Ἑλλάς, Grèce

Re: Manifestations/Emeutes en Grèce

Messagede digger » 10 Mar 2012, 16:01

Je ne suis pas économiste mais je pense que le principe directeur est le suivant.

Les banques effacent une dette qui ne pouvait pas être remboursée de toute façon, et qui valait zéro.
En échange, elles prêtent à un taux (on parlait de 4 à 5%) qui lui , sera remboursée (notamment via un nouveau tour de vis sur la population)
Si je comprends, on transforme un pays insolvable en un pays à nouveau solvable pour rapporter de l’argent aux banques.
Si je comprends toujours, ce principe existe au niveau des individus, notamment aux USA, où il est possible de se déclarer en faillite pour un particulier.
On efface une dette irrécupérable, pour permettre de ré-emprunter, et ainsi récupérer l’argent qui aurait été perdu sinon.
Ce qui n’a rien d’un "sauvetage" car effacer 100 (irrécupérable) pour prêter 100 à 4% , avec des garanties (mise sous tutelle du pays, vol organisé des habitantEs, privatisations, etc...), on voit qui y gagne.

Mais je n’ai peut-être rien compris du tout et les banquiers sont peut-être des misanthropes et les néolibéraux des boys scouts.
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Re: Manifestations/Emeutes en Grèce

Messagede ivo » 10 Mar 2012, 16:10

^^

rappelons que ces nouveaux prets sont possibles grâce à la planche à billets de la bce qui a laché aux banques il y a qques jours
1000 M € à 1%
...
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Re: Manifestations/Emeutes en Grèce

Messagede Nico37 » 07 Avr 2012, 19:38

Grèce: première distribution d'aide alimentaire pour le Secours populaire français, AFP 04.04

Paquets de madeleines sous un bras, conserves sous l'autre, des dizaines de Grecs en situation précaire ont pris livraison mercredi près d'Athènes des trente tonnes de produits alimentaires collectés par le Secours Populaire français (SPF) pour sa première mission dans le pays en crise.

Un fonds d'urgence de 10.000 euros a été débloqué par le Secours populaire pour venir en aide à un millier de familles grecques.
"C'est un premier geste de solidarité matérielle(...) mais il ne s'agit pas d'une visite éclair, nous sommes également ici pour voir comment nous allons pouvoir amplifier cette solidarité", a expliqué Julien Lauprêtre, président du SPF, qui accompagnait une délégation de l'organisation.
Pour la distribution des produits, le Secours populaire et son partenaire grec du Comité grec pour la solidarité démocratique internationale ont choisi deux lieux symboliques du marasme économique et social dans lequel est plongé le pays.
Le chantier naval de Perama, près du port du Pirée, employait "6.500 personnes en 2008 contre moins de 500 aujourd'hui", selon le président du syndicat local des métallurgistes Sotiris Poulikogiannis. Sur les quais au pied des paquebots géants, une foule discrète d'hommes peu loquaces ont défilé pour recevoir leur colis.
A quelques kilomètres de là, dans l'une des usines du groupe Halyvourgia, principal sidérurgiste grec, les salariés sont en grève depuis plus de cinq mois en réaction à un plan de licenciements et des projets de réduction du temps de travail associé à de fortes baisses de salaires.
"Je n'ai pas touché de salaire depuis le mois de novembre (début de la grève, ndlr), nous tenons grâce à la solidarité de la population", explique Kostas, employé depuis 22 ans, pour 1.500 euros mensuel, dans ce complexe industriel de 400 salariés.
Né en 1945, le Secours populaire est l'une des principales associations françaises luttant contre la précarité et l'exclusion. Aujourd'hui, l'association est confrontée dans l'Hexagone à "un raz-de-marée de misère" qui l'a conduit à aider trois millions de personnes en 2011, selon Julien Lauprêtre.
"Ce n'est pas une raison pour ne pas s'occuper de ce qui se passe ailleurs, au contraire", estime M. Lauprêtre qui souhaite amplifier le mouvement en lançant notamment un appel "aux amis et vedettes grecs vivant en France".
Il a rappelé que le Secours populaire était engagé de longue date aux côtés de la Grèce dont il a soutenu les "résistants communistes et démocrates" pendant la guerre civile puis les prisonniers politiques sous le régime des colonels.
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Re: Manifestations/Emeutes en Grèce

Messagede ivo » 07 Avr 2012, 19:49

[Grèce] « Ce n’est pas un suicide, c’est un assassinat politique ! »
http://bellaciao.org/fr/spip.php?article126826

Suicide d'un retraité à Athènes: deux journalistes agressés lors d'une manifestation
http://www.france24.com/fr/20120405-sui ... ifestation

Grèce: nouvelles violences policières contre des médias, un photographe blessé
http://www.romandie.com/news/n/_Grece_n ... 122321.asp


la situation empire de jour en jour et les ordres semblent maintenant etre de mater les médias.
faudrait pas que ça fasse trop de bruit quand meme ....
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Re: Manifestations/Emeutes en Grèce

Messagede Denis » 16 Avr 2012, 21:10

Ah ben tient celle-là je l'avais pas vu ->

Image

(du 18 Février)

http://www.rkas.org.ua/forum/viewtopic. ... 739#p45731
Qu'y'en a pas un sur cent et qu'pourtant ils existent, Et qu'ils se tiennent bien bras dessus bras dessous, Joyeux, et c'est pour ça qu'ils sont toujours debout !

