CGT

Re: Evolution du syndicalisme - avoir un oeil sur la CGT

Messagede mimosa rouge » 17 Aoû 2015, 20:03

la surfacturation et la rétrocommission sont des techniques anciennes justement, c'est la seule façon de détourner l'argent d'un CE d'ailleurs.
Je me rappelle plus trop du documentaire mais il me semble que le brisage de gréve c'est contre le syndicat du nettoyage parisien . C'est connut depuis assez longtemps .
J'ai l'impression sur ce sujet que c'est la confédération qui a orienté la journaliste sur ce syndicat, c'est qu'une impression qui m'est apparut au visionnage du film ou on voit un Martinez relativement à l'aise avec cette question là.

Sinon en fait rien de nouveau, même le jeune vendu (pour 150 000 il me semble, et qui vient déjà de dépenser 80 000 dans une berline allemande ...) il y en a plein des comme ça . Pas de gros mensonge non plus, sinon des erreurs comme confondre l'activité du CE ratp et la CGT, présenter la CGT comme une organisation centralisé etc .... mais ça a vrai dire c'est pas bien grave.
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Re: Evolution du syndicalisme - avoir un oeil sur la CGT

Messagede mimosa rouge » 17 Aoû 2015, 20:06

après j'avoue que détourner l'argent d'un CE en soit ça me choque pas , si c'est pour financer une activité syndicale de branche et donc faire bénéficier de la solidarité aux travailleurs non pourvu d'un CE c'est bien. Le problème de fond qui n'est pas abordé ici, c'est que ça sert en fait juste a financer des fainéants de bureaucrates et surement le PCF. Et puis dans cet exemple, on voit que ça se fait au détriments de l'entretien des œuvres du CE. Et puis même dans une optique de partage, si ce n'est pas expliqué et argumenté ça a aucune valeur "éducative" pour casser le corporatisme et le jour ou cela se sait, le syndicalisme passe pour une organisation de magouilleurs ... la preuve
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Messagede LeNouveau » 18 Aoû 2015, 07:56

mimosa rouge a écrit: sinon des erreurs (...) présenter la CGT comme une organisation centralisé etc ....


Est-ce que la gestion des cotisations et le financement des syndicats et des fédérations par la redistribution
de diverses subventions n'implique pas une centralisation "de facto" de la CGT ?
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Messagede mimosa rouge » 18 Aoû 2015, 08:34

Non et oui
Les syndicats continuent à être l' organisme collecteur de la cotisation, il ne reçoivent donc pas leur part par la CGT ( sauf les syndicats de fainéants qui auraient sous traité à leur fédération ou leur UD/ UL cette tâche mais la tant pis pour eux !) et ils ne vivent pas beaucoup des subvention et des fond du paritarisme.

Pour les fédérations elles fonctionnent surtout avec le financement du paritarisme. C' est plutôt la réforme du financement du paritarisme dans la formation professionnelle qui prévoit de centraliser la distribution de l'argent au confédérations qui va poser ce problème aux fédérations. Les UD n'ont jamais eu une réelle vie autonome dans la CGT (historiquement avant la 2nde guerre elles étaient statutairement dépendante de la conf' même puis plus tard la situation s'est "normalisé" elle sont devenue l'émanation des syndicats de base, mais il y a eu avec la chute des adhésions un phénomène de subvention par la conf' pour maintenir le fonctionnement des UD .Elles ont toujours beaucoup dépendu de la conf', ça s’accélère aujourd'hui pour la même raison que les fédérations.
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Re: Evolution du syndicalisme - avoir un oeil sur la CGT

Messagede mimosa rouge » 18 Aoû 2015, 14:06

je viens de revisionner la partie sur le nettoyage, et ça m'a sauté a la gueule comment le reportage est construit à la fois sur des trucs solides et en même temps cherche des trucs délirants pour en rajouter ! Et j'ai rit avec le coup de l'article 16 des statuts du syndicat de la propreté parisienne sur les dons . C'est la plupart des syndicats qui ont ce genre d' articles dans leurs statuts ... et ce n'est pas le vrai problème on peut pas le présenter comme une preuve (surtout quand on a la preuve des chèques réellement versé) et la ça montre une façon de construire les documentaires TV assez proche des trucs de TF1 et M6 en mode : "ce soir, les agents de la police municipale seront appelé 5 fois dans la nuit de la feria " ...
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Re: Evolution du syndicalisme - avoir un oeil sur la CGT

Messagede bipbip » 02 Sep 2015, 01:57

Filpac : Le congrès de la CES est "une farce" !

Nous publions ci-dessous un extrait du dernier bulletin (en date du 28 aout) de la Filpac :

"Ne semons aucune illusion sur le dialogue social, il n’y en a pas ! Se négocie dans l’ombre du mois d’août la fin des conventions collectives dans le cadre de la mission Combrexelle. Qui mandate qui pour y participer ? Se tracte dans les couloirs des ministères la fin de l’Agirc et de l’Arrco, pour s’en servir de levier contre le régime général des retraites. Pourquoi ne pas y répondre ? Se prépare à Paris fin septembre une farce nommée « congrès de la Confédération européenne des syndicats », où les maîtres de l’Union européenne congratuleront les représentants du syndicalisme domestiquée et institutionnalisé."

http://communisteslibertairescgt.over-b ... farce.html
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Re: Evolution du syndicalisme - avoir un oeil sur la CGT

Messagede bipbip » 09 Sep 2015, 01:43

Congrès de la CES : Dehors Hollande et Juncker !

