Contre les caméras de surveillance

Contre les caméras de surveillance

Messagede Pïérô » 18 Fév 2010, 20:43

Caméras de surveillance et « cécité juridique »

Plutôt interessant ce type de constatation...:
Caméras de surveillance et "cécité juridique" par numerolambda
A lire absolument avec les illustrations et les liens sur : http://numerolambda.wordpress.com/2...

Caméras de surveillance et « cécité juridique »

C’est un peu l’histoire d’un repenti. Peter Kovesi, un ingénieur en informatique de l’université de Crawley, en Australie, avoue avoir été « frustré pendant des années à tenter d’aider la police à identifier des individus à partir d’images de vidéosurveillance ». Il est presque d’accord avec le gouvernement français : pour lui le terme « caméra de surveillance » (security camera) n’est plus approprié. En fait ce serait plutôt de la vidéotransparence, dans le sens où les caméras s’avèrent « legally blind, or nearly so » — « aveugles juridiquement, ou presque ». _ Une vrai tuile pour Brice Hortefeux et son grand chef, pour qui l’efficacité de la vidéosurveillance n’est plus à démontrer. Mais alors si le seul intérêt policier de ces dispositifs — reconnaître et identifier des visages — n’est même plus garanti, à quoi sert la toute fraîche proposition de loi de JF Copé, qui cherche à interdire quiconque de dissimuler son visage pour échapper aux caméras espionnes ?

Peter Kovesi a fait paraître une étude implacable (.pdf) sur la cécité technique des systèmes CCTV (television en circuit fermé, en vocable anglo-saxon). Notamment pour arriver à savoir si les logiciels de reconnaissance des visages pourrait un jour être plus efficace que l’oeil et le cerveau humain d’un observateur.

Peter — appelons-le Peter — parle d’abord de cette photo, qui lui a été soumis dans une affaire judiciaire. En fait, énormément de suspects potentiels auraient pu être confondu avec cette photo. Même amélioré avec les dernières techniques numériques. Le coup de pot, écrit-il, c’est que l’interpellé, quand on a produit cette image au procès, s’est immédiatement reconnu et a plaidé coupable. Sinon, cette image n’aurait jamais pu constituer une preuve. « On est très doué pour reconnaître des images de soi même de très mauvaise qualité. Une photo de vous sur une scène de crime va déclencher des émotions qu’il est parfois difficile de dissimuler. »

Mais quand il s’agit d’identifier un inconnu, c’est une autre affaire. L’oeil humain a du mal à suivre. Un taux de 20% à 30% d’erreurs ont été mesurées dans une autre étude scientifique visant à faire identifier une personne sur la foi d’une vingtaine d’images issus de systèmes CCTV (ci-contre). Dans une première expérience, 12% des cobayes se sont trompé de personne, et 18% ont déclaré aucune reconnaissance avec l’individu témoin et finalement 70% l’ont reconnu. Dans une seconde expérience, l’individu témoin n’était pas présent dans les 20 photos du test. Pourtant 70% ont déclaré reconnaître le témoin.

Mais alors, quid de la reconnaissance automatique ? L’auteur évoque alors le risque d’une marge d’erreur, même ridicule (0,1 ou 0,001), sur une base de données de plusieurs milliers de personnes — problème récurrent pour tout dispositif d’identification biométrique. Si sur une base de 100 visages le taux de réussite est d’environ 90% — donc 10% d’échec — sur une base de 37.000 images il s’est effondré autour de 65% à 75%. Et dans l’espèce, il s’agissait de photos d’identité prises avec du matériel adapté et sur fond blanc, des conditions idéales pour une identification ultérieure.

Les tests de 2006 donnent quand même encore pas mal d’incertitudes. Nous sommes ici dans le champs des « faux négatifs », soit la « non-reconnaissance d’un individu qui aurait du être reconnu », calculé par le FRR, le « taux de faux rejets » (False Rejection Rate). Ce taux est passé de 0,2 à 0,01 (soit de 20% à seulement 1% de faux rejets). Mais il suffit que les conditions d’éclairage de la scène, et la manière dont sont sauvegardées les fichiers, pour que le FRR tombe à 0,15 ou même 0,3. Soit 30% de faux rejets. Autant de méchants loubards qu’on n’a pas réussi à reconnaître sur les images vidéos pourrie.

« C’est très rare que des caméras de surveillance puissent identifier une personne au point d’être recevable dans une procédure, pourtant le discours n’a pas changé et on va encore en installer d’autres », tranche un juge d’instruction.

L’affaire la plus récente de ce fiasco technico-judiciaire, c’est le procès de dix personnes sans-papiers accusées d’avoir incendié le Centre de rétention de Vincennes en juin 2008. D’après une consoeur qui a assisté aux audiences qui devaient se poursuivre jusqu’au 16 février (jugement le 17 mars), le dossier d’instruction repose uniquement sur les images de vidéosurveillance prises le jour de l’incendie. Il y avait neuf caméras, dont les images ont été diffusées à l’audience, mais elles n’ont pas été convaincantes : impossible de reconnaître qui que ce soit. Encore moins d’expliquer l’incendie. « Le problème des vidéos c’est que je n’y reconnaît absolument pas mon client », a raconté une avocate à Siné Hebdo.

Mais… Que l’on s’entende bien : ce billet n’est pas là pour alimenter un débat scientifique sur l’utilité de systèmes experts de traçage vidéos qui seraient un peu moins aveugles. L’idée n’est pas de se lancer dans une revue technique sur les innovations en cours pour que le « FRR » de tels systèmes tende vers zéro. Chercher à atteindre un niveau de perfection dans la capacité d’identifier une personne à son insu, même si cela réduit les chances d’erreurs judiciaires, ne saurait en aucun cas justifier ou légitimer la généralisation de ces dispositifs. Il est juste étonnant que de tels constats sur l’aveuglement des caméras de surveillance ne soient pas plus commentés lorsque l’on entend s’agit de parler d’« efficacité de la vidéoprotection ».

