FN - RN et ses satellites

...Sans Papiers, antifascisme...

Re: FN & ses satellites

Messagede Nico37 » 09 Déc 2012, 02:11

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Re: FN & ses satellites

Messagede altersocial » 09 Déc 2012, 10:12

Lorànt Deutsch : les mauvaises fréquentations

Lorànt Deutsch, sa bobine et ses bésicles, sur la couverture d'un livre de Patrick Buisson, voilà qui fait lever un sourcil. Deux lorsqu'on sait que le sujet en est Céline... Mais pourquoi l'intarissable conteur de Métronome, royaliste proclamé, s'est-il acoquiné avec l'ex-directeur de la rédaction de Minute, grand ordonnateur du virage droitier de la campagne de Nicolas Sarkozy ? Inconséquence ? Provocation ?

"Ah, mais Le Paris de Céline n'est pas un livre "de" Lorànt Deutsch ! se récrie-t-on chez son éditeur habituel. C'est celui de Patrick Buisson. Lorànt ne fait que le présenter." Pierre Féry, numéro 2 de Michel Lafon, prend fait et cause pour son auteur, prodige éditorial dont le Métronome s'est vendu, depuis sa sortie en 2009, à plus de deux millions d'exemplaires, toutes éditions confondues. Opération déminage, donc. Mais cela va mieux en le disant : le livre, un mois avant sa parution, était bel et bien présenté par Albin Michel – éditeur de Patrick Buisson – comme une œuvre à quatre mains. "On a dû mettre un peu les choses au point avec nos confrères, concède Pierre Féry. Non qu'une proximité avec Patrick Buisson nous gêne particulièrement, mais c'est une question de correction. Albin Michel ne peut pas présenter comme coauteur quelqu'un qui ne l'est pas. C'est maladroit." Faussement magnanime : "Je comprends qu'ils aient été tentés. Avec les chiffres de vente de Lorànt chez nous..."

Exit donc le nom – mais pas la photo – du comédien sur Le Paris de Céline, il n'est plus mentionné qu'en "présentateur" sur le bandeau rouge qui enrubanne la couverture. Le rôle, en somme, qu'il avait déjà dans le documentaire du même Buisson, tourné en juin 2011 et diffusé en décembre de cette année-là sur la chaîne Histoire. Pierre Féry : "Tout controversé qu'il soit, Patrick Buisson est le directeur de cette chaîne, et Paris, le sujet de prédilection de Lorànt. Quand il nous a annoncé cette collaboration l'année dernière, nous l'avons trouvée plutôt valorisante." (...)
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Re: FN & ses satellites

Messagede altersocial » 11 Déc 2012, 08:26

Intéressant parce que le FN était dans un de ses bastions régionaux.
A noter l'importante abstention dont on connait la composition sociale régulièrement, le spectacle électoraliste des clowns gestionnaires du capital ne fait guère plus recette au sein des classes populaires :

Le FN prend une claque à Béziers

La candidate d’extrême droite n’est pas parvenue, hier, à se qualifier pour le second tour de la législative partielle alors qu’elle espérait profiter de la crise à l’UMP et de l’impopularité du PS.
Par ANTOINE GUIRAL Envoyé spécial à Montpellier

Après avoir beaucoup plastronné ces jours-ci, Marine Le Pen et ses amis vont pouvoir méditer sur la leçon de Béziers. Persuadée que le terreau local comme les circonstances politiques nationales lui était très favorables, l’extrême droite se voyait déjà avec un troisième député à l’Assemblée nationale. Elle a déchanté, hier soir, avec l’élimination directe de sa candidate - France Jamet - lors du premier tour de l’élection législative partielle de la 6e circonscription de l’Hérault. Certes, la frontiste totalise 23,37% des suffrages. Mais c’est insuffisant, en raison de la faible participation (41,54%), pour se qualifier au second tour et provoquer une triangulaire, comme en juin.

Dimanche prochain, ce sera donc un classique duel UMP-PS. Il opposera Elie Aboud (UMP), qui a largement viré en tête avec 42,61% des voix, à la socialiste Dolores Roqué (27,73%). Malmenés dans les sondages, les deux grands partis de gouvernement vont savourer ce sursaut républicain presque inespéré…

Crise. Jusqu’à la dernière minute, leurs candidats respectifs redoutaient de ne pas se qualifier pour le second tour. L’UMP en raison de sa crise interne et des ravages supposés qu’elle provoquerait auprès de ses sympathisants ; le PS pour avoir dirigé le pays depuis six mois sans le moindre état de grâce et avoir déçu bon nombre de ses électeurs. Mais ni les couacs sur le dossier de Florange ni l’affaire présumée du compte suisse du ministre du Budget, Jérôme Cahuzac, n’ont provoqué les dégâts escomptés par le FN.

Le parti d’extrême droite pourra toujours arguer que les élections partielles ne lui sont jamais favorables. Mais sa candidate, qui avait axé sa campagne sur «la désespérance des électeurs de gauche et l’exaspération de ceux de droite», était persuadée faire le plein des protestataires. L’échec est patent. France Jamet s’est d’ailleurs montrée amère, hier soir, en confiant que ce vote traduisait «la réalité d’un système qui se défend bien». Selon elle, l’UMP Elie Aboud a «bâti un système clientéliste dans lequel les procurations ont joué un rôle majeur». Et de manier la langue de bois, comme un parti «classique» un soir de défaite, pour défendre bec et ongles son score qui traduit une progression du FN, passé de 22,54% en juin à… 23,37% hier.

Ultralocale. A l’UMP, la percée est plus spectaculaire. Jean-François Copé et François Fillon peuvent remercier leur candidat de leur avoir épargné une humiliation supplémentaire. Elie Aboud améliore de près de neuf points son résultat du printemps. S’étant vu battu et rongé par le doute tout au long de sa campagne, il était hier soir triomphant. Joint par Libération, il met sa performance sur le compte «du travail, de la proximité, de la constance de l’action et des services rendus». Mais lance aussi un avertissement aux dirigeants de l’UMP : «La base militante vous envoie un message assez simple : "Regardez ce qui se passe ici, ce que nos militants ont fait et n’allez pas plus loin dans vos querelles".»

Très proche de Jean-François Copé, Elie Aboud avait renoncé à le faire venir sur place en début de semaine, optant pour une campagne ultralocale. Chaleureux et plein de bagout, ce médecin d’origine libanaise a joué à fond la carte de la «droite décomplexée» chère à son mentor. Il a activé ses nombreux réseaux, su parler à l’importante communauté pied-noire de sa circonscription et a cogné, comme au bon vieux temps, contre le gouvernement «socialo-communiste».

Quant à la socialiste Dolores Roqué, qui avait battu Elie Aboud de 10 voix en juin avant l’invalidation par le conseil constitutionnel, elle va devoir ramer pour s’imposer dimanche. En léger recul par rapport à juin, elle compte très peu de réserves de voix à gauche. Hier soir, elle en appelait «aux républicains et aux électeurs qui ont voté FN par désespoir». Cela risque d’être juste.


Pour une fois le FN ne profite pas d'une abstention massive.

:arrow:Législatives partielles : déconvenue pour Le Pen
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Re: FN & ses satellites

Messagede Nico37 » 14 Déc 2012, 22:38

Longuet et Collard assignés pour « injure publique » après un bras d’honneur 14/12

L'ancien ministre et le député refusent que la France reconnaisse une responsabilité collective dans le colonialisme et ses crimes. Et l'ont exprimé par le geste.

Gérard Longuet et Gilbert Collard ont été assignés par des associations pour injure publique pour le bras d’honneur qu’ils avaient fait en réponse à une demande du gouvernement algérien exigeant que la France reconnaisse les «crimes» du colonialisme, selon un avocat.