Nous publions ici un appel à manifester à l'ouverture du congrès de la CES le mardi 29 septembre à 08h 30 :

13° Congrès de la Confédération Européenne des Syndicats :

Dehors Hollande et Juncker !


Le prochain congrès de la CES -dont la CGT est membre- se déroulera du 29 septembre au 2 octobre à Paris à la Mutu (récemment privatisée !) ancien temple du mouvement populaire parisien...

Au début des années 1990 la direction confédérale de la CGT, sans aucun débat sérieux, choisissait de rompre avec la Fédération Syndicale Mondiale (FSM) pour rejoindre la CES. La FSM était certes déconsidérée pour avoir participé à la tragédie stalinienne. Mais la CES était déconsidérée pour accompagner, déjà, la destruction des acquis sociaux dans la construction d'une Europe sociale-libérale. Le choix n'était pas simple !

La direction confédérale promettait alors de mener la bataille en interne de la CES pour y introduire le virus de la lutte des classes. De ce point de vue le bilan est négatif : c'est plutôt la CES qui a adoucit les ambitions de la direction de la CGT !

Preuve en est : Jean-Claude Juncker, président de la commission européenne ouvrira les débats du congrès, suivi de François Hollande ! Bonjour l'indépendance syndicale ! Hollande et Juncker sont nos adversaires au quotidien de par les décisions anti-ouvrières qu'ils nous imposent. Juncker est le premier ministre luxembourgeois qui a mis en place un régime particulier de dumping fiscal au profit des trusts multinationaux, scandale connu sous le nom de « Luxleaks »...

Ces politiciens sont nos ennemis, ils n'ont rien à faire dans un congrès syndical. Insufflons nous même le virus de la lutte des classes dans la CES.

Nous appelons sur ces bases à un rassemblement devant la Maison de la Mutualité, 24 rue St-Victor à Paris (Métro : Maubert-Mutualité) le mardi 29 septembre à partir de 8h 30.

Les militants communistes libertaires de la CGT

http://communisteslibertairescgt.over-b ... ncker.html
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Re: Evolution du syndicalisme - avoir un oeil sur la CGT

Messagede bipbip » 24 Sep 2015, 14:29

51ème Congrès : Contribution de l'UD 76

Nous publions ci-joint la contribution de l'UD de Seine Maritime. Nous avons soulignés en gras les passages qui nous semblaient les plus pertinents : Migrants, CES, mouvement social de grève prolongée... Plus discutable le bilan tiré des journées de mobilisation appelées par le Front de Gauche qui n'étaient pas plus dans la durée que les journées inter-syndicales isolées...

http://communisteslibertairescgt.over-b ... ud-76.html
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Re: Evolution du syndicalisme - avoir un oeil sur la CGT

Messagede bipbip » 28 Sep 2015, 10:54

Martinez et le réformisme syndical

Philippe Martinez a donné une interview au journal Le Monde du 22 septembre 2015. Une version un peu plus longue se trouve sur le site du Monde.fr. Voici quelques commentaires :

Philippe Martinez fustige les militants coupés de leurs bases, revendique les 32h "à condition qu'elles ne signifient pas un recul des acquis sociaux"(1), reconnait qu'entre Hollande et Sarkozy "sur les questions économiques il n'y a pas beaucoup de différence". Notre secrétaire général balise plutôt bien son terrain, surtout quand il dénonce (timidement) les "syndicats qui considèrent que le rapport de force n'est plus d'actualité". Bien encore quand il précise : "Le besoin d’unité syndicale demeure mais il ne faut pas faire semblant d’être d’accord quand on ne l’’est pas". Très bien même quand il ajoute : "Si on nous invite à une conférence sociale pour casser le code du travail, on n’ira pas".

Mais il reste plusieurs points gênants dans ses propos :

"Je veux bien aller visiter une entreprise avec le président de la république ou un ministre" dit Martinez "pour leur remettre les pieds sur terre". Comme si Hollande était de bonne volonté et qu'il se trompait par méconnaissance !

Sur la loi Rebsamen et les TPE comment comprendre cette phrase : "C’est une avancée mais ce n’est même pas le minimum syndical" ? Une avancée qui recule ?

"Une entreprise n’est pas la propriété d’un seul. C’est une une communauté de travail, il y a un patron et il y a des salariés. Il faut parler des deux et de façon équilibrée." C'est pourtant du B-A-BA ! Si l'entreprise n'est pas propriété d'un seul c'est que le patron a des actionnaires ! Le début du syndicalisme de classe c'est de faire comprendre aux salariés qu'ils ne forment pas la moindre communauté avec leur patron !

Mais le plus problématique restera évidemment cette affirmation : "Le syndicalisme, par essence, est réformiste". Bien entendu l'action syndicale quotidienne se borne à tenter d'arracher (voir seulement de maintenir) des réformes qui apportent un progrès, même modeste, aux salariés. Cela est vrai de l'atelier jusqu'au plan confédéral. Mais tout change quand le pays est paralysé par une grève générale de longue durée, c'est à dire quand la lutte entre les classes ouvrière et bourgeoise atteint son apogée.

Le syndicalisme réformiste est bien celui qui se suffit de modestes progrès et qui s'accommode du mode de production capitaliste. De ce point de vue la CFDT n'est pas plus "réformiste" que le PS n'est "de gauche". En revanche la CGT est bien, hélas, majoritairement réformiste.

