Etats-unis d'Amerique

Re: Etats-unis d'Amerique

Messagede bipbip » 14 Mar 2015, 19:12

Vidéos : Manifestations à Madison contre les « bavures » policières
https://communismeouvrier.wordpress.com ... olicieres/
Avatar de l’utilisateur-trice
bipbip
 
Messages: 35413
Enregistré le: 10 Fév 2011, 09:05

Re: Etats-unis d'Amerique

Messagede Pïérô » 18 Mar 2015, 02:50

Une dette qui met Détroit en détresse

Immeubles en ruine, herbes folles et pauvreté qui explose : les images de Detroit témoignent de l’ampleur de la crise qui touche les États-Unis depuis 2008.

Les dernières discussions, approuvées par le juge Steven Rhodes, concernant le plan de sortie de faillite de Detroit ont été récemment qualifiées de « Happy Talk » (discussions heureuses). Néanmoins, la ville est toujours frappée par la crise, les problèmes fondamentaux persistent, les droits les plus élémentaires ne sont pas respectés : logement décent, accès à l’eau, soins de santé, etc.

Dianne Feeley, auteure américaine, ouvrière retraitée de l’automobile aux Etats-Unis et militante de « Solidarity » |1|, lève le voile sur la réalité à Détroit. Detroit est la principale ville de l’État du Michigan aux États-Unis. Elle est connue principalement pour son industrie automobile, comme le soulignent les surnoms populaires de la ville : the Motor City, Motown ou la ville des Big Three (Ford, General Motors et Chrysler).

... http://cadtm.org/Une-dette-qui-met-Detroit-en
Avatar de l’utilisateur-trice
Pïérô
 
Messages: 22439
Enregistré le: 12 Juil 2008, 21:43
Localisation: 37, Saint-Pierre-des-Corps

Re: Etats-unis d'Amerique

Messagede Pïérô » 26 Mar 2015, 08:41

Exécuter les homosexuels de « balles dans la tête », la proposition d'un avocat californien

Grandeur et misère de la démocratie directe à la californienne : les élus de l'Etat vont devoir officialiser une proposition de référendum qui préconise non seulement d'interdire la sodomie, mais aussi d'exécuter les homosexuels.

Le texte appelé « loi pour interdire la sodomie » a été présenté par un avocat du nom de Matthew McLaughlin, inscrit au barreau de l'Etat. Il vise à changer le code pénal de Californie pour inscrire l'homosexualité au nombre des crimes passibles de la peine capitale. Cela au nom de la « colère » divine à laquelle sont exposés, selon son auteur, le reste des citoyens. Sa proposition stipule ainsi :

« Considérant qu'il est préférable que les contrevenants périssent plutôt que de voir le reste d'entre nous encourir la juste colère de Dieu du fait de notre tolérance insensée envers le mal qui se répand parmi nous, le peuple de Californie, craignant Dieu, recommande dans sa sagesse que toute personne qui touche en conscience une autre personne du même sexe aux fins de gratification sexuelle, soit mise à mort par balles dans la tête ou tout autre méthode plus pratique. »

... http://www.lemonde.fr/ameriques/article ... PpAyIIK.99
Avatar de l’utilisateur-trice
Pïérô
 
Messages: 22439
Enregistré le: 12 Juil 2008, 21:43
Localisation: 37, Saint-Pierre-des-Corps

Re: Etats-unis d'Amerique

Messagede Pïérô » 29 Mar 2015, 10:45

États-Unis: l’Indiana adopte une loi autorisant les discriminations à l’encontre des LGBT

De très nombreuses organisations et personnalités se sont élevées contre ce texte. Malgré les appels à mettre son veto, le gouverneur républicain Mike Pence a finalement signé la loi jeudi matin.