L’ancien ministre de la Défense Gérard Longuet avait effectué ce geste le 30 octobre pendant le générique de fin d’une émission politique de Public Sénat. Alors que le son était coupé mais pas l’image, il réagissait à la question hors antenne d’une journaliste sur la demande du ministre algérien des Anciens combattants, exprimée l’après-midi même, pour «une reconnaissance franche des crimes perpétrés à leur encontre par le colonialisme français». Ce bras d’honneur, assumé ensuite par le sénateur de la Meuse, avait été réédité le 1er novembre à l’antenne par le député FN Gilbert Collard sur le même thème et sur LCI.

Deux associations, le Rassemblement démocratique algérien pour la paix et le progrès (RDAP) et l’Organisation arabe unie (OAU), et un de leurs dirigeants, Saada Zaoui, de nationalité algérienne, ont décidé de citer les deux hommes politiques devant la 17e chambre du Tribunal de grande instance (TGI) de Paris, a indiqué l’avocat des associations, Me Anthony Bem.

« Aucune association ne me rendra manchot »

Le bras d’honneur est «un acte de mépris injurieux envers les personnes d’origine et/ou de nationalité algérienne», indique la citation, consultée par l’AFP. Les deux associations demandent au tribunal de condamner Longuet et Collard à 50 000 euros de dommages et intérêt chacun. Saada Zaoui réclame 20 000 euros.

Contacté par l’AFP, Gérard Longuet a estimé que l’accusation d’injure publique à son encontre n'était pas caractérisée en droit, d’une part car son geste n'était pas public mais commis pendant le générique, de l’autre car il ne visait personne nommément. «Mon geste ne s’adressait ni aux Algériens ni au ministre mais à l’idée qu’on puisse trancher l’histoire par des formules expiatoires de culpabilité collective et intemporelle», a-t-il dit

Interrogé par l’AFP, Collard a répondu qu’il irait «s’expliquer devant le tribunal avec infiniment de respect». «Aucune association ne me rendra manchot», a-il ajouté.
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Messagede Nico37 » 15 Déc 2012, 20:19

Louis Aliot n'exclut pas des accords FN-UMP en 2014 12/12 Oihana gabriel

Florange, l'exil de Depardieu, le « mariage pour tous » et le revers politique à Hénin-Beaumont étaient au menu des discussions de l'émission « Mardi politique » sur RFI, en partenariat avec 20 Minutes et Le Point, qui avait pour invité Louis Aliot, vice-président du Front national. Alors que le FN a été éliminé dès le premier tour des trois législatives partielles dimanche, Louis Aliot relève toutefois les « grandes victoires idéologiques » de son parti, notamment sur les questions identitaires. Le FN a-t-il profité des bisbilles à l'UMP ? «Nous avons progressé, assure-t-il. La cote de popularité de Marine Le Pen dépassait dans les derniers sondages celle de Jean-François Copé. La popularité, c'est le vote de demain. » Quant aux prochaines échéances, il laisse la porte ouverte à d'éventuels accords entre le FN et l'UMP aux municipales. « Certains élus [frontistes] sont favorables à des discussions au niveau local. »
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Messagede Nico37 » 18 Déc 2012, 01:53

Marine Le Pen refuse un photographe de l’AFP aux images trop « laides » 17/12

Vendredi dernier, un photographe de l'Agence France-Presse se voyait fermer la porte d'une conférence de presse de Marine Le Pen au siège du FN, à Nanterre. Selon la directrice de cabinet de Mme Le Pen, il s'agissait d'une sanction pour manque d'esthétisme, rapporte Le Point.fr :

"Vous vendez des photos d'elle qui sont aberrantes, tellement laides qu'elles frisent l'insulte."

Lundi 17 décembre, LCI a demandé à Marine Le Pen si un tel renvoi n'attentait pas à la liberté de la presse, rapporte Le Lab. La présidente du FN a ajouté une dimension économique à l'argument de sa directrice de cabinet : le photographe de l'AFP "déforme" ses photos pour mieux "les vendre".

"Je considère que ces gens font de l’argent sur notre image, puisqu’ils vendent les photos qu’ils prennent.

Ah bon c’est la liberté de faire de l’argent avec notre image ? Eh bien ma liberté c’est de leur dire non. Pour des raisons trop longues à expliquer.

Ce n’est pas la liberté de la presse, c’est une entreprise commerciale. Vous faites de l’argent bien souvent avant de faire de l’information, c’est en tout cas le cas de ce photographe qui prend un malin plaisir à déformer des photos, ce qui ne me paraît pas très professionnel, pour pouvoir les vendre. Donc j’ai dit stop."

Vendredi, l'AFP récusait "les accusations portées contre le photographe mis en cause auquel elle apporte tout son soutien". Elle tenait à souligner que ses photographes "appliquent comme tous les journalistes de l'agence les règles d'impartialité qui sont l'un des fondements de la mission de l'AFP".
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Messagede Nico37 » 27 Déc 2012, 02:34

Quand le FN recrute dans les syndicats. 26/12

" Pour renforcer son poids dans l'électorat ouvrier, le Front national cherche désormais à recruter des sympathisants parmi les syndicalistes.Enquête sur la nouvelle stratégie du parti de Marine Le Pen. "

Le Front national fait les yeux doux aux syndicalistes

Adossé à un fort électorat ouvrier, le parti de Marine Le Pen veut désormais recruter au sein même des organisations syndicales. En ligne de mire : les municipales de 2014.

Paris, le 1er mai 2011.Thierry Gourlot membre du bureau du Front national et adhérent à la CFTC, défile avec Fabien Engelmann qui a été exclu de la CGT en 2011 pour avoir été candidat aux élections cantonales sous l'étiquette FN.
Le Front national s'intéresse de très près aux syndicats. Dernière illustration en date : les futurs candidats FN pour les municipales de 2014 auront à remplir une fiche biographique sur laquelle ils devront préciser leur appartenance à une organisation syndicale. Une simple case à cocher... qui en dit long sur l'intérêt grandissant du parti de Marine Le Pen à l'égard des défenseurs des salariés. « De plus en plus de syndiqués, même des élus et des mandatés, prennent leur carte chez nous. Nous n'avions pas ces profils il y a deux ou trois ans », affirme Steeve Briois, le secrétaire général du FN implanté à Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais).

Emergence de candidats frontistes syndiqués en 2011

Certes, le Front n'en est pas à sa première tentative. Déjà dans les années 1990, des syndicats FN (police, pénitentiaire, RATP...) avaient vu le jour, avant d'être interdits par la justice. Aujourd'hui, la stratégie a changé : le Front n'infiltre plus en plaçant des sympathisants du parti au sein des syndicats mais il recrute directement des syndiqués encartés et acquis aux principes frontistes. « Ils prennent contact avec les syndicalistes, essaient de les rencontrer. Et leurs thèses trouvent un écho, décrypte Sylvain Crépon, un sociologue spécialiste du Front. Cela permet au FN de se légitimer auprès du monde du travail, tout en déstabilisant les syndicats. » En2011, déjà, l'émergencede candidats frontistes syndiqués lors des élections cantonales avait donné des sueurs froides aux syndicats. « Il y a fort à parier que le Front présentera à nouveau des candidats syndiqués pour les municipales de 2014, anticipe Jean-Paul Ravaux, le président de Visa, un collectif intersyndical de lutte contre l'extrême droite. Car, avec la crise, nous constatons une poussée du Front national dans les syndicats. » Et en privé, certains syndicalistes sont alarmistes. « Dans le Nord ou l'Est, certains gars sont devenus ouvertement pro-Front national, du jamais-vu ! » s'alarme ainsi ce haut cadre de la CGT. Les syndicats, quant à eux, cherchent déjà à contrer cette offensive.

« Faire passer nos idées dans le monde du travail » Thierry Gourlot, membre du bureau du FN et adhérent à la CFTC

Thierry Gourlot est l'un des cofondateurs du Cercle national de défense des travailleurs salariés. Le CNDTS, qui compte une centaine de membres, a été créé en2011 après l'exclusion de Fabien Engelmann de la CGT (pour avoir été membre du FN et candidat aux cantonales).