Le syndicalisme révolutionnaire lui se distingue par une propagande constante pour la socialisation des moyens de production, par des revendications égalitaires et universelles, par des pratiques autogestionnaires dans la perspective d'une grève générale qui permettrait l'expropriation des capitalistes et l'avènement d'une société communiste et démocratique.

Alors qu'on aura fêté les 120 ans de la CGT toute l'année, il serait urgent d'aller piocher dans nos racines révolutionnaires quelques principes pour ranimer la flamme du syndicalisme CGT !

1) Ce qui sonne comme un mea culpa sur les 35h Aubry...?

http://communisteslibertairescgt.over-b ... dical.html
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Re: Evolution du syndicalisme - avoir un oeil sur la CGT

Messagede bipbip » 04 Nov 2015, 02:01

Paris : Une AG pour les luttes

La direction de l'UD de Paris ne veut pas se contenter d'interpeller la Confédération mais veut construire concrètement les mobilisations indispensables. Elle prend l'initiative originale, un mois après un Comité général, d'une Assemblée Générale des syndicats et unions locales. Nous publions ici un extrait de la convocation :

Le Comité Général du l’UD, qui s’est tenu le 6 octobre, a permis un échange large sur l’actualité revendicative. Une adresse à l’intention de la Direction Confédérale a pointé notamment les limites des journées d’action ponctuelles, 2 ou 3 fois par an ne permettant pas d’entraver, d’enrayer les coups portés par le patronat et le gouvernement sur l’ensemble de nos conquis.

Inverser le cours des choses, imposer d’autres choix, obtenir de véritables négociations sur nos légitimes revendications nécessitent un véritable plan de mobilisation interprofessionnelle de haut niveau.

Nous savons que seul un « tous ensemble » massif sera de nature à bousculer l’ordre qui s’établit au profit des tenants du capital.

Construire une telle riposte, une confrontation sociale majeure ne s’improvise pas.

Dans un contexte difficile, des grèves éclatent souvent dures et dans certains cas, prolongées. Des résultats sont parfois obtenus au prix d’efforts important de nos syndicats.

Pour autant, ces luttes exemplaires ne suffisent pas à stopper l’avalanche d’attaques et de remises en causes de nos conquis interprofessionnels et d’en gagner de nouveaux.

C’est pour ces raisons que nous avons interpellé la CE confédérale !

La CE de L’UD du 20 octobre a décidé de ne pas déléguer cette construction uniquement à la confédération ; nous avons décidé de prendre à Paris nos responsabilités de Direction départementale et de se mettre à la disposition des syndicats pour la construction d’un véritable plan de mobilisation interprofessionnelle.

L’OBJECTIF EST CLAIR, NOUS VOULONS DES VICTOIRES SYNDICALES A PARIS !

Nous vous invitons à participer massivement à une assemblée générale de toutes les structures CGT, SYNDICATS, US, ULS :

LE Jeudi 05 NOVEMBRE PROCHAIN à 14 H - Salle Eugène Pottier

Bourse centrale - 3 rue du Château d’Eau - 75010 Paris (métro République)

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Re: Evolution du syndicalisme - avoir un oeil sur la CGT

Messagede Pti'Mat » 08 Déc 2015, 13:30

Le FN: un parti contre les travailleurs (Tract de UL Nord CGT Limoges, diffés avant le premier tour)

Se targuant d’être le « premier parti ouvrier » de France, le Front National, comme beaucoup d’autres partis politiques, a pourtant des intérêts bien opposés à ceux des travailleurs.

La liste FN pour notre région est composée de 11 candidats : 3 fonctionnaires politiques visiblement sans emploi à côté, 3 retraités de l’armée dont un qui fut cadre dans une chambre de commerce et un autre chef d’entreprise, 1 patron artisan, 1 retraité routier et 3 anciens cadres hiérarchiques et patrons… Sans compter que la famille Le Pen fait partie de l’une des familles les plus riches de France. Le Front National est bien un parti de patrons et de bourgeois !

Le FN a pris un tournant « social », se séparant de la ligne ultra-libérale qui depuis 30 ans soutenait la casse de la Sécurité Sociale et les privatisations, se rapprochant de la ligne historique du fascisme (l’alliance des classes dans l’intérêt de la nation). Alors que le FN effrayait le patronat européen avec ses positions économiques, commerciales et productives, le parti a pris les devants pour apparaître crédible auprès du patronat. Il veut nous séduire, nous, travailleurs et travailleuses, avec un discours qui touche à notre détresse sociale, tout en ralliant par derrière nos patrons qui montent à l’offensive contre nos acquis.

Le FN prépare sa prise du pouvoir. Il a déjà conquis des mairies où, en y regardant de plus près, on constate une gestion irresponsable, inégalitaire, raciste et anti-sociale. Le parti a donc besoin de rassurer le patronat et de lui rappeler que le discours « social » n’est là que pour séduire l’électeur qui ne connaîtrait pas ses droits du travail et ne reconnaîtrait pas ses intérêts dans le rapport de force capital / travail.

C’est ainsi que, par exemple, le FN a changé totalement de discours sur la Grèce. Après avoir « fêté » la victoire de Syriza, quelques mois plus tard il soutenait le paiement de la dette grecque et donc la défense de l’euro. En mai, ses porte-paroles ont affirmé qu’ils ne revendiquaient plus la retraite à 60 ans et s’alignaient sur les positions du gouvernement et du patronat.

