FN - RN et ses satellites

...Sans Papiers, antifascisme...

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Messagede Nico37 » 30 Mar 2012, 22:50

Marine Le Pen: " J'ai plus de considération pour Chirac que pour Sarkozy "

Présidente du Front national, la candidate Marine Le Pen a répondu aux questions de France-Soir. Elle ne ménage ni Nicolas Sarkozy ni François Hollande ni Jean-Luc Mélenchon, et se dit persuadée de pouvoir accéder au second tour de la présidentielle

France-Soir. Avez-vous davantage de considération pour Jacques Chirac ou pour Nicolas Sarkozy ?

Marine Le Pen. J'ai plus de considération pour Jacques Chirac que pour Nicolas Sarkozy. Jacques Chirac a fait deux mandats d'inertie, alors que Nicolas Sarkozy a fait un mandat de destruction.

F.-S. Le seul candidat que vous épargnez, c'est le souverainiste Nicolas Dupont-Aignan. C'est étrange...

M. L. P. Nicolas Dupont-Aignan reprend tous mes arguments, mot par mot, à la virgule près, au point d'exclamation près. Il est un peu mon huitième porte-parole. Mais il a été un peu décevant dernièrement parce qu'il s'est mis à hurler avec les loups en considérant que le lien que j'avais fait entre l'affaire Merah et l'immigration était honteux, scandaleux, indigne... En cela, il montre qu'il participe du système mondialiste qui se sert de l'immigration pour affaiblir notre identité, pour affaiblir ce que nous sommes mais aussi pour affaiblir notre économie puisque tout le monde s'accorde à dire aujourd'hui que l'immigration sert à peser à la baisse sur les salaires. C'est bien pour cela que, main dans la main, le Medef, Nicolas Sarkozy, François Hollande, Mélenchon et maintenant M. Dupont-Aignan sont des défenseurs de cette immigration.
« Il faut que Dupont-Aignan arrête de rêver la nuit »

F.-S. Dupont-Aignan vous choisirait bien, il l'a en tout cas dit, comme Premier ministre...

M. L. P. ll est gentil, il faut qu'il arrête de rêver la nuit et qu'il dégonfle un peu la tête. J'ai entendu d'ailleurs quelque chose d'éminemment désagréable dans sa bouche: il souhaite avoir Marine Le Pen sous ses ordres. Voilà qui en révèle beaucoup sur ce personnage qui n'est peut-être pas le gendre idéal pour lequel il veut se faire passer.
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Messagede Nico37 » 31 Mar 2012, 20:21

Marine Le Pen: La peur d'un 22 avril 2007 et d'un «vote utile» pour Sarkozy Cécile Dehesdin | 31 mars

ON ENVISAGE PLUS SOUVENT LE CONCEPT DE «VOTE UTILE» en pensant à la gauche, particulièrement depuis que Jean-Luc Mélenchon dépasse les 13% d'intentions de vote dans les sondages.

Depuis la montée en puissance du candidat du Front de Gauche et le passage de Nicolas Sarkozy devant François Hollande dans les sondages, mi-mars, le camp du candidat PS martèle le même message: la présence de François Hollande au second tour n'est pas acquise, il faut donc une mobilisation totale et ne pas laisser «s'éparpiller» les voix.

Le 15 mars, Arnaud Montebourg estimait par exemple dans le 20'12, notre émission politique en partenariat avec L'Express, l'INA et Dailymotion:

«La question de la victoire est primordiale et cruciale et elle n'est pas tranchée, il n'est pas acquis que nous puissions gagner cette élection.»

La veille, François Hollande évoquait le spectre du 21 avril 2002 dans un entretien à La Provence:

«[Le risque] c'est la dispersion. C'est l'idée que le premier tour est un moment où l'on exprime davantage une aspiration, une colère que sa préférence pour un candidat qui pourrait devenir président. Le 21 avril 2002 doit encore être dans toutes les mémoires ! L'extrême droite est à un haut niveau . Nous ne devons prendre aucun risque. La dynamique du premier tour est décisive pour l'emporter. Aucune voix ne doit manquer.»

Le camp Hollande a beau parler de «vote efficace» depuis –François Hollande lançant un appel non pas au «vote utile» mais au «vote efficace», sa porte-parole Najat Vallaud-Belkacem estimant qu'«il faut rendre le vote Mélenchon utile, en votant efficace c'est à dire François Hollande»– c'est blanc bonnet et bonnet blanc.

Le spectre du 22 avril 2007 et du vote utile Sarkozy

Mais un autre type de vote utile existe, avec d'autres dates fondatrices: là où François Hollande craint un autre 21 avril 2002 avec des voix parties pour Jean-Luc Mélenchon, Marine Le Pen a peur d'un 22 avril 2007, et de voir Nicolas Sarkozy siphonner ses voix, analyse Le Monde.

Dans son meeting à Nice le 30 mars, elle s'est ainsi adressée «à tous ceux qui veulent voter pour un homme dont ils ne veulent plus [Nicolas Sarkozy] pour éviter l'élection d'un homme qu'ils ne veulent pas [François Hollande]».


Marine Le Pen veut prévenir un éventuel "vote utile" à droite pour Nicolas Sarkozy 31.03 Abel Mestre

Surtout ne pas revivre 2007. Surtout, ne pas laisser Nicolas Sarkozy siphonner les voix des électeurs du FN. En meeting à Nice vendredi 30 mars, Marine Le Pen a voulu se montrer comme la seule candidate de la "vraie droite" dans l'élection présidentielle, contre ce qu'elle appelle "l'UMPS".

Son but : prévenir un éventuel "vote utile" à droite pour Nicolas Sarkozy, pour barrer la route à François Hollande, toujours favori dans les sondages, à trois semaines du premier tour. Mme Le Pen s'est ainsi adressée "à tous ceux qui veulent voter pour un homme dont ils ne veulent plus [Nicolas Sarkozy] pour éviter l'élection d'un homme qu'ils ne veulent pas [Frnaçois Hollande]".

Pour Marine Le Pen, le vote Sarkozy est un véritable enjeu en Provence-Alpes-Côte d'Azur. Dans cette région, l'UMP est très forte et peut s'appuyer sur les chevaux légers de la Droite populaire (collectif de députés les plus à droite de l'UMP) comme Lionnel Luca, pour ramener des électeurs tentés par le FN dans le giron majoritaire.

"ÉTRANGE RENONCEMENT"

Alors, Marine Le Pen n'a pas peur de fustiger un Nicolas Sarkozy qui a, selon elle, "tout trahi". Et de condamner une "droite contaminée" par les idées de la gauche, notamment "le laxisme". Et, comme un ultime appel, elle demande à ses sympathisants de faire passer le message dans leurs entourages. "Répétez-le aux quelques-uns qui seraient aujourd'hui à nouveau tentés par les sirènes sarkozystes (...) répétez-le à tous ceux qui feignent aujourd'hui d'oublier les années cauchemardesques que nous venons de traverser", leur a-t-elle intimé.

Marine Le Pen en est persuadée : l'abstention est défavorable au FN. La candidate à l'Elysée, en a donc aussi appelé aux abstentionnistes. "Je sais que cela fait peur parfois, qu'il faut du courage pour se poser les vraies questions. Je sais qu'il est pour certains tentant d'abandonner l'idée même de voter en se disant que finalement ça ne change rien. Je sais que les sirènes du renoncement sont puissantes. Je ne les sous estime pas. Je ne sous estime pas ces entraves au courage, au contraire.(...)", a ainsi harangué Marine Le Pen devant près de 3000 personnes.

"Je veux de toutes mes forces arracher les Français à ce terrible et étrange renoncement. Cette élection est capitale pour leur avenir. Ils doivent ouvrir les yeux !", a -t-elle continué. "Il ne reste que quelques jours (...) Saisissez-vous de votre destin !"

"TOUS DES MARXISTES !"