Y a-t-il de plus en plus de frontistes parmi les syndiqués ?

THIERRY GOURLOT. Absolument. Depuis l'arrivée de Marine Le Pen, c'est indéniable. Du temps de Jean-Marie Le Pen, la culture du Front était plutôt antisyndicale. Aujourd'hui, nous sommes devenus le premier parti de la classe ouvrière et nous avons des militants à la CGT, à FO et à la CFTC. Très peu, en revanche, à la CFDT ou à l'Unsa.

Pouvez-vous chiffrer ce phénomène ?

Non. Mais nous avons des remontées du terrain. Lors des élections cantonales de 2011, par exemple : en dehors des quelques dizaines de cas médiatisés de personnes syndiquées exclues par leur organisation parce que membres de notre parti, nous savons que des centaines de nos candidats étaient en réalité affiliés à un syndicat.

Lors des prochaines municipales, les syndicats constitueront-ils un levier électoral important ?

C'est un levier qu'on ne peut en tout cas ignorer. Ce qui est sûr, c'est que nous allons instituer une fiche biographique que tous les futurs candidats devront remplir en y indiquant notamment leur appartenance syndicale. C'est important pour un parti de connaître ce genre d'information.

Avez-vous comme projet de créer un « syndicat FN » ?

Il y a actuellement un déb at interne au Front sur cette question. Je n'y suis personnellement pas favorable, mais le sujet n'est pas tranché. En revanche, en 2011, nous avons créé le Cercle national de défense des travailleurs salariés (CNDTS) — à l'origine, c'était en réaction à l'exclusion d'un candidat FN de la CGT. L'objectif de cette structure est de défendre les syndicalistes frontistes victimes d'une chasse aux sorcières au sein de leur organisation. Nous voulons aussi fédérer tous les syndicalistes qui partagent les idées du FN, faire en sorte qu'ils se rencontrent, échangent. Cela permet de faire passer nos idées dans le monde du travail.

Vous incitez également les syndicalistes frontistes à prendre des responsabilités au sein de leur centrale, n'est-ce pas une forme d'entrisme ?

Non. L'entrisme n'est pas notre stratégie. Si je demande aux membres frontistes de s'impliquer dans leur activité syndicale, c'est parce que c'est une excellente école. Laformation syndicale leur apprend à réagir à chaud, à organiser des manifestations, à acquérir une expertise juridique, à savoir dialoguer avec le patronat, notamment au sein des comités d'entreprise, des organismes sociaux. Le Front national a besoin de ces cadres bien formés.

La riposte tous azimuts des syndicats

Le Front ne passera pas ! Voilà la position affichée par toutes les organisations syndicales. Très vigilantes, ces dernières multiplient les initiatives, afin de contrer la progression du Front en leur sein. A la suite de l'affaire Engelmann (voircicontre) en 2011, Bernard Thibault, le leader de la CGT, avait ainsi adressé une lettre à tous les syndicats de la CGT, pour expliquer en quoi les valeurs de sa centrale étaient incompatibles avec celles du FN. Dans la foulée, la CGT, la CFDT, la FSU, l'Unsa et Solidaires avaient signé un texte commun, expliquant que la « préférence nationale » prônée par le FN légitimait d'écarter ce parti de leurs organisations syndicales.

Quant aux militants qui affichent leur appartenance au FN, ils sont systématiquement exclus. « Six de nos adhérents ont connu ce sort depuis 2006 », rappelle Jean-Louis Malys de la CFDT. La CGT et la CFDT ont également édité des guides pratiques, afin de contrer les arguments du FN. Ce travail de pédagogie se décline aujourd'hui sur le terrain. « Nous allons à la rencontre de nos militants pour parler du FN », atteste Francine Blanche, de la CGT. Enfin Visa, un collectif intersyndical (CGT, FSU, CFDT, Solidaires), dispense des formations spécifiques.

Cheminots cégétistes et sympathisants FN.

Ils savent rester discrets. Cheminots, agents de la SNCF dans l'est de la France, et encartés au sein de la très puissante CGT à la SNCF, ils ne font pas étalage de leur militantisme frontiste. « Si je dis clairement que je suis Front national, je suis exclu, alors je le garde pour moi », explique ainsi Maxime*. Ce cégétiste depuis 1990 a pris sa carte au FN il y a un an. « Même si je ne mets pas en avant mes convictions politiques, je n'hésite absolument pas à dire ce que je pense. Par exemple, je ne suis pas d'accord avec le fait que la CGT défende les sans-papiers, et je le dis sans fard dans les réunions... » glisse-t-il.

" On a fini par se repérer, les uns les autres au fil des ans. " Eric*, membre de la CGT et adhérent FN depuis six ans.

Douvrin (Pas-de-Calais), le 26 mars.
Pendant la campagne présidentielle, Marine Le Pen était très active auprès des ouvriers. Le but : chasser sur les terres syndicales pour renforcer la légitimité du FN dans le monde du travail.
Frontiste sous le manteau, donc, Maxime sait toutefois que, dans sa région et dans son entreprise, il n'est pas un cas isolé : « J'ai croisé plusieurs syndicalistes à des meetings du Front. Et puis, j'ai aussi reçu des tracts de Marine Le Pen, par le biais de mails internes de la CGT. C'est un élu du syndicat qui les fait circuler auprès des sympathisants qu'il a réussi à identifier. » Eric*, lui aussi, est membre de la CGT, et adhérent au Front depuis six ans : « Dix des vingt membres de mon ancienne section dans l'est de la France étaient proches ou adhérents du FN. On a fini par se repérer les uns les autres au fil des ans, grâce aux petites vannes qu'on échangeait entre nous, raconte cet ancien élu du personnel. On se rencontrait en dehors du travail pour parler politique, mais aussi de la SNCF. Il arrivait qu'on ne soit pas d'accord avec un mouvement de grève décidé par notre syndicat, alors, ça nous faisait du bien d'en parler. » Au cours de ces réunions informelles où ces pro-FN se côtoient, la CGT n'était pas la seule chapelle syndicale représentée : « des membres de l'Unsa ou de la CFTC se joignaient également à nous », affirme Eric.

Pour ces deux syndicalistes, le rapprochement avec le FN s'est fait petit à petit. « A l'origine, j'étais socialiste, mais j'ai été déçu par la gauche », explique Eric. « La première fois que j'ai voté FN, c'était en 2002, par réaction. Mais ensuite, j'ai fini par adhérer aux idées de Marine Le Pen. Pour moi, elle est la seule qui peut faire bouger les choses. Il y a trop de misère en France, on doit d'abord s'occuper de nous avant de penser aux immigrés... » Maxime, lui, vient de l'extrême gauche, mais adhère au discours frontiste : « Il y a trop d'insécurité. Passé 22 heures, on ne peut plus se promener en ville sans risquer de se faire agresser... » Malgré le décalage entre leurs opinions politiques et la position de leur syndicat, ils n'envisagent pas de quitter la CGT. Comme le résume Maxime : « La CGT fait bien le job. »

* Les prénoms ont été changés.

« C'est insupportable, cela banalise l'extrême droite » Vincent Lelong, secrétaire général de la CGT à Calais

C'est un mélange des genres parfaitement assumé. En 2011, Tony Malaquin, responsable CFTC à l'Union locale de Calais (Pas-de-Calais), était... candidat aux élections cantonales à Ardres sur la liste du Front national. « Ma hiérarchie à la CFTC a été prévenue par lettre anonyme de ma candidature. Ils ne m'en ont pas tenu rigueur parce qu'ils ont estimé que je ne faisais pas de politique en interne et que je remplissais bien mes fonctions syndicales », explique cet adhérent de longue date au Front national, qui affirme par ailleurs : « J'ai toujours fait la part des choses entre mon engagement syndical et mes opinions politiques. »

La CGT épingle la CFTC

Vincent Lelong (CGT) dénonce la double casquette de certains syndicalistes.
Cette double casquette n'est pourtant pas du goût des autres syndicats locaux. Notamment de Vincent Lelong, le secrétaire général de la CGT à Calais : « C'est insupportable parce que cela banalise l'extrême droite au sein des syndicats. »

Et d'affirmer que Tony Malaquin n'est pas un cas isolé au sein de son organisation : « C'est l'ensemble de la CFTC, ici, qui est aujourd'hui proche du FN. Certains de ses militants sont même des colleurs d'affiche du Front national. Pour moi, il s'agit là d'une infiltration en bonne et due forme et, comme par hasard, à l'intérieur du syndicat le plus faible », dénonce ce responsable syndical qui partage le même étage que la CFTC à la Bourse du travail de Calais (Pasde-Calais).

