambition est d’être en situation d’appliquer le programme de ces listes dans le nombre le plus important possible de régions. Le plus sûr moyen d’imposer ce rapport de force consiste à placer ces listes en tête des listes de gauche au soir du premier tour.

Pour le NPA, les élus refuseront de contracter des accords de gestion avec les dirigeants du PS et d’Europe Ecologie. En effet, le NPA constate que les majorités de gauche ayant géré les régions depuis 6 ans n’ont pas mené de politique visant à satisfaire les besoins de la population et à répondre aux exigences écologiques. Elles ont pris des mesures qui leur étaient défavorables, par exemple des subventions accordées à des entreprises qui licencient.

A ce stade, les deux partis estiment que ces différences n’empêchent pas de poursuivre le processus entamé aujourd’hui. Au contraire, les deux partis estiment que leur rencontre aujourd’hui contribue à renforcer une dynamique positive et s’en félicitent. Un rassemblement aussi ambitieux est possible, il peut changer bien des choses. Pour le rendre toujours plus crédible, le Parti de Gauche et le NPA vont poursuivre leurs contacts, et s’invitent d’ores et déjà à leurs rendez-vous de l’été. Ils proposent également à tous les partenaires pressentis un groupe de travail commun pour commencer à avancer sur le contenu de ce que pourrait être le programme d’un tel rassemblement pour les régionales.

Paris, le 30 juin.

Pour le NPA : Pierre Baton, Olivier Besancenot, Frédéric Borras, Pierre François Grond, Ingrid Hayes, Guillaume Liégard, Danielle Obono

Pour le Parti de Gauche : Jean Luc Mélenchon, Gabriel Amard, Eric Coquerel, François Delapierre, Audrey Galland, Raquel Garrido, Pascale le Neouannic, Corinne Morel Darleux


l'anticapitalisme, c'est comme la photo de che guevara, c'est pour faire décoration.
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Re: NPA

Messagede conan » 01 Juil 2009, 15:01

Soyons prêt-e-s à accueillir les déçu-e-s, et il va y en avoir un certain nombre.
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Re: NPA

Messagede Pïérô » 01 Juil 2009, 15:13

Ci s'était aussi simple...
C'est évidemment présenté comme un truc de circonstances, le côté "unis contre la droite" peut aussi séduire. Je ne vois pas çà forcément sur du court terme. Il y a quelques départs individuels sur la gauche, souvent des libertaires ou sympatisants égarés qui reviennent dans le giron, mais c'est plutôt vers la droite que des départs se sont produits avec la construction du "front de gauche", et c'est quelque chose qui joue actuellement. Aller vers le mouvement libertaire en l'état, c'est quelque chose qui confine au sacrifice pour ceux qui se disent révolutionnaires et qui sont allés au NPA pour le nombre, le côté "dynamique" et l'efficacité organisationnelle.
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Re: NPA

Messagede conan » 01 Juil 2009, 16:50

Ben j'en connais quelques-uns pourtant (dont moi). Mais mon analyse ne s'applique pas à tout le monde, c'est sûr...
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Re: NPA

Messagede Seitanarchist » 05 Juil 2009, 15:43

L'EG ne s'est pas développée dans les usines parce que des militants d'EG sont allés taffer dedans, mais parce que des travailleurs des usines ont rejoint l'EG et ont milité dans leur boîte. Enfin, c'est ce que je pense.


Allez ... j'vais faire mon chieur matérialiste :

"C'est la vie qui détermine la conscience et non la conscience qui détermine la vie".
Donc je suis d'accord avec toi.

C'est la même chose pour les idées et surtout les pratiques anarchistes : Elles auront toujours plus de raisons de se développer chez ceux que la critique interpelle que chez ceux à qui elle s'applique.

Soyons prêt-e-s à accueillir les déçu-e-s, et il va y en avoir un certain nombre.


Je propose la création des cellules psychologiques de crise.
Viens faire ta thérapie en dehors des partis, camarade ! :lool:

Sans déconner en revanche, il est assez amusant de voir que les concerts par exemple, ou les évènements et rassemblement de tout ordre sous le jour de la convivialité ou de la fête sont un excellent moyen de faire avancer nos critiques.
J'ai vu beaucoup de gens passer par là. Déçus des organisations traditionnelles qui se sont retrouvés dans les soirées à thème, les débats, les projections, les discussions, les concerts et tout type de rencontre avec de la bouffe et des tables de presse. Peut être qu'il faut apprendre à redonner vie à tout ça.
J'ai l'impression qu'en dehors de certaines personnes qui s'impliquent dans ce genre d'initiatives, beaucoup ne le ressentent et ne le font (dans les Organisations traditionelles) que dans une optique "Organisationnelle" et perdent ainsi de vue l'authenticité de ce genre d'évènements en les transformant en machine à fric et en poste de recrutement.
Ce qui est assez dommage puisque dénué de spontanéité et d'ouverture.

"Ce n'est pas à la politique de gagner la vie, mais au mouvement de la vie de se politiser"

Okay, il faut que j'arrête de lire les situs ! Ce genre de phrase miroir est rébarbatif. :oops:
Je m'arrête là.
"We can protest untill death, they won't listen, don't sit back and think It will happen. They won't give up what they've robbed, stand up and resist." Conflict
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Re: NPA

Messagede Nico37 » 11 Juil 2009, 16:52

Libération 6 juillet

Après la soudaine éclaircie NPA-Parti de gauche, la semaine dernière, le ciel de la gauche radicale s'est assombri ce lundi. Alors que Jean-Luc Mélenchon, fondateur du PG, et Olivier Besancenot s’étaient accordés sur le principe de listes communes et indépendantes du PS au premier tour des régionales, les discussions se corsent avec l’entrée en jeu du PCF, second pilier du Front de gauche.

