Pour nourrir un peu cette idée de "réformisme libertaire", ou de libertaires ayant abandonné le projet de rupture radicale par une destruction un peu "soudaine" de l'appareil d'état bourgeois, je pense qu'on peut interroger avec profit la profession de foi d'Offensieve / OLS :
http://offensive.samizdat.net/spip.php?rubrique1
Pas une fois, la propriété privée des moyens de production ni le marché ne sont cités (et donc leur envers éventuel qui serait la socialisation des moyens de production et de consommation et une organisation basée sur l'absence de marché / partant des besoins et leur production planifiée démocratiquement).
Seules les questions politiques de domination sont posées.
Comme si ce projet libertaire était un approfondissement de la démocratie, de l'autonomie, au sein de la démocratie libérale bourgeoise et qu'il pourrait être atteint par un grignotage permanent, une expérimentation sociale permanente version libertaire de la révolution permanente sans passer par la case révolution).
En cela, ce projet me semble très différent de celui d'AL, par exemple (dans lequel les crises révolutionnaires de masses, même diversifiées, non uniques, étalées dans le temps et non pilotées par un parti d'Avant garde, sont centrales).
Oui, non ?
PS. ma position "virtuelle", mon hypothèse, ne serait quant à elle, ni la révolution à la faveur d'une crise révolutionnaire de masse sans construction alternative préalable (ce qui est à mon sens la stratégie marxiste révolutionnaire), ni une stratégie faisant l'impasse sur la question de la propriété collective des moyens se production. Mais autre chose : poser consciemment les fondations d'une alternative économique aux rapports strictement marchands du capitalisme par la construction patiente d'espaces libérés (coopérative, services publics et gratuité...) dans la perspective d'un renversement global, mais étalé, du pouvoir capitaliste (qui repose sur la propriété "privée" par les détenteurs du capital des grands moyens de production et de distribution), tout en maintenant certains outils de la démocratie de masse (délégation...).