Les Anarchistes !
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Re: Manifestations/Emeutes en Grèce

Messagede Massinissa » 08 Mai 2012, 15:01

VIDEO- Grèce : les militants de gauche mobilisés contre L'Aube dorée

De notre envoyée spéciale à Athènes, Marina Rafenberg,
publié le 08/05/2012 à 11:36, mis à jour à 11:41



Image




Résister, c'est le mot d'ordre des militants de gauche et des groupes anarchistes qui, depuis plusieurs années, combattent l'avancée de l'Aube dorée, organisation paramilitaire, née dans les années 1980. Affiches anarchistes à Exarchia.

Marina Rafenberg/L'Express





Pour la première fois, 21 députés du mouvement d'extrême droite L'Aube dorée vont siéger au Parlement grec. Les militants de gauche et les anarchistes, qui combattent cette mouvance depuis des années, affichent tristesse et colère.
Reportage.


L'Aube dorée (Chryssi Avgi), parti néo-nazi dont l'emblème ressemble à une svastika, apparaît comme l'un des grands vainqueurs des élections législatives en Grèce. Pour la première fois, 21 députés du mouvement d'extrême droite vont siéger à la Vouli (Parlement) : un choc pour un pays toujours marqué par la dictature des colonels (1967-1974). "La résistance nationale contre la junte du mémorandum [le programme d'austérité imposé par les bailleurs de fonds] continue à l'intérieur et à l'extérieur du Parlement" s'est exclamé, dimanche soir, devant ses sympathisants, le leader de l'Aube dorée, Nikolaos Michaloliakos.

Résister, c'est aussi le mot d'ordre des militants de gauche et des groupes anarchistes qui, depuis plusieurs années, combattent l'avancée de l'Aube dorée, organisation paramilitaire, née dans les années 1980, qui tente de devenir un parti "respectable".

"Nouvelles activités sociales"


Theodoros Kouzounas, candidat de l'Aube dorée aux législatives à Athènes

Marina Rafenberg/L'Express

Au lendemain des résultats du scrutin, à Exarchia, fief historique du mouvement anarchiste en Grèce, tristesse et colère se lisent sur les visages. "Les partis de gauche n'ont pas réussi à séduire les électeurs des quartiers abandonnés d'Athènes", explique Giorgos Andonopoulos, membre d'"Antarsia", coalition d'extrême gauche. "De fait, ajoute-t-il, la criminalité a augmenté depuis le début de la crise, mais c'est moins à cause de l'arrivée d'immigrés illégaux, comme l'affirme l'Aube dorée, qu'en raison de la paupérisation des populations. Les habitants se sentent rassurés par la présence des patrouilles du mouvement et votent pour eux...".

Maria, habitante du quartier et proche de groupes anarchistes, affirme que le succès du parti d'extrême droite s'explique aussi par ses "nouvelles activités sociales" : " Les membres viennent en aide aux personnes âgées et distribuent de la nourriture. Ils ont même soutenu les travailleurs d'une aciérie en grève depuis des mois. C'est leur nouveau visage qui a séduit !"

Au quartier général de l'Aube dorée, le discours des militants est, en effet, bien rodé. Theodoros Kouzounas, candidat aux législatives dans la seconde circonscription d'Athènes, nie en bloc l'organisation de milices et les chasses contre les immigrés : "Cela n'a rien à voir avec notre parti, s'exclame-t-il. Mais, il faut comprendre ces réactions violentes, les habitants de ces quartiers vivent un enfer !"



"La nouvelle rhétorique de ce parti ne signifie pas que le mouvement va devenir moins violent ou plus démocratique, explique Dimosthenis Papadatos Anagnostopoulos, professeur de sciences politiques à l'université d'Athènes. Mais il est vrai qu'une interrogation agite les partis de gauche: l'entrée au Parlement d'une telle organisation va-t-elle mettre un terme à ses outrances ? " .

La police accusée d'indifférence



15 meurtres sont attribués à l'Aube dorée, et la justice n'a pas toujours abouti à la condamnation des assassins

A Exarchia, les militants ne sont pas dupes de ce revirement dans le discours du parti néo-nazi. Ils ont observé sur le terrain leurs actions d'intimidations, leurs attaques contre les activistes de gauche et les immigrés. Au "Steki Metanaston", un centre où les migrants peuvent apprendre le grec, organiser des repas collectifs et recevoir l'aide d'avocats, Manolis, un bénévole quinquagénaire, souligne que les Grecs, même racistes, sont en majorité hostiles à la violence : "C'est la raison pour laquelle notre effort principal porte sur l'information. Car l'Aube dorée continue de mener des rafles contre les immigrés et les gauchistes. Dans notre enceinte, une grenade a été lancée contre une vitre... Au total, 15 meurtres sont attribués à l'Aube dorée, et la justice n'a pas toujours abouti à la condamnation des assassins". Le 23 mai, deux personnes proches du parti doivent être jugées pour des agressions au couteau contre des Afghans. Le procès a déjà été maintes fois reporté.