Se définissant à plusieurs reprises comme "la voix de l'exception française" de la campagne, la candidate a aussi adapté son discours à son auditoire. Elle s'est donc placée clairement à droite, notamment en condamnant à plusieurs reprises, "l'islamisation rampante", l'immigration et les clandestins. "Je mettrai les clandestins dehors (...) et leurs employeurs devant la justice", a-t-elle ainsi promis. Elle a aussi rappelé, devant Jean-Marie Le Pen qui était au premier rang non loin de l'ancien maire de Nice Jacques Peyrat (1995-2008), sous les vivas du public, "le travail admirable" "pendant 130 ans" des "pieds-noirs en Algérie".

Marine Le Pen a ensuite fait un long développement pour dénoncer le paysage syndical français, notamment la CGT. Elle entend "casser le monopole de représentativité", pour faire "émerger de nouveaux syndicats" et un "syndicalisme de négociations". Le Palais des congrès de Nice, qui avait fait le plein, avait un public "très chaud", vendredi soir. Souvent des commentaires fusaient des travées : "Y en marre !" ; "La France aux Français !" ; en parlant de la gauche et de la droite : "Tous des collabos !, des vendus ! Pourritures !" ; "Tous des marxistes !"

"BANQUES VORACES"

Surtout, les gens venus écouter Marine Le Pen étaient plus jeunes qu'à l'accoutumée dans les meetings frontistes. Philippe Vardon, leader de Nissa Rebela, branche niçoise du Bloc identitaire (extrême droite radicale), qui recrute principalement dans la jeunesse de la région, était assis au 2e rang lors du meeting. M. Vardon, qui soutient la candidature de Marine Le Pen, ne cachait pas qu'il était venu avec plusieurs "centaines de jeunes". Des chiffres immédiatement minorés par des proches de Marine Le Pen.

Durant son discours, la présidente du FN s'est adressée à plusieurs reprises "à la jeunesse de France". D'abord, pour réitérer sa proposition de mettre en place "un court service militaire", d'abord "d'un mois" et, "si les finances le permettent", d'un trimestre. Elle a ensuite exhorté cette "jeunesse de France" à ne pas "avoir peur" et à "affirmer" ses "convictions".

Au chapitre des nouveautés, Marine Le Pen a avancé qu'elle était favorable au gel "des frais bancaires pour les particuliers et les entreprises". Elle a vivement attaqué les "banques voraces et les spéculateurs", et a promis qu'elle "baisserait par la loi le taux de l'usure pour éviter le surendettement". "Je suis la seule candidate de la rupture économique", a-t-elle affirmé.

Mme Le Pen répète son message

En visite sur un marché de Nice, Marine Le Pen a répété samedi au matin son message contre un éventuel "vote utile" en faveur de Nicolas Sarkozy. La candidate du FN a appelé les Français à "voter pour ce à quoi ils croient" et à repousser le "chantage" du président candidat, qu'elle accuse de se présenter comme le seul recours à droite contre une élection de François Hollande.
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Messagede Nico37 » 01 Avr 2012, 11:49

Marine Le Pen fustige le "fondamentalisme islamique" et le Qatar sur une radio israélienne

La candidate d'extrême-droite à la présidentielle française Marine Le Pen a dénoncé mercredi sur une radio israélienne le "fondamentalisme islamique" et l'influence du Qatar, après l'attentat anti-juif qui a fait quatre morts à Toulouse (France).

La candidate d'extrême-droite à la présidentielle française Marine Le Pen a dénoncé mercredi sur une radio israélienne le "fondamentalisme islamique" et l'influence du Qatar, après l'attentat anti-juif qui a fait quatre morts à Toulouse (France).

"La découverte du tueur ne fait que confirmer ce que je dénonce depuis des années: à savoir le développement d'un fondamentalisme islamique dans notre pays qui est sous-estimé par les pouvoirs publics", a affirmé Mme Le Pen en direct sur la radio privée "90 FM" de Tel Aviv.

"Des quartiers entiers dans les banlieues sont sous l'emprise des fondamentalistes, des armes se baladent et des financements étrangers interviennent", a ajouté la dirigeante du Front National lors d'une émission en français de cette radio.

"J'ai déjà mis en cause le comportement du Qatar dont nous savons qu'il a aidé les jihadistes en Libye et qu'il investit massivement dans les banlieues françaises avec des arrières-pensées qui m'inquiètent énormément", a également affirmé Mme Le Pen.

"Il y a une influence très forte de pays étrangers qui souhaitent le développement du fondamentalisme musulman et je m'étonne très fortement des liens d'amitié entre Nicolas Sarkozy (le président français) et l'émir du Qatar que l'on a laissé investir 50 millions d'euros dans les banlieues françaises", a-t-elle poursuivi.

Le ministre français de l'Intérieur Claude Guéant a annoncé que Mohamed Merah, 23 ans, Français d'origine algérienne et délinquant de droit commun multirécidiviste, qui a fait deux séjours en Afghanistan et au Pakistan, était le principal suspect de la tuerie lundi devant une école à Toulouse.

Il est également l'auteur présumé de l'assassinat de trois militaires français d'origine maghrébine entre le 11 et le 15 mars dans la région de Toulouse. Il projetait de tuer encore en assassinant "deux fonctionnaires de police particulièrement identifiés de l'agglomération" toulousaine et un militaire dès mercredi, a indiqué le procureur.

Le 30 mars de l'an dernier, Marine Le Pen s'était déjà exprimée sur les antennes d'une radio privée israélienne en assurant que le Front national n'était "pas antisémite".

A plusieurs reprises la dirigeante du Front National a fait savoir qu'elle aimerait se rendre en Israël, mais elle y est encore officiellement persona non grata à cause de la notoriété de son père, le chef historique du FN connu pour ses provocations antisémites à répétition.


Le printemps des Identitaires Par Thomas Pitrel, à Paris

Profitant du soleil parisien, le Bloc identitaire appelait, samedi dernier, à un rassemblement « contre le rachat de la France par le Qatar ». L'occasion, pour un parti politique classé à l'extrême-droite et à la réputation sulfureuse, d'essayer de montrer un nouveau visage un peu plus peace and love tout en affirmant son opposition aux méchants islamistes qui menacent la France, le sabre entre les dents. Et l'occasion pour nous d'essayer de comprendre qui sont ces gens.

La place de l'Opéra est un bon spot pour observer la transformation de Paris à l'arrivée du Printemps. Les geeks entrent en t-shirt dans l'Apple Store pour essayer l'iPad 3, les amatrices de shopping ont ressorti les petites robes légères et les grosses lunettes de soleil, les touristes ont retrouvé la « terrasse » des bus à étage. Alors que sur les marches de Garnier, une petite fanfare termine son récital, Pierre Larty change les piles de son porte-voix sur le terre-plein d'en face. T-shirt bleu col en V, bermuda noir du Berliner Fussball Club Dynamo (l'ancien club de la Stasi), Adidas « Paris SG » aux pieds, il pourrait sortir d'un camping de la côte atlantique que ça ne choquerait personne.

Le « Seigneur Turban »

« Je vais vous raconter l'histoire d'une petite fermière qui avait la plus belle ferme du comté », entame Pierre, du Projet Apache (les jeunes identitaires parisiens) devant une petite centaine de personnes. Le conte dure cinq bonnes minutes mais en voici un résumé : la petite fermière se fait voler sa ferme par le « Seigneur Turban », qui finit par tout lui prendre et la réduire à l'état de misérable esclave. Sur la banderole que tiennent les deux acolytes de l'orateur, le message est moins métaphorique, « Paris ne sera jamais qatari ». Si le Projet Apache et le Bloc Identitaire parisien ont appelé au rassemblement ce samedi 24 mars 2012, c'est en effet pour dénoncer les investissements du petit émirat gonflé aux hydrocarbures dans les fleurons de l'économie française : Louis Vuitton, Total, Vivendi, le Paris Saint-Germain (quelques anciens habitués de la tribune Boulogne font partie du groupe) et une poignée d'établissements de luxe comme l'hôtel d'Evreux, place Vendôme, devant lequel l'évènement devait avoir lieu à l'origine. « La préfecture de Paris nous l'a interdit deux jours avant, on a dû modifier notre communication à la dernière minute, se plaint Pierre Larti. Du coup, c'est une sacrée surprise de voir plusieurs centaines de personnes, c'est courageux. » Un chiffre quelque peu exagéré, surtout si l'on enlève les photographes, les RG ou les curieux, comme ce touriste asiatique qui s'interroge : « what are they doing ? »