Le Nouveau parti anticapitaliste et les communistes n’ont pas réussi à s’entendre sur cette idée d’alliance électorale en vue de mars 2010. Sans surprise, les négociations ont achoppé sur l’attitude à adopter vis-à-vis du parti socialiste: le PCF défend des accords de gestion avec le PS, ce à quoi le NPA est, à l’évidence, allergique.

A l’issue d’une rencontre entre leurs deux délégations, Pierre Laurent, numéro deux communiste, a résumé le dénominateur commun: «Nous avons le souci les uns et les autres de battre la droite au second tour» des régionales.

«Mais nous, nous pensons que nous devons porter l’ambition d’aller à des majorités de gauche dans les régions. Et les conditions de ces majorités font débat entre nous», a ajouté Pierre Laurent, dont le parti aavait souhaité «élargir le Front de gauche» mis sur pied avec le PG aux européennes.

«Majorité bidouillée avec le PS»
Olivier Besancenot, porte-parole du NPA arrivé derrière le Front de gauche, le 7 juin dernier, a, lui, fait de l’indépendance vis-à-vis du PS une «question-clef»: «C’est évident que si on fait une liste anticapitaliste unitaire, elle assumera son indépendance jusqu’au bout.»

Celui-ci s’était prononcé pour des «fusions techniques» avec le PS au second tour des régionales, ce qui permettrait à des élus d’extrême gauche de «garder [leur] liberté de parole, de propositions» et, le cas échéant, de ne pas voter le budget d’une majorité socialiste.

«On ne se voit pas, nous, au nom d’une majorité bidouillée avec le PS, voter des subventions publiques à des groupes qui licencient actuellement», a-t-il invoqué, assurant néanmoins «tout faire pour le rassemblement unitaire».

Un groupe de travail doit être constitué pour poursuivre les discussions sur une éventuelle alliance, qui ne sera pas tranchée avant octobre.


Discussion NPA-PCF

Lundi 6 juillet, les délégations du PCF et du NPA se sont rencontrées, premier contact depuis les élections européennes. Un large accord s'est exprimé sur l'analyse de la crise et ses conséquences pour les salariés et les classes populaires, dont nous ne connaissons que les premiers méfaits.

Accord aussi sur la situation politique, essentiellement sur l'appréciation de l'abstention, qui relativise le succès de la droite, la signification des listes Europe Ecologie, au centre, et sur la crise du PS, même si chacun n'en tire pas nécessairement les mêmes conclusions. Une divergence est apparue sur l'appréciation de la politique des directions des confédérations syndicales qui, à nos yeux, n'ont offert aucune perspective à la vague de mobilisation des six premiers mois de l'année. Cette divergence se retrouve dans la façon dont nous abordons la question des leviers unitaires de mobilisation à construire pour préparer la riposte du monde du travail. Ce qui fait que, même si la délégation du PCF a accueilli favorablement nos propositions sur ce terrain, elle n'y accorde pas la même importance que 0nous.

Cette divergence s'est retrouvée dans la façon dont nous pouvons prolonger l'unité sur le terrain des élections régionales. Le PCF entend avoir la même politique partout, et il privilégie le cadre du Front de gauche, sans être opposé à un autre type de rassemblement, ce qui va dans le sens d'un accord possible. Mais d'importantes divergences se formulent à ce moment de la discussion: une insistance sur la nécessité de rassembler toute la gauche sans « aucun préalable » (donc possibilité d'accord avec le PS dès le premier tour) et, même si il y a en partie convergence sur la critique de la politique menée dans les conseils régionaux par la gauche, le PCF demeure dans une perspective de gestion avec le PS.

Bien sûr, ce ne sont là que les premiers constats qu'a enregistrés notre déclaration commune et que nous avons portés à la connaissance de la presse, séparément, la délégation du PCF ayant refusé un point presse commun. La discussion commence. Les prochains rendez-vous sont ceux de nos universités d'été respectives, de la fête de l'Humanité et… dans les entreprises et les quartiers, au cœur des luttes.

Yvan Lemaitre
Modifié en dernier par Nico37 le 23 Juil 2009, 19:34, modifié 1 fois.
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Re: NPA

Messagede DanKlaf » 13 Juil 2009, 16:17

Je pense que le problème est surtout dans la diffusion.
Parce que les idées, elles, sont bien là. Idem pour la motivation, pour les moyens humains... Quand quelqu'un veut se faire une idée des différents groupes d'action à disposition de ses petits bras et de sa petite tête, il se contente aujourd'hui, souvent, de jeter un coup d'oeil au paysage politique éligible pour prendre sa décision. A partir du moment où un groupe de pensée n'a aucune vitrine quelle qu'elle soit à aucune élection locale ou nationale quelle qu'elle soit, il n'existe pas, ou bien on considère qu'il est incapable d'agir et de défendre ses idées.

Les actions sur le terrain sont primordiales, mais elles ont beaucoup de mal à vivre aujourd'hui si elles ne sont pas relayées par les médias. Le NPA dispose d'une place toute faite au sein des médias, dans le sens où il s'agit d'un parti politique qui fait des voix, et qui donc a droit à un temps d'antenne.

Si la caméra ne vient pas à toi, c'est toi qui ira à la caméra !
DanKlaf
 

Re: NPA

Messagede Lepauvre » 13 Juil 2009, 19:38

DanKlaf a écrit:Si la caméra ne vient pas à toi, c'est toi qui ira à la caméra !


Et c'est là où elle te mangéra, la caméra.
Vous trouverez de la limonade dans l'arbre...mais il faut grimper.
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