C’est le propre de la novlangue : on vous dit que c’est efficace, alors que l’on sait pertinemment que ça ne l’est pas, ou pas vraiment comme on le présente à ses électeurs. La réussite du vidéoquadrillage des cités, c’est le conditionnement de toute la population, et non l’enfermement de quelques délinquants. Son corollaire, c’est l’alimentation d’un énorme marché qui va céder une nouvelle tranche de l’espace public aux opérateurs privés. La nouvelle LOPPSI en discussion s’emploie à mettre en musique cette belle partition pas plus tard qu’en ce moment.

Et là comment ne pas citer la magnifique proposition de loi du funeste JF Copé, datée du 5 février, « visant à interdire le port de tenues ou d’accessoires ayant pour effet de dissimuler le visage dans les lieux ouverts au public et sur la voie publique ». Copé surfe ainsi sur les idées sinistres de son collègue UMP Vanneste, qui voulait interdire toute dissimulation du visage qui pourrait perturber le contrôle des caméras.

Il s’agit ici de ne pas se limiter au seul problème de la burqa et de l’entrevoir à travers le prisme de la sécurité. (…) Celle-ci constitue, selon Montesquieu, la première des libertés publiques. Pour que les systèmes de vidéosurveillance soient efficaces, tout vêtement qui empêche l’identification en cachant le visage doit être proscrit sur la voie publique, sauf lorsqu’il correspond à une exigence médicale. (…) (proposition du 29.09.2009)

Copé utilise les mêmes arguments dans l’exposé des motifs, mais se garde bien de l’inscrire dans son texte de loi — qui ne sera sans doute jamais examinée :

À l’heure où les pouvoirs publics maintiennent un niveau d’alerte rouge du Plan Vigipirate face aux risques avérés d’un ou de plusieurs attentats graves, où les municipalités se mobilisent pour se doter de tous les moyens, y compris de vidéoprotection, pour assurer à tous la paix et la sécurité publiques, nos concitoyens ne comprendraient pas que des personnes puissent dissimuler entièrement, et sans motifs légitimes, leur visage dans l’espace public. (…) 5.02.2010.

Le plus ridicule c’est que ces honorables parlementaires ont été totalement dépassé. L’inflation des textes ne leur fait pas peur : depuis juin 2009 — on se réveille — le décret anti-cagoule existe déjà : la « dissimulation illicite du visage à l’occasion de manifestations sur la voie publique » est punie d’une amende de 5eme classe. Soit 1500 euros. Amende qui doublera en cas de « récidive » si elle se produit au cours des douze mois suivants.

Le motodidacte ministre et maire de Nice Christian Estrosi a également prévu, dans le cadre de sa « loi sur les bandes violentes » qui devrait être réactivée au Parlement (en souffrance depuis juin 2009), de « compléter le Code pénal pour instaurer une circonstance aggravante nouvelle lorsque certaines violences sont commises par des personnes dissimulant volontairement leur visage, par exemple à l’aide de cagoules, afin d’éviter d’être identifiées et poursuivies par la justice ».

Refuser la vidéoinquisition, il faudra s’y habituer, c’est de la crimepensée.
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Contre les caméras de surveillance.

Messagede bipbip » 03 Mar 2011, 17:20

Rejoignez le char sécuritaire du CDL lors du carnaval de Paris le dimanche 6 mars 2011.

La préparation du cortège se fait à 12H rue du japon à coté de la mairie du 20eme.

Le départ est à 14H30 Place Gambetta.

PARCOURS
. Avenue Gambetta
. Place Auguste Métivier
. Boulevard de Ménilmontant
. Boulevard de Belleville
. Belleville (vers 16H00 )
. Rue du Faubourg-du-Temple
. Place de la République (vers 17H15 )
. Rue du Temple
. Rue de Turbigo
. Rue Beaubourg
. Rue du Renard
. Place de l’Hôtel de Ville à 19 heures

Collectif Démocratie et Libertés pour un Paris sans caméras de surveillance.
http://www.paris-sans-videosurveillance.fr/


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Caméras de surveillance : un petit topo

Messagede atheus » 03 Sep 2012, 10:14

Voici un article intéressant publié par l'organisation 'Rafale' au sujet des caméras de surveillance : http://www.rafale.org/zineonline/online ... e6.04.HTML
atheus
 

Re: Caméras de surveillance : un petit topo

Messagede atheus » 03 Sep 2012, 12:31

Un article d'owni.fr sur les caméras de surveillance à Paris :

http://owni.fr/2011/01/05/a-paris-la-po ... t-partout/
atheus
 

Re: Caméras de surveillance : un petit topo

Messagede atheus » 04 Sep 2012, 17:52

Documentaire LCP : Camera City (04/09/2012)

Depuis l'installation du premier système de vidéosurveillance à Levallois-Perret en 1993, les caméras se sont déployées sans bruit dans les centres-villes. Loin de la polémique des débuts, la vidéosurveillance est aujourd'hui assimilée à un nouvel équipement urbain. Banalisée, fondue dans des stratégies plus vastes de sécurisation des lieux de sociabilité, cette vidéosurveillance est aujourd'hui qualifiée de vidéoprotection. Enquête sur cette généralisation de l'équipement vidéo dans les communes.