Ces affirmations sont réfutées en bloc par le principal intéressé, Tony Malaquin : « Le seul colleur d'affiches à la CFTC, c'était moi. Personne d'autre dans mon syndicat ne milite pour le Front national », assure-t-il. Et de conclure : « De toute façon, des frontistes, il y en a dans tous les syndicats. Même à la CGT... »

« Depuis l'arrivée de Marine Le Pen, tout a changé » Dominique Morel, membre de la Fédération nationale des chauffeurs routiers

En tant que syndicaliste [...], j'affirme que le projet politique porté par Marine Le Pen est aujourd'hui le seul qui soit tourné vers les intérêts des transporteurs français et de leurs salariés. Depuis son arrivée, tout a changé. » Sur le site du Front national du Puy-de-Dôme, Dominique Morel affiche clairement la couleur. Ex-tête de liste frontiste aux dernières élections législati-- ves à Issoire (Puy-de-Dôme), il I revendique son engagement | syndical. Délégué du person-| nel au sein de l'entreprise | Multi Transports routiers à ^ Clermont-Ferrand, il est aussi négociateur national pour son syndicat, la Fédération nationale des chauffeurs routiers (FNCR), une petite organisation de salariés du secteur des transports. « Les responsables de mon syndicat sont plutôt à gauche mais mon engagement frontiste ne leur pose aucun problème. » Le FN soutient son militantisme syndical et Marine Le Pen lui a confié la rédaction de son programme pour les transports.« Un parti politique qui veut prendre le pouvoir ne peut pas négliger le monde ouvrier », conclut-il.

Comment des cadres FO ont été approchés

Ce responsable national de Force ouvrière n'en revient toujours pas. Durant la dernière campagne présidentielle, il a été la cible de plusieurs tentatives de séduction très appuyées de la part du Front national. « C'est arrivé à plusieurs reprises, après des meetings syndicaux. J'ai été approché par des émissaires de Marine Le Pen. » La technique était alors bien rodée : « A chaque fois, cela se déroulait de la même manière. Une personne affable venait d'abord me féliciter pour la pertinence de mes analyses, puis elle m'interrogeait sur les différents candidats en lice. Finalement, cette personne me glissait : Marine Le Pen dit la même chose que votre syndicat sur ce dossier. Ne souhaiteriez-vouspas la rencontrer pour en débattre ? » A chaque fois, ce syndicaliste a repoussé ces avances. « Mais jamais, de toute ma carrière syndicale, je n'avais été approché de la sorte par le FN. Et je ne suis pas le seul haut cadre de FO à avoir été démarché de cette façon. » D'autres, en revanche, se sont laissé séduire.

Le représentant de FO-Pénitentiaire n'a ainsi pas hésité à se faire prendre en photo avec Marine Le Pen. De quoi provoquer un certain émoi au sein de la confédération, qui proscrit toute rencontre entre le syndicat et le Front national. « Tous les autres candidats avaient envoyé de simples représentants. La seule à être venue en personne, c'est Marine Le Pen... » constate, dépité, un dirigeant de la confédération Force ouvrière. Le cliché n'est pas passé inaperçu : « On s'en est largement expliqué avec nos représentants de la Pénitentiaire et l'incident est clos », conclut-il, tout en restant très vigilant sur le sujet.

L'ENJEU

Le Front national chasse sur les terres syndicales. Sous l'impulsion de Marine Le Pen, sa présidente, il veut asseoir sa position de premier parti ouvrier de France.

Ses idées - antimondialisation, et dans une certaine mesure anti-Europe - trouvent en effet un écho auprès de syndicalistes qui - et c'est une nouveauté -n'hésitent plus à adhérer au parti de Marine Le Pen. Le Front national espère ainsi renforcer sa légitimité dans les sphères du travail en vue des prochaines échéances électorales. Sur le qui-vive, les syndicats multiplient les initiatives pour contrer cette offensive. Leur argument choc : les valeurs du FN, qui prône la préférence nationale, ne sont pas compatibles avec celles du syndicalisme.

Les Clés Bien implanté chez les sympathisants FO, CFDT et CGT.

Selon un sondage Harris Viadeo Interactive réalisé le jour du 1er tour de l'élection présidentielle, le 22 avril dernier, auprès des sympathisants syndicaux (c'est-à-dire des syndicalistes, mais aussi des personnes qui ne sont pas nécessairement affiliées à un syndicat), Marine Le Pen développe son audience auprès des sympathisants FO, dont elle a capté 25 % des votes, juste derrière François Hollande (28 %). La chef de file du Front national dispose par ailleurs de points d'ancrage non négligeables dans des syndicats qui lui sont pourtant ouvertement hostiles comme la CGT (9 %) et la CFDT (12 %). Seuls SUD et la FSU sont peu concernés, avec des scores de 3 % à 4 %.

Plusieurs exclusions

En mars 2011, le syndicat Force ouvrière a sanctionné Annie Lemahieu (photo à droite), une responsable syndicale du Nord-Pas-de-Calais, candidate Front national aux cantonales.

En avril 2011, la fédération des services publics CGT a exclu Fabien Engelmann, responsable CGT du syndicat des agents territoriaux de la mairie de Nilvange (Moselle), candidat FN aux cantonales.
En mai 2011, la CFDT Moselle a exclu Daniel Durand-Decaudin (photo à gauche), candidat FN aux cantonales.

Les précédents.

Dans les années 1990, le FN crée le FN-Police, FN-Pénitentiaire, FN-Poste et le FN-RATP. Ces organisations avaient été interdites par la justice au motif qu'elles étaient les émanations d'un parti politique et en relayaient les thèses, ce qui est interdit par la loi.
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Re: FN & ses satellites

Messagede Nico37 » 29 Déc 2012, 01:44

Le Front national n’a que faire des syndicats et de leurs revendications 27/12 MATTHIEU LEPINE

« Quand le FN recrute dans les syndicats », voilà ce que titrait en une le Parisien, ce mercredi. Le journal, a en effet décidé d’offrir une tribune médiatique à la propagande frontiste concernant la question de ses relations avec le monde syndical. On pouvait retrouver sur son site une partie de « l’enquête » consacrée à ce sujet. On y découvre qu’avec, une absence totale d’esprit critique, le journal se contente de reprendre différentes déclarations, sans les commenter, ni chercher à dénouer le vrai du faux. Ainsi, on apprend tout d’abord que d’après Steeve Briois (secrétaire général du FN), « de plus en plus de syndiqués, même des élus et des mandatés, prennent leur carte » au parti. Ensuite, le sociologue Sylvain Crépon nous explique que les frontistes « prennent contact avec les syndicalistes, essaient de les rencontrer » et que « leurs thèses trouvent un écho ». Enfin, le Parisien conclu son article en citant un « haut cadre de la CGT », sans bien évidemment le nommer, qui aurait déclaré, « en privé », « dans le Nord ou l’Est, certains gars sont devenus ouvertement pro-Front national, du jamais-vu ! ».