Simon Charles, en pleine reprise de Michel Sardou

Ce qu'ils font, peut-être plus que de lutter contre les méchants investisseurs qataris (ou qatariens), ressemble comme deux gouttes d'eau à une tentative de « respectabilisation » du mouvement. Le Bloc Identitaire a été créé en 2003 par Fabrice Robert, ancien dirigeant d'Unité Radicale, un groupe dissout suite à la tentative d'assassinat de Maxime Brunerie, l'un de ses membres, sur Jacques Chirac le 14 juillet 2002. Autant dire qu'ils partent de loin pour présenter un visage clean dans le paysage politique français. C'est sans doute pour cela qu'en cet après-midi ensoleillé, les « anciens » du mouvement sont en retrait et les tribuns ont davantage des gueules de mecs avec qui on pourrait avoir une discussion normale dans un bistro quelconque. Outre Pierre Larty, 22 ans, on trouve au mic' Simon Charles, 29 ans, responsable en gestion, propre sur lui jusque dans ses éléments de langage. Il critique avant toute chose l'instabilité d'un Etat qu'il juge trop jeune, puis seulement évoque l'islam. « Les Russes investissent beaucoup aussi mais ils ne sont pas porteurs d'une idéologie, d'un islamisme comme les Qatars (sic), argumente-t-il. Le Qatar a financé l'ensemble des révolutions du soi-disant printemps arabe, des soi-disant révolutions populaires qui ont toutes abouti à des gouvernements encore pires que les précédents, puisque ce sont tous, comme par hasard, des islamistes au pouvoir. » On peut résumer grossièrement les lignes de fracture entre les différents mouvements d'extrême-droite en opposant ceux qui luttent contre le sionisme à ceux qui luttent contre l'islamisme. Les identitaires ont choisi leur camp.

« Mélenchon a de super propositions »

Pour constater que la route vers la langue de bois est un long chemin de croix, il faut aborder l'actualité, et notamment l'affaire Mohamed Merah. Alors qu'interrogé sur le sujet, Simon Charles élude comme il faut (« ce n'est pas notre rôle de commenter ça, il y a des gens qui ont beaucoup souffert, il faut prendre du recul »), Pierre Larty n'a pas besoin qu'on évoque l'affaire pour s'enflammer : « Quand les entreprises françaises sont rachetées par des Qataris, c'est la porte ouverte à la culture islamique qui n'est pas la notre. On l'a encore vu cette semaine à Toulouse, où des enfants et des militaires ont été tués. Oui, il était isolé, n'empêche qu'il se battait pour l'islam. C'est pas notre culture. C'est pas ce que veulent les minorités françaises : les juifs, les enfants, les militaires,... » Et d'après les identitaires rencontrés, ces « minorités » ne sont aucunement représentées par les présidentiables de 2012. Le Bloc, devenu un parti politique en 2009, a d'abord voulu présenter son propre candidat en la personne d'Arnaud Gouillon, 26 ans, président de l'ONG pro-serbe Solidarité Kosovo et première étape vers une image plus décontractée. Une candidature avortée avant même le début de la chasse aux parrainages. Plutôt que d'appeler à voter pour Marine Le Pen, le parti a alors organisé une consultation auprès de ses membres (un peu plus d'un millier dans le pays, selon eux), qui ont décidé de ne pas donner de consigne à plus de 75%.

On ne va pas vous mentir, on n'a pas non plus compris où ils voulaient en venir avec cette affiche

Histoire de brouiller un peu plus les pistes, les deux interlocuteurs du jour n'évoquent jamais Marine au moment de parler présidentielle. « Ça peut être aussi François Bayrou », sourit Simon, alors que son pote du Projet Apache fait carrément dans le contrepied : « Monsieur Mélenchon a quand même de super propositions économiques et sociales, il faut être franc. Mais il faut qu'il arrête avec ses délires. Il déteste les Français de souche. Marine Le Pen, elle fait ce qu'elle veut. Je ne la connais pas, je ne voterai pas pour elle. Moi je ne vote pas, de toute façon. » Ce qui sera sans doute le cas de beaucoup de ses collègues, apparemment pas convaincus par le « nouveau visage » du FN. Mais le Bloc Identitaire n'a pas non plus envie d'être assimilé aux autres groupes d'extrême-droite. « Ce n'est organisé que par le Projet Apache et le Bloc Identitaire, les autres sont venus à titre individuel, s'inquiète un membre de l'organisation. Je vous ai vu interviewer les gens du GUD... »

Michel Sardou et les anarchos royalistes

Effectivement, dans un coin, on repère assez facilement les membres du Groupe Union Défense, organisation étudiante créée en réaction à la « gauchisation » des campus à la fin des années 60. Les « gudards » ont gardé un style plus reconnaissable, fait de cheveux courts et de cuirs ou de bombers. Au milieu de cette petite troupe, Edouard Klein trimballe sa veste Harrington beige au col relevé. Le front haut et les Wayfarer rouges posées sur le nez, il fume sa clope entre le pouce et l'index, tout en attitude. En 2009, il a grandement participé à la refondation d'un GUD disparu depuis une petite dizaine d'années, mais n'est pas non plus disposé à associer son mouvement au Bloc Identitaire. « Je ne suis pas venu en tant que porte-parole du GUD, je suis venu à titre personnel, coupe-t-il immédiatement. Si vous voulez qu'on parle, il y a les élections à Assas, le 28 mars, nous nous présentons pour la première fois depuis notre retour. » Le petit milieu des organisations parisiennes d'extrême-droite (même si la plupart refusent qu'on leur accole ce terme) demanderait plus d'un article pour être appréhendé, se dit-on en se retrouvant en possession du dernier numéro de Lys Noir, le « samizdat des cellules solidaires anarchos royalistes ».

Les discours se terminent. Lorsque Simon Charles conclut le sien sur une citation de Michel Sardou (« Ils ont le pétrole mais c'est tout »), les rires sont un peu gênés, alors on passe vite au bouquet final. Derrière la banderole, une petite dizaine de fumigènes bleu, blanc et rouge sont allumés en même temps, pendant que les drapeaux français et parisiens claquent au vent. Les derniers chants résonnent, les derniers flashs crépitent et on remballe, une petite heure après le début du rassemblement. Au moment du départ, une jeune fille printanière s'approche et sourit : « Bonjour, je suis la responsable des relations presse du Bloc Identitaire, je peux prendre votre adresse mail ? » Décidément, les choses changent.

P.S. : Comme le rassemblement était terminé et que nous avions autre chose à faire de notre samedi après-midi (comme prendre l'apéro et regarder les filles dans un quelconque espace vert), nous n'avons pas assisté aux échauffourées qui ont semble-t-il eu lieu quelques minutes plus tard. La dépêche AFP sur le sujet parle de quelques badauds, les identitaires affirment qu'ils ont été attaqués par « une cinquantaine de militants d’extrême gauche armés et casqués ». Le site Novopress, « agence de presse » créée par... le fondateur du Bloc Identitaire, a appelé le journaliste de l'AFP pour « débattre » du sujet. L'enregistrement est là : http://fr.novopress.info/110343/attaque ... afp-audio/ De nôtre côté, on a essayé de joindre les commissariats du 2e arrondissement puis du 9e arrondissement pour avoir la version policière, et à force de se faire trimballer et raccrocher au nez, on s'est rendu compte qu'on s'en foutait un peu.
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Re: FN & ses satellites

Messagede Nico37 » 05 Avr 2012, 23:45

Paul Lamoitier : « Marine Le Pen m'a sacrifié sur l'autel de sa méconnaissance » 01.04, HUBERT FÉRET

Paul Lamoitier se dit aujourd'hui «heureux et soulagé» d'avoir quitté le FN.

| ENTRETIEN |

La révélation de ce qu'il serait le plus gros fournisseur des bouchers hallal du Nord - Pas-de-Calais lui a valu le titre de « boucher du FN ». Mais surtout les foudres d'un parti dont il a finalement choisi de démissionner fin février, alors qu'il en détenait la carte depuis plus de trente ans, fidèle parmi les fidèles de Jean-Marie Le Pen. Le Cambrésien Paul Lamoitier, qui siège désormais au conseil régional sur le banc des non inscrits, livre sa vérité sur cette affaire. Et règle ses comptes avec une Marine Le Pen dont il fustige « une vision étriquée » de la politique, et la gestion « approximative » d'un appareil frontiste devenu, selon lui, de plus en plus « clanique » et « pyramidal », où la parole a été « confisquée »...