Un documentaire qui passe ce soir à 20h35 sur LCP/Public Sénat (la 13). Sachant que nous sommes aujourd'hui le 4 septembre 2012 (pour ceux qui verraient le message après et qui voudraient essayer de regarder l'émission en replay).
atheus
 

Re: Caméras de surveillance : un petit topo

Messagede Pïérô » 18 Déc 2012, 12:29

A Lisieux, un collectif se bat contre l'acharnement de la Municipalité UMP d'installer une vingtaine de caméras de surveillance dans les rues.
Rencontre avec Résistances du Pays d'Auge : http://www.racailles.info/2012/12/lisie ... .html#more
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Re: contre les caméras de surveillance.

Messagede Pïérô » 04 Jan 2013, 11:36

Empaquetage ce samedi 5 janvier à Paris

Empaquetage immédiat pour 2013 !

Une première résolution pour 2013 : faire de bonnes actions ! et pour commencer la réappropriation de notre cher espace public :

Samedi 5 janvier après midi, la Commune libre d’Aligre organise le premier acte, pacifique, festif et déterminé, d’une suite d’actions programmées, en 2013, pour imposer la suppression de la caméra de vidéosurveillance au cœur du marché d’Aligre, Paris XIIe.

Plantée depuis mai 2012, une caméra de vidéosurveillance espionne les habitants d’un des quartiers les plus paisibles de la capitale, renommé pour son marché populaire.
Le 28 mai dernier, une première action spectaculaire a été menée contre cette caméra, implantée dans le cadre du plan « 1000 caméras » à Paris voulu par Nicolas Sarkozy et appliqué par Bertrand Delanoë.
Interpellés, la maire PS du XIIe arrondissement, Michèle Blumenthal, et le député-maire PS du XIe-XIIe, Patrick Bloche, écrivaient alors au nouveau ministre de l’Intérieur, Manuel Valls, pour lui faire part du mécontentement de la population contre cette caméra. Réponse du ministre, le 11 juin : « J’ai bien pris en compte vos préoccupations et j’ai demandé au préfet de police de procéder à l’examen de la situation ».

ACTION !

Samedi 5 janvier, à 16h devant la caméra, angle rue d’Aligre / place d’Aligre
SOYONS NOMBREUX pour empaqueter cette caméra !!!! (et soyez vous mêmes grimés, masqués, empaquetés...)
http://www.cl-aligre.org/spip/spip.php?article255

voir aussi ici :
blogs.mediapart.fr/blog/jean-pierre-anselme
http://souriez.info/+Empaquetage-immediat-pour-2013+
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Re: contre les caméras de surveillance.

Messagede bipbip » 06 Jan 2013, 15:04

Bruxelles, 130 caméras « intelligentes »

L'Etat nous surveille, crèvons lui les les yeux

La décision avait déjà été prise il y a quelques temps, mais à partir de juin elles vont vraiment débarquer sur la zone de police Nord de Bruxelles. 130 caméras « intelligentes », c’est-à-dire capables de reconnaître et de signaler automatiquement des « comportements suspects », vision à 360 degrés et équipées de microphones pour enregistrer les conversations.

Au nom de la sécurité, les quartiers de Schaerbeek et de Saint-Josse ressemblerons d’avantage à des prisons à ciel ouvert. En plus du nombre fleurissant d’uniformes en tout genre, des systèmes de protection intégrés des commerces et des banques et de l’invasion militariste par la STIB, ses contrôleurs et ses caméras, voilà donc une police qui se prétend pouvoir et devoir regarder partout en permanence. Le drone (petit hélicoptère téléguidé) qu’ils ont achetés il y a un an, n’est alors que la petite cerise sur le gâteau déjà bien pourri.

Petit à petit, l’Etat cherche à endiguer et transformer tous les possibles foyers de conflictualité en zones surveillées et fliquées. Cette conflictualité s’exprime certes de manière diverse et pas toujours agréable. Casser les vitres d’une banque pour attaquer le système capitaliste n’est pas pareil qu’agresser la vieille dame du coin qui vient de retirer sa retraite de cette banque. L’illusion que cherche à répandre la police et l’Etat, c’est qu’ils renforcent le contrôle pour notre bien-être et notre sécurité… mais c’est bien leur bien-être et leur sécurité qu’ils veulent protéger.

Les caméras qu’ils vont placer en disent long sur le monde dans lequel on vit, un monde qui ressemble, comme on disait, toujours plus à une prison à ciel ouvert. La prison sociale, ce n’est pas seulement le contrôle, les caméras, les uniformes et tous les gadgets technologiques comme les portables et les cartes à puces qui permettent une surveillance accrue sur les individus ; c’est aussi l’impossibilité de sortir de ce qui est. Impossibilité de sortir de la pauvreté et la débrouille, d’échapper à des vies toujours plus vidées de sens et de joie, de rompre avec la cadence annihilante du travail et de la consommation. Et pire encore, les murs invisibles de cette prison qui nous enferme tous, entravent toute vue sur l’horizon des possibles, d’autres mondes, d’autres vies que celles qui nous sont imposées aujourd’hui.

Pourquoi se plaindre, ou plutôt, pourquoi lutter contre et saboter ces caméras dès leur installation ? Les discours d’autant de démocrates, droits-de-l’hommistes et compagnie tournent toujours autour des mêmes arguments : « droit au privacy », investissements massifs dans le sécuritaire plutôt que dans le social, contrôle et fichage « indiscriminés » de la population entière… Au final, ce sont des discours qui préfèrent voir une cage dorée plutôt qu’une cage grise, un pouvoir « consciencieux » plutôt que « méchant »… Et nous, nous ne voulons ni de cages démocratiques, ni de cages dictatoriales, ni grises ni dorées. Si on s’oppose aux caméras, c’est pour bien d’autres raisons.