C’est également dans ce contexte que le FN est descendu récemment dans la rue avec les organisations patronales comme la CGPME et la Fédération Française du Bâtiment pour refuser le « compte pénibilité » (reconnaissance de la pénibilité et des dommages physiques subis au travail) et pour la « simplification » du code du travail. Rappelons que le code du travail reconnaît les droits collectifs des travailleurs. Moins de pages c’est donc moins de droits !

Il serait absurde que les travailleurs votent pour leurs bourreaux. La CGT est une confédération syndicale qui a 120 ans d’expérience politique, économique et sociale. Cette longue existence est la preuve manifeste que nous, travailleurs et travailleuses (jeunes en formation, actifs, retraités, précaires, privés d’emploi), formons une classe avec des intérêts propres et des attentes claires, une classe opposée à celle des patrons et autres groupes visant à nous encadrer, nous rabaisser et décider à notre place. C’est nous qui créons l’énergie et la vitalité de la société, par notre travail et notre implication dans la réponse aux besoins de la population (productions et services).

Syndiquons-nous contre les manipulations de l’extrême-droite, du patronat et des politiciens !

L’émancipation des travailleurs sera l’œuvre des travailleurs eux-mêmes !


http://ullimogesnord.reference-syndicale.fr/2015/12/le-fn-un-parti-contre-les-travailleurs-tract-de-lul-nord-cgt-limoges/
"Il n'y a pas un domaine de l'activité humaine où la classe ouvrière ne se suffise pas"
Le pouvoir au syndicat, le contrôle aux travailleurs-euses !

https://www.syndicaliste.com/
http://redskins-limoges.over-blog.org/
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Re: Evolution du syndicalisme - avoir un oeil sur la CGT

Messagede Pïérô » 07 Jan 2016, 21:54

Je suis tombé sur un argumentaire de la CGT qui me parait assez révélateur du champ d'engagement dans lequel ce syndicat se situe, d'autant qu'il apparait comme forme de contribution au prochain congrès :

Chômage
Chiffres de novembre 2015


Le yoyo se poursuit, la précarité continue de s’accroitre.

Les chiffres du chômage pour le mois de novembre viennent de tomber.

Le nombre de demandeurs d’emploi en catégorie A baisse de 0,4 %, soit moins 15 000.

Celui des demandeurs d’emploi en catégorie B et C augmente respectivement de + 0,9 % et 1,4 %.

Au total, ce sont 5 442 500 demandeurs d’emploi supplémentaires soit + 0,1 % sur 1 mois et de 5,1 % sur 1 an.

Si le chômage des jeunes baisse de 0,7 %, celui des seniors continue d’augmenter de 0,6% sur un mois et de 9,7 % sur un an.

La fin de l’année est maintenant là et les résultats en matière d’emploi ne sont pas au rendez-vous. L’expression des citoyens aux dernières régionales rappelle combien la crise qui est maintenant sociale a des conséquences sur la vision de nos politiques et sur leur incapacité à changer la donne.

Pourtant, la CGT ne cesse de les interpeller en leur démontrant que ce qui n’a pas marché hier sous un gouvernement de droite n’a pas plus de chance de réussir sous un gouvernement de gauche.

C’est bien d’une autre politique dont on a besoin, capable de relancer la croissance par une relance de la consommation et de l’investissement.

Les 0,6 % de revalorisation du SMIC, le blocage du point d’indice des fonctionnaires depuis 2010, amène à un constat, une accentuation de la pauvreté qui grimpe de 0,2 % en 2014 pour atteindre 14,2 % de la population.

Si nous partageons que la question de la Formation professionnelle est un des éléments concourant à l’amélioration du taux de retour à l’emploi, notamment pour les jeunes sans qualification, la politique d’aide, d’exonération, le pacte de responsabilité, n’ont pas empêché la montée du chômage, au contraire.

L’année 2016 va commencer avec des annonces, du Président de la République, de mesures pour l’emploi. A la veille du lancement de la campagne pour les présidentielles de 2017, espérons qu’il ne s’agira pas que d’effet d’annonce, mais que soit pointée la responsabilité des employeurs et que soit mis fin à cette politique exclusive de l’offre.

La CGT entend, en ce début d’année 2016 et à la veille de son congrès qui se tiendra du 17 au 22 avril 2016 à Marseille, porter une autre politique économique et sociale capable de redresser le pays pour un véritable progrès social.

Montreuil, le 24 décembre 2015

http://www.cgt.fr/Chiffres-de-novembre-2015.html

Je ne comprends l'approche et la posture que comme une forme de syndicalisme d'accompagnement, de partenariat social et de collaboration de classe, et certainement pas comme rien qu'au moins un syndicalisme de lutte pour ne pas dire plus en terme de syndicalisme un peu plus révolutionnaire et de lutte des classes, terrain déserté par la bureaucratie syndicale confédérale. Il y a là dans le contexte d'exacerbation justement de la lutte des classes au profit d'une minorité possédante et exploiteuse une forme d'assujettissement au discours dominant ("relancer la croissance par une relance de la consommation et de l’investissement") et une véritable déclaration de non-guerre.
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Re: Evolution du syndicalisme - avoir un oeil sur la CGT

Messagede bipbip » 14 Jan 2016, 16:04

51° Congrès : les conseils du Figaro !!!
Nous publions ici des extraits d'un article du Figaro (22 décembre 2015 par Cécile Crouzelle) qui résume les enjeux du 51° Congrès. Quand le journal de la bourgeoisie donne un conseil, il n'est pas compliqué de comprendre qu'il faut faire l'inverse... :
http://communisteslibertairescgt.over-b ... igaro.html



Négociations UNEDIC : pour une "négo loyale" ?