Une petite intoxication alimentaire lui a donné ce teint blafard. Mais à 76 ans, Paul Lamoitier dit ni plus ni moins « revivre » depuis qu'il a déchiré sa carte de militant du FN. Car bien avant qu'un plateau de fruits de mer ne lui file de l'urticaire, ce sont bel et bien ses relations avec Marine Le Pen et l'un de ses bras droits, qui ont mis l'estomac du doyen du conseil régional du Nord - Pas-de-Calais à rude épreuve. Et sa démission du parti frontiste, survenue le 29 février dernier, a la saveur d'une résurrection. Doublée d'une sorte de rédemption : « J'ai perdu trente ans de ma vie à coller et tracter pour un parti dont je me suis progressivement senti de plus en plus éloigné des thèses qu'il développait , assure-t-il. Mais aujourd'hui, je suis soulagé et heureux ! »
« T'as rien compris. T'es qu'un con ! »

Trente ans pour en prendre conscience ? « Non, mais tant que Jean-Marie Le Pen était là, c'était autre chose. Je suis d'ailleurs entré au Front à cause de lui. C'est quand même un sacré tribun ! » Et Paul Lamoitier un sacré bon client, à qui l'on propose finalement de prendre du galon. « C'est comme ça que je me suis retrouvé candidat aux Régionales », raconte-t-il. Et qu'une fois élu, propulsé à la tribune, pour être le doyen de l'assemblée, protocolairement désigné pour animer la séance de mise en place du nouveau conseil.

« Le parti m'avait donné un discours, mais un cadre de la Région, qui l'a vu, m'a expliqué qu'il valait mieux atténuer un peu le propos, sans quoi la séance serait sans cesse interrompue. J'ai donc soumis une autre proposition à Marine Le Pen, mais un cadre du parti est entré dans une furie pas possible. "T'as rien compris ! Faut attaquer ! T'es qu'un con !", hurlait-il ». Paul Lamoitier ne cédera pas et lira un texte assez consensuel, « chaleureusement applaudi », se félicite-t-il. « Mais il m'a refait le même coup aux cantonales , reprend celui qui battait un an plus tard pavillon FN dans le canton de Cambrai-Est (il récoltera 18,82 % des suffrages au 1er tour. J'avais préparé un bulletin sur lequel j'avais noté "Je suis un modéré". Quand il a vu ça, le même cadre du parti est sorti de ses gonds. Et il a recommencé avec ses "T'es un con" et "Faut attaquer !" Mais je me suis fâché aussi et il l'a fermée ! » C'est bien entendu quand éclate la polémique née du fait qu'il serait le plus gros fournisseur de viande hallal au nord de Paris que le torchon brûle entre Paul Lamoitier et ses camarades du FN. « Ça a été l'horreur !, admet le conseiller régional. Non pas le fait que ce soit vrai, mais le fait que je m'en défende, que j'en sois fier ! Ils n'ont pas compris. » Celui qui est effectivement le principal fournisseur de volaille pour quelque dix-huit boucheries hallal de la région (« Je ne suis ni propriétaire d'un abattoir, ni grossiste ni boucher, je suis agent commercial. Et je fournis cent tonnes de volaille hallal par an à mes clients ! », précise-t-il), dont la plus grande de France, implantée à Carvin, indique d'ailleurs avoir attiré l'attention de Marine Le Pen à ce sujet à l'aube de la campagne présidentielle, « pour lui demander d'arrêter de tirer à boulets rouges sur ce qui est un marché très juteux »...
« Mes clients arabes savaient tous que j'étais au FN ! »

Paul Lamoitier extirpe de son dossier bleu, renfermant « tout ce que j'ai contre le FN », un courrier adressé à la présidente du Front national et à Louis Aliot, en date du 1er février 2012.

Alors que débute la campagne présidentielle, et que Paul Lamoitier estime que celle qui est encore à ce moment-là sa championne a opté pour une mauvaise stratégie, il y explique que le hallal pèse 16 % de parts dans le marché alimentaire mondial, 635 milliards de dollars, 20 millions de consommateurs potentiels et 40 % de progression dans le marché des plats cuisinés dans les grandes et moyennes surfaces. Que 900 000 tonnes de viande hallal sont produites chaque année en France... « Je lui expliquais que le hallal, c'est une économie non négligeable, et que le marché donne du travail à la France et aux Français : éleveurs, abattoirs, grossistes, grande distribution... Et surtout que le hallal n'est pas la préoccupation majeure des Français, qui s'interrogent davantage sur l'emploi, les revenus, l'avenir de leurs enfants... Je n'ai jamais eu de réponse à ce courrier ! »
« J'en connais même un qui vote Front national »

Moins d'un mois plus tard, alors que Jean-François Copé, secrétaire national de l'UMP, tance Marine Le Pen sur ses amitiés « avec un grossiste en viande hallal », l'invitant à regarder « un peu ce qui se passe chez elle avant de donner des leçons aux autres », Paul Lamoitier démissionne du FN. Réaction laconique d'une figure de proue du FN dans la presse : « Paul Lamoitier n'est plus sur la ligne du front. Il prend des positions en faveur du hallal. Son départ est souhaité. » Paul Lamoitier estime, lui, que Marine Le Pen l'a « sacrifié sur l'autel de sa méconnaissance ». Et de poursuivre : « Le hallal, elle n'en a rien à faire ! D'ailleurs, curieusement, la viande casher ne semble pas la gêner, alors que l'abattage est le même que pour le hallal, et que seules les parties avants de la bête sont utilisées, le reste repartant dans le circuit normal... Mais non, parce que tout ce qui l'intéresse, c'est de pouvoir remettre à table le sujet de l'immigration ! » Alors le Cambrésien a-t-il repris le cours normal de ses activités. La polémique a-t-elle affecté les affaires et ses relations avec les bouchers hallal ? « Bien avant qu'un concurrent n'aille le leur dire, ils savaient tous que j'étais au FN ! Comme ils savaient que j'ai fait l'Algérie. Mais tous m'ont toujours dit que ça n'avait pas d'importance, sachant que, moi, je ne suis pas raciste. Et que je leur faisais surtout gagner de l'argent ! J'en connais même un qui vote Front national... »
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Re: FN & ses satellites

Messagede Nico37 » 11 Avr 2012, 01:44

Sondage : Front de Gauche et Front National leaders sur la sodomie

Les électeurs de droite et du centre ont une vie sexuelle "plus stable" et "moins intense" que ceux de gauche ou ceux votant pour les extrêmes, selon un sondage Ifop pour le magazine Hot Vidéo (*).
Les électeurs de l'extrême droite sont ceux qui font le plus l'amour

Les électeurs de François Bayrou sont ceux qui ont le moins de rapports sexuels : 5,9 par mois en moyenne. Viennent ensuite les partisans de Nicolas Sarkozy, avec 6,7 rapports sexuels par mois.

Les sympathisants du PS ont, en moyenne, 7,6 rapports sexuels par mois, ceux de l'extrême gauche 7,7. La vie sexuelle la plus intense serait celle... des électeurs de l'extrême droite, avec 8 rapports sexuels par mois.
Les électeurs de l'UMP sont ceux qui ont le moins de partenaires

Les sympathisants de l'UMP ont, en moyenne, 7 partenaires dans leur vie, contre 9 pour les sympathisants de gauche.

C'est d'ailleurs chez les électeurs de Nicolas Sarkozy que l'on trouve le plus grand nombre de personnes à n'avoir eu qu'un seul partenaire dans leur vie : 23%, contre 18% pour l'ensemble de la population.
Les électeurs de Mélenchon et de Marine Le Pen sont les moins satisfaits sexuellement

Le sentiment "d'insatisfaction sexuelle" est plus important chez les Français votant pour des candidats de partis protestataires : 35% chez ceux de Jean-Luc Mélenchon et 31% chez ceux de Marine Le Pen.