Si nous cherchons à saboter le contrôle et la vidéosurveillance, ce n’est pas pour cacher nos mauvaises intentions de nuire à l’ordre social. Si nous chercherons à crever les yeux de l’Etat, ce n’est pas pour protéger un quelconque droit, mais pour défendre nos révoltes dans la rue face à l’Etat qui cherche à les réprimer. Si nous couperons les câbles d’alimentation de ces caméras, ce n’est pas parce que nous voulons faire semblant d’être tous des innocents et des victimes, mais parce que la culpabilité est d’une certaine manière notre fer de lance. Coupables de se révolter, coupables de voler ceux qui ont beaucoup de pognon plutôt que de travailler pour enrichir un patron, coupables d’attaquer tout ce qui représente l’autorité, coupables de chercher à prendre nos vies en main.

Hors contrôle, hors surveillance, hors-la-loi, apprenons à savourer la liberté dans le combat contre tout ce qui nous opprime.
http://bxl.indymedia.org/articles/5800


127 caméras intelligentes supplémentaires à BXL

Sous couvert de discours sécuritaires, tous les moyens sont bons pour amener à plus de surveillance des individus.

Déjà, voici plus de 10 ans, les caméras de surveillance qui ornaient Bruxelles étaient nombreuses, et déjà un inventaire tentait d'être établi : http://archive.constantvzw.org/events/v ... /home.html. Aujourd'hui, on parle de caméras de surveillance intelligentes, http://www.rtbf.be/info/regions/detail_ ... id=7882650, de qui s'agit il exactement, et surtout pour quel usage ? Une société qui investit tant dans le contrôle n'a-t-elle pas elle même des choses à cacher ?

Comme cité dans cet article, http://bxl.indymedia.org/articles/5800, ces caméras peuvent dépasser les capacités humaines pour des usages précis. 127 caméras intelligentes pour plus de contrôle, de surveillance, de répression. Plusieurs projets en Belgique, ont vu le jour afin de dénoncer ces multiples caméras et surtout de les localiser. Il existe en France, au Luxembourg et aux Pays-Bas, http://www.cameralocaties.nl/, un site collaboratif permettant à tout un chacun de répertorier les « yeux de l'Etat », d'y indiquer l'angle de vision, le coût, l'appartenance et l'usage : http://tours.sous-surveillance.net/spip.php?article3

En rue, personne ne demande délibérément son fichage, ou que ses comportements soient analysés via des images. Or, sur internet chacun est tout à fait libre de donner les informations qu'il souhaite. Protéger sa vie privée ou la dévoiler via des outils que même les plus grands dictateurs de l'Histoire n'auraient pas pu espérer, http://bxl.indymedia.org/articles/5778.
http://bxl.indymedia.org/articles/5873
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Re: contre les caméras de surveillance.

Messagede bipbip » 25 Jan 2013, 11:24

Actions contre la caméra de la place d’Aligre (Paris XII)
(voir plus haut : viewtopic.php?f=74&t=4724&p=83674#p82807)
vidéo :
http://www.sous-surveillance.net/spip.php?article116
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Re: contre les caméras de surveillance.

Messagede Pïérô » 04 Fév 2013, 01:47

projections discution sur la vidéo surveillance

jeudi 14 février à 20h30 venez déclarer votre flamme à la vidéo-surveillance !

petites projections autour de la vidéo surveillance suivi d'une discussion, sur les enjeux autour de la vidéo surveillance et du contrôle social.

l'Etincelle, 26 rue Maillé, Angers.


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Re: contre les caméras de surveillance.

Messagede Pïérô » 07 Fév 2013, 00:32

çà a sa place ici d'avantage qu'en "international" pour s'y retrouver, et partager des idées...

À Berlin, la chasse aux caméras de surveillance est ouverte :
http://observers.france24.com/fr/conten ... ne-camover
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Re: contre les caméras de surveillance.

Messagede altersocial » 10 Fév 2013, 11:45

Pïérô a écrit:çà a sa place ici d'avantage qu'en "international" pour s'y retrouver, et partager des idées...

À Berlin, la chasse aux caméras de surveillance est ouverte :
http://observers.france24.com/fr/conten ... ne-camover


La vidéo est bien fichue :



leur website a été supprimé par blogspot ! :confus:
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Re: contre les caméras de surveillance.

Messagede bipbip » 14 Fév 2013, 12:39

Chambéry

La vidéo-surveillance se développe à Chambéry : le carcan, c’est maintenant !

Sous le masque de la « vidéo-protection », notre No man’s land chambérien, terre de barbares et de sauvageries bien connu, devrait bientôt retrouver sa tranquillité.

Le conseil municipal à majorité PS a en effet voté en février 2012 le déploiement de caméras de surveillance dans le centre-ville. Les travaux ont débuté fin décembre 2012 et engagent dès lors une dépense estimée à 250000 €. Sur les 16 caméras prévues, les premières ont été installées Place St Léger, Rue de Boigne, Faubourg Montmélian, Boulevard de la Colonne, Place de l’Europe(voir photos plus bas). Rapidement, tout le centre-ville mais aussi Chambéry le Haut vont être mis sous surveillance. Quand les sociaux-démocrates font le travail de l’UMP décomplexé, on se demande s’il faut encore se donner la peine de marquer une si médiatique frontière gauche / droite. Nous nous efforcerons plutôt de vous exposer nos arguments contre ce projet inefficace et coûteux, mais surtout liberticide et éminemment condamnable moralement.