Le rapport présenté lors de la dernière Commission Exécutive Confédérale du 5 janvier 2016 comporte des accents combatifs, promettant que la CGT ira aux négociations interprofessionnelles (CPA et Unedic) sur la base de ses propres revendications. Fort bien. Mais il reste des formulations étonnantes. Ainsi sur les négo UNEDIC qui doivent s'ouvrir en janvier, le rapporteur explique :

"le ministre du budget, sous la pression de l a commission européenne, a lui-même annoncé que la prochaine convention assurance chômage devra faire 800 millions d’euros d’économie par an, en les fléchant pour moitié par une baisse du taux de remplacement et pour l’autre moitié par une baisse de la durée d’indemnisation."

"La CGT défendra donc si vous en êtes d’accord :
- Une autre forme pour la négociation dans un cadre impartial et loyal
- Une politique de l’emploi basé sur la relance et le développement durable plutôt que sur l’austérité qui produit les dégâts connus
- Des droits pour toutes et pour tous à un revenu de remplacement
- La construction de la sécurité sociale professionnelle pour des droits garantis collectivement.
- L’organisation d’un grand service public de l’emploi."

Négocier dans "un cadre impartial et loyal" ??? C'est à dire en dehors de la lutte des classes ? Notre syndicalisme CGT devrait prétendre au contraire négocier dans un cadre "partial et déloyal" imposé par la mobilisation avec des patrons écrasés sous le rapport de forces !

"Droit à un revenu de remplacement" : Oui mais à quelle hauteur ?


http://communisteslibertairescgt.over-b ... oyale.html
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Re: Evolution du syndicalisme - avoir un oeil sur la CGT

Messagede bipbip » 19 Jan 2016, 02:14

Consultable

51ème congrès de la CGT
Les documents préparatoires


les exemplaires du Peuple qui présentent les documents de congrès :
http://www.cgt.fr/Les-documents-preparatoires.html
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Re: Evolution du syndicalisme - avoir un oeil sur la CGT

Messagede bipbip » 06 Fév 2016, 16:44

51° Congrès : Une contribution de l'UD 75

Nous publions ci-dessous une contribution de l'UD de Paris aux débats du 51° Congrès qui pose des questions intéressantes mais qui parfois n'y répond que de façon bien évasive. Voici donc quelques remarques pour nous inscrire dans le débat :

Le document démontre l'échec du "syndicalisme rassemblé" et propose de travailler à construire l'unité dans les luttes avec les syndicats qui partagent nos valeurs et nos combats. Très bien ! On nous propose même de réfléchir aux possibilités de réunifications possibles. Encore très bien. Mais il manque un état de lieux concret des syndicats auxquels la CGT devrait s'adresser. Surtout quand par deux fois il est écrit que c'est d'organiser la lutte qui différencie la CGT de tous les autres syndicats...

Le document appelle à ne pas avoir peur d'affirmer que nous portons un projet politique, celui d'une société débarrassée de l'exploitation capitaliste, sans pour autant devenir la courroie de transmission d'un parti politique". Très bien ! Et il propose de "débattre et agir avec des personnalités politiques ou des partis partageant nos valeurs". Pourquoi pas. A condition de se mettre d'accord sur "les valeurs". Il nous semblerait plus prudent d'évoquer un accord sur des "objectifs" car les "valeurs" des partis sont bien souvent aussi solides que leurs "promesses" !

Sur l'internationalisme, le document se limite aux cadres actuels : CES et CSI. Il nous semble qu'une CGT recentrée sur la lutte des classes devrait se positionner pour faire le pont entre la CES/CSI et ceux des syndicats de combat qui se retrouvent soit dans la FSM, soit dans les réseaux du syndicalisme alternatif.

Sur la démocratie enfin le document pose de vraies questions mais là encore n'offre guère de piste concrète pour remettre de la démocratie directe dans nos fonctionnements.

Voilà en tout cas un texte pour engager les discussions et élaborer (rapidement ?) des propositions concrètes :

Que les bouches s’ouvrent pour le congrès et que les sourires reviennent dans la CGT
51e Congrès de la CGT


Dans le cadre de la préparation du 51e congrès de la CGT, l’Union départementale des syndicats parisiens a voulu créer, pour ce qui la concerne, les conditions d’une préparation la plus démocratique, large et transparente possible. Elle a été très attentive aux mandatements par les syndicats des délégué-e-s au congrès. Elle a participé aux réunions où elle a été
invitée par les syndicats, les unions syndicales, les fédérations, l’Union régionale d’Ile-de-France.
Elle a élargi cinq réunions de sa commission exécutive, et convoqué plusieurs assemblées d’adhérents et de syndicats sur le sujet. La Commission exécutive a décidé de proposer aux syndicats parisiens et aux syndiqué-e-s un texte issu de ses réflexions pour favoriser la discussion préparatoire.
Ce texte court est sans doute incomplet, ce n’est pas un document du congrès.
Le débat qu’il pourra susciter servira également à préparer les textes du prochain congrès de l’UD.

Le rassemblement des salariés et les luttes… notre objectif.