A contrario, seuls 22% des électeurs de François Hollande et 23% des partisans de Nicolas Sarkozy se disent insatisfaits sur le plan sexuel.
Fellation, sodomie, échangisme et infidélité plus fréquents à gauche qu'à droite

La fellation est une pratique plus répandue chez les femmes de gauche et d'extrême gauche (elles sont respectivement 81% et 92% à l'avoir déjà pratiquée) que chez celles de droite (69%). De même, 48% des sympathisants du PS ont déjà essayé la sodomie, contre 43% à l'UMP et au Modem.

A noter : 55 % des partisans du Front National l'ont déjà pratiquée et 57% de ceux du Front de Gauche.

Les électeurs socialistes sont plus nombreux à déclarer avoir vécu une "expérience échangiste" (6% et même 9% au Front de gauche) que ceux de droite (4%).

Enfin, c'est aussi à gauche que l'infidélité est la plus répandue : 35 % des électeurs de Hollande ont déjà eu une aventure extraconjugale, contre 29% chez les sarkozystes et 27% chez les électeurs du centre.

(*) Sondage réalisé par internet du 24 février au 1er mars auprès d'un échantillon national représentatif de 1.411 personnes âgées de 18 ans et plus.
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Re: FN & ses satellites

Messagede GuevaraFan » 11 Avr 2012, 15:09

??? Qu'est-ce que ça peut avoir comme incidence sur les élections ? :shock:
Savoir, c'est vivre. Laisser dans l'ignorance, c'est presque un homicide.
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Re: FN & ses satellites

Messagede Nico37 » 11 Avr 2012, 23:37

GuevaraFan a écrit:??? Qu'est-ce que ça peut avoir comme incidence sur les élections ? :shock:

La campagne est chiante à mourrir, c'était pour varier...

Marine Le Pen pourrait arriver en tête chez les jeunes | 09.04 Thomas Wieder

Marine Le Pen pourrait arriver en tête chez les 18-24 ans ; 26 % d'entre eux seraient prêts à voter pour elle au premier tour de la présidentielle, selon une étude de l'institut CSA fondée sur un cumul de trois vagues successives d'intentions de vote réalisées du 12 au 28 mars.

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Selon CSA, Mme Le Pen devancerait d'un point François Hollande sur ce segment de l'électorat. Sur 100 électeurs âgés de 18 à 24 ans, le candidat PS obtiendrait aujourd'hui 25 % des voix, le président sortant Nicolas Sarkozy 17 %, Jean-Luc Mélenchon (Front de gauche) 16 % et François Bayrou (MoDem) 11%.

Au cours des derniers mois, la candidate du Front national (FN) est celle qui a enregistré la plus forte progression auprès des 18-24 ans. Au quatrième trimestre 2011, ils étaient 13 % à se dire prêts à voter pour elle, selon CSA. Au sein de cet électorat, elle a gagné 13 points en quelques mois.

Une hausse d'autant plus remarquable que, dans le même temps, les intentions de vote en faveur de la candidate du parti frontiste ont légèrement reculé dans l'ensemble de l'électorat, tous âges confondus, passant de 16 % à 15 % entre le quatrième trimestre 2011 et mars 2012.

Parmi les candidats, MmeLePen n'est pas la seule à avoir, ces derniers mois, gagné d'importantes parts de marché auprès des jeunes électeurs. Ce phénomène concerne aussi, bien que dans une moindre ampleur, Jean-Luc Mélenchon. Fin 2011, le candidat du Front de gauche était crédité de 5% des voix parmi les 18-24 ans. Aujourd'hui, il recueillerait 16% dans cette frange de l'électorat.

M. MÉLENCHON PROGRESSE AUSSI AUPRÈS DES 18-24 ANS

Que la proportion des jeunes se disant prêts à voter pour M. Mélenchon ait augmenté ces derniers mois n'a rien d'étonnant, dans la mesure où lui-même a vu ses intentions de vote fortement progresser auprès de l'ensemble de l'électorat pendant cette période.

Mais les chiffres sont éloquents : alors que le candidat du Front de gauche est passé de 5 % à 12 % chez les Français en général, il est passé de 5 % à 16 % chez les 18-24 ans. Au cours de la campagne, l'électorat de M. Mélenchon s'est donc rajeuni, tout comme celui de Mme Le Pen.

Ces évolutions sont contraires à celles que l'on observe chez les deux favoris de la présidentielle. François Hollande, qui fait aujourd'hui quasiment jeu égal avec Mme Le Pen chez les 18-24 ans, était largement en tête dans cette catégorie au quatrième trimestre 2011.

A l'époque, 39 % d'entre eux se disaient prêts à voter pour lui au premier tour. Ils sont aujourd'hui 25 %. Cette baisse de 14 points est deux fois plus importante que celle enregistrée par le candidat PS auprès de l'ensemble de l'électorat, passé de 34 % à 27 % des voix au premier tour entre le quatrième trimestre 2011 et mars 2012, selon CSA.

"DÉCROCHAGE" POUR FRANÇOIS HOLLANDE

Pour Anne Muxel, chercheuse au Centre de recherches politiques de Sciences Po (Cevipof) et auteure d'Avoir vingt ans en politique (Seuil, 2010), ce recul s'explique: "Au début de sa campagne, M. Hollande a mis, comme jamais aucun candidat à la présidentielle ne l'avait fait avant lui, la jeunesse au cœur de son projet. Depuis, on l'entend moins sur ce thème, d'où le décrochage que l'on observe dans les enquêtes d'opinion."

Ces derniers mois, Nicolas Sarkozy a lui aussi perdu des points chez les plus jeunes. Au quatrième trimestre 2011, 19 % des 18-24 ans se disaient prêts à voter pour lui quand 26 % des Français se déclaraient en sa faveur.

Aujourd'hui, 17 % d'entre eux voteraient pour lui, soit une baisse de deux points sur ce segment de l'électorat qui contraste avec la hausse, de deux points également, enregistrée par M. Sarkozy auprès de l'ensemble des Français entre fin 2011 et mars 2012, selon CSA.

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FORTE BAISSE POUR M. SARKOZY PAR RAPPORT À 2007

Comparés à ceux de 2007, les chiffres de cette année font apparaître plusieurs évolutions. La première est la légère érosion du candidat PS auprès des 18-24 ans: en 2007, 29 % d'entre eux avaient voté Ségolène Royal au premier tour; ils seraient 25 % à choisir M. Hollande aujourd'hui.

La deuxième évolution est la forte baisse de M. Sarkozy : 26% des 18-24 ans avaient voté pour lui il y a cinq ans, ils ne sont plus que 19 % aujourd'hui.

La troisième, enfin, concerne Marine Le Pen : chez les 18-24 ans, elle obtiendrait aujourd'hui 19 points de plus que son père en 2007.

Ces chiffres demandent toutefois confirmation. Comme le rappelle Anne Muxel, "les électeurs les plus jeunes sont aussi les plus indécis, ceux qui se déterminent le plus tard". Cette donnée n'a pas échappé aux candidats, qui veulent séduire la jeunesse dans les derniers jours de campagne.


" Les jeunes sont séduits par le côté antisystème de Marine Le Pen et sa dénonciation des élites " 09.04 Propos recueillis par Abel Mestre

Spécialiste de l'extrême droite et du Front national, docteur en sociologie et chercheur à l'université Paris-Ouest-Nanterre, Sylvain Crépon vient de publier Enquête au cœur du nouveau Front national (Nouveau Monde, 300 p., 19,90 euros). Il a publié en 2006 La Nouvelle Extrême droite : enquête sur les jeunes militants du Front national (L'Harmattan).

Marine Le Pen est très forte chez les jeunes. Comment l'expliquez-vous ?

Il y a clairement un effet "Marine Le Pen", qui tient beaucoup à son image. Il y a une identification à elle, compte tenu de sa vie et de son parcours. Avec un discours: "Tant que c'était le père, on ne pouvait pas aller vers le FN à cause de ses provocations sur l'inégalité des races et de la Shoah. On a vu ce que c'était à l'école et ça nous a traumatisés."