En effet, le thème de l’insécurité fait recette depuis plus de 10 ans et la délinquance agite fréquemment les journaux de 20h. C’est même devenu la tarte à la crème à chaque veille d’élection. Si nous ne nions nullement l’existence de conflits et de heurts dans notre société, nous ne pouvons pour autant souscrire à l’idéologie véhiculée par cette terminologie. L’inégalité économique et sociale et la misère qui en découle sont à la source de ces contestations qui évoluent parfois en révolte ou se cantonnent le plus souvent dans une lutte pour la survie. Or, de quoi, de qui est-il question ? De hordes cruelles de jeunes qui font fuir les passants ? De dangereux fanatiques venus guerroyer en pleine rue Juiverie ? Ou pire, la si souvent oubliée délinquance en col blanc, des fanatiques de Moody’s ou de Standard & Poor’s prêts à saigner les bons contribuables chambériens ?

Et bien Non, il n’en est rien. L’AN2V -ex-Association Pour la Vidéo-surveillance, on ne peut pas les soupçonner de gauchisme- a conduit l’étude préalable à l’installation des caméras. Cette dernière nous apprend que, de 2006 à 2010, la délinquance, déjà faible, a baissé de 22,3 % à Chambéry ! Elle nous renseigne également sur les incidents de la STAC (les bus de l’agglo sont déjà sous-vidéosurveillance) : 15 incidents en tout, 2/3 d’insultes, 2 cas de violences contre les contrôleurs et 3 jets de pierres... ou de boules de neige. Johannesburg, Beyrouth à quand le jumelage ?

C’est ici que les masques tombent : il n’est pas question pour les élus de s’attaquer à la délinquance mais bien de virer et de parquer les mendiants, les marginaux et autres indésirables de tout poils. Pour vous en convaincre, le chef de la police nationale à Chambéry défend dans ce rapport l’idée de s’opposer aux « flux entrants » de SDF en posant une caméra Rue Saint François de Sales. Autre public visé, les résistants à cette logique totalitaire. La police aimerait en effet également « pouvoir utiliser la vidéo-surveillance en cas de manifestations ». C’est finalement avec l’Estasia du « 1984 » d’Orwell qu’il faudra envisager un jumelage.

Parfaitement injustifiée, ciblant les plus pauvres ou les manifestants, la vidéo-surveillance n’a même pas fait la preuve de son efficacité à établir un flicage pacificateur. Un rapport du Ministère de l’Intérieur britannique – pas non plus des copains – indique que « la vidéo-surveillance ne peut pas être considérée comme un succès ». Le Royaume-Uni ne sait que faire des images produites par ses 4,2 millions de dispositifs de vidéo-surveillance. Là encore, ce rapport explique dans ses conclusions qu’à défaut de résoudre des crimes, il y a bel et bien un intérêt : pouvoir détecter les personnes indésirables comme les « mendiants » et les « marchands ambulants » (!). Il faut aussi noter que le grand banditisme s’est très bien adapté et que les commerçants du centre ville se mettent le doigt dans l’œil jusqu’au cou s’ils pensent qu’une caméra arrêtera une voiture bélier.

Mais à qui profite le crime ? L’étude de l’AN2V est on ne peut plus orientée et l’investissement dans la capitale de la Savoie s’élève à déjà à 258000 €. D’autres chiffres donnent le vertige. à Lyon le coût de déploiement a finalement atteint 9,1 millions d’euros, sans compter les 140000 euros annuels pour la surveillance de 20 caméras. Certes, le dispositif chambérien sera « passif » et les bandes seront visionnées seulement à la demande. Mais rien ne nous garantit une escalade, la mairie nous a déjà fait le coup avec la surveillance des bus, puis de la piscine et enfin de l’installation actuellement en cours. Marché juteux pour les Thales, Cisco et autres Securitas.

Pourtant, même si l’on nous faisait la preuve d’une once d’efficacité et d’un coût ridicule, la vidéo-surveillance est avant tout une attaque contre notre liberté.

Le droit à ne pas être suivi nous apparaît évident, il sera pourtant remis en cause lors de votre traversée du centre-ville. Dans sa logique paranoïaque, l’enregistrement permanent, de jour comme de nuit, fait de chacun·es un délinquant potentiel. Qu’est-ce qui s’opposera à terme à l’installation de caméras dans les classes, dans les salles de pauses, dans les salons... ? On nous prétexte ainsi l’idée que « celui qui n’a rien à se reprocher n’a pas peur d’être filmé ». On sait pourtant que nous modifions notre comportement dès que nous nous savons surveillés. Si l’on mettait tout le monde sur écoute téléphonique, que dirait-on encore vraiment ? C’est pourtant bien ce qu’il se passe avec les caméras ! Pour les sceptiques, signalons que les systèmes de type passif comme celui installé dans notre ville évoluent vers l’identification des comportements par des logiciels. La Détection Automatique d’Anormalité (DDA), loin d’être encore au point (heureusement !) était suggérée dans le rapport de l’AN2V. Une identification mécanique des comportements et encore plus des intentions suppose une définition mécanique de l’homme et de son projet d’existence. HAL 9000, l’ordinateur fou de 2001 L’Odyssée de l’Espace, a déjà déposé un CV à madame le maire.

Comme vous pouvez le voir, cette installation ne vise qu’à attiser les peurs, à souffler sur les braises de la paranoïa sécuritaire. Restreindre les libertés de tous et d’abord des pauvres et des manifestants, voilà un projet réjouissant. Cette extension de la vidéo-surveillance est politicienne, elle cherche à fournir une réponse pire que le mal à des commerçants et à un électorat du centre et de droite, réel objectif de Bernadette Laclais pour les municipales de 2014. Les causes de la délinquance sont pourtant toujours liées à la misère, qu’est-ce que cet aménagement liberticide va y changer ?