Marina Rafenberg/L'Express

Au Vox, lieu de vie du quartier bohème, Loukas, un jeune anarchiste, accuse la police grecque d'indifférence et de "collaboration", même, avec les membres de l'Aube dorée. Il en déduit qu'une réaction violente venue de son propre camps "est parfois nécessaire"...

Il n'est pas le seul à raisonner ainsi : de nombreux groupes d'anarchistes s'affrontent aux milices qui s'en prennent aux immigrés. En mai dernier, un Grec qui s'apprêtait à emmener sa femme enceinte à l'hôpital a été tué par trois immigrés rue Ipirou, dans le centre d'Athènes.
"Cet événement dramatique a été instrumentalisé par L'Aube dorée, affirme Maria, une jeune anarchiste. Dans les jours qui ont suivi le meurtre, des patrouilles de l'organisation sévissaient dans le quartier et chassaient des immigrés avec des bâtons ou des couteaux à la main. Un Pakistanais a même été tué en représailles. Alors, pendant un mois, des affrontements ont eu lieu tous les jours entre anarchistes et fascistes. A ce moment-là, heureusement que les groupes anarchistes étaient là pour se battre contre l'Aube dorée".

L'Etat grec, ces temps-ci, paraît parfois bien faible.


http://www.lexpress.fr/actualite/monde/europe/grece-les-militants-de-gauche-mobilises-contre-l-aube-doree_1112407.html
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Re: Manifestations/Emeutes en Grèce

Messagede ivo » 17 Mai 2012, 20:34

En quelques heures, les Grecs ont retiré 700 millions d'euros de leurs comptes en banque. Un mouvement de "peur qui pourrait évoluer en panique", reconnaissent les autorités.
fr info hier
Face à cette incertitude, les Grecs qui le peuvent retirent massivement des fonds des banques
fr info aujourd'hui

700 millions € de retraits par jours en ce moment.
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Re: Manifestations/Emeutes en Grèce

Messagede ivo » 18 Mai 2012, 09:20

Les Grecs retirent massivement leur argent des banques
http://www.leral.net/Les-Grecs-retirent ... 39490.html
La BCE cesse de fournir certaines banques en liquidités, du coup les Grecs, qui redoutent une sortie de l'euro, ont retiré de leurs comptes 1,5 milliard d'euros en deux jours.
La confiance règne... Alors que se profilent de nouvelles élections législatives le 17 juin, pour finalement parvenir à former un gouvernement, les Grecs n'ont plus tellement foi en l'avenir. La preuve : ils ont retiré de leurs comptes en banque 1,5 milliard d'euros en deux jours. Un phénomène sans doute motivé par la perspective d'une sortie de la zone euro et d'un retour au drachme, mais surtout par la décision prise mercredi par la Banque centrale européenne de cesser de fournir en liquidités certains établissements bancaires grecs.

"En attendant la recapitalisation des banques grecques qui sont gravement sous-capitalisées en raison de la récente opération PSI (échange de dette, ndlr), certaines banques grecques ont été transférées à l'Assistance d'urgence à la liquidité. Une fois le processus de recapitalisation finalisé - et nous espérons qu'il le sera bientôt - les banques auront à nouveau accès aux opérations habituelles de refinancement de l'Eurosystème", expliquait en effet un responsable de la BCE à l'agence Reuters.

Une explication toutefois un peu réductrice, sachant que les retraits massifs (entre 700 et 800 millions d'euros chaque jour) ont en fait débuté lundi. Sans compter les 72 milliards transférés à l'étranger par les plus grosses fortunes du pays depuis janvier 2010... "On n'attend plus rien de personne. Ce n'est pas une question de partis, même les extrêmes ne pourront rien faire. Les mesures d'austérité vont empirer, nous ne pouvons rien faire, et quel que soit le parti au gouvernement, il continuera à acquiescer et à appliquer sans broncher ce que dit l'UE ou le FMI", lâchait par exemple, un brin dépitée, une jeune vendeuse athénienne au micro d'Europe 1.

À l'UE et au FMI justement, on a aussi beaucoup de mal à se montrer optimistes, qui plus est au regard des atermoiements de la scène politique locale tandis que les échéances financières approchent. "Nous n'espérons vraiment pas une sortie grecque de la zone euro, mais nous devons être préparés techniquement à tout", rappelait ainsi Christine Lagarde mardi. Tandis que pour José Manuel Barroso, "la Grèce fait partie de la famille, et il n'y a de toute façon aucun moyen de changer les engagements pris par ce pays en échange d'un second plan d'aide". Une vraie crise de confiance, donc.
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Re: Manifestations/Emeutes en Grèce

Messagede ivo » 18 Mai 2012, 09:24

Fitch dégrade la Grèce
http://www.lepoint.fr/economie/fitch-de ... 632_28.php
L'agence de notation craint que la crise politique n'aboutisse à une sortie du pays de la zone euro.

L'agence de notation financière Fitch a abaissé, jeudi, les notes de long terme de la dette en devises et en euros de la Grèce à "CCC" contre "B-" auparavant, citant "le risque accru" de sortie du pays de la zone euro. La note de la dette de court terme en devises a été ramenée à "C" contre "B" auparavant. "L'abaissement des notes de la dette souveraine de la Grèce reflète le risque accru que la Grèce ne soit pas en mesure de maintenir sa participation à l'Union économique et monétaire", justifie Fitch.