Le gouverneur de l’État de l’Indiana a promulgué jeudi 26 mars une nouvelle loi destinée à protéger la liberté religieuse, qui permettra à toute personne de refuser un service ou une prestation à une personne LGBT si elle considère que cela va à l’encontre de ses principes religieux. «Aujourd’hui, j’ai signé le Religious Freedom Restoration Act, car je soutiens la liberté de religion pour chaque Hoosier [les habitant.e.s de l’Indiana, ndlr] quelle que soit sa croyance, a déclaré Mike Pence. La constitution des États-Unis et la Constitution de l’Indiana fournissent toutes deux une forte reconnaissance de la liberté de culte mais aujourd’hui, beaucoup de croyant.e.s ont l’impression que leur liberté religieuse va être attaquée par les actions du gouvernement.» Le gouverneur, membre du Parti républicain, assure que la loi n’est en aucun cas discriminante. Du maire d’Indianapolis Greg Ballard à la National Collegiate Athletic Association (NCAA), plusieurs personnalités et organisations ont fait part de leur profonde inquiétude de voir instaurer ce permis de discriminer sous couvert de protéger les croyances de chacun.e.

... http://yagg.com/2015/03/27/etats-unis-l ... -des-lgbt/
Avatar de l’utilisateur-trice
Pïérô
 
Messages: 22439
Enregistré le: 12 Juil 2008, 21:43
Localisation: 37, Saint-Pierre-des-Corps

Re: Etats-unis d'Amerique

Messagede bipbip » 31 Mar 2015, 13:10

Etats-Unis : lance-flamme en vente libre et retour des pelotons d’exécution

Tout va bien aux États-Unis... L’État de l’Utah vient de rétablir la peine de mort par des pelotons d’exécution. Seulement en cas de pénurie des produits d’injection létale, est-il précisé. Cette éventualité avait été interdite il y a 10 ans. Le gouverneur Gary Herbert vient de ratifier une loi, adoptée par le Sénat local le 10 mars, remettant en vigueur cette pratique. Car rien ne doit entraver la mise à mort des condamnés.

La constitutionnalité des injections létales – moyen le plus utilisé actuellement – est par ailleurs actuellement débattue par la Cour suprême, suite à des exécutions controversées. En avril 2014, l’injection avait mal tourné pour le condamné Clayton Lockett. La chambre d’exécution s’était transformée en « une pagaille sanglante », « comme un film d’horreur », expliquent les témoins, le condamné ayant agonisé pendant 45 insoutenables minutes [1]. Dans plusieurs États, des médias ont porté plainte pour obtenir toute la transparence sur ces injections, et notamment connaître « la liste et l’origine des produits employés pour les exécutions ». La pénurie de certains produits (notamment à cause de campagnes de boycott lancées contre les entreprises qui les fabriquent) aurait incité des responsables à utiliser des combinaisons expérimentales de substances létales, avec pour conséquence des agonies douloureuses [2]. Face à ces controverses, certains États réfléchissent à réintroduire la chaise électrique ou la chambre à gaz. Les pelotons d’exécution vont-ils reprendre partout du service ?

... http://www.bastamag.net/Etats-Unis-lanc ... -execution
Avatar de l’utilisateur-trice
bipbip
 
Messages: 35413
Enregistré le: 10 Fév 2011, 09:05

Re: Etats-unis d'Amerique

Messagede bipbip » 09 Avr 2015, 15:59

Etats-Unis : un policier blanc tue un homme noir de plusieurs balles dans le dos

Walter Scott, un homme noir de 50 ans, a été tué de huit balles dans le dos par un policier à North Charleston, en Caroline du Sud, après un banal contrôle. Le policier, Michael Slager, invoquait la légitime défense, mais une vidéo tournée par un homme à proximité contredit sa version. Le policier ne semble à aucun moment menacé. Il a été mis en examen mardi 7 avril pour assassinat, après la diffusion de la vidéo.

... http://www.lemonde.fr/ameriques/video/2 ... mRLDpJ7.99 et http://www.lemonde.fr/ameriques/article ... _3222.html
Avatar de l’utilisateur-trice
bipbip
 
Messages: 35413
Enregistré le: 10 Fév 2011, 09:05

Re: Etats-unis d'Amerique

Messagede Pïérô » 16 Avr 2015, 13:41

Manifestations aux Etats-Unis pour réclamer une hausse du salaire minimum

Des milliers de personnes ont manifesté mercredi 15 avril à New York pour réclamer un salaire minimum de 15 dollars de l’heure, affirmant qu’avec moins que cela il était impossible de vivre décemment dans la plus grande ville américaine.

Des grèves et des manifestations similaires ont eu lieu dans plus de 230 villes américaines, selon les organisateurs, qui attendaient « la plus large mobilisation jamais [enregistrée] de travailleurs sous-payés ». Ils ont estimé qu’entre 10 000 et 15 000 personnes ont participé à la manifestation new-yorkaise.

