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Dans les faits, difficile parfois de savoir précisément si un pape a effectivement démissionné : les termes varient selon les époques, et certaines abdications, terme absent des documents officiels de l'Eglise, sont le fait de véritables manœuvres politiques.
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la seule et unique démission avérée est celle de Célestin V. En 1294, alors qu'il profite de son siège depuis seulement cinq mois, il publie un décret important, encore en vigueur aujourd'hui : un pape a le droit de démissionner. C'est ce qu'il fait, le 13 décembre 1294.
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le cas de Pie XII, un pape resté célèbre pour son rôle joué pendant la Seconde Guerre mondiale. Il aurait prévu de démissionner, de façon automatique, s'il était enlevé par les Nazis.
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Dès 1936, Joseph Aloisius Ratzinger, comme tous les petits Allemands, intègre les Jeunesses hitlériennes, prémice à son engagement dans la Seconde Guerre mondiale au sein de la Wehrmacht. Cette période de sa vie est sujette depuis plusieurs années à de nombreuses polémiques.
... Joseph Ratzinger, 18 ans, passera six semaines dans un camp de prisonniers de guerre, jusqu'à sa libération le 19 juin 1945....
Le 25 novembre 1981, Jean-Paul II le nomme préfet de la congrégation pour la doctrine de la foi, un poste éminemment important : il s'agit de promouvoir et de protéger la doctrine. Joseph Ratzinger devient l'une des figures de la défense de la religion dans toute sa rigueur, proche des plus conservateurs au sein de l'Eglise, ce qui lui vaut de nombreuses oppositions.
... Le 18 mai 2001 ; le cardinal Joseph Ratzinger prend certainement sa décision la plus importante à la tête de la Congrégation. La lettre De Delictis Gravioribus, envoyée à tous les évêques, oblige le signalement des délits les plus graves commis contre les mœurs au sein de l'Eglise. Parmi ces délits sont clairement pointés les
abus sexuels sur les mineurs. En la matière, Joseph Ratzinger change de "philosophie" ; comme beaucoup d'autres avant lui, il prônait auparavant
une certaine discrétion en interne....
Beaucoup plus polémique, un an plus tôt, il avait dans une déclaration affirmé la supériorité du catholicisme sur les autres religions. Certains le surnomment alors le "Panzercardinal", une expression qui "raconte" bien son intransigeance et sa rigueur en matière de doctrine de la foi.
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Le temps des polémiques ne tarde pas. Dès le début de son pontificat, Benoît XVI suscite la critique après certaines de ses déclarations. Le 12 septembre 2006, à l'université de Ratisbonne, il cite l'empereur byzantin Manuel II Paléologue : "
Montre-moi donc ce que Mahomet a apporté de nouveau, et tu y trouveras seulement des choses mauvaises et inhumaines, comme son mandat de diffuser par l'épée la foi qu'il prêchait". Malgré les tentatives d'apaisement du Vatican, qui affirme que cette citation ne représente pas les convictions du pape, ses paroles enflamment le monde musulman.
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Le 17 mars 2009, dans un avion en route vers l'Afrique, il affirme qu'
on ne peut résoudre le problème du sida "en distribuant des préservatifs". Il ajoute même : "au contraire, ils augmentent le problème". Pour le Saint Père, la seule solution face au sida est l'abstinence et la fidélité, une vision dans la droite lignée de celle de son prédécesseur. Cette phrase provoque un véritable tollé, notamment chez les associations humanitaires qui luttent contre l'épidémie en Afrique.
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Le pontificat de Benoît XVI est aussi celui du rapprochement avec la Fraternité sacerdotale Saint-Pie X. La communauté suisse n'est plus reconnue par l'Eglise depuis 1975, et ses quatre évêques nommés sans l'accord du pape en 1988 ont été excommuniés. Le sujet est sensible dans la religion catholique. Le 21 janvier 2009, les quatre évêques sont réintégrés. Parmi eux, le Britannique
Richard Williamson, connu pour des propos ouvertement négationnistes lors d'un entretien à la télévision suédoise. Benoît XVI, à la suite de ces propos, sera obligé de réaffirmer son opposition totale au négationnisme et à l'antisémitisme.
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l'affaire "Vatileaks". Des documents rendus publics en mai 2012 donnent une image peu reluisante des nominations au sein de l'Etat,
entre corruption et clientélisme. Le majordome du pape, Paolo Gabriele, est accusé d'être à l'origine de ces fuites, arrêté puis gracié par Benoît XVI le 22 décembre dernier.
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Pour Christine Boutin, la décision du Pape est surprenante, et pas seulement pour les catholiques.
"C'est un choc très très fort pour les catholiques parce que ce n'est pas très courant. Mais aussi pour le monde entier, parce que le Pape quel qu'il soit est une autorité morale qui est écouté et respecté, donc c'est un tsunami !"
Une décision porteuse de sens, au-delà des catholique, sur ce point, le porte parole du Parti Socialiste, David Assouline est bien d'accord.
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Jusqu'à Marine Le Pen qui tient à honorer " l'action infatigable " du Pape, " en faveur de l'universalité des valeurs de la civilisation chrétienne".