"Le score important des partis anti-austérité lors des élections parlementaires du 6 mai et l'incapacité à former un gouvernement montre le manque de soutien politique et public pour le programme (d'aides) de 173 milliards d'euros de l'Union européenne et du FMI", ajoute l'agence. Les dernières élections en Grèce ont vu la montée en puissance des partis anti-austérité. Leur possible accession au pouvoir après le prochain scrutin prévu le 17 juin pourrait remettre en cause le maintien du pays au sein de la zone euro, perspective qui inquiète les investisseurs.

Inquiétudes

"Au cas où les élections générales du 17 juin ne déboucheraient pas sur un gouvernement ayant pour mandat de continuer le programme d'austérité budgétaire et de réformes structurelles (conditionné aux aides) de l'Union européenne et du Fonds monétaire international (FMI), une sortie de la Grèce de l'Union économique et monétaire est probable", poursuit Fitch. Une telle éventualité se traduirait probablement par "un défaut de paiement à grande échelle du secteur privé et sur les obligations dénominées en euro, malgré un service de la dette modéré à la suite de la restructuration des bons d'Etat du gouvernement grec en mars", note encore Fitch.

Une sortie de la Grèce de la zone euro pourrait aussi entraîner la dégradation des notes de celles d'autres pays, notamment l'Italie et l'Espagne, avait déjà averti lundi Fitch. Le rejet des engagements de la Grèce vis-à-vis de ses créanciers, UE et FMI, serait "désastreux", a prévenu le Premier ministre sortant Lucas Papademos. Le FMI a annoncé qu'il suspendait ses contacts avec la Grèce jusqu'aux élections législatives, et ne travaillerait pas avec le nouveau gouvernement provisoire, nommé jeudi à Athènes pour expédier les affaires courantes.

Début mai, l'agence concurrente Standard & Poor's avait de son côté relevé la note de la Grèce à "CCC", contre "défaut sélectif" au terme d'une opération d'échange de dette qui a permis d'effacer environ 105 milliards d'euros de créances. La troisième grande agence de notation, Moody's, avait quant à elle annoncé début mars qu'elle considérait que la Grèce avait fait défaut sur sa dette, et a maintenu la note qu'elle attribue au pays à "C", la plus basse dans son échelle.
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Re: Manifestations/Emeutes en Grèce

Messagede ivo » 18 Mai 2012, 21:41

src bfmtv

3 M € de retraits en 10j en grece.
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Re: Ἑλλάς

Messagede kuhing » 25 Mai 2012, 16:24

Je ne sais pas trop où mettre ce communiqué que je viens de recevoir par mail concernant une censure récente opérée sur la chaine Arte sur des fonds qui n'auraient pas été octroyés aux bons destinataires où en tous cas pour la bonne cause.

ce mail vient par ricochet de la mouvance "Attac."

On demande de diffuser.

Je le fais .
Je ne suis pas sectaire même si je n'aime pas Attac et que je ne connais pas "acrimed" :^^:

Sous ce titre de notre choix,, nous publions avec l’autorisation de son auteure, une lettre de Vicky Skoumbi, rédactrice en chef de la revue grecque th (Acrimed)
>
>
> Chères amies, chers amis,
>
> Le jeudi 16 mai, j’ai participé à l’émission d’Arte 28 minutes sur le thème : La Grèce, talon d’Achille de l’Europe ? <http://www.arte.tv/fr/28-minutes--du-lundi-au-vendredi-a-20h05/6281642.html>
 
