Moi j'ai plutôt des références de livres : si tu ne peux pas les acheter, tu as quand même des chances de les trouver en bibliothèque :
Clio et les grands-blancs [Texte imprimé] : la décolonisation inachevée / Jean-Pierre Biondi. - Paris : Libertalia, impr. 2010. - 1 vol. (285 p.) ; 21 cm. - (Terra incognita)
«Paris, fin 1946. Serrés dans un bureau exigu du quotidien Franc-Tireur se tiennent cinq hommes : Jean Rous, ancien avocat de Trotski en France, et désormais chargé pour le journal des problèmes d'outre-mer, deux jeunes militants vietnamiens, masqués par les pseudonymes de Nguyen et de Chang, Mohamed Masmoudi, futur ambassadeur de la Tunisie indépendante à Paris, enfin un leader influent du nationalisme marocain, Abderrahim Bouabid. La guerre vient d'éclater en Indochine. Tous les cinq mesurent la gravité d'une situation qui marque un tournant historique pour l'Empire colonial français. Qu'est-ce qu'alors l'anticolonialisme ? Ceux qui sont là illustrent son aspect nouveau.»
Si les formes les plus archaïques de la colonisation sont en voie de disparition, le pouvoir «grand-blanc» (du nom des esclavagistes au XVIIIe siècle) persiste dans une nouvelle séquence historique, le postcolonialisme. À l'évidence, l'obtention des indépendances, fruit de longues luttes, n'a pu réaliser la décolonisation. Cet échec laisse derrière lui des populations déboussolées et poussées à l'exil par le sous-développement. Ici comme là, la reconnaissance identitaire et une redistribution mieux équilibrée des richesses interpellent la domination séculaire des Grands-Blancs. La décolonisation est à achever.
Ce livre est le fruit d'une vie de réflexion et d'action. Un long chapitre («Stéles pour des anticoloniaux en France») rend hommage aux avocats, aux journalistes, aux enseignants, aux militants oubliés qui ont lutté toute leur vie contre le colonialisme et l'ordre impérial.
Historien, journaliste (Combat, Franc-Tireur, ORTF), militant anticolonialiste né en 1929, Jean-Pierre Biondi a été le témoin direct de la décolonisation au Maghreb et en Afrique de l'Ouest. Il est l'auteur de plusieurs essais dont 16 pluviôse Au II. Les colonies de la Révolution (Denoël, 1989) et Les Auticolonialistes. 1881-1962 (Robert Laffont, 1992), ainsi que d'une étude sur Léopold-Sédar Senghor (Denoël, 1993) auprès duquel il a travaillé.
Et bien sûr, l'incontournable :
Oeuvres [Texte imprimé] / Frantz Fanon ; avant-propos de la Fondation Frantz Fanon ; préface de Achille Mbembe ; introduction de Magali Besson. - Paris : la Découverte, impr. 2011. - 1 vol. (884 p.) : couv. ill. ; 21 cm. - ([Cahiers libres])
Réunit : "Peau noire, masques blancs" ; "L'an V de la révolution algérienne" ; "Les damnés de la terre" ; "Pour la révolution africaine". Guerre d'Algérie. Décolonisation. Accords d'Évian.
Frantz Fanon, né à la Martinique en 1925, mort à Washington en 1961, psychiatre et militant anticolonialiste, a laissé une oeuvre qui, un demi-siècle plus tard, conserve une étonnante actualité et connaît un rayonnement croissant dans le monde entier. Médecin-chef à l'hôpital psychiatrique de Blida (Algérie) à partir de 1953, il est confronté aux effets de la situation de «déshumanisation systématisée» dont sont victimes les «indigènes». Cela le conduit très vite à rejoindre le combat du Front de libération nationale qui a engagé en novembre 1954 la «guerre de libération» de l'Algérie. Deux ans plus tard, il démissionne de son poste et rejoint le FLN à Tunis, où il collabore au journal El Moudjahid, avant d'être emporté, le 6 décembre 1961, par une leucémie à l'âge de trente-six ans.
Sa trajectoire fulgurante est marquée par la publication de trois livres majeurs : Peau noire, masques blancs (Seuil, 1952), L'An V de la révolution algérienne (Maspero, 1959), Les Damnés de la terre (Maspero, 1961). Et en 1964, François Maspero publie un recueil de certains de ses textes politiques, sous le titre Pour la révolution africaine. Ce sont ces quatre ouvrages que réunit ce volume, complété par une préface de l'historien Achille Mbembe et une introduction de la philosophe Magali Bessone.
Achille Mbembe, Camerounais, est professeur d'histoire et de science politique à l'université de Witwatersrand à Johannesbourg (Afrique du Sud). Chercheur au Witwatersrand Institute for Social and Economics Research (WISER), il enseigne également au département de français à Duke University (États-Unis). Il est notamment l'auteur de De la postcolonie. Essai sur l'imagination politique dans l'Afrique contemporaine (Karthala, 2000) et de Sortir de la grande nuit (La Découverte, 2010).
Magali Bessone, maître de conférences en philosophie politique à l'université de Rennes 1, est spécialiste des théories de la justice. Elle est notamment l'auteur de La Justice (GF-Flammarion, 2000) et À l'origine de la République américaine (Michel Houdiard, 2007) et traductrice et présentatrice de W.E.B. Du Bois, Les Âmes du peuple noir (La Découverte, 2007).