... http://www.lemonde.fr/international/art ... pbpe7Pz.99
Avatar de l’utilisateur-trice
Pïérô
 
Messages: 22439
Enregistré le: 12 Juil 2008, 21:43
Localisation: 37, Saint-Pierre-des-Corps

Re: Etats-unis d'Amerique

Messagede Pïérô » 17 Avr 2015, 10:36

Etats-Unis: Nouvelle manifestation à New York contre la violence policière

Alors que plusieurs dizaines de manifestations similaires étaient prévues le même jour aux Etats-Unis, notamment à Los Angeles et Chicago, des centaines de personnes ont manifesté, ce mardi à New York, contre la brutalité policière.

... http://www.20minutes.fr/monde/1587415-2 ... -policiere
Avatar de l’utilisateur-trice
Pïérô
 
Messages: 22439
Enregistré le: 12 Juil 2008, 21:43
Localisation: 37, Saint-Pierre-des-Corps

Re: Etats-unis d'Amerique

Messagede Pïérô » 27 Avr 2015, 17:11

Heurts en marge d'une manifestation à Baltimore après la mort d'un jeune Noir

Plus d'un millier de personnes ont de nouveau manifesté, samedi 25 avril à Baltimore, dans l'est des Etats-Unis, pour marquer leur colère et leur frustration après la mort d'un homme Noir, décédé après avoir été arrêté par la police.

Freddie Gray, 25 ans, est mort des suites d'une fracture des vertèbres cervicales une semaine après avoir été interpellé sans ménagement et placé en garde à vue pour possession d'un couteau. Des vidéos de l'arrestation, filmée par plusieurs passants, montrent le jeune homme plaqué au sol par deux policiers et en présence d'un troisième. On le voit grimacer de douleur avant qu'il ne soit traîné dans un fourgon à proximité. Des marches ont lieu tous les jours depuis sa mort, dimanche 19 avril.

En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/ameriques/article ... xM14P33.99

... http://www.lemonde.fr/ameriques/article ... _3222.html



Avatar de l’utilisateur-trice
Pïérô
 
Messages: 22439
Enregistré le: 12 Juil 2008, 21:43
Localisation: 37, Saint-Pierre-des-Corps

Re: Etats-unis d'Amerique

Messagede bipbip » 29 Avr 2015, 00:39

Nuit d'émeutes à Baltimore, aux Etats-Unis
Après Ferguson, l'été dernier, une ville américaine est à nouveau le théâtre de violentes émeutes. Barack Obama a condamné, mardi 28 avril, les violences à Baltimore, qui ont éclaté peu après les funérailles de Freddie Gray, un jeune Noir, mort des suites d'une fracture des vertèbres cervicales infligée lors de son arrestation par la police.
... http://www.lemonde.fr/ameriques/article ... WuLDmMK.99


Émeutes aux Etats-Unis: Pourquoi Baltimore brûle ?
«Bavure» de policiers blancs sur un homme noir, manifestations, et émeutes: le cycle infernal des violences se poursuit aux Etats-Unis. Après la mort de Michael Brown à Ferguson (Missouri) en août, c'est le décès de Freddie Gray, mort le 19 avril des suites d’une fracture des vertèbres cervicales après son interpellation par la police de Baltimore (Maryland), qui a ravivé la polémique sur la brutalité policière dans le pays.
... http://www.20minutes.fr/monde/1597639-2 ... more-brule
Avatar de l’utilisateur-trice
bipbip
 
Messages: 35413
Enregistré le: 10 Fév 2011, 09:05

Re: Etats-unis d'Amerique

Messagede bipbip » 02 Mai 2015, 11:29

Baltimore : qui sont les protagonistes de l’« affaire Freddie Gray » ?


La tension reste vive aux Etats-Unis dans l’« affaire Freddie Gray », mais les autorités s’efforcent de calmer les esprits. Marilyn Mosby, la procureure de l’Etat du Maryland, a annoncé vendredi 1er mai que les six policiers de la ville de Baltimore impliqués dans la mort du jeune homme noir seraient poursuivis pour plusieurs chefs d’inculpation, dont ceux de meurtre et de violences volontaires. « Personne n’est au-dessus de la loi », a fait valoir Mme Mosby.

