France: incident dans une centrale nucléaire, pas de risque immédiat
MARSEILLE (France) - Un rejet accidentel de 30 m3 d'effluents contenant 12 gr d'uranium par litre s'est produit mardi à Bollène (sud) sur le site de la centrale nucléaire du Tricastin, mais il ne présente pas de risque sanitaire immédiat, selon les autorités nucléaires.
"Cet incident a été déclaré niveau 1 par l'exploitant en liaison avec l'autorité de sûreté" nucléaire, au bas de l'échelle des incidents nucléaires qui va de 0 à 7, a déclaré à l'AFP Catherine Dalverny, directrice de la communication du site du Tricastin.
Toutes les mesures de protection ont été prises, ont assuré à la fois les autorités nucléaires et les préfets des départements du Vaucluse et de la Drôme, dans laquelle se trouve une autre partie du site.
Les mesures de précaution prises mardi resteront en vigueur jusqu'à une nouvelle évaluation prévue mercredi matin, ont indiqué dans la soirée les deux préfets.
Une partie de la solution a été récupérée par la société Socatri, où a eu lieu le rejet, une autre s'est largement diluée dans les cours d'eau et la troisième n'a pas atteint la nappe phréatique, a expliqué à l'AFP le directeur de la sûreté des usines à l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN), Thierry Charles.
"L'enjeu n'est pas immédiat, c'est maintenant un enjeu de surveillance (de la nappe phréatique) au fil du temps", selon M. Charles.
"C'est la première fois qu'un tel incident se produit", a assuré à l'AFP Gilles Salgas, responsable de la communication de Socatri (groupe Areva). L'usine fonctionne depuis 1975.
Le rejet s'est produit à 06h30 (04h30 GMT) pendant une opération de nettoyage d'une cuve.
Il y a eu un déversement sur le sol ainsi que dans le canal adjacent, une partie des effluents polluant ensuite les rivières La Gaffière et L'Auzon.
Des mesures de précaution ont été prises, interdisant notamment la consommation d'eau potable issue de captages privés sur trois communes, ainsi que l'arrêt de l'irrigation agricole issue des rivières concernées.
Parallèlement, la pêche et la consommation de poisson sont interdites.
L'organisation écologiste Sortir du Nucléaire a contesté dans un communiqué "les avis rassurants des autorités", jugeant "en effet impossible qu'un tel rejet, contenant de l'uranium, n'ait pas de conséquences importantes sur l'environnement et peut-être sur la santé de riverains".
(©AFP / 08 juillet 2008 23h29)