Peut-on parler « d’enquête », lorsque l’on prend pour argent comptant les déclarations des uns et des autres ? Un tel article ne peut que réjouir la famille Le Pen. Une fois de plus, et de façon éhontée, on présente le Front national comme le parti des travailleurs. On lui offre une tribune, crédibilise son discours, sans se soucier ni de la réalité, ni des conséquences que cela pourrait avoir. Après avoir érigé Marine Le Pen en défenseuse de la laïcité, une partie des médias est entrain de lui offrir sur un plateau, le rôle de porte-parole des travailleurs. Pourtant, le Front national les a toujours méprisé, et continue de le faire. Pour s’en rendre compte, il suffit de s’intéresser à la réalité des faits.

Le Front national contre les syndicats et les travailleurs

Les syndicalistes « baladent les salariés et les escroquent », ils sont les « collaborateurs du patronat », « sont au garde-à-vous » devant le gouvernement, sont « complices du système, (…) des délocalisations et de l’augmentation massive du chômage »… Voilà comment Marine Le Pen considère les syndicats français. Elle les hait. En les attaquant avec autant de virulence (pour ne pas dire de violence), elle se fait l’allié objectif du patronat et non celui des travailleurs. Le discours « anticapitaliste » et « anti-patronal » du Front national est un leurre.

Marine Le Pen dit représenter les ouvriers, le peuple qui souffre, face aux puissances de l’argent. Pourtant, lorsque l’on se penche sur son programme, rien ne va en ce sens. Pas d’augmentation du SMIC, pas de salaire maximum, rien sur les mesures fiscales et la répartition des richesses , rien sur le retour de l’âge du départ à la retraite à 60 ans…

En réalité tout cela n’a rien d’étonnant. A chaque conflit social, le Front national brille par son absence. Prenons un cas concret. Lorsque en septembre 2010, Unilever annonce la fermeture du site de Géménos (Bouches-du-Rhône) dans le but de délocaliser sa production en Pologne, qui se trouve au coté des 182 salariés dont les emplois sont menacés ? Les syndicats. Qui est aux abonnés absents ? Le Front national. Qui sont donc « les complices des délocalisations » ? Un mois plus tard, le conseil régional de Provence-Alpes-Côte d’Azur vote à l’unanimité une motion de « solidarité avec les salariés de Fralib », le Front national (24 élus, dont un certain Jean-Marie Le Pen) sera le seul parti à refuser de se prononcer !

Souvenons-nous des grandes manifestations contre la réforme des retraites. Où était le FN à l’époque ? Le clan Le Pen prétend se soucier du sort des travailleurs. Pourtant, chaque 1er mai, il préfère honorer Jeanne d’Arc, plutôt que de défiler à leur coté pour la défense de leurs droits. Comment peut-on donc penser un instant que le sort des classes populaires intéresse ce parti ?

Un rapprochement entre les travailleurs proches des syndicats et le Front national ?

Si les médias maitrisent bien une chose, c’est l’art de faire d’un épiphénomène un mouvement de fond, qui mérite toute leur attention. Lorsque en 2011, le cas de Fabien Engelmann, ce frontiste syndiqué à la CGT, fait la une des journaux, la question d’un rapprochement entre le Front national et le monde syndical devient une évidence pour certain. Ce débat ressurgit lors de la campagne présidentielle suite à un sondage de l’Ifop.

Selon ce sondage, 19% des actifs proches d’un syndicat pensaient voter pour Marine Le Pen. Pour les proches de la CGT le chiffre montait à 22% ! Une telle révélation qui faisait se demander à l’Express, « pourquoi les sympathisants votent de plus en plus Le Pen ? ». Ce mouvement de fond annoncé ne va cependant pas se vérifier dans les urnes trois mois plus tard.

En effet, d’après une enquête réalisée par Harris interactive au lendemain du premier tour, les salariés se déclarant proches d’un syndicat ont été seulement 12% à voter pour le Front national. Le rapprochement entre le monde syndical et l’extrême droite n’a donc pas eu lieu. Bien au contraire, Marine Le Pen ayant fait un score avoisinent les 18%, on se rend compte que les salariés proches d’un syndicat sont sous représentés dans le vote frontiste. Ils ont cependant été 19% à porter leur voix sur Jean-Luc Mélenchon, contre 11% pour l’ensemble des électeurs. Concernant la CGT, on constate là aussi un écart important entre les deux sondages. Selon Harris interactive, seulement 9%, contre 22% annoncés, des cégétistes ont glissé un bulletin Le Pen.

Les sondages n’ont de valeur que pour ceux qui leur en donnent. Cependant cet écart entre les intentions de vote et la réalité des faits suite au scrutin n’est pas inintéressant. Sur quoi se basent donc aujourd’hui les médias, pour affirmer qu’un rapprochement entre le monde syndical et le Front national a lieu ? Sur les déclarations des uns et des autres ou sur des cas particuliers qui n’ont absolument pas valeur de vérité générale. Il faut être aveugle pour ne pas se rendre compte que le clan Le Pen souhaite la mort des syndicats, comme il souhaite la mort de la laïcité. La réalité est là, le Front national est plus proche des milieux skinheads et néo-nazis que des syndicats et des travailleurs.
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Messagede altersocial » 29 Déc 2012, 17:29

Certains syndicats ont amorcé des formations pour combattre le FN. Le problème frontiste ne se pose pas chez SUD ou FSU, très peu chez les centristes de la CFDT. Mais chez FO et CGT c'est une plaie. Si la CGT réagit sans ambiguïté à la frontisation de ses syndicalistes, avec FO c'est déjà cause perdue.
A nous dans nos syndicats de participer aux formations pour ensuite diffuser les argumentaires dans nos unions locales ou entreprises, et de participer aux initiatives d'un antifascisme ouvrier militant en construction : http://www.visa-isa.org/


Le FN sauvé par Jeanne et Cotelec

Le Point.fr - Publié le 28/12/2012 à 21:59 - Modifié le 29/12/2012 à 08:51
Ces deux micro-partis fondés respectivement par Marine et Jean-Marie Le Pen ont permis aux comptes du Front national de sortir du rouge.



But commun des deux structures : contracter des prêts et récolter des dons pour renflouer les caisses du parti nationaliste. En 2010, entre un échec aux élections législatives et un conflit avec son imprimeur, le FN avait ainsi une dette de près de 10 millions d'euros. Difficile donc, voire impossible, d'emprunter auprès des banques à des conditions avantageuses.

Fin 2010, Marine Le Pen a mis sur pied Jeanne, dont le nom fait clairement référence à la Pucelle d'Orléans. Les statuts décrivent officiellement la structure comme le rassemblement de "toutes celles et tous ceux qui entendent participer au redressement de la France". Son mandataire financier est Steeve Briois, secrétaire général du FN. Grâce à Jeanne, en 2011, le micro-parti "a réuni des fonds, notamment des prêts bancaires, à l'époque où le Front national ne pouvait pas le faire", expliquait Steeve Briois au site Owni.

Jeanne prête, Cotelec donne

L'argent amassé par Jeanne a été utilisé pour financer les campagnes électorales du FN. En 2011, le micro-parti a aidé près de 500 candidats aux cantonales. Ceux-ci se voyaient ensuite remboursés par l'État et pouvaient au final reverser les sommes empruntées à Jeanne. La boucle était bouclée.

Pour la première fois, la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques (CNCCFP) a publié cette semaine les comptes de Jeanne. Le rapport que s'est procuré Le Figaro indique pour 2011 que la totalité de ses ressources (environ 1,9 million d'euros) provient de la "facturation de services rendus aux candidats pour les campagnes électorales". Les dons privés ne représentent que 11 500 euros.

En revanche, pour Cotelec (abréviation de cotisation électorale), structure fondée par Jean-Marie Le Pen en 1988, les dons récoltés en 2011 par le micro-parti s'élevaient 239 464 euros. Près de 100 000 euros ont été directement versés au Front national, contournant en toute légalité la réglementation sur les financements politiques, qui limite les dons à 7 500 euros par personne, par parti et par an.

Merci aussi au Paquebot


En avril 2011, Jeanne et Cotelec reçoivent un coup de pouce du Paquebot. L'encombrant QG du FN est vendu environ 10 millions d'euros. Conséquence : le FN est excédentaire de 6 millions d'euros en 2011.