L’analogie entre la mort de Freddie Gray, le 19 avril, qui a succombé aux blessures qu’il a reçues après son arrestation, et celle de Michael Brown, le 9 août 2014 à Ferguson (Missouri), tué par un policier blanc, a souvent été mise en avant, renforcée par les émeutes que ces deux morts ont suscitées. A Ferguson, la victime mise à part, le chef de la police, Thomas Jackson ; le maire de la ville, James Knowles III ; le procureur du comté, Robert McCulloch étaient tous blancs. A Baltimore, les protagonistes sont par contre tous afro-américains.

... http://www.lemonde.fr/ameriques/article ... jJSsdeb.99
Avatar de l’utilisateur-trice
bipbip
 
Messages: 35413
Enregistré le: 10 Fév 2011, 09:05

Re: Etats-unis d'Amerique

Messagede bipbip » 03 Mai 2015, 11:33

Baltimore: des manifestants continuent de braver le couvre-feu

Pour la cinquième nuit consécutive, un couvre-feu a été instauré à Baltimore. Mais des centaines de personnes sont tout de même sorties dans les rues pour manifester leur colère après la mort de Freddie Gray. La police a procédé à plusieurs arrestations après des bagarres.

Les nuits se suivent et se ressemblent à Baltimore. Plusieurs centaines de manifestants ont bravé, samedi soir, le couvre-feu instauré. Plus tôt dans la journée, des milliers de personnes avaient défilé, dans le calme et parfois en musique, pour dénoncer les brutalités policières et demander justice pour Freddie Gray.

La ville est le théâtre de manifestations quasi quotidiennes depuis la mort du jeune homme le 19 avril des suites d'une blessure "grave" lors de son transport sans ceinture, pieds et mains liés à plat ventre dans un fourgon de police.

... http://www.lexpress.fr/actualite/monde/ ... S0AAOwc.99
Avatar de l’utilisateur-trice
bipbip
 
Messages: 35413
Enregistré le: 10 Fév 2011, 09:05

Re: Etats-unis d'Amerique

Messagede bipbip » 09 Mai 2015, 01:15

USA : La police de Chicago condamnée pour une centaine d’actes de torture

La ville de Chicago, a approuvé mercredi le versement de 5,5 millions de dollars de compensations financières à près d’une centaine d’hommes, pour la plupart noirs, qui avaient été torturés par sa police entre 1972 et 1991. Près d’une centaine d’hommes auraient été torturés par l’ancien chef de la police Jon Burge pour leur soutirer des aveux. Les suspects étaient l’objet de chocs électriques sur leurs organes génitaux et d’autres parties du corps ; ils étaient asphyxiés, battus ou soumis à des simulacres d’exécution - et tout cela accompagné d’insultes à caractère racial lancées par des policiers qui étaient tous blancs. La plupart des victimes venaient des quartiers pauvres de South Side et la ville a contesté leurs plaintes pendant des décennies. La ville a aussi publié des excuses et précisé qu’elle aiderait les victimes par du conseil ou le paiement de frais de scolarité.

http://www.secoursrouge.org/USA-La-poli ... -condamnee
Avatar de l’utilisateur-trice
bipbip
 
Messages: 35413
Enregistré le: 10 Fév 2011, 09:05

Re: Etats-unis d'Amerique

Messagede bipbip » 14 Mai 2015, 14:13

Mettre le feu à la corde : sur la Révolte de baltimore et les autres à venir

Par Romina Akemi (Black Rose Anarchist Federation / Federación Anarquista Rosa Negra - USA), traduit de l’anglais par Paolo (Alternative Libertaire Bruxelles).