Le rassemblement des salariés et des luttes doit être l’objectif de notre syndicalisme de classe et de masse, internationaliste et démocratique. Nombreuses sont les luttes et les raisons qui les
justifient.
Les femmes de chambres dans la sous-traitance des hôtels, le personnel du Royal Monceau, celui de Carrefour, Monoprix, Lidl, les travailleurs sans papiers et les manucures et les coiffeuses du 57 bd de Strasbourg, les agents de sécurité de la tour Eiffel, les agents de propreté de la ville de Paris, ceux de l’APHP, les luttes chez Vinci, OMS, de la PIZZA MAMA, celles des précaires… Nous ne les nommerons pas toutes.
Pour de nombreux salariés se battre est une nécessité et cela en vaut la peine. Ils ne pensent pas que ce système soit trop fort pour eux, même si ce sont plus que jamais les patrons qui écrivent les lois, maintenant dispensées du processus démocratique le plus élémentaire par l’usage du 49.3.
Les luttes remettent en question toutes les prétendues vérités économiques et financières. Celles qui privilégient le profit au détriment des salaires et du partage. Celles qui nous dictent pour seule règle la concurrence entre peuples et entre salariés. Celles qui voudraient nous faire renoncer à nos libertés et à la démocratie.
Les organisations de la Cgt sont très souvent présentes dans ces luttes ou elles font plus que les soutenir ; elles les organisent, voire les dirigent. C’est l’une des caractéristiques des organisations de la Cgt, leurs différences avec les autres organisations syndicales. Les expressions et analyses de la Cgt sont souvent très justes et pertinentes. Les propositions d’actions sont souvent reprises par les militants ; pas un jour sans une initiative Cgt à Paris. Cette visibilité et cette présence contribuent à l’image d’une organisation combative même si elle peut parfois être la seule, son combat n’en sera pas moins légitime. Les autres organisations n’ont pas cette capacité à mobiliser rapidement. Elles n’ont pas autant d’audace et de détermination. La Cgt est une organisation syndicale qui organise la lutte. C’est ce qui la caractérise et la différencie des autres.
Mais les luttes sont encore trop isolées. Il y a un besoin urgent de rassemblement et de coordination ; « le tous ensemble ! » que nous scandons à l’occasion de nos nombreux rassemblements. L’unité syndicale est une condition essentielle pour gagner une lutte, pour faire
reculer le patronat et le gouvernement. Les salariés le savent et souhaitent vivement
que les syndicats soient unis. Il est indéniable que de profondes divergences d’appréciation entre organisations syndicales existent, sur le prétendu « coût du travail », la compétitivité des entreprises, la place et la conception de la négociation. Il est incontestable que ces divergences persistantes handicapent les capacités syndicales à faire face aux offensives patronales. Notre démarche syndicale, dans ce contexte ne mérite t-elle pas d’aller au débat avec les syndiqués et les salariés ?
Il faut susciter et encourager la confrontation des idées, la considérer comme un mode normal des relations entre organisations, faire de l’unité sur la base des revendications claires des salarié-e-s un bien commun. La recherche de l’unité des salarié-e-s et de leurs syndicats doit être permanente. C’est vital non seulement pour nous, mais aussi pour les salarié-e-s.
Pouvons-nous malgré des divergences d’appréciation qui ne disparaîtront pas du jour au lendemain, mener des démarches unitaires sur des revendications communes ? Cela est possible. Nous le constatons dans des entreprises ou des branches professionnelles.
Il est néanmoins indispensable d’éclaircir le débat avec les organisations syndicales qui ne sont pas dans une orientation de rupture mais d’aménagement avec les politiques économiques et sociales menées par les gouvernements et le patronat depuis des années. Le syndicalisme va dans les prochaines années connaître de profondes mutations suite à la mise en oeuvre de nouvelles règles de représentativité et de validation des accords. L’orientation de « syndicalisme rassemblé », orientation de la CGT depuis plus de quinze ans, se propose de faire échec à l’éclatement et à la division du syndicalisme en tentant de réunir des organisations syndicales très, trop différentes.
Elle n'a su ou n'a pu organiser une mobilisation large et durable, ni modifier en profondeur la division syndicale. Il faut lui en substituer une autre : celle de l'unité la plus large possible dans les entreprises, les branches, les territoires, pour et dans la lutte revendicative. L’histoire du syndicalisme français est pleine de divisions, synonymes d’affaiblissement. Il est peut-être temps de réfléchir à la réunification syndicale avec les confédérations qui partagent nos valeurs et nos combats.