Désormais, tout va pour le mieux pour le parti d'extrême droite. Grâce à ses bons résultats aux élections législatives, les subventions annuelles vont tripler et la hausse du nombre de ses adhérents n'est pas négligeable financièrement. Pour le coup, ce n'est pas Jeanne ou Cotelec qu'il faut remercier, mais sans doute l'UMP.
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Messagede Nico37 » 29 Déc 2012, 22:48

Edouard Martin (CFDT) rencontre le Front National à Florange

Après la présence en force de l’extrême-gauche à Florange la semaine dernière, c’est au tour du Front National d’occuper le terrain des hauts-fourneaux.

En effet, l’ex-syndicaliste Engelmann désormais membre du Front National et ex-candidat FN aux dernières législatives rencontre à huit-clos Edouard Martin. Les échanges s’annoncent musclés.

Alors que Marine Le Pen n’a pas pu se rendre à Florange pendant la campagne présidentielle face au refus des syndicats, l’un des visages local du FN va rencontrer ce mercredi soir le leader médiatique de la CFDT Edouard Martin. Selon Fabien Engelmann, c’est à son invitation que cette rencontre à huit-clos avec quelques journalistes s’effectue. Il sera notamment question de l’accord signé entre l’Etat et Mittal ainsi que le projet de nationalisation proposé par Arnaud Montebourg et soutenu par la leader du Front National.

Selon nos informations, la rencontre à huits-clos s'est effectuée dans le cadre d'un reportage de la chaîne M6. C'est une demande de la journaliste et les deux contradicteurs ont acceptés. Un sujet pour l'émission 66 minutes qui sera diffusée d'ici le printemps 2013 sur le vote frontiste à Florange. Les deux opposants ont débatu de manière très vive sur divers sujets tels que la nationalisation de Florange, les propositions industrielles du Front National, sur l'immigration et la mondialisation. Edouard Martin (CFDT) et Fabien Engelmann n'ont été d'accord sur aucun sujet.
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Re: FN & ses satellites

Messagede altersocial » 30 Déc 2012, 10:47

Les deux opposants ont débatu de manière très vive sur divers sujets tels que la nationalisation de Florange, les propositions industrielles du Front National, sur l'immigration et la mondialisation. Edouard Martin (CFDT) et Fabien Engelmann n'ont été d'accord sur aucun sujet.


Faut-il discuter avec les fachos ? Et les crédibiliser dans le débat ? En tout cas le camouflet fait plaisir à lire.

Le Front national n’a que faire des syndicats et de leurs revendications

« Quand le FN recrute dans les syndicats », voilà ce que titrait en une le Parisien, ce mercredi. Le journal, a en effet décidé d’offrir une tribune médiatique à la propagande frontiste concernant la question de ses relations avec le monde syndical. On pouvait retrouver sur son site une partie de « l’enquête » consacrée à ce sujet. On y découvre qu’avec, une absence totale d’esprit critique, le journal se contente de reprendre différentes déclarations, sans les commenter, ni chercher à dénouer le vrai du faux. Ainsi, on apprend tout d’abord que d’après Steeve Briois (secrétaire général du FN), « de plus en plus de syndiqués, même des élus et des mandatés, prennent leur carte » au parti. Ensuite, le sociologue Sylvain Crépon nous explique que les frontistes « prennent contact avec les syndicalistes, essaient de les rencontrer » et que « leurs thèses trouvent un écho ». Enfin, le Parisien conclu son article en citant un « haut cadre de la CGT », sans bien évidemment le nommer, qui aurait déclaré, « en privé », « dans le Nord ou l’Est, certains gars sont devenus ouvertement pro-Front national, du jamais-vu ! ».

Peut-on parler « d’enquête », lorsque l’on prend pour argent comptant les déclarations des uns et des autres ? Un tel article ne peut que réjouir la famille Le Pen. Une fois de plus, et de façon éhontée, on présente le Front national comme le parti des travailleurs. On lui offre une tribune, crédibilise son discours, sans se soucier ni de la réalité, ni des conséquences que cela pourrait avoir. Après avoir érigé Marine Le Pen en défenseuse de la laïcité, une partie des médias est entrain de lui offrir sur un plateau, le rôle de porte-parole des travailleurs. Pourtant, le Front national les a toujours méprisé, et continue de le faire. Pour s’en rendre compte, il suffit de s’intéresser à la réalité des faits.

Le Front national contre les syndicats et les travailleurs

Les syndicalistes « baladent les salariés et les escroquent », ils sont les « collaborateurs du patronat », « sont au garde-à-vous » devant le gouvernement, sont « complices du système, (…) des délocalisations et de l’augmentation massive du chômage »… Voilà comment Marine Le Pen considère les syndicats français. Elle les hait. En les attaquant avec autant de virulence (pour ne pas dire de violence), elle se fait l’allié objectif du patronat et non celui des travailleurs. Le discours « anticapitaliste » et « anti-patronal » du Front national est un leurre.

Marine Le Pen dit représenter les ouvriers, le peuple qui souffre, face aux puissances de l’argent. Pourtant, lorsque l’on se penche sur son programme, rien ne va en ce sens. Pas d’augmentation du SMIC, pas de salaire maximum, rien sur les mesures fiscales et la répartition des richesses , rien sur le retour de l’âge du départ à la retraite à 60 ans…

En réalité tout cela n’a rien d’étonnant. A chaque conflit social, le Front national brille par son absence. Prenons un cas concret. Lorsque en septembre 2010, Unilever annonce la fermeture du site de Géménos (Bouches-du-Rhône) dans le but de délocaliser sa production en Pologne, qui se trouve au coté des 182 salariés dont les emplois sont menacés ? Les syndicats. Qui est aux abonnés absents ? Le Front national. Qui sont donc « les complices des délocalisations » ? Un mois plus tard, le conseil régional de Provence-Alpes-Côte d’Azur vote à l’unanimité une motion de « solidarité avec les salariés de Fralib », le Front national (24 élus, dont un certain Jean-Marie Le Pen) sera le seul parti à refuser de se prononcer !

Souvenons-nous des grandes manifestations contre la réforme des retraites. Où était le FN à l’époque ? Le clan Le Pen prétend se soucier du sort des travailleurs. Pourtant, chaque 1er mai, il préfère honorer Jeanne d’Arc, plutôt que de défiler à leur coté pour la défense de leurs droits. Comment peut-on donc penser un instant que le sort des classes populaires intéresse ce parti ?

Un rapprochement entre les travailleurs proches des syndicats et le Front national ?

Si les médias maitrisent bien une chose, c’est l’art de faire d’un épiphénomène un mouvement de fond, qui mérite toute leur attention. Lorsque en 2011, le cas de Fabien Engelmann, ce frontiste syndiqué à la CGT, fait la une des journaux, la question d’un rapprochement entre le Front national et le monde syndical devient une évidence pour certain. Ce débat ressurgit lors de la campagne présidentielle suite à un sondage de l’Ifop.

Selon ce sondage, 19% des actifs proches d’un syndicat pensaient voter pour Marine Le Pen. Pour les proches de la CGT le chiffre montait à 22% ! Une telle révélation qui faisait se demander à l’Express, « pourquoi les sympathisants votent de plus en plus Le Pen ? ». Ce mouvement de fond annoncé ne va cependant pas se vérifier dans les urnes trois mois plus tard.

En effet, d’après une enquête réalisée par Harris interactive au lendemain du premier tour, les salariés se déclarant proches d’un syndicat ont été seulement 12% à voter pour le Front national. Le rapprochement entre le monde syndical et l’extrême droite n’a donc pas eu lieu. Bien au contraire, Marine Le Pen ayant fait un score avoisinent les 18%, on se rend compte que les salariés proches d’un syndicat sont sous représentés dans le vote frontiste. Ils ont cependant été 19% à porter leur voix sur Jean-Luc Mélenchon, contre 11% pour l’ensemble des électeurs. Concernant la CGT, on constate là aussi un écart important entre les deux sondages. Selon Harris interactive, seulement 9%, contre 22% annoncés, des cégétistes ont glissé un bulletin Le Pen.