LOS ANGELES, CALIFORNIE

Au petit matin du 1er mai, Marilyn Mosby, procureure général de la ville de Baltimore, annonçait des poursuites pénales à l’encontre des six policiers responsables du meurtre de Freddie Gray. Les poursuites comportent le meurtre au second degré et l’homicide involontaire. Victoire amère qui illustre l’impact des manifestations de masse face à l’injustice. Durant son annonce Mosby a affirmé « citoyens de Baltimore et manifestants de toute l’Amérique. J’ai entendu votre appel ; pas de justice, pas de paix. Votre paix est pourtant nécessaire pour que je puisse livrer justice au nom de ce jeune homme ».
Alors que des milliers de manifestant.e.s marchaient dans les rues de Baltimore et à travers tout le pays, il parait évident que ce camouflet de justice n’est pas suffisant. Dans un article du New York Times, un habitant de Sandtown dans le Winchester affirmait “je pense qu’ils poursuivent les officiers de police juste pour calmer la population, mais je ne pense pas qu’ils seront reconnus coupables”.
Durant les deux dernières semaines, la communauté noire de Baltimore s’est mobilisée en réponse au meurtre brutal de Freddie Gray par la police de Baltimore. Les nouvelles images de jeunes noires de Baltimore résistant à la police anti-émeutes ne sont pas sans rappeler celles des manifestations de Ferguson l’été dernier. Elles ne sont également pas sans rappeler les émeutes de Los Angeles en 1992, tout comme les nombreux soulèvements populaires aux Etats-Unis contre les crimes policiers racistes en 1968. Et l’on pourrait remonter encore plus loin dans l’histoire de ce pays. Il existe de nombreuses histoires de ce genre. La liste des morts imputés à la violence d’un état raciste est longue. Beaucoup en viennent donc à se demander si n’est pas venu pour eux le moment d’abattre ce système capitaliste raciste ?

Durant les trois dernières années, un mouvement a vu le jour pour s’opposer à la violence d’état contre les noirs. L’assassinat en 2012, de Trayvon Martin (17 ans) par George Zimmerman – membre d’un comité de vigilance de quartier en Floride - a déclenché des rassemblements et des manifestations partout aux Etats-Unis. Zimmerman affirma s’être senti menacé par Martin parce que ce dernier portait un sweat à capuche, signe d’intentions « antisociales ». En réponse, la famille de Martin, et plus généralement le vécu quotidien des afro-américains, a mis en évidence que le seul problème était en réalité la couleur de peau de Martin.
L’acquittement de Zimmerman a mis en évidence la valeur accordée à la vie des noirs aux Etats-Unis. Elle est nulle…
Durant l’été 2014, deux assassinats policiers ont revigoré un mouvement qui répondait à la mort de Martin. Des témoins ont filmé l’exécution d’Eric Garner à New York et celle de Michael Brown à Ferguson dans le Missouri, transformant un événement individuel en mémoire collective. Les mots prononcés par Garner alors qu’il était en train de mourir, « Je ne peux pas respirer » (« I can’t breathe ») et la description faite par les témoins qui ont vu Brown les mains en l’air, sont devenus les mots d’ordre de ralliement du mouvement Black Lives Matter.

Mais alors que le peuple rageait contre les faux-semblants de justice, les exécutions policières continuaient de plus belle… En février dernier, une personne a filmé la confrontation et le meurtre par balles d’un sans-abri de 39 ans, Charley “Africa” Saturmin Robinet, habitant du quartier de Skid Row (Los Angeles) par des agents de police de Los Angeles (LAPD). En avril, une vidéo fit surface, elle montrait un policier du nord de Charleston poursuivre et abattre Walter Scott, 50 ans. La réponse inattendue du département de police de North Charleson fut de poursuivre Michael Slager, l’officier responsable de la mort de Scott pour meurtre au premier degré. Ce dernier est toujours en attente de son procès.

La Mort de Freddie Gray & le soulèvement de Baltimore

Au matin du 12 avril, des policiers en vélo de Baltimore prirent en chasse Freddie Gray, 25 ans dans le quartier majoritairement noir et ouvrier de Sandtown-Winchester dans l’ouest de Baltimore.
Une vidéo a rapidement circulé. Filmé par Kevin Moore, on y voit Gray tiré par les policiers alors que celui-ci agonise avant d’être placé dans une camionnette de police. En début d’après-midi, Gray est dans le coma à l’hôpital et décède neuf jours plus tard. Depuis lors, on a appris que la moelle épinière du jeune homme a été brisée et son larynx écrasé en cellule.
Alors que Gray était inconscient à l’hôpital, des rassemblements ont été organisés pour protester contre la police de Baltimore. Avec cette nouvelle victime noire par l'action de la police, la population noire de Baltimore était en rage.