Jean-Marie Le Pen rebutait. Dès que Marine Le Pen a émergé et a entrepris la dédiabolisation, ils se sont dit : "Tout n'est pas bon à jeter. Elle critique son père, elle est jeune, divorcée, n'est pas contre l'avortement, ne dit pas du mal des homos." Marine Le Pen est un nouveau leader qui émerge dans le champ politique. Figure du renouveau et de jeunesse. Au niveau de l'offre politique, c'est quasiment la seule à incarner cela.

Quels thèmes séduisent le plus les jeunes dans le discours de Marine Le Pen ?

Chez les jeunes militants et/ou les sympathisants, ce qui a aussi joué, c'est l'expression d'un certain libéralisme en termes de valeurs morales: le fait qu'elle ne veuille pas - même s'il y a eu la polémique sur les "avortements de confort" - remettre en cause la loi Veil, le fait qu'elle affiche une certaine solidarité - ambiguë certes, parce qu'à connotation xénophobe - avec les homosexuels, etc. Ce sont des éléments qui ont pu rassurer les jeunes. Le "discours républicain" de Marine Le Pen joue beaucoup également.

La défense des valeurs républicaines est, chez les jeunes, une évidence, cela ne souffre aucune contestation. C'est plébiscité. C'est très souvent mis en avant, notamment pour la distinguer de son père. Elle apparaît donc comme le renouveau. Le discours de défense de la laïcité contre "l'islamisme", c'est aussi une évidence pour eux.

Qui sont ces jeunes ?

En général, ils viennent des milieux modestes. Plutôt de la petite classe moyenne du secteur privé qui n'a pas la sécurité de l'emploi. Les employés ou les petits artisans et commerçants. Souvent, les parents votent FN.

La question du niveau de diplôme est également importante. C'est vrai dans l'électorat général - comme le montrent les travaux de la politologue Nonna Mayer - moins on a de diplômes, plus on vote Front national. Mais c'est démultiplié chez les jeunes. Chez les moins de 25 ans, le soutien à Marine Le Pen passe de 10 % pour ceux qui poursuivent leurs études après le bac, à plus de 30 % chez ceux qui les ont arrêtées. C'est accentué par le fait que toute une classe d'âge arrive sur le marché du travail en pleine crise économique et est extrêmement inquiète par rapport à son avenir.

Pourquoi ce phénomène ne touche-t-il pas les autres partis politiques ?

Il y a une certaine défiance vis-à-vis des partis de gouvernement. Dans le contexte de crise, les discours des partis de gouvernement sont extrêmement technocratiques, prudents et se veulent le moins idéologiques possible.

Du coup, ces jeunes les moins diplômés sont séduits par le côté antisystème et de dénonciation des élites. Ce qui compte beaucoup, c'est qu'ils comprennent ce que dit Marine Le Pen. Je l'ai vu notamment chez les jeunes de Hénin-Beaumont [Pas-de-Calais], ils disent que c'est clair, pas jargonneux. Ils ne se sentent pas mis à l'écart.

Enfin, il y a aussi le côté "solidarité ethnique" même si ce n'est pas formulé comme cela. Encore une fois, dans un contexte de crise économique où il n'y a pas de boulot, ils trouvent normal de privilégier "les Français".

La séduction de la jeunesse par le parti d'extrême droite est un phénomène nouveau ?

C'était déjà le cas dans les années 1990. En 1995, Jean-Marie Le Pen avait attiré 17 % des 18-24 ans. Au milieu des années 1990, le parti était déjà très fort chez les jeunes. C'était dû, non pas à la crise économique comme aujourd'hui, mais à un grand pessimisme par rapport à l'avenir et une grande défiance vis-à-vis des partis politiques.


" Marine, c'est plus facile à assumer que son père " | 09.04 Pascale Krémer

Un élève de 1re, avec des bagues aux dents. Dans l'Aisne, Damien Nicolas, le responsable du Front national jeunesse, 17 ans, a sa carte depuis un an et... des tas de camarades qui pensent comme lui, au lycée Saint-Jean et La Croix de Saint-Quentin. "Une trentaine, au moins, parmi les premières et terminales", assure-t-il.

Nous en retrouvons une poignée devant l'entrée de ce collège-lycée privé de centre-ville. Un bâtiment moderne, propret, comme les jeunes qui nous attendent. D'allure, ils ressemblent à tous les lycéens du moment : les filles portent le cheveu long, le foulard à fleurs et le talon compensé, les gars ont travaillé la mèche qui barre le front ou l'explosion de cheveux gélifiés. Des lycéens souriants, causants, issus des classes moyennes, qui tous voteront "Marine" ou auraient aimé le faire, s'ils en avaient l'âge.

Cette Marine qui a "beaucoup de charme", tout du moins "une belle prestance". Qui "est moins extrémiste". Et, surtout, "donne l'impression de vouloir faire ce qu'elle dit, et pas seulement de vouloir aller à l'Elysée pour une bonne paye". Marine-la-moderne qui sait leur parler sur le Web. Forums de discussion, Facebook, Twitter, application iPhone diffusant ses meetings en direct... "Elle nous rassure sur l'avenir, elle veut faire des choses pour nous", explique Marion dont le père, fonctionnaire, pense comme elle, à moins que ce ne soit l'inverse.

PEUR ET EXASPÉRATION

"Elle veut orienter dès 14 ans vers des métiers manuels ceux qui n'aiment plus trop l'école, et perturbent la classe. Elle va aussi rendre sa monnaie à la France, et arrêter de donner de l'argent à la Grèce, et les salaires jusqu'à 1 500 euros vont augmenter de 200 euros..." Camille, 17 ans, rêve d'entrer dans la police. "Marine, elle diminuera le taux d'immigrés, et c'est bien !", lance l'élève de 1re STG (sciences et technologies de la gestion). Il y a bientôt plus d'immigrés que de Français ! Nous, on doit faire des études et au final, on laisse le boulot aux immigrés. Quand on va à l'hôpital de Saint-Quentin, les médecins, ils ont tous des noms étrangers."

L'étranger, l'immigré, le musulman concentrent leurs exaspérations et leurs peurs : la viande halal, les cantines d'où l'on retire le porc, le droit de vote des étrangers, les mosquées avec des minarets visibles, comme à Saint-Quentin, le voile, les groupes de rap qui vomissent la France et sa police... Sophie, en 1re littéraire, raconte comment ses parents, aide-soignante et ouvrier, ont basculé de l'UMP au FN. "Parce que l'UMP n'a pas d'effet, ne s'intéresse pas aux vrais problèmes, comme l'immigration. Le FN, lui, est pour l'expulsion des sans-papiers du territoire. Même au lycée, j'en entends qui parlent leur langue, ils ne font pas d'efforts pour s'intégrer ! Sachant qu'on a une histoire catholique, les minarets, ça nous choque, automatiquement. Qu'ils pratiquent leur religion discrètement, sans détruire notre patrimoine !" A Saint-Quentin, toujours des jeunes pour vous "embrouiller" en centre-ville. Question sécurité, seule Marine saura y faire.

La mère d'Antoine, en 1re S, travaille dans une bijouterie à Paris. Dans le métro, le jeune homme se sent "agressé". "On regarde autour de nous, il n'y a que ça, ils sont provocateurs, ils nous poussent, ils nous volent." Et de poursuivre. Chaque fois qu'un emplacement se libère en ville, on construit des HLM qui sont pour "eux". "Ils" ne travaillent pas, "ils" profitent des aides. Avant de conclure, sûr de lui. "Ils sont un peu fainéants. Si on cherche un travail, on trouve." Ici ou là, Damien qui, à 10 ans, préférait un poster de Nicolas Sarkozy à celui d'un footballeur sur la porte de sa chambre, intervient, pondère les propos, tente d'envelopper les colères de formules plus politiques.

Sa mère, animatrice commerciale, et son beau-père, chauffeur routier, étant déjà convaincus, c'est au lycée qu'il prêche la bonne parole de "Marine". Ce qui lui a déjà valu un rappel à l'ordre de la direction, pour lui répéter les valeurs de l'établissement. Chez ses camarades, c'est évident, il y a un "effet Marine". "Quand j'en parlais, en 3e, c'était compliqué. En terminale, je n'ai plus aucun problème." Aux cantonales de mars 2011, rappelle-t-il, le vote FN a atteint près de 40 % dans le centre de Saint-Quentin. "Maintenant, quand je partage un lien sur Facebook, il y a plein de gens qui "like". C'est plus facile d'assumer, avec Marine, elle n'a pas les casseroles de son père."