Les sondages n’ont de valeur que pour ceux qui leur en donnent. Cependant cet écart entre les intentions de vote et la réalité des faits suite au scrutin n’est pas inintéressant. Sur quoi se basent donc aujourd’hui les médias, pour affirmer qu’un rapprochement entre le monde syndical et le Front national a lieu ? Sur les déclarations des uns et des autres ou sur des cas particuliers qui n’ont absolument pas valeur de vérité générale. Il faut être aveugle pour ne pas se rendre compte que le clan Le Pen souhaite la mort des syndicats, comme il souhaite la mort de la laïcité. La réalité est là, le Front national est plus proche des milieux skinheads et néo-nazis que des syndicats et des travailleurs.


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Messagede Nico37 » 30 Déc 2012, 11:57

Les comptes de campagne du FN sont validés AFP 28/12

Le parti compte toutefois contester les remarques faites par la commission des comptes.

Les comptes de campagne de Marine Le Pen pour l'élection présidentielle ont été acceptés par la commission des comptes mais avec des remarques que va contester le Front national devant le Conseil constitutionnel, a-t-on appris vendredi auprès du FN, confirmant une information de Mediapart.

Marine le Pen a reçu «jeudi par courier recommandé» la décision de la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques (CNCCFP): «Notre compte a été accepté et nous allons être remboursés au maximum de ce qu’un candidat du premier tour peut recevoir, à savoir un peu plus de huit millions d’euros», a déclaré à l’AFP Jean-Michel Dubois, trésorier de la campagne.

M. Dubois a reconnu que la CNCCFP avait «réformé (corrigé, ndlr) les comptes sur un montant d'à peu près 500 000 euros» qu’elle estime ne pas pouvoir figurer dans les dépenses ouvrant droit à un remboursement.

La présidente du FN «va déposer un recours devant le conseil constitutionnel aux alentours de la mi-janvier, le temps de le rédiger», a déclaré M. Dubois. «Nous ne le faisons pas pour des questions financières puisque les conclusions de la CNCCFP ne changent rien du montant qui nous est remboursé mais pour une question de principe et pour faire jurisprudence», a assuré le trésorier.


Les micropartis qui ont sauvé le FN de la banqueroute Jim Jarrassé 28/12[/url]

Deux petites structures, emmenées par Jean-Marie et Marine Le Pen, ont permis au parti frontiste d'assainir ses comptes. Longtemps asphyxié financièrement, le FN retrouve aujourd'hui des couleurs.

A chacun son microparti. Jean-Marie et Marine Le Pen ont chacun la main sur d'une petite structure politique gravitant autour du Front national. Si le père a choisi un sigle passe-partout, «Cotelec», la fille a préféré un nom plus politique, «Jeanne», référence à la Pucelle de Domrémy, érigée par les frontistes en symbole du nationalisme. Mais les deux micropartis ont un but commun: contracter des prêts et récolter des dons pour renflouer les caisses du Front national.

Pour la première fois, la commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques (CNCCFP) publie cette semaine dans son rapport annuel les comptes de Jeanne, parti crée en décembre 2010, au moment où Marine Le Pen s'apprêtait à accéder à la présidence du Front national. Son mandataire financier n'est autre que Steeve Briois, secrétaire général du FN et très proche de la présidente. Dans les statuts de la structure, déposés au Journal officiel, Jeanne est décrit comme le rassemblement de «toutes celles et tous ceux qui entendent participer au redressement de la France».

Jeanne, la banque du FN

La réalité est beaucoup plus prosaïque: le parti, domicilié dans le XVIe arrondissement de Paris, a servi de banque au Front national. Entre 2007 et 2012, le parti frontiste a traversé une importante crise financière. Engagé dans un coûteux conflit avec son imprimeur Fernand Le Rachinel, le parti bénéficiait de très maigres subventions publiques suite à des législatives ratées. En 2010, il accusait ainsi une dette colossale de près de 10 millions d'euros. Difficile dans ces conditions d'emprunter auprès des banques à des conditions avantageuses. C'est là que Jeanne, structure vierge financièrement, intervient: comme l'expliquait Steeve Briois en 2011 au site Owni, le microparti «a réuni des fonds, notamment des prêts bancaires, à l'époque où le Front national ne pouvait pas le faire».

Jeanne a ensuite utilisé ces fonds pour financer les campagnes électorales du parti. En 2011, le microparti aurait ainsi aidé près de 500 candidats aux cantonales. Une fois leurs dépenses de campagne remboursées par l'Etat, ces candidats devaient eux-mêmes rembourser dans les plus brefs délais les prêts accordés par Jeanne. Pour l'année 2011, l'intégralité des ressources du microparti - environ 1,9 million d'euros - provient, selon la CNCCFP, de la «facturation de services rendus aux candidats pour les campagnes électorales». Le parti n'a récolté que 11.500 euros de dons privés.

Cotelec, la « pompe à finances »

Les dons, c'est l'affaire de Jean-Marie Le Pen et de Cotelec - abréviation de «cotisation électorale». Le microparti du père fondateur du FN, créé en 1988, a récolté par ce biais 239.464 euros en 2011. Cette «pompe à finance», inconnue du grand public, a reversé une partie de ses revenus - près de 100.000 euros - directement au Front national. Un moyen de contourner en toute légalité la réglementation sur les financements politiques, qui limite les dons à 7.500 euros par personne, par parti et par an. Cotelec a également consenti plus de 3 millions d'euros de prêts à la maison mère. Dont un prêt hypothécaire de 2,6 millions d'euros, que le FN a remboursé après avoir vendu son QG, le Paquebot, en avril 2011.

Depuis cette vente, qui a permis de dégager environ 10 millions d'euros, le FN a assaini ses finances. Il a réalisé un excédent de 6 millions d'euros en 2011 et devrait profiter à fond en 2013 de la dynamique enclenchée lors de la présidentielle. Son bon score aux élections législatives a eu pour effet de tripler les subventions qui lui sont versées chaque année, passant de deux millions d'euros depuis 2007 à près six millions aujourd'hui. Et la hausse du nombre de ses adhérents - et donc des cotisations récoltées - devrait également rapporter gros.
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Re: FN & ses satellites

Messagede Nico37 » 31 Déc 2012, 19:36

Les nouveaux hommes forts de Marine Le Pen 31.12 Abel Mestre

Le Front national vient de se doter d'un tout nouvel organigramme officiel. A première vue, les changements semblent superficiels, confirmant les annonces effectuées par le FN pendant l'été. Mais le document présente l'intérêt de mettre à plat les équilibres du pouvoir frontiste et les nouveaux rapports de force au sein du parti.
Cette nouvelle organisation, arrêtée pour le Conseil national du 8 décembre et qui, étrangement, n'a pas été diffusée à la presse, est le fruit de plusieurs propositions. C'est Marine Le Pen qui a tranché en dernier lieu, en prenant soin de ne formellement désavantager personne. Trois pôles de pouvoir – ou d'influence – gravitent désormais autour d'elle. Ils sont portés par trois personnes de premier plan du FN qui, pour l'instant, se neutralisent : Florian Philippot, Steeve Briois et Louis Aliot. Mais, comme toute "synthèse" politique, celle du FN peut aussi cristalliser des rivalités internes.

Les jeunes pousses

Sur cette nouvelle feuille de match, celui qui tient le rôle de meneur de jeu est Florian Philippot, 31 ans. L'ancien directeur stratégique de la campagne présidentielle a été bombardé vice-président chargé de la stratégie et de la communication depuis cet été. Il est devenu, en une année, une figure incontournable du FN. Jeune, omniprésent médiatiquement, issu du chevénementisme, il incarne un FN renouvelé. Un Front national plus "mariniste" que "lepéniste". Ses avis comptent énormément, il donne souvent le "la" au FN. Marine Le Pen suit très fréquemment ses analyses.

