Après un long moment d'absence (principalement du à des impératifs scolaires) me revoilà sur le forum.
L'article que je vous propose est tiré du NewScientist (un journal de vulgarisation scientifique britannique) daté du 19 mai 2012, je l'ai traduit pour vous parce que j'ai trouvé qu'il apportait une question intéressante à savoir «peut on corréler les chances de réussite d'une révolution avec l'age de la population ? ». On peut regretter que l'article considère qu'une révolution « réussie » est une révolution qui a conduit a une « démocratie libérale » cependant au delà de ça l'article pose la question du risque de revenir à un régime oppressif après la révolution.
On me pardonnera la traduction parfois un peu malhabile, j'ai fais de mon mieux.
Diagramme :
http://uppix.net/7/d/7/5d8ac5c34d0f5413 ... 61457.html
Comment la démocratie viens de l'âge.
Sara Reardon
Un an après avoir chassé Hosni Mubarak, l'Égypte semble prête cette semaine à élire son ancien ministre des affaires étrangères, Amr Moussa, en tant que prochain président.
Beaucoup de commentateurs disent que sa présidence différera peu de celle de Mubarak, décevant ainsi ceux qui espéraient voir une démocratie libérale émerger de l'explosion de la jeunesse l'an dernier.
Pendant ce temps, les yéménites ont élu le vice-président de leur leader chassé du pouvoir au cours d'un scrutin à candidat unique, la violence entoure les élections libyennes et les protestations syriennes sont de plus en plus sanglantes chaque jour. Le printemps arabe était il donc pour rien ?
La tournure récente des événements n'a pas surprise le démographe Richard Cincotta du Stimson Center de Washington DC. Le fait que les populations de ces pays sont toutes très jeunes, fait il remarquer, augurait non seulement que les révolutions se produiraient mais aussi qu'il faudrait un certain temps avant qu'ils réussissent une transition vers des démocraties libérales.
Cincotta a étudié les révolutions de 1972 à 1989, en se concentrant sur la répartition des âges des pays [[concernés]]. Il a trouvé que les autocraties oppressives dont la population avait un age médian compris entre 25 et 35 ans avait les meilleures chances de devenir des démocraties.
Tous les pays qui ont fait la transition quand leur age médian était supérieur à 30 ans sont toujours des démocraties aujourd'hui. Neuf des 10 pays avec un age médian inférieur à 25 ans sont revenus à des régimes oppressifs après la révolution. Dans tous ceux plus âgés que 35 ans, les révolutions ne se sont même pas produites. Le seul autre indicateur qui parviens à prédire le succès de la transition avec le même degré de précision était la richesse par habitant. Cincotta a présenté ses résultats au rassemblement de la Population Association of America, à San Francisco en début de mois.
Si le modèle se répète, la Tunisie − dont l'âge médian est de 30 ans − est le pays du printemps Arabe le plus a même de maintenir la démocratie en permanence. L’Égypte et la Libye ont un âge médian de 25 et 26 ans, respectivement, leur donnant de bonnes chances de devenir des démocraties dans les années à venir, à en croire Cincotta. Mais la Syrie et le Yémen − à 21 et 17 ans respectivement − auront de la chance de s'en sortir avec des démocraties partielles, dit il.
La raison de l'existence de ce modèle est incertaine. Cincotta lui même admet que l'âge est un indicateur utile mais pas une cause des transitions stables. Une explication possible est que les populations plus âgées tendent à être associées avec des sociétés matures et complexes, selon Yaneer Bar-Yam du New England Complex Systems Institute à Cambridge, Massachusetts. En tant que sociétés matures elles acquièrent les institutions et les infrastructures des nations développées − urbanisation, revenus plus élevés, droits des femmes et éducation pour ne citer que ceux là − les nombres de naissances tendent à retomber et l'âge médian a augmenter (voir diagramme). Tous ces facteurs se renforcent les uns les autres, d'après Bar-Yam.
Dans le même temps, une infrastructure sociétale complexe est la clé pour un pays pour une transition du chaos révolutionnaire à une démocratie nouvellement organisée, dit il.
Sous les bonnes conditions, un nouveau dirigeant peut être inséré au sommet de l'infrastructure existence sans trop de perturbations.
La confiance − des dirigeants envers leur peuple et vice versa − est un autre facteur clef, d'après Jack Goldstone de la George Mason University à Fairfax, Virginie. Il souligne qu'une telle confiance mutuelle est moins plausible chez une population jeune, qui à tendance à être suspicieuse envers le gouvernement.
Que signifie tout ceci pour les pays du printemps arabe ? À en croire Bar-Yam, bien son age médian relativement bas suggère que l'Égypte ne deviendra pas une démocratie stable immédiatement, le fais qu'il s'agisse d'un système militaire bien organisé signifie qu'elle devrais le faire dans le futur. En revanche, la Syrie et la Libye n'ont pas de telle organisation.
Il faut s'attendre à ce que l'Algérie et le Maroc changent dans les prochaines années, d'après Cincotta, suivi par l'Arabie Saoudite et la Jordan dans les années 2020. Des révolutions sont probables en Afrique sub-saharienne, où la plupart des régimes sont oppressifs et où l'age médian de la plupart des pays est inférieur à 20 ans. « Mais il n'y a pas de raison de parler de transition vers la démocratie car la fertilité là-bas est si élevée,» d'après Jennifer Sciubba du Rhodes College à Memphis, Tennessee. À moins que le nombre de naissances ne chute, dit elle, l'Afrique est condamnée à des révoltes continuelles pour les décennies à venir.
Bien sur, comme le souligne Cincotta, l'age n'est pas un indicateur « absolu » mais il est tout de même intéressant de noter qu'une population trop âgée (> 35 ans) présente une forte inertie face au mouvement révolutionnaire …
Conclusion si vous voulez la révolution, faites des gosses !