"TOUS EN DJELLABA"

A l'autre bout de la ville, une autre ambiance, mais une même absence d'inhibition. Le quartier Remicourt, plutôt pavillonnaire, jouxte les barres de la ZUP. Devant le lycée professionnel Colard-Noël, une quinzaine de jeunes fument entre deux cours, assis sur des bancs de pierre qui se font face, au milieu d'une butte herbeuse. Ils sont en BEP ou en bac professionnel restauration, comme le laissent deviner les vestes sombres et les chemises blanches qu'arborent certains. Les filles, moins sobres, jouent du décolleté plongeant et du pantalon moulant. Leur âge ? 15 à 20 ans. Leurs idées pour la présidentielle ? "Le Pen !", répondent-ils dans un cri commun. Avant d'exploser de rire.

Une jeune fille démarre au quart de tour, et ne s'arrête plus. "Sarko, il a fait des promesses mais a tout lâché. Il fait tout augmenter. Faut renvoyer ceux qui n'ont pas de papiers, ils viennent foutre leur gros bordel, comme machin Merah, là. A cause d'eux, on n'a pas de travail. Ils sont contents d'avoir des salaires de misère. Ces putains de bougnoules, ils ont la CMU [couverture-maladie universelle], ils ont tout. Nous, comme on est traités, ça se fait pas! On sait qu'on va travailler dur, on aura des salaires de misère, la vie est chère. On va tous mettre la djellaba, hein !", interpelle-t-elle ses camarades.

Personne ne la contredit. Ses camarades ont l'air ailleurs : "Rien à péter de la politique", disent-ils. De ces gens qui parlent et n'agissent pas, bien payés, et toujours en vacances à l'autre bout du monde. Fabrice, 18 ans, découvre qu'il peut voter le 22 avril. "J'ai une compète, moi, pas le temps." De toute façon, la politique ne changera pas leur vie. "Si le smic augmente, les impôts vont augmenter aussi, ça sert à rien." Sur le banc opposé, deux garçons, qui ont cité François Hollande ("Il dépénalise le cannabis, madame, non ?") ou parlé de voter blanc, osent dire qu'ils n'aiment pas Mme Le Pen. "C'est une raciste." Certains acquiescent. Au milieu de la petite bande, le jeune André, d'origine indienne, se tient coi. Sans toutefois avoir l'air choqué. "Celui-là, on le garde !", rigole l'une des filles, en lui passant les bras autour du cou. "Je suis sa copine, ça n'a rien à voir. Lui, il est né en France, il est français."
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Re: FN & ses satellites

Messagede Nico37 » 12 Avr 2012, 20:12

Au FN, la question sociale se résume-t-elle à la préférence nationale ? SylvainCrepon (Express Yourself), publié le 05/04

"Si elle était idéologiquement conséquente, Nathalie Pigeot se flatterait au contraire que le FN puisse être la "voix du peuple", selon un slogan cher à sa présidente. Pourquoi donc ce malaise et cette dénonciation devant tant d'évidences sociologiques ? ", s'interroge Sylvain Crépon.

Nathalie Pigeot, la présidente du Front national de la jeunesse, a diffusé un communiqué de presse dénonçant certains propos tenus par le sociologue Sylvain Crépon dans le cadre d'une interview accordée à L'Express. Il lui répond.

Nathalie Pigeot, la présidente du Front national de la jeunesse, vient de diffuser un communiqué de presse dénonçant certains de mes propos tenus dans le cadre d'une interview accordée à L'Express et recueillie par le journaliste Yann Duvert.

Dans ce communiqué, Nathalie Pigeot s'indigne d'une phrase dans laquelle j'indique que "ce sont les jeunes qui ont le moins d'instruction qui se tournent vers le Front national". Et sans doute également d'une autre où je précise: "Moins on est éduqué, plus on vote FN".

La présidente du FNJ me reproche ainsi de défendre une "élite" ou une "caste protégée", ou du moins de faire le jeu "des candidats du système" en "faisant passer le vote Front national pour un vote sans réflexion". Et de prétendre ensuite que mes propos seraient dénués de tout "fondement scientifique" ou "politique".

La réaction de Nathalie Pigeot s'avère pour le moins maladroitement idéologique. Depuis les années 1990, toutes les enquêtes ont mis en avant que le vote frontiste est structuré par deux invariants: c'est un vote majoritairement masculin et il attire proportionnellement (je souligne à dessein) les électeurs les moins diplômés. Un sondage (parmi des dizaines d'autres) TNS-Sofres pour i>Télé et le Nouvel Observateur montrait en novembre 2011 que 34% des non-diplômés avaient l'intention de voter pour Marine Le Pen au premier tour de la présidentielle, contre 24% pour Nicolas Sarkozy et 25% pour François Hollande.

Déni de réalité et théories du complot

Les enquêtes du CEVIPOF ont établi quant à elles que de 1988 à 2002 le vote lepéniste doublait selon que l'on était titulaire ou non du Bac, et qu'en 2007 il triplait sur la base de ce même critère (voir sur ce point les éclairantes analyses de Nonna Mayer: De Jean-Marie à Marine Le Pen: l'électorat du Front national a-t-il changé?, et (sous la dir.) de Pascal Delwit, Mutations de l'extrême droite française.).

Une dimension qui s'accroît tout particulièrement chez les jeunes. Il s'agit là de faits vérifiés qui n'ont jamais souffert aucune contestation, y compris de la part des responsables du Front national. Nathalie Pigeot feint de croire que s'appuyer sur de telles données trahirait une volonté de nuire à l'image du FN en faisant passer le vote frontiste pour un vote "primaire" et n'hésite pas à brandir le "mépris de classe".

Souhaiterait-elle que les chercheurs masquent, voire falsifient leurs résultats afin d'éviter de nuire à tel ou tel parti politique? Dénoncer ce genre d'intention malveillante équivaut à un déni de réalité et ramène le Front national autant vers les théories du complot chères à l'extrême droite que vers cette dénonciation puérile de ceux, chercheurs ou journalistes, qui auscultent les partis politiques.

Une pratique avec laquelle l'actuelle direction "adulte" a pourtant décidé, à grands cris, de rompre depuis plusieurs mois, manifestement sans que Nathalie Pigeot s'en avise.

Quel mal y a-t-il à attirer l'électorat le moins diplômé et les catégories populaires ?

Mais revenons sur le fond. Quel mal y a-t-il à attirer l'électorat le moins diplômé ? Quel mal y a-t-il à attirer également les catégories populaires, celle qui sont confrontées, comme le rappelle Nathalie Pigeot dans son communiqué, à " l'insécurité sociale " ? Les données montrent qu'en plus d'attirer les moins diplômés, le FN attire les populations les plus précaires, ouvriers, employés, chômeurs. Autant de catégories que les autres partis tentent pourtant désespérément d'attirer, sans y parvenir tout à fait.

Comme le décrit Pascal Perrineau dans Le symptôme Le Pen, la sociologie électorale a ainsi établi depuis longtemps que le Front national constituait un "symptôme" des évolutions du système politique français qui voit les catégories précarisées de plus en plus attirées par le vote frontiste, mais également par l'abstention.

Nul "mépris de classe" à prononcer ces quelques vérités élémentaires. Si elle était idéologiquement conséquente, Nathalie Pigeot se flatterait au contraire que le FN puisse être la "voix du peuple", selon un slogan cher à sa présidente. Pourquoi donc ce malaise et cette dénonciation devant tant d'évidences sociologiques ?

Mon hypothèse est que le Front national continue d'être mal à l'aise avec la notion de classe sociale que la nouvelle direction s'évertue pourtant à mettre en avant, plus ou moins maladroitement selon les cas. Comme je l'ai établi dans mes récentes recherches (Enquête au coeur du nouveau Front national, Paris, Nouveau monde édition, 2012), la question sociale se résume au Front national à la préférence nationale, c'est-à-dire à ce qui s'avère le plus opposé à la solidarité de classe qui transcende quant à elle le culte des origines.