Notre syndicalisme de classe…

Les gouvernements se suivent et se ressemblent. Chacun allant plus loin que le précédent dans la destruction des garanties collectives et des droits sociaux. Celui d’aujourd’hui façonne ses lois pour les patrons et les plus riches et mène une politique de régression sociale, basée sur la rigueur, l’austérité, la continuité dans la casse des services publics. Une telle politique nous fait perdre certains repères et parfois des raisonnements simplistes naissent dans les consciences.
La question du rapport de la CGT doit être abordée franchement. En réalité, les organisations de la Cgt font de la politique. Pas seulement parce qu’elles interpellent régulièrement les élus, pour faire connaître ses positions sur différents sujets comme les projets de loi ou les amener à soutenir les travailleurs en lutte et leurs propositions. Pas seulement parce qu’elles défendent les intérêts des fonctionnaires de l’Etat, des collectivités territoriales, de la santé, de l’enseignement…
Dans les entreprises, les arrondissements et localités, les départements et régions, les structures Cgt dans leur activité quotidienne aux côtés des salariés participent à la vie collective, à la vie en société. Lorsqu’elle défend l’emploi, les salaires, les conditions de travail, les droits des femmes, le droit à la santé, aux loisirs, au logement, aux transports, la Cgt intervient sur des terrains politiques. Ce n’est pas de la politique politicienne, mais c’est de la politique tout court, au sens le plus noble, celui de la vie de la cité, du pays, du monde.
La Cgt explique aux salariés le rôle néfaste, nuisible du Front National, de son programme antisocial et de son idéologie raciste. Elle est attentive à ce qu’un adhérent qui partagerait ses orientations ne puisse s’y maintenir. Car la vraie politique du FN, c’est la division des travailleurs, c’est le libéralisme et la fin des droits du travail, ainsi que la disparition des syndicats remplacés par des associations patrons –salariés par professions. Le FN, c’est un parti de secours pour le
patronat, lorsque ceux qui se sont succédé pour gérer ses intérêts depuis quarante ans seront en bout de course. En aucun cas le FN ne peut représenter une quelconque alternative politique pour représenter les intérêts du monde du travail.
Cette alternative est à construire.
La Cgt doit-elle y participer en ayant la vision, l’objectif, d’une société où les salariés
ne seraient plus exploités par des patrons tout en veillant ferment conformément à la Charte d’Amiens à ce qu’elle garde son indépendance et ne devienne la courroie de transmission d'un parti politique ?
Nous avons, dans notre pratique quotidienne d’organisation syndicale la connaissance, d’une part, des dégâts du système capitaliste et, d’autre part, des propositions alternatives à lui apporter. Tout au long de son histoire la Cgt a eu une perspective politique de dépassement
du système existant. Alors, disons les choses franchement, oui nous pensons que la Cgt doit proposer un projet de société. C’est la meilleure façon de n’être à la remorque de personne,
de rester nous même, une organisation syndicale de masse et de classe, en revendiquant
un projet de transformation sociale.
Personne ne peut mieux parler du monde du travail et défendre les intérêts des salariés que les salariés eux-mêmes.
La Cgt doit-elle continuer à débattre et à agir avec des personnalités politiques ou des partis partageant nos valeurs ? Oui, en menant toujours un large débat avec nos syndiqués, mais aussi et surtout avec les salariés.
Plus largement, nationalement et localement, la Cgt avec des associations, mène des initiatives sur des thèmes qui incluent ses valeurs, les travailleurs sans papiers, le droit au logement, la santé, la paix, la solidarité internationale, l’environnement… mais là, aussi, nous devons construire des convergences sur des revendications communes sans y perdre notre fonction d’organisation syndicale.
L’ampleur de la bataille valide encore une fois la volonté de la Cgt d’oeuvrer au rassemblement au-delà du mouvement syndical : il nous faut penser et consolider l’articulation avec le monde associatif, ce qui correspond aussi aux aspirations de nombreux salariés.
Le monde du travail que représente pour une part la Cgt doit participer aux mouvements
progressistes pour l’émancipation humaine.

Internationaliste…

Dans la démarche syndicale de la Cgt, l’internationalisme et la solidarité internationale sont fermement ancrés, ils font partie des éléments constitutifs de la Cgt. Localement et sur tout le territoire, nous pouvons faire la démonstration de nos capacités à combattre les politiques gouvernementales d’austérité imposées par l’Europe. Par nos actions en France, la Cgt pourra être entendue sur la scène syndicale européenne et mondiale.
Dans nos sections, syndicats, Uls, Ud, fédérations, nous devons débattre des questions du syndicalisme européen et mondial, même si cela peut paraître éloigné. Que doit être la place de la CGT à ce niveau ? Quel syndicalisme international voulons- nous ? Comment y parvenir ?
Que mettre derrière l’internationalisme et la solidarité internationale ? Quelle Europe voulons-nous ?
Pour beaucoup encore, la solidarité internationale se « cantonne » à un communiqué de presse suite à un événement significatif (répression syndicale, catastrophe naturelle, lutte armée…), un appel à la solidarité financière, mais qu’en est-il des coopérations internationales ? De système de jumelage, de parrainage ?
La mondialisation a avancé à grands pas et pose de nouveaux défis aux syndicalistes
de la Cgt, celui de l’action à développer pour répondre aux besoins des travailleurs aujourd’hui, de la solidarité entre les peuples et avec les populations déplacées, combattre pour un autre ordre mondial et contre l'Europe actuelle, marchande et financière.
Chaque syndicat national et le syndicalisme international dans son ensemble sont confrontés à des enjeux nouveaux qui viennent s’ajouter aux problématiques plus anciennes que le capitalisme triomphant porte toujours avec lui. C’est le cas des travailleurs migrants, du réchauffement climatique, de l’accès à l’eau potable, à l’éducation, qui rejoignent la lutte pour la paix et la sécurité, le combat contre la pauvreté. Sur l’ensemble de ces questions reconnaissons que nous ne sommes pas au niveau de l’adversaire.
Il faut repenser le fonctionnement du mouvement syndical européen et mondial, renforcer son efficacité. Nous devons construire un mouvement syndical inclusif et participatif, qui réponde aux problèmes des travailleurs. Ceci implique aussi de démocratiser et de décentraliser le fonctionnement du syndicalisme international en permettant à tous les secteurs professionnels et à tous les niveaux de représentation de s’exprimer dans le respect du pluralisme syndical.
Sur la scène internationale, nous devrions pouvoir nous appuyer sur la CSI (Confédération
syndicale internationale) dont la Cgt est membre fondateur depuis 2006. La CSI promeut et défend les droits et les intérêts des travailleurs/euses au travers de la coopération internationale entre les syndicats, de campagnes mondiales et d’actions militantes au sein des principales institutions internationales. La CSI adhère aux principes de la démocratie et de l’indépendance syndicale. Dans sa déclaration de fin des travaux du 3e congrès mondial de mai 2014, la CSI est déterminée à renforcer le pouvoir des travailleurs-euses pour façonner des sociétés et
des économies socialement équitables.
Mais il y a loin entre les déclarations généreuses et leur mise en oeuvre sur le terrain. Au niveau européen également, il faut construire un syndicalisme qui ne se contente pas d’espérer de tous ses voeux mais qui pèse réellement sur et contre les décisions ultra libérales.
Le 13e congrès de la CES s’est tenu du 29 septembre au 2 octobre 2015 à Paris sous le thème « Une société juste, des emplois de qualité et les droits des travailleurs ». La Cgt a participé activement au congrès par des motions ou des interventions, en amenant le débat sur la manière dont la CES doit évoluer pour peser réellement contre les politiques d’austérité imposées par les institutions européennes. Il est nécessaire de faire connaître dans toute la Cgt ce que formule et décide la CES pour en avoir une vision la plus juste possible, sans concessions, ni caricatures.
Pour cela, il est important de lire les orientations et résolutions adoptées à ce 13e Congrès de la CES pour mesurer les axes offensifs. C’est en particulier le cas sur le contenu de la notion « emplois de qualité », de lutte contre le dumping social, du besoin d’augmenter partout les salaires, de conforter et développer les services publics….
Le congrès de la CES a réaffirmé le besoin d’une CES plus revendicative, plus combative.
La réalisation de ces évolutions dépendra de la forte implication des militants Cgt au sein de toutes les structures interprofessionnelles et professionnelles.