Sur l'organigramme, il s'est doté d'un directeur de cabinet, Joffrey Bollée, et d'une équipe constituée pour sa grande majorité de "jeunes pousses" frontistes, comme David Rachline ou Julien Sanchez. Mais son ascension éclair n'est pas allée sans mal. Certains s'agacent notamment du fait que Marine Le Pen soit devenue "Philippot-dépendante".

De plus en plus de voix lui reprochent aussi un côté "raide", détaché de la base, et son goût pour la lumière médiatique. Sa formation à l'ENA n'est pas forcément la meilleure carte de visite dans un parti qui a souvent vertement critiqué "l'énarchie".

Les historiques

Vice-président à la formation et aux manifestations, Louis Aliot, 43 ans, peut apparaître comme étant rétrogradé, puisqu'il était chargé du projet auparavant. Mais la formation est aujourd'hui primordiale pour le parti, qui cherche à former des cadres efficaces pour les municipales. M. Aliot entend se consacrer entièrement à ce chantier. Le compagnon de Marine Le Pen tourne aussi beaucoup dans les fédérations. Et, avantage au FN, il est un relais important des pieds-noirs et des rapatriés. M. Aliot garde aussi la main sur le club Idées Nation, think tank du FN qui devrait être réactivé et sur lequel lorgnait M. Philippot.

Surtout, dans son équipe, figurent des membres "historiques" du FN, comme l'ancien gollnischien Thibault de la Tocnaye, ou comme Yann Maréchal. La soeur de Marine Le Pen et mère de Marion Maréchal Le Pen n'a pas de rôle politique proprement dit, mais elle est très appréciée. Marie-Christine Arnautu, vice-présidente chargée des affaires sociales, devrait aussi rejoindre le pôle de Louis Aliot. Cette dernière vit en effet assez mal le fait de se retrouver sans équipe.

Sur des sujets comme la stratégie à adopter vis-à-vis de la manifestation contre le "mariage pour tous" ou encore sur la question de la mémoire historique de la guerre d'Algérie, Louis Aliot défend souvent des positions proches de celles de Jean-Marie Le Pen, différentes de celles d'un Florian Philippot.

Ainsi pourrait à terme se constituer un pôle d'historiques tenté de faire contre-poids, en jouant la base, aux deux autres zones d'influence autour de Marine Le Pen, et qui pourrait entrer en concurrence directe avec le secrétariat général. Reste à savoir ce que fera Bruno Gollnisch, qui demeure très populaire à la base. Pour l'instant, l'ancien rival de Marine Le Pen lors de l'élection pour la présidence en janvier 2011 ne s'implique pas dans l'appareil, mais il revient tout doucement sur le devant de la scène, notamment à l'occasion de l'opposition au "mariage pour tous".

Les hommes de l'appareil

Steeve Briois, 40 ans, a un chantier : les municipales. Secrétaire général depuis le congrès de 2011, ce militant de terrain, qui lui aussi fait le tour des "fédés", entend "professionnaliser" l'appareil FN. Quitte à rudoyer les militants et à couper les têtes. Il le répète sans cesse : son leitmotiv est la méritocratie.

Ses détracteurs contestent ses méthodes et sa façon de nommer les secrétaires départementaux, les préfets du parti. Louis Armand de Béjarry et Nathalie Pigeot l'aident à la reprise en main des fédérations, à grands coups "d'audits" pas toujours bien reçus par les militants sur le terrain. Il a reçu le renfort de Nicolas Bay, qui devient secrétaire général adjoint. Ce dernier, bon connaisseur de la carte électorale, dirigera la campagne municipale frontiste pour les villes de plus de 3 500 habitants.

M. Briois a aussi la main, en tant que secrétaire général, sur les adhésions et les élus. Le FN de la jeunesse est aussi placé sous son autorité.

En revanche, M. Briois et M. Bay ont perdu le troisième "B" de leur trio : Bruno Bilde. Ce dernier était jusqu'à présent chef de cabinet de Mme Le Pen. Il fut, notamment avec M. Briois, l'une des chevilles ouvrières de l'implantation de Marine Le Pen à Hénin-Beaumont. Il est désormais "conseiller spécial". Une fonction floue qui a tout l'air d'une rétrogradation. L'origine de ce changement de statut serait due à un accrochage entre Marine Le Pen et son père. Une version que nie Bruno Bilde, qui se félicite de pouvoir se consacrer aux municipales d'Hénin-Beaumont. ""Conseiller spécial", c'était le titre d'Henri Guaino auprès de Nicolas Sarkozy", précise-t-il, comme pour se rassurer.
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Re: FN & ses satellites

Messagede Nico37 » 01 Jan 2013, 22:01

La leader du Front National accorde une interview à JN1 13/12

Cette année, Marine Le Pen, la leader du Front National, le parti d'extrême droite, a réalisé un score de 18% aux élections présidentielles. C'était le meilleur score de l'histoire pour un candidat du Front national. Cela fait partie de la nouvelle stratégie de Marine Le Pen pour donner au Front National un nouveau visage plus décent et une alternative à d'autres partis de droite en France. Alors, quels sont ses projets pour les prochaines années ? Nous allons lui demander.

(...)
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Re: FN & ses satellites

Messagede Nico37 » 03 Jan 2013, 00:35

La légende noire de Le Pen est sacrée Entretien avec Philippe Cohen 1/2 02/01

Notre confrère et ami publie, avec Pierre Péan, une biographie de Jean-Marie Le Pen qui divise le Parti des médias. Pour les uns, il était temps de traiter cet homme politique comme n’importe quel autre, tandis que les autres accusent les auteurs d’avoir blanchi Le Pen. Paysage pendant la bataille.

Élisabeth Lévy. Votre livre a été très bien accueilli par des personnalités « fréquentables » (Jean-Louis Bourlanges, Philippe Meyer, Éric Naulleau…), peu suspectes de crypto ou de para-lepénisme. D’un autre côté, Le Nouvel Obs, Marianne – votre journal ! − et Patrick Cohen, de France Inter, vous ont accusés, Pierre Péan et vous, de « blanchir » Jean-Marie Le Pen. Votre refus de vous placer sur le terrain moral n’a-t-il pas, sinon l’ambition, du moins la fâcheuse conséquence de vous amener à cautionner les idées et le parcours de Le Pen ?

Philippe Cohen. Ce qui m’étonne le plus dans cette affaire, c’est que, vingt ans avant Pierre Péan et moi-même, en 1994, Gilles Bresson et Christian Lionet avaient entrepris une biographie de Le Pen avec exactement le même genre d’esprit : aller le voir dans une démarche d’enquête, sans a-priori, en acceptant l’idée que la fréquentation de leurs interlocuteurs d’extrême droite risquait forcément de les humaniser. Ils admettaient aussi que l’empathie est inévitable lorsqu’on écrit une biographie. Notre livre ressemble à celui de Bresson et Lionet : il est essentiellement factuel et il poursuit, au fond, le récit qu’ils avaient entamé. La différence, c’est que leur livre a suscité un « accueil zéro » : aucun ou très peu de commentaires, ni pour ni contre ! Probablement parce que ses auteurs venaient de Libération et qu’il était donc difficile de les mettre en cause. C’est la pensée en pilotage automatique. Comme vous l’avez noté, nous ne bénéficions pas de la même bienveillance de tout le monde. Du reste, le papier qu’a écrit Renaud Dély, dans Le Nouvel Observateur, contre notre livre, présente une énorme contradiction : d’un côté, il fait l’éloge du Bresson/Lionet et, de l’autre, il nous reproche de mettre en doute le fait que Le Pen ait torturé en Algérie. Or, concernant ce dossier, Bresson et Lionet l’ont fait bien avant nous, et de manière plus affirmative !

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La suite demain…

Jean-Marie Le Pen, une histoire française, Philippe Cohen et Pierre Péan (Robert Laffont).

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Nico37
 
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