 
Je viens de visionner l’émission telle qu’elle a été diffusée et j’en crois pas à mes yeux : le passage où je disais que l’aide accordée à la Grèce a été en réalité une aide aux créanciers du pays, et que les plans de sauvetage successives ont été conçus pour protéger les créanciers d’un défaut éventuel de la Grèce, tout en plongeant le pays à une récession de l’ordre de 20% et en le menant tout droit à la faillite, a tout simplement disparu ! Si vous regardez attentivement, vous constaterez les traces de coupure par des enchaînements assez abrupts et la non fluidité de la parole après la première intervention de Benjamin Coriat.
>
> De même est passé à la trappe, un passage vers la fin où j’avais évoqué une confrontation qui ne ’est pas de nature nationale entre Grecs et Allemands, mais bel et bien entre deux camps transnationaux, c’est-à-dire entre ceux qui, en marchant littéralement sur des cadavres, défendent les intérêts du secteur financier d’une part, et, d’autre part, ceux qui défendent les droits démocratiques et sociaux et en fin de compte le droit à une vie digne de ce nom. Je prends à témoin Benjamin Coriat qui participait à l’émission et qui pourrait certifier que j’ai bien tenu ces propos dont la trace disparaît sous les ciseaux du censeur.
>
> Car, cela relève tout simplement de la CENSURE. Une question s’impose : Qui donc contrôle Arte et qui filtre les infos ainsi ?
>
> Je l’avoue, je n’en reviens pas. L’émission a été enregistrée ’dans les conditions du direct’ deux heures et demi avant sa diffusion et que je sache cette formule veut dire qu’on ne coupe pas, à la limite on refait une prise si on a un souci, ce qui a été le cas pour les présentations. Et même si la pratique établie est de couper un peu les longueurs, comment se fait-il que les deux coupes principales portent, comme par hasard, sur des propos concernant les vrais bénéficiaires de l’aide à la Grèce, c’est à dire les banques, ainsi que sur le caractère fallacieux de la supposée confrontation gréco-allemande ?
>
> Comme vous pouvez d’ailleurs sans doute le constater vous-même, mon temps de parole correspond à un tiers - peut-être même moins- de celui de Monsieur Prévelakis. Celui-ci , avec sa proposition d’un médiateur, sous la tutelle duquel devrait se mettre la Grèce, proposait rien de moins que de suspendre les procédures démocratiques en Grèce et de placer Sarkozy (!) à la position d’un tuteur du peuple grec qui ne saurait être représenté par ses élus, surtout si ceux-là appartiennent par malheur au Syriza. J’ai bondi mais on ne m’a pas laissé le temps de réagir en coupant là l’émission.
>
> Conclure l’émission sur ce propos est absolument scandaleux. Cela n’honore pas, loin de là, Arte qui se revendique d’une sensibilité démocratique. D’ailleurs, si vous regardez un peu attentivement le déroulement juste avant la fin, vous verrez que la dernière question s’adresse à moi, Mme Quin se tourne bien vers moi et non pas vers M. Prévélakis. Et ma réponse concernant les deux Europe qui s’affrontent et qui précédait la conclusion de Georges Prévélakis, est passée complètement à la trappe.
>
> Bref, les coupures, la répartition inégale du temps de parole, la conclusion sur un appel à suspendre la démocratie en Grèce, tout cela, si n’est pas de la manipulation de l’information, c’est quoi au juste ?
>
> Voilà bien des questions sur le traitement de l’information par une chaîne européenne qui se veut indépendante.
>
> Merci de diffuser ce message le plus largement possible et de l’afficher sur les réseaux, si vous voulez bien.
>
> Vicky Skoumbi
> Rédactrice en chef de la revue grecque th



la source est là
kuhing
 

Re: Ἑλλάς

Messagede ivo » 25 Mai 2012, 17:58

oh .... étonnant .... ^^

le franc parler de la chaine francoallemande aurait il des limites ?? XD

je relaies.

édit:
voir la reponse d'arte
http://www.arte.tv/fr/6688648.html
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Re: Ἑλλάς

Messagede ivo » 15 Juin 2012, 19:34

LE PORTE-PAROLE DU PARTI NÉO-NAZI DISTRIBUE COUPS ET MENACES
http://fr.rsf.org/grece-le-porte-parole ... 42743.html
Reporters sans frontières exprime son profond dégoût après l’agression de plusieurs journalistes par le porte-parole du parti néo-nazi grec Aube dorée (Chryssi Avgi), en marge d’un débat télévisé pendant lequel il s’en est également pris physiquement à deux élues.

« Le comportement d’Ilias Kasidiaris est d’autant plus inacceptable qu’il est révélateur de l’agressivité générale du parti Aube dorée envers ses adversaires politiques et les médias. Cet incident s’inscrit dans la droite ligne des déclarations tonitruantes des leaders de la formation néo-nazie et ne fait que confirmer les craintes nourries par de précédents incidents. Nous saluons l’ordre d’arrestation rapidement émis par le parquet d’Athènes. Il serait inadmissible que M. Kasidiaris, élu député lors des élections législatives du 6 mai, soit protégé par une quelconque immunité parlementaire », a déclaré Reporters sans frontières.

Le 7 juin 2012 au matin, lors d’un talk-show politique diffusé en direct sur la chaîne privée Antenna (ANT1), Ilias Kasidiaris s’en est violemment pris aux autres invités du plateau, la membre du parti de gauche Syriza Rena Dourou et la communiste Liana Kanelli. Après avoir copieusement insulté la première, qui mentionnait les poursuites en justice dont M. Kasidiaris fait l’objet, ce dernier lui a jeté un verre d’eau au visage, avant de gifler et de donner un coup de poing à Liana Kanelli. L’émission a été interrompue.

D’après des témoignages de membres de la rédaction recueillis par Reporters sans frontières, le néo-nazi a ensuite frappé le présentateur, Giorgos Papadakis, un cameraman et deux autres journalistes qui tentaient de le retenir alors qu’il prenait la fuite. En sortant, Ilias Kasidiaris a endommagé la porte et menacé les journalistes qui le prenaient en photo : « Vous allez voir ce qui va vous arriver si vous les publiez ! »

Sur fond de grave crise économique et de violence sociale croissante, il est de plus en plus risqué pour les journalistes grecs de mener leur travail d’information. L’activisme croissant des groupuscules d’extrême-droite et d’extrême-gauche, entre autres, constituent des sujets très sensibles. Depuis le 6 mai, les agressions contre les migrants se sont multipliées.

Un journaliste du Jerusalem Post, Gil Shefler, a déclaré à Reporters sans frontières avoir été passé à tabac le 5 juin 2012 au soir dans le centre d’Athènes, près du musée archéologique national. Un lieu habituellement quadrillé par la police, du fait de la proximité du ministère de la Culture et du quartier anarchiste.