Seules l’égalité économique et la justice sociale peuvent mettre un terme à la violence et aux logiques de contrôle social. La vidéo-surveillance ne fait que restreindre nos libertés, en nous divisant toujours un peu plus. Elle est un outil du pouvoir pour régner sur l’ensemble de la population en entretenant soigneusement le terrain de la peur de l’autre. Toutes celles et ceux qui partagent ce constat sont invités à nous rejoindre pour le faire savoir :

Ni à Chambéry, ni ailleurs ! La vidéo-surveillance nous enferme !

Fédération anarchiste de Chambéry

source + photos : http://fa73.lautre.net/spip.php?article348
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Re: Contre les caméras de surveillance.

Messagede Pïérô » 04 Nov 2013, 02:49

Boulogne
Vidéo-surveillance à Boulogne-sur-Mer : de la proximité des élections municipales, de la petite bourgeoisie social-démocrate locale et de ses caméras de surveillance

Nous pressentions qu'il ne s'agissait que d'une question de temps. La période et la proximité des élections municipales ont semble-t-il hâté les choses.

La gauche boulonnaise a donc franchi le pas et s'abandonne depuis peu à la pratique de la vidéo-surveillance. Reconnaissons d'abord que dans la population locale, l'annonce a suscité fort peu de réactions. Les difficultés quotidiennes accaparent une partie grandissante des familles, que la banalisation des multiples formes du contrôle social ont rendu, par ailleurs, fort peu sensibles à la question.


Le consensus sécuritaire : des Facistes aux Sociaux-démocrates, une vieille histoire...

Il n'en fut pas de même au coeur du sérail politique local. L'espionnage de rue y a déclenché une empoignade verbale entre têtes de liste aux prochaines municipales, sans égard pour le citoyen candide qui escomptait proprement un débat contradictoire. Mais voilà, de débat, il n'y aura pas. Du Front National jusqu'à la femme de paille du ministre des transports, mairesse par intérim, tous ont clamé et revendiqué à l'unisson la paternité du contrôle de la population par les écrans. Signifiante unanimité. Tous, à un bémol près. Le PS, tenant du double discours ordinaire, s'est défaussé sur l' Office Public de l'Habitat qui prétexta de son côté le “réaménagement des quartiers”. Joli numéro de duettistes … Dans une version citoyenniste, l'égale en tous points de ses soeurs jumelles républicaine de droite ou d'extrême droite, l'adhésion de la gauche à l'idéologie et aux pratiques sécuritaires n'est une surprise que pour les gobe-mouches. Pour qui connaît l'histoire des sociaux-démocrates européens, le bilan en la matière n'est plus à écrire mais inlassablement à exhumer. Petit inventaire non exhaustif : “Va-t-en guerre” des deux côtés de la frontière en 1914; gagnés à l'Union Sacrée en France; bouchers de la commune de Berlin et assassins de Rosa Luxembourg -un petit meurtre entre “camarades”, outre Rhin; ralliés à Pétain en avril 1940 (90 parlementaires de la SFIO); briseurs des grèves de mineurs de 1948; colonialistes de la première heure et “saigneurs d'indigènes” à la demande : Indochine, Algérie ... de Gustav Noske à Manuel Valls en passant par Mitterand1, la social-démocratie se compose depuis plus d'un siècle d'une petite bourgeoisie arriviste prompte à tout ralliement aux pouvoirs forts, invariablement du côté du manche, au seul service des intérêts du capital.


Qu'est ce que la politique sécuritaire ?

La politique sécuritaire est l'appendice idéologique de l'offensive travestie sous le vocable de “Crise” que mène la bourgeoisie contre le prolétariat depuis la fin du compromis fordiste. C'est à dire, depuis le début des années 70. A partir de cette date, le capital est confronté à une crise sans précédent de sa valorisation ; une crise structurelle. Afin d'entraver, au coeur même du procès de la production, la chute du taux de profit, les Etats ont d'abord eu recours à la restructuration et la liquidation de pans entiers de l'industrie jugés obsolètes. Ces restructurations

ne seront qu'une première étape. Les mêmes Etats vont alors se livrer à la déréglementation tous azimuts des marchés du travail et de la finance, puis recourront aux délocalisations et s'attaqueront enfin à tout ce que la bourgeoisie avait un temps concédé aux travailleurs comme contrepartie de leur exploitation, à savoir les différentes formes d'assurances sociales : retraites, système de santé, allocations et salaires indirects, etc … C'est cette politique de la terre brûlée dont on peut constater aujourd'hui les effets en Grèce que les économistes bourgeois nomment le “libéralisme”. Mais surtout, le capitalisme étant un rapport social total et non seulement économique, il détermine également les formes d'existence concrètes des individus. Voilà pourquoi une masse sans cesse croissante de prolétaires devenus surnuméraires a subi la destruction pure et simple de son mode de vie. Toute une culture, des formes de solidarités, de vie sociales et collectives, d'entre-aide et de résistance ont été depuis quarante ans purement et simplement éradiquées, annihilées.