L’Organisation Internationale du Travail a été mise en place après la Seconde
guerre mondiale, dans un élan de défense et de protection du monde du travail.
Il est écrit dans la constitution de l’OIT « qu’une paix juste et durable ne peut être
fondée que sur la base de la justice sociale ». L’OIT, depuis 2009 plus particulièrement, est la cible d’attaques très violentes du patronat principalement sur le droit de grève. Il y a nécessité pour la Cgt et le syndicalisme mondial de défendre cette institution qui définit des normes sociales mondiales.

Démocratique.

Les crises successives dans les fédérations, au même titre que les récentes connues à la confédération, sont avant tout le résultat d’un déficit démocratique. Des syndicats, des unions syndicales ou des structures territoriales ne sont pas toujours irréprochables de ce point de vue. C'est dans toute la Cgt que doivent être mis en oeuvre les textes qui organisent notre vie démocatique.

Trop peu de syndiqués sont impliqués dans les débats à propos des évolutions nécessaires de la Cgt, de sa stratégie, de son fonctionnement. De nombreuses crises internes et autres contentieux sont laissés en l’état par manque de vrais débats et de prises de décisions de direction.
Aucun bilan n’a été fait concernant les résolutions sur nos modes de structuration pris à l’occasion du 49e congrès. Pourtant si nous ne nous structurons pas en fonction de nos besoins, des enjeux sur les territoires en y consacrant les moyens nécessaires, il sera difficile de contrer les stratégies patronales dans des entreprises avec leurs périmètres nationaux, et mondiaux. Parviendrons-nous un jour à nous parler ? A nous coordonner ? A mettre au point une stratégie cohérente ?
Les récents événements que nous avons traversés ont montré que même au plus haut niveau de notre organisation nous avons eu du mal à débattre de nos désaccords de manière sereine et respectueuse. Pourtant, le débat franc et fraternel, n’est-ce pas la base d’une pratique syndicale démocratique ?
Cette conception est-elle vraiment mise en place partout, à tous les niveaux de la Cgt, du syndicat à la confédération ? Que se passe-t-il si ce n'est pas le cas ? L'adhérent-e a-t-il des moyens de recours si on lui « confisque » son pouvoir de décision ? Ne devons-nous pas réfléchir à garantir véritablement la démocratie au sein de notre organisation ?
Devons-nous, pour assurer le respect de la démocratie, à tous les niveaux de la Cgt, mettre en place des règles de fonctionnement, des mesures spécifiques, garantissant la libre expression de l’adhérent-e et ses droits au contrôle, au recours?

Pour élire la direction confédérale, il est indispensable de redéfinir quelques règles et principes. Certains camarades proposent de retenir une limitation de l’exercice des mandats de premier dirigeant à trois mandats. La question est posée. Il doit être également rappelé cette évidence que c’est bien la direction élue par le congrès qui doit diriger la confédération et non les conseillers confédéraux.

La Cgt doit remettre en place une commission de promotion des cadres syndicaux confédéraux pour promouvoir à sa direction des camarades issus de toutes catégories et de toutes origines et notamment de celles qui, dans cette société, sont les plus exploitées. Il semble normal que, dans le respect de la mixité, chaque catégorie, chaque classe sociale soit représentée à la CEC dans les proportions de ce qu’elle représente dans le salariat. La CE confédérale souffre notamment d’un manque d’ouvriers.
La question de l’institutionnalisation des pratiques syndicales se pose depuis trop longtemps sans être tranchée. Elle est relancée notamment en ce moment avec la constitution des Comités Economiques et Sociaux Régionaux. Que va faire la Cgt dans ces instances ?
Cette question est évidemment valable pour d’autres institutions, qui prennent beaucoup de temps et donc de moyens syndicaux, sans faire avancer d’un iota les intérêts des salariés.
Echanger ensemble pour améliorer et faire vivre la démocratie syndicale en notre sein pour que la CGT soit toujours mieux en phase avec les revendications des salariés. Voilà le défi que nous devons relever aujourd’hui !


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