Une orientation qui ne manque pas de nuancer les postures gauchisantes de la nouvelle direction et qui montre que le FN continue de surfer, aujourd'hui comme hier, sur ses fondamentaux, aussi euphémisés soient-ils.

Sylvain Crépon est chercheur au laboratoire Sophiapol de l'Université Paris Ouest-Nanterre. Il a récemment publié Enquête au coeur du Nouveau Front national, (Nouveau monde éditions).

Voici le communiqué du FN en réponse à l'interview initiale de Sylvain Crépon :
"Moins on est instruit plus on vote FN" : l'odieux mépris de classe de l'Express et de Sylvain Crépon

Les propos du sociologue Sylvain Crépon relayés hier par L'Express démontrent clairement le profond mépris des pseudos élites envers le peuple français. On se demande sur quelles bases Sylvain Crépon définit certains jeunes Français comme moins instruits que d'autres. Sans aucun fondement scientifique ni politique, le but est de discréditer le vote Front National en le faisant passer pour un vote sans refléxion, presque primaire et viscéral.
La vérité, c'est qu'aujourd'hui le discours de Marine Le Pen ne séduit pas qu'une partie restreinte de la population française et de sa jeunesse.
Son discours s'adresse à tous les Français, sans exclusive, sans considération de classe ou de catégorie sociale, qui aujourd'hui sont tous concernés par les thématiques que soulève notre candidate, pendant que les candidats du système segmentent et sectorisent leur électorat comme des publicitaires.
Subsiste une caste protégée qui n'a jamais été confrontée ni à l'immigration, ni à l'insécurité sociale, ni à l'insécurité tout court, et ne sait pas ce que vivent et supportent ses compatriotes.
Nathalie Pigeot, Directrice nationale du FNJ, espère de tout coeur que la jeunesse française profitera du 22 avril et du 6 mai pour montrer toute sa dignité et clamer haut et fort qu'elle ne reçoit de leçon de personne.
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Re: FN & ses satellites

Messagede kuhing » 13 Avr 2012, 07:20

GuevaraFan a écrit:??? Qu'est-ce que ça peut avoir comme incidence sur les élections ? :shock:


Je ne vois pas non plus en quoi le fait qu'il y ait un pourcentage équivalent d'électeurs potentiels du FN et du FdG qui s'enculent anime ou égaye la campagne électorale.

Quant aux jeunes qui se regrouperaient plus massivement derrière le FN, il faut peut-être relativiser l'information avec le fait qu'un nombre grandissant d'entre eux n'iront pas voter et cherchent une autre voie qui soit ni le fascisme ni le réformisme.

La situation politique et sociale ne se résume pas au cadre électoral.
Pour ne pas alimenter la confusion, il faudrait peut-être commenter un peu plus les communiqués de toutes sortes et origines ( dont certaines comme des articles sur un sondage pour "hot vidéo" sont tout de même assez douteuses ) qui sont reproduits ici.
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Re: FN & ses satellites

Messagede Kzimir » 13 Avr 2012, 10:26

GuevaraFan a écrit:??? Qu'est-ce que ça peut avoir comme incidence sur les élections ? :shock:


A la fois, on s'en fout un peu des élections, non ? :-D
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Re: FN & ses satellites

Messagede kuhing » 13 Avr 2012, 10:45

Kzimir a écrit:
GuevaraFan a écrit:??? Qu'est-ce que ça peut avoir comme incidence sur les élections ? :shock:


A la fois, on s'en fout un peu des élections, non ? :-D


Remarque sociologiquement, et au vu du sondage de "hot vidéo" , ça peut intéresser certains de savoir si Jean-Luc Mélenchon va sodomiser Marine Le Pen entre les deux tours.( puisqu'ils sont "leaders" dans la spécialité )

Pour faire avancer la science quoi .
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Re: FN & ses satellites

Messagede Nico37 » 13 Avr 2012, 21:18

Marine Le Pen dénonce les permissions de sortie des détenus pour voter

La candidate du Front national à l'Elysée, Marine Le Pen, a dénoncé jeudi les permissions de sortie accordées aux détenus pour aller voter à la présidentielle, en demandant "combien vont retourner dans leur cellule" aux soirs des 22 avril et du 6 mai. En visite dans l'Yonne, à Brienon-sur-Armençon, Marine Le Pen a dénoncé un "décret de novembre 2007, pris donc sous l'égide de Nicolas Sarkozy", selon lequel "ceux qui ont été condamnés à une peine de moins de 5 ans" ferme et "à plus de 5 ans mais qui ont fait la moitié de leur peine" pourront obtenir une permission de sortie pour aller voter au premier et au second tour de la présidentielle.
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Re: FN & ses satellites

Messagede Nico37 » 14 Avr 2012, 16:12

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Re: FN & ses satellites

Messagede Nico37 » 15 Avr 2012, 14:18

Contre le péril brun : résistance ! Réunion publique à Dieppe, le 18 avril

Des quartiers populaires totalement abandonnés, un harcèlement envers les fonctionnaires rétifs à l'ordre local, des pans de la population stigmatisés, le tissu associatif mis au pas, voire démantelé, une identité proclamée blanche et chrétienne : ce n'est pas seulement le rêve de militants partisans de l'extrême droite, c'est aussi la réalité quotidienne de plusieurs municipalités encore
aujourd'hui en France.

Les années 90 et 2000 ont vu l'accession au pouvoir de candidats d'extrême droite (quelque soit leur écurie : FN, MNR, Ligue du Sud,...) dans plusieurs communes du Sud-Est. Les noms de Vitrolles, Marignane, Orange, Bollène, Toulon résonnent encore tristement à nos oreilles comme ceux de territoires gagnés à l'extrême droite. Pourtant, on ne pourrait jeter l'opprobe sur les populations de ces villes qui ont choisi comme représentants locaux des cadres du FN, sans chercher à expliquer cette situation. Plutôt que de détourner le regard, il nous faut nous pencher sur la gestion qui a été faite de ces villes.

En effet, ces quelques municipalités ont servi de laboratoire expérimental aux politiques réactionnaires et xénophobes et à l'idéologie d'extrême droite. Elles
sont le témoin de ce que pourrait être une "vague bleu Marine" à plus grande échelle.

Ces mandats municipaux (parfois renouvelés, comme à Orange) ont aussi présenté d'autres avantages : servir de vitrine au FN, obtenir des moyens financiers et humains au service de l'organisation (tout comme les mandats européens ou d'autres mandats locaux) et gagner en respectabilité.

Si l'incapacité et la corruption généralisées ont eu raison de plusieurs de ces expériences effrayantes, certains édiles d'extrême droite se sont maintenus dans leur municipalité comme les époux Bompard (maires de Orange et Bollène dans le Vaucluse, sous l'étiquette Ligue du Sud).

Après plusieurs années de gestion par l'extrême droite, ces deux villes sont durablement marquées.
La préférence nationale y est plus qu'un slogan, les conflits entre communautés y sont bien réels et la stigmatisation de tout individu qui ne colle pas avec le décor "bleu-blanc-rouge" est passée de la parole aux actes.

L'association Ras l'front Rouen vous convie Mercredi 18 avril (19 h) à la Maison Jacques Prévert à la projection publique du documentaire de Bernard Richard et Jean-Baptiste Malet "Mains brunes sur la ville". Elle sera suivie d'une discussion.

Ce film dresse un portrait de ces municipalités "brunes" en questionnant les origines de cet état de fait. Pour nous, antifascistes, il nous invite à redoubler d'effort pour contrer tous les discours et agissements xénophobes. Il nous rappelle que l'extrême droite arrive généralement au pouvoir dans le sillage d'une dégradation grave de nos conditions d'existence et qu'elle ajoute aux ravages du capitalisme, les méfaits de la haine de l'autre, de l'intolérance et la répression de la contestation sociale.

Maison Jacques Prévert Rue Montigny – Janval 76200 DIEPPE
Contacts : infos@rlfrouen.lautre.net - www.raslfrontrouen.com
Nico37
 
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