Après les funérailles de Freddie Gray, le 27 avril dernier, les habitants de l’ouest de Baltimore furent confrontés à l’occupation militaire de leur quartier par des policiers anti-émeute. Les étudiants du secondaire qui quittaient l’école furent rapidement victimes de harcèlements policiers qui déclenchèrent des confrontations durant lesquelles de jeunes noirs affrontèrent les flics avec des pierres, chassant et repoussant les forces d’occupation.

Dans les jours qui suivirent l’Etat du Maryland déploya la Garde Nationale, créant ainsi les tensions supplémentaires au sein même d’un mouvement qui exprimait la perte de légitimité d’un système échouant de toute part.
La réponse des médias nationaux fut de représenter les intérêts de l’état et de ses représentants. Donnant principalement la parole aux quelques individus prônant la non-violence et traitant en criminels ceux et celles qui participaient à la révolte.
A la manière dont les médias mettaient en évidence les vitres brisées, on pourrait croire qu’il s’agirait presque d’idoles religieuses. Dans un pays où la propriété privée a plus de valeur qu’une vie humaine, cela reflète bien ce que le système capitaliste porte en estime.
Allen Bullock, suivant malheureusement les conseils de ses parents, s'est rendu lui-même à la police pour avoir brisé la vitre d’une voiture de police. Âgé de 18 ans, il est actuellement détenu avec une caution de 500.000 dollars pour, d’une part, participation à une émeute et destruction de propriété privée d'une valeur de plus de 1000 dollars et, d’autre part, pour vagabondage, trouble à l’ordre public et vol de moins de 100 dollars.

Dans un article écrit par Ta-Nehisi Coates intitulé « la non-violence est de la complaisance » paru dans The Atlantic, l’auteur affirme « lorsque la non-violence débute au milieu d’une guerre avec un agresseur appelant à un temps mort, il s’agit d’une ruse ». C’est une tromperie qui vise à stopper le développement de l’indépendance et l’auto-organisation des masses par le bas. Un mouvement qui cherche à briser la dépendance vis-à-vis de l’état qui n’apporte que de maigres allocations et une justice kafkaïenne mais qui, à la place, construit des politiques qui préfigurent et créent une forme de sociabilité qui bénéficient à l’humanité.
Plus encore, nous devons remettre en question ce que la société capitaliste appelle violence, alors qu’au moins 24% de la population de Baltimore vit en-dessous du seuil de pauvreté dans un pays où un homme noir sur trois sera emprisonné au cours de sa vie. Dans un article écrit par Mother Jones, il est mis en évidence qu’entre 1968 et 2011, les noirs étaient deux à huit fois plus sujets à mourir des mains de la police que les blancs.

La violence d’état est raciste et ce racisme est systémique, pleinement imbriqué dans le système capitaliste. Affirmer de manière récurrente que le problème avec la police réside dans « quelques policiers qui se comporteraient de manière raciste » revient à dire que le racisme relève de « mauvaises idées » qu’auraient quelques personnes. Ceux qui affirment cela s’étonnent ensuite de la recrudescence du racisme en 2015…
L’émergence et le développement du capitalisme libéral a été construit sur le génocide et le travail des Africains kidnappés par les blancs ainsi que sur les indigènes des Amériques. Alors que dans les premières années de l’ère coloniale, la suprématie de la religion chrétienne légitimaient les violences des colons, au fil du temps c’est un système racial et raciste qui s’est développé autorisant ainsi les descendants espagnols, portugais, britanniques ou hollandais (en fonction des colonies) à contrôler la politique et l’économie des colonies.

Au travers des Amériques, la race et le racisme se sont développés différemment. Aux États-Unis, c’est une politique de suprématie raciale blanche qui fut construite et qui fut adoptée par des pans entiers de la classe ouvrière blanche (comme le montre l’ouvrage The Wages of Whiteness de David Roediger), empêchant toute solidarité de classe et poussant la classe ouvrière noire dans la pauvreté la plus abjecte. C’est le spectre des pendaisons du Klu Klux Klan qui continue à terroriser les gens de couleurs aux quatre coins de la soi-disant « Terre des Libres » (Land of the Free). Cependant, c’est un spectre tangible et réel, vécu quotidiennement au travers de la réalité systémique et matérielle du racisme qui catégorise des groupes entiers sur base de la couleur de peau et du phénotype. Catégories raciales qui permettraient d’expliquer les inclinaisons criminelles d’un groupe dont le travail a été dévalorisé et considéré comme apte au seul travail non-qualifié.