Un mode de contrôle et de gestion des populations par temps de “Crise”

Depuis, sur les ruines du prolétariat déchu des "trente glorieuses", une foule grandissante de nouveaux déclassés compose une masse diffuse; moins disposée pour les raisons parfois les plus contradictoires à se laisser encadrer. Les émeutes urbaines qui sévissent sur tous les continents, sans exception, nous en rapporte l'écho depuis ces dernières décennies. Partis et syndicats, aujourd'hui inadaptés à contrôler des masses d'individus atomisés, les Etats se tournent vers desexpédients plus directs. L'élaboration d'un discours idéologique criminalisant tout ou partie des prolétaires est un outil parmi d'autres d'un processus global de soutient à l'ordre bourgeois. Ce discours n'est pas seulement l'apanage de la droite et des fascistes. Ces derniers temps, la gauche se l'est approprié à mesure qu'elle allait puiser son fond électoral vers d'autre latitudes. Délaissant une base ouvrière qu'elle avait précédemment mené à l'abattoir, elle fraye dorénavant avec les dites “classes moyennes” parfumées aux essences libéralo-sécuritaires. Mais l'idéologie, à elle seule, ne saurait suffire si elle ne trouvait, sur le terrain, à s'incarner dans des pratiques efficaces de contrôle et de domination des populations. A cet effet, on assiste à la mobilisation de tout un arsenal mêlant méthodes contre-insurectionnelles héritées des guerres coloniales, militarisation des polices, désinformation et déploiement d'outils technologiques des surveillances dernier cri.


Caméras de surveillance et “libertés publiques”

Ecartons maintenant tout argumentaire en défense du non-respect des “libertés publiques et des droits de l'homme”. Il y a bien longtemps déjà que les dites “libertés publiques” se réduisent à la seule injonction de se conformer aux règles édictées par et dans l'intérêt exclusif de la bourgeoisie. Et c'est précisément au nom de cet “intérêt général” que cette même minorité masquée par ses écrans surveille du haut d'une légitimité usurpée la masse anonyme des exploités qui la fait vivre et l'entretient. Les écrans ne sont qu'un des outils d'un contrôle social généralisé pour lequel l'Etat a reçu la charge d'établir le cadre juridique taillé à la mesure. Un cadre par ailleurs amplement contourné puisque pour une large part d'entre elles, les caméras sont installées, soit en totale infraction des lois édictées, soit dans le flou juridique. Ces caméras sont avant tout un instrument entre les mains des couches urbaines les mieux loties : commerçants, classes moyennes, et autres alliés objectifs de la bourgeoisie dans le contrôle et le redécoupage à façon des territoires urbains en vue de leur subordination aux lois du capital.


Le marché très juteux de la surveillance

Maintenant, parlons gros sous ! Le coût de l'installation de neuf caméras “pour commencer et à titre expérimental” s'élèverait selon les édiles locaux à un montant de “83 000 euros” et “la moitié de cette somme devrait être subventionnée par le fonds interministériel de la lutte contre la délinquance”. Selon l'Etat lui même, le coût par caméra et par an s'élèverait à 7 400 euros en moyenne. S'il est un marché qui ne connaît pas la crise, c'est bien celui de l'industrie sécuritaire. Actuellement, en France, quinze entreprises principales se partagent un pactole de près d'un milliard d'euros à l'année dont une partie non négligeable provient directement de la poche des contribuables. Et ce n'est qu'un début ! Bientôt, des caméras d'un nouveau genre permettant l'utilisation de logiciels et le recours au système informatique global remplaceront celles actuellement en service. C'est donc l'ensemble du parc que ces entreprises entendent faire renouveler et ainsi pouvoir continuer à se gaver jusqu'à la gueule. Bref, les petites affaires entre amis ont un bel avenir devant elles …


A l'usine, au bureau et au bistrot : le patron te mâte

Que ce soit à l'usine, au bureau, dans l'industrie ou les services, le flicage a toujours fait partie intégrante de la condition du prolétaire. Les dernières affaires en date sous les enseignes des groupes Ikéa, Castorama,etc... ne sont que la partie visible de pratiques très largement répandues sous de multiples formes. La CNIL, cette caution démocratique à l'hystérie sécuritaire dit aujourd'hui s'en inquiéter. Selon elle, entre 2011 et 2013, les plaintes déposées par un salarié contre son patron pour espionnage vidéo ont augmenté de 13 %. En réalité, la seule chose qui a évolué, ce sont les méthodes qu'emploient dorénavant le patronat pour parvenir à ses fins. Le petit chef ou le mouchard cède progressivement la place à un arsenal dont la vidéo n'est qu'un instrument parmi d'autres. Mais ce processus se double d'un autre, plus pervers encore. Celui là s'introduit partout et se montre d'autant plus redoutable qu'il bénéficie de l'adhésion, en partie au moins, indispensable à toute forme de domination pour qu'elle puisse se déployer et assujettir à sa guise. Les nouveaux outils de la communication placent dorénavant l'objectif des caméras au centre de pratiques consuméristes régressives assez inédites. Leurs utilisateurs n'hésitent plus à se mettre en scène sur les réseaux dit “sociaux”, là où la désinhibition domestique et mercantile s'incarne ostensiblement au travers d'un exhibitionnisme débridé. La fascination/soumission envers l'ordonnancement capitaliste de la technique et des technologies atteint chaque jour de nouveaux sommets …


Dieu pardonne ... Pas le prolétariat !

Maintenant, que faire ? Nous sommes bien sûr solidaires des luttes en cours contre l'ordre sécuritaire et qui s'expriment au travers des actions de collectifs locaux. Nous le sommes tout autant de celles menées plus spécifiquement contre les caméras de vidéosurveillance : campagnes, débats, destructions de caméras, etc... Tout ce qui est gagné, même à une échelle réduite, de manière partielle et temporaire prouve, s'il le faut encore que, la domination du capital n'est et ne sera jamais totale ni définitive. Mais, il est parfaitement évident que ce n'est qu'à partir du moment où les exploité-es se mettront en mouvement, qu'ils commenceront à s'organiser par leurs propres moyens afin de défendre les seuls intérêts qui sont les leurs, que la peur commencera à changer de camp. Pour cela, il n'y a pas de recette, ni d'homme ou de femme providentiel-le à attendre. Il n'y a que la nécessité de commencer à se regrouper, discuter, réfléchir, échanger sur nos lieux de travail, nos lieux de vie... Et c'est ce qui est le plus difficile à réaliser en ce moment, nous en sommes bien conscients. Sur plusieurs continents des mouvements populaires contestent dans la rue l'ordre existant et sa logique qui nous conduit à tombeau ouvert vers la barbarie. En Europe, c'est également le cas dans des pays comme la Grèce, par exemple. Il n'y a donc pas de “reprise” ou de “relance” à attendre, le capital entend simplement nous faire la peau et compte au surplus sur notre collaboration afin d'y parvenir. A nous tous, travailleurs, chômeurs, retraités, étudiants, lycéens... avec ou sans papiers(!) de lui faire quitter la scène de l'histoire au plus vite et de la seule manière qu'il se doit : les deux pieds devant ! Une révolution reste à faire !


