Il est intéressant de constater comment cette question du "bricolage" fait réagir ... des personnes qui à priori de semblent pas "bricoler" très souvent.
Si tu savais ....
Du prolétaire sans WC à l'étudiant démuni et transi, j'ai l'impression qu'on atteint les sommets du misérabilisme.
Tu es du bâtiment et de la région parisienne et tu ne sembles pas vraiment connaître l'état du marché et de la salubrité de l'immobilier de la région. Curieux.
L'évolution du logement dans les classes populaires et la façon dont la bourgeoisie a depuis deux siècles imprégné de ses valeurs (propriété) le prolétariat, n'est pas une étude que je viens de griffonner sur un coin de table.
C'est sûr qu'à l'inverse engraisser un propriétaire (double exploitation, cf Engels) c'est absolument pas dans les valeurs de la bourgeoisie
... hein ?
La part du salaire que les travailleurs investissent dans ce cadre (remboursement de prêt immobilier, amélioration/extension et décoration intérieure) ne cesse d'augmenter.
Elle ne cesse d'augmenter à cause de l'explosion des prix du marché (vente ET location) depuis 5/10 ans .... pour ce qui est de l'amélioration du fonctionnel intérieur tu es complètement à côté de la réalité en le stigmatisant ... L'amélioration/extension ne se fait pas forcément par le "bricolage" domestique d'ailleurs, une grande partie, la majorité, se fait en engraissant les entrepreneurs du bâtiment.
Que des travailleurs veuillent réduire autant que possible cette part marchande de l'amélioration de la fonctionnalité de leur logement tu n'y es pas favorable ? Toi qui critiquais la sur-consommation.
Quand nos différents gouvernements cultivent une France de propriétaires, ce n'est pas anodin.
Exact. C'est idéologique, et pratique : lié le prolétariat quasi-insolvable à l'exploitation bancaire permet de redistribuer de l'investissement disponible aux capitalistes (prêts individuels->emprunts d'entreprises) ... Propriétaire ou locataire, le prolétaire est exploité, sauf "apport" numéraire de 2ème voir 3ème génération ...
Que les magasins de meubles et ceux de bricolage poussent près des champignonnières que sont les lotissements péri-urbains, n'est peut-être que l'effet du hasard.
Rien à voir. Le pavillon péri-urbain qui concerne certaines couches moyennes du salariat :
- est acheté neuf et n'est pas concerné pas l'amélioration du fonctionnel mais de l' "embellissement" qui effectivement singe le (mauvais) goût bourgeois,
- contrairement aux biens immobiliers bourgeois, il est un des rares exemples de perte de valeur : le revente se fait sans plus-value (ou très faible) voir avec perte dans certaines régions. Si l'embellissement bourgeois de ces logements trouve une double origine (identification à la bourgeoisie + besoin de perdre le minimum de plus-value) la mauvaise qualité des matériaux de construction et de la main d'oeuvre (rendement capitaliste) conduit également à des travaux complémentaires après achat.
Que des travailleurs du bâtiment se fassent une seconde paye en réalisant des chantiers au noir les week-ends, n'est pas non plus ce que j'appelle une grande preuve de conscience de classe.
Il y a chantier et chantier (tu es du bâtiment non ?) : entre le gros bâtiment et sa main d'oeuvre spécifique et l'ouvrier spécialisé dans l'enduit et peinture d'une petite boîte de rénovation (et qui va bosser au black chez un particulier après le boulot) il y a une marge dans la pénibilité, et la conscience de classe. Une fois que tu as dit que ce n'est pas une grande preuve de conscience de classe tu n'a donc rien expliqué si tu ne tiens pas compte de la complexité du secteur.
Je t'envoie un mp bientôt car ta fonction dans le bâtiment me questionne (non pas que j'en doute mais je te trouve très catégoriques sur certaines choses).