La pauvreté proclame une violence psychologique et physique, rappelant à tout individu qu’il est marginalisé et que rien ne changera. Pourtant, nous sommes supposés ressentir un attachement aux aspirations des États-Unis. Ce même état-nation qui utilise et dispose de nos corps lorsqu’il en a besoin pour ses guerres à l’étranger comme sur son territoire. Alors que la population s’organise et pas uniquement pour desserrer le nœud de la corde qui l'étrangle mais aussi pour le brûler, il y a un sentiment de plus en plus partagé de perte de légitimé vis-à-vis de ce territoire appelé Amérique et qui rassemble un nombre croissant de ceux et celles qui construisent une sociabilité dans nos rues. C’est à travers ces luttes – qui s’opposent au racisme anti-noir et au capitalisme – que nous reconstruirons une nouvelle société et détruirons à jamais la suprématie blanche.


Related Link: http://www.blackrosefed.org

traduit de l’anglais par Alternative Libertaire Bruxelles

http://www.anarkismo.net/article/28180
Avatar de l’utilisateur-trice
bipbip
 
Messages: 35413
Enregistré le: 10 Fév 2011, 09:05

Re: Etats-unis d'Amerique

Messagede spleenlancien » 15 Mai 2015, 07:38

Lundi 11 mai, Angela Davis était à Nantes en tant qu’invitée d’honneur de la cérémonie pour l’abolition de l’esclavage. L’occasion pour la dissidente Afro-américaine de lancer un appel à l’abolition des prisons, et de donner quelques conseils sur la meilleure manière de défendre nos libertés, en France et ailleurs. The Dissident y était…

Baptiste Duclos, The Dissident a écrit:C’est une foule nombreuse qui est venue au « Lieu unique », lundi dernier, pour assister à la marche de l’Histoire. Grande militante américaine des droits de l’homme, Angela Davis était là, à Nantes, ex-premier port négrier français, pour commémorer l’abolition de l’esclavage. « J’apprécie que la ville de Nantes n’ait pas tenté de cacher le rôle qu’elle a joué durant cette période de l’histoire », a d’emblée déclaré le professeur Davis, qui enseigne actuellement à l’université de Santa Cruz (Californie). Rappelant, au passage, qu’une large part de la prospérité nantaise repose en effet sur la traite négrière. Des enjeux de mémoire et de justice pour lesquels cette activiste se bat maintenant depuis des décennies…

Le FBI aux trousses

Figure majeure du combat pour les droits civiques aux États-Unis dans les années 60 et 70, féministe, communiste, membre des Black Panthers : les engagements d’Angela Davis lui ont valu d’être placée sous l’étroite surveillance du FBI, alors sous la direction de l’intraitable J. Edgar Hoover. En 1970, accusée de meurtre dans un attentat visant à libérer des prisonniers politiques Afro-américains, les « Soledad Brothers », elle part en cavale et devient l’une des personnes les plus recherchées par le FBI. Jusqu’à être inculpée par l’État de Californie, en janvier 1971, de meurtre, d’enlèvement et de conspiration. Des crimes passibles de la peine de mort. Sa liberté ? Elle la devra finalement à l’exceptionnel mouvement de soutien qui s’est spontanément créé. Un modèle d’organisation militante qui fit vibrer le monde entier autour d’un slogan : « Free Angela ».

« La majorité de l’histoire des États-Unis est une histoire de l’esclavage »

Pour autant, ce n’est pas pour parler de son parcours qu’Angela Davis a fait escale à Nantes. À 71 ans, la militante poursuit bel et bien le combat :

« Aux USA, on découvre tout juste des moyens de commémorer l’abolition de l’esclavage, confie-t-elle. Nous n’avons pas été capables de trouver un jour pour se remémorer, non seulement la brutalité du système, mais aussi les décennies de lutte abolitionniste. »

D’autant que cette année, c’est le 150ème anniversaire du 13ème amendement de la constitution américaine, qui a officiellement aboli l’esclavage. Rien, pourtant, n’a été prévu pour célébrer l’évènement. Ce qu’aimerait Angela Davis ? Un jour de mémoire qui rendrait hommage au « Juneteenth », le 19 juin 1865. Date à laquelle les esclaves du Texas ont appris qu’Abraham Lincoln les avait rendus libres deux ans plus tôt, le 1er janvier 1863…