« Je marchais dans la rue, quand j’ai été témoin de l’agression d’un groupe de personnes par une quinzaine d’individus masqués, a-t-il raconté. La plupart de ceux qui étaient attaqués semblaient être des migrants, mais je ne peux confirmer que c’était le cas de tous. Il m’est donc impossible de dire de manière certaine s’il s’agissait d’une attaque menée par des néo-nazis, ou par un groupuscule du bord opposé. Quoi qu’il en soit, dès lors que, par réflexe professionnel, j’ai sorti ma caméra, cinq des agresseurs m’ont pris en chasse. Ils m’ont rattrapé et longtemps frappé à coups de bâtons. Cela se passait en plein jour. La police a mis vingt minutes à arriver. (…) J’ai été hospitalisé avec des blessures à la tête et à la poitrine, mais ça va mieux maintenant. Je sens que j’ai eu beaucoup de chance. Cela aurait pu être bien pire. »
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Re: Ἑλλάς

Messagede ivo » 16 Juin 2012, 09:48

Grèce : ces législatives qui font trembler la zone euro
fr info
Les Grecs votent demain pour des élections législatives qui décideront de l'avenir du pays. En cas de majorité hostile au plan de rigueur exigé par Bruxelles, la Grèce pourrait quitter la zone euro. Selon les derniers sondages les deux favoris, la droite conservatrice et la gauche radicale sont au coude à coude.

Image
Installation d'un bureau de vote à Athènes © Reuters John Kolesidis

Hier soir à Athènes, le parti Nouvelle Démocratie a tenu son dernier meeting de campagne devant des milliers de sympathisants. Favorable au plan d'austérité, la droite conservatrice a rappelé son objectif : "sortir de la crise mais pas de l'euro". "Si nous rompions avec nos partenaires, ils nous contraindraient à quitter l'euro, nous ne pourrions plus importer (...) ce serait dix fois pire", a expliqué Antonis Samaras à la tribune. Son objectif : mettre en garde les quelques dix millions d'électeurs grecs contre les conséquences de leur vote.

En face, la Coalition de la gauche radicale et son candidat, Alexis Tsipras, veulent en finir avec la cure d'austérité. Le chef de file de Syriza, est persuadé que les Européens ne mettront pas à l'œuvre leurs menaces de couper les vivres à Athènes car ils auraient trop à perdre des effets d'une sortie de la Grèce de la zone euro. Le 6 mai dernier, lors des précédentes élections législatives qui n'avaient pas permis de dégager une majorité claire, Syriza avait provoqué un séisme politique en arrivant en deuxième position du scrutin avec 16,7% des voix.

L'Union Européenne suspendue aux résultat du scrutin grec

Les résultats de ce nouveau scrutin seront attendus fiévreusement, en particulier parmi les pays de l'UE. La Grèce s'est en effet transformée en véritable pomme de discorde entre des pays comme l'Allemagne qui prêchent l'austérité d'abord aux Grecs, et d'autres comme la France qui prônent un coup de pouce à la croissance.

Hier le ton est d'ailleurs monté à ce sujet entre Paris et Berlin. La chancelière Angela Merkel a condamné le "faux débat" entre croissance et rigueur, après notamment des propos du président français qui s'est adressé directement aux Grecs, éreintés par cinq ans de récession, en leur promettant que la "croissance" serait "le thème sur lequel nous devons mettre les Européens autour de la table".

L'envoyé spécial de France Info à Athènes, Yann Gallic, a assisté au dernier meeting de Nouvelle Démocratie
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Re: Ἑλλάς

Messagede ivo » 16 Juin 2012, 10:43

Pourquoi la Grèce va voter Syriza
http://www.slate.fr/story/57735/pourquo ... ter-syriza
La coalition de gauche radicale pourrait être en mesure de former un gouvernement dimanche. Au point de provoquer un séisme politique en Europe? Pas si sûr...

Dimanche 17 juin, un nouveau parti pourrait bien accéder au pouvoir. Pas en France, où les législatives ne semblent pas passionner les Français, mais en Grèce. Syriza, la coalition de gauche radicale devenue deuxième force du pays lors du scrutin du 6 mai avec 16,8% des voix, est donnée en tête par une enquête d’opinion pour le quotidien Kathimerini à 31,5%, largement devant Nouvelle démocratie (25,5%).

Comment expliquer ce doublement des intentions de vote? Pas moins de 25 partis, en majorité de gauche, n’avaient pas réussi à obtenir le seuil requis pour entrer au Parlement, alors même qu’ils obtenaient 19,36% des suffrages exprimés. Tous ces électeurs pourraient se reporter sur Syriza le 17 juin, dans l’espoir d’un large gouvernement de gauche. Un choix anti-austérité, mais pro-européen, qui pourrait propulser à la tête du pays un parti qui ne récoltait que 4,6% des voix aux élections de 2009.

En mai déjà, en votant massivement contre les deux grands partis, Nouvelle démocratie (droite) et Pasok (Parti socialiste), les Grecs avaient rejeté 38 ans de clientélisme et de corruption. «C’est un vote de protestation, de colère, basé sur des considérations émotionnelles plus que rationnelles», analyse Dimitris Sotiropoulos, professeur de sciences politiques à l’université d’Athènes. Alors que les deux partis récoltaient 77% des suffrages exprimés aux élections de 2009, ils ne cumulaient plus que 32% des voix en mai.