Petite galerie de portraits Sociaux-démocrates avec citations à l'appui :

Gustav Noske : (1868-1946). Artisan, puis journaliste. Elu du SPD, il assure la collaboration du parti avec l'état major de l'armée dont il bénéficie de la totale confiance durant toute la durée de la première guerre mondiale. Lors de la commune de Berlin, Noske donne plein pouvoir aux “corps francs”, des troupes de mercenaires qui préfigurent les milices nazis, afin de réprimer les ouvriers insurgés. Lors de ces événements, Rosa Luxembourg et Karl Liebknecht seront assassinés. Citation : « Il faut que quelqu'un fasse le chien sanguinaire: je n'ai pas peur des responsabilités ».

François Mitterand : (1916-1996). Ministre de l'intérieur en 1954, opposé à l'indépendance de l'Algérie. A couvert les exactions en tous genres de l'armée française contre les indépendantistes. Citation : “Nous ne frappons donc pas d'une manière collective. Nous éviterons tout ce qui pourrait apparaître comme une sorte d'état de guerre dont nous ne voulons pas mais nous châtierons d'une manière implacable les responsables.”

Manuel Valls : (1962). Ministre de l'intérieur de F.Hollande. N'atteint pas encore le palmares des deux précédents mais se montre prometteur. Citations : “Tu me mets des Whites, des Blancos ... hi hi hi!” ou encore : «Oui, il faut dire la vérité aux Français: ces populations ont des modes de vie extrêmement différents des nôtres et qui sont évidemment en confrontation avec les populations locales.»


Comptez vous êtes filmés
Quand la cour des comptes dénonce les caméras de surveillance


Pour nous, la Cour des Comptes n’est non seulement pas une référence, mais bien plutôt un instrument politique au service de l’Etat et de la Bourgeoisie. Nous noterons toutefois que, l’Etat lui-même lorsqu’il se préoccupe de nos sous, pointe ses propres contradictions. En conclusion de son rapport sur l’usage des « forces de sécurité » en France, on pouvait lire : « …Encouragé par l’Etat, le recours croissant à la vidéosurveillance de la voie publique ne peut se substituer à l’action des forces de sécurité étatiques ; il s’y ajoute. La charge financière et la gestion des dispositifs incombent, pour l’essentiel, aux communes. Le déploiement et l’utilisation de ces dispositifs s’opèrent dans des conditions de régularité mal contrôlées par l’Etat et parfois en infraction à la loi. L’absence, en France, de toute évaluation rigoureuse de l’efficacité de la vidéosurveillance de la voie publique est une lacune dommageable, notamment au regard du montant des dépenses publiques engagées… »1 La cour reprochait entre autre au gouvernement de ne pas donner les moyens aux commissions de contrôle départementales de la vidéoprotection de faire son travail à savoir éviter les abus : « son rôle est exclusivement formel », « …en l’absence de moyens matériel et humain, les commission départementales ne peuvent exercer ce pouvoir de contrôle… ». Un autre reproche porte sur l’absence de qualification ou d’habilitation des personnes chargées de l’exploitation des systèmes de vidéosurveillance. Enfin en pointant l’absence d’analyse scientifique sur l’impact sur la criminalité ou la délinquance, la cour note que le nombre d’infractions élucidées par la vidéosurveillance est négligeable.


En d’autres termes, on nous fait payer trop cher un outil inutile, utilisé par des incompétents que l’Etat lui-même ne peut pas contrôler…


1 - La Cour des Comptes. L’organisation et la gestion des forces de sécurité publique. Juillet 2011

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Re: Contre les caméras de surveillance.

Messagede bipbip » 13 Fév 2014, 00:26

Dimanche 16 février, Paris 12e, place d'Aligre

Faites votre marché sans surveillance !

La caméra de vidéo surveillance est toujours sur la place d'Aligre !

Vous rappelez-vous l'année dernière ? Le 5 janvier 2013, la Commune Libre d'Aligre a organisé une action pacifique et festive en recouvrant la caméra de vidéo surveillance avec un énorme paquet cadeau.

La Commune est toujours déterminée à imposer la suppression de cette caméra plantée depuis mai 2012 au cœur du marché d'Aligre, qui espionne les habitants d'un des quartiers les plus paisibles de la capitale, renommé pour son marché populaire.

Malgré la réponse du ministre, le 11 juin 2013 : «J'ai bien pris en compte vos préoccupations et j'ai demandé au préfet de police de procéder à l'examen de la situation (…)», la situation n'a pas bougé.

Donc mobilisons nous nombreux !

Dimanche 16 février, rendez-vous à 13h sur la place d'Aligre, pour montrer, à la veille des élections, notre volonté de privilégier le lien social et la convivialité dans notre quartier plutôt que le flicage et la méfiance à travers une action joyeuse destinée à masquer symboliquement l'œil de big brother !

La Commune libre d'Aligre

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