« Si on part du principe que l’esclavage a vraiment été aboli en 1865, et que l’arrivée des premiers esclaves sur les terres du Nouveau Monde date de 1619, alors cela fait 266 ans de servitude légale. Celui-ci n’ayant été aboli qu’il y a 150 ans, on pourrait légitimement dire que la majorité de l’histoire des États-Unis est une histoire de l’esclavage. »

L’analyse du professeur Davis va même plus loin. Selon elle, cette abolition a en effet débouché sur la généralisation d’un nouveau système de servitude, le Convict lease, qui visait alors à pallier la force de travail des esclaves devenus libres, dans les États du sud des États-Unis. Des Black codes ont été votés pour restreindre les libertés des Noirs et les condamner aux travaux forcés, en punition des infractions les plus mineures. Un système qui perdurera jusqu’à son abolition, en 1942, par Franklin D. Roosevelt. « L’histoire américaine se compose en fait de plus de 320 années d’esclavage », résume-t-elle. Un chapitre refermé il y a à peine 70 ans… du moins en partie.
L’esclavage, vraiment aboli ?

À la tribune, la philosophe s’est en effet livrée à une analyse aussi lucide que percutante sur l’esclavage contemporain et les formes qu’il revêt… en dénonçant l’existence de l’industrie carcérale américaine. En témoigne le fameux 13ème amendement de la constitution des États-Unis, qui autorise l’esclavage lorsqu’il s’agit de punir un crime :

Neither slavery nor involuntary servitude, except as a punishment for crime whereof the party shall have been duly convicted, shall exist within the United States, or any place subject to their jurisdiction.

En Français :
Ni esclavage ni servitude involontaire, si ce n’est en punition d’un crime dont le coupable aura été dûment condamné, n’existeront aux États-Unis ni dans aucun des lieux soumis à leur juridiction.

Section II
Congress shall have power to enforce this article by appropriate legislation.

En Français :
Le Congrès aura le pouvoir de donner effet au présent article par une législation appropriée.

Et Angela Davis d’expliquer :

« Le 13ème amendement a permis à un nouveau système de punition de naître. L’emprisonnement est comme l’esclavage, dans le sens où un grand nombre de personnes de couleurs vivent dans les mêmes conditions que des esclaves, dans les prisons. Pourquoi les États-Unis ont-ils le plus grand nombre de personnes incarcérées au monde ? Parce que le capitalisme, notamment à travers les entreprises américaines, a tout simplement besoin de main d’œuvre bon marché ! Les prisonniers sont devenus très rentables. » De l’abolition des prisons

Imagine-t-on un monde sans prison ? Certains se figurent sans doute une société où les pires exactions se généraliseraient, en toute impunité. Angela Davis, elle, en a une toute autre vision : celle d’un « monde où l’on s’attaque aux racines des crimes que la prison ne fait que sanctionner ».

En l’espace d’une petite heure, le professeur a ainsi démontré le lien ténu qui place l’un des fondements de nos sociétés occidentales, l’emprisonnement, comme un processus hérité directement de l’esclavage. Et si Angela Davis croit fermement à l’abolition du régime carcéral, celle-ci demandera des sacrifices, rappelle-t-elle. D’où la conclusion de sa conférence, sous la forme d’une leçon d’engagement et d’humanité :

« La résistance à ce système n’est pas seulement nécessaire, elle est légitime. Il faut cependant que vous preniez conscience que c’est un combat qui se fait sur le long-terme. Peut-être plus long que votre propre espérance de vie. Nous devons reconnaitre que nous ne serons peut-être pas ceux qui expérimenteront pleinement le fruit de nos luttes d’aujourd’hui. À mes yeux, c’est excitant. J’ai la sensation d’être une petite partie d’un ensemble bien plus grand. Si nous organisons notre lutte de cette manière, nous serons sans doute capables de produire une transformation de nos sociétés pour les générations futures. »

Lire aussi sur The Dissident :


http://the-dissident.eu/6414/angela-dav ... esclavage/
spleenlancien
 
Messages: 272
Enregistré le: 07 Oct 2011, 21:17

PrécédenteSuivante

Retourner vers International

Qui est en ligne

Utilisateurs parcourant ce forum : Aucun-e utilisateur-trice enregistré-e et 2 invités