Anti-austérité, mais pro-européen

Cette fois-ci, Syriza pourrait aussi attirer les électeurs de droite mécontents de la politique du mémorandum, impulsée par le Pasok, qui reste dans les esprits la force qui a trahi la confiance des Grecs. Elu sur un programme ambitieux en 2009, promettant —selon une phrase tristement célèbre— qu’il «y avait de l’argent», Georges Papandréou avait brusquement fait volte-face, en découvrant à son grand étonnement que les comptes avaient été masqués.

Ainsi commença le plan de sauvetage grec, ce fameux «mémorandum», pacte signé entre Athènes et la troïka (Commission européenne, Fonds monétaire international, Banque centrale européenne).

Décidés sans concertation populaire, les plans d’austérité se sont montrés très peu efficaces. La Grèce vit sa cinquième année de récession. Après un recul de 6,9% du PIB en 2011, la banque de Grèce table, dans son dernier rapport, sur une réduction de 5% pour 2012, une prévision pire que prévue. En parallèle, le chômage explose. 21,9% des Grecs sont aujourd’hui sans emploi, soit une augmentation de 37,8% en un an. Les jeunes sont les plus touchés, avec un taux vertigineux de 52,8%.

Cette crise sociale prend aujourd’hui des allures de crise humanitaire: on parle de suicides presque quotidiens pour raisons financières, de pénurie de médicaments, d’augmentation du nombre de SDF…

Face à ce désenchantement, Syriza a axé sa campagne sur l’illégitimité du mémorandum, et promis son annulation. Dimitris Kodelas, député de Syriza dans l’Argolide confirme:

«On ne peut pas demander au peuple grec de payer pour des choix qu’ont pris des gouvernements corrompus!»

A 38 ans, Alexis Tsipras, le leader de Syriza, jeune leader charismatique devenu l’homme à abattre à Bruxelles et Berlin, souhaite également incarner une figure intègre qui tranche radicalement avec ces longues années de corruption. Dans une conférence de presse, le 12 juin, Alexis Tispras se pose en garant de l’intégrité:

«Le nouveau parlement sera composé d’une majorité de forces non-corrompues qui chercheront les responsables des grands scandales.»

Les promesses ne manquent pas: suppression de l’immunité ministérielle, modification de la loi électorale, taxation des armateurs ou encore instauration d’une fiscalité plus juste.

Dans son programme, il donne aussi la priorité à l’amélioration des conditions de vie qui donnent froid dans le dos des bailleurs internationaux: rétablissement du Smic à 751 euros et des conventions collectives, rehaussement des minimas sociaux, abaissement de la TVA… Pour Réna Dourou, députée de Syriza à Athènes, «la priorité est de former une coalition gouvernementale de gauche afin que de “cobaye” de l’austérité, la Grèce devienne un nouvel exemple de soulèvement et d’espoir pour tous les peuples européens».

Une Grèce qui se sent humiliée

Avec un tel programme, Syriza ne pouvait que capitaliser sur les déclarations européennes des «technocrates» ou pro-austérité de Bruxelles, Berlin ou Washington.

Quand le 26 mai, la directrice du FMI Christine Lagarde recommande une nouvelle fois aux Grecs de «payer leurs impôts» et compare les citoyens à des enfants africains, plus méritants selon elle. En Grèce, le tollé est immédiat. Même Evangelos Venizelos, leader du Pasok, pourtant pro-austérité, s’indigne:

«Personne ne peut humilier le peuple grec en cette période de crise et je dis ça tout particulièrement à Mme Lagarde.»

Officiellement, ni la Commission européenne, ni la France, ne veulent commenter les élections en Grèce et évoquer le cas Syriza. A l'image de la chancellerie allemande:

«Nous ne commentons pas les affaires qui pourraient avoir une influence sur le processus électoral en Grèce.»

Pourtant, depuis le 6 mai et les dernières élections, le choix des Grecs alimentent les discours des dirigeants européens. Le 20 mai, le ministre allemand des Finances, Wolfgang Schaüble, rappelle que «la solidarité européenne n’est pas une voie à sens unique». Le 4 juin, Angela Merkel, consciente de la montée de Syriza, menace de renvoyer la Grèce devant la Cour de justice européenne si elle ne respecte pas ses engagements financiers. Le même jour, le ministre français de l’Economie, Pierre Moscovici, explique que si la Grèce veut rester dans la zone euro, elle «devrait faire les choix qui le permettent». Le 21 mai, François Hollande avait déjà refusé de rencontrer Alexis Tsipras «pour des raisons de protocole».

Pour l’Allemagne, comme pour les principaux dirigeants de la zone euro, le choix est manichéen: votez Syriza et vous sortirez de la zone euro. On croit entendre, vingt ans après, la rigueur légendaire de Margaret Thatcher: «There is no alternative.»

Plus la pression monte, plus Syriza monte

Une pression que l’on retrouve dans les grands médias. La une du Spiegel, le «magazine de référence» allemand, qui a titré «Acropolis, adieu! Pourquoi la Grèce doit quitter l’euro» en mai, a renforcé une rancœur germanophobe dans les rues d’Athènes. Le 7 juin, Franz-Olivier Giesbert, dans un éditorial du Point, préconise de «rendre la Grèce à la Turquie».

Le 17 mai, dans un éditorial du Monde, le directeur de la publication, Erik Izraelewicz, évoque un «petit pays», et demande «aux Grecs de choisir», avant de conclure:

«En espérant qu’ils feront le bon choix. Sinon, l’Europe devra en tirer les conséquences. Sans états d’âmes.»

Face aux critiques, aux menaces, le peuple grec réagit en bête blessée, touchée dans son orgueil. Plus les dirigeants et les médias européens accentuent la pression, plus Syriza monte dans les sondages. Voter Syriza, c’est faire front contre ce qui est vécu ici comme «un terrorisme médiatique de la part de certains pays européens».

La classe politique grecque joue aussi au Tous sauf Syriza. Theodoros Pangalos, ancien vice-président du gouvernement, connu pour ses sorties magistrales, a accusé la majeure partie des électeurs de Syriza d’être des «fonctionnaires qui ont eu leur emploi en fraudant ou en profitant du clientélisme», ajoutant que le parti serait «capable de tout une fois atteint 25%, à commencer par les exécutions».

Alors, le «péril rouge» brandi à demi-mot par les détracteurs de Syriza est-il aux portes de l’Acropole? Réna Dourou, députe de Syriza:

«Le problème ne trouve pas ses sources dans notre monnaie commune, l’euro, mais dans les politiques faites en son nom. Nous estimons qu’un retour à la monnaie nationale serait totalement catastrophique.»

Estimant qu’une partie de la dette contactée est injuste et profite essentiellement aux banques européennes, Syriza prône un audit de la dette. Sofia Sakorafa, députée de Syriza la mieux élue le 6 mai, dans le quotidien espagnol Lavanguardia:

«On a dit au peuple grec qu’il paie, mais personne ne sait d’où est issue la dette, ni ce que l’on paie.»

Un vote en terre inconnue

Si Syriza arrive en tête le 17 juin, les scénarios et les hypothèses sont multiples. Dans le cas où le parti obtiendrait la majorité absolue, et n’aurait besoin d’aucune alliance pour gouverner, Alexis Tsipras devrait partir au bras de fer avec l’Union européenne, et tout particulièrement avec Angela Merkel.

Si les deux camps restent sur leur position, trame très probable, la Grèce ne recevra plus d’argent de l’Europe, fera faillite, et sortira de l’euro dans les prochaines semaines. Les conséquences d’un retour à la drachme pourraient être encore plus terribles que l’austérité pour les Grecs.

En cas de majorité relative, de nombreuses incertitudes subsistent quant à la formation –ou non– d’un gouvernement au lendemain des élections. «Si l’on regarde les derniers sondages, il apparaît clair qu’il sera très difficile qu’un gouvernement soit formé», décrypte George Tzogopoulos, chercheur en sciences politiques à Athènes. Le Parti communiste grec (KKE) fait cavalier seul, refusant toute coopération, tandis que la question d’une sortie de la zone euro —que Syriza refuse— empêche toute collaboration avec les autres partis d’extrême gauche. Se pose alors la question d’une coopération avec les partis de «gauche modérée»: Pasok et Gauche démocratique.

Le Parti socialiste d’Evangelos Venizelos n’a jusque-là pas écarté la possibilité d’une coopération, tandis que la Gauche démocratique de Fotis Kouvélis appelle à la formation d’un gouvernement d’union nationale sur la base du maintien de la Grèce dans la zone euro. Quelle que soit sa nature, le nouveau gouvernement devra agir dans l’urgence. Dès le 28 juin, se tiendra le sommet de l’Union qui pourrait décider de l’avenir de l’Europe.

Le programme de Syriza a l’ambition de révolutionner le modèle économique grec et européen. Mais face à des gouvernements européens libéraux ou sociaux-démocrates, peu enclins à démanteler le capitalisme, la spéculation ou les paradis fiscaux, les doutes quant à l’application concrète et réaliste du programme, une fois Syriza au pouvoir, sont nombreux et légitimes. A commencer dans les propres rangs du parti. Iannis, jeune militant, l’admet:

« Nous croyons savoir quelles sont les solutions pour le Grecs. Nous croyons en nos idées. Mais si nous arrivons au pouvoir, c’est terra incognita.»

Un cadre du parti à Thessalonique:

«Notre programme sera très difficilement applicable. Nous ne souhaitons pas être la force politique qui aura mené la Grèce à la catastrophe.»

Partout dans Athènes, s’étale le nouveau slogan de Syriza: «Nous ouvrons la route de l’espoir.» Mais, pour George Tzogopoulos, chercheur en sciences politiques à Athènes, cet espoir reste limité.

«Très peu de personnes croient à un changement. Les gens qui voteront pour Syriza veulent surtout envoyer un message à l’Europe, affirmant leur ras-le-bol des mesures d’austérité, et leur volonté de changer de direction.»

Méfiant, un militant de gauche en appelle à l'histoire:

«Alexis Tsipras est plus modéré que l’était Andreas Papandreou en 1981, qui a suscité un grand espoir. Tout pourrait recommencer.»

En 1981, Andreas Papandreou avait promis «La Grèce aux Grecs!». Il ne quittera ni l’Otan, ni la CEE. Et il sera le fondateur du Pasok, le Parti socialiste grec, qui contribuera à mettre en place quarante années de système clientéliste et corruptible, le parent terrible de